Le tourisme thaïlandais frappé de plein fouet par le coronavirus

Des rangées de bus touristiques à l’arrêt, des parcs d’attraction déserts, des plages vides: le tourisme en Thaïlande, si important pour l’économie du pays, est touché de plein fouet par l’épidémie de coronavirus.

« La situation est très mauvaise, il ne reste que très peu de touristes », raconte à l’AFP Songsak Srimuang qui travaille dans un magasin de tatouage de la station balnéaire de Pattaya, habituellement l’une des destinations favorites des visiteurs chinois. « Peut-être que je vais retourner dans ma ville natale et reprendre un travail dans l’agriculture ».

Le nombre de touristes chinois a chuté depuis janvier, le gouvernement chinois ayant interdit les visites de groupes à l’étranger dans le but de tenter de contenir l’épidémie.

Si cela continue, « on va devoir fermer et je n’aurai nulle part où travailler », s’inquiète Kochawan Greeglang, serveuse dans un bar de Pattaya.

En attendant, l’économie thaïlandaise, particulièrement dépendante du tourisme (18% du PIB), poursuit sa décélération.

Et l’autorité du tourisme a dû revoir à la baisse ses prévisions pour 2020.

Elle table pour le moment sur 6 millions de visiteurs étrangers en moins cette année (33,8 millions contre 39,8 en 2019), d’après des données transmises à l’AFP.

Mais la chute pourrait être encore plus sévère si la crise devait perdurer de longs mois.

A ce jour, le royaume compte 50 cas déclarés de coronavirus. Un patient est décédé, 16 sont encore à l’hôpital et 33 sont rétablis.

Le roi d’Arabie saoudite apparaît après l’arrestation de plusieurs princes

Le roi Salmane d’Arabie saoudite est apparu dans les médias d’Etat dimanche pour la première fois depuis l’arrestation il y a deux jours de trois princes, dont son frère et son neveu, accusés d’avoir comploté pour renverser le puissant prince héritier.

La garde royale a arrêté vendredi le prince Ahmed ben Abdelaziz al-Saoud, frère du roi, ainsi que le neveu du monarque, le prince Mohammed ben Nayef, accusés d’avoir préparé un coup d’Etat pour évincer le prince héritier Mohammed ben Salmane, ont indiqué plusieurs sources à l’AFP.

Le roi saoudien apparaît régulièrement dans des cérémonies officielles, mais cette nouvelle vague de répression a soulevé des rumeurs autour de l’état de santé du monarque, âgé de 84 ans, et sur la possibilité que le prince Mohammed lui succède très prochainement.

Mais le roi Salmane a reçu dimanche plusieurs ambassadeurs saoudiens qui ont prêté serment devant lui, selon des photos publiées par l’agence de presse SPA et des images diffusées par la chaîne Al-Ekhbariya, deux médias gouvernementaux.

Depuis qu’il est devenu prince héritier en 2017, en lieu et place de Mohammed ben Nayef, Mohammed ben Salmane est accusé de mener une répression implacable contre toutes les voix discordantes, au sein de la famille royale comme dans le milieu des intellectuels et militants des droits humains.

Burlington, terrain d’expérimentation politique pour Bernie Sanders

« C’est ici que ça a commencé »: le sénateur socialiste Bernie Sanders a fait ses premiers pas en politique comme maire de Burlington, petite ville du Vermont qui a servi de laboratoire pour ses idées de gauche radicale comme pour ses méthodes politiques.

Originaire de New York, Bernie Sanders s’est installé dans cet Etat rural du nord-est des Etats-Unis à la fin des années 1960, en pleine mode du « retour à la terre », après des études à Chicago où il avait milité pour le pacifisme et les droits civiques.

Située sur les bords du vaste lac Champlain, la ville principale du Vermont et ses 42.000 habitants sont plus proches de Montréal (à 150 km) que de Boston ou New York.

