Le Fact réagit aux manifestations en cours au Tchad

Le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact) condamne les tueries de manifestants survenues ce jeudi dans ce pays d’Afrique centrale.Les réactions se multiplient après la mort de plusieurs manifestants ce jeudi dans la capitale tchadienne, N’Djamena, et à Moundou, la deuxième plus grande ville du pays. Après l’Union africaine et le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, c’est au tour du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact) de hausser la voix.

Dans un communiqué, « le Fact condamne fermement ces meurtres des manifestants pacifiques dont le seul crime est d’avoir fait usage de leur droit constitutionnel de manifester ». Pour le groupe politico-militaire tchadien, « les auteurs de ces crimes doivent être identifiés et traduits en justice ».

Dans sa note, le groupe rebelle dirigé par Mahamat Mahdi Ali, opposant de longue date au régime du défunt Idriss Déby Itno, lance un appel à la communauté internationale afin qu’elle soutienne le peuple tchadien dans sa lutte en quête de liberté et de démocratie « face à une junte qui a renié ses engagements qui lui ont permis d’échapper aux sanctions internationales en rompant l’ordre constitutionnel ».

Le Fact affirme qu’il continuera de suivre de très près la situation tout en réaffirmant « son soutien sans réserve au peuple tchadien en lutte et salue sa mobilisation générale qui a définitivement fait changer la peur de camp ».

Des sources médiatiques rapportent que le Premier ministre de transition, Saleh Kebzabo, a annoncé la suspension de toutes les activités des partis politiques Les Transformateurs, le Parti socialiste sans frontières (PSF) et Wakit Tamma.

« Des poursuites judiciaires seront engagées » contre les leaders de ces formations politiques, a promis le chef du gouvernement, qui dénonce une « insurrection visant à prendre le pouvoir par la force au lieu d’une marche ».

Il fait état d’un bilan provisoire d’une cinquantaine de morts, alors que plus tôt dans la journée, le porte-parole du gouvernement, Aziz Mahamat Saleh, parlait d’une « trentaine » de personnes tuées, dont une « dizaine » de membres des forces de sécurité.

Des partis de l’opposition et des organisations de la société civile avaient appelé à des manifestations, en protestation à la prolongation de la transition décidée samedi 8 octobre par le Dialogue national inclusif et souverain (DNIS).

Celle-ci permet au général Mahamat Idriss Déby Itno, arrivé au pouvoir en avril 2021 après la mort du maréchal Idriss Deby dans une contre-offensive de l’armée contre les rebelles du Fact, de se maintenir au pouvoir pour 24 mois supplémentaires. Les conclusions de ces concertations nationales offrent également à Deby fils la possibilité de se présenter à la prochaine élection présidentielle.

Tchad : l’UA « condamne la répression des manifestations »

Au Tchad, des manifestations contre la prolongation de la transition sont réprimées dans le sang.L’Union Africaine (UA) a réagi aux incidents en cours au Tchad. Le président de la Commission de l’Institution continentale, le Tchadien Moussa Faki Mahamat « condamne fermement la répression des manifestations ayant entrainé  mort d’hommes au Tchad ».

 

Des partis de l’opposition et des organisations de la société ont appelé à des manifestations, en protestation à la prolongation de la transition décidé samedi 8 octobre par le Dialogue national inclusif et souverain, permettant au Général Mahamat Idriss Déby Itno, arrivé au pouvoir en avril 2021 après la mort du maréchal Idriss Deby dans une contre-offensive de l’armée contre les rebelles du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT), de se maintenir au pouvoir pour 24 mois supplémentaires.

Les conclusions de ces concertations nationales offrent également à Deby fils la possibilité de se présenter à la prochaine élection présidentielle.

Les manifestations ayant éclaté dans plusieurs quartiers de N’Djamené jeudi 20 octobre se seraient étendus à d’autres localités du pays. Selon des sources non-officielles, elles auraient fait plusieurs dizaines de morts dont des forces de sécurité et un journaliste travaillant pour une radio locale.

La France a « condamné l’utilisation d’armes létales contre les manifestants ».

Moussa Faki Mahamat « appelle les parties au respect des vies humaines et des biens et à privilégier les voies pacifiques pour surmonter la crise ».

Tchad : manifestations contre la prolongation de la transition

Au Tchad, la prolongation de 24 mois de la transition par le Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) n’est pas du goût de plusieurs partis politiques et d’organisations de la société civile.À l’appel de plusieurs formations politiques et d’organisations de la société civile, des manifestations ont éclaté à N’Djaména, jeudi 20 octobre. Selon des sources locales, les manifestants qui ont investi les rues de la capitale du Tchad, brulant des pneus à certains endroits, réclament le départ du général Mahamat Idriss Deby Itno, investi lundi 10 octobre président de la transition pour une période supplémentaire de deux ans, à l’issue du Dialogue national inclusif et souverain (DNIS).

Le jeune général a pris le pouvoir en avril 2021 après le décès de son père, Idriss Déby Itno dans une contre-offensive menée par ce dernier contre les rebelles du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (Fact), dans le nord du pays. A la tête d’un Conseil militaire de transition (CMT), il avait promis une transition de dix-huit mois renouvelable une fois avant de changer d’avis.

Pour des partis politiques comme Les Transformateurs de Succès Masra, La coalition des actions citoyennes Wakit Tama, il n’est pas question qu’il reste une heure de plus à la tête de la transition.

Le Groupement mobile d’intervention est intervenu et a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les protestataires. Le siège de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR), formation politique de l’ex opposant, Saleh Kebzabo, nommé Premier ministre du gouvernement de la transition par Mahamat Idriss Déby, a été saccagé par des manifestants.

Des médias locaux évoquent aussi l’utilisation d’armes à feu par les forces de sécurité et des décès parmi manifestants sans que cela ne soit confirmé par les autorités étatiques.

Dans une déclaration, le Quai d’Orsay a condamne l’« utilisation d’armes létales contre les manifestants » suite aux « violences survenues ce matin au Tchad ». Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères précise par la même occasion que « La France ne joue aucun rôle dans ces évènements, qui relèvent strictement de la politique intérieure du Tchad ».

Burkina : le capitaine Ibrahim Traoré sera investi vendredi

Le jeune capitaine de 34 ans remplace le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba à la présidence de la transition.Le Conseil Constitutionnel a annoncé, ce mercredi, dans un communiqué que l’audience solennelle de prestation de serment du capitaine Ibrahim Traoré en qualité de président de la transition est fixée au vendredi 21 octobre 2022 à 10h.

Le vendredi 14 octobre dernier, les forces vives de la nation ont tenu des assises nationales, à l’issue desquelles elles ont choisi, à l’unanimité, le capitaine Traoré, président de la transition et adopté une Charte de la transition.

Deux semaines plus tôt, à la tête de plusieurs mutins réclamant plus de matériels pour affronter les groupes jihadistes, Ibrahima Traoré, 34 ans, a renversé le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba.

Exilé au Togo voisin, le tombeur de Roch Kaboré, le 24 janvier dernier, avait affirmé, dans une vidéo de 6mn21, avoir quitté le pouvoir « devant les risques de divisions et de fractures » au sein de l’armée et pour préserver « l’intérêt supérieur du Burkina ».

Les neuf membres du Conseil constitutionnel ont donc dit « prendre acte de la démission » du lieutenant-colonel Damiba. Ils ont également « constaté officiellement » la vacance de la présidence de la transition depuis le 2 octobre.

« Conformément à la Charte de la transition, Ibrahim Traoré, capitaine des Forces armées nationales, président du MPSR (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration), président de la transition, Chef de l’État, sera investi par le Conseil constitutionnel », ajoute le communiqué de l’institution.

Au Burkina Faso, le changement de régime est intervenu les 30 septembre, 1er et 2 octobre, à la suite d’un coup d’Etat, au lendemain d’une attaque jihadiste contre un convoi humanitaire à Gaskindé, sur l’axe Bourzanga-Djibo.

Depuis 2015, le pays est confronté à des insurrections de groupes armés non étatiques qui ont fait, à la date du 30 septembre, 1.719.332 personnes déplacées.

Guinée : le médiateur de la Cédéao reprend du service

Thomas Boni Yayi séjourne en Guinée pour la 3e fois consécutive depuis l’arrivée au pouvoir des militaires dans ce pays.Entre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et les autorités de la transition guinéenne, le dialogue n’est pas rompu. Mardi 18 octobre, Thomas Boni Yayi, médiateur de l’institution sous-régionale est arrivé à Conakry où il « aura des échanges avec les autorités de la transition et participera aux travaux de la mission technique de la Cédéao avec les experts des différents départements techniques de la Guinée ».

Cette visite s’inscrit dans le cadre de la poursuite des « ses consultations » avec la junte au pouvoir depuis septembre 2021 en vue de « trouver un consensus sur la durée de la transition », comme le recommande la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao, à l’issue de son sommet du 22 septembre dernier tenu à New-York, en marge de la 77e Assemblée générale des Nations unies.

Lors de cette rencontre, les chefs d’Etat ouest-africains ont décidé, au regard de « l’insuffisance des progrès réalisés en ce qui concerne l’établissement d’un chronogramme de transition acceptable », d’« imposer des sanctions graduelles au niveau diplomatique, économique et financier » contre la Guinée. A cet effet, les ambassadeurs accrédités dans le pays ont été rappelés pour consultation. De même, la Cédéao a suspendu « toute assistance et transaction financière en faveur de la Guinée » par ses institutions financières.

Des sanctions ont aussi ciblé des « personnes et groupes de personnes, y compris les membres des institutions de la transition et toute autre personne cherchant à empêcher le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée dans un délai raisonnable ». Les dirigeants ouest-africains ont également demandé aux autorités de la transition « d’accepter dans un délai d’un mois à compter du 22 septembre une durée de transition raisonnable et acceptable par la Cédéao sous peine de sanctions plus sévères ».

L’ex-président béninois, Boni Yayi qui effectue son troisième séjour en Guinée depuis qu’il a été désigné médiateur, assure que « l’espoir est permis », alors que l’ouverture du dialogue inclusif pour une transition apaisée prévu jeudi 20 octobre a été reportée à une date ultérieure.

Le 5 septembre 2021, le colonel Mamadi Doumbouya, a déposé Alpha Condé qui avait pourtant, trois ans plus tôt, porté son choix sur lui pour diriger les forces spéciales guinéennes. A la suite de ce coup d’Etat, l’ancien légionnaire français a fixé la durée de la transition à 39 mois, ramenée à 36 par le Conseil national de transition (CNT). Mais la Cédéao avait donné six mois aux militaires pour un retour à l’ordre constitutionnel.

Dans une interview accordée à RFI, Umaro Sissoco Embaló, président en exercice de l’organisation sous-régionale a affirmé qu’un accord avait été trouvé avec les autorités de la transition autour d’une durée de 24 mois. Ce que Conakry a démenti, fustigeant en même temps les menaces de sanctions brandies par Embaló.

La Cédéao doit se réunir en décembre prochain pour discuter de la situation politique au Mali, en Guinée et au Burkina Faso.

