BAD: l’avocat Souley Amadou nommé conseiller et directeur juridique par intérim

Souley Amadou, avocat spécialisé dans les transactions, a été nommé conseiller juridique général et directeur du Département des services juridiques par intérim de la Banque africaine de développement (BAD), avec effet au 1er juillet 2020, annonce une note de l’institution.Avocat spécialisé dans les transactions, Souley Amadou est titulaire d’un doctorat en droit bancaire et financier de l’université de Clermont-Ferrand (France). Il possède plus de 24 ans d’expérience dans le domaine juridique, dont 20 ans passés au sein du Groupe de la BAD.  

Au sein de la Banque, Souley Amadou a également assumé, de 2015 à 2018, les fonctions de secrétaire général et de directeur des services juridiques par intérim d’Africa50. Praticien chevronné des questions juridiques, il occupe un poste dont il connaît déjà les rouages. 

Reconnu pour son leadership stratégique et ses compétences managériales dans des environnements multiculturels, cet avocat est un soutien juridique à la Banque, et jouit d’une solide expérience en matière de conseil dans le secteur public que privé. 

Précédemment, chef de la division des opérations du secteur privé au sein du Département des services juridiques, poste qu’il occupe depuis 2009, Souley Amadou a mené avec efficacité l’ensemble des activités portant sur les aspects juridiques de toutes les opérations non souveraines de la Banque.

 Selon l’institution bancaire, il a fait preuve d’innovation en matière de gestion du personnel et de mentorat, avec le soutien appuyé d’une solide équipe de juristes qu’il a mise en place, démontrant sa capacité à relever les défis opérationnels et à concevoir des solutions pratiques.

Il s’affichait comme le conseiller juridique principal de la Banque, en charge des opérations des secteurs public et privé, fonction qu’ il assumera de 1999 à 2019. Il a contribué à mobiliser des financements extérieurs auprès d’entités souveraines et d’institutions non souveraines. 

Avant d’être recruté par la BAD en 1999, Souley avait occupé différents postes dans le domaine de la réglementation des marchés à terme à Washington DC et à Paris, en tant qu’avocat et consultant pour la Commodity Future Trading Commission (CFTC) et pour Euronext, en France.  

Juriste d’entreprise senior dans de grands cabinets d’avocats, tels que le Cabinet Tonini, Souley Amadou a mené des activités axées principalement sur le soutien juridique dans le domaine des privatisations, des titrisations et des opérations de financement de projets d’infrastructures. 

M. Amadou a décroché son doctorat en droit des affaires à l’Université d’Auvergne, Clermont-Ferrand I (1993), en France. Il est titulaire d’un DEA en fiscalité et droit des affaires, de la même Université (1990) et du Certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA) obtenu en 1995 au Centre de formation du Barreau d’Auvergne.

Afrique du Sud : Baisse de 2% du PIB au premier trimestre 2020 – (agence)

L’économie sud-africaine, touchée par la récession et la crise sanitaire du coronavirus, a enregistré une baisse du produit intérieure brut (PIB) de deux pour cent au cours du premier trimestre 2020, a déclaré mardi l’institut de statistiques sud-africain (SSA).Selon un rapport de SAA, la contraction est due au déclin de plusieurs secteurs économiques clés tels que l’exploitation minière, l’industrie manufacturière et le commerce, tandis qu’une récession de 30% a été enregistré pendant la période de confinement. 

 « L’industrie minière et des carrières a chuté de 21,5% et a contribué à la croissance du PIB à hauteur de 1,7 point de pourcentage », a déclaré SSA, ajoutant que la production de minerai de fer, de minerai de manganèse, d’autres minéraux métalliques et de chrome a baissé.

 L’industrie manufacturière s’est contractée de 8,5% au cours de cette période, « sept des dix divisions manufacturières ont enregistré des taux de croissance négatifs au cours du premier trimestre », indique SSA.

 « Les divisions qui ont le plus contribué à la baisse sont le pétrole, les produits chimiques, les produits en caoutchouc et en plastique ; le fer et l’acier de base, les produits en métaux non ferreux, les produits métalliques et les machines, et les véhicules à moteur, les pièces et accessoires et autres équipements de transport », a déclaré l’agence.