Pour « Bernie », aujourd’hui engagé dans un duel féroce avec l’ancien vice-président Joe Biden pour l’investiture démocrate à la présidentielle 2020, ses huit ans aux commandes de cette ville universitaire furent des années d’apprentissage politique.

Il y a appris avant tout à « mobiliser la base », l’un de ses grands atouts aujourd’hui, explique Virginia Lyons, sénatrice au Parlement du Vermont, qui a souvent travaillé avec lui.

« Il a appris que de petits groupes de gens pouvaient faire la différence », dit cette élue démocrate de 75 ans, soit trois ans de moins que l’intéressé.

C’est d’abord sous l’étiquette du petit parti pacifiste de l’Union de la liberté que Bernie Sanders se présente à plusieurs élections locales. Sans jamais percer.

Mais tout change en 1981 lorsque, à la faveur d’une quadrangulaire, il emporte la mairie de Burlington en tant qu’indépendant, avec dix voix d’avance sur le démocrate sortant et à la surprise de tous.

– Environnement hostile –

Les démocrates installés au conseil municipal ont « tenté de le bloquer, l’empêchant même d’exercer les fonctions administratives les plus basiques », raconte Kurt Wright, actuel président du conseil, dont il est l’unique élu républicain.

Dans cet environnement hostile, alors qu’au niveau national le président Ronald Reagan lance un programme ultra-conservateur décrié par la gauche américaine, le nouveau maire de Burlington, qui dénonce déjà les inégalités, cherche des alliés.

Première bataille de ses huit ans à la mairie: empêcher la privatisation des berges municipales du lac, alors en déshérence, où devaient pousser logements et hôtels chics.

Les promoteurs sont dans les starting-blocks, mais Bernie Sanders mobilise ses administrés pour maintenir l’espace public et en faire un lieu de promenade et de développement concerté.

Autre cause célèbre, le logement: en 1986, alors que 336 logements subventionnés menacent d’être convertis en logements à prix du marché, il mobilise responsables locaux et habitants et obtient une reprise du complexe par des associations, garantissant des loyers abordables.

« Il a montré qu’il pouvait stimuler et motiver les gens (…) Ca a commencé à Burlington », relève Kurt Wright.

Avec les entreprises, le bilan est plus mitigé. L’actuel pourfendeur de Wall Street a instauré dans sa ville du Vermont une fiscalité plus lourde sur l’immobilier commercial.

Les entrepreneurs ne sont « pas une priorité de M. Sanders », tranche Kelly Devine, responsable de la Burlington Business Association, principale organisation patronale, qui dit ne l’avoir jamais rencontré.

– « Fouiller les archives » –

Bernie Sanders n’a pourtant pas que des ennemis dans le milieu. Ben Cohen, cofondateur du célèbre fabricant de crèmes glacées Ben & Jerry’s — une institution à Burlington, même s’il a été racheté en 2000 par le géant Unilever — fait campagne pour le sénateur socialiste.

Malgré les critiques, Bernie, qui anima de 1986 à 1988 une émission télévisée locale où il allait, non sans humour, au contact de ses administrés, est loin d’avoir ici l’image d’un homme rêche, réfractaire au compromis.

Comme une quinzaine de personnes interrogées au hasard dans les rues de Burlington, le républicain Kurt Wright dit l’apprécier « personnellement », même s’il rejette ses idées qui mèneraient selon lui les Etats-Unis dans une mauvaise « direction ».

Alors que le duel s’annonce sans merci avec Joe Biden, le passé de Bernie Sanders promet d’être examiné plus attentivement que lors de sa campagne 2016, où ses chances semblaient limitées face à Hillary Clinton.

Les journalistes ont déjà commencé à « fouiller dans les archives » en quête « de choses qu’il a pu dire qui pourraient être utilisées contre lui », dit Kurt Wright.

Le septuagénaire a ainsi dû s’expliquer récemment sur une vidéo de 1985, dans laquelle il disait du bien du système éducatif et de santé du dictateur cubain Fidel Castro.