Maroc: Le Conseil des ministres orientations générales du projet de loi de finances de 2023

Le Roi Mohammed VI a présidé, ce mardi à Rabat, un Conseil des ministres consacré à l’examen des orientations générales du projet de loi de finances (PLF-2023) et à l’adoption d’un projet de Dahir, de trois projets de loi organiques, de trois projets de décret ainsi que de nombre d’accords internationaux.Au début des travaux du Conseil, la ministre de l’Economie et des Finances a présenté un exposé les Orientations générales du Projet de Loi de Finances pour l’année 2023, indique un communiqué du porte-parole du Palais Royal, Abdelhak Lamrini.

Ce projet a été élaboré dans un contexte international instable, avec ses répercussions en termes d’inflation et de perturbations des chaînes de production. Ainsi, les orientations générales du Projet de Loi de Finances pour l’année 2023 reposent sur quatre axes principaux.

Premièrement – Le renforcement des fondements de l’Etat social, à travers la mise en œuvre des différents volets du chantier Royal de la généralisation de la protection sociale, en particulier le parachèvement de la généralisation de l’Assurance Maladie Obligatoire à toutes les catégories sociales, la généralisation progressive des allocations familiales selon une nouvelle approche de ciblage direct des populations défavorisées, en se basant sur le Registre Social Unifié et l’accélération de sa généralisation à toutes les régions du Royaume.

En parallèle, il sera procédé à la poursuite de la réhabilitation du système national de santé, en augmentant les fonds alloués au secteur de la santé et de la protection sociale.

Il sera aussi question de la mise en œuvre de la feuille de route de la réforme du système de l’éducation et de la formation, l’encouragement de la pleine participation de la femme à tous les domaines économiques et à la protection de ses droits, ainsi que l’intégration des personnes en situation de handicap.

Compte tenu de l’importance de l’accès au logement et la garantie des conditions d’une vie décente, une aide directe de l’Etat a été instaurée dans ce domaine au profit des catégories ciblées.

Deuxièmement – La relance de l’économie nationale à travers le soutien de l’investissement par le biais de la mise en œuvre de la nouvelle Charte de l’investissement et de l’exécution des engagements inscrits dans le cadre des projets de l’investissement industriel.

En effet, il sera procédé à l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement et à la dynamisation de l’investissement public, qui sera orienté vers les projets d’infrastructures et les stratégies sectorielles ambitieuses, pour renforcer la compétitivité du produit national et la souveraineté nationale alimentaire, sanitaire et énergétique.

Vu le rôle du système fiscal pour relever les défis économiques actuels et atteindre les objectifs escomptés en matière de relance économique, les dispositions de la loi-cadre relative à la réforme fiscale seront mises en œuvre, à même d’offrir plus de visibilité aux acteurs économiques, à travers une réforme globale de l’Impôt sur les sociétés et des secteurs bancaire et des assurances, parallèlement à l’allègement de la pression fiscale sur les salariés et les retraités de la classe moyenne.

Troisièmement – La consécration de l’équité territoriale, à travers la poursuite de la mise en œuvre du chantier de la régionalisation avancée et du programme de réduction des disparités spatiales et sociales.

Il sera également question de l’accélération de la réforme de l’administration à travers la simplification des procédures et le lancement d’une nouvelle stratégie nationale de la transition numérique, outre la poursuite des efforts dans le domaine de la déconcentration administrative et l’institutionnalisation de la langue amazighe au niveau de tous les aspects de la vie publique.

Quatrièmement – Le rétablissement des marges budgétaires pour assurer la pérennité des réformes, en mobilisant toutes les ressources financières possibles à travers un meilleur recouvrement des impôts, l’adoption de mécanismes de financement innovants, la rationalisation des dépenses de fonctionnement de l’administration, la mise en œuvre de la réforme relative aux marchés publics, la réforme de la Loi organique relative à la Loi de Finances, ainsi que la revalorisation du portefeuille public et l’amélioration de son rendement.

La ministre a indiqué que ce Projet se base sur des hypothèses fixant le taux de croissance à 4%, le taux d’inflation autour de 2% et le déficit budgétaire à 4,5% du Produit Intérieur Brut (PIB).

Après l’adoption des orientations générales du projet de loi de finances pour l’année 2023, le Conseil des ministres a approuvé le projet de Dahir relatif à la navigabilité et à la sécurité aérienne des aéronefs militaires.

 Ce projet vise la mise en place d’un système de navigabilité des aéronefs militaires pour s’assurer de sa conformité avec celui de l’aviation civile, et la création au sein de l’Etat-major général des Forces Armées Royales, d’une Direction de l’Aéronautique Militaire (DAM).

Par la suite, le Conseil a adopté deux projets de loi organiques modifiant et complétant la loi organique relative au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire et la loi organique portant statut des magistrats.

 Le projet relatif au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire vise notamment la révision des structures du Conseil au niveau du secrétariat général et de l’organisation administrative, l’adaptation de la situation juridique de l’Instance conjointe de coordination dans le domaine de l’administration judiciaire, la moralisation de l’élection des représentants des magistrats et le renforcement du rôle du Conseil en matière du respect des valeurs d’intégrité et de probité au sein du corps judiciaire.

Le projet portant statut des magistrats vise la révision des grades des magistrats, la gestion optimale de la procédure de sélection des responsables judiciaires, l’activation du rôle du Conseil dans le domaine d’encadrement des magistrats et d’évaluation de leur parcours professionnel et de leur rendement judiciaire.

Le Conseil des ministres a également approuvé un projet de loi organique modifiant et complétant la loi organique relative à la nomination aux fonctions supérieures. Ce projet a pour objet d’ajouter le Bureau Marocain des droits d’auteur et droits voisins et la Fondation commune de promotion des œuvres sociales des fonctionnaires et agents des administrations publiques à la liste des établissements publics dont les responsables sont nommés en Conseil de gouvernement;

Lors de ce Conseil,  le Roi a approuvé deux projets de décrets relatifs au domaine militaire. Il s’agit du projet de décret modifiant et complétant le Dahir fixant le traitement des personnels militaires des Forces Armées Royales, qui vise l’amélioration des conditions matérielles et sociales des militaires œuvrant dans le domaine de la santé militaire.

Le deuxième projet de décret porte sur l’application de la loi relative aux services de confiance pour les transactions électroniques, qui vise à accompagner la transition numérique en tant que l’un des chantiers importants et prioritaires.

Le Conseil des ministres a également adopté le projet de décret modifiant le décret fixant les conditions d’attribution des prestations familiales aux fonctionnaires, personnels militaires et agents de l’Etat, des municipalités et des établissements publics.

Ce projet, qui intervient en exécution des engagements du gouvernement contenus dans l’accord signé avec les Centrales syndicales les plus représentatives dans le cadre du dialogue social, a pour objectif de relever le montant mensuel des allocations familiales dont bénéficient les fonctionnaires civils et militaires au titre des 4e, 5e et 6e enfants.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la vision royale en matière de politique étrangère du Royaume concernant l’élargissement des réseaux de partenariats et la diversification de leurs domaines, et l’établissement de relations de coopération fructueuse avec les différents espaces géographiques, le Conseil des ministres a adopté huit accords internationaux, dont trois bilatéraux et cinq multilatéraux.

Sur le plan bilatéral, les accords concernent des partenaires dans les espaces africain et arabe, et portent sur la promotion et la protection des investissements, les services aériens et la coopération dans les domaines des utilisations pacifiques de l’énergie atomique.

S’agissant des accords multilatéraux, ils concernent divers domaines portant sur la protection des créances des travailleurs en cas d’insolvabilité de leur employeur ; la «Constitution de la Commission Africaine de l’Aviation Civile» (CAFAC) ; la «Commission Africaine de l’Energie» ; la «Réglementation du Transport et du Transit de passagers par route entre les Etats arabes» ; et sur l’Accord de Siège avec l’Agence Universitaire de la Francophonie.

A l’issue des travaux du Conseil et conformément aux dispositions de l’article 49 de la Constitution, et sur proposition du Chef du gouvernement et à l’initiative de la ministre de l’Economie et des Finances, le Souverain a bien voulu nommer M. Mohamed Benchaaboun, Directeur Général du Fonds Mohammed VI pour l’investissement.

Af’Sud : pas d’augmentation de salaires pour les ministres

Le président Cyril Ramaphosa a retiré un amendement controversé quoi devait permettre aux ministres d’augmenter leurs indemnités.Le porte-parole de la présidence, Vincent Magwenya, a expliqué que la décision a été suspendue suite d’un tollé général.

« Nous en sommes maintenant à un stade où le président a écouté. Il a tenu compte du tollé public dans le contexte des pressions économiques et sociales auxquelles de nombreux Sud-Africains sont confrontés », a déclaré Magwenya aux journalistes.

L’amendement aurait permis d’augmenter les allocations pour l’eau et l’électricité, d’augmenter le nombre d’employés de maison et d’autres avantages pour les ministres et les vice-ministres, ce qui aurait obligé le contribuable sud-africain à débourser 87 millions de rands supplémentaires (environ 4,8 millions de dollars) par an.

Cette volte-face fait suite à la menace de l’Alliance démocratique, un parti d’opposition, de manifester à Pretoria contre l’augmentation proposée des indemnités.

Le porte-parole de l’Alliance démocratique, Leon Schreiber, a déclaré hier lundi que sa formation politique a déposé une plainte auprès du Protecteur contre « le fait apparent qu’aucune loi ne prévoit l’existence d’un manuel ministériel ».

Gbagbo « candidat » du PPA-CI pour la présidentielle de 2025

Le secrétaire général du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI, opposition), Damana Pickass a déclaré lundi qu’« il n’y a pas d’alternative à Laurent Gbagbo », lors de la célébration de l’an un de la formation politique, à Abidjan.« Pour ces élections de 2025, le président Laurent Gbagbo est notre candidat naturel », a indiqué Damana Pickass, sous des salves d’applaudissements des membres statutaires, convoqués pour une session extraordinaire du secrétariat général au Palais de la culture de Treichville.

Les prochaines élections locales sont prévues entre octobre et novembre 2023. Selon M. Damana Pickass, elles représentent pour le PPA-CI « des élections importantes, car elles constituent un test de grandeur pour les élections présidentielles de 2025 ».  

Pour ces joutes électorales, « nous comptons faire très bonne figure. Ce sont véritablement les premières élections auxquelles nous allons participer (depuis le retour de) M. Laurent Gbagbo sur le territoire ivoirien », après son acquittement par la CPI, a dit Damana Pickass.

« Nous n’entendons pas faire de la figuration, parce que ce sont ces élections (locales) qui ouvrent le boulevard aux élections présidentielles de 2025 », a-t-il assuré. Les militants scandant suite à ses propos « on va installer Gbagbo, on va installer Gbagbo ! ».  

Il a laissé entendre que « ce message doit être perçu par tout le monde », parce qu’« on élimine pas un adversaire politique comme on veut le faire. En 2025, Laurent Gbagbo est notre candidat et nous allons créer les conditions d’un PPA-CI fort et irrésistible ».

Le nombre de Comités de base s’élève à 24.362 après un an, a fait savoir le secrétaire général du PPA-CI. La formation politique compte aujourd’hui « 5.233 secrétaires généraux de Comités de base officiellement élus provisoirement sur toute l’étendue du territoire national ».

