Ethiopie: le TPLF, ex-parti dominant, fête ses 45 ans dans l’incertitude

Le parti qui a dominé la politique éthiopienne pendant près de trois décennies avant l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Abiy Ahmed a fêté mercredi ses 45 ans avec une cérémonie qui a mis en exergue les tiraillements l’opposant au pouvoir central et à l’Érythrée.

Le Front de libération des peuples du Tigré (TPLF) a dominé la coalition qui a renversé en 1991 le régime militaro-marxiste du Derg, dirigé par le dictateur Mengistu Haile Mariam, et ensuite exercé un contrôle étroit sur l’Éthiopie pendant presque 30 ans.

Les Tigréens, qui ne constituent plus que 6% de la population, ont ainsi longtemps disposé d’un pouvoir sans commune mesure avec leur importance numérique.

Mais ce parti a vu son influence décroître avec l’émergence de M. Abiy, entré en fonction en avril 2018 après plusieurs mois de manifestations antigouvernementales reflétant une frustration générale contre l’exercice du pouvoir par le TPLF.

Craignant d’être encore plus marginalisé, le TPLF a refusé en novembre de fusionner la coalition au pouvoir en un seul parti, contrairement aux trois autres partis qui la formait, se positionnant ainsi de fait dans l’opposition.

Le parti contrôle en revanche toujours fermement la région septentrionale du Tigré. Mercredi, des dizaines de milliers de ses partisans ont envahi les rues de la capitale régionale, Mekele, pour une parade d’inspiration militaire des forces de sécurité locales.

Cet événement marquait le 45e anniversaire du parti, fondé en 1975. Les participants ont entonné des chants guerriers et marché dans des formations représentant les contours du Tigré et de l’Éthiopie.

Dans un discours, le président du TPLF, Debretsion Gebremichael, a accusé M. Abiy, prix Nobel de la paix 2019, de minimiser l’importance de ce que le parti a accompli pour consolider son propre pouvoir.

Contrairement au chef du gouvernement, les Éthiopiens respectent le TPLF, a estimé M. Debretsion, estimant que « la maladie est dans les dirigeants, pas dans le peuple ».

Yemane Amha, un ancien combattant du TPLF âgé de 44 ans, a estimé pour l’AFP que cet anniversaire intervenait à un « moment crucial » pour le parti.

« Je pense, comme probablement la plupart des Tigréens, que nous sommes à un tournant, où nous pouvons soit aller de l’avant en acceptant nos différences, ou alors où le gouvernement fédéral continue d’imposer sa volonté au peuple du Tigré et au-delà », a-t-il évoqué.

Le TPLF était au pouvoir au moment du conflit meurtrier ayant opposé l’Éthiopie à l’Érythrée entre 1998 et 2000, qui avait fait environ 80.000 morts.

M. Abiy s’est vu attribuer le prix Nobel de la paix 2019 principalement pour la réconciliation menée tambour battant avec l’Érythrée, qui a permis de mettre fin à 20 ans d’état de guerre entre les deux pays.

Mais cette paix reste fragile, les postes-frontières brièvement rouverts après la signature d’un accord de paix en juillet 2018 restant fermés, et aucun progrès n’ayant été enregistré sur la démarcation de la frontière, qui jouxte pour l’essentiel le Tigré.

Une animosité historique continue d’opposer le TPLF au président érythréen, Issaias Afeworki. Dans une interview télévisée au début du mois, ce dernier a accusé la « petite clique » du TPLF de tenter de saboter la paix et le programme de réformes de M. Abiy.

Fissehatsion Gebremichael, un fonctionnaire, a vu dans cet anniversaire un moyen de résister à la « marginalisation » des Tigréens. « Les gens se sont rassemblés contre ce qu’ils perçoivent comme une menace à leur encontre », a-t-il expliqué.

« Beaucoup de Tigréens considèrent qu’il y a un complot organisé entre les forces dirigeantes ici (en Ethiopie) et des forces étrangères », a-t-il ajouté, estimant que les tensions risquaient d’encore augmenter à l’approche des élections générales du 29 août.