Et le New York Times a publié vendredi un article depuis la ville russe de Iaroslavl, avec laquelle le maire de Burlington noua un programme de jumelage en 1988, l’année où il fut aussi en voyage de noces à Moscou.

Le quotidien souligne que le gouvernement soviétique considérait alors ces jumelages comme « l’un des canaux les plus utiles » pour sa propagande.

Alors, faut-il craindre Bernie? « Les gens ne devraient pas avoir peur de lui », répond la sénatrice Virginia Lyons. « Il comprend parfaitement ce qu’est la démocratie ».

Syrie: 32 morts, dont des Irakiens, dans un accident de la route

Au moins 32 personnes ont péri samedi dans un accident de la route causé par un carambolage impliquant notamment un camion-citerne et deux bus sur une route reliant Damas à la province de Homs (nord-ouest), a rapporté l’agence syrienne Sana.

Le camion-citerne, dont les freins ont lâché, a foncé dans 15 véhicules, dont deux bus transportant des passagers irakiens, a indiqué le ministre de l’Intérieur, Mohammad Khaled al-Rahmoun, en inspectant les lieux de l’accident à la sortie de Damas.

En outre, 77 personnes ont été blessées, a ajouté le ministre, cité par Sana.

Des images retransmises par l’agence officielle montrent des équipes de secours se déployer autour des débris de deux véhicules.

Sana a également publié des photos d’un bus dont une partie a été pulvérisée.

Parmi les victimes de l’accident, pourraient figurer des pèlerins irakiens qui visitaient des lieux saints en Syrie, toujours très populaires parmi les chiites de la région, malgré la guerre qui a fait plus de 380.000 morts et déplacé des millions de personnes depuis 2011.

8 mars: les Soudanaises veulent un meilleur statut

Elles avaient été à l’avant-garde de la contestation du régime du président Omar el-Béchir. Mais, onze mois après sa chute, des militantes soudanaises se disent déçues par le peu d’empressement des nouvelles autorités à améliorer le statut de la femme.

Et c’est pour crier haut et fort leur frustration que ces militantes ont appelé à manifester dimanche, à l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme, devant le siège du ministère de la Justice à Khartoum.

« Rien de concret n’a été fait pour satisfaire aux revendications des femmes », a constaté avec amertume Zeineb Badreddine, dans sa modeste maison d’Omdourman, ville-jumelle de Khartoum, sur l’autre bord du Nil.

C’est à cette militante de la première heure qui a réintégré l’enseignement 30 ans après avoir été licenciée pour ses « idées progressistes » par le régime islamiste d’Omar el-Béchir, que reviendra l’honneur de conduire la manifestation.

Comme pour les marches contre le régime déchu, la protestation doit démarrer à 13H00 locales (11h00 GMT) et Mme Badreddine donnera le signal de départ avec un you you, cri strident que lancent les femmes en signe de joie ou pour galvaniser les foules.

Le premier grief fait par cette militante à la forte personnalité aux nouvelles autorités est la faible représentation des femmes.

Pourtant le Premier ministre Abdallah Hamdok, au pouvoir depuis six mois, a confié quatre des 17 postes ministériels à des femmes, dont celui régalien, des Affaires étrangères.

Une femme a été en outre nommée à la tête du pouvoir judiciaire et le Conseil souverain, la plus haute instance du pouvoir, est formé de cinq militaires, et de six civils, dont deux femmes.

– Faible représentation –

« Notre représentation ne dépasse pas les 22% (…) et si les femmes avaient eu une meilleure représentation, elles auraient eu plus de voix pour défendre leur cause », a affirmé Mme Badreddine.

En novembre 2019, les nouvelles autorités ont abrogé une loi sur l’ordre public visant les Soudanaises jugées coupables d' »actes indécents et immoraux », mais le reste de l’arsenal discriminant les femmes est resté en place et aucune législation nouvelle les protégeant n’a été mise à l’oeuvre.

