L’Iran annonce le lancement d’un satellite militaire en pleines tensions avec Washington

L’Iran a annoncé le lancement « avec succès » mercredi d’un premier satellite militaire, deux mois après l’échec de la mise en orbite d’un satellite scientifique et dans un contexte de tensions avec Washington qui perdurent malgré la pandémie de coronavirus.

L’annonce a été faite par les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique qui a salué sur son site internet « une grande réussite et un nouveau développement dans le domaine de l’espace pour l’Iran islamique ».

Le satellite, baptisé Nour, a été « lancé avec succès ce matin, mercredi 22 mai, à partir du lanceur à deux étages Qassed depuis le désert de Markazi (centre) en Iran », a indiqué le site Sepahnews, organe des Gardiens.

Le satellite Nour (Lumière en persan) a « orbité autour de la Terre à 425 km », selon la même source.

Ce lancement survient plus de deux mois après l’échec le 9 février de la mise en orbite d’un satellite d’observation scientifique, baptisé Zafar (Victoire en persan).

Le lancement du Zafar avait été condamné par la France et les Etats-Unis qui ont accusé Téhéran de vouloir renforcer ses compétences dans le domaine des missiles balistiques par le biais du lancement de satellites.

Téhéran maintient que son programme spatial est « pacifique » et réfute les affirmations selon lesquelles il a une dimension militaire.

Les Etats-Unis avaient déjà mis en garde contre le programme spatial iranien, qualifiant notamment le tir par Téhéran d’une fusée chargée du lancement d’un satellite en janvier 2019 de « provocation » et de violation de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies.

Cette résolution appelle l’Iran à « ne mener aucune activité liée aux missiles balistiques conçus pour pouvoir emporter des charges nucléaires, y compris les tirs recourant à la technologie des missiles balistiques ».

Affirmant n’avoir aucun projet de se doter de l’arme atomique, Téhéran assure que ses programmes balistique et spatial sont licites et ne violent pas la résolution.

– En pleine pandémie –

L’hostilité de longue date entre Téhéran et Washington a été exacerbée depuis que Washington a décidé en mai 2018 de dénoncer unilatéralement l’accord international sur le nucléaire iranien (conclu en 2015) et de rétablir des sanctions économiques punitives contre Téhéran.

Les tensions ont atteint un nouveau pic après l’élimination du puissant général iranien Qassem Soleimani, tué dans une frappe de drone américaine à Bagdad le 3 janvier.

L’annonce du lancement du satellite militaire mercredi intervient sur fond de grave crise sanitaire en Iran, pays parmi les plus touchés par la pandémie du nouveau coronavirus.

La République islamique accuse les États-Unis de « terrorisme économique », Téhéran devant faire face à la fois à l’épidémie et aux sanctions américaines qui étouffent son économie depuis leur retour en 2018.

Depuis plusieurs semaines, l’Iran estime que les sanctions américaines contre Téhéran affaiblissent sa capacité à lutter contre la pandémie.

Celles-ci asphyxient financièrement le pays et restreignent ses capacités à emprunter sur le marché international.

Sur le papier, les biens humanitaires (médicaments, équipements médicaux notamment) échappent aux sanctions, mais en réalité, les banques internationales préfèrent généralement refuser une transaction impliquant l’Iran, quel que soit le produit concerné, plutôt que de courir le risque de s’exposer à des représailles des Etats-Unis.

Téhéan a annoncé en mars avoir demandé au Fonds monétaire international (FMI) une ligne de crédit d’urgence pour un montant pouvant s’élever à environ 5 milliards de dollars.

Mais Washington, qui dispose d’un droit de veto au sein de cette institution et mène une campagne de « pression maximale » contre l’Iran, a jusqu’à présent indiqué n’avoir aucune intention d’autoriser un tel prêt, accusant Téhéran d’utiliser ses ressources pour financer « le terrorisme à l’étranger ».

L’Iran a enregistré officiellement près de 5.300 morts du nouveau coronavirus et environ 85.000 cas de contamination, soit le bilan le plus lourd du Moyen-Orient.