 Le secteur de l’électricité, du gaz et de l’eau, souligne l’agence, s’est contractée de 5,6% au cours du premier trimestre, en grande partie en raison de la baisse de la distribution d’électricité et de la consommation d’eau.

 En outre, le secteur du bâtiment a diminué de 4,7%. Des baisses ont été signalées pour les bâtiments résidentiels, les bâtiments non résidentiels et les travaux de construction, a déclaré l’agence.

 Toutefois, l’agriculture, la sylviculture et l’industrie de la pêche ont augmenté de 27,8% et ont contribué à la croissance du PIB à hauteur de 0,5 point de pourcentage, a déclaré Stats SA.

 Cette hausse est principalement due à l’accroissement de la production des grandes cultures, des produits horticoles et des produits d’origine animale.

Inondations: l’Etat ivoirien approuve un prêt de 188,7 milliards Fcfa pour des projets d’assainissement

Le gouvernement ivoirien a adopté mardi, en Conseil des ministres extraordinaire, un décret portant ratification d’un accord de prêt d’un montant de 188,7 milliards Fcfa en vue du financement d »un Projet d’assainissement et de résilience urbaine dénommé «PARU».Selon le porte-parole du gouvernement ivoirien, Sidi Touré, cet accord de prêt d’une valeur de 188,7 milliards Fcfa a été conclu le 19 juin 2020 entre l’Association internationale de développement et l’Etat de Côte d’Ivoire en vue du financement du Projet d’assainissement et de résilience urbaine (PARU).

Ce projet vise d’une part, à réduire les risques d’inondation dans les zones vulnérables du District autonome d’Abidjan ainsi que les principales villes de l’intérieur du pays et d’autre part, à améliorer la gestion des déchets solides dans les municipalités, a-t-il indiqué. 

Il comprend notamment la construction de nouveaux systèmes de drainage primaires et secondaires et la réalisation de ceux existant, ainsi que la réalisation de travaux routiers associés au drainage et le réaménagement de certaines zones de rétention d’eau.   

La projet « PARU » devrait permettre également de développer et de mettre en œuvre les meilleures pratiques en matière de réduction de déchets, de recyclage et d’économie circulaire. Il vise aussi à élaborer un programme de formation afin de développer des compétences des PME portant sur des outils et techniques de recyclage. 

La Côte d’Ivoire traverse actuellement une saison de pluie. De fortes averses ont fait ces dernières semaines au moins une vingtaine de morts. Le chef de l’Etat a ordonné la destruction « par la force publique » de toutes les constructions installées sur les bassins d’orage. 

Abidjan produit chaque jour plus de 288 tonnes de déchets plastiques (Entreprise)

La capitale économique ivoirienne produit chaque jour 288 tonnes de déchets plastiques dont 95% se retrouvent dans les canalisations et dans la lagunes, a-t-on appris mardi auprès de la société agroalimentaire « Nestle Côte d’Ivoire».Dans un communiqué transmis à APA, cette entreprise qui s’est engagée à accompagner les communes d’Abidjan avec des industries de recyclage des déchets plastiques,  indique que selon le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (UNICEF),  la ville d’Abidjan produit chaque jour 288 tonnes de déchets plastiques dont 95% se retrouvent  dans les canalisations et la lagune.

«Seulement 5% de ces déchets sont recyclés. Ce sont des facteurs de pollution et d’inondation. Le défi qui se pose est d’arriver à une gestion optimale des déchets plastiques à travers la mise en place d’une industrie de recyclage et une campagne de sensibilisation sur le tri des déchets», a estimé le communiqué. 

Poursuivant, cette société qui dit vouloir contribuer à la « qualité de vie» des populations abidjanaises, s’est déjà engagée auprès de plusieurs communes d’Abidjan dont Yopougon, Treichville et Port-Bouët pour la gestion des déchets plastiques.  Ainsi , à Treichville et Yopougon depuis 2019, rapporte le communiqué,  le projet « Au marché je trie mon plastique » collecte les déchets plastiques auprès des commerçants dans les marchés. 

