Gabon : Brice Oligui Nguema, le puissant qui va assurer la transition

Après la chute d’Ali Bongo, les militaires qui ont récupéré la transition ont désigné, le patron de la Garde républicaine, général Brice Oligui Nguema, pour conduire le pays.

 

C’est la première fois depuis près de 55 ans qu’une personne autre, que les ‘’Bongos’’, s’assied sur le fauteuil présidentiel. Même si c’est de façon provisoire ! « Les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés. » un groupe de militaires.

Le  groupe réuni en un « Comité pour la transition et la restauration des institutions » (CTRI),  a pris le contrôle du pays dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 août 2023. Suite à la publication des résultats de la présidentielle du 26 août qui donne Ali Bongo, vainqueur.

Ladite équipe est pilotée par le patron de la garde républicaine,  général Brice Oligui Nguema. Un fils d’officier de l’armée qui a officié auprès de Bongo père et fils.

La décision des militaires de récupérer le pouvoir est motivé, disent-ils par : « une grave crise institutionnelle, politique, économique et sociale. » Ils admettent que, l’organisation des échéances électorales, dites élections générales du 26 août 2023, n’a pas rempli les conditions d’un scrutin transparent, crédible et inclusif tant espéré par les Gabonaises et les Gabonais. Ils l’ont fait juste après la proclamation des résultats de la présidentielle qui donne Ali Bongo vainqueur avec, 64,27%.

Brice Oligui Nguema, nouvel homme fort du Gabon et leader du Comité pour la transition et la restauration des institutions, est un officier supérieur formé à l’académie royale militaire de Meknès au Maroc. il a été copté pour faire partir des aides de camp  de l’ancien président Ali Bongo, jusqu’à sa disparition en juin 2009.

Dès la prise de pouvoir par Ali Bongo, ce puissant de l’armée camerounaise a été envoyé en diplomatie pendant une dizaine d’années. Ainsi, il est attaché militaire à l’ambassade du Gabon au Maroc puis au Sénégal, d’après des sources de Mondafrique.

« Un an après l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) d’Ali Bongo survenu à Ryad en Arabie Saoudite en octobre 2018, le colonel Brice Clothaire Oligui Nguema est rappelé au Gabon où il remplace un autre colonel – Frédéric Bongo – à la tête du service de renseignement de la Garde Républicaine : la Direction Générale des Services Spéciaux (DGSS). », reprend la même source.

Six mois après il est promu à la tête de la Garde Républicaine où il remplace le général Grégoire Kouna. À la tête de la « G.R. », il impulse des réformes dont la plus marquante est la Section des Interventions Spéciales (S.I.S – une unité spéciale placée sous l’autorité directe d’Ali Bongo, ndlr.) qu’il fait passer d’une trentaine à plus de 300 éléments (avec près de 100 tireurs de précision !).

Gabon-présidentielle 2023 : Ali Bongo déclaré vainqueur, des militaires annoncent la fin du régime

Le mercredi 29 août, le Centre gabonais des élections a déclaré le président sortant Ali Bongo Ondimba vainqueur de l’élection présidentielle du samedi 26 août 2023.

 

Ce matin, un groupe de militaires annonce l’annulation des résultats et la dissolution des institutions. Coup d’Etat en cours au Gabon ! Voilà qui se lit et qui se raconte depuis les premières heures de cette matinée du 30 août 2023. Une dizaine de militaires a fait irruption très tôt à la télévision Gabon 24, logée au sein de la présidence de la République, avant de délivrer un message au peuple gabonais et à la communauté internationale.

Dans ce discours, les hommes en tenue annoncent l’annulation des résultats du scrutin du week-end dernier, donnant Ali Bongo Ondimba vainqueur avec 64,27% des suffrages valablement exprimés. Soit 293.919 voix, pour un taux de participation de 56,65%. Son suivant immédiat, Albert Ondo Ossa n’a obtenu que 30,77% des suffrages, selon les données publiées par le président du Centre gabonais des élections, Michel Stéphane Bonda.