Certains, à l’étranger comme à l’intérieur du pays, estiment que ces chiffres sont sous-estimés, évoquant quatre à cinq fois plus de morts.

Au Chili, la traque du castor, la plaie qui met en péril les forêts de Patagonie

Armé de son fusil, Miguel Gallardo fait face à une tâche colossale: traquer le castor, introduit dans la région dans les années 1940 et devenu depuis une plaie qui menace les forêts de la Patagonie chilienne.

A partir des 10 couples introduits en 1946, on compte aujourd’hui quelque 100.000 individus dans la zone de la Terre de feu, partagée entre le Chili et l’Argentine. Marcelo, lui, ne parvient à en abattre qu’une soixantaine à chaque saison.

« Le castor est très mignon, très intelligent, mais malheureusement, les dommages qu’il est en train de causer sur la végétation indigène et la faune sont énormes », déclare à l’AFP ce chasseur qui a 15 ans d’expérience et organise aussi des visites touristiques sur l’Ile Navarino, à proximité de Puerto Williams, à l’extrême sud du Chili.

Avec leurs puissantes dents et leurs talents de bâtisseurs, le castors se sont parfaitement acclimatés à ce nouvel habitat, totalement dépourvu de prédateurs.

« Il faut les éradiquer, mais il ne s’agit pas non plus d’arriver et de leur tirer dessus dans l’eau et qu’ils y pourrissent », ajoute ce chasseur, qui récupère les spécimens abattus pour utiliser leur fourrure « de très bonne qualité et assez chaude ».

En 1946, des militaires argentins ont rapporté d’Amérique du Nord dix couples de castors du Canada (castor canadensis) dans le but de monter une affaire de peaux et de fourrures en Terre de feu. Mais cela n’a finalement pas marché et ces castors ont été relâchés dans la nature.

Les deux pays voisins effectuent depuis les années 1980 des campagnes de contrôle pour tenter de réduire les populations de ces rongeurs, par des pièges ou des abattages. En face, les ONG de protection de l’environnement, comme l’Union de défense du droit animal de Punta Arenas, dénoncent la cruauté de ces méthodes ainsi que leur manque d’efficacité.

« Les défenseurs des animaux, je les comprends; je comprends que tuer un être vivant, un petit animal intelligent, c’est douloureux. Mais malheureusement, si nous ne prenons pas de mesures concernant le castor, nous allons nous retrouver sans forêt et sans végétation », met en garde Miguel Gallardo.

– 23.000 hectares dévastés –

« Penser à éradiquer le castor n’est en rien un combat contre le castor mais un besoin de protéger le patrimoine naturel de notre pays », abonde Charif Tala Gonzalez, responsable du département de conservation des espèces au ministère de l’Environnement.

En quelques années, ces rongeurs semi-aquatiques au pelage marron qui peuvent mesurer jusqu’à un mètre et peser 32 kilos ont fini par coloniser tout l’archipel de la Terre de feu.

Outre qu’il n’a pas de prédateurs naturels dans cette partie du globe, le castor vit en général longtemps, de 10 à 12 ans, durant lesquels il peut avoir 5 à 6 petits chaque année.

Cet animal est connu pour construire des barrages à partir de la végétation existante. Il installe ensuite sa tanière au milieu de la retenue qui se forme alors.

Cette montée des eaux fait mourir la végétation indigène et le peu d’arbres qui survivent sont abattus par les castors pour renforcer leur construction. Ils raffolent particulièrement des lengas centenaires, également appelés hêtres de la Terre de feu, et des coihues, connus sous le nom de hêtres de Magellan.

« La forêt ne peut pas se défendre (…) Tout ce qui reste au milieu de l’eau meurt, car nos forêts ne sont pas préparées à l’excès d’eau », explique Miguel, le chasseur.

Les autorités chiliennes estiment que depuis leur introduction, les castors ont dévasté plus de 23.000 hectares de végétation indigène, entraînant un manque à gagner évalué à 62,7 millions de dollars à cause de la destruction du bois.

