Sénégal : levée des restrictions d’entrée pour les ressortissants de l’UE

Les citoyens des États membres de l’Union européenne peuvent désormais voyager à destination du Sénégal sans conditions particulières, avec toutefois, l’exigence d’un test PCR négatif de moins de 05 jours.Cette nouvelle disposition abroge et remplace la circulaire no 1215 MTTA/SG du 14 juillet 2020. Celle-ci exigeait des voyageurs européens, de se faire délivrer, par la représentation diplomatique sénégalaise au niveau du pays de départ, une Autorisation spéciale d’embarquer (ASE) ou de justifier d’un motif impérieux pour se rendre au Sénégal.

Après une troisième vague plus virulente que les deux premières, le Sénégal enregistre ces derniers jours une tendance baissière continue, au vu de la situation actuelle de la pandémie de Covid-19.

Le protocole sanitaire en vigueur exige cependant le respect strict des gestes barrières, notamment le port du masque, le lavage des mains et le respect de la distanciation sociale dans les lieux publics.

Kenya: la Bad exclut Rockey Africa Limited de ses marchés

L’entreprise kenyane et ses filiales se sont livrées, selon la Banque africaine de développement (Bad), à des pratiques frauduleuses dans plusieurs appels d’offres dans le cadre du Projet de soutien à l’amélioration de la qualité et de la pertinence dans l’enseignement supérieur, la science et la technologie.Les exclusions ont pris effet le 5 août 2021 et dureront 24 mois, a fait savoir l’institution financière régionale dans un communiqué parvenu ce mardi à APA.

Durant la période, Rockey Africa Limited, ses filiales et son PDG,  Robert Kamau Wachira ne seront pas éligibles à participer à des projets financés par le Groupe de la Banque africaine de développement, précise le document.

Par ailleurs, poursuit ce dernier, ces exclusions peuvent faire l’objet d’une application croisée de la part d’autres banques multilatérales de développement, notamment la Banque asiatique de développement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, la Banque interaméricaine de développement et le Groupe de la Banque mondiale. Cela, en vertu de l’Accord pour l’exécution mutuelle des décisions d’exclusion.

En outre, souligne la note, à l’expiration de la période d’exclusion de 18 mois, Rockey Africa Limited et ses filiales ne seront autorisées à participer à des appels d’offres de projets financés par le Groupe de la Bad qu’après avoir mis en œuvre des programmes de conformité à l’intégrité conformes aux directives de la Banque.

De même, Robert Kamau Wachira ne pourra être à nouveau éligible qu’à la condition d’avoir suivi une formation accréditée en intégrité des affaires, à l’expiration de sa période d’exclusion de 24 mois.

Le Projet de soutien à l’amélioration de la qualité et de la pertinence dans l’enseignement supérieur, la science et la technologie a pour objectif d’augmenter le nombre d’ingénieurs qualifiés et compétents conformément aux priorités du plan de développement « Kenya Vision 2030 » pour la science, la technologie et l’innovation.

Il est cofinancé par le Fonds africain de développement, le guichet de prêts à taux concessionnels du Groupe de la Banque africaine de développement, et le gouvernement du Kenya.

Covid-19: huit millions de Sud-Africains entièrement vaccinés

L’Afrisue du Sud a atteint ce taux de personnes vaccinées suite aux 154.199 vaccins administrés hier lundi, selon le ministère de la Santé.Ces chiffres signifient que ce pays d’Afrique australe a dépassé la barre des 16 millions de doses de Covid-19 administrées depuis le début du programme de vaccination en février 2021 avec le vaccin à dose unique de Johnson & Johnson et celui à deux doses de Pfizer. 

L’Institut national des maladies transmissibles (NICD) a signalé 1.504 nouveaux cas de Covid-19 et 42 décès dus à la maladie au cours des dernières 24 heures. Cette évolution porte le total cumulé des cas de Covid-19 à 2.884.134 et à 86.216 décès, a indiqué le NICD. 

« La flambée actuelle des infections au Covid-19 semble montrer des signes d’une tendance baissière durable », a poursuivi l’institut de santé publique. 

