Côte d’Ivoire : élaboration de stratégies post Covid-19 du secteur aérien africain

Réunis à Abidjan, du 8 au 9 juin 2022, les acteurs du secteur aérien, notamment des aéroports d’Afrique centrale et de l’Ouest, ont élaboré des stratégies de relance du transport aérien post-Covid-19.Venus de quatorze pays africains et de la France, les participants, ont lors d’un Forum régional sur la relance du transport aérien, identifié les difficultés qui minent le secteur du transport aérien depuis des décennies en général et à l’issue de la Covid-19, en particulier.

Ce rendez-vous a été organisé par l’Union des gestionnaires d’aéroports d’Afrique centrale et de l’Ouest (UGAACO) et la Société de développement et d’exploitation aéroportuaire, aéronautique et météorologique (Sodexam, Côte d’Ivoire).

« Au moment où nous amorçons la reprise de nos activités, il était important de nous concerter pour mener une réflexion prospective pour tirer les enseignements de cette crise et nous projeter vers un futur en intégrant ces enseignements », a dit M. Jean-Louis Moulot, directeur général de la Sodexam.

Il a fait savoir qu’il s’agit de « dynamiser l’industrie de l’aviation civile sur le continent africain ». Les recommandations touchent différentes thématiques et aux enjeux relatifs au secteur du transport aérien.

« Nous sommes très rassurés que cette relance se fera harmonieusement et très vite », a déclaré M. Simon Kaboré, le secrétaire exécutif de l’UGAACO, appelant les Etats africains à mieux accompagner les aéroports.

M. Kaboré a fait observer que « la Covid-19 a pénalisé non seulement les aéroports, mais aussi toute l’industrie du transport aérien et beaucoup d’aéroports sont restés en arrêt pendant longtemps et nous avons sollicité tous les Etats » en vue de leur réouverture.

Dans un rapport, les participants ont recommandé la mise aux normes internationales des aéroports aéroportuaires, la digitalisation des services, la création de centres de formation, l’harmonisation des coûts liés au tests de Covid–19.

Ils ont encouragé la vente en ligne des billets d’avion, la mise en œuvre de la réglementation régionale en matière de transport aérien, la levée des taxes qui entravent le développement du transport aérien et la réduction des tarifs des billets pour favoriser le tourisme local.

Le forum vise, par ailleurs, à intégrer dans les pratiques les innovations technologiques qui permettront l’optimisation de la performance de l’industrie du transport aérien et l’élaboration de cadres juridiques pour rendre compétitives les plateformes aéroportuaires africaines.

Le directeur de cabinet du ministère ivoirien des Transports, Dioman Condé a constaté que le secteur « se remet progressivement des effets difficiles de la Covid-19″, soutenant « nous devons être préparés à affronter les turbulences nouvelles ».

Pour sa part, le ministre burkinabè des Transports, de la sécurité routière et de la mobilité, Mahamoudou Zampaligré a salué les recommandations, le partage des expériences dans l’optique du développement du transport aérien en Afrique face à un « trafic aérien sérieusement éprouvé ».

Les législatives se tiendront à date échue, pour Macky Sall

Les quotidiens sénégalais parvenus vendredi à APA titrent principalement sur les assurances du chef de l’Etat sur la tenue à date échue des élections législatives du 31 juillet 2022 après que l’opposition a menacé, lors d’une manifestation, qu’elles ne se tiendraient pas sans elle.« Il y aura des élections », promet Macky Sall dans Walf Quotidien qui indique que le chef de l’Etat est « droit dans ses bottes ». Malgré les menaces de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) dont la liste nationale est rejetée, « le pays va faire ces élections », renchérit-il dans Le Soleil, L’AS et Vox Populi. « Les menaces sur la non organisation des élections, c’est devant nous », précise-t-il aux journalistes français.

« Le Conseil constitutionnel a décidé, et nous nous sommes soumis. Le Sénégal ne peut pas revenir en arrière. Une liste qui n’est pas paritaire n’est pas recevable, un point un trait. Pourquoi lorsqu’il s’agit de l’opposition, quand il y a une décision défavorable, on veut appeler à la fin du monde ? Il faut éviter de prendre mars 2021 comme une référence absolue », souligne le président sénégalais.

Le Quotidien note une « contre-offensive de Benno » Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir), la coalition du pouvoir, suite aux menaces de YAW. Pour l’ancien Premier ministre Aminata Touré, tête de liste de BBY aux prochaines élections, ces « menaces et insultes sont antirépublicaines et inacceptables ».

Dans Vox Populi, elle dénonce la « posture antirépublicaine, séditieuse, putschiste et rebelle » de Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie. « Lorsqu’une autre décision ne répond pas à leurs désidératas, ils appellent à brûler le pays », s’indigne-t-elle de nouveau. Toutefois, les leaders de YAW ont apporté une « réplique sèche », selon L’Observateur, soutenant « qu’il n’y aura pas d’élections sans leur liste nationale ».

En outre, avec les médias français, le président Macky Sall a évoqué d’autres sujets comme sa rencontre avec son homologue russe Poutine et les crises malienne et guinéenne. « Si les céréales locales ne sont pas produites, on sera dans une situation de famine très sérieuse », alerte-t-il dans des propos repris par EnQuête.

Macky Sall précise en outre qu’il n’a « jamais été invité à Kiev » alors qu’il a été reçu à Sotchi, en Russie, par Poutine. Le président sénégalais, non moins président en exercice de l’Union africaine (UA), lui a fait comprendre que la guerre russo-ukrainienne produisait des tensions sur l’approvisionnement de certaines céréales comme le blé dans le monde, particulièrement en Afrique.

Côte d’Ivoire : vers la mobilisation de capitaux pour le Plan National de Développement

Le gouvernement ivoirien organise, le 15 juin prochain à Abidjan, un Groupe consultatif pour obtenir 9336,6 milliards F CFA.Le Plan National de Développement (PND), sur la période 2021-2025, est censé accélérer la transformation de la Côte d’Ivoire. À cet effet, un Groupe consultatif va se tenir afin d’attirer des ressources externes en complément aux efforts nationaux.

En prélude à la tenue de cet évènement, le 2e du genre après 2016, Kaba Nialé, ministre du Plan, a fait face à la presse ce jeudi pour déclarer que « l’objectif est de mobiliser 9335,6 milliards F CFA ». Il est programmé une table ronde des bailleurs, des panels et des séances de B to B dans le but de présenter les opportunités d’affaires en Côte d’Ivoire.

Au total, le président Alassane Ouattara table, entre 2021 et 2025, sur 59.000 milliards F CFA dont 74 % d’investissements privés et 26 % d’investissement publics. La Banque Mondiale se tient aux cotés de la Côte d’Ivoire pour la réussite du Groupe consultatif. Coralie Gevers, sa Directrice des opérations dans le pays, a salué les intentions des autorités locales consistant à maintenir une forte croissance économique.

Tirant les leçons du PND précédent, Coralie Gevers a souligné l’importance d’avoir un dialogue structuré et régulier pour la mise en oeuvre des priorités sectorielles via un mécanisme de gouvernance efficace.

En outre, elle a jugé essentiel de se focaliser sur les résultats et d’améliorer la participation des différentes catégories d’acteurs, surtout le secteur privé, les élus locaux et la société civile, pour une mise en œuvre efficace du plan.