Ils ont également eu un effet sur l’ensemble de la flore et la faune de la zone, leurs barrages provoquant des inondations qui ont coupé des routes, des zones de pâturage et de culture.

« Les écosystèmes de la Patagonie sont uniques (…) Pour qu’ils redeviennent pleinement des forêts, nous parlons en centaines d’années, si les conditions sont réunies », souligne Charif Tala Gonzalez.

Brésil: un accordéoniste défend l’Amazonie en chantant au fil de l’eau

Son accordéon est presque aussi large que son canot, mais la musique retentit jusqu’à la cime des arbres: Eder Rodrigues do Nascimento, 60 ans, pagaie des journées entières en chantant des vers sur la protection de l’Amazonie brésilienne.

« La nature dépend de vous, laissez-la vivre, le monde entier vous remercie, avec la plus grande joie », chante ce troubadour haut en couleurs, sillonnant les villages sur pilotis bâtis sur les rives du Jurua, un affluent de l’Amazone.

Pour se rendre d’un village à l’autre, il faut parfois plusieurs jours de navigation.

Seul sur sa modeste embarcation en bois, « Eder l’accordéoniste », comme il se fait appeler, est impuissant face aux fléaux comme la déforestation ou l’orpaillage illégal. Mais il symbolise la résistance de ceux qui vivent au plus près de la nature et sont mis en lumière lors de la Journée internationale de la Terre nourricière le 22 avril.

« Dans mes chansons, je parle de la préservation de la nature. Je donne des conseils pour que tout le monde fasse comme moi: ne pas brûler la forêt, ne pas polluer l’eau, ne pas couper d’arbres. Il faut laisser les arbres, c’est eux qui vont sauver le monde », déclare-t-il à l’AFP.

Ce métis au visage buriné et émacié habite à Boa Vista, localité qui fait partie de la réserve naturelle de Uacari, où les habitants vivent essentiellement de la pêche et de la cueillette.

« La terre est en train de devenir sèche à cause de la déforestation. Ça nous inquiète beaucoup parce que nous vivons dans la forêt », déplore-t-il.

« Parfois, on voit arriver des maladies que personne ne connaît et parfois les gens meurent sans qu’on en sache la cause », insiste l’accordéoniste.

Les peuples vivant aux confins de l’Amazonie sont particulièrement vulnérables face au nouveau coronavirus, qui a tué près de 200 personnes dans l’Etat d’Amazonas, où vit Eder.

« Ceux qui visitent l’Amazonie se rendent au paradis, ceux qui habitent l’Amazonie y sont déjà, si tu veux connaître la biodiversité, viens avec moi », fredonne le musicien, une lueur d’espoir dans les yeux quand il voit les jeunes villageois s’identifier aux paroles de ses chansons.

Le déboisement et les incendies de forêt ont fortement augmenté depuis l’arrivée au pouvoir en janvier 2019 du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, dont la politique environnementale est vivement critiquée.

De nombreuses ONG l’accusent de vouloir livrer le « poumon de la planète » aux compagnies minières et à l’agro-négoce, tout en empiétant sur les territoires censés être réservés aux peuples autochtones.

Maroc: plus de 60 cas de contamination au nouveau coronavirus dans une prison

Une soixantaine de cas de contamination au nouveau coronavirus ont été enregistrés dans une prison du sud du Maroc, surtout parmi les employés, a indiqué la direction des prisons du royaume, annonçant que des tests de dépistage étaient en cours au sein de l’établissement.

Soixante employés et six détenus ont été testés positifs dans la prison de Ouarzazate, a indiqué dans un communiqué la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), annonçant des « tests de dépistage pour tous les pensionnaires de l’établissement ».

Ces cas s’ajoutent aux 11 déjà signalés dans une prison de Marrakech (sud), et à ceux de Ksar Kébir (nord), où 9 fonctionnaires et deux prisonniers ont été testés positif, selon la direction des prisons.

Les cas de contamination dans les prisons du pays, qui compte quelque 80.000 détenus, sont désormais « limités » grâce aux « mesures préventives » adoptées, d’après la même source.