Les données montrent que 112 patients ont été admis à l’hôpital hier lundi, ce qui porte à 8.474 le nombre de personnes prises en charge actuellement dans les établissements de santé du pays.

Burkina : vers une hausse du Produit Intérieur Brut

La Banque africaine de développement (Bad) prévoit, pour les deux prochaines années, un rebond de l’activité économique au Burkina malgré la crise de la Covid-19.Les perspectives s’annoncent bonnes pour le pays des Hommes intègres, d’après la note de diagnostic-pays publiée le 13 septembre dernier par la Bad. Le Produit Intérieur Brut (PIB) devrait passer à 5,1 % en 2021-2022 et à 5,2 % en 2022-2023.  

Toutefois, ces performances devront être soutenues par une transformation structurelle de l’économie burkinabè à travers une amélioration de la productivité dans les secteurs où le pays dispose de potentiels productifs importants, a précisé l’institution financière dans un communiqué reçu mardi à APA.

En effet, l’utilisation des techniques de culture modernes est « indispensable » pour passer d’une agriculture extensive à une agriculture intensive à forte productivité. La mécanisation du secteur agricole permettra non seulement d’améliorer les rendements mais également de mettre en place des unités de transformation des matières premières afin d’accroître la valeur ajoutée localement, a-t-elle assuré.

Compte tenu de l’important potentiel en cheptel, la modernisation des techniques de conservation et la fabrication de dérivés à base de viande (conserves alimentaires, aliments pour les canidés, etc.) peuvent contribuer ainsi à la transformation productive du pays, a poursuivi la Bad.

En outre, elle préconise d’améliorer la contribution du secteur industriel (principalement de l’industrie manufacturière) au PIB du Burkina. Celle-ci pourrait se traduire par la création de faitières regroupant l’ensemble des acteurs de l’artisanat visant à encourager la formalisation des unités de production artisanale et la protection des œuvres artisanales.

D’autres réformes majeures sont également suggérées dans l’agriculture afin d’atténuer la vulnérabilité du secteur au changement climatique, sa faible productivité, l’accès limité des producteurs, notamment des productrices aux ressources (foncier, intrants, crédit agricole, etc.) et le faible accès des produits agricoles aux marchés.

La note de diagnostic-pays de la Banque insiste, en outre, sur la « nécessité d’une agriculture plus intensive, à fort rendement et non soumise aux aléas climatiques », d’autant plus que le Burkina est un pays sahélien et que l’accès à l’eau dans les zones arides est une contrainte majeure. Il faudrait ainsi développer des mécanismes de maîtrise de l’eau par « l’irrigation et la mise à l’échelle du modèle +Agriculture innovante pour la résilience+ » pour réduire la vulnérabilité climatique.

Le rapport invite le gouvernement burkinabè à renforcer l’intégration régionale dans le but de garantir une économie dynamique et créer des marchés plus vastes pour les industries nationales. Cela devra passer par « une réforme de l’administration des douanes et des procédures douanières ».

Dans le secteur sanitaire, la Bad appelle à améliorer l’offre de soins « aussi bien d’un point de vue quantitatif que qualitatif afin de renforcer le capital humain ». Enfin, l’institution financière considère que l’amélioration de l’accès de tous à l’éducation et à une formation de qualité est « une nécessité ».

Elle préconise la poursuite des chantiers de construction définis dans le cadre du Programme national de développement, et un renforcement des programmes de scolarisation et de formation des jeunes et des femmes.

Sénégal : réflexion sur changement climatique et agriculture

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le gouvernement sénégalais ont entamé, ce mardi à Dakar, une réflexion sur la stratégie de mise en œuvre de la Contribution Déterminée au niveau National (CDN) pour les secteurs de l’agriculture et de l’élevage.Lors de la 21ème Conférence des Parties (CdP21) à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), en décembre 2015, 196 Pays ont adopté un accord universel et juridiquement contraignant sur le climat (l’Accord de Paris), avec comme objectif commun de limiter l’augmentation de la température en dessous de 2°C afin de contenir le réchauffement à 1,5°C.