Les violences communautaires n’ont cessé de marquer le début de mandat de M. Abiy, qui met en cause « les tensions communautaires créées dans le pays par les partis +ethno-nationalistes+ dans leurs régions respectives ».

Burundi: le président Nkurunziza nommé « guide suprême du patriotisme »

L’Assemblée nationale du Burundi a adopté mercredi un projet de loi qui élève au rang de « guide suprême du patriotisme » le président Pierre Nkurunziza, lequel a décidé de ne pas se représenter à l’élection présidentielle du 20 mai.

Ce texte, présenté par la ministre de la Justice, Aimée-Laurentine Kanyana, a été adopté par « 91 voix pour, 4 contre et 13 abstentions », a annoncé le président de l’Assemblée nationale, Pascal Nyabenda, à l’issue du vote.

Il institue également « une journée nationale du patriotisme organisée chaque année au mois de juillet et présidée par le Guide suprême du patriotisme ».

M. Nkurunziza sera à l’avenir consulté à ce titre « sur des questions relatives à la sauvegarde de l’indépendance nationale, à la consolidation du patriotisme et à l’unité nationale », précise ce texte.

Il prévoit aussi, à côté de la retraite dorée à laquelle il aura droit, des « mesures d’accompagnement » qui doivent lui permettre de mener à bien sa mission.

L’Assemblée avait adopté en janvier un projet de loi octroyant au président Nkurunziza de très nombreux avantages à la fin de son mandat: une villa de « très haut standing », une allocation d’environ 500.000 euros et pour le reste de sa vie une indemnité égale aux émoluments d’un député.

Ces avantages, dans un pays où 75% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, avaient été qualifiés d’ »indécents » par l’opposition.

Le député d’opposition Fabien Banciryanino a déclaré à l’AFP avoir voté contre le texte présenté mercredi et s’en être expliqué devant l’Assemblée.

« J’ai expliqué que depuis qu’il est au pouvoir, des crimes graves ont été commis, on retrouve chaque semaine des corps de personnes tuées, le pays est devenu l’un des plus pauvres et des plus corrompus au monde (…). Je pense qu’il devrait plutôt répondre de tous ces actes devant la justice », a-t-il indiqué.

Le Burundi est en crise depuis que le président Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat controversé. Il a été réélu en juillet de la même année.

Les violences et la répression qui ont accompagné la crise auraient fait au moins 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes entre avril 2015 et mai 2017, selon les estimations de la Cour pénale internationale, qui a ouvert une enquête.

Au pouvoir depuis 2005, M. Nkurunziza a surpris en annonçant en juin 2018 qu’il ne se présenterait pas à sa succession en 2020, alors que la nouvelle Constitution modifiée par référendum le lui permettait.

Le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a choisi pour tenter de lui succéder l’un de ses proches, le général Evariste Ndayishimiye.

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Suède: l’enquête sur l’assassinat du Premier ministre Olof Palme va s’achever

Plus de trente ans après l’assassinat du Premier ministre suédois Olof Palme, l’enquête, dans l’impasse malgré les pistes innombrables explorées depuis 1986, est en passe de se terminer, ont déclaré mercredi les autorités suédoises.

D’ici fin juin, le parquet va « soit engager des poursuites, soit clore l’enquête », a annoncé à l’AFP Krister Petersson, le procureur chargé de l’affaire.

Dirigeant social-démocrate charismatique, Olof Palme a été froidement abattu sur un trottoir gelé du centre de Stockholm le 28 février 1986, à l’âge de 59 ans, alors qu’il rentrait à pied du cinéma avec sa femme, sans gardes du corps.

Son meurtrier avait réussi à prendre la fuite, emportant avec lui l’arme du crime, qui n’a jamais été retrouvée.

L’affaire reste à ce jour non élucidée.

À l’occasion du 30ème anniversaire de la mort du chef du gouvernement, l’actuel Premier ministre Stefan Löfven avait parlé d’une « plaie ouverte ».