Sous le régime islamiste, de nombreuses femmes ont été flagellées en public ou emprisonnées pour tenue jugée « indécente » ou pour consommation d’alcool en application de cette loi.

Mme Badreddine a déploré notamment l’absence d’une loi criminalisant le harcèlement sexuel et la liberté laissé au juge de décider si une femme a été violée ou pas, ce qui peut conduire des fois à poursuivre des victimes d’actes de viol pour adultère.

Avocate et militante de la cause de la femme, Inaam Atiq, s’attarde sur la loi de statut personnel de 1991 pour en relever les nombreuses incohérences.

– Loi décriée –

« Cette loi est à l’origine de souffrances de milliers de femmes à travers le Soudan », a-t-elle déclaré.

Le texte, inspiré de la charia (loi islamique) permet entre autres, selon elle, de donner en mariage des filles de dix ans et ne prévoit pas le consentement de la femme dans les contrats de mariage.

« L’amendement de ce texte revêt un caractère urgent et cela peut se faire sans toucher aux principes de la charia », a-t-elle plaidé.

Une autre loi sur les passeports interdit aux femmes de voyager à l’étranger sans l’autorisation de leur tuteur mâle, une disposition qui a été abolie même dans l’Arabie saoudite ultra-conservatrice.

Les résultats des examens de l’ADN ne sont pas pris en compte par les tribunaux spécialisés dans les affaires de statut personnel.

Cela permet à de nombreux Soudanais de ne pas reconnaître leur progéniture, ce qui ajoute aux difficultés des femmes, souligne Me Atiq.

« On a besoin de mesures immédiates et je pense que le ministère de la Justice et le gouvernement comprennent la situation et je reste optimiste quant à la possibilité de franchir des pas dans la bonne direction », dit-elle.

En l’absence d’un Parlement, le gouvernement et le Conseil souverain peuvent légiférer.

Manal Abdelhalim, autre militante, est plus prudente.

Elle se dit étonnée des « voix, dont celles de certaines femmes, qui disent que la question (des droits de la femme) n’est pas prioritaire et peut attendre ».

En formant son gouvernement, M. Hamdok s’est engagé à améliorer le sort des femmes, malgré les difficultés économiques et sociales que traverse le pays.

La Somalie, nouvelle guerre sans fin du Pentagone?

Le Pentagone annonce quasi quotidiennement de nouvelles frappes contre les islamistes shebab en Somalie, sans paraître affecter la capacité de ce groupe affilié à Al-Qaïda à déstabiliser le pays, dans ce qui apparaît une nouvelle « guerre sans fin » pour les Etats-Unis.

Alors que Washington envisage de réduire sa présence en Afrique pour recentrer ses efforts vers les concurrents stratégiques des Etats-Unis — la Chine et la Russie — au dépens de l’aide à l’opération antijihadiste dirigée par la France au Sahel, la guerre d’usure contre les shebab ne semble pas remise en question.

« Les shebab sont l’une des menaces les plus sérieuses du continent. Ils aspirent à attaquer notre pays », a récemment souligné le général Roger Cloutier, commandant des forces terrestres américaines en Afrique.

« Le danger qu’ils représentent doit être pris très très au sérieux », a-t-il ajouté au cours d’une conférence téléphonique au Pentagone. « C’est pourquoi nous nous focalisons sur eux ».

Vendredi encore, le commandement américain pour l’Afrique (Africom) a annoncé dans un communiqué avoir mené une frappe aux alentours de Qunyo Barrow, dans le sud de la Somalie, tuant un combattant shebab.

C’était la vingtième frappe de l’armée américaine contre les shebab en Somalie depuis le début de l’année, après 64 en 2019 et 43 en 2018, selon les décomptes du centre de réflexion New America.