Ces derniers sont sensibilisés au préalable au tri des déchets. Quant à la commune de Port-Bouët au sud d’Abidjan, le projet «Plastock» permettra l’installation d’une dizaine de box destinés à recevoir les déchets plastiques des riverains. Cette société agro-alimentaire « ne compte pas s’arrêter là» puisque qu’elle entend investir, au-delà d’Abidjan,  toute la Côte d’Ivoire « afin d’insuffler ce même dynamisme dans la gestion des déchets plastiques», conclut le communiqué.

Listing électoral ivoirien: l’enrôlement prorogé à nouveau jusqu’au 5 juillet 2020

Le gouvernement ivoirien a prorogé mardi, à nouveau, la période d’inscription sur la liste électorale, du 30 juin au 5 juillet 2020 à 12 heures, a annoncé son porte-parole Sidi Touré, à l’issue d’un Conseil des ministres extraordinaire.Le Conseil des ministres, sur proposition de la Commission électorale indépendante (CEI), a décidé de proroger à nouveau la période de révision de la liste électorale jusqu’au dimanche 5 juillet 2020 à 12h, pour permettre aux Ivoiriens de s’inscrire massivement sur le listing électoral, a dit M. Sidi Touré.  

Vu que de nombreux Ivoiriens ne s’inscriront pas sur la liste électorale si cette opération s’arrêtait définitivement le 30 juin 2020, le Conseil a adopté un décret de prorogation, au moment où arrive à échéance le deuxième délai accordé aux populations, a ajouté M. Sidi Touré. 

Cette prorogation de l’inscription sur le listing électoral intervient en outre, à la demande des parties prenantes au processus électoral, en vue d’une participation accrue à l’élection présidentielle ivoirienne du 31 octobre 2020, a fait remarquer le porte-parole du gouvernement. 

La première période fixée par l’Etat de Côte d’Ivoire sur proposition de la CEI, pour la révision de la liste électorale, était du 10 au 24 juin 2020, avant que le délai ne soit repoussé au 30 juin 2020. Ce report se justifie aussi par les récentes pluies diluviennes qui ont créé des inondations notamment à Abidjan.  

Mozambique: 211.000 déplacés internes à Cabo Delgado

Plus de 200.000 personnes ont été déplacées dans la province de Cabo Delgado au Mozambique, où des groupes armés ont attaqué des installations gouvernementales et des civils, a annoncé mardi l’ONU.Le Mozambique subit une vague d’attaques armées dans la province de Cabo Delgado depuis octobre 2017 et celles-ci se sont considérablement intensifiées depuis janvier 2020, laissant des centaines de milliers de personnes sans accès adéquat à la nourriture, à l’eau, aux installations sanitaires ou à tout autre service de base. 

Le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré que la situation humanitaire dans la province de Cabo Delgado s’est considérablement détériorée au cours des six derniers mois en raison de l’insécurité et de la violence. 

« Les déplacements ont augmenté rapidement en raison de l’escalade de la violence, avec 211 485 personnes déplacées à l’intérieur de la province », a déclaré l’agence onusienne dans sa mise à jour sur la situation sécuritaire au Mozambique. 

Elle a révélé que plus de 300 incidents violents ont été enregistrés depuis 2017, dont plus de 100 depuis janvier. Il s’agit notamment d’attaques « sur des villages par des individus armés et d’affrontements entre les forces de sécurité et les groupes armés ». 

« Les attaques des groupes armés ont détruit plus de 107 écoles (dont un centre de formation des enseignants) jusqu’à présent, touchant plus de 56 000 enfants et près de 1 100 enseignants. Au cours des dernières semaines, les attaques ont augmenté en ampleur et en portée, les districts de Palma, Mocimboa da Praia, Nangade, Muidumbe, Macomia et Quissanga étant les plus touchés », indique la note. 

L’escalade de la violence a empêché l’accès à Cabo Delgado des responsables de l’aide, les organisations humanitaires travaillant dans la province ayant de sérieuses difficultés à atteindre les personnes dans le besoin. 