« Je pense que le pays entier, et bien sûr la famille, veulent voir une conclusion », a déclaré le Premier ministre mercredi au journal Aftonbladet. « Nous la recherchons depuis si longtemps », a-t-il ajouté.

Des milliers de personnes ont été entendues, des dizaines d’autres ont revendiqué l’acte et le dossier occupe 250 mètres d’étagères.

Au fil des années, les enquêteurs ont soupçonné tantôt le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l’Union européenne notamment), l’armée suédoise ou la police, voire les services secrets sud-africains.

– Décès du principal suspect –

Selon Krister Petersson, en charge du dossier depuis 2017, le décès du principal suspect pourrait notamment justifier un abandon de l’enquête, car selon la loi suédoise, une personne décédée ne peut pas être inculpée.

Homonyme du magistrat, Christer Pettersson, identifié par la femme d’Olof Palme, avait été déclaré coupable en juillet 1989 avant d’être relaxé en appel quelques mois plus tard, pour insuffisance de preuves. Son témoignage avait aussi été fragilisé par les conditions, entachées d’irrégularités, dans lesquelles il avait été recueilli.

Mais cet alcoolique toxicomane déjà condamné pour meurtre, qui s’était un temps vanté de l’assassinat du dirigeant avant de se rétracter, est mort subitement en 2004, emportant son secret dans la tombe.

Cependant, même si l’enquête est close, elle pourrait être rouverte à l’avenir si de nouveaux éléments apparaissaient, a précisé le magistrat.

Avocat du droit des peuples à l’autodétermination, pourfendeur de l’interventionnisme américain en Amérique du Sud et de l’Apartheid sud-africain, Olof Palme s’était fait beaucoup d’ennemis à l’étranger mais aussi en Suède où des cercles de l’armée voyaient en lui un pion de l’Union soviétique.

Vladimir Poutine pris à partie sur son salaire par une habitante

Le président russe Vladimir Poutine a été pris à partie sur son salaire mercredi par une habitante de Saint-Pétersbourg (nord-ouest), sa ville natale, au moment où la Russie cherche à raviver son économie anémique.

Une femme affirmant souffrir d’un handicap et d’un œdème cérébral a interpellé le maître du Kremlin à l’issue d’une cérémonie commémorative dans l’ancienne capitale impériale russe, et lui a demandé s’il était possible, selon lui, de vivre en Russie avec un revenu mensuel de 10.800 roubles (environ 157 euros).

« Je pense que c’est très difficile », a concédé M. Poutine, dont le salaire mensuel dépasse les 770.000 roubles (11.215 euros), selon les informations officielles.

Le minimum vital, c’est-à-dire la somme considérée comme indispensable par les autorités, est actuellement d’environ 11.300 roubles (164 euros) pour Saint-Pétersbourg.

« Votre salaire atteint probablement les 800.000 roubles », a lancé la femme, interpellant le président sur le prix du loyer, les achats du quotien, les prix etc, insinuant que le chef de l’Etat devait être étranger aux problèmes rencontrés par les personnes défavorisées.

« Le président n’a pas le salaire le plus élevé » dans le pays, a rétorqué M. Poutine, avant de rappeler qu’une série de mesures visant à augmenter les allocations sociales en Russie et améliorer le niveau de vie des Russes devaient être mises en place prochainement.

« L’Etat fait tout ce qu’il est en mesure de faire », a assuré le président russe.

Vladimir Poutine a créé la surprise en janvier en proposant une réforme constitutionnelle qui s’est accompagnée de la démission du gouvernement et de la désignation d’un nouveau Premier ministre, Mikhaïl Michoustine.

Ce dernier s’est engagé, lors de sa nomination, à ce que les Russes bénéficient de « réels changements pour le meilleur », et ce alors que l’économie russe peine à se redresser depuis le début de la crise en 2014, provoquée par les sanctions économiques occidentales et la chute des cours du pétrole.

Les Irakiennes défilent sans les hommes dans la Sainte Najaf, une première

« Non à l’Amérique », « Non à l’Iran », « qu’on les arrache tous par la racine! » Les slogans sont les mêmes qu’ailleurs en Irak, mais cette fois-ci, dans la très conservatrice ville sainte chiite de Najaf, les voix qui les portent sont uniquement féminines.