La Banque mondiale a sorti, il y a quelques jours, un rapport dans lequel elle a indiqué que « l’économie ivoirienne est robuste » et les investissements présentés dans le PND devraient permettre de garder le cap.

L’institution financière prévoit une croissance de 5,7 % en 2022 pour la Côte d’Ivoire. Sur la période 2022-2025, le gouvernement a légèrement revu à la baisse ses prévisions, avec un taux de 7,2 % plutôt que 7,65 %, en raison de la conjoncture économique mondiale.

Crise malienne : un compromis est encore possible (Macky Sall)

Une issue favorable au bras de fer opposant Bamako à la Cédéao est toujours envisageable selon le président en exercice de l’Union Africaine (UA).Le divorce n’est pas consommé entre le Mali et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Dans un entretien accordé ce jeudi à RFI et France 24, Macky Sall a affirmé que ce différend peut bel et bien connaître un dénouement heureux.

« Nous avons demandé au médiateur de mettre à profit ce mois-ci pour remplir la feuille de route qui nous permettra d’avoir les différents engagements et les échéances. Le 3 juillet prochain, nous pourrons valablement délibérer sur la levée ou pas des sanctions. Un compromis est encore possible », a expliqué le chef de l’Etat sénégalais.

Poursuivant, il a estimé que c’est « maladroit » de la part de la junte malienne de publier le décret fixant la transition à deux ans à partir de mars 2022 juste après le Sommet d’Accra, au Ghana. Toutefois, le président en exercice de l’Union Africaine (UA) a renseigné que ce calendrier était « le produit d’un accord » entre Bamako et le médiateur de la Cédéao, Goodluck Jonathan.

« Nous verrons d’ici juillet si les conditions sont réunies pour que la Cédéao lève les sanctions qui impactent difficilement les populations maliennes », a indiqué le successeur de Félix Tshisekedi.

Abordant le cas de la Guinée, Macky Sall a fait savoir « qu’aucun de nos pays n’a intérêt à s’éloigner de son voisinage immédiat et de sa communauté ». Face à la défiance des juntes à l’égard de la Cédéao, le président sénégalais a pointé du doigt le soutien des militaires par des pays disposant du droit de veto au Conseil de sécurité des Nations Unies.

C’est pourquoi, a-t-il analysé, ces juntes refusent de faire ce que la Cédéao leur dicte. Partant de là, Macky Sall a considéré qu’il est temps de revoir le fonctionnement de la gouvernance mondiale. Car, pour lui, « nous ne pouvons pas apporter des réponses concrètes aux situations de nos pays » avec la composition actuelle du Conseil de sécurité.

Relance du transport aérien : l’Afrique Centrale et de l’Ouest en sommet à Abidjan

Les gestionnaires d’aéroports de ces deux régions se réunissent depuis hier mercredi dans la capitale économique ivoirienne.Réfléchir au développement de leviers stratégiques pour relancer le transport aérien et assurer sa résilience en cas de survenue d’une nouvelle crise majeure comme celle causée par la Covid-19, c’est l’objectif du forum de l’Union des gestionnaires des aéroports de l’Afrique Centrale et de l’Ouest (Ugaaco) qui se tient jusqu’au 10 juin sur les bords de la lagune Ébrié.

Les participants, venus de 15 pays, partageront leurs expériences à travers des panels et ateliers de haut niveau. Le nouveau coronavirus a affecté les activités du secteur aérien sur le continent. Plusieurs États d’Afrique subsaharienne avaient fermé leurs espaces aériens  avant de les rouvrir à la faveur de la chute des infections.

« Dès l’apparition du premier cas en Côte d’Ivoire, en mars 2020, nous avons vu les premières compagnies aériennes réduire progressivement leurs vols », a rappelé Jean-Louis Moulot, Directeur Général de la Société d’exploitation et de développement aéroportuaire, aéronautique et météorologue (Sodexam) organisatrice de l’évènement.

Cette situation, a expliqué M. Moulot, a obligé les acteurs du secteur aérien à proposer une partie de leurs services tout en assumant des charges incompressibles. Toutefois, a-t-il souligné, l’Etat a agi pour limiter la casse.

La Côte d’Ivoire a été résiliente face à la crise parce que d’importants investissements ont été réalisés au lendemain de la crise postélectorale de 2010-2011. Cela a permis de « remettre en service notamment nos infrastructures aéroportuaires domestiques afin de faire de la Côte d’Ivoire un pôle aéronautique et aéroportuaire de référence », a soutenu Jean-Louis Moulot.

Cédéao : l’indécision n’est pas synonyme de scission (expert)

Un consensus aurait pu être trouvé par les dirigeants ouest-africains réunis en sommet le 4 juin dernier à Accra, au Ghana, d’après Gilles Yabi, fondateur et directeur exécutif du think tank Wathi, interrogé par APA.Faute de consensus, les chefs d’Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont renvoyé au 3 juillet leurs décisions sur les juntes. Comment analysez-vous cela ?

Il faudrait peut-être leur demander l’explication de cette non-décision. Je note cependant que cela n’améliore pas l’image très dégradée de l’organisation régionale au sein des opinions publiques ouest-africaines.

Comme un sommet a été annoncé, nous nous attendions donc à ce que des décisions soient prises, en particulier la levée des sanctions infligées au Mali. C’est regrettable qu’il n’y ait pas eu un travail technique et diplomatique qui aurait permis d’avoir un consensus avant la rencontre des présidents.

Les diplomates, ayant l’expérience de ce type de réunions, expliquent qu’il y a généralement un travail préalable qui permet de faire en sorte que les chefs d’Etats viennent simplement valider des orientations ou décisions quasiment prises. Mais là, nous avons l’impression qu’à chaque sommet il y a beaucoup de discussions et une absence de consensus qui auraient pu être anticipées.

Cette situation pointe les problèmes dans la manière dont les gouvernants au plus haut niveau de l’organisation régionale décident. Cela étant dit, le sommet ne devait pas se pencher seulement sur le Mali, mais aussi sur le Burkina et la Guinée. De ce fait, il est aussi dit que le sommet du 3 juillet permettrait d’avoir des décisions plus cohérentes sur les trois dossiers chauds de la région au plan politique.

Mais il y a un sentiment de gâchis, de mauvaise organisation de la Cédéao. En l’absence de l’assurance d’un consensus et d’une prise de décisions, il aurait fallu prendre le temps de lever tous les obstacles pour être sûr d’avoir un accord avec le Mali et les autres pays avant de convoquer un sommet.

A Accra,
deux camps se sont opposés sur le maintien ou non des sanctions. Peut-on parler de scission au sein de l’organisation régionale ?

Il y a effectivement des sources selon lesquelles des pays n’étaient pas d’accord avec les autres. Pour autant, je ne pense pas qu’il faille parler de scission. On n’en est pas là même s’il y a des divergences et des points de vue probablement tranchés de quelques chefs d’Etat.

En Afrique de l’Ouest, on note des problèmes de fond, des divergences dans l’interprétation des différents évènements politiques notamment les coups d’Etat (ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas, dans quelle mesure doit-on prendre en compte la situation spécifique de chaque pays…).

C’est beaucoup d’éléments qui entrent en ligne de compte. Malgré tout, je ne pense pas que cela induise nécessairement une forme de scission au sein de la Cédéao.