Par ailleurs, le nombre de cartes d’adhérents PVC réalisées à ce jour est de « 33.652 ; le nombre de cartes PVC en cours 7.444 et le nombre de cartes papier glacé en cours est de 22.415 ». Lors du congrès constitutif, il était dénombré environ 45.000 fiches de pionniers contre 131.580 militants ayant une carte à ce jour.

Parlant des élections sur le continent, M. Gbagbo a soutenu que « si la Constitution dit que tu as deux mandats à faire, fais-les et puis va t’asseoir », disant ne pas comprendre les dirigeants qui affirment qu’ils n’ont pas fini des programmes.

« En politique, on ne finit pas de programme, les programmes que vous concevez avant d’arriver au pouvoir, quand vous les mettez en pratique, leurs conséquences, c’est long, donc si vous voulez attendre de finir les conséquences, vous allez rester au pouvoir toute votre vie et c’est la dictature », a-t-il dit.

Suite à son acquittement définitif par la Cour pénale internationale (CPI) le 31 mars 2021, M. Gbagbo rentre au pays le 17 juin 2021. Avec les crises internes au sein de son parti, le Front populaire ivoirien (FPI), il propose un nouvel instrument politique, le PPA-CI, porté sur les fonts baptismaux le 17 octobre 2021.  

Côte d’Ivoire : manifestation contre la vie chère le 25 novembre

La plateforme de la société civile Urgences ivoiriennes (URI) envisage de battre le pavé si le gouvernement ne prend pas des mesures diligentes face à la vie chère avant le 24 novembre 2022.« Si aucune réponse favorable n’est obtenue avant le jeudi 24 novembre 2022, la population ivoirienne est appelée à prendre la rue le vendredi le 25 novembre 2022 jusqu’à satisfaction desdites revendications », a dit samedi le porte-parole de URI, Cyril Djéhi.

M. Cyril Djéhi s’exprimait à l’occasion d’une Assemblée générale de URI, plateforme de la société civile regroupant une vingtaine d’organisations, autour du thème « Quelle société civile face à la cherté de la vie en Côte d’Ivoire ? », au Foyer des jeunes de Yopougon Kouté (Ouest Abidjan).

A l’issue des travaux de la Commission scientifique, l’organisation a appelé à la « suppression des Institutions inutiles et budgétivores, notamment la vice-présidence de la République, le Sénat, la grande médiature et les (postes de) ministres gouverneurs ».

Le porte-parole de URI a ensuite demandé, selon les décisions de l’Assemblée générale, une « réduction du budget de souveraineté du président de la République, le dédommagement effectif des déguerpis, la libération des prisonniers d’opinion dont Pulchérie Gbalet et la revalorisation des prix d‘achat des matières premières (cacao, café, hévéa) ».

« Au niveau de la santé, la société civile ivoirienne considère le décret du 28 septembre 2022 rendant obligatoire (l’enrôlement à) la Couverture maladie universelle (CMU) comme une provocation de trop. Il fait de la CMU un impôt supplémentaire et cela ne peut être accepté», ont déploré les organisations de la plateforme URI. 

A l’issue des débats, l’Assemblée générale a exigé de l’Etat ivoirien le « retrait immédiat de la décision de la souscription obligatoire à la Couverture maladie universelle avant l’accès à certains services publics ». Elle a aussi appelé à la « suppression des frais d’inscription en ligne dans les collèges, lycées et universités », ainsi que la « réduction du prix du carburant ; la réduction du prix du sac de riz et la « éduction du prix d’huile de ménage ».

L’Assemblée générale a vu la participation de partis politique de l’opposition, notamment le « PPA-CI, le PDCI, le LIDER » et un représentant de la formation politique de Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale.

« J’ai foi dans ce que je suis, j’ai foi dans le combat du président Laurent Gbagbo », a déclaré M. Michel Gbagbo, invitant les militants du PPA-CI à « rester sereins » parce que le chemin qu’ils vont emprunter est un « chemin qui est difficile ».

M. Michel Gbagbo a soutenu que le problème fondamental de la cherté de la vie est l’importation de tout ce qu’un pays consomme. Par conséquent, en cas de crise dans l’Etat qui fournit ces produits, cela est ressenti par le pays qui importe.

Le secrétaire général adjoint du PPA-CI, chargé des relations avec la société civile, l’ancien ministre Charles Rodel Dosso, a estimé que la question de la cherté de la vie est « un problème social », appelant à une coalisation « des forces au niveau des politiques ».

Côte d’Ivoire : le député Michel Gbagbo critique la CMU

Le député de Yopougon, Michel Gbagbo, vice-président exécutif du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI, opposition), dénonce l’obligation d’enrôlement à la Couverture maladie universelle (CMU).M. Michel Gbagbo s’exprimait, samedi, au Foyer des jeunes de Yopougon Kouté, dans l’Ouest d’Abidjan, lors d’une Assemblée générale de la plateforme de la société civile Urgences ivoiriennes (URI), autour du thème « Quelle société civile face à la cherté de la vie en Côte d’Ivoire ? ».

« L’assurance maladie universelle, qui a amené ça en Côte d’Ivoire ? Ceux qui ont l’argent, vous pouvez aller vous soigner en Tunisie, en France, au Maroc ou aux Etats-Unis, mais un enfant de pauvre qui a la même maladie doit avoir les mêmes soins que vous ici en Côte d’Ivoire », a-t-il dit.

Sous l’ère de l’ancien président Laurent Gbagbo « les gens voulaient aller vers l’Assurance maladie universelle (un programme de santé). Aujourd’hui, ça s’appelle CMU (Couverture maladie universelle), et c’est la CMU qui les poursuit », a-t-il martelé.

« Ca fait combien d’années que moi-même, en tant que fonctionnaire, on me coupe pour cette histoire, mais ça ne m’a jamais donné quelque chose ; et récemment le président d’une Commission parlementaire issu du Pdci (opposition), Jean-Louis Billon, a bien décrié ce problème », a-t-il déclaré.

Pour lui, « est-ce qu’on peut rester muet devant cela, devant ce qui s’apparente à du racket ».  Le PPA-CI, le parti de Laurent Gbagbo a dénoncé dans un communiqué « un chantage gouvernemental honteux et une flagrante violation des droits et libertés des Ivoiriens ».  

« Le PPA-CI juge inacceptable les restrictions des droits et libertés imposées par le gouvernement dans le but d’obliger les populations à souscrire à un système de couverture maladie universelle (CMU) qui n’a pas fait ses preuves », écrit la formation politique.  

Les soins de la CMU se font dans les établissements de santé conventionnés. L’assuré paie 1.000 Fcfa chaque mois et a droit à un ticket modérateur de 30%, tandis que l’assurance prend en charge une part de 70%. A ce jour, 3,5 millions de personnes ont été enrôlées pour la CMU à travers le pays.

Les statistiques révèlent plus de 3,4 millions de cartes qui ont été produites et plus de 2,4 millions de cartes distribuées. A la date du 31 août 2022, plus de 208.000 assurés ont été traités, selon le ministère de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle.  

Le décret de mise en œuvre de l’obligation d’enrôlement, pris en Conseil des ministres le 28 septembre 2022, devrait prendre effet dans six mois La Couverture maladie universelle a été instituée en 2014 et est considérée comme le système national obligatoire de couverture de risque maladie.

Burkina : Le capitaine Ibrahim Traoré rend hommage à Thomas Sankara

Après Roch Kaboré, le capitaine Ibrahim Traoré est le 2e président du Faso à déposer une gerbe au mémorial Thomas Sankara.Au lendemain de sa designation comme président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré a pris part, samedi 15 octobre 2022 à Ouagadougou, à la commémoration du 35e anniversaire de l’assassinat du père de la Révolution burkinabè.

A l’occasion, le capitaine Traoré, 34ans, a déposé une gerbe en la mémoire de son devancier et de ses douze compagnons assassinés, il ya 35 ans jour pour jour. Il a ensuite reçu le « flambeau de la révolution » de Thomas Sankara.

La présente commémoration s’est tenue sous le thème « passer le flambeau à la jeunesse ».

Le Colonel à la retraite, Pierre Ouédraogo, le président du Comité international Mémorial Thomas Sankara a expliqué qu’il s’agit d’une invite à la jeunesse pour s’approprier les idéaux de la Révolution Démocratique et Populaire, afin de continuer les luttes engagées depuis le 4 août 1983.

Thomas Sankara arrivé au pouvoir en août 1983 a été assassiné, après 4 ans de Révolution, le 15 octobre 1987.

En avril 2022, soit 35 ans après, les principaux assassins de Thomas Sankara et de ses 12 compagnons, Blaise Compaoré, le général Gilbert Diendéré et Hyacinthe Kafando, ont été condamnés à la prison à perpétuité.

Hier vendredi, la veuve Mariam Sankara a salué la tenue de ce procès et tous ceux qui ont lutté à cet effet.

« Notre lutte n’est pas finie. Dans une prochaine étape, il sera question du volet international du procès Thomas Sankara et ses 12 compagnons, volet devant faire la lumière sur les complicités extérieures de ces assassinats », a-t-elle insisté.

Elle a exhorté les « amis » de son époux et la jeune génération « à rester vigilants et patients car il nous faut franchir une étape décisive ».

« La campagne « lutte contre l’impunité, justice pour Thomas Sankara » continue. Nous ne devons pas nous laisser distraire par ceux-là même qui n’ont jamais voulu de ce procès », a fait noter Mme Sankara.

Sénégal : les députés invités à tirer les leçons du 12 septembre

L’Assemblée nationale sénégalaise s’apprête à examiner le projet de budget de 2023, plus d’un mois après l’élection mouvementée de son président, Amadou Mame Diop.Les échos belliqueux de la rentrée parlementaire au Sénégal, le 12 septembre dernier, ont retenti jusqu’au-delà de ses frontières. Ce jour-là, les images de l’élection dans une ambiance proche du chaos du président de la quatorzième législature ont fait le tour du monde. Bagarres, insultes, cris et micro arraché, les députés du pouvoir (83 députés) et de l’opposition (82 députés) se rivalisaient d’ardeur, chaque camp voulant imposer sa loi. Les gendarmes ont été appelés à la rescousse, à l’intérieur même de l’hémicycle, pour rétablir l’ordre et permettre la suite du scrutin.

Un mois après, le nouveau président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, député de la coalition présidentielle, appelle ses collègues à éviter de retomber dans ces travers qui ont écorné l’image démocratique du pays. « Ne perdons pas de vue que, après l’épisode malheureux du 12 septembre dernier, nous sommes surveillés et attendus par le peuple sénégalais et même, au-delà, par tous ceux qui ont eu à regretter ces évènements jusqu’au-delà de nos frontières », a dit M. Diop, à l’ouverture, vendredi 14 octobre, de la session ordinaire unique 2022-2023 de l’Assemblée nationale en présence de 154 députés sur 165.