Ainsi, les pays ont pris des engagements dans le cadre de leurs contributions déterminées au niveau national (CDN) en vertu de l’Accord de Paris. Les CDN présentent l’approche adoptée par chaque pays pour réduire les émissions et s’adapter aux effets des changements climatiques. Ces pays devront soumettre, tous les cinq ans, des CDN mises à jour et plus ambitieuses.

La Contribution Déterminée au niveau National (CDN) du Sénégal s’inscrit dans le cadre de la vision prospective, du Plan Sénégal Émergent (PSE), de sa stratégie et des plans de développement ainsi que des programmes sectoriels de gestion durable de ses ressources naturelles et environnementales.

La CDN du Sénégal met l’accent, entre autres, sur l’agriculture, l’élevage et la pêche comme étant parmi les secteurs les plus vulnérables aux effets des changements climatiques. Ces trois secteurs restent en effet très dépendants des ressources naturelles (sols, eaux, biodiversité) qui sont très fortement exposés et sensibles aux aléas climatiques.

« L’élaboration d’un Plan de mise en œuvre de la CDN agriculture-élevage et d’une stratégie de financement des projets et programmes pertinents y afférents, qui adressent à la fois les problématiques d’atténuation et d’adaptation au changement climatique vient à son heure », a dit Boubacar Dramé, Conseiller technique du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural.

Il ouvrait un atelier organisé dans le cadre du projet « Sécurité alimentaire : une agriculture adaptée (SAGA) » financé par le ministère des Relations internationales et de la Francophonie (MRIF) du gouvernement du Québec à hauteur de 6,3 millions de dollars canadiens et mis en œuvre au Sénégal et en Haïti.

Dans son discours reçu à APA, M. Dramé a expliqué que « ce projet basé sur les spécificités de nos zones agro écologiques » propose des solutions concrètes pour faire face aux défis liés au financement (conditionnel et inconditionnel de la CDN), et au renforcement des capacités des acteurs.

De son côté, Makhfousse Sarr, Chargé des programmes de la FAO au Sénégal, l’élaboration du plan de mise en œuvre de la CDN agriculture-élevage a permis de passer en revue les options d’adaptation et d’atténuation de la CDN ; de proposer une répartition réaliste des superficies à réaliser pour chaque option sur la base des caractéristiques agroécologiques et de la situation de la dégradation des terres dans les zones agroécologiques du pays…

« En effet, 90% des pays parties prenantes à la Convention Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques ont pris la décision d’inscrire les secteurs agro-sylvo-pastoraux et halieutiques comme une priorité dans leurs Contributions Déterminées au niveau National (CDN) en vertu de l’Accord de Paris en 2015. Cette action réaffirme l’importance de l’agriculture et de la sécurité alimentaire dans le programme de lutte contre le changement climatique », a indiqué Makhfousse Sarr.

Namibie : marche contre l’offre allemande pour le génocide

La manifestation s’est déroulée, ce mardi dans la capitale Windhoek, pour dénoncer l’accord conclu entre le gouvernement namibien et l’Allemagne concernant l’indemnisation pour le génocide commis par Berlin dans les années 1900.En mai dernier 2021, l’Allemagne a reconnu pour la première fois avoir commis un génocide à l’encontre des peuples indigènes Herero et Nama de Namibie entre 1904 et 1908.

Elle est parvenue à un accord avec les négociateurs namibiens en proposant un programme financier de 1,1 milliard d’euros sur 30 ans pour l’acquisition de terres, la construction de routes ou l’approvisionnement en eau.

Le pacte a toutefois été critiqué par l’opposition namibienne et un groupe de chefs traditionnels représentant les tribus Herero et Nama de Namibie qui l’ont dénoncé comme étant un « accord bon marché », comparé aux « 75 milliards d’euros de pensions et d’avantages sociaux versés aux Juifs » par le régime nazi depuis 1949 ans, après la fin de la seconde guerre mondiale.

Ce mardi, des membres de divers partis politiques et des autorités traditionnelles ont défilé dans les rues de Windhoek, exigeant que la SWAPO, le parti au pouvoir mette de côté l’accord jusqu’à ce qu’il ait consulté de manière adéquate toutes les parties prenantes.