Il faut aussi savoir qu’il y a, au niveau des chefs d’Etat, des calculs justifiés par leurs propres positions : ceux qui sont en fin de second mandat et ceux qui dirigent des pays où il y a une tradition d’alternance assez bien établie et où les partis sont beaucoup plus organisés. Des différences de configuration et de pratique politiques dans les pays de la région expliquent les décisions ou les prises de positions antagonistes.

Bamako a fixé à deux ans la période transitoire. A quoi peut-on s’attendre de la Cédéao suite à cette décision unilatérale ?

Le décret du président Assimi Goïta a fait le tour du monde et des réseaux sociaux. Il est arrivé juste après le sommet de la Cédéao. Est-ce que cela va influer sur le prochain sommet ? Probablement pas.

Jusque-là, il y avait des discussions sur le délai de la transition qui paraissait comme l’élément central du désaccord entre la Cédéao et le Mali. Avec ce décret, Bamako met clairement tout le monde devant le fait accompli.

Dans le cas de la Guinée et du Burkina, il est bon de rappeler que nous avons des institutions de transition qui ont annoncé des durées de transition ne correspondant pas à ce qui était souhaité par l’organisation régionale.

Quoi qu’il en soit, lors du prochain sommet de la Cédéao, la stabilité politique et sécuritaire de la région est à placer au cœur des décisions. On doit privilégier l’intérêt supérieur des populations.

Mais cela suppose que nous sortions d’une logique de confrontation et que nous réussissions à restaurer une culture de la discussion, de la présence sur le terrain qui permet d’orienter les transitions dans la bonne direction.

Burkina Faso : attaque contre un site minier industriel

Au Burkina Faso, les opérations contre les industries minières se multiplient.La dernière attaque en date est survenue dans la nuit de mercredi à jeudi. Menée par des individus armés non identifiés, l’offensive a visé le poste de sécurité du site industriel de Karma, situé dans la commune rurale de Namissiguima, dans le Centre-nord du pays.

Selon un bilan non officiel, l’assaut aurait fait deux morts, un civil et un militaire. Des armes auraient été emportées par les assaillants, rapportent plusieurs sources. Les autorités burkinabè n’ont pas encore réagi.

La mine d’or visée, est exploitée par Néré Mining, détenue à 90% par un entrepreneur local qui a racheté les parts de la société britannique Endeavour. La transaction a été évaluée à 25 millions de dollars. Un investissement compromis par cette attaque qui n’est pas revendiquée, pour le moment.

Ce n’est pas la première fois que les industries minières sont ciblées au Burkina Faso. En novembre 2019, un convoi de travailleurs de la société canadienne Semafo a été pris pour cible sur la route reliant la mine de Boungou et celui de Mana. Cette embuscade avait occasionné la mort de 37 personnes, le plus lourd bilan enregistré dans le nord du Burkina Faso depuis 2015, année marquant le début de l’insurrection jihadiste, dans le nord du pays.

Sénégal : Yewwi mobilise une foule pour participer aux législatives

Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur la grande manifestation de l’opposition pour la participation intégrale de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) aux élections législatives du 31 juillet 2022.L’Observateur titre sur la manifestation de l’opposition à la Place de l’Obélisque avec « la masse critique » drainée par la coalition Yewwi Askan Wi des Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie. Le journal explique « comment le ministère de l’Intérieur a infiltré la manif’ » alors que Walf Quotidien souligne que « le pouvoir rate la démobilisation ».

L’AS a vu aussi une « marée humaine à la Place de la Nation » là où Le Témoin note que ce fut un « pari réussi pour YAW-Wallu », une intercoalition de l’opposition. La manifestation avait pour but de protester contre le rejet de leur liste nationale aux prochaines élections législatives. « Si Yewwi ne participe pas, Macky Sall ne participera pas », avertit Ousmane Sonko.

« Yewwi Askan Wi se radicalise », constate EnQuête, soulignant que « la manifestation a été moins forte que ce qui était prévu ». Mais pour Vox Populi, la grande mobilisation de YAW-Wallu a manifesté dans « sa plus simple expression ». Réclamant la « démission du ministre de l’Intérieur », Ousmane Sonko « prône la loi du Talion » contre les adversaires qui seraient tentés de les agresser.

« Le Sénégal est en danger et Macky Sall est l’unique responsable », charge-t-il avant que Khalifa Sall ne dise : « Nous ferons partie de la liste nationale et qu’Ousmane Sonko sera notre tête de liste ».

Huawei dévoile des inventions sur l’intelligence artificielle et la 5G

Le géant chinois des Télécoms, Huawei, dévoile des inventions technologiques qui révolutionneront l’intelligence artificielle (IA), la 5G et l’expérience des utilisateurs.Le Groupe a annoncé, mercredi, des inventions clés dans le cadre de ses prix bisannuels, notamment « dix meilleures inventions », lors du forum « Agrandir le paysage de l’innovation 2022 » qui s’est tenu à son siège de Shenzhen, en Chine.

Ce prix est destiné à récompenser les inventions susceptibles de créer de nouvelles séries de produits, de devenir des caractéristiques commerciales importantes de produits existants ou de générer une valeur considérable pour l’entreprise et l’industrie.

Les inventions primées lors de l’événement sont diverses. L’on enregistre, entre autre, un réseau neuronal additionneur qui réduit considérablement la consommation d’énergie et la surface des circuits à un « iris optique », permettant d’identifier de manière unique les fibres optiques.

Il est en outre conçu pour faciliter la gestion des ressources réseau des opérateurs, tout en réduisant le temps et les coûts associés au déploiement de la large bande.

L’annonce du groupe de Télécoms s’inscrit dans le contexte des droits de propriété intellectuelle, dont la protection et le partage sont pour l’entreprise, essentiels, à l’écosystème technologique.

« Nous devons à tout prix protéger la propriété intellectuelle pour protéger l’innovation », a déclaré M. Song Liuping, le directeur juridique de Huawei, qui s’est dit enthousiaste à l’idée que l’entreprise concède des licences sur ses brevets et ses technologies afin de partager ses innovations à l’échelle mondiale.

Cette démarche devrait contribuer à élargir le paysage de l’innovation, à faire avancer le secteur et à faire progresser la technologie pour tous, a-t-il ajouté.

« Huawei est constamment en train de se transformer et de montrer au monde entier la valeur de la propriété intellectuelle chinoise », a dit Tian Lipu, président de la section chinoise de l’Association internationale pour la protection de la propriété intellectuelle.

A la fin de l’année 2021, Huawei détenait plus de 110 000 brevets actifs, répartis sur plus de 45 000 familles de brevets. Le Groupe qui compte plus de brevets accordés que toute autre entreprise chinoise, a déposé le plus grand nombre de demandes de brevets auprès de l’Office européen des brevets et s’est classé 5ème sur le plan des nouveaux brevets accordés aux États-Unis.

Avec ses recherches technologiques poussées, l’entreprise s’est classée au premier rang mondial en matière de demandes de brevets selon le traité de coopération en matière de brevets (PCT) pour la cinquième année consécutive.

Alan Fan, chef du département DPI de Huawei, a fait savoir que l’industrie reconnaît fortement la valeur des brevets du groupe, en particulier dans les normes courantes telles que la technologie cellulaire, le Wi-Fi et les codecs audio/vidéo.