Mercredi, des centaines de femmes de toutes les générations ont défilé dans cette ville au sud de Bagdad dénonçant pêle-mêle la corruption, endémique en Irak, les jeux d’influence des Etats-Unis et de l’Iran, grands alliés de Bagdad, et le leader chiite Moqtada Sadr qui a récemment retiré son soutien aux manifestants.

« Aucune voix ne peut couvrir celle des femmes », proclame d’emblée une pancarte, alors qu’une première manifestation uniquement de femmes a eu lieu il y a une semaine à Bagdad pour dénoncer les propos de Moqtada Sadr contre la mixité dans les défilés.

« On a commencé à manifester pour faire chuter le régime, maintenant on fait des manifestations uniquement de femmes parce qu’ils nous ont insultées », explique à l’AFP Saba, 22 ans qui marche en direction du Conseil provincial où se trouve le campement des antipouvoir.

Nada Qassem, professeure d’université d’une cinquantaine d’années, a elle aussi des griefs contre l’ancien chef de milice qui a été le premier à soutenir la révolte inédite mais a ensuite envoyé ses hommes démonter les piquets de grève dénonçant des manifestants buvant de l’alcool, se droguant et promouvant la débauche.

« Nous, on est libres, on ne sort pas sur ordre d’un religieux et on ne s’arrête pas à cause d’un décret », lance cette Irakienne qui a elle-même été blessée dans des affrontements avec les sadristes.

Autour d’elle, détournant le slogan phare de la révolte emprunté à Moqtada Sadr –« qu’on les arrache tous par la racine »– les manifestantes scandent: « qu’on les arrache tous par la racine, même celui qui a dit ça ».

Les près de 550 morts et 30.000 blessés, la campagne d’intimidations –assassinats de militants, enlèvements de manifestants et violences– menée selon l’ONU par des « milices », tout cela, assure-t-elle à l’AFP, ne l’arrêtera pas.

« Je veux un Etat civil et reprendre mes droits volés », affirme cette Irakienne drapée dans un grand voile noir. « Ce pays est dirigé depuis l’étranger », dénonce-t-elle encore, en référence à la mainmise iranienne sur le pouvoir à Bagdad et aux interventions américaines en Irak.

Les tensions entre les deux ennemis ont même dégénéré début janvier en attaques meurtrières qui ont fait redouter que l’Irak ne plonge dans un nouveau conflit.

Syrie: vive réaction de Moscou à une menace d’offensive militaire d’Erdogan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est attiré mercredi une sévère mise en garde de Moscou après avoir menacé de lancer bientôt une offensive militaire en Syrie contre les forces du régime de Bachar al-Assad dans la région d’Idleb (nord-ouest).

Cet échange musclé intervient alors que la situation humanitaire a atteint un point critique dans cette région, dernier bastion rebelle et jihadiste en Syrie, où près d’un million de personnes ont fui une offensive du régime appuyée par l’aviation russe.

Signe de la tension extrême dans la zone, M. Erdogan a réitéré son ultimatum au régime pour qu’il se retire d’ici fin février à l’est d’une autoroute clé et des abords de postes d’observation turcs à Idleb.

« Il s’agit de nos dernières mises en garde (…) Nous pourrons surgir une nuit sans crier gare. Pour le dire d’une manière plus explicite, une opération à Idleb est imminente », a menacé le chef de l’Etat turc lors d’un discours à Ankara.

La Russie, parrain du régime, a immédiatement réagi. Une telle opération serait « la pire des options », a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

Cette passe d’armes intervient alors que des discussions entre Ankara et Moscou, dont le dernier round s’est achevé mardi dans la capitale russe, ont échoué jusqu’à présent à réduire les tensions à Idleb.

L’offensive de Damas a provoqué une crise ouverte avec Ankara, qui appuie certains groupes rebelles, lorsque plusieurs soldats turcs déployés à Idleb ont été tués par des bombardements syriens, début février.