La manifestation a débuté dans le quartier Herero de la commune de Katutura, puis s’est dirigée vers le quartier central des affaires de la capitale, où les manifestants ont dressé un piquet de grève devant le bâtiment du Parlement et demandé une audience avec son président, Peter Katjavivi.

Parmi les manifestants, figuraient des membres du Landless People’s Movement et du Popular Democratic Movement, deux partis d’opposition qui se sont vivement opposés à l’accord conclu par les deux gouvernements.

Gustavo Santi nommé Directeur général de Bolloré au Brésil

Gustavo Santi sera chargé de piloter la stratégie de Bolloré Logistics dans le pays et d’adapter les services aux besoins du marché local.Il a également pour mission de développer de nouvelles opportunités commerciales au Brésil, rapporte un communiqué de Bolloré Logistics.

Gustavo Santi possède plus de 20 ans d’expérience notamment dans les opérations logistiques, les services de fret aérien et de transport maritime ainsi que dans le service à la clientèle et la gestion de succursales.

« Gustavo possède une véritable expérience dans la création et le déploiement de stratégies commerciales centrées sur la satisfaction des clients. Je suis ravi de l’accueillir au sein de Bolloré Logistics et suis convaincu qu’il permettra à Bolloré Logistics Brésil d’aller de l’avant », a déclaré Hector Midolo, CEO de Bolloré Logistics Amérique latine.

Bolloré Logistics Brésil est présent dans le pays depuis 1975 et son siège est situé à São Paulo. Avec plus de 70 collaborateurs, Bolloré Logistics est également présent sur six autres sites à travers le pays pour répondre aux besoins de ses clients dans des secteurs tels que l’aéronautique & la défense, l’automobile, santé, haute technologie, projets industriels, pétrole et gaz et parfums et cosmétiques.

« C’est un grand honneur pour moi de diriger Bolloré Logistics sur un marché aussi important que le Brésil », a commenté Gustavo Santi, ajoutant : « Je suis impatient de contribuer avec les équipes locales à étendre notre organisation tout en continuant à explorer de nouvelles façons d’innover et d’accompagner nos clients dans leur stratégie de croissance. »

Ethiopie : bond des recettes d’exportation

Entre le 8 juillet, début de la nouvelle année fiscale, et septembre 2021, les exportations ont rapporté 676 millions de dollars américains selon Melaku Alebel, le ministre éthiopien du Commerce et de l’Industrie.L’objectif est dépassé car l’Ethiopie avait tablé sur 643 millions de dollars. Par rapport à la même période de la précédente année fiscale, durant laquelle les exportations avaient généré 581 millions de dollars, on note une augmentation de 16 %.

Avec 74 % des recettes, les produits figurent toujours en tête des exportations éthiopiennes. Le café, les fleurs et le khat constituent 61 % des recettes tirées des exportations de produits agricoles.

L’industrie manufacturière, portée par le textile (5 %), la viande et les produits laitiers (3 %) ainsi que les aliments et les boissons (3 %), représentent 13 % des recettes d’exportation.

Les minéraux ont contribué à hauteur de 11 % aux exportations là où l’or pèse 10 % dans le secteur minier. Au cours de l’exercice fiscal précédent, l’Ethiopie a gagné 3,6 milliards de dollars grâce aux ventes à l’étranger.

76ème Session de l’Assemblée Générale de l’ONU: voici l’intégralité du discours du président Bongo

Le Président Gabonais Ali Bongo Ondimba  a prononcé  ce mardi 21 septembre par visioconférence,  à l’occasion de  la 76ème Session ordinaire de l’ Assemblée Générale de l’ONU à laquelle prennent part tous ses homologues du monde entier, un discours  qui a mis en évidence la paix, les changements climatiques et le développement durable.