Au cours des cinq dernières années, plus de 2 milliards de smartphones ont fait l’objet d’une licence pour les brevets 4G/5G de Huawei. L’entreprise collabore activement avec des sociétés d’administration de licences de brevets afin de proposer des licences « à guichet unique » pour les principales normes.

« Concernant les voitures, environ 8 millions de véhicules connectés protégés par des brevets Huawei sont livrés aux consommateurs chaque année », a souligné M. Fan. Le groupe discute de programmes de licences conjointes pour les brevets 5G avec des experts et des titulaires de brevets industriels de premier plan.

« Plus de 260 entreprises, totalisant 1 milliard d’appareils, ont obtenu des licences de brevet HEVC de Huawei par le biais d’un pool de brevets », a-t-il poursuivi, ajoutant que la société est en pourparlers pour établir un nouveau pool de brevets « afin de donner à l’industrie un accès rapide aux brevets [de Huawei] pour les appareils Wi-Fi dans le monde entier ».

Pour Manuel Desantes, ancien vice-président de l’Office européen des brevets, « le système de la propriété intellectuelle doit garantir que les créations qui méritent d’être protégées sont celles qui apportent une valeur réelle ».

Tous les ans, Huawei réinvestit plus de 10 % de ses recettes dans la recherche et le développement. Depuis quelques années, l’entreprise investit chaque année plus de 20 milliards de yuans dans la recherche fondamentale.

En 2021, l’entreprise a augmenté ses investissements en matière de recherches et développement (pour atteindre 142,7 milliards de CNY), soit 22,4 % de son chiffre d’affaires total. Au cours de la dernière décennie, l’investissement total a dépassé les 845 milliards de yuans.

Côte d’Ivoire : institution de la carte professionnelle d’agriculteur

Le gouvernement ivoirien a adopté un décret qui réglemente les professions agricoles et institue la carte professionnelle du producteur, selon les filières agricoles.« Le Conseil a adopté deux décrets dont un décret déterminant et réglementant les professions agricoles prises en application de la loi d’orientation agricole de Côte d’Ivoire », a dit mercredi le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, à l’issue d’un Conseil des ministres.

La loi d’orientation agricole classifie les professions agricoles en onze branches d’activités couvrant tous les aspects de l’agriculture moderne, dont la culture des plantes alimentaires, industrielles, ornementale, la pêche et l’agrobusiness.

Il y a également l’agro-industrie, l’agro-pharmacie et la biotechnologie. Selon M. Coulibaly, l’exercice de l’une des professions liées a créé des branches d’activités est assujetti à l’immatriculation du demandeur dans le registre des agriculteurs institué auprès des Chambres d’agriculture.

Cela, dira-il, vise à « revaloriser les professions agricoles ». En outre, l’immatriculation donne droit à la carte professionnelle d’agriculteur. Quant au deuxième décret, lui, il réglemente la mise en œuvre de la norme africaine pour le cacao durable.

Cette norme africaine pour le cacao durable a été élaborée à l’initiative concertée du Conseil café-cacao de Côte d’Ivoire et du Ghana cocoa board sur la base de la norme internationale ISO 34101 en vue de garantir la production de fèves de cacao durable.

Elle intègre les bonnes pratiques agricoles, sociales et environnementales ainsi que les exigences des objectifs de développement durable dans le contexte de la production du cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial.

Le contenu de cette norme satisfait aux exigences de la professionnalisation des producteurs, de l’amélioration de leurs revenus et aux exigences de qualité du cacao, ainsi que l’éradication du travail des enfants et la protection de l’environnement.

Mali : une levée de l’embargo est-elle possible avant juillet ?

Les autorités maliennes ont décidé de prolonger de 24 mois la durée de la transition, une décision unilatérale que « regrette » la Cedeao.Le samedi 4 juin dernier à Accra, au Ghana, les chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale n’ont pas trouvé d’accord sur le dossier malien. Après de longues heures de discussions, le consensus n’était pas obtenu pour la levée de l’embargo qui fait autant mal à Bamako que dans les pays voisins, tel que le Sénégal. Le statu quo est maintenu en attendant la tenue du prochain sommet extraordinaire des dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), prévu le 3 juillet dans la capitale ghanéenne.

Mais depuis le 4 juin, les lignes semblent bouger de part et d’autre, donnant espoir à certains acteurs que la communauté économique des Etats ouest-africains pourrait reconsidérer sa position. Lundi dernier, soit deux jours après le sommet d’Accra, le colonel Assimi Goïta a signé un décret où il fixe la durée de la transition malienne « à 24 mois, (à) compter du 26 mars 2022 ». C’est une avancée dans la crise politique car, en début d’année, les militaires maliens projetaient de diriger le pays jusqu’à cinq ans. En réaction, le 9 janvier, la Cedeao a adopté des sanctions très dures contre Bamako comme la fermeture des frontières et le gel des avoirs financiers au sein de la Bceao.

En dépit de ce pas en avant, la Cedeao n’applaudit pas pour autant les autorités maliennes. Dans un communiqué publié mardi soir, elle déclare avoir « pris acte » du décret fixant le nouveau calendrier de transition. Toutefois, « elle regrette que cette décision ait été prise à un moment où les négociations se déroulent encore, en vue de parvenir à un consensus ».

Les moutons maliens vont-ils traverser les frontières ?

Pour l’organisation sous-régionale, son médiateur de la Cedeao pour le Mali, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, « poursuivra les échanges avec les autorités du Mali, en vue de parvenir à un chronogramme mutuellement acceptable de transition, permettant d’assurer un soutien de la Cedeao ». Ainsi, elle montre clairement sa désapprobation quant au nouveau calendrier présenté par la junte malienne.

Lors du sommet d’Accra, certains dirigeants de la région campaient toujours sur une transition de 16 à 18 mois, à compter de mars 2022. En outre, le médiateur Goodluck Jonathan continue de rapprocher les positions en allant rencontrer les acteurs clés, parmi les chefs d’États de pays membres de l’institution ainsi que les autorités maliennes. Avec le président en exercice de la Cedeao, le Ghanéen Nana Akufo-Addo et le président sénégalais Macky Sall, leur visite était d’ailleurs annoncée à Bamako après la tenue du dernier sommet d’Accra. Sont-ils toujours dans les délais ?

Dans tous les cas, Goodluck Jonathan a proposé plusieurs solutions de sortie de crise, telle qu’une transition d’une durée tournant autour de 24 mois. Par conséquent, le texte méritait d’être peaufiné. Mais la manière « cavalière » qu’a eue Bamako d’annoncer la durée de la transition a irrité plusieurs chefs d’État, selon une source citée par RFI. Que va donc décider la Cedeao après avoir « regretté » la décision unilatérale des autorités maliennes ? Va-t-elle annoncer une levée partielle des sanctions qui empêchent aux éleveurs maliens, par exemple, de convoyer leurs moutons au Sénégal à l’approche de la Tabaski, la fête de l’Eid el Kébir qui sera célébrée dans un mois ?

En effet, le pays de Macky Sall compte beaucoup sur les moutons de ce pays voisin, plus accessibles parfois, pour approvisionner normalement son marché. Récemment, après une visite d’inspection, le ministère sénégalais de l’Elevage et des Productions animales a tenté de rassurer les ménages même si plusieurs d’entre eux demeurent inquiets.