Signe de la volatilité de la situation, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a affirmé mercredi qu’il était « hors de question » pour la Turquie d’abandonner ses postes d’observation à Idleb, dont certains sont encerclés par le régime.

« S’ils sont attaqués de quelque manière que ce soit, nous riposterons », a-t-il prévenu.

– « Fin du monde » –

Ces tensions ont aussi suscité des frictions entre Ankara et Moscou, qui coopèrent étroitement en Syrie depuis 2016, en dépit de leurs intérêts divergents.

Ankara voit d’un mauvais oeil l’avancée du régime à Idleb, région frontalière de la Turquie, redoutant un nouvel afflux de déplacés sur son sol. Quelque 3,7 millions de Syriens y ont déjà trouvé refuge depuis 2011.

Après plusieurs semaines d’offensive, la situation humanitaire est catastrophique.

Selon l’ONU, environ 900.000 personnes, en vaste majorité des femmes et des enfants, ont fui les violences depuis le début en décembre de l’offensive dans la région d’Idleb et ses environs.

Jamais le pays, en guerre depuis 2011, n’a connu un tel exode sur une période de temps aussi courte. Au total, le conflit syrien a poussé à l’exil des millions de civils et tué plus de 380.000 personnes.

Lors d’une conférence de presse à Istanbul mercredi, une coalition d’ONG syriennes a exhorté « le monde à se réveiller et à stopper le carnage » à Idleb, dressant un état des lieux alarmiste de la situation humanitaire dans cette province.

« Des centaines de milliers de personnes sont en train de mourir, pas seulement à cause des bombardements, mais aussi à cause du froid (…) On dirait la fin du monde », a déclaré à l’AFP Razan Saffour, de l’Association médicale des expatriés syriens.

– Hôpitaux bombardés –

Ces ONG estiment qu’une aide d’urgence de 310 millions d’euros est nécessaire pour faire face aux besoins essentiels de ces déplacés qui ont trouvé refuge à proximité de la frontière turque, s’entassant par dizaines de milliers dans des camps de fortune.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG qui s’appuie sur un important réseau de sources en Syrie, plus de 400 civils, dont 112 enfants, ont péri depuis que le régime a lancé son offensive dans le nord-ouest.

Damas et Moscou affirment lutter contre le « terrorisme », mais sont accusés de cibler régulièrement des populations et infrastructures civiles.

Sur les 550 structures sanitaires de la région, seule la moitié est encore opérationnelle, a déploré mardi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Selon l’agence de l’ONU pour l’enfance (Unicef), les deux derniers hôpitaux opérationnels dans l’ouest de la province d’Alep, voisine d’Idleb, dont une maternité, ont été touchés par des frappes.

En dépit des mises en garde répétées d’Ankara, les forces gouvernementales poursuivent leur offensive et concentrent actuellement leurs opérations dans l’ouest de la province d’Alep, a indiqué l’OSDH.

Les prorégime tentent de progresser « en direction de la montagne Cheikh Barakat », qui surplombe de vastes régions dans l’ouest d’Alep et le nord d’Idleb, près de la frontière turque, d’après l’OSDH.

Pompeo en visite dans le Golfe pour discuter de la « menace » iranienne

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a atterri à Ryad mercredi pour des entretiens avec les dirigeants saoudiens afin de discuter de la « menace » iranienne, lors de sa première visite dans le Golfe depuis l’assassinat d’un haut général iranien ayant avivé les tensions régionales.

Le général iranien Qassem Soleimani, architecte de la stratégie d’influence de Téhéran au Moyen-Orient, a été tué début janvier dans un raid américain à Bagdad provoquant l’ire de la République islamique et des représailles de ses alliés, comme des tirs de missiles sur les forces américaines en Irak.

« Nous passerons beaucoup de temps à parler des questions de sécurité avec la menace de la République islamique d’Iran en particulier », a déclaré Mike Pompeo aux journalistes.

Selon lui, les Etats-Unis sont « prêts à parler avec l’Iran à tout moment », mais le régime iranien doit « changer fondamentalement son comportement ».