Quelques heures après la publication de ces résultats, les militaires s’emparent du pouvoir en dissolvant l’ordre constitutionnel, non sans donner leurs motivations. Voici l’intégralité de la déclaration faite par l’un des militaires :

« Notre beau pays, le Gabon, a toujours été un havre de paix.

Aujourd’hui, ce pays traverse une grave crise institutionnelle, politique, économique et sociale.

Aussi, force est d’admettre que l’organisation des échéances électorales, dites élections générales du 26 août 2023, n’a pas rempli les conditions d’un scrutin transparent, crédible et inclusif tant espéré par les Gabonaises et les Gabonais.

A cela s’ajoute une gouvernance irresponsable, imprévisible, qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale, risquant de conduire le pays au chaos.

Ce jour, 30 août 2023, nous, forces de défense et de sécurité, réunies au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), au nom du peuple gabonais et garant de la protection des institutions, avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place.

A cet effet, les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés.

Les frontières sont fermées jusqu’à nouvel ordre.

Toutes les institutions de la République sont dissoutes, notamment le gouvernement, le Sénat, l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle, le Conseil économique, social et environnemental, le Centre gabonais des élections.

Nous appelons les populations, les communautés des pays frères installées au Gabon ainsi que les Gabonais de la diaspora au calme et à la sérénité.

Nous réaffirmons notre attachement au respect des engagements du Gabon vis-à-vis de la communauté nationale et internationale.

Peuple gabonais, c’est enfin notre essor vers la félicité.

Que dieu et les mânes de nos ancêtres bénissent le Gabon.

Honneur et fidélité à la patrie.

Je vous remercie. »

Gabon : élection présidentielle, les candidats valident les « bons à tirer » des bulletins de vote

Ce lundi 7 août 2023, les candidats retenus pour l’élection présidentielle du 26 août 2023, procède à la vérification et la validation « bon à tirer » des bulletins de vote.

 

Le 26 août prochain, les populations se rendront aux urnes pour élire le prochain président de la république. 846 822 sont attendus aux urnes. Le Centre gabonais des élections (CGE) a annoncé ce 24 juillet avoir validé 19 dossiers de candidatures, dont celui du président actuel Ali Bongo, candidat à sa succession.

Les premières étapes franchies, un autre pallier a débuté ce 7 août, celui de la vérification du « bon à tirer » des différents bulletins de vote.

Les candidats ont répondu à l’appel émis par le président du Centre gabonais des élections (CGE), Michel Stephane Bonda. Invitant : « tous les candidats à l’élection présidentielle du 26 août 2023, ou leurs représentants à se présenter à son siège à la cité de la démocratie sous 48 heures, à compter de ce lundi 7 août 2023, afin de procéder à la validation de leurs « bons à tirer.»

Ce jour, sur ses plateformes numériques, le centre assure les candidats ont répondu à l’appel.  L’opération est prévue pour 48 heures.

Législatives et présidentielle 2023 : le CGE adopte le bulletin unique

Le Centre Gabonais des élections a validé lors de son assemblée plénière tenue le 31 juillet 2023, l’utilisation  d’un bulletin unique pour les élections législatives et l’élection présidentielle du 26 août 2023.

 

Comme l’a souhaité les membres des partis de l’opposition, les candidats pour les élections législatives et l’élection présidentielle auront un bulletin unique. C’est-à-dire un bulletin combinant les deux scrutins uninominaux. En effet, le bulletin de vote unique sera une feuille de papier où vont figurer à la fois le candidat à la présidentielle d’un parti politique ainsi que,  celui des législatives de la circonscription concernée du même parti.  Et dans le cas où le parti politique n’a pas un candidat à la présidentielle, il n’y aura que son candidat pour les législatives dans ladite circonscription sur le bulletin.