Dans les prochaines semaines, le parlement sénégalais sera très actif avec le marathon budgétaire qui doit démarrer. D’ici là, les députés doivent étudier le projet de budget de l’année d’exercice 2023. Il est arrêté à 6400 milliards FCFA par le conseil des ministres, début octobre. Selon L’Observateur, 45 % de ce montant seront « affectés au social » pour soulager les ménages, conformément à la promesse du chef de l’Etat de lutter contre la vie chère. Les élus devront examiner ce projet de budget en commissions avant de passer à son vote en plénière.

Faire bloc face à la tension géopolitique

L’hémicycle se caractérisant désormais par un équilibre des forces entre l’opposition et le pouvoir, l’adoption de chaque projet de loi ou proposition de loi est incertaine. Le camp présidentiel a perdu sa majorité absolue de 83 députés après le départ de l’ex-Premier ministre Aminata Touré, tête de liste de Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir) aux élections législatives du 31 juillet 2022.

Mme Touré n’a pas pardonné à ses ex-camarades et au président Macky Sall d’avoir brisé son rêve de se hisser au perchoir à la place d’Amadou Mame Diop, le député-maire de la ville de Richard-Toll (nord), peu connu du grand public. Devenue députée non-alignée, elle a engagé le combat contre la mouvance présidentielle. Elle vient de proposer une loi pour « limiter » les pouvoirs de nomination du chef de l’Etat à l’égard de certains membres de son cercle familial.

Toutefois, le président du groupe parlementaire de BBY, Oumar Youm, espère pouvoir compter « sur la responsabilité de l’opposition » afin de ne pas bloquer le vote du budget, non sans dire qu’ils vont « surveiller » leur ex-camarade Aminata Touré. En revanche, celle-ci fait savoir qu’elle ne se « préoccupe même pas de BBY » alors que Malick Kébé, député de Yewwi Askan Wi (libérer le peuple), la principale coalition de l’opposition, affirme qu’ils « ne voteront pas un budget de complaisance ».

Dans ces circonstances, le successeur de Moustapha Niasse au perchoir estime que les divergences politiques ne doivent pas avoir raison de l’essentiel. Selon Amadou Mame Diop, l’intérêt supérieur de la nation doit être privilégié par les députés de tout bord au regard du contexte mondial tendu par la guerre en Ukraine après la pandémie de Covid-19, avec des retentissements sur plusieurs pays africains dont le Sénégal.

« La situation géopolitique et économique internationale très tendue impacte aussi nos réalités quotidiennes. Elle fait aussi de l’exercice budgétaire de cette année une épreuve particulière. Nous pouvons déjà, en attendant d’entrer dans le vif du sujet prochainement, nous réjouir de l’intention affichée du gouvernement de donner la priorité à un budget social », affirme M. Diop.

A cet effet, « je voudrais inviter chacun d’entre nous à y mettre le sien nécessaire pour faire de ce cycle marathonien une œuvre de succès conformément à la mission qui nous est dévolue par le peuple sénégalais à savoir le vote des lois et le contrôle de l’action gouvernementale », a ajouté le président de l’Assemblée nationale, conscient que « c’est bien entendu un contexte particulier qui marque notre législature et qui n’est pas que politique ».

Tchad: Mahamat Saleh Annadif, nouveau ministre des Affaires étrangères

Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel a été choisi pour diriger la diplomatie tchadienne.Mahamat Saleh Annadif fait son retour à la tête du ministère des Affaires étrangères près de 20 ans après l’avoir quitté. Le nouveau chef de la diplomatie tchadienne a occupé ce poste de 1997 à 2003. Celui qui était jusque-là le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel est donc en terrain connu.

Il a la lourde mission de convaincre l’Union africaine et la Communauté internationale à soutenir la période de transition dans son pays, dirigé par le Général Mahamat Idriss Deby, fils du défunt Idriss Deby Itno, tué en 20 avril 2021 lors d’affrontements contre des rebelles.  

La tâche ne s’annonce pas facile pour le nouveau chef de la diplomatie tchadienne. En effet, le Général Mahamat Idriss Deby a renié ses engagements d’avril 2021 d’œuvrer vers un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Il s’est fait investir, pour 24 mois supplémentaires, président de transition du Tchad, le 10 octobre dernier, à l’issue d’un dialogue de réconciliation nationale boycotté par une grande partie de l’opposition.  

Le natif d’Arada pourra cependant compter sur son carnet d’adresses bien garni et sa riche carrière au niveau international pour plaider la voix du Tchad dans les chancelleries africaines et internationales.

Mahamat Saleh Annadif a en effet été tour à tour nommé représentant spécial de l’Union africaine pour la Somalie et chef de la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom, sigle anglais) le 1er novembre 2012. À ce titre, il supervisait 22.000 soldats, principalement d’Ouganda, du Burundi, du Kenya, d’Éthiopie, de Djibouti et de Sierra Leone.

En décembre 2015, il est désigné par le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, représentant spécial pour le Mali et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), en remplacement de Mongi Hamdi.

En mars 2021, Saleh Annadif, membre du Conseil consultatif international de l’Organisation africaine de la presse, est nommé au poste de représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu en Afrique de l’Ouest et au Sahel, fonction qu’il occupait jusqu’à sa nomination en tant que nouveau ministre des Affaires étrangères de son pays.  

Liste du nouveau gouvernement d’union nationale

Premier ministre de transition : Saleh Kebzabo ;

– Ministre d’État, ministre des Affaires étrangères : Mahamat Saleh Annadif ;

– Ministre d’État, ministre de la Transformation agricole : Laoukein Kourayo Medard ;

– Ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation : Tom Erdimi ;

– Ministre d’État, ministre des Télécommunications et de l’Économie numérique : Mahamat Allahou Taher ;

– Ministre de l’Administration du territoire, de la Décentralisation et de la Bonne gouvernance : Limane Mahamat ;

– Ministre des Armées, des anciens combattants et victimes de guerre : Daoud Yaya Brahim ;

– Ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration : Idriss Dokony Adiker ;

– Ministre de la Justice, garde des sceaux et des droits humains : Mahamat Ahmad Alhabo ;

– Ministre des Finances, du Budget et des Comptes publiques : Tahir Hamid Nguilin ;

– Ministre de l’Éducation nationale et de la Promotion civique : Moussa Kadam ;

– Ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement : Aziz Mahamat Saleh ;

– Ministre des Hydrocarbures et de l’Energie : Djerassem Le Bemadjiel ;

– Ministre du Genre et de la Solidarité nationale : Amina Prisiclle Longoh

– Ministre des Infrastructures et du Désenclavement : Dr. Idriss Saleh Bachar ;

– Ministre de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale : Abderaman Koulamallah ;

– Ministre de la Prospective économique et des Partenariats internationaux : Moussa Batraki ;

– Ministre de l’Élevage et des Productions animales : Dr. Abderahim Awad Atteib ;

– Ministre des Sports et des Loisirs : Patalet Geo ;

– Ministre de la Fonction publique et du Dialogue social : Abdoulaye Mbodou Mbami ;

– Ministre de l ‘Eau et de l’Assainissement : Alio Abdoulaye Ibrahim ;

– Ministre de l’Aviation civile et de la Météorologie nationale : Tahir Sougoumi ;

– Ministre des Transports terrestres et de la Sécurité routière : Fatimé Goukouni Weddeye ;

– Ministre des Mines et de la Géologie : Abdelkerim Mahamat Abdelkerim ;

– Ministre de l’Environnement, de la Pêche et du Développement durable : Mahamat Hanno ;

– Ministre des Affaires culturelles, du Patrimoine historique et du Tourisme : Abakar Rozzi Teguli ;

– Ministre de la Santé publique et de la Prévention : Dr. Abdoulmadjid Abderahim ;

– Ministre de la Formation professionnelle, des Métiers et de la Microfinance : Ousman Moussa Mahamat ;

– Ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Urbanisme : Mahamat Assileck Halata ;

– Ministre de l’Industrie et du Commerce : Wanledom Robertine ;

– Ministre de la Jeunesse et du Leadership entrepreneurial : Mahamat Ahmat Lazina ;

– Ministre secrétaire général du gouvernement, de la promotion du bilinguisme dans l’administration, chargé des relations avec les grandes institutions : Haliki Choua Mahamat ;

– Ministre délégué auprès du ministre de l’Administration du territoire, chargé de la décentralisation : Hissein Ibrahim Acyl ;

– Ministre délégué auprès du ministre des armées chargé des anciens combattants et des victimes de guerre : Idriss Abdraman Dicko ;

– Ministre délégué auprès du ministre des hydrocarbures, chargé de l’indépendance énergétique : Dr. Ramatou Mahamat Houtouin ;

Secrétaire d’État aux Affaires étrangères, aux Tchadiens de l’étranger et à la Coopération internationale : Mme. Izabelle Housna Kassiré ;

Secrétaire d’État à la Promotion et à la Transformation agricole : Abakar Ramadan ;

Secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur, à la Recherche scientifique et à l’Innovation : Mme. Bairra Assane ;

Secrétaire d’État à la Justice et aux Droits humains : Mme. Bourkou Louise Ngaradoumri ;

Secrétaire d’État aux Finances et aux Comptes publics : Mme. Ronel Baiong Malloum Doubangar ;

Secrétaire d’État à l’Éducation nationale et à la Promotion civique : Mme. Gueldje Liliane ;

Secrétaire d’État à la Prospective économique et aux Partenariats internationaux : Mme. Madeleine Alingué ;

Secrétaire d’État à l’Élevage et aux Productions animales : Mme. Fatimé Kodobé ;

Secrétaire d’État à la Santé publique et à la Prévention : Mme. Zenaba Bechir Moussa ;

Secrétaire générale adjointe du gouvernement : Mme. Adjine Mahamat Garfa.

[LIVE – Burkina] Les Assises nationales de la transition minute par minute

APAnews suit à la minute près les Assises nationales convoquées les 14 et 15 octobre par le capitaine Ibrahim Traoré pour doter le Burkina Faso d’une charte de transition.10h05. Burkina (14 octobre 2022) : « Le chef de l’État voudrait que ce processus, qui sera entamé à l’issue de ces assises, soient non seulement inclusif, mais aussi et surtout conforme aux aspirations profondes de notre peuple. A travers ces Assises, nous avons encore rendez-vous avec l’histoire. Il faut taire nos différends, mettre en commun la richesse de notre diversité et préserver l’essentiel et écrire une page nouvelle de notre histoire», capitaine Marcel Meda, représentant Ibrahim Traoré, le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).

09h58. Burkina (14 octobre 2022) : Des manifestants tentent d’accéder à la salle de conférence de Ouaga2000 où se tiennent les assises nationales.

09h50. Burkina (14 octobre 2022) : Capitaine Meda : « Si l’avènement du MPSR, le 24 janvier 2022 a suscité beaucoup d’espoir pour le peuple burkinabè meurtri et confronté à une crise sécuritaire sans précédent, il y a lieu de reconnaître que nos populations ont désenchanté quelques mois plus tard, face à la dégradation continue de la situation sécuritaire et humanitaire. Aussi, au regard des dérapages constatés et dans le souci d’éviter l’enlisement, il s’est avéré nécessaire de redresser la barre afin de poursuivre au mieux le processus enclenché. C’est ainsi que les 30 septembre et 1er octobre, des officiers, des sous-officiers et soldats de rang ont été contraints de prendre leurs responsabilités pour recadrer et recentrer les objectifs de la Transition, à savoir la reconquête et la sécurisation de l’intégralité du territoire national ».