Les récentes attaques contre les capitales des districts de Mocimboa da Praia, Quissanga, Muidumbe et Macomia ont forcé de nombreux acteurs humanitaires à se retirer temporairement des centres vitaux de Pemba et Maputo, réduisant ainsi leur capacité à évaluer et à répondre aux besoins croissants.

Le gouvernement annonce la «destruction immédiate» des maisons construites sur les voies d’eau à Abidjan

Le gouvernement ivoirien a annoncé mercredi au terme d’un Conseil des ministres extraordinaire, la destruction «immédiate par la force publique» des maisons et infrastructures installées sur les voies d’eau, notamment à Abidjan où plusieurs personnes ont trouvé la mort récemment dans des inondations.« Le chef de l’État a instruit les ministres concernés à l’effet de procéder à la destruction par la force publique de toutes les infrastructures qui persistent sur les voies d’eau. Il y a un minimum de procédures qui seront respectées pour les destructions, mais pour les cas les plus flagrants, nous procéderons par une destruction immédiate», a indiqué Sidi Tiémoko Touré, le porte-parole du gouvernement ivoirien à l’issue de cette réunion extraordinaire de l’exécutif ivoirien.

Poursuivant, M. Touré qui est également le ministre de la Communication et des médias a regretté que certaines personnes usant de leur qualité font de la résistance ou profitent de la faiblesses des procédures judiciaires pour faire perdurer leur incivisme. 

« Il faut définitivement arrêter ces actes d’incivilité et enjoindre ces personnes qui ont des maisons sur les voies d’eau à les faire détruire où elles seront détruites par la force publique », a-t-il prévenu, ajoutant que les propriétaires de ces maisons installées sur ces voies d’eau  ont été « certainement» déjà informés de leurs destructions. 

Les fortes précipitations qui ont arrosé ces derniers jours, le district d’Abidjan ont fait une vingtaine de morts, plusieurs disparus et de nombreux dégâts matériels.

Gabon : interruption des travaux d’urgence sur l’axe Ntoum-Kango

Les travaux d’urgence et d’entretien lancés tambour battant en décembre 2019 par le gouvernement sur la route nationale N°1, lesquels étaient exécutés par l’entreprise Colas Gabon  pour permettre une fluidité du trafic  sur le tronçon dont le délabrement reste encore  trop prononcé, sont soudain interrompus entre Ntoum et  Pont Agoula.

Selon une source proche du Colas Gabon , le gouvernement aurait décidé de ne plus payer l’entreprise adjudicataire du chantier qui a pourtant bien affiné les travaux provisoires sur le tronçon Nkok (PK27) et Ntoum, situé à 40 Km de Libreville.

« Le DG a donné l’ordre de retirer du chantier tous les engins », a confié à un travailleur de Colas Gabon. Lors du lancement des travaux, le Directeur général de Colas-Gabon, Christophe Briges, avait indiqué que les travaux provisoires concédés à sa société par la Société autoroutière du Gabon (SAG), concessionnaire de ce vaste projet structurant, précédaient l’aménagement de la Transgabonaise.

La Transgabonaise, est la plus longue route du Gabon (780 km) partant de Libreville à Franceville dont les travaux vont devoir démarrer ce mois de juillet selon la SAG. Ils sont financés par la SAG qui détiendrait déjà les financements (700 milliards de FCFA).

 

Economie et sport au menu des quotidiens marocains

L’économie humaine, la levée du confinement et la réunion de la CAF pour statuer sur la date de la CAN-2021 sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce mardi.+Aujourd’hui le Maroc+ écrit qu’il n’est plus besoin de démontrer l’utilité d’un retour en force de l’industrie au Maroc pour en faire le deuxième pilier nécessaire avec l’agriculture.

«Ce qui vient de se produire ces quatre derniers mois ici comme ailleurs a apporté les preuves, pour ceux qui continuaient encore à en douter, que la force d’une économie, donc d’un pays, et sa résilience passent aussi par sa capacité à être autonome, à produire de la valeur utile et par son agilité », explique le journal.