La DGAPR avait déjà indiqué que les fonctionnaires des établissements pénitenciers avaient été soumis à des quarantaines de deux semaines.

Début avril, plus de 5.654 détenus ont été relâchés au Maroc, pour tenter de réduire les risques de propagation dans les prisons.

D’autres pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord –où aucun cas de contamination en prison n’avait officiellement été rapporté jusque-là– ont fait de même, alors que la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, a appelé à la libération de détenus à travers le monde.

Au Maroc, pays de 35 millions d’habitants, 3.186 cas de contamination ont été enregistrés officiellement, dont 144 décès et 359 guérisons.

Les autorités ont imposé des mesures de confinement, sous contrôle étroit des forces de l’ordre, après avoir suspendu les liaisons aériennes et verrouillé les frontières.

Le port du masque est obligatoire, sous peine de sanctions, et les autorités ont annoncé la prolongation jusqu’au 20 mai de « toutes les mesures de précaution et de restriction (…) de l’état d’urgence sanitaire ».

En Israël, un début de déconfinement vécu comme une « libération »

Dans une zone commerciale de Jérusalem, des dizaines de personnes font la queue devant une quincaillerie autorisée à rouvrir. Après des semaines à l’arrêt, Israël teste le déconfinement progressif, vécu comme une « libération » même si le gouvernement reste en « guerre » contre le coronavirus.

Dans le cadre d’un plan « responsable et progressif », le gouvernement israélien, l’un des premiers à prendre des mesures drastiques pour endiguer la propagation du nouveau coronavirus, a autorisé la reprise du travail dans certains secteurs à partir de dimanche.

En plus des pharmacies et supermarchés restés ouverts, les magasins d’outillage, d’ameublement et d’équipement sportif, les librairies et papeteries ont pu rouvrir, sauf dans les centres commerciaux et à condition de respecter certaines règles sanitaires.

Même partielle, la réouverture des commerces a provoqué un sentiment de « libération » chez les clients, déclare mardi Arié Herzog, gérant d’un magasin de bricolage de 600 m2 à Talpiot, un quartier de Jérusalem.

« J’ai vu la joie sur leur visage, c’était comme s’ils partaient en pique-nique tellement ils se sentaient soulagés de sortir de chez eux », dit-il.

Un de ses employés, posté à l’entrée du magasin, contrôle la température des clients, admis au fur et à mesure que d’autres sortent. Seule une quinzaine peuvent théoriquement se trouver en même temps dans la boutique.

Mais à l’intérieur, la distanciation est peu respectée et les clients font la queue à moins d’un mètre les uns des autres pour passer en caisse.

– Prudence –

Le début du déconfinement a été annoncé avant l’accord lundi entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ex-rival Benny Gantz pour la formation d’un gouvernement d’union et « d’urgence » afin de remporter la « guerre » contre le nouveau coronavirus, qui a plombé l’économie du pays.

Israël, qui compte environ neuf millions d’habitants, a officiellement enregistré plus de 13.880 cas de malades, dont plus de 180 décès. Selon les chiffres officiels, plus de 4.000 personnes hospitalisées sont guéries et ont pu rentrer chez elles.

Piscine gonflable dans les mains, Shmuel Brachel, 43 ans, se réjouit de cette première excursion, hors de la maison, et pour des courses non-alimentaires.

« C’est sûr que ça fait du bien, mais en même temps il faut faire attention », estime ce coordinateur de séjours scolaires en Israël et actuellement au chômage technique. « J’attends de voir si la réouverture de certains magasins ne va pas provoquer une hausse des contaminations. »

M. Netanyahu a averti samedi que les mesures de confinement seraient rétablies si le nombre de cas augmentait à nouveau. « Si dans deux semaines on voit une amélioration continue, on allègera davantage » les restrictions, mais « s’il y a un nouveau pic de cas, nous serons contraints de renoncer à un allègement ».