Le chef de la diplomatie américaine, revenant de son premier voyage en Afrique subsaharienne, s’entretiendra avec le roi Salmane et son fils, le prince héritier Mohammed ben Salmane, ainsi qu’avec le ministre des affaires étrangères Faïçal ben Farhane, selon des responsables du Département d’Etat.

Le président américain Donald Trump, grand allié l’Arabie Saoudite, s’est retiré en 2018 d’un accord nucléaire avec l’Iran et imposé des sanctions drastiques contre Téhéran, dont les activités régionales sont considérées comme nuisibles par Ryad et Washington.

M. Pompeo a par ailleurs assuré qu’il discuterait des « droits humains » en Arabie saoudite, pays sous le feu des critiques des ONG en raison de la répression contre les dissidents.

Le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018 a mis à l’épreuve les relations entre Washington et Ryad.

Lors de sa visite dans le Golfe, Pompeo fera également escale à Oman, autre allié de Washington, pour rencontrer le nouveau sultan, Haitham ben Tarek.

Son prédécesseur, le sultan Qabous, mort en janvier, avait fait de Mascate un intermédiaire important entre l’Iran et les Etats-Unis.

L’armée ougandaise à l’assaut des criquets ravageurs

Une fois l’air réchauffé par le soleil matinal, une nuée de criquets virevoltants s’élève du sommet des arbres de karité, des champs de pois et des hautes herbes de la savane du nord de l’Ouganda, pour aller causer de nouveaux ravages.

Las à force de s’être échinés à asperger de pesticides ces insectes, les soldats s’arrêtent pour admirer l’étonnant spectacle de ce nuage opaque qui donne l’impression de danser dans le ciel avant de bientôt fuir vers le nord, hors de vue.

L’armée ougandaise et les responsables gouvernementaux devront aller chasser ailleurs cet ennemi déroutant, qui s’est abattu ces derniers mois sur neuf pays d’Afrique de l’Est.

Ces criquets pèlerins sont arrivés lundi au Soudan du Sud. La crainte d’une crise humanitaire majeure est forte dans une région où 12 millions de personnes sont déjà sous-alimentées, selon l’Agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO).

« Un essaim de 40 à 80 millions (de criquets) peut consommer l’équivalent en nourriture » de 35.000 personnes par jour, explique à l’AFP Priya Gujadhur, une haute responsable de la FAO en Ouganda.

A Atira, un village isolé, environ 160 soldats protégés par une tenue plastique avec capuche, masque et lunettes pulvérisent depuis l’aube des arbres et plantes.

Mais ils n’ont réussi à atteindre que la végétation la plus basse et l’énorme grappe de criquets qui vient de s’envoler contient ceux qui leur ont résisté.

Assis à l’ombre d’un margousier, le général Sam Kavuma discute avec des civils, pendant que des criquets tombent morts autour d’eux. Une odeur âcre de produits chimiques flotte dans l’air.

Zakaria Sagal, un paysan de 73 ans, désherbait ses champs à Lopei, un village situé à quelque 120 km de là, pour les préparer à la plantation de maïs et sorgho, quand, sans aucun signe annonciateur, un essaim de criquets a fondu sur lui.

– « En mode panique » –

« De ce côté, de celui-ci et de celui-là, ils m’ont entouré », raconte-il, en pointant ses bras dans toutes les directions. « Nous n’avons toujours rien planté et s’ils reviennent au moment de la récolte, ils détruiront tout. Nous ne sommes absolument pas préparés à ça ».

Le Centre de prévisions et d’applications climatiques de l’organisation régionale Igad (ICPAC) a prévenu mardi que les œufs déposés par les criquets tout au long de leur migration écloront dans les deux prochains mois, à l’arrivée de la saison des pluies sur la région.

Cela coïncidera avec la période des récoltes et pourrait causer « des pertes significatives (…) et potentiellement aggraver la situation alimentaire », a indiqué l’ICPAC dans un communiqué.

Depuis 2018, une longue période de temps sec a été suivie par des pluies abondantes, ce qui a créé des « conditions particulièrement idéales » pour la reproduction des criquets, observe Mme Gujadhur.