La crise sanitaire a démontré qu’un modèle basé uniquement sur la recherche de l’efficience économique, à travers l’optimisation des coûts et sur la course effrénée à la compétitivité, mais qui s’éloigne des basiques de l’être humain, est facilement destructible, prévient-il.

De son côté, +Al Bayane+ relève que « notre pays se dé-confine, à petits trots. Le week-end dernier, la grande foule se rue en trombe vers les plages et les bosquets pour respirer l’air énergisant».

Faudrait-il s’inquiéter de la levée du confinement, après plus de trois mois d’étouffement entre quatre murs?, s’interroge le quotidien, notant que la situation virale est stabilisante et que la montée des cas est due au dépistage de plus en plus, intensifié, selon le ministère de la Santé.

Il convient alors de faire confiance aux pouvoirs publics tel qu’on a l’habitude de le faire, sans se passer, pour autant, des gestes barrières, devenus désormais, une conduite usuelle, souligne-t-il, faisant savoir que la vague humaine qui prend d’assaut les multiples espaces du royaume, suffoque dignement, en espérant enfin, étrenner un nouveau cadre de vie, après tant de sacrifices.

+Libération+ rapporte que le Comité exécutif de la Confédération africaine de football tiendra aujourd’hui une réunion par visioconférence où il sera question d’apporter des réponses à de nombreux points ayant surtout trait à la suspension des compétitions organisées sous l’égide de l’instance continentale.

D’ailleurs, s’il y a un axe qui focalisera bien l’attention plus que d’autres, c’est bel et bien celui de la Coupe d’Afrique des nations dont les phases finales sont prévues en principe entre le 9 janvier et le 6 février prochains.

Une CAN dont tous les indicateurs annoncent qu’elle devrait être décalée. Une option qui s’est précisée après le dernier Conseil de la FIFA qui avait décidé l’annulation des dates FIFA programmées au mois de septembre prochain, et ce pour les Confédérations africaine (CAF), asiatique (AFC) et celle d’Amérique centrale et latine, contrairement à l’Europe (UEFA) et l’Amérique du Sud (Conmebol) où la compétition intersélections a été maintenue, écrit la publication.

Avec la suspension des dates FIFA de septembre, il devient quasi impossible de boucler les éliminatoires de la CAN 2021 à temps, sachant que seulement deux journées ont été disputées et qu’il reste encore quatre à jouer.Et ce sera difficile d’insérer quatre matches dans les fenêtres d’octobre et de novembre 2020 qui risqueraient elles aussi d’être annulées tant que la pandémie du nouveau coronavirus n’est pas jugulée, commente le journal.

Sommet G5 Sahel : Macron en vedette à Nouakchott

Le président français se rend ce mardi 30 juin dans la capitale mauritanienne pour faire le bilan de la lutte contre les groupes jihadistes au Sahel avec ses homologues de la région. Les succès militaires enregistrés ces derniers mois sur le terrain sont menacés par les abus des armées locales et la fragilité des pouvoirs locaux. Éclairage.Emmanuel Macron a bonne mémoire, dit-on. Si cela est vrai, dans l’avion qui le conduira mardi 30 juin à Nouakchott, pour une réunion avec ses homologues du G5 Sahel (Mauritanie, Mali,Burkina Faso, Niger et Tchad), le président français se souviendra sans doute que son dernier séjour en Mauritanie ne s’était pas franchement bien passé. 

C’était du 1er au 2 juillet 2018. A l’époque, invité par Mohamed Ould Abdelaziz, alors au pouvoir en Mauritanie, le chef de l’Etat français devait assister au sommet annuel de l’Union Africaine (UA) que son hôte organisait. Mais accueilli sans enthousiasme par nombre de ses pairs africains, le président français avait vu sa présence jugée « inopportune » par une partie d’entre eux. Macron qui devait surtout prendre part à une « importante » rencontre de haut niveau consacrée au Sahel et à la menace jihadiste dans la région, avait aussi été contraint de voir le dossier, objet majeur de sa visite, traité de manière expéditive et marginale lors d’une discrète session dont rien n’était d’ailleurs sorti d’important.

En retournant à Nouakchott deux ans après ce fameux sommet, Emmanuel Macron risque t-il un déplacement pour rien ?