Intransigeance

En revanche, Pr Abdoulaye Sounaye, spécialiste nigérien des questions sahéliennes et de l’Afrique de l’ouest, note que la Cedeao ne se prononcera sur une levée partielle ou définitive des sanctions sur le Mali avant le 3 juillet, date du prochain sommet extraordinaire de sa conférence des chefs d’Etat et de gouvernement. « Je pense que la Cedeao va attendre jusqu’à son sommet. Elle a déjà décidé d’une mission que son président va conduire. Je crois que la conférence des chefs d’Etat ne fait pas trop confiance aux autorités de la transition au Mali », indique à APA l’enseignant-chercheur à l’Université Abdou Moumouni de Niamey.

De plus, signale ce chercheur affilié au Leibniz ZentrumModerner Orient de Berlin, en Allemagne, la tâche est très difficile en ce moment pour les dirigeants de cette organisation. Ils veulent sortir de cette situation sans perdre la face, en parvenant surtout à décourager les éventuelles prises de pouvoir par les armes devenues récurrentes dans la région.

« De toutes les façons, on voit bien que la Cedeao cherche une voie de sortie de crise pour redorer son blason de la même façon que les autorités maliennes cherchent une sortie pour au moins avoir accès à certaines ressources financières. En fait, les sanctions sont devenues un véritable conundrum (casse-tête) pour les deux parties », explique Pr Sounaye.

Marché financier : le Sénégal, pionnier du sukuk souverain dans l’Umoa

La Société Islamique pour le Développement du secteur privé (SID) se félicite du retour du Sénégal sur les marchés régionaux des capitaux de la dette islamique six ans après sa dernière émission de sukuks.Le 26 avril dernier, un sukuk d’une valeur de 330 milliards F CFA, soit environ 525,4 millions de dollars, « a été émis par le Fonds Commun de Titrisation de Créances (FCTC) sous la tutelle de la Société nationale de gestion et d’exploitation du patrimoine bâti de l’État (Sogepa SN) » mise en place pour générer des fonds et couvrir les besoins immobiliers croissants au Sénégal.

Le produit de l’émission classée en trois tranches de sept, dix et quinze ans servira à financer l’acquisition d’immeubles administratifs et divers autres projets gouvernementaux, précisent la Banque Islamique du Sénégal (BIS) et la Société Islamique pour le Développement du secteur privé (SID) dans un communiqué conjoint reçu mercredi à APA.

Les certificats sukuk, ayant attiré des investisseurs de la sous-région et du Moyen-Orient, seront cotés à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) dont le siège se trouve à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Selon Mouhamadou Madana Kane, Président Directeur Général de la BIS, il s’agit de « la plus importante transaction de l’histoire du marché sous-régional » avec « un taux de couverture des émissions de plus de 110 % dans les 3 jours suivant la souscription ». Pour sa part, Ayman Sejiny, Président Directeur Général de la SID, a rappelé que le Sénégal « a la particularité d’être le premier en Afrique à émettre un sukuk souverain ».

Le sukuk équivaut à une obligation dans la finance classique. Respectant les préceptes religieux de la charia, il représente une alternative pour des investisseurs ne souhaitant pas percevoir des intérêts conformément aux principes de leurs croyances religieuses.

Présidentielle nigériane : Bola Ahmed Tinubu, candidat du parti au pouvoir

L’ancien gouverneur de l’Etat de Lagos a remporté la primaire organisé par le Congrès des Progressistes (APC, sigle anglais).Bola Ahmed Tinubu a largement dominé l’actuel vice-président Yemi Osinbajo, l’ancien ministre des Transports Rotimi Amaechi et le président du Sénat Ahmad Lawan en recueillant le suffrage de 1271 délégués du Congrès des Progressistes (APC) sur les 2300 réunis à Abuja, la capitale fédérale. 

A la présidentielle de 2023, le chef historique de l’APC affrontera l’expérimenté Atiku Abubakar, ancien vice-président du Nigeria et candidat du Parti Démocratique Populaire (PDP), principale formation d’opposition.

Richissime homme d’affaires, Atiku Abubakar brigue la magistrature suprême du pays le plus peuplé d’Afrique pour la sixième fois.

Mali – Cedeao : Faure Gnassingbé en passe de réussir son pari

Le président togolais était sollicité par les autorités de transition malienne pour jouer un rôle de médiateur avec les chefs d’Etat ouest-africains.Plus d’un mois après avoir accepté un rôle de médiateur dans la crise malienne, le président togolais, Faure Gnassingbé, a réussi à rapprocher les positions entre les militaires au pouvoir à Bamako et l’organisation régionale.

En effet, selon le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop,  les dirigeants ouest-africains ont accepté la transition 24 mois décrétée par la junte avant l’organisation des élections qui doivent permettre le retour des civils au pouvoir en mars 2024.

Si les sanctions sont toujours maintenues, souligne-t-il, c’est qu’il reste « certains détails » à finaliser comme la présentation d’un chronogramme détaillé et la mise en place d’un comité conjoint de suivi. Deux préalables qui seront réglés selon le dirigeant malien avant le sommet de la Cedeao du 3 juillet prochain. 

Si les sanctions venaient à être levées, Faure Gnassingbé, doyen des chefs d’Etat de la sous-région (17 ans au pouvoir), en tirerait à coup sûr « un succès diplomatique éclatant. »

Le président togolais; a toujours milité pour une levée des sanctions contre le Mali s’attirant la sympathie des dirigeants maliens. « Nous avons, au nom du président de la transition, sollicité le président Faure Gnassingbé (…) pour faciliter le dialogue avec les acteurs régionaux et plus largement le dialogue avec l’ensemble de la communauté internationale pour trouver un compromis pouvant nous permettre de sortir de la crise », avait déclaré M. Diop, en visite à Lomé.

Selon lui, la situation dans laquelle se trouve le Mali, « nécessite qu’on fasse preuve de génie politique », avait-il indiqué lors de sa rencontre avec le président togolais.

Un mois plus tard, un dénouement heureux est sur le point d’être trouvé dans cette crise malienne, au grand bonheur des populations.

 

 

Ghana : Bolloré initie une solution pour l’industrie automobile

La solution tient compte des exigences de qualité et d’hygiène.Bolloré Transport & Logistics Ghana a réceptionné un total de 555 véhicules légers pour le compte de CFAO Ghana PLC, qui fait partie du groupe CFAO, au port de Tema le 15 avril 2022. Après avoir quitté l’Inde, les véhicules ont été expédiés en 2 lots avant d’arriver à destination. Au total, cette opération aura duré un mois et a nécessité une mobilisation de bout en bout des équipes de Bolloré Transport & Logistics au Ghana.

Travaillant en synergie, les collaborateurs de Bolloré Transport & Logistics étaient en charge de la gestion de l’agence maritime, du dédouanement, du stockage, du transport, et d’autres services annexes tels qu’une aire de lavage ainsi que du gonflage des pneus. Un espace dédié a également été mis à disposition par Bolloré Transport & Logistics Ghana pour faciliter le stockage des véhicules.