Les gouvernements en Afrique de l’Est ont été pris au dépourvu et sont actuellement « en mode panique », estime-t-elle.

Les criquets ont déjà frappé l’Éthiopie, la Somalie, l’Érythrée, la Tanzanie, l’Ouganda, Djibouti, le Kenya, le Soudan et le Soudan du Sud.

Leurs essaims peuvent atteindre des tailles invraisemblables. Au Kenya, l’un d’entre eux a été estimé à 2.400 km², soit presque l’équivalent d’une ville comme Moscou. Ce qui signifie qu’il pouvait contenir jusqu’à 200 milliards de criquets.

« Un essaim de cette taille peut consommer la nourriture de 85 millions de personnes par jour », constate Mme Gujadhur.

– « J’ai tellement peur » –

Les autorités ougandaises savent qu’une nouvelle vague migratoire de criquets pourrait poser de nouveaux problèmes dans les semaines à venir, mais elles s’attachent pour l’instant à gérer la situation actuelle.

Mme Gujadhur se félicite de la réponse « très forte et rapide » apportée par le gouvernement ougandais, mais s’inquiète du fait que l’armée ne soit pas forcément la mieux placée pour gérer ce genre d’opération.

« Ce doit être des scientifiques et des (experts en agriculture) qui prennent les choses en main », ajoute-t-elle.

Les soldats travaillent sans discontinuer depuis deux jours, quadrillant les rares routes accessibles, pour tenter de garder le contact avec des essaims aux déplacements imprévisibles.

Le général Kavuma reconnaît que la principale menace vient des œufs qui n’ont pas éclos, mais se dit confiant que l’armée sera à même de venir à bout de cette menace.

« Il faut juste les vaporiser. Nous avons les pesticides pour ça. Tout ce qu’il nous reste à faire, c’est de localiser les endroits où ils se sont posés et ont dormi (…). Dans deux semaines, nous reviendrons, les œufs auront éclos et il sera temps de les détruire en les vaporisant », assure-t-il.

Elizabeth Namoe, 40 ans, une commerçante du village voisin de Moroto, était venue rendre visite à sa famille à Lopei quand les criquets sont arrivés.

« Quand les criquets s’installent, ils mangent tout ce qui est vert. Les animaux mourront parce qu’ils n’ont rien pour se nourrir, puis ce sera le tour des gens », prédit-elle. « Les enfants seront frappés par la faim et la famine (…). J’ai tellement peur ».

Libye: Tripoli suspend sa participation aux discussions à Genève (GNA)

Le gouvernement libyen d’union (GNA), basé à Tripoli et reconnu par les Nations unies, a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi suspendre sa participation aux travaux d’une commission conjointe militaire à Genève, sous l’égide de l’ONU, après des violations répétées de la trêve.

« Nous annonçons la suspension de notre participation aux pourparlers militaires qui se déroulent à Genève jusqu’à ce que des positions fermes soient adoptées à l’encontre de l’agresseur (Khalifa Haftar) et ses violations » de la trêve, a indiqué le GNA dans un communiqué.

Dans un communiqué, la mission des Nations unies en Libye (Manul) a dit « espérer reprendre » ces pourparlers. Elle a aussi exprimé « sa condamnation ferme du bombardement du port maritime de Tripoli hier (mardi) par l’armée nationale libyenne (ANL, forces du maréchal Haftar) ».

Ce bombardement « a fait un certain nombre de victimes et aurait pu conduire à une véritable catastrophe si le navire transportant du gaz liquéfié avait été touché », a-t-elle ajouté, en appelant « à la fin de l’escalade ».

Mise en oeuvre à la faveur du sommet international du 19 janvier à Berlin, la commission militaire conjointe est composée selon le format dit « 5+5 », avec cinq membres représentant le GNA et cinq autres le maréchal Haftar, homme fort de l’est libyen dont les forces tentent de s’emparer de Tripoli (ouest) depuis avril dernier.