– « Tondre la pelouse » –

« C’est ce qu’on appelle +tondre la pelouse+ », expliquait récemment le ministre américain de la Défense, Mark Esper, interrogé sur les frappes aériennes que les Etats-Unis mènent contre les groupes jihadistes en Libye et en Somalie.

« Et ça veut dire que de temps en temps, il faut faire ce genre de choses pour garder un certain contrôle et éviter que ça ne ressurgisse », ajoutait-il.

On estime que les shebab comptent actuellement 5.000 à 9.000 combattants, et si les Etats-Unis s’en tiennent à leur logique, à raison d’un ou deux combattants éliminés chaque jour, il leur faudra au moins 13 ans pour en venir à bout. Une nouvelle « guerre sans fin », de celles honnies par le président Donald Trump.

Dans le premier rapport public sur l’opération militaire américaine en Somalie, publié en février, l’inspecteur général du ministère de la Défense Glenn Fine rappelait que la mission confiée à l’Africom est officiellement d’avoir « d’ici 2021 « suffisamment diminué les shebab, le groupe Etat islamique en Somalie et les autres groupes extrémistes d’Afrique de l’Est pour qu’ils ne puissent plus nuire aux intérêts des Etats-Unis ».

Or, « malgré des frappes américaines continues et l’assistance américaine aux forces africaines partenaires, les shebab apparaissent comme une menace croissante qui aspire à frapper le sol américain », ajoutait le bureau de l’inspecteur général, un organisme indépendant du Pentagone.

De fait, des shebab ont attaqué le 5 janvier une base militaire américano-kényane à Lamu, dans le sud-est du Kenya, près de la frontière avec la Somalie, tuant trois Américains. Et le 28 décembre, ils ont mené l’une des opérations les plus meurtrières de la décennie en Somalie, l’explosion d’un véhicule piégé dans la capitale Mogadiscio, qui a fait 81 morts.

– Futile –

Les élus américains s’inquiètent du manque de résultats tangibles dans cette guerre discrète, menée par drones interposés, avec une petite force de soldats d’élite sur le terrain.

Interrogé fin janvier sur l’apparence futile de ces frappes quasi-quotidiennes, le commandant de l’Africom, le général Stephen Townsend, a défendu la stratégie américaine.

« Je ne pense pas que ce soit futile », a-t-il assuré. « Nous cherchons à réduire leurs capacités ».

Pour Catherine Besteman, du Watson Institute, un centre de recherche qui calcule chaque année le coût des guerres américaines, « les interventions militaires en Somalie n’ont pas amélioré la situation, elles ont renforcé le contrôle des shebab sur la population ».

Les shebab bénéficient selon elle de l’économie de guerre en rackettant la population et en extorquant les fonds issus de l’assistance internationale.

En outre, d’après Amnesty International, les frappes de Washington font des victimes civiles, même si l’armée américaine affirme le contraire.

Dans un rapport publié l’an dernier, Amnesty avait accusé l’armée américaine d’avoir fait des victimes collatérales, voire frappé indistinctement civils et shebab, tuant des fermiers, des ouvriers et même des enfants. A l’issue d’une enquête interne, l’armée américaine avait admis sa responsabilité dans la mort d’une femme et d’un enfant en Somalie.

Une mer de meth, saisie record de drogues par l’armée birmane

Des centaines de sacs d’héroïne et méthamphétamine disposés en rangées interminables à la zone frontalière birmane, c’est la saisie record, d’une valeur de 100 millions de dollars, annoncée par l’armée birmane dans le célèbre « Triangle d’Or » au coeur de l’Asie du Sud-Est.

« C’est la plus grosse saisie de l’année », a déclaré vendredi le général Tun Tun Nyi, porte-parole du bureau du commandant en chef,lors d’une visite ouverte à la presse de cette zone en proie à des conflits ethniques et intercommunautaires alimentés par l’argent de la drogue.