– Explosion du chômage –

Avant dimanche, il était interdit de sortir à plus de 100 mètres de chez soi hormis pour travailler, si nécessaire, ou se rendre au supermarché, à l’hôpital ou à la pharmacie.

Le port du masque reste obligatoire, les écoles et universités restent fermées et les transports en commun n’ont que partiellement repris.

En Israël, le chômage a explosé pour passer à 3,4% en février et à environ 26% à l’heure actuelle. Ce taux devrait toutefois « baisser progressivement en mai », selon l’Israel democracy institute (IDI), un groupe de réflexion à Jérusalem.

« Certains salariés actuellement en congés sans solde retourneront au travail, en particulier dans la haute technologie et dans l’industrie (…) et des professionnels comme les comptables, avocats et consultants », prédit le centre.

Mais certaines entreprises ne survivront pas à la pandémie et des salariés congédiés risquent de ne pas être réembauchés, avertit l’IDI. « En plus des centaines de milliers d’Israéliens qui seront au chômage dans les prochains mois, des dizaines de milliers de sociétés s’effondreront, pour la plupart des petites entreprises ou gérées par des indépendants. »

Dimanche, des entrepreneurs ont manifesté devant le Parlement et la résidence du président à Jérusalem, réclamant une aide d’urgence pour les sauver de la faillite.

Coronavirus au Niger : dix manifestants écroués dans une prison de haute sécurité

Dix personnes ont été écrouées dans une prison de haute sécurité après leur arrestation lors de violentes manifestations à Niamey contre le couvre-feu et l’interdiction des prières collectives pour lutter contre la propagation du coronavirus au Niger, a indiqué mardi la police.

« Cent-huit manifestants ont été interpellés dans la ville de Niamey entre le 17 et le 19 avril dont dix sont déposés à la prison de haute sécurité de Koutoukalé », a déclaré la police dans un communiqué transmis à l’AFP.

La prison de Koutoukalé (60 km de la capitale) est l’établissement pénitentiaire le mieux gardé du pays, où de nombreux jihadistes sont également détenus.

Dimanche soir, des échauffourées ont opposé les forces de l’ordre aux habitants de plusieurs quartiers de Niamey, qui s’étaient soulevés contre des mesures prises pour lutter contre la propagation du coronavirus, notamment un couvre-feu (de 19H00 à 6H00) et surtout l’interdiction des prières collectives dans ce pays majoritairement musulman, à quelques jours du début probable du Ramadan.

« Des individus organisés ont entrepris de brûler des pneus et de s’attaquer à des biens privés. Beaucoup de quartiers ont été embrasés », a déclaré le gouverneur de la région de Niamey, Issaka Assane Karanta, à la télévision publique mardi.

« Nous avons aperçu des motocyclistes déposer des pneus (à certains endroits), nous avons vu des motocyclistes distribuer des bidons d’essence, nous avons rencontré des véhicules munis d’autorisations de circuler (dont les occupants) étaient en train de donner des instructions (à des manifestants), ce qui veut dire que tout cela a été bien planifié, bien organisé », a-t-il affirmé.

A Lazaret, un quartier populaire de Niamey, les forces de l’ordre étaient intervenues pour disperser à l’aide de grenades lacrymogènes des habitants qui s’apprêtaient à organiser une prière collective dans une mosquée, selon des habitants.

L’opération a vite dégénéré en émeute. Aux cris de « la lutte continue! », « ne reculez pas! », les manifestants, majoritairement des jeunes, ont brûlé des pneus et érigé des barricades de pierres dans les rues, de même source.

Des manifestations similaires avaient été organisées avant celles de Lazaret dans des zones en périphérie de la capitale, a expliqué à l’AFP une source sécuritaire.

Le Niger, un des Etats les plus pauvres au monde, totalise depuis le 19 mars 655 cas de coronavirus dont 20 décès, selon un bilan du ministère de la Santé publié lundi soir.

Le 12 avril, le gouvernement a prolongé l’isolement de Niamey du reste du pays ainsi que l’état d’urgence et le couvre-feu. Les lieux de culte et les écoles sont fermés.