09h45. Burkina (14 octobre 2022) : Plusieurs hommes politiques de l’ex-majorité et de l’ex-opposition prennent part aux Assises nationales.

09h40. Burkina (14 octobre 2022) : Le capitaine Marcel Meda représente le capitaine Ibrahim Traoré, à l’ouverture des travaux.

09h30. Burkina (14 octobre 2022) : 300 délégués prennent part aux Assises nationales, ouvertes ce vendredi matin. Ils vont adopter la nouvelle Charte de la transition.

Burkina : le capitaine Traoré dirigera-t-il la transition ?

Ce vendredi, s’ouvrent à Ouagadougou les assises nationales visant à doter du Burkina Faso qui traverse une crise institutionnelle depuis plusieurs mois, une charte de transition.Jusqu’à la veille de l’ouverture des assises nationales convoquées par le capitaine Ibrahim Traoré, des doutes ont plané sur les réelles intentions du jeune officier de 34 ans. A l’origine, dans une interview avec Rfi le 3 octobre, il n’avait pas tranché le débat sur son maintien ou non du à la tête du Burkina Faso. « On aura un président civil ou militaire », avait-il répondu. Sauf qu’un évènement semble avoir clarifié la position du maître d’orchestre du coup d’Etat du 30 septembre contre le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, lui-même auteur d’un putsch en janvier dernier contre Roch Marc Kaboré.

Un avant-projet de charte de transition attribué au capitaine Traoré et largement diffusé ce jeudi 13 octobre dispose en son article 5 que « le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) assure les fonctions de président de la transition, chef de l’Etat, chef suprême des Forces armées nationales ». Le second paragraphe de cette disposition précise qu’ « il est remplacé par le Premier ministre en cas de vacances du pouvoir ».

Mais le texte « fuité » reste un avant-projet et le MPSR n’a pas encore officiellement confirmé qu’il émane de son leader même si plusieurs sources de APAnews, y compris au sein de la junte, soutiennent que le document est bel et bien authentique. A la suite de son arrivée au pouvoir, le capitaine Traoré avait indiqué qu’il expédiait les affaires courantes avant la désignation d’un président de la transition. « Ce message était beaucoup plus destiné à l’extérieur, aux partenaires, pour montrer qu’il ne tient particulièrement pas au pouvoir. Mais je suis persuadé que si les choses se passent comme elles se doivent, il va rester au pouvoir. L’autre jour, on l’a présenté comme celui que les militaires ont désigné pour être leur chef. A moins que quelque chose d’extraordinaire ne se produise, je ne vois pas comment les militaires vont laisser le pouvoir à des civils et continuer à vaquer à leurs occupations. L’une des raisons de la prise de pouvoir, selon la nouvelle junte militaire, est le manque d’appui de l’Etat central aux troupes sur le terrain afin qu’elles puissent s’acquitter de leurs missions. Les militaires sont mieux placés que quiconque pour organiser cette coordination et pour s’assurer que l’essentiel des troupes sur le terrain est soutenu », avait commenté pour APAnews, Ibrahima Kane, spécialiste des questions régionales ouest-africaines.

Jeudi 13 octobre, des manifestants ont bloqué la voie donnant accès à plusieurs villes du pays, en soutien au capitaine Traoré dont ils exigent le maintien au pouvoir. À Bobo-Dioulasso, à plus de 300 kilomètres à l’est de Ouagadougou, les tensions ont conduit à la fermeture du marché alors que la France a invité ses ressortissants à la prudence à l’occasion de ces Assises nationales au cours desquelles sera aussi discutée la durée de la transition. Le document consulté par APAnews la fixe à 21 mois à compter du 2 octobre. C’était l’une des préoccupations de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Mardi 4 octobre, l’institution sous-régionale a envoyé une mission de haut niveau auprès du capitaine Traoré pour s’assurer que les engagements pris par son prédécesseur seront respectés. A l’issue de cette visite, l’ancien président du Niger, Mahamadou Issoufou, médiateur de la Cédéao pour le Burkina Faso s’est dit « satisfait des échanges » avec le jeune capitaine.

S’il est confirmé comme chef de l’Etat à l’issue des assises nationales, ce dernier s’efforcera à « rétablir et renforcer la sécurité sur l’étendue du territoire national, apporter une réponse urgente, efficace et efficiente à la crise humanitaire, promouvoir la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, engager des réformes politiques, administratives et institutionnelles en vue de renforcer la culture démocratique et consolider l’Etat de droit, œuvrer à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale, assurer l’organisation d’élections libres, transparentes et inclusives », comme le préconise l’article 2 de l’avant-projet de la charte.

Burkina : La France appelle ses ressortissants à la prudence

Plusieurs symboles de la présence française au Burkina Faso portent encore les stigmates du putsch du 30 septembre 2022.La France a dit, jeudi, observer avec « la plus grande neutralité » la tenue des assises nationales, prévue 14 et 15 octobre 2022, dans un mail que l’ambassade basée à Ouagadougou a envoyé ses compatriotes.

« Pendant la tenue des Assises nationales, il est à craindre de nouveaux mouvements de protestation ou de soutien à telle ou telle faction ou parti politique », peut-on lire sur la note signée par l’ambassadeur, Luc Hallade.

« Nous observerons cela avec les plus grandes attention et neutralité, dans un processus qui concerne avant tout les Burkinabè eux-mêmes », insiste le diplomate. M. Hallade invite ses compatriotes à limiter leurs déplacements «au strict nécessaire, à éviter tout attroupement et à rester à l’écoute des messages de sécurité». 

Les 30 septembre, 1er et 2 octobre 2022, jours de coup d’État contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, plusieurs enseignes de l’Hexagone ont subi le courroux des manifestants, après un message du capitaine Ibrahim Traoré, selon lequel le président déchu « se serait réfugié à la base militaire française de Kamboincé », à la périphérie de Ouagadougou. L’ambassade de France, les instituts français de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso et un panneau du Groupe Bolloré avaient été saccagés.

En plus des dégâts matériels importants, deux français avaient été blessés lors de l’incident contre l’ambassade, selon des sources de APAnews.

« Soyez assurés de l’entière mobilisation de l’équipe de l’Ambassade et du Consulat Général pour veiller à la sécurité de notre Communauté », rassure l’ambassadeur. Il a ajouté que les autorités françaises se sont préparées à toute éventualité et sauront réagir en cas de besoin.

Le 06 octobre dernier, des éléments du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) sont arrivés à Ouagadougou pour appuyer les soldats sur place à sécuriser les symboles français, confient des sources concordantes à APAnews.

Début du mois de octobre, des soldats ont renversé le Lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, lui-même tomber de Roch Kaboré, en janvier 2022.

Qui est Saleh Kebzabo, le nouveau Premier ministre du Tchad ?

Nommé ce 12 octobre, cet homme politique originaire de Léré dans le Sud-Ouest du pays a la lourde tâche de former le gouvernement d’union nationale promis par le président de la transition, le général Mahamat Idriss Déby.Du farouche opposant au père, le nouveau Premier ministre de transition du Tchad, Saleh Kebzabo, devient le principal collaborateur du fils. Il vient d’être appelé par le Général Mahamat Idriss Déby pour former le nouveau gouvernement d’union nationale. gé de 75 ans, le natif de Léré (Sud-Ouest) a été nommé ce mercredi par décret présidentiel par le successeur d’Idriss Déby Itno, lui-même investi chef de l’État lundi 10 octobre, à l’issue d’un dialogue de réconciliation nationale boycotté par une grande partie de l’opposition.

Le président de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR), député à l’Assemblée nationale du Tchad depuis 2002, dispose d’une riche carrière politique. Après avoir étudié le journalisme au Centre de formation des journalistes à Paris, il a travaillé à l’Agence tchadienne de presse et a collaboré avec la rédaction de Jeune Afrique et Demain l’Afrique.

Pour sa première participation à une élection présidentielle en 1996, il obtient 8,6 % des suffrages. Il est aussi candidat en 2001 où il obtient 7 % et en 2006. Depuis 2011, il était considéré comme le chef de file de l’opposition au président Idriss Déby, tué le 20 avril 2021 lors d’une contre-offensive qu’il a dirigée lui-même dans le Nord contre les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact).

Lors de l’élection présidentielle de 2016, il arrive second avec 12,80 % des voix, Idriss Déby ayant, quant à lui, obtenu 61,56 % des suffrages exprimés. Très influent, en 2018, il surprend le reste de l’opposition en acceptant de rencontrer le président Déby. Au Tchad, le chef de file de l’opposition a l’obligation de rencontrer le chef de l’État pour consultation et divers problèmes.

Pour l’élection présidentielle d’avril 2021, 15 partis de l’opposition se regroupent au sein de l’Alliance Victoire. En février 2021, celle-ci organise une primaire pour désigner son candidat. Kebzabo affronte Théophile Bebzoune Bongoro qui l’emporte. Le 12 février 2021, Saleh Kebzabo annonce que son parti, l’UNDR, se retire de l’Alliance Victoire et qu’il est désigné candidat de son propre parti au scrutin du 11 avril 2021. En mars 2021, il décide de retirer sa candidature et dénonce une « militarisation évidente du climat politique », après l’intrusion des forces de sécurité dans la résidence du candidat Yaya Dillo.

Après la mort de Déby père en avril 2021, son fils Mahamat Idriss Déby prend le pouvoir après que le président de l’Assemblée nationale a renoncé à assurer l’intérim. Kebzabo reconnaît la légitimité de l’autorité du Conseil militaire de transition (CMT) formé par les militaires. La junte met en place un Comité d’organisation du Dialogue national inclusif et souverain (DNIS), chargé d’impliquer la société civile dans la mise en place d’un retour à la démocratie. En août 2021, Kebzabo est nommé vice-président du Comité d’organisation, poste qu’il a occupé jusqu’à sa nomination à la Primature.

Pour sa première sortie en tant que nouveau Premier ministre du Tchad, M. Kebzabo a indiqué que de « grandes œuvres » sont attendues durant les 24 mois de transition, précisant que la priorité est de parvenir à des élections libres et démocratiques à la fin de cette période d’exception.

Marié et père de quatre enfants, Saleh Kebzabo devra batailler dur pour mener à bien sa mission. Plusieurs anciens opposants ont fini par boycotter les assises nationales ouvertes en août après de multiples reports. Celles-ci n’ont en effet fait qu’élargir les prérogatives de l’actuel homme fort de Ndjamena habilité désormais à révoquer le Premier ministre.

L’Eglise catholique qui, semble-t-il, avait vu les choses venir, s’est très tôt retirée du processus, évoquant son « impression d’assister à une campagne électorale, avec d’un côté ceux qui soutiennent le changement et un renouvellement de la classe politique et de l’autre ceux qui bloquent tout et veulent continuer comme avant, en mettant en place une machine savamment orchestrée ».