Ce coup de filet, dans l’une des plus importantes régions productrices de stupéfiants, a mis fin à l’activité illicite de trois grands laboratoires cette semaine et permis de confisquer 43 millions de comprimés de méthamphétamine.

« Nos soldats sont dans les zones de la forêt que la police ne peut pas atteindre », a ajouté le général.

Des quantités record de drogue continuent d’être produites dans ces zones forestières où groupes rebelles et réseaux criminels font la loi. Ils en tirent des milliards de dollars chaque année.

L’Etat de Shan, au coeur du Triangle d’Or, zone terrestre escarpée qui sépare la Birmanie, le Laos, la Chine et la Thaïlande, est une plaque tournante du trafic de méthamphétamines, expédiées de là vers le reste de l’Asie du Sud-Est via la Thaïlande, au nord vers la Chine et à l’ouest par le Bangladesh.

Les opérations militaires autour de la zone de Kutkai, dans l’Etat de Shan, ont permis de retrouver des laboratoires d’où sortent des millions de pilules « yaba » (comprimé de méthamphétamine à teneur réduite en caféine), de l’héroïne ainsi que des cristaux de meth, drogue plus connue sous le nom de « Ice » (glace en anglais).

Le prix du « yaba » –la drogue de prédilection en Asie du sud– triple lors de son exportation en Thaïlande et Malaisie. La « glace » (Ice) made-in-Birmanie peut monter jusqu’à 150 dollars le kilo au moment de sa revente dans les rue en Australie.

– Artillerie lourde –

« Cette zone est très dangereuse », a expliqué à l’AFP un haut responsable de la lutte antidrogue sous couvert d’anonymat. Il ajoute que « la population locale est innocente, mais certains hommes d’affaires et groupes armés ethniques profitent de cette région pour produire des drogues ».

L’argent de la drogue alimente les conflits que se livrent depuis des décennies d’une part l’armée et les guérillas et d’autre part les groupes rebelles entre eux, chacun essayant de s’approprier un maximum de terres et de ressources naturelles, nombreuses dans cette région.

En juillet 2019, dans la même zone, les forces de sécurité qui menaient un raid contre les laboratoires de drogues tenus par des rebelles ont été repoussées par des tirs d' »artillerie lourde ».

L’endiguement de ce déluge de production de drogues dans ces zones hors de contrôle met sous pression la Birmanie. Ce trafic de produits stupéfiants a submergé les efforts de contrôle de la police régionale, tout en causant corruption et blanchiment d’argent. Cette cascade de drogue entraîne également des crises d’addiction.

L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) affirme que sans action efficace contre l’argent sale, associée à de meilleurs programmes de réhabilitation des toxicomanes, le pouvoir du crime organisé risque de devenir ingérable pour certains Etats d’Asie du Sud-Est.

Primaire démocrate: une nouvelle campagne commence pour Biden et Sanders

Une nouvelle campagne a débuté samedi pour Joe Biden et Bernie Sanders dans la primaire démocrate pour la présidentielle, désormais réduite à un duel entre les deux septuagénaires aux positionnements très éloignés.

Joe Biden, 77 ans, s’est adressé à ses partisans dans le Missouri, l’un des six Etats (avec Idaho, Michigan, Mississippi, Dakota du Nord et Washington) qui voteront mardi, une semaine après le grand renversement du « Super Tuesday ».

Monté sur scène avec ses désormais célèbres lunettes d’aviateur sous un beau soleil à Saint-Louis, Joe Biden a encore savouré son spectaculaire retour en grâce dans la course démocrate à la Maison Blanche.

« Qu’est-ce que les choses peuvent changer en une semaine! », a-t-il lancé. « Il y a tout juste une semaine, j’étais en Caroline du Sud et les médias et les analystes avaient enterré ma campagne ».

« Mais la Caroline du Sud avait son mot à dire là-dessus. Puis le +Super Tuesday+ est passé par là. Et nous avons aujourd’hui 11 victoires en poche, et sommes devant en termes de délégués et de nombre de voix », a-t-il lancé, revanchard.