La bonne collaboration des équipes et le strict respect des exigences en matière de qualité, d’hygiène, de sécurité et de sûreté ont permis le succès de cette opération donnant ainsi entière satisfaction au client.

« Cette opération nous a permis de démontrer notre agilité et notre capacité à adapter notre service aux besoins de notre client. La nature transparente et la fourniture d’une solution unique pour tous les besoins logistiques ont permis à CFAO de ne pas avoir à se soucier de l’exécution. Notre expertise en matière de gestion d’expéditions de cette nature et de qualité nous distingue et renforce notre position de partenaire clé dans l’industrie automobile », a déclaré Benny Dolphyne, responsable de la logistique chez Bolloré Transport & Logistics Ghana.

Mali : l’Etat islamique ne veut pas se laisser faire

Des combats opposent les jihadistes à l’armée malienne dans le Nord du pays.Qui a gagné la bataille d’Anderamboukane ? Depuis mars, les jihadistes de l’Etat islamique au Sahel (EIS) y affrontent les touaregs pro-gouvernementaux du Mouvement du Salut de l’Azawad (MSA) et le Groupe d’autodéfense Imghad et alliés (Gatia), deux groupes bénéficiant du soutien de l’armée malienne. L’objectif est de contrôler cette localité stratégique située à 90 km de la ville malienne de Ménaka, à la frontière avec le Niger.

Les informations en provenance de la zone sont difficiles à recouper pour savoir qui des acteurs s’est imposé ou est actuellement en position de force, comme en témoigne la confusion qui règne après l’offensive lancée en fin de semaine par la coalition pro-Bamako. Ces affrontements se seraient soldés par une victoire de cette coalition, assurent ses responsables. Mais des sources locales, généralement bien informées, contestent et assurent que l’EIS est loin d’avoir été battu et qu’il contrôlerait encore la localité.

Pourtant, depuis l’année dernière, une série d’opérations ayant visé le groupe jihadiste laissait croire qu’il était profondément affaibli. L’EIS a vu plusieurs de ses leaders tués ou capturés par les forces armées françaises, dans le cadre de l’Opération Barkhane, dont le retrait annoncé en juin 2021 par le président Emmanuel Macron se poursuit dans un climat de tension diplomatique avec Bamako qui accuse la France d’« abandon en plein vol ».

Les Français ont surtout réussi un coup de maître le 17 août de la même année en tuant, au sud d’Indélimane, non loin de la frontière nigérienne, Adnan Abou Walid al Sahraoui, de son vrai nom Lehbib Ould Ali Ould Said Ould Joumani, ancien cadre du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et d’Almourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar.

Sa mort confirmée un mois plus tard par la ministre des armées françaises d’alors, Florence Parly, visait la démoralisation des troupes eu égard à son envergure. Mais moins d’une année après, la filiale de l’Etat islamique est toujours active au Sahel, en tentant de faire main basse sur l’est malien.

Sous la férule de Youssef Ould Chouaib, dit Abou Al Bara al Sahraoui, un arabe malien qui a repris le commandement, le groupe communément appelé « Etat islamique dans le Grand Sahara » s’est renforcé en devenant depuis le 27 mars 2022, la septième « province » de l’Etat islamique en Afrique alors qu’il était, jusque-là, sous l’autorité de la branche nigériane.

Cette montée en grade est intervenue dans la foulée de la désignation d’Abou al Hassan al Hachimi al Quraychi comme nouveau « Calife » de l’Etat islamique, en remplacement d’Abou Ibrahim al Hachimi al Quraychi, tué en octobre 2019 par l’armée américaine en Syrie.

Durant cette période, la Division des droits de l’Homme de la Minusma a noté une dégradation de la situation sécuritaire dans les régions de Gao et de Ménaka « en raison d’affrontements armés entre les éléments du MSA, du GATIA et ceux de l’EIGS ou d’attaques contre les populations civiles dans plusieurs cercles d’Andéramboukane, notamment dans les localités de Garka, Ingarzabane, Inkalafanan, Inchinanan, Intakoreit, Itagoyit, Tamalat, Tilabagnachan, Tinahaket et Tingorof ».

Selon la note trimestrielle du 1er janvier au 31 mars 2022 de la Minusma sur les tendances et atteintes aux droits de l’Homme, « ces affrontements auraient, selon les autorités locales, occasionné la mort de 264 civils et le déplacement forcé de plusieurs centaines d’autres vers Ansongo, Gao, Ménaka et Tillabéri ». Cependant, les enquêtes de la Minusma ont permis d’identifier 159 personnes tuées.

Le 21 mars, la Minusma a aussi recensé des attaques ciblées de l’Etat islamique au Sahel contre la communauté Dawssahak dans la zone de Talataye (cercle d’Ansongo, région de Gao) et au cours desquelles une centaine de personnes auraient trouvé la mort.

La mort annoncée du chef de l’EI au Sahel, confirmée à APA par le journaliste Wassim Nasr et plusieurs autres sources, au cours d’une « banale » altercation avec un touareg Dahssahak, n’a pas mis un terme à ce cycle de violences.

Le 26 mai dernier, le MSA affirmait être allé au secours des civils persécutés à Emis-Emis par des éléments supposés de l’Etat islamique. Les combats qui ont opposé ses membres aux islamistes armés auraient fait plus d’une trentaine de victimes dans les rangs de ces derniers.

Dimanche 5 juin, de nouveaux affrontements ont éclaté à Talghachert, à 30 kilomètres d’Anderamboukane, lorsqu’une patrouille de la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 a voulu démanteler une base jihadiste, vers la frontière avec le Niger.

Une source proche des groupes d’auto-défense soutient que ces nombreux incidents sécuritaires sont le fruit de la volonté de l’Etat islamique de profiter du retrait de la France du Mali pour contrôler la région de Ménaka. Au même moment, l’armée malienne concentre ses efforts dans le centre contre les jihadistes de la Katiba Macina du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al Qaïda au Maghreb Islamique.

AC/odl/te/APA

La marche de l’opposition à la Une au Sénégal

Les quotidiens sénégalais de ce mercredi mettent l’accent sur le rassemblement de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW) prévue cette après-midi à la Place de la Nation (ex-Place de l’Obélisque) à Dakar.« Assemblée générale populaire-L’opposition face aux fossoyeurs de la démocratie », titre La Tribune, informant que la marche a été autorisée tardivement par le Préfet de Dakar.

De son côté, Les Echos fait état d’un « mercredi de tous les dangers » avec l’opposition qui appelle à manifester, alors que le pouvoir sonne la mobilisation.

« Appel de YAW à manifester aujourd’hui-Place à l’Obérisque ! », s’exclame Le Quotidien.

Dans le journal, Khalifa Sall avertit : « La manif aura lieu, advienne que pourra ! », là où Ousmane Sonko appelle à « empêcher Macky Sall d’avoir un 3e candidature ».

Traitant de cette manifestation, Walf Quotidien se focalise sur « le défi de la mobilisation », soulignant que Sonko charge le Conseil constitutionnel.

« Grande mobilisation-Yewwi prend la rue », renchérit Sud Quotidien.

Pour Bes Bi (Le Jour), il y a des « risques de violences lors de la manifestation de Yewwi », invitant tous à faire « Attension ! »

Toutes choses qui font dire à L’As qu’il y a « de l’électricité dans l’air ».