Tchad : l’ex-opposant Saleh Kebzabo nommé Premier ministre

Le président de la transition tchadienne avait annoncé la formation d’un gouvernement d’Union nationale.Le décret a été lu, mercredi 12 octobre, à la télévision par le ministre d’Etat, secrétaire général de la Présidence, Gali Gatta Ngoté. Le gouvernement de transition du Tchad sera dirigé par Saleh Kebzabo. Le leader de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR) est le choix du Général Mahamat Idriss Deby Itno, désigné samedi 8 octobre, président de la transition par le Dialogue national inclusif et souverain (DNIS).

Dans son discours d’investiture prononcé lundi 10 octobre, le chef de l’Etat tchadien avait annoncé la constitution imminente d’un gouvernement d’Union nationale.

En portant Sahel Kebzabo à la tête du premier gouvernement de la deuxième phase de transition, Mahamat Idriss Deby Itno semble vouloir concrétiser cette volonté même si le DNIS a été boycotté par une partie de l’opposition et le Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (Fact), responsable de la mort du maréchal Idriss Deby, dans le nord du pays. Le défunt président conduisait une contre-offensive contre ce mouvement rebelle.

Son fils, désigné chef d’un Comité militaire de transition par quinze généraux de l’armée, Deby fils avait promis une transition de 18 mois. Mais juin dernier, il a changé d’avis en confiant son destin présidentiel…à Dieu.

Au terme du DNIS ouvert à N’Djamena au mois d’aout dernier, le jeune général de 37 ans a obtenu le quitus pour prolonger de deux ans la transition, mais aussi de se présenter à la prochaine présidentielle, faisant craindre des sanctions contre le Tchad.

L’Union africaine (UA) a demandé à la junte de respecter « la période de dix-huit mois pour l’achèvement de la transition ». L’Union européenne a, elle aussi, fait part de sa « préoccupation » après la décision adoptée samedi par les délégués du DNIS de prolonger la transition et d’autoriser le général Mahamat Idriss Deby à briguer la présidence lors des élections prochaines.

Mais pour son premier ministre qui était l’un des opposants du maréchal Deby, « le Tchad ne peut être sanctionné » parce que les circonstances sont totalement différentes, faisant allusion aux changements anti-constitutionnels qui ont eu lieu au Mali en aout 2020 et mai 2021 et en Guinée en septembre 2021.

Mali : ce que l’avant-projet de Constitution veut changer

La Commission de Rédaction de la Nouvelle Constitution (CRNC) a remis l’avant-projet de la loi fondamentale au président de la transition.Le Mali s’achemine vers de grands changements institutionnels si l’avant-projet constitutionnel remis mardi 11 octobre au Colonel Assimi Goita, président de la transition malienne depuis mai 2021 suite à un coup d’Etat contre Bah N’Dao, est adopté à l’issue du referendum prévu en mars 2023. « L’avant-projet comporte 195 articles qui se situe dans la mesure des constitutions africaines », se félicite Fousseyni Samaké, président de la Commission de redaction de la nouvelle Constitution (CRNC).

A l’en croire, « cet accroissement s’explique par la complexité du monde, la multiplication des acteurs et les grandes problématiques ».

L’avant-projet dont la rédaction a nécessité deux mois de travail, à travers « des concertations avec les forces vives de la nation », connaitra aussi de grandes innovations sur la forme. « Il y a eu des reformulations d’articles », informe Fousseyni Samaké qui était l’invité du journal télévisé de l’Office de rediffusion télévision nationale du Mali (ORTM).

Mais selon l’ancien secrétaire général du gouvernement, « c’est surtout sur le fond que les améliorations les plus importantes » ont été apportées. « Il y a une affirmation claire du caractère unitaire de l’Etat. Ce qui suppose qu’il n’est pas question que nous ayons un Etat fédéral », assure le président de la CRNC. 

Dans cet avant-projet, il y a aussi « un développement sur le concept de la république laïque ». « La conception malienne de la laïcité se trouve définie dans la nouvelle constitution », explique-t-il, ajoutant que la Cour des comptes s’ajoutera aux institutions judiciaires, conformément aux exigences de l’Union monétaire et économique ouest-africaine (Uemoa).

S’agissant des institutions, le président de la CRNC indique que le Conseil économique, social et culturel prendra le nom de Conseil économique, social, culturel et environnemental alors que le pouvoir législatif sera incarné par le parlement qui comprendra deux chambres : l’Assemblée nationale et le Haut conseil de la Nation. Par contre, la Haute cour de justice et le Haut conseil des collectivités disparaitront de la carte des institutions.

Dans la première mouture présentée au chef de l’Etat malien, des changements majeurs dans la distribution des pouvoirs entre le président de la République et le Premier ministre ont été notés. « Dans la constitution actuelle, il est dit que c’est le gouvernement qui détermine la politique de la nation. Avec la nouvelle constitution, c’est le président qui détermine la politique de la nation dont le gouvernement se chargera de l’exécution », révèle Fousseyni Samakré, précisant que « ce changement intervient pour clarifier le fait que la détermination de la politique de la nation est du ressort du président de la République.

Aussi l’Assemblée nationale a été privée de la prérogative de pouvoir renverser le gouvernement. De même, le président de la République ne pourra plus dissoudre l’Assemblée nationale.

Cependant, l’avant-projet a « institué une procédure de destitution des hautes autorités de la République ». En clair, les présidents de la République, de l’Assemblée nationale et du Haut Conseil de la Nation peuvent être destitués lorsqu’ils ne sont plus en mesure de répondre aux exigences de leurs fonctions, assure Fousseyni Samaké.

Les autorités de la transition ont fait de ces réformes l’une de leurs priorités, à côté de la restauration de la sécurité sur des parties du territoire qui enregistrent des activités liées aux groupes jihadistes liées à Al Qaïda ou à l’Etat islamique.

Mali : la junte tient son avant-projet de Constitution

Cette nouvelle Constitution est un marqueur important du processus de refondation de l’État malien selon le président de la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution (CRNC), Fousseyni Samaké.C’est une étape importante pour le retour à l’ordre constitutionnel qui vient d’être franchie au Mali. L’avant-projet de la loi fondamentale du pays et le rapport de fin de mission de la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution (CRNC) ont été remis ce mardi au président de la transition, le colonel Assimi Goïta.

Selon le président de ladite commission, Fousseyni Samaké, l’élaboration de ce texte constitutionnel s’est faite en deux étapes. D’abord, il y a eu la consultation des forces vives de la Nation avec à la clé des visites de courtoisie, des correspondances adressées aux partis politiques et aux forces vives de la Nation, des séances d’écoute et d’échanges avec les forces vives et les partis politiques et la création d’un site Web.

La seconde étape a consisté à la rédaction de l’avant-projet de Constitution et du rapport de fin de mission.

Ce travail a permis à la commission d’obtenir un projet qui « répond aux aspirations profondes du peuple malien, exprimées lors des Assises nationales de la refondation », a affirmé M. Samaké.

« Notre espoir commun d’une démocratie rénovée, ainsi que d’un État mieux organisé et à la hauteur des défis nationaux et internationaux reposent sur cet avant-projet de Constitution », a déclaré le colonel Goïta qui présidait la cérémonie de remise du document.

Deux mois ont suffi à Fousseyni Samaké et à son équipe pour accomplir la mission qui leur a été confiée. La CRNC a été créée le 10 juin 2022 et ses membres ont été désignés le 30 du même mois par décret présidentiel.

Lesotho : un novice en politique remporte les législatives

Sur les 120 députés de l’Assemblée nationale du Lesotho, 80 sont élus au scrutin majoritaire à un tour.Les résultats définitifs publiés par la commission électorale du Lesotho, hier lundi, donnent vainqueur le parti de la Révolution pour la prospérité (RFP, sigle anglais). Cette formation politique dirigée par le novice en politique et millionnaire Sam Matekane, a remporté le plus grand nombre de voix aux élections législatives du 7 octobre dans ce pays d’Afrique australe.

Le RFP a obtenu 56 des 80 sièges en jeu, contre 29 pour le Congrès démocratique (DC) dirigé par le vice-Premier ministre sortant, Mathibeli Mokhothu, selon les résultats de la Commission électorale indépendante (IEC).

Le parti de la Révolution pour la prospérité (RFP) a été créé en mars par Matekane, un magnat du diamant, et n’avait aucune chance d’être élu, selon la plupart des instituts de sondage qui prévoyaient une compétition serrée entre le All Basotho Congress (ABC, au pouvoir) et son allié le DC.

Selon la loi électorale du Lesotho, le parti qui obtient le plus grand nombre de voix forme le prochain gouvernement.

L’Assemblée nationale du Lesotho comprend 120 sièges, dont 80 sont remportés par le biais du scrutin majoritaire à un tour.

Les 40 sièges restants sont attribués selon le système de représentation proportionnelle, en vertu duquel les partis politiques en lice obtiennent des sièges en fonction du total de leurs votes nationaux.

L’ABC dirige le Lesotho depuis les dernières élections de 2017 après avoir formé une coalition avec le DC.

Côte d’Ivoire : révision du listing électoral du 19 novembre au 10 décembre 2022

Au niveau de l’étranger, la révision de la liste électorale aura lieu du 26 novembre au 10 décembre 2022, selon la Commission électorale indépendante (CEI) qui annonce les prochaines élections locales pour « octobre-novembre 2023 ».Ces dates ont été dévoilées mardi par M. Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, le président de la Commission électorale indépendante (CEI), institution en charge de l’organisation des élections en Côte d’Ivoire, lors d’une rencontre avec les représentants des partis et groupements politiques.

La révision du listing électoral, expliquera-t-il, vise à « mettre à jour (le registre des électeurs), à capter les nouveaux et surtout à tenir compte des mutations ». Il a précisé que ne pourront être inscrits que les Ivoiriens âgés de 18 ans et plus et qui jouissent de leurs droits civiques.  

Il a annoncé que l’enrôlement se fera également en ligne via une application dénommée « CEI 2022 » qui devra être téléchargée le citoyen. Cependant, l’opération en ligne ne concerne que les personnes déjà inscrites et qui souhaitent changer de lieu de vote.  

Concernant les Ivoiriens résidents à l’étranger, ceux qui désirent changer de lieu de vote doivent, selon le président de la CEI Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, adresser une demande à la Commission locale de la CEI qui procédera avec le siège de l’institution à l’intégration des données.

Le président de la CEI a souligné que l’inscription en ligne ne concerne pas les personnes qui viennent s’inscrire pour la première fois. Celles-ci devront se faire enrôler en présentiel, et ce pour vérifier de l’existence physique de l’électeur.   

Rassurant les partis et groupements politiques, il a insisté que les formations politiques n’ont pas d’intérêt à s’inquiéter, car « il n’y a pas à craindre des faux coups parce qu’il n’y en a pas (et) la CEI n’a pas intérêt à contrarier un parti ».

Pour avoir un listing fiable, la CEI compte travailler avec l’Office nationale de l’état civil et de l’identification (ONECI). Au sujet de la question de la transhumance électorale, le vice-président de l’institution, M. Sourou Koné, a appelé à la poursuite de la réflexion.

Burkina : Un ancien Premier ministre « vote » pour la Russie

Ouagadougou est désormais le théâtre de la guerre d’influence entre la France et la Russie.A la veille des assises nationales convoquées pour les 14 et 15 octobre 2022 au sortir desquelles les forces vives vont valider la Charte de la transition et les critères de choix d’un nouveau président, Yacouba Isaac Zida a appelé, mardi sur les réseaux sociaux, à confirmer le tombeur du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, Chef de l’État.