Avec pour arrière-plan la monumentale Gateway Arch, porte d’entrée symbolique vers l’Ouest du pays, l’ancien vice-président n’a évoqué qu’indirectement son adversaire Bernie Sanders.

Joe Biden, auquel se sont récemment ralliés les anciens candidats modérés Pete Buttigieg, Amy Klobuchar et Michael Bloomberg, s’est encore dit le plus à même de « rassembler le parti » démocrate, promettant de « ne pas faire de cette primaire une campagne d’attaques ».

« Ce serait le meilleur moyen de faire réélire Donald Trump », a-t-il prévenu.

Bernie Sanders, 78 ans, était de son côté à Chicago, dans l’Etat de l’Illinois, qui ne votera que le 17 mars dans la primaire.

Après s’en être pris à Donald Trump — « le président le plus dangereux de l’histoire récente des Etats-Unis », « un menteur pathologique » –, le socialiste autoproclamé a lui directement apostrophé son rival.

« Maintenant que la primaire se résume à deux personnes, il est important pour les Américains de comprendre ce qui nous différencie », a-t-il dit dans la troisième ville des Etats-Unis, en oubliant la parlementaire Tulsi Gabbard, toujours en course mais n’a aucune chance d’obtenir l’investiture.

« Joe Biden est un ami, je le connais depuis longtemps, mais nos bilans parlent pour nous, nous avons une vision différente et les Américains vont en entendre parler », a ajouté le sénateur du Vermont, évoquant notamment le soutien de Joe Biden à la guerre en Irak.

Arabie saoudite: trois princes arrêtés pour « complot » contre le prince héritier

Les autorités saoudiennes ont arrêté trois prince, dont le frère et le neveu du roi Salmane, accusés d’avoir comploté pour renverser le puissant prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto du pays, ont indiqué samedi trois sources à l’AFP.

Ces arrestations, qui illustrent le renforcement de l’emprise sur le pouvoir du prince héritier en balayant ses derniers potentiels opposants, interviennent dans un contexte sensible pour ce pays ultradépendant du pétrole, confronté à la chute des prix de l’or noir et obligé récemment de limiter l’accès aux lieux saints musulmans, sources de revenus importantes du royaume, en raison du nouveau coronavirus.

La garde royale a arrêté vendredi le prince Ahmed ben Abdelaziz al-Saoud, frère du roi, ainsi que le neveu du monarque, le prince Mohammed ben Nayef, accusés d’avoir préparé un coup d’Etat pour évincer le prince héritier, ont indiqué un responsable arabe et un responsable occidental à l’AFP.

Le frère cadet du prince Nayef, Nawaf ben Nayef, a lui aussi été appréhendé, ont ajouté ces sources sous couvert de l’anonymat.

Selon le responsable occidental, qui affirme citer des sources au sein du gouvernement saoudien, des militaires et des responsables du ministère de l’Intérieur accusés de les soutenir ont aussi été arrêtés.

« Avec cette purge, aucun rival ne reste pour empêcher le prince héritier d’accéder au trône », a-t-il ajouté.

Ces arrestations ont soulevé des questions quant à la santé du roi Salmane, âgé de 84 ans, et sur la possibilité que Mohammed ben Salmane lui succède bientôt, mais selon les déclarations à l’AFP d’une autre source proche des dirigeants saoudiens, « le roi est en bonne santé et va bien ».

Le prince héritier est « aux commandes » et la purge a été menée « après l’accumulation de comportements négatifs des deux princes », a indiqué cette source sans donner plus de détails.

Le Wall Street Journal, quotidien américain qui a le premier fait état de ces arrestations, avait indiqué que les princes Ahmed et Nayef — autrefois prétendants au trône — pourraient encourir la peine de mort ou la perpétuité.

Le lieu dans lequel ils sont détenus reste inconnu.