Le Niger doit par ailleurs faire face aux attaques de groupes jihadistes, à l’ouest du côté de ses frontières avec le Mali et le Burkina Faso, et au sud-est du côté de sa frontière avec le Nigeria.

Le Niger abrite près de 450.000 réfugiés (Nigérians, Maliens et Burkinabè) et déplacés, chassés par les violences jihadistes ou des bandes armées, selon l’ONU.

Pays-Bas: la Cour suprême donne son aval à l’euthanasie en cas de démence avancée

La Cour suprême néerlandaise a donné mardi son aval à l’euthanasie de personnes atteintes de démence avancée, même si elles ne sont plus en état de réitérer leur souhait, une clarification juridique découlant d’un procès inédit aux Pays-Bas.

La justice néerlandaise avait acquitté en septembre une médecin accusée d’avoir donné la mort en 2016 à une patiente atteinte de la maladie d’Alzheimer sans s’être suffisamment assurée de son consentement, une affaire retentissante aux Pays-Bas, qui ont été les premiers à légaliser l’euthanasie.

Le ministère public avait renvoyé l’affaire devant la Cour suprême afin d’obtenir des clarifications juridiques, une mesure inhabituelle prise « dans l’intérêt de la loi ».

Le parquet cherchait à apporter des précisions sur le droit des personnes atteintes de démence à décider de leur propre sort, une question à laquelle la loi n’offrait pas, selon lui, de réponse tranchée.

« Un médecin peut donner suite à une demande écrite d’euthanasie chez les personnes atteintes de démence avancée », a déclaré mardi la Cour suprême.

Si toutes les conditions fixées par la loi sont remplies, un médecin ne peut pas être poursuivi par la justice, même si le patient n’est plus capable de réitérer son souhait de mourir, a indiqué dans un communiqué la plus haute instance judiciaire des Pays-Bas.

La législation stipulait déjà qu’une personne était en droit de formuler par écrit une demande d’euthanasie pour le cas où elle n’aurait plus la capacité d’exprimer sa volonté par la suite.

Désormais, « cela s’applique également si l’incapacité à exprimer une volonté est causée par une démence avancée », a statué la Cour suprême.

L’euthanasie n’est autorisée par la loi néerlandaise que sous de strictes conditions. Au moins deux médecins doivent certifier qu’il n’y a pas d’autre solution raisonnable pour le patient, et que sa souffrance est insupportable et sans aucun espoir d’amélioration.

Nécrologie : Alexis Ndouna serait mort à Libreville, des suites d’une maladie

Le puissant homme d’affaires et  cadre du Parti démocratique gabonais (PDG), Alexis Ndouna serait décédé mardi à la Clinique El Rapha de Libreville des suites d’une maladie.

Selon la source hospitalière, l’homme était admis dans cette structure sanitaire il y a quelques jours. Il aurait rendu l’âme malgré des  soins intensifs administrés sur lui depuis 48 heures par le personnel soignant, indique-t-on.

Alexis Ndouna était incarcéré à la prison centrale de Libreville depuis le mois de janvier dernier. Il était  poursuivi pour viol sur mineur. Il aurait sauvagement violé la petite Wally (15 ans)  entre mai et juin 2019. Lorsque le scandale a éclaté, le mouvement associatif gabonais sait saisi du dossier pour exiger la fin du silence dans les viols sur mineurs récurrents dans le pays.

Les ONG et la famille de la jeune victime avaient exigé une peine exemplaire contre le présumé violeur. Se sentant menacé, l’homme d’affaires réputé proche du pouvoir avait discrètement quitté le pays.

Le Gabon avait émis un mandat d’arrêt à son encontre. Il a finalement été rattrapé par Interpol au Congo Brazzaville puis extradé au pays.

Coronavirus: un hôtel accueillant des migrants mis en quarantaine en Grèce

Les autorités grecques se sont inquiétées mardi de l’explosion du nombre de migrants testés positifs au coronavirus dans un hôtel du Péloponnèse (sud) hébergeant 470 demandeurs d’asile.