 

Ci-dessous l’intégralité du discours du  chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba

Monsieur le Président, Majestés,

Mesdames   et    Messieurs   les    Chefs     d’Etat    et       de Gouvernement,

Mesdames et Messieurs les Ministres et Chefs de délégation,

Mesdames et Messieurs, Monsieur le Président,

Je voudrais, à l’entame de mon propos, vous adresser mes chaleureuses félicitations pour votre brillante élection à la présidence de cette 76ème Session Ordinaire de l’Assemblée Générale. Je me réjouis de l’espoir suscité par votre vision ainsi que de votre parfaite connaissance des enjeux internationaux.

Je voudrais également adresser mes félicitations à votre prédécesseur, M. Volkan BOZKIR, pour le travail remarquable accompli dans un contexte particulièrement difficile.

A vous, Monsieur le Secrétaire Général, je réitère mes vives félicitations pour votre réélection et mon plein soutien à votre action dynamique tout au long de votre premier mandat, ainsi que ma confiance en votre projection dans la

recherche de solutions durables aux multiples menaces et défis qui se posent à notre Organisation.

Monsieur le Président,

Le thème proposé pour le débat général de notre Session:

« Miser sur l’espoir pour renforcer la résilience afin de se relever de la COVID-19, reconstruire durablement, répondre aux besoins de la planète, respecter les droits des personnes et revitaliser l’Organisation des Nations Unies », m’offre l’occasion de partager avec vous notre réflexion sur les grandes problématiques de l’heure.

Comme vous le savez, la crise sanitaire sans précédent générée par la pandémie de la COVID-19, qui demeure prégnante, a complètement déstructuré nos sociétés, nos économies et notre vivre-ensemble.

La mise au point de plusieurs vaccins par une collaboration internationale et les campagnes de vaccination en cours dans de nombreux pays constituent une lueur d’espoir pour l’humanité. La vaccination est le seul moyen réellement efficace pour freiner la propagation du virus.

Monsieur le Président,

La conjugaison de toutes nos forces pour venir à bout de la pandémie à coronavirus est, à mon sens, une opportunité pour nous permettre de surmonter d’autres crises d’envergure qui se posent à l’humanité.

En effet, la COVID-19 a révélé les faiblesses et vulnérabilités de nos économies ainsi que de nos systèmes de santé, nous contraignant aujourd’hui à penser autrement nos modèles de développement afin de les rendre plus résilients.

Certains pays développés entendent déjà relocaliser tout ou partie de leur tissu productif stratégique afin de réduire leur dépendance extérieure.

L’Afrique devrait, également, s’inscrire dans ce changement de paradigme afin de rompre avec les crises qui entravent son développement.

Cela passe aussi par sa capacité à construire des infrastructures de base à même de garantir la sécurité des populations, une tolérance zéro vis-à-vis de la corruption et une gestion efficace des ressources publiques.

Il nous faudrait, par ailleurs, former un capital humain de qualité, investir massivement et en urgence dans les infrastructures de santé et enfin, rompre avec le cercle vicieux de la dépendance aux matières premières brutes.

Nos économies doivent donc s’industrialiser pour créer davantage de richesses en tirant pleinement profit dudit capital humain et de nos ressources naturelles.

A cet effet, une gestion rigoureuse et transparente de la dette et des ressources liées à l’exportation des matières premières est indispensable dans la phase de transition.

Nous devons enfin, plus que jamais, accélérer la transition numérique et mobiliser les ressources internes en renforçant l’inclusivité financière, notamment en faveur des femmes.

Au total, il nous faut, tirer les leçons de cette pandémie et reconstruire nos sociétés de façon plus durable, plus juste et plus inclusive.

J’appelle une fois de plus, les dirigeants du monde à plus de multilatéralisme afin de bâtir ensemble une économie mondiale tenant compte des aspirations des peuples qui souhaiteraient un partage plus équitable des vaccins et des progrès technologiques.

Dans cette phase charnière de jonction des dynamiques, il est fondamental de satisfaire à ces justes exigences de la conscience universelle, y compris une répartition équitable des rentes des technologies ; au risque de voir se sédimenter un ordre international source de fragilités humaines, de défiance entre les nations et d’insécurité globale.

Monsieur le Président,

Une autre problématique qui appelle notre solidarité et qui s’impose à nous aujourd’hui, comme une priorité, est la sécurité climatique de notre planète.