Ces dernières années, le prince héritier a consolidé son emprise sur le pouvoir en emprisonnant d’éminents religieux et militants mais aussi des princes et d’influents hommes d’affaires.

Considéré comme dirigeant de facto du pays puisqu’il contrôle les principaux leviers du gouvernement, de la défense à l’économie, Mohammed ben Salmane est aussi connu pour sa volonté de piétiner toute trace de dissidence interne avant d’accéder formellement au trône.

Son image de réformateur a été grandement ternie par le meurtre du journaliste saoudien, critique du pouvoir, Jamal Khashoggi au sein du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul en octobre 2018 qui a entraîné un torrent de critiques à l’international.

Coronavirus: les derniers développements dans le monde

Nouveaux bilans et faits marquants : voici les derniers développements liés à la propagation du coronavirus dans le monde.

– Plus de 3.550 morts –

Dans le monde, 104.901 cas d’infection recensés dans 95 pays et territoires, causant la mort de 3.556 personnes, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles samedi à 17h00 GMT.

Les pays les plus touchés après la Chine sont la Corée du Sud (6.767 cas, 44 décès), l’Italie (5.883 cas, 233 décès), l’Iran (5.823 cas, 145 décès), l’Allemagne (785 cas).

La Colombie, le Costa Rica et les Maldives, annoncent le diagnostic de premiers cas sur leur sol.

La Chine dénombre 80.651 cas, dont 3.070 décès. 99 nouvelles contaminations et 28 nouveaux décès.

– Croisiéristes positifs –

Le coronavirus est détecté sur 21 personnes sur 46 testées à bord d’un navire de croisière maintenu au large de la Californie, le Grand Princess, qui compte 3.533 passagers et membres d’équipage.

– Ecoles et frontières fermées –

Les crèches et établissements scolaires seront fermés à partir de lundi et pour 15 jours dans deux départements français, l’Oise (nord de Paris) et le Haut-Rhin (frontière allemande), où des foyers infectieux prospèrent.

La Russie ferme ses frontières aux voyageurs étrangers en provenance d’Iran.

– Renforts en Italie –

L’Italie décide de recruter 20.000 renforts pour ses hôpitaux, tout en étudiant la création de nouvelles zones de quarantaine.

– Prière du pape par vidéo –

Le pape François prononcera dimanche depuis sa bibliothèque sa traditionnelle prière de l’Angélus, qui sera retransmise en direct par vidéo, et non depuis sa fenêtre surplombant la place Saint-Pierre au Vatican.

– Effondrement d’un lieu de quarantaine –

Une trentaine de personnes sont bloquées sous les décombres après l’effondrement d’un hôtel réquisitionné comme lieu de quarantaine contre le coronavirus dans l’est de la Chine.

– Les exportations dégringolent –

Les exportations chinoises ont plongé de 17,2% sur un an en janvier-février.

Les indices boursiers, cours du pétrole et taux sur la dette des Etats ont de nouveau chuté vendredi.

– Annulations –

Le grand festival culturel South by Southwest, qui devait se tenir mi-mars à Austin au Texas est annulé.

Le match Ecosse-France prévu à Glasgow pour le tournoi féminin des Six nations est reporté après qu’une joueuse écossaise eut contracté le coronavirus.

Le marathon de Barcelone prévu le 15 mars se tiendra finalement 25 octobre.

La Hongrie annule la célébration de la fête nationale le 15 mars.

En France, le préfet de police de Paris interdit le Mondial du tatouage prévu du 13 au 15 mars. Plusieurs événements sportifs sont reportés ce week-end.

Mais, en Arabie saoudite, Ryad rouvre l’esplanade entourant la Kaaba, lieu le plus saint de l’islam. Le petit pèlerinage (la Omra) reste suspendu.

– Casques bleus –

L’ONU demande à neuf pays, dont la Chine, la Corée du Sud et la France, de différer de trois mois leurs rotations de Casques bleus dans le monde.