« Le peuple burkinabè a clairement fait son choix depuis les événements du 30 septembre dernier, et ce choix s’appelle Capitaine Ibrahim Traoré », affirme l’ancien Premier ministre de la transition de 2015.

Arrivé au pouvoir par un putsch contre le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) a, dans son Acte fondamental, consacré le capitaine Ibrahim Traoré, Chef de l’État en attendant qu’un « président civil ou militaire » soit désigné, après l’adoption de la Charte de la transition.

Alors que le coup d’Etat a été le théâtre de manifestations et de l’expression du ressenti anti-français, l’ancien chef du gouvernement prend position pour Moscou.

« Il faut aller vite à la reconquête du territoire national. Pour réussir cette reconquête, il y a également un choix à faire, celui d’un nouveau partenariat stratégique. La Russie comme partenaire, apportera au Burkina Faso les équipements militaires nécessaires pour faire face à cette insurrection djihadiste », indique Yacouba Isaac Zida.

Prenant l’exemple du Mali voisin, il estime qu’avec Moscou, l’armée burkinabè sera équipée d’avions de reconnaissance, de vrais hélicoptères de combat, d’armements de dernière génération et bien d’autres moyens indispensables pour vaincre les « terroristes ».

« Depuis le début de cette guerre il y a six années, tous nos soldats ne sont pas encore dotés chacun d’une arme individuelle. On ne parle même pas des volontaires mobilisés qui vont quelques fois à la rencontre de l’ennemi armés de leur seul courage et de leurs amulettes », s’indigne-t-il.

Yacouba Zida s’interroge sur l’utilité des « centaines de milliards, annuellement injectés dans le budget de La Défense ».

« Tout laisse penser qu’il existe un vaste projet d’anéantissement progressif de ce pays que nous avons hérité de nos ancêtres », soupçonne-t-il.

Il invite le peuple burkinabé à rester debout jusqu’à la libération totale du pays.

Depuis 2015, le Burkina Faso fait face à une montée croissante de l’insécurité, du fait de groupes armés non étatique.

Tchad : Mahamat Idriss Deby Itno investi président de la transition

Le Général Mahamat Idriss Deby Itno a prêté serment lundi 10 octobre comme chef de l’État du Tchad pour les deux années à venir.Conformément aux conclusions du Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) clôturé samedi 8 octobre à N’Djamena, le Général Mahamat Idriss Deby Itno a été investi lundi 10 octobre président de la transition pour les 24 prochains mois.

Il a prêté serment en présence du président nigérian, Muhammadu Buhari et de représentants de quelques pays voisins du Tchad.

Suite au décès de son père, le maréchal Idriss Déby Itno lors d’une contre-offensive contre les rebelles du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT) dans le nord du pays, Mahamat Idriss Deby a été porté à la tête d’un Conseil militaire de transition (CMT) par quinze généraux, après que le président de l’Assemblée nationale a renoncé à assurer l’intérim comme le prévoyaient les lois en vigueur dans ce pays d’Afrique centrale.

Le président trentenaire avait promis une transition de 18 mois renouvelable une fois. Mais il semble avoir changé d’avis depuis juin dernier en confiant son destin présidentiel…à Dieu.

Finalement, le DNIS auquel le FACT et une partie de l’opposition n’ont pas pris part, lui permet non seulement de prolonger la durée de la transition mais aussi de se présenter à la prochaine présidentielle.

Le président de la transition a annoncé dans son discours d’investiture, la formation imminente d’un gouvernement d’union nationale.

Il a réaffirmé son attachement aux textes internationaux, mais a rappelé que son pays est jaloux de sa « souveraineté ».

L’Union africaine (UA) a demandé à la junte de respecter « la période de dix-huit mois pour l’achèvement de la transition ». Elle a aussi rappelé « sans équivoque qu’aucun membre du Conseil militaire de transition ne pourra être candidat aux élections à la fin de la transition ». L’Union européenne a, elle aussi, fait part de sa « préoccupation » après la décision adoptée samedi par les délégués du DNIS de prolonger la transition et d’autoriser le général Mahamat Idriss Deby à briguer la présidence lors des élections prochaines.

Tchad: Padaré, au nom du père et du fils…Déby

Cet ancien ministre fait partie de la poignée d’hommes qui ont farouchement lutté pour obtenir le droit de se présenter à la prochaine présidentielle pour le général Mahamat Idriss Deby; investi ce lundi comme président de la transition au Tchad.Il dit qu’il va pouvoir « enfin » se « reposer un peu », tellement il n’a « pas arrêté ces derniers temps ».

Depuis la mort surprise du président Idriss Deby Itno, touché mortellement en avril 2021 alors qu’il était au front pour diriger une contre-offensive militaire contre une énième rébellion qui visait à le déloger du pouvoir, Jean-Bernard Padaré ne cesse de courir de réunion en réunion, parfois publiques, parfois secrètes, de voyager aussi, avec comme seul soucis que la succession de son ex patron ne se fasse au détriment de son camp, celui du Mouvement patriotique du Salut (MPS), la formation fondée par le chef de l’Etat disparu qui a régné durant plus de trente ans en maître absolu du Tchad.

Samedi 8 octobre, après plus de cinq mois de laborieuses discussions au Qatar avant d’être finalement poursuivies durant quarante-cinq jours sous le format d’un Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) organisé à N’Djaména, les 1500 délégués, dont d’anciens rebelles importants, ont adopté l’essentiel de ce que voulait cet avocat de 55 ans, plusieurs fois ministre, actuellement numéro 2 et porte-parole du MPS: la prolongation de deux ans de la période de transition censée conduire au retour à l’ordre constitutionnel au Tchad et le droit de se présenter à la future élection présidentielle pour le général Mahamat Idriss Deby Itno, fils du président disparu qu’un Conseil militaire de transition (CNT) avait installé à la place de son père et que le DNIS vient d’introniser samedi comme « président de la transition ». Un titre plus confortable pour celui de chef de junte et auquel ce jeune général de 38 ans, s’apprête à être investi ce lundi 10 octobre en présence de plusieurs chefs d’État africains.

« Prophètes de l’hécatombe…»

« Les prophètes de l’hécatombe ont échoué. Ils avaient promis la catastrophe pour le Tchad, alors que tout s’est bien passé lors de ce dialogue. Les échanges étaient parfois virulents. Mais au final, l’intérêt du pays a prévalu et chaque camp a vu ses revendications principales prises en compte, la déchirure promise entre le Nord musulman et le Sud chrétien n’a pas eu lieu. Les affrontements entre clans et tribus non plus », se félicite l’homme politique originaire du sud majoritairement chrétien, passé par plusieurs ministères dont celui très sensible de la Justice. Cependant, il avoue qu’il aurait « été beaucoup plus heureux, si tout le monde avait accepté d’être présent à ce dialogue », en allusion au boycott de la rencontre par une partie de l’opposition dite radicale et le Fact (Front pour l’alternance et la concorde au Tchad), le groupe rebelle à l’origine de la mort du président disparu,  auxquels il promet que la porte du dialogue leur reste ouverte », reprenant à quelques mots près les propos tenus samedi par le général Mahamat Idriss Deby lui-même dans son discours de clôture du DNIS.

« Je voudrais ici réitérer, mon appel incessant à la paix, aux frères qui s’accrochent toujours à la logique des armes et de la violence sans lendemain. J’invite par la même occasion, les forces politiques et sociales qui n’ont pas participé à ce dialogue, à s’en approprier les résultats, car l’idéal recherché, n’est rien d’autre que le progrès du pays. Je voudrais leur rappeler que nous sommes dans un dialogue continu, permanent, pour bâtir une Nation qui nous ressemble et qui nous rassemble », avait notamment déclaré Deby fils devant les délégués du DNIS.

Au lendemain de sa prise du pouvoir, Le général Mahamat Idriss Deby Itno avait pourtant promis de ne pas briguer la présidence une fois terminés les 18 mois de transition initialement promis, « renouvelable une seule fois », selon ses propres mots.

Mais celui qui était du vivant de son père, le discret patron de la garde présidentielle, cette unité d’élite que le monde entier avait découvert pour la première fois quand elle s’était courageusement battue dans le Nord du Mali lors de l’intervention militaire internationale conduite par la France en janvier 2013 pour chasser les jihadistes qui occupaient la région, semble avoir changé d’avis depuis juin dernier. Si les Tchadiens n’étaient finalement « pas capable de s’entendre », déclarait-il alors, il remettrait « à Dieu » son destin personnel pour la future présidentielle.

« On a très vite interprété cette déclaration comme une volonté de se présenter à la prochaine présidentielle. Pourtant à aucun moment, il ne le dit clairement. Mais supposons qu’il y pense. Quelle est la règle de droit qui pourrait lui être opposée. En droit tchadien, il n’y en a aucune. Et en droit communautaire ou international non plus », plaide le dirigeant de l’ex parti au pouvoir. Selon lui, « contrairement à ce qui a pu se passer au Mali, en Guinée ou au Burkina-Faso où les militaires actuellement au pouvoir avaient commis de véritables coups d’Etat que les textes de l’Union africaine interdisent de manière claire et nette, au Tchad ce n’est pas par la force que le Conseil militaire de la transition a installé le général Mahamat Idriss Deby à la tête du pays ».

Padaré, avocat de Déby fils

L’ancien Garde des Sceaux jure que c’est  le président de l’Assemblée nationale, légalement chargé d’assurer la présidence par intérim en cas de vacance du pouvoir au sommet de l’Etat, qui a lui-même demandé aux chefs de l’armée de désigner l’un d’entre eux pour assurer la transition à la tête du pays en raison du contexte particulier dans lequel le président Deby a disparu. « Il est mort au combat, au milieu de son armée. Pour maintenir la cohésion au sein des troupes et leur moral, le président de l’Assemblée nationale a jugé que seuls les militaires étaient en mesure de gérer le pays dans ces circonstances particulières », défend le porte-parole du MPS.

L’Union africaine et les partenaires internationaux de ce vaste pays enclavé et à moitié désertique, considéré comme un acteur-clé pour la sécurité et la stabilité au Sahel où depuis plus de dix ans des insurrections islamistes sévissent un peu partout, avaient initialement fermé les yeux sur la prise du pouvoir par la junte du CMT que le DNiS a désormais dissous au profit d’un Conseil national de transition (CNT) élargi censé jouer le rôle de parlement durant la nouvelle période de transition.

Mais samedi 19 septembre, l’organisation panafricaine a publié un communiqué demandant  à la junte de respecter « la période de dix-huit mois pour l’achèvement de la transition ». Elle a aussi rappelé « sans équivoque qu’aucun membre du Conseil militaire de transition ne pourra être candidat aux élections à la fin de la transition ». L’Union européenne a, elle aussi, fait part de sa « préoccupation » après la décision adoptée samedi par les délégués du DNIS de prolonger la transition et d’autoriser le général Mahamat Idriss Deby à briguer la présidence lors des élections prochaines.