« Ce sommet est important pour tout le monde. Macron, les Sahéliens mais aussi leurs partenaires étrangers. Il s’agit de faire le bilan des opérations menées sur le terrain depuis les décisions prises lors du sommet franco-sahélien tenu début janvier dernier à Pau, en France. En raison des succès militaires importants réalisés depuis cette rencontre sur le terrain, ce sommet de Nouakchott sera justement l’occasion de se réjouir des résultats importants obtenus ces derniers mois face aux groupes jihadistes », explique Ibrahim Yahaya, chercheur spécialisé sur le Sahel au bureau ouest-africain de l’ONG International Crisis Group (ICG). 

Lors de leur dernière rencontre à Pau, Macron et les présidents sahéliens avaient décidé de renforcer et d’accélérer le rythme de la guerre lancée depuis 2013 contre les groupes jihadistes qui semble alors s’enliser. A l’époque, en dépit de quelques coups portés aux groupes jihadistes, parmi lesquels l’élimination de certains chefs, l’armée française et ses alliés africains paraissent en grande difficulté. Les armées locales et les 4500 éléments français de l’opération « Barkhane » lancée durant l’été 2014 pour succéder à « Serval » qui avait réussi en 2013 à chasser les islamistes des villes du nord du Mali qu’ils occupaient, collectionnent les revers. Les critiques fusent. Les capitales de la région sont le théâtre de manifestations publiques régulières réclamant le départ des militaires tricolores, pourtant accueillis avec une grande ferveur quelques années avant. Paris voit aussi ses soldats subir des pertes parfois importantes, comme en novembre dernier où 13 militaires de Barkhane sont tués lors d’un accident d’hélicoptère. 

Censées progresser et monter en puissance pour remplacer à terme les soldats français, après avoir théoriquement subies des restructurations et mises à niveau, les armées locales font preuve d’une pitoyable incapacité à tenir le moindre rôle, surtout au Mali et au Burkina. 

Dans ces deux pays, maillons faibles dans la crise sahélienne, mais aussi au Niger voisin, les armées locales essuient régulièrement de lourdes défaites, parfois sans même combattre, avec souvent des dizaines de morts lors de chaque attaque jihadiste. Selon des statistiques américaines, entre 2018 et 2019, les attaques jihadistes ont augmenté dans le Sahel de plus de 250 %. 

Au nord et au centre du Mali, mais aussi au Burkina-Faso, ce sont surtout des groupes liés à Al-Qaïda à travers sa filiale locale du GSIM ( Groupe de soutien pour l’Islam et les Musulmans) qui sont à l’œuvre. Dans la zone des « trois frontières », qui réunit des portions des territoires malien, burkinabè et nigérien, c’est l’Etat Islamique dans le Grand Sahara (EIGS) qui donne du fil à retordre aux Français et à leurs alliés locaux. Alors en pleine montée en puissance, l’EIGS se montre si dangereux qu’il paraît imposer son propre agenda à ses adversaires dont la supériorité technologique est pourtant évidente. 

A défaut d’admettre publiquement ce qui est aux yeux de nombre d’observateurs comme un enlisement manifeste, l’état-major des armées françaises est brusquement contraint de revoir ses plans. Les groupes armés touaregs locaux sur lesquels Barkhane s’appuient jusqu’à alors dans certaines zones sont mis à l’écart. Une réflexion est menée à Paris et des discussions avec les plus hautes autorités militaires de la région sont conduites au pas de course, parfois, par le chef d’état-major français en personne. 

Le résultat est sans appel : la France et ses alliés sahéliens doivent changer de méthode et…vite. 

Le sommet de Pau, « convoqué » par Macron le 13 janvier 2020, est l’occasion d’entériner la nouvelle stratégie. 

Ce jour-là, le président français et ses homologues sahéliens décident de réorganiser l’ensemble du dispositif militaire en regroupant Barkhane et la force militaire du G5 Sahel sous un commandement conjoint basé à Niamey, au Niger. Un renfort de quelques 220 soldats français est aussi immédiatement annoncé, avant d’être relevé dès février à 600 hommes pour porter les effectifs de la force Barkhane à un total de près de 5100 éléments. 

