Libreville : détention de Brice Laccruche, les collectifs de ses avocats crient à l’humiliation

Accusé de détournement de fonds, et incarcéré à la prison centrale de Libreville, il est placé dans une cellule insalubre où pullulent des insectes et dans l’obscurité la plus totale a dénoncé ses avocats.

Incarcéré à la prison centrale de Libreville, dans la nuit du 13 au 14 décembre 2019, Brice Laccruche Alihanga  a «immédiatement été placé en cellule d’isolement», affirment ses avocats.

Ce type de détention, disent-ils, est ordinairement réservé aux sanctions disciplinaires et de façon extraordinaire, «l’isolement est affecté aux détenus politiques». Or, cet ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo est accusé de détournement de fonds. Ses avocats crient à l’humiliation. «Depuis son admission à la prison centrale de Libreville, il est dans les conditions les plus minables qui soient reconnues à un détenu gabonais», a déclaré Anges Kevin Nzigou, l’un des avocats.

Gabon – Opération Mamba 2 : Me Anges Kevin Nzigou dans le viseur

L’opposant Anges Kevin Nzigou membre de la plateforme Appel à agir et du collectif d’avocats des anciens responsables de l’administration publique et parapublique récemment interpellés dans le cadre de l’opération dite Mamba 2.

Anges Kevin Nzigou a assuré ne pas avoir peur de se faire arrêter, y compris pour ses positions politiques et professionnelles, c’est une nuit plutôt agitée qu’a pourtant passé Anges Kevin Nzigou entre dimanche et lundi.

Me Nzigou dit avoir reçu la visite d’un «commando» visiblement venu l’arrêter sans qu’il ne sache exactement pourquoi. Bien que n’étant pas sûr, il croit savoir qu’il ne s’agissait pas d’agents de la Police judiciaire. «Les gars de la PJ sont habituellement en pick-up blanc, mais ceux-là avaient d’autres véhicules, dont une Hyundai Santa Fe. Je soupçonne le B2», raconte-t-il, précisant que la troupe était composée de «7 personnes au moins».

«Ils savaient dans quelle zone je me trouvais au moment où ils sont venus, mais ils ne savaient pas exactement où j’étais, vu que d’où je m’étais caché après avoir été alerté par un ami. Je pouvais les entendre communiquer avec leurs collègues pour avoir plus de précision. N’ayant pas pu me mettre la main dessus, ils sont repartis. Mais s’ils m’avaient trouvé, je pense qu’ils m’auraient enlevé. Et la suite, on ne la connait que trop bien, avec les détentions arbitraires qui ont cours dans notre pays, surtout depuis quelque temps», relate Anges Kevin Nzigou.

Rappelons tout de même que , Me Anges Kevin Nzigou,  exige depuis des mois une expertise médicale visant à déterminer les capacités physiques et cognitives d’Ali Bongo.