La 26ème Conférence des États Parties à la Convention- Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (Cop 26), qui se tiendra à Glasgow, en Ecosse, en novembre prochain, devrait donc être un moment d’action sans précédent.

Pour rappel, son objectif est de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre et de préserver la biodiversité, tout en favorisant les investissements dans les infrastructures vertes des pays en développement afin de stimuler et décarboner leurs économies.

En effet, les conséquences du dérèglement climatique, notamment la hausse du niveau de la mer, les tremblements de terre, les feux de forêts récurrents, mettent nos sociétés et nos communautés sous pression et doivent nous interpeller sur l’urgence à agir collectivement.

Ces phénomènes interagissent avec les problèmes socio- économiques et politiques dans nos pays, mettant en évidence des risques tels que l’instabilité politique et économique, l’insécurité alimentaire et la migration à grande échelle, entre autres.

Il faudrait désormais que les États et les communautés s’adaptent pour faire face aux défis du changement climatique.

Aussi, sans préjudice de l’atténuation, l’agenda politique international a besoin d’une augmentation significative des ressources consacrées à l’adaptation aux changements climatiques.

Je reste convaincu qu’aucun Gouvernement ne saurait à lui seul assumer l’adaptation aux changements climatiques. Une coopération internationale est donc, à mon sens, indispensable pour soutenir l’action locale, à la fois comme moyen de renforcer la sécurité internationale et d’atteindre les Objectifs de Développement Durable.

Monsieur le Président,

Le lien entre changement climatique et insécurité me parait ainsi évident.

Comme vous le savez, le Gabon a toujours eu un engagement en faveur de la paix et de la sécurité climatique. Cet engagement restera entier tout au long du mandat de mon pays en qualité de Membre non Permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies, pour la période 2022-2023.

En me réjouissant de la confiance de la Communauté internationale, je voudrais ici réitérer ma ferme volonté d’œuvrer sans ménagement, dans la dynamique de faire taire les armes en tous lieux et d’inscrire résolument notre action dans la recherche permanente d’un consensus global, faisant prévaloir la sécurité, la dignité et la prospérité des peuples du monde.

Le Gabon saisira chaque opportunité pour appeler à l’avènement d’un ordre international plus juste, marqué par une réforme du Conseil de Sécurité de l’ONU intégrant aussi bien, une représentation équitable en son sein, qu’une amélioration de ses méthodes de travail, en phase avec la position commune africaine exprimée par le Consensus d’EZULWINI et la Déclaration de Syrte.

Parallèlement à plus de solidarité internationale et à la réforme attendue du Conseil de Sécurité, la revitalisation des travaux de l’Assemblée Générale et de l’ECOSOC, doit également être menée en vue d’impulser une dynamique nouvelle au sein de notre Organisation.

Ces réformes sont indispensables tant elles sont à même d’impacter considérablement la réalisation de plusieurs objectifs de développement durable à l’horizon 2030, y compris la réponse aux aspirations légitimes des peuples africains contenues dans l’Agenda 2063.

Monsieur le Président,

L’espoir de reconstruire durablement nos modèles de gouvernance et de répondre aux besoins de la planète, exige le respect et la concrétisation des engagements souscrits.

Je pense notamment au transfert des technologies « propres

» et à l’amélioration de l’accès des peuples aux énergies renouvelables, afin d’accélérer leur passage à une industrie décarbonée, respectueuse de l’environnement.

La réalisation de ces engagements est cruciale pour soutenir les efforts des pays comme le Gabon, qui a substantiellement mobilisé ses ressources domestiques dans la mise en œuvre des projets d’adaptation aux changements climatiques et de préservation de la biodiversité.

Dans son investissement pour la sécurité climatique, le Gabon séquestre annuellement l’équivalent de 140 mille tonnes de carbone, alors qu’il n’en émet que 35 mille.

Ainsi, fort d’une différence de plus de 100 mille tonnes de carbone chaque année, l’action du Gabon est déterminante pour l’avenir de l’humanité tout entière.