Au cours de l’Assemblée générale, le président du CGE, Michel Stéphane Bonda, a expliqué que «La modalité d’adopter un bulletin unique pour les deux types d’élections aux scrutins uninominaux et par parti politique pour voter le président de la République et les députés à l’Assemblée nationale le 26 août 2023, pour inhabituelle qu’elle puisse paraître, va s’établir comme une réelle opportunité pour les électeurs au travers de l’acquisition d’un nouvel outil de facilitation du système électoral». Espère Michel Stéphane Bonda qui  est convaincu que cette option «va prévenir toutes les lacunes et aspérités susceptibles de contrarier la bonne administration des élections générales de 2023».

Rappelons que cette nouvelle mesure présente de nombreux avantages notamment : la réduction non seulement du taux d’abstention et des votes nuls du fait de mauvaises manipulations, mais aussi une économie financière dans la mesure où il y aura moins de bulletins à imprimer et une logistique moins importante pour les acheminer. On note également une simplification du vote qui devrait entrainer un gain de temps dans le processus de vote.

Gabon-transparence électorale : la société civile dépose son mémorandum

Jeudi le 7 juillet 2022, une délégation de la société civile s’est rendue à la cour constitutionnelle afin de déposer leur mémorandum pour le compte des prochaines échéances électorales.

 

 

C’est dans le but d’aboutir à des élections transparentes que Georges Bruno Ngoussi a déposé son mémorandum qui vise à apporter des ajustements pouvant être intégrés dans le Code électoral en vue de son amélioration. Ce mémorandum comprend 11 points, fait ressortir les différentes  irrégularités que comporte le système électoral au Gabon.

Le mémorandum, propose plusieurs éléments parmi lesquels l’implication de la Société civile dans le processus électoral, depuis le Centre gabonais des élections (CGE) jusqu’au bureau de vote où qu’il se trouve, l’uniformisation du coût de la campagne électorale au même titre que la caution de candidature, l’indépendance des médias publics et biens d’autres éléments.

Rappelons que, plusieurs partis de l’opposition ont également il y a quelques mois déposé leur mémorandum qui comporte également le même objectif que le mémorandum déposé par la société civile jeudi. Notons que l’élection présidentielle aura lieu en 2023.

27 Août 2016-27 Août 2019: 03 ans de contentieux électoral

L’élection présidentielle de 2016 n’a toujours pas fini de faire réagir la classe politique, entre le président Ali Bongo et son opposant Jean Ping qui revendique toujours le pouvoir. La guerre froide subsiste.

Le scrutin à un tour du 27 Août 2016 qui a consacré Ali Bongo comme Président de la République, ne cesse de créé la polémique. Le bloc politique opposant de Jean Ping, revendique encore la victoire à cette élection, en dénonçant une vaste fraude dans la proclamation des résultats de la cour constitutionnelle. Celle-ci, dirigée par Marie Madeleine Mborantsuo, la belle-mère du président Ali Bongo depuis sa création en 1990, a invalidé 42 bureaux de vote de la province de l’Estuaire qui étaient par ailleurs défavorables à Ali Bongo.

A partir du 31 Août 2016, de violentes manifestations ont suivit la proclamation de ces résultats. Des affrontements entre les forces de l’ordre et les populations, faisant des centaines de morts.  La suspension de l’accès à Internet est un événement tout aussi marquant de cette phase sombre de la politique gabonaise. Pourtant la révolte était déjà en cours: Les gabonais de la diaspora la rejoigne et font des manifestations chaque samedi en France, pour lutter contre « le hold up » électoral de leur pays.

Aujourd’hui, le mécontentement perdure dans la population. L’opposant Jean Ping a été interdit de sortir du territoire gabonais, malgré qu’il se dit toujours « prêt a servir le peuple gabonais ». L’opposition continue a crier au scandale, ajouté à cela le récent AVC du président Bongo qui convainc certains du fait que ce dernier n’est pas apte à diriger le pays. A quand la sortie de crise?