A Pau, Macron et les cinq chefs d’Etat du Sahel décident aussi de concentrer les efforts militaires sur les « trois frontières » que les combattants de l’Etat islamique ont transformé en bastion après en avoir chassé les armées locales à l’issue d’opérations souvent aussi audacieuses que meurtrières. 

Encouragés par les premiers résultats obtenus par le nouveau dispositif sur le terrain, les français et leurs alliés s’engagent dans une course contre la montre pour inverser le rapport de force avec les jihadistes. 

L’État islamique, qui doit aussi se battre contre ses anciens alliés liés à Al-Qaïda avec lequel il est depuis peu en guerre ouverte, essuie ses premiers revers. Des zones entières sont arrachées à son emprise. Dans le nord et le centre du Mali, terrain d’action privilégié du GSIM, la filiale locale d’Al-Qaïda, la nouvelle stratégie arrêtée à Pau porte aussi ses fruits. 

Plusieurs chefs islamistes de premier rang sont éliminés. Parmi eux un des hommes les plus recherchés au monde : Abdelmalek Droukdel. Ce vétéran algérien du jihad afghan contre les Soviétiques dans les années 1980, puis de la guerre civile déclenchée au début des années 1990 en Algérie, était l’émir général d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). A ce titre, il fait figure de chef suprême de tous les groupes jihadistes maghrébins et sahéliens affiliés à l’organisation fondée par Oussama Ben Laden.

Officiellement réfugié depuis le début des années 2000 dans les montagnes de Kabylie, dans le nord de l’Algérie, Droukdel est surpris début juin par un commando des forces spéciales françaises dans le désert malien, non loin de la frontière algérienne. 

« Sa mort est un succès indéniable dans la lutte contre les groupes jihadistes au Sahel. Mais elle ne peut justifier que le sommet de Nouakchott se termine par un jet de fleur entre chefs d’Etat », avertit Ibrahim Yahaya en allusion aux nombreux « ratés » qui ont accompagné la montée en puissance epuis le sommet de Pau dans la lutte contre les groupes jihadistes. 

En janvier dernier, Macron et ses hôtes avaient annoncé la création d’une Coalition pour le Sahel censée rassembler tous les pays, organisations internationales et institutions engagées dans lutte contre l’insécurité dans cette région parmi les plus démunis du monde. En dehors d’un lancement officiel en avril et une première conférence ministérielle par vidéoconférence le 12 juin, la nouvelle entité n’a pas à ce jour réalisé grand chose. 

L’accélération promise à Pau de la mise en place de la task force Takuba (sabre en langue touarègue), annoncée par Paris depuis juin 2019 et qui doit être composée d’éléments d’élite des armées européennes, n’a pas non plus eu lieu. 

L’atmosphère générale dans les différents pays du Sahel ne s’est pas améliorée aussi. Au Mali, l’application de l’accord de paix signé en 2015 entre Bamako et les principaux groupes armés non jihadistes du nord du pays traîne. Abus, exactions et exécutions extrajudiciaires attribués aux forces armées et de sécurité locales ou à des milices pro-gouvernementales, y sont régulièrement recensés. Plus de 200 civils auraient été tués illégalement dans le centre du pays par l’armée ou ses milices alliées selon l’Organisation des Nations Unies (Onu). 

Pire, le président Ibrahim Boubacar Keïta fait face à un large mouvement de contestation qui exige son départ. 

Au Burkina, où l’Etat a perdu depuis longtemps le contrôle d’une grande partie du territoire, les violences contre les civils attribuées par les organisations des droits humains aux forces régulières se poursuivent aussi. Au Niger, où l’armée est pourtant réputée plus professionnelle que chez les voisins malien et burkinabè, les mêmes forfaits sont dénoncés alors que « la crédibilité du pouvoir est désormais sapée par un scandale de corruption dans l’achat de matériels et équipements militaires », rappelle Ibrahim Yahaya. 

Autant d’écarts sur lesquels le président français est aussi attendu à Nouakchott, mais que ses pairs sahéliens concernés voudraient sans doute bien passer sous silence.