Dialogue politique Gabon-UE : Un projet pour renforcer les droits de l’homme au Gabon

Le Gabon et l’Union européenne (UE) ont poursuivi leur Dialogue politique intensifié, le 4 février, à Libreville. Cette rencontre, entrant dans le cadre du suivi des conclusions des précédentes réunions, a abouti à la mise en place d’un Groupe de travail conjoint, suivi de la présentation du Projet d’appui à la promotion et protection des droits de l’homme au Gabon (PAPPH).

Le Dialogue politique entre le Gabon et l’Union européenne (UE) est désormais entré dans sa phase de normalisation. Le 4 février, la délégation de l’UE conduite par l’ambassadrice Rosario Bento Pais a eu une séance de travail avec les membres du gouvernement gabonais participants aux débats présidés par le ministre d’État aux Affaires étrangères, Alain-Claude Bilie-By-Nze. Les deux parties ont franchi un nouveau palier significatif, avec la mise en place d’un Groupe de travail conjoint, suivi de la présentation d’un Projet d’appui à la promotion et protection des droits de l’homme au Gabon (PAPPH).

Ce Projet d’appui à la promotion et protection des droits de l’homme au Gabon est un programme conjoint de l’UE, en partenariat avec le département des Affaires politiques et de la Consolidation de la paix des Nations unies. Il sera mis en œuvre par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), avec la participation du Haut-commissaire aux droits de l’homme du Bureau des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca). Étalé sur 18 mois, il est doté d’un budget d’environ 330 millions de francs CFA.

«Avec mes collègues en charge respectivement de l’Intérieur, de la Défense, de la Communication, des Relations avec les Institutions constitutionnelles et de la Justice, nous avons dit à nos interlocuteurs toute la disponibilité du Gouvernement de la République à travailler à l’amélioration de ces indicateurs dans le domaine des droits humains», a déclaré le ministre des Affaires étrangères.

Ce programme vise à renforcer les capacités techniques et opérationnelles des acteurs étatiques que sont la Commission nationale des droits de l’homme et la direction générale des Droits de l’homme en vue de l’accomplissement de leurs mandats, conformément à la loi et aux standards internationaux. Il envisage aussi de renforcer les capacités de la société civile et des médias dans la lutte contre l’impunité des violations des droits de l’homme, ainsi que le suivi et la documentation des cas de violations des droits de l’homme. Le tout devrait être sous-tendu par la mise en place d’un cadre de coordination et de coopération entre ces acteurs étatiques et non étatiques.

Pour le groupe conduit par Rosario Bento Pais, «le PAPPH contribuera à l’amélioration de la gouvernance au Gabon, examinée sur la base du 16e Objectif de développement durable (ODD 16) qui met l’accent sur la promotion de sociétés pacifiques et inclusives pour le développement durable, l’accès à la justice pour tous et le renforcement des institutions responsables et efficaces à tous les niveaux, dans le respect de l’État de droit et des droits humains».

Le groupe de travail quant à lui est évidemment constitué des membres du gouvernement gabonais et des ambassadeurs de l’UE. Toutefois, le travail se fera de manière ministérielle par les personnes désignées par les chefs de départements concernés avant les réunions conjointes. Des personnes ressources de l’UE pourraient également être mises à contribution.

Relancé le 25 novembre, après trois ans d’interruption, le Dialogue politique intensifié entre le Gabon et l’UE a déjà permis aux deux parties d’évoquer tous les sujets fâcheux et de s’entendre sur l’avenir qui pourrait déboucher sur une réparation pour les victimes de 2016. Une des clés pour assoir une réconciliation durable au Gabon.

Source: gabonreview