Sur l’ensemble des 470 résidents de l’hôtel de Kranidi dans le Péloponnèse, à 166 km au sud d’Athènes, 150 ont été testés positifs au coronavirus selon Iosif Mertiris, le maire adjoint de la ville d’Ermionida, dont dépend le village de Kranidi.

« La police est stationnée devant l’hôtel et personne n’est autorisé à sortir », a déclaré le maire adjoint à la télévision publique ERT.

Lundi, l’édifice avait été désinfecté et les résidents soumis à des tests après qu’une Somalienne enceinte eut été détectée atteinte du nouveau coronavirus lors d’examens effectués à l’hôpital.

L’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) en charge de la résidence a affirmé que « des interprètes, des psychologues, des travailleurs sociaux et des conseillers juridiques sont en contact constant avec les bénéficiaires pour les aider dans cette situation difficile ».

La Somalienne de 28 ans a été placée « à l’isolement dans sa chambre » et tout l’hôtel mis en quarantaine, selon le ministère de l’immigration.

Un employé de l’hôtel avait aussi été testé positif mais n’est pas venu travailler depuis 12 jours dans l’établissement, précise également le ministère.

Selon le maire de la commune, Yannis Giorgopoulos, interrogé par la chaîne de télévision ANT1, « il existe une grande inquiétude (…) mais la structure se trouve à 4-5 km des villages de Kranidi et Porto Heli, et donc est assez isolée ».

Le ministre adjoint à la protection civile, Nikos Hardalias, s’est voulu rassurant: « Il n’y a aucune raison de paniquer, tout ce qui doit être fait sera fait en suivant les réglementations ».

Quelques 100.000 demandeurs d’asile se trouvent actuellement en Grèce.

Deux camps sur le continent, dans la région de l’Attique, ont déjà été mis en quarantaine après l’apparition de plusieurs cas de coronavirus.

Le ministère de l’immigration a décidé de prolonger jusqu’au 10 mai le confinement imposée à tous les camps en Grèce.

La Grèce compte 116 morts du coronavirus alors que 61 personnes se trouvent actuellement en soins intensifs. Mais depuis plusieurs jours, le nombre d’hospitalisations diminue.

La libre tribune de l’expert-comptable Jean Fidèle Otandault sur le Covid-19

Cette pandémie nous enseigne que nous pouvons tout ou presque tout arrêter. Nous pouvons nous confiner chez nous, ne plus sortir, fermer les restaurants, les bars, les magasins. Nous pouvons ne plus voyager, ne plus se déplacer, suspendre les missions, les séminaires, les conférences.

Nous pouvons pour certaines pathologies, restez chez nous et se faire délivrer un traitement. Cette pandémie nous apprend aussi qu’il faut régulièrement se laver les mains pour ne pas se transmettre des virus donc réduire la transmission de certaines maladies virales.

Et si finalement, cette pandémie n’était qu’un signe du destin pour nous apprendre à vivre autrement, à réfléchir autrement, à gérer autrement, à interagir autrement. Et si cette pandémie nous enseigne que ce qui paraissait pour nous comme essentiel ne l’était pas en réalité. L’être humain a construit des fusées pour aller sur la lune alors que nous n’avons pas de quoi nourrir la terre entière. L’être humain a construit des armes pour détruire toute une nation alors qu’un simple virus est en train de nous décimer.

Un virus venu d’ailleurs à plonger l’humanité entière en quelques jours dans une récession économique et financière d’une violente ampleur.

Gouvernants, institutions financières, Économistes, Banquiers, Opérateurs Économiques, membres de la société civile, cette pandémie remet en cause toutes nos certitudes, nos modèles économiques et financiers. Les solutions économiques et financières du passé ne sauraient être une réponse car tout ce qui est arrivé une fois peut encore arriver.

Alors, cette pandémie semble être un défi à l’intelligence humaine et nous devons y répondre en changeant de paradigme.

Jean Fidèle Otandault,  Expert comptable, commissaire aux comptes, ancien ministre d’Etat, ministre du budget et des comptes publics et ancien ministre de la promotion des investissements.