L’inscription du Parc National de l’Ivindo au Patrimoine mondial de l’Humanité après le Parc de la Lopé, affirme la valeur universelle et exceptionnelle de nos aires protégées.

Je voudrais saisir cette occasion pour remercier tous nos partenaires, et nos pays amis, ainsi que tous ceux qui par leurs soutiens multiformes accompagnent nos efforts de conservation et de gestion durable de nos forêts.

Monsieur le Président,

Le Gabon, à l’instar de nombreux pays producteurs de pétrole, a subi de plein fouet, l’impact de la baisse drastique des cours des matières premières. Cette situation a conduit au ralentissement de notre activité économique.

Dans ce contexte, j’ai instruit le Gouvernement de mettre en place le Plan d’Accélération de la Transformation (P.A.T). Ce programme vise à relancer notre économie, en accélérant la transition vers l’après-pétrole, et en mettant l’accent sur les nouveaux moteurs de croissance dont le potentiel peut être accru. Il s’agit notamment des secteurs minier, forestier et agricole.

Par ailleurs, le Gabon renforce ses capacités énergétiques par la finalisation imminente de nouvelles centrales solaires ou hydroélectriques en vue de donner une nouvelle impulsion à son processus d’industrialisation.

Au-delà du développement des infrastructures, l’effet induit de la mise en œuvre de ce plan de relance, est d’assurer l’ajustement budgétaire et la promotion du secteur privé comme leviers de diversification et de transformation de l’économie nationale.

Dans le secteur de l’éducation, le Gouvernement continue de mobiliser d’importantes ressources afin d’optimiser le système éducatif et de le mettre en adéquation avec les exigences et les besoins réels du marché de l’emploi.

Monsieur le Président,

L’inclusion est une autre préoccupation majeure dans

l’orientation politique de mon pays.

C’est toute la portée du programme politique pour l’égalité des chances, que j’ai impulsé en faveur d’un développement plus équitable mettant notamment l’accent sur la revalorisation des femmes et des jeunes, tout en s’assurant que personne ne soit laissé de côté.

Pour ce qui est de la question de la parité, le Gabon est, en Afrique, l’un des pays où les femmes sont les plus présentes et représentées dans la vie publique. Premier Ministre, Président du Sénat, Président de la Cour Constitutionnelle, Maire de Libreville, Gouverneurs, entre autres.

Toutes ces fonctions, parmi les plus prestigieuses de la République, sont occupées, dans mon pays par des femmes, auxquelles je réitère toute ma confiance.

Ma ferme conviction est que, dans un monde globalisé et compétitif, la parité est une question de justice sociale, d’égalité, d’équité et d’efficacité.

En effet, un pays doit être en mesure d’identifier ses talents et ses intelligences, de les coopter et de les promouvoir, sans distinction de genre.

Monsieur le Président,

Le développement ne saurait être durable, sans la paix et la stabilité. Pourtant, la paix continue malheureusement d’être mise à rude épreuve dans plusieurs régions du monde.

Le prix de l’instabilité, sous l’effet du terrorisme ou des groupes armés, est particulièrement lourd pour de nombreux pays africains contraints de consacrer des ressources conséquentes à ces phénomènes entretenus, entre autres, par le commerce illicite des armes légères et de petit calibre et le trafic des espèces sauvages.

Une approche globale et solidaire me parait indispensable dans le combat que nous menons contre ces sources d’instabilité et de fragilité dans plusieurs régions d’Afrique. Nous devons prendre conscience que toute menace contre une nation constitue une menace contre tous.

Monsieur le Président,

Le Gabon demeure résolument engagé au sein des Nations Unies, comme il l’a toujours été, dans la promotion de la stabilité et de la paix sur le plan continental, en Afrique Centrale, singulièrement en République Centrafricaine.

La réforme du secteur de la sécurité devrait être soutenue en Centrafrique, afin de lui permettre de se doter de Forces de Défense et de Sécurité républicaines, disposant de moyens humains, matériels et logistiques appropriés.