Mardi en début d’après-midi, le port maritime de Tripoli ainsi que celui d’al-Chaab, un port secondaire, ont été la cible de plus de 15 roquettes, malgré l’entrée en vigueur en janvier d’un cessez-le-feu fragile et peu respecté.

Selon Amin al-Hachemi, porte-parole du ministère de la Santé du GNA, trois civils ont été tués et cinq autres blessés.

« Il est clair que l’objectif des bombardements systématiques des zones résidentielles, de l’aéroport et du port, en plus du blocage total des installations pétrolières, est de provoquer des crises pour les citoyens dans tous les aspects de leur vie », a noté le communiqué du GNA.

Dans son texte, le GNA a également condamné les « violations commises avant et pendant la trêve », les qualifiant de « crimes de guerre documentés » nécessitant « des mandats d’arrêt » internationaux.

Il a dénoncé « le mépris continu » de la résolution du conseil de sécurité de l’ONU adoptée la semaine dernière et des décisions du sommet international de Berlin.

Les belligérants libyens avaient entamé mardi une nouvelle série de pourparlers militaires indirects, en présence de l’émissaire des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé.

« Sans un cessez-le-feu durable (…), les négociations n’ont aucun sens. Il ne peut y avoir de paix sous les bombardements », a encore souligné le GNA.

Libye: Tripoli suspend sa participation aux discussions à Genève (GNA)

Le gouvernement libyen d’union (GNA), basé à Tripoli et reconnu par les Nations unies, a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi suspendre sa participation aux travaux d’une commission conjointe militaire à Genève, sous l’égide de l’ONU, après des violations répétées de la trêve.

« Nous annonçons la suspension de notre participation aux pourparlers militaires qui se déroulent à Genève jusqu’à ce que des positions fermes soient adoptées à l’encontre de l’agresseur (Khalifa Haftar) et ses violations » de la trêve, a indiqué le GNA dans un communiqué.

Dans un communiqué, la mission des Nations unies en Libye (Manul) a dit « espérer reprendre » ces pourparlers. Elle a aussi exprimé « sa condamnation ferme du bombardement du port maritime de Tripoli hier (mardi) par l’armée nationale libyenne (ANL, forces du maréchal Haftar) ».

Ce bombardement « a fait un certain nombre de victimes et aurait pu conduire à une véritable catastrophe si le navire transportant du gaz liquéfié avait été touché », a-t-elle ajouté, en appelant « à la fin de l’escalade ».

Mise en oeuvre à la faveur du sommet international du 19 janvier à Berlin, la commission militaire conjointe est composée selon le format dit « 5+5 », avec cinq membres représentant le GNA et cinq autres le maréchal Haftar, homme fort de l’est libyen dont les forces tentent de s’emparer de Tripoli (ouest) depuis avril dernier.

Mardi en début d’après-midi, le port maritime de Tripoli ainsi que celui d’al-Chaab, un port secondaire, ont été la cible de plus de 15 roquettes, malgré l’entrée en vigueur en janvier d’un cessez-le-feu fragile et peu respecté.

Selon Amin al-Hachemi, porte-parole du ministère de la Santé du GNA, trois civils ont été tués et cinq autres blessés.

« Il est clair que l’objectif des bombardements systématiques des zones résidentielles, de l’aéroport et du port, en plus du blocage total des installations pétrolières, est de provoquer des crises pour les citoyens dans tous les aspects de leur vie », a noté le communiqué du GNA.

Dans son texte, le GNA a également condamné les « violations commises avant et pendant la trêve », les qualifiant de « crimes de guerre documentés » nécessitant « des mandats d’arrêt » internationaux.

Il a dénoncé « le mépris continu » de la résolution du conseil de sécurité de l’ONU adoptée la semaine dernière et des décisions du sommet international de Berlin.

Les belligérants libyens avaient entamé mardi une nouvelle série de pourparlers militaires indirects, en présence de l’émissaire des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé.

« Sans un cessez-le-feu durable (…), les négociations n’ont aucun sens. Il ne peut y avoir de paix sous les bombardements », a encore souligné le GNA.