« il ne faut pas être surpris si nous nous trouvons contraints de nouer de nouvelles alliances…»

En Afrique, ce genre de sortie des deux organisations internationales, est souvent annonciateur de tout sauf de bonnes nouvelles. Dans les rues de N’Djamena, comme dans les couloirs du palais du 15 août où s’est achevé samedi le DNIS et où le jeune général cinq étoiles doit être officiellement investi lundi de ses nouvelles fonctions de « Président de la transition » et de Chef de l’Etat, l’hypothèse de sanctions politiques et économiques contre le pays font peur à beaucoup de monde. .

 « Ce serait une grande injustice qui pourrait avoir de graves conséquences sur les relations entre le Tchad et ses partenaires traditionnels. La nature ayant horreur du vide, il ne faut pas être surpris si nous nous trouvons contraints de nouer de nouvelles alliances comme l’ont fait récemment certains pays africains », avertit l’ancien ministre, en allusion au rapprochement opéré ces dernières années par certains États africains comme la Centrafrique et le Soudan voisins ou encore le Mali avec la Russie, dont les paramilitaires de la compagnie privée controversée Wagner ont remplacé les coopérants militaires historiques comme la France dont les milliers de soldats engagés depuis plus de dix ans contre les groupes jihadistes ont été contraint de quitter le territoire malien pour s’installer dans certains pays voisins.

Burkina : Les assises nationales convoquées pour les 14 et 15 octobre 2022

Au lendemain du putsch du capitaine Ibrahim Traoré, les nouvelles autorités ont dit travailler à la mise en place des organes de la Transition.Le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré a convoqué les Assises nationales les 14 et 15 octobre 2022 pour l’adoption de la Charte de la Transition, selon un décret lu samedi 8 octobre à la télévision nationale du Burkina.

Ce décret est signé par le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré.

Les assises visent à permettre l’adoption d’une nouvelle Charte de la Transition, après le coup d’Etat contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Jeudi 6 octobre, le capitaine Traoré a assuré aux manifestants acquis à sa cause que les militaires travaillent « à la mise en place des organes de la Transition » tout en les invitant à « vaquer librement à leurs occupations ».

Le président du Faso, Ibrahim Traoré a par ailleurs, demandé aux Secrétaires généraux, chargés de l’expédition des affaires courantes, de l’exécution de ce décret.

Le Capitaine Ibrahim Traoré avait, à l’issue du coup d’État du 30 septembre dernier, annoncé des assises nationales pour rédiger un nouvelle Charte de la Transition afin de designer un nouveau président de la République, civil ou militaire.

Le Maroc s’engage à promouvoir une coopération solidaire Sud-Sud, Nord-Sud et triangulaire

Le Maroc s’est engagé à promouvoir une coopération solidaire Sud-Sud, Nord-Sud et triangulaire, en vue de faire face à la nature complexe et transnationale de la menace terroriste en Afrique, a indiqué, vendredi à Rabat, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.Cet engagement se traduit d’abord par l’adhésion du Royaume à plusieurs cadres de coopération sous-régionale visant le renforcement des capacités collectives des pays africains à protéger leurs frontières des menaces transnationales, a souligné le minissre dans une allocution lors d’une réunion ministérielle par visioconférence du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPS-UA) sur « le développement et la déradicalisation comme leviers de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent ».

Lors de cette réunion ministérielle, la première tenue sous la présidence marocaine du CPS-UA pour le mois d’octobre, le ministre a évoqué aussi les efforts du Royaume en matière de déradicalisation, notamment à travers la mise en place d’institutions spécialisées pour former des Imams africains, à l’instar de la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains « qui s’érige comme véritable plateforme d’échange et de partage pour faire face aux interprétations erronées des textes et messages religieux ».

Il a aussi noté que le Royaume s’est attaché à la promotion et la défense des préoccupations sécuritaires africaines dans l’agenda international, notamment durant ses trois mandats consécutifs en tant que co-président du Forum Mondial de Lutte contre le Terrorisme (GCTF) et sa co-présidence de l’Africa Focus Group de la Coalition Mondiale de Lutte contre Daech.

Avec 48% des victimes du terrorisme dans le monde qui sont africains, 7.234 attentats terroristes ayant coûté la vie à 28.960 victimes en 2021 et 27 groupes terroristes répertoriés sur la liste des sanctions onusiennes, l’Afrique connaît « une prolifération sans précédent des groupes terroristes », a-t-il signalé, précisant que l’impact économique du terrorisme en Afrique au cours des 10 dernières années s’est élevé à 171 milliards de dollars.

Relevant que la région sahélo-saharienne est devenue en l’espace d’une décennie la deuxième région du monde la plus touchée par le terrorisme, le responsable gouvernemental a indiqué que « ce sombre tableau devrait nous interpeler sur la nécessité d’adopter une approche holistique qui consacre plus d’efforts aux facteurs sous-jacents alimentant la prolifération de la radicalisation et du terrorisme sur notre continent ».

Parmi ces facteurs, le ministre a cité « la multiplication latente » des groupes séparatistes qui « s’établit aujourd’hui comme véritable catalyseur de l’instabilité politique et sécuritaire du continent, en s’alliant, voire en absorbant, les agendas et modes opératoires d’entités terroristes et criminelles ».

Pour assécher les sources de la menace terroriste, le Maroc préconise, entre autres, la mise en place d’une plateforme de collaboration entre les Etats membres pour l’échange d’expertises en matière de déradicalisation ainsi que la mise en place d’un fonds pour le développement dédié à financer l’action collective africaine en matière de développement socio-économique et humain, a conclu M. Bourita.

Le Maroc assure, depuis samedi dernier, la présidence du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine pour le mois d’octobre, dans le cadre de son second mandat de trois ans au sein de cette instance décisionnelle de l’organisation panafricaine.

Lesotho: jour de vote pour des élections législatives très disputées

Des milliers de Basotho ont voté vendredi pour des élections législatives, considérées comme une course à trois entre les trois partis les plus populaires du pays.Les bureaux de vote ont ouvert à 7h du matin heure locale (05h00 GMT) et devraient fermer à 19h.

Selon la Commission électorale indépendante (IEC), plus d’un million de Basotho, peuple bantou d’Afrique australe établi principalement en Afrique du Sud et au Lesotho, sont inscrits sur les listes électorales.

Les représentants à l’Assemblée nationale, qui compte 120 membres, sont élus par un vote populaire direct selon le système proportionnel mixte.

Dans le cadre de ce système, 80 parlementaires sont choisis dans des circonscriptions uninominales au scrutin majoritaire à un tour, tandis que les 40 autres sont élus dans une circonscription nationale au moyen d’une représentation proportionnelle par liste de parti.

Au total, 65 partis politiques sont en lice pour les élections générales, les trois principaux antagonistes étant All Basotho Convention (ABC) au pouvoir, dirigé par le ministre de la Santé, Nkaku Kabi, le Democratic Congress, dirigé par le vice-premier ministre sortant, Mathibeli Mokhothu, et le nouveau parti Revolution for Prosperity, dirigé par Sam Matekane.

Le parti disposant de la majorité parlementaire choisira le Premier ministre et formera le prochain gouvernement.

Toutefois, les experts s’attendent à la formation d’un gouvernement de coalition, eu égard à la forte probabilité d’un parlement sans majorité à cause du grand nombre de partis en lice.

Le Lesotho a connu quatre coups d’État militaires depuis son indépendance de la Grande-Bretagne en 1966 et a tenu trois élections entre 2012 et 2017.

Ethiopie : Macky « salue » l’engagement des parties au conflit de renouer le dialogue

Des pourparlers doivent débuter ce week-end en Afrique du Sud entre le gouvernement éthiopien et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).Après près de deux ans d’une sanglante guerre entre le gouvernement éthiopien et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), les deux belligérants vont entamer, ce week-end, des négociations dans la ville sud-africaine de Johannesburg. L’objectif est de trouver les voies et moyens de mettre fin à ce conflit qui a fait des milliers de morts et poussé des millions de personnes à prendre la route de l’exil.

Sur son compte Twitter, le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine s’est réjoui du choix fait par les adversaires de privilégier le dialogue à la place des armes.

« Je salue et soutiens l’engagement des parties au conflit en Ethiopie de renouer le dialogue pour la paix sous l’égide d’un Panel d’éminentes personnalités africaines. C’est une excellente nouvelle ! », a-t-il écrit.    

L’ancien président nigérian, Olusegun Obasanjo, dirigera les pourparlers de paix en tant qu’Envoyé spécial de l’Union africaine pour la Corne de l’Afrique. Il sera assisté de l’ancien président kényan, Uhuru Kenyatta, et de Phumzile Mlambo-Ngcuka, ancienne vice-présidente de l’Afrique du Sud.

La guerre du Tigré, du nom de cette région située dans le Nord de l’Ethiopie, a débuté en novembre 2020. A l’époque, le Premier ministre Abiy Ahmed y avait envoyé l’armée fédérale pour déloger les dirigeants du gouvernement régional, qui contestaient son autorité et qu’il accusait d’avoir attaqué des bases militaires sur place.

Une trêve avait été observée ces cinq derniers mois. Mais depuis le 24 août dernier, les affrontements ont repris. Ces négociations sont donc sensées mener à la cessation des hostilités pour envisager un retour définitif de la paix.

Burkina : Nouvelle manifestation de soutien au capitaine Ibrahim Traoré

L’armée a appelé, jeudi après-midi, la population à « vaquer librement » à leurs occupations.Plusieurs dizaines de jeunes ont occupé, pendant des heures la devanture de la Radiodiffusion télévision nationale (RTB) et les alentours de la Place de la Nation, disent-ils à APAnews, pour apporter leur soutien au Capitaine Ibrahim Traoré.

Des drapeaux du Burkina et de la Russie en main, des manifestants, ils ont dénoncé les « velléités de la hiérarchie militaire », de connivence avec la France, de récupérer le pouvoir aux mains du tombeur du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Pour eux, c’est parce que le Capitaine Ibrahim Traoré veut se tourner vers la Russie, ce qu’ils considèrent comme « la solution pour le pays », que la hiérarchie militaire veut lui retirer le pouvoir.

Le gouvernement a démenti dans l’après-midi, des  « informations qui (…) font état de généraux en réunion à l’état-major de l’armée ». Il les a qualifiés « d’informations infondées ».

Dans la soirée, l’armée a invité les manifestants à « vaquer librement à vos occupations surtout à vous départir de toutes rumeurs et désinformations ».

« Tout en vous remerciant pour votre soutien constant et en rassurant après les événements de ces derniers jours, nous restons concentrés sur la poursuite des activités opérationnelles relatives aux urgences sécuritaires et à la mise en place des organes de la Transition », a ajouté le capitaine Aziza Sorgho, nouveau porte-parole de la junte au pouvoir.

Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) a adopté, mercredi  5 octobre, un « acte fondamental », consacrant la prise de fonction du capitaine Ibrahim Traoré comme chef de l’Etat du Faso.

Le week-end dernier, un groupe de soldats dirigé par le Capitaine Traoré a renversé le pouvoir du lieutenant-colonel Damiba, qui avait évincé Roch Kaboré, 08 mois plutôt.