L’objectif étant de permettre leur déploiement stratégique sur toute l’étendue du territoire afin de restaurer l’autorité de l’Etat, d’assurer la sécurité des personnes et des biens, de favoriser le retour des personnes déplacées et des réfugiés.

Tout ceci conduira inéluctablement au désengagement progressif des forces étrangères opérant en RCA sur la base des Accords bilatéraux ou multilatéraux.

Il est par ailleurs fondamental de poursuivre l’opérationnalisation des institutions républicaines afin de contribuer significativement à la garantie de non-répétition de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, dans ce pays.

Il convient également de soutenir les efforts des autorités centrafricaines visant le renforcement de la cohésion sociale et le redressement économique du pays afin de conforter les acquis et garantir une sécurité durable.

A cet effet, nous invitons la Communauté internationale et les donateurs à maintenir un soutien financier adéquat en vue d’asseoir la stabilité et de redonner l’espoir au peuple centrafricain.

Monsieur le Président,

La construction d’un monde meilleur restera toujours à géométrie variable aussi longtemps que de nombreux peuples demeureront soumis à des sanctions iniques.

Aussi, voudrais-je réitérer un appel solennel pour la levée totale de l’embargo qui frappe le Gouvernement et le peuple cubains depuis plusieurs décennies.

Pour terminer, il me plait de réaffirmer l’attachement du Gabon au multilatéralisme et à une plus grande solidarité internationale qui demeurent, j’en suis convaincu, nos atouts les plus sûrs pour bâtir une Organisation plus résiliente, et à même de faire face efficacement aux défis et menaces qui se posent à l’humanité.

Je vous remercie.

Le héros du film « Hôtel Rwanda » condamné à 25 ans de prison

Paul Rusesabagina, accusé de terrorisme par la justice rwandaise, a finalement été condamné à la réclusion criminelle.Rusesabagina, 67 ans, est devenu célèbre avec le film Hôtel Rwanda sorti en 2004. Cette production montre comment le directeur de l’hôtel des Mille Collines a sauvé plus de 1200 Tutsi dans son établissement pendant le génocide qui a fait entre 800.000 et un million de morts d’avril à juillet 1994.

Jugé lundi 20 septembre pour appartenance à un groupe ayant revendiqué plusieurs attaques en 2018, ce farouche opposant au président Paul Kagamé a été reconnu coupable même s’il n’a cessé de dénoncer un procès « politique ».

Ils étaient vingt et un prévenus, membres du Front de Libération Nationale (FLN) poursuivis pour terrorisme, à écouter le verdict rendu par la Chambre de la Haute Cour pour les crimes internationaux.

Avant le procès, M. Rusesabagina avait publiquement admis avoir fondé le groupe comme bras armé de son parti politique, le Mouvement rwandais pour le Changement démocratique (MRCD).

Il avait, à plusieurs reprises, exprimé son soutien aux activités du groupe, notamment après les attentats de 2018 qui ont fait neuf morts dans le Sud-Ouest du Rwanda. En revanche, il a rejeté toute implication dans ces crimes.

Par ailleurs, Callixte Nsabimana, commandant et porte-parole du FLN arrêté en 2019, a écopé de la même peine que Paul Rusesabagina. Il a plaidé coupable pour la plupart des accusations portées à son encontre. Avant son arrestation, il avait revendiqué les attaques de 2018 et annoncé des plans pour de nouveaux assauts.

Ce mardi, le ministre rwandaise des Affaires étrangères a annulé une réunion prévue avec son homologue belge, Sophie Wilmès, en représailles à ses commentaires sur le verdict infligé à Paul Rusesabagina.

La cheffe de la diplomatie belge a déclaré que le condamné n’avait pas bénéficié d’un « procès équitable et approprié ». Des propos dénoncés par le Rwanda qui les qualifie de méprisants à l’égard de son système judiciaire.

« Les victimes des actes terroristes du FLN, certes moins célèbres, ont tout autant droit à la justice que M. Rusesabagina et ses coaccusés. Pour cette raison, la rencontre bilatérale prévue au niveau ministériel, en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York (Etats-Unis), n’aura plus lieu », a indiqué le ministère rwandais des Affaires étrangères.