En sport, la presse revient sur le match Sénégal-Rwanda comptant pour la 2e journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) 2023.

« Can Bénin et Rwanda-Les Lions font carton plein », rapporte Bes Bi.

« Sauvé par un pénalty de Mané, le Sénégal fait le plein », indique Vox Populi, dans lequel journal, Aliou Cissé, coach des Lions soutient : « Nous sommes très satisfaits sur le plan comptable ».

« Can 2023 (Eliminatoires) Rwanda-Sénégal 0-1 : La chance du champion », écrit Stades.

À Paris, des artistes ivoiriens s’engagent pour la paix

Des têtes d’affiche ivoiriennes comme Gadji Celi ont rencontré dans la capitale parisienne Kouadio Konan Bertin, le ministre de la Réconciliation et de la Cohésion nationale.La crise postélectorale de 2010-2011 a poussé des acteurs culturels ivoiriens à s’exiler. Parmi ceux-ci, il y a entre autres Gadji Celi, Serge Kassi, François Kency et Abou Galliet, jugés proches de Laurent Gbagbo.

Installés en France, ces artistes ont marqué leur « adhésion totale à accompagner le processus de réconciliation » initié par le gouvernement du président Alassane Ouattara lors d’un entretien avec Kouadio Konan Bertin dit KKB, le ministre de la Réconciliation et de la Cohésion nationale.

Convaincus par le discours de KKB, en présence notamment de Mamadou Touré, ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, les exilés politiques ont ouvert la porte à un retour en Côte d’Ivoire.

Le gouvernement ivoirien est disposé à faciliter cela pour tous ceux qui le désirent. Fort de ce constat, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) compte supprimer, dès le 30 juin 2022, le statut des réfugiés pour les Ivoiriens à l’étranger.

Récemment reconduit à son poste, Kouadio Konan Bertin a également échangé avec la communauté ivoirienne de France sur le processus de réconciliation en cours dans le pays.

Côte d’Ivoire : Adama Bictogo élu président de l’Assemblée nationale

Le Secrétaire exécutif du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP, parti au pouvoir) a récolté 237 voix sur 248 lors d’un vote organisé ce mardi.Adama Bictogo succède à Amadou Soumahoro à la tête de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Le Secrétaire exécutif du parti d’Alassane Ouattara a battu à plate couture le député Jean-Michel Amankou crédité de 6 voix seulement. Deux bulletins nuls et trois bulletins blancs ont été dénombrés.

La victoire nette d’Adama Bictogo s’explique notamment par le soutien des groupes parlementaires de l’opposition à l’hémicycle. En leur nom, Simon Doh a souhaité que cette élection apporte au pays la paix et la stabilité.

Dans son discours, le nouveau président de l’Assemblée nationale a remercié ses pairs avant de s’engager à présider aux destinées de l’institution en recherchant « le
consensus » pour « le
rassemblement ».

La semaine dernière, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) avait porté son choix sur Adama Bictogo, député d’Agboville (Sud), à l’occasion d’une réunion de son groupe parlementaire.

Depuis le décès d’Amadou Soumahoro, survenu le 7 mai 2022 des suites d’une longue maladie, Amy Toungara, la doyenne d’âge de l’Assemblée nationale, assurait l’intérim.

Sénégal : la presse s’inquiète du risque de chaos social

Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur le risque de chaos après que la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, opposition) a appelé à une grande manifestation mercredi pour dénoncer l’invalidation de sa liste nationale pour les élections législatives du 31 juillet 2022.« Ça passe ou ça casse », indique Walf Quotidien, évoquant l’invalidation de la liste nationale de Yewwi Askan Wi (libérer le peuple), la coalition de l’opposition des Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie. Pour Sud Quotidien, « Sonko et Yewwi sont mis hors jeu » après que le Conseil constitutionnel a décidé d’invalider leur liste nationale pour les élections législatives de fin juillet prochain.

« Yewwi sur le chant de mars », note L’Observateur. Pour Alioune Tine, un des leaders de la société civile nationale, « on peut revivre pire que les événements du mois de mars ». Les Echos soulignent de leur côté qu’on risque d’assister à un « mercredi 8 juin de tous les dangers ». Le journal indique en effet que « Yewwi est sur le pied de guerre, Benno promet de faire face, Serigne Moustapha Sy appelle ses disciples à se tenir prêts ».

Alors que l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye prédit dans Walf Quotidien la « fin de règne » de Macky Sall, le ministre de l’Intérieur Antoine Diome sollicite de son côté des prières pour un « Sénégal uni et stable, loin des contingences antidémocratiques, anarchistes, populistes et ou déstabilisatrices ». M. Diome s’exprimait hier lors de la 134e édition du pèlerinage marial de Popenguine. A cette occasion, l’Église a indexé « la violence, la corruption et le mensonge » comme les « maux » qu’il faut combattre.

A cette tension politique s’ajoute une inflation débordante sur les prix des denrées de première nécessité. L’Observateur note que le prix du super carburant a augmenté. Le quotidien précise que « l’Etat +pompe+ les particuliers et épargne les transporteurs ».

Mais une source souffle au journal que « la vérité du marché est de 1182 FCFA le litre d’essence ». Ainsi, « l’Etat braque les riches », signale Walf Quotidien où « un économiste prédit d’autres hausses ». En revanche, L’AS note que « Macky perfuse l’administration territoriale » avec une « augmentation tous azimuts de salaires ».

Sur un autre sujet, Les Echos reviennent sur la « belle victoire des Lions (3-1) face aux Ecureuils du Bénin », samedi dernier, comptant pour la première journée des éliminatoires de la CAN Côte d’Ivoire 2023. « Sadio Mané plante trois buts », note le journal là où Stades souligne qu’un « Sadio record dévore les Ecureuils ».

Le champion d’Afrique en titre et star de Liverpool devient du coup le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe nationale du Sénégal. « Je suis content et fier », dit celui qui est ardemment annoncé pour un transfert du côté du Bayern Munich. Avec ses coéquipiers, il va affronter ce soir le Rwanda « pour la confirmation », signalent Les Echos.

Mali : adoption d’un nouveau calendrier de transition (officiel)

Les autorités maliennes ont officialisé ce lundi 6 juin 2022, l’adoption d’un nouveau calendrier de transition de deux ans à compter du 26 mars 2022.Ce nouveau chronogramme de vingt-quatre (24 mois) doit préparer le pays à l’organisation d’élections libres et transparentes, a annoncé le ministre porte-parole du gouvernement, Abdoulaye Maïga.

Après le coup d’Etat du 18 août 2020, contre le défunt président Ibrahim Boubacar Keïta, une transition politique de 18 mois avait été mise en place le 15 septembre 2020, dans le cadre de la charte de la transition. Une transition qui devait s’achever le 27 février 2022 avec la tenue des scrutins présidentiel et législatif .

Mais les autorités de la transition avaient invoqué l’insécurité qui règne dans certaines parties du pays, pour justifier le report des élections générales. Réunie en sommet extraordinaire le 9 janvier 2022, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), avait prononcé l’embargo contre le Mali pour sanctionner le maintien des militaires au pouvoir.

Lors de son dernier sommet extraordinaire du 4 juin à Accra (Ghana), la Cedeao avait annoncé le maintien des sanctions contre le Mali avant d’annoncer la tenue d’un nouveau sommet le 3 juillet prochain.

