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Média ivoirien: le ministère de la Femme veut instaurer un prix sur le genre

Le ministère ivoirien de la Femme, de la famille et de l'enfant envisage d'instaurer un prix sur le genre dans…

Le ministère ivoirien de la Femme, de la famille et de l’enfant envisage d’instaurer un prix sur le genre dans le secteur des médias afin d’encourager les productions sur le genre, a annoncé lundi Mme Cissoko épouse Sylla Haliath, inspecteur technique dudit ministère.

Mme Cissoko épouse Sylla Haliath, s’exprimait à l’ouverture d’un atelier de formation des journalistes autour du thème «  Le journalisme au prisme du genre : enjeux et perspectives ». Elle représentait la ministre de la Femme, de la famille et de l’enfant, Mme Nassénéba Touré.

« Le concept genre est l’une des choses mal connues ou, mal interprétées, mais suffisamment un sujet à polémique ; pourtant, il demeure l’un des concepts les plus inclusifs pour permettre à chacun selon son niveau de participer ou d’être intégré dans le développement », a dit Mme Cissoko Haliath. 

« C’est pourquoi, le ministère de la Femme, de la famille et de l’enfant, au regard de ses missions, tient à la formation des journalistes (…). Elle aboutira à un ensemble d’activités, notamment la signature de partenariats avec vos différentes structures et l’instauration d’un prix », a ajouté Mme Cissoko.

L’atelier de formation qui a regroupé des femmes journalistes et aussi des hommes de médias, est organisé par le ministère ivoirien de la Femme, de la famille et de l’enfant avec la collaboration de l’Association des femmes journalistes de Côte d’Ivoire (AFJCI).

Selon Marylise Aimée Konan, présidente de l’Association des femmes journalistes de Côte d’Ivoire (AFJCI), organisation regroupant près de 250 femmes, cet atelier qui a lieu du 13 au 14 septembre 2021 à la Maison de la presse à Abidjan, vise à outiller les journalistes sur les questions liées au genre.

La présidente de l’AFJCI estime que le journaliste est un éveilleur des consciences, et c’est celui qui éduque de par ses productions. De ce fait, le journaliste devrait être formé avant d’informer, et étant le cœur de la société, celui qui le touche, touche le cœur de la société. 

La formation a été assurée par Mme Florence Tanoh, directrice chargée du genre et de l’égalité au ministère de la Femme, de la famille et de l’enfant. Cet atelier, dira-t-elle, vise à donner aux journalistes des éléments de travail au plan scientifique pour qu’ils puissent connaître le concept genre.

Mme Florence Tanoh a expliqué que le genre est un concept scientifique, un construit social au regard des rôles que la société fait jouer aux hommes et aux femmes, faisant observer qu’il prend sa source des droits humains.

La notion du genre, poursuivra-telle, « doit être associé aux rôles sociaux que nous jouons», car elle prend en compte les besoins sexospécifiques, tant chez la femme que chez l’homme. Et ce, « de façon égalitaire ».     

Ce concept scientifique est apparu en 1955 chez les sexologues et les psychologues. En 1970, les sociologues s’intéressent à la question, et notent que l’égalité recherchée est délicate, car les femmes sont ancrées dans des aspects domestiques, alors que les hommes ont des rôles de décision. 

En Côte d’Ivoire, c’est en 1975 que sera créé le ministère de la Femme, dirigé par Mme Jeanne Gervais née Jeanne Ahou Siefer-N’Dri, 15 ans après l’indépendance de la Côte d’Ivoire, sous l’ère de feu Félix Houphouët-Boigny.  

« Les hommes et les femmes peuvent participer de façon égalitaire au développement de notre pays pour que nous sortions des chemins discriminatoires », a déclaré Mme Tanoh, exhortant les femmes à plus de leadership.

Quand une femme s’engage dans une cause et qu’elle se demande qu’est-ce que je gagne, elle se positionne au niveau du bénéfice, fait remarquer Mme Florence Tanoh, qui mentionne que si elle s’y investit à l’idée que ce qu’elle apporte comme changement, les femmes changeront la donne.  

Le président de l’Union des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci), Jean-Claude Coulibaly, a noté que « la masculinité est fortement marquée au niveau de la communauté des journalistes », où « sur 10 dix journalistes, on a à peine une femme ».

« Je préside un Conseil exécutif qui a une représentation féminine de 30%. Sur les 24 membres, il y a au moins 8 femmes », souligne M. Coulibaly, attestant que sa secrétaire générale est une femme, la première à occuper ce poste dans l’histoire de cette faîtière des journalistes. 

Aujourd’hui, des efforts sont faits pour une plus grande participation des femmes dans les instances de décisions. Au niveau des postes nominatifs et électifs, plusieurs femmes sont proposées tant au niveau du secteur privé que du secteur public.

Plusieurs organisations professionnelles des médias, notamment l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI) et  Réseau des professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (REPPRELCI) sont partenaires de cet atelier de formation.

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