Ce nouveau calendrier qui vient d’être officialisé par la junte, sera-t-il accepté par les chefs ouest-africains ? L’organisation régionale préconisait une transition de 16 à 18 mois à compter de mars 2022.

D’ici là, le président en exercice de la Cedeao, Nana Akufo-Addo, le président sénégalais Macky Sall et le médiateur de la Cedeao dans le dossier malien, Goodluck Jonathan, sont attendus à Bamako dans les prochains jours. Cette visite a pour but de trouver un consensus sur la durée de transition, pomme de discorde, entre la junte au pouvoir et les chefs d’Etat ouest-africains.

Mali : colère et déception à Bamako contre la Cedeao

Colère et amertume sont les sentiments les mieux partagés à Bamako, la capitale malienne, après le maintien de l’embargo de la Cedeao.« C’était vraiment le sommet de l’espoir. Ce fut vraiment une surprise générale », lance un confrère malien, déçu de la tournure des évènements. Beaucoup de Maliens se disent déçus de l’issue du sommet de la Cedeao du 4 juin dernier, alors qu’ils attendaient une levée des sanctions.

A Bamako, le maintien de l’embargo et le report du sommet au 3 juillet prochain, sonnent comme un coup de semonce. « On sait que le président sénégalais (Macky Sall) a mis tout son poids pour que les sanctions soient levées, mais on apprend aussi que Nana Akufo-Addo du Ghana, Muhammadu Buhari du Nigeria et Mohamed Bazoum du Niger se sont opposés à la levée de l’embargo. Les Maliens sont évidemment très déçus de la tournure du sommet, parce que la situation se tend chaque jour», ajoute notre confrère.

Dans le Grand marché de Bamako, l’embargo de la Cedeao commence à se faire ressentir au niveau des commerces. « Ici, les gens font semblant, mais la situation est devenue intenable. Le kilogramme de sucre est passé de 450 francs à 600 francs, le kilogramme de lait est passé de 2300 à 2800 francs, le riz est passé de 450 à 650 francs, pour ne citer que ces exemples »  indique Moustapha, un Sénégalais, qui vit à Bamako, depuis plus de 30 ans.

Depuis l’entrée en vigueur des sanctions le 9 janvier dernier, le Mali navigue entre inflation et pénurie. « Il faut reconnaître que les Maliens ont une capacité de résilience incroyable motivée en cela par le sens patriotique mis en avant par les militaires » souligne un confère. Mais, « il faut se demander jusqu’à quand, ils vont pouvoir tenir, parce que la situation est devenue difficile pour tout le monde. Il y a des hausses et des pénuries depuis quelques semaines dans le pays », ajoute-t-il. 

Une « colère grandissante » commence même à gagner Bamako et certaines villes du pays pour dénoncer la vie chère. Une marche est même prévue vendredi prochain dans le pays pour fustiger la « hausse des prix », selon une source locale.

Plusieurs secteurs sont paralysés et le pays marche au ralenti. Les banques, l’agriculture, l’élevage et les commerces sont les secteurs les plus impactés par les sanctions. « Les banques sont asphyxiées par les sanctions de l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine). Les transactions ne peuvent plus se faire correctement, et dans un pays, quand le système financier est dérégulé, tout est paralysé », reconnaît, ce cadre, chargé de communication d’une grande banque installée à Bamako.

Les fonctionnaires payés en liquide

Le paiement des salaires par virement bancaire est pour le moment « impossible » selon un fonctionnaire qui s’est confié à APA. Le pays vit de « la mobilisation interne des ressources », selon Moussa (nom d’emprunt) fonctionnaire malien. « Tous les agents de l’Etat sont payés en liquide par le bureau de comptabilité de leur service respectif à la fin du mois », indique-t-il.

« Évidemment, la conséquence est que les banques qui avaient prêté de l’argent à des fonctionnaires sont pénalisées parce qu’elles ne peuvent plus opérer des retenues à la source. Les sanctions financières de l’Uemoa ont sérieusement touché le système bancaire. Aujourd’hui le monde est interconnecté », indique ce fonctionnaire.

La tension monte à Bamako et les prix s’envolent. A un mois de la fête musulmane du sacrifice (l’Aïd el-Kébir), les prix des ovins se sont envolés à cause de l’embargo et surtout de l’insécurité dans la région du Sahel. « Le prix des moutons a doublé au Mali en un an. Tout est devenu subitement cher à cause de la guerre et de l’embargo », explique Moustapha, qui opère au Grand marché de Bamako.

Le commerce du mouton est en péril au Mali surtout si les frontières restent fermées au-delà du sommet du 3 juillet. « Beaucoup d’éleveurs maliens sont inquiets. Le Mali ravitaille beaucoup de pays de la sous-région durant la fête de Tabaski. Actuellement, si les sanctions ne sont pas levées, les moutons maliens ne sortiront pas. Il n’y aura pas de dérogation. Pour le secteur de l’élevage, ce serait un coup terrible, puisque c’est plusieurs milliards chaque année » indique un interlocuteur.

Face à « l’orgueil » de la communauté internationale et « l’arrogance » des militaires, le peuple malien est en train de « mourir », selon l’Imam Mahmoud Dicko, personnalité incontournable du paysage politique malien. Le charismatique prêcheur, appelle les autorités de la transition et les chefs d’Etat ouest-africains à trouver un terrain d’entente pour mettre fin à l’embargo.

Dans ce contexte de crise, le prochain sommet du 3 juillet s’annonce crucial pour le Mali et la Cedeao, dont certains des chefs d’Etat adoptent des positions divergentes sur le dossier malien. 

Pour tenter de rapprocher les positions, le président en exercice de la Cedeao, Nana Akufo Addo, le président sénégalais Macky Sall et le médiateur de la Cedeao dans le dossier malien, Goodluck Jonathan, sont attendus à Bamako dans les prochains jours. Cette visite a pour mission de rechercher un consensus sur la durée de la transition, pomme de discorde, entre la junte au pouvoir et les chefs d’Etat ouest-africains.

 

 

Cacao: la Côte d’Ivoire mise sur la transformation (Pm)

Le gouvernement ivoirien veut capter d’importantes devises par la transformation locale de son cacao.Développer un réseau d’usines de transformation des fèves de cacao, c’est l’engagemen des autorités ivoiriennes dont le pays est premier producteur mondial avec deux millions de tonnes. 

« Le prix de vente du chocolat pour toute la consommation (dans le monde) c’est 138 milliards de dollars, c’est-à-dire 8.300 milliards de Fcfa », a dit le Premier ministre, Patrick Achi, samedi à Yamoussoukro, lors d’une cérémonie d’hommage des producteurs de café-cacao au président Alassane Ouattara.

Selon lui, le cacao exporté par la Côte d’Ivoire « n’est pas transformé », c’est pourquoi le chef de l’Etat ivoirien s’est engagé à « accélérer la construction d’usines de chocolat pour les exporter » afin d’attirer d’importantes  devises.

Cela, dira le chef du gouvernement ivoirien, devrait permettre à ce « que ce ne soit plus 8000 milliards de Fcfa qui soient (uniquement) le revenu de ceux qui le transforment, mais que ce soit plus de 2000 milliards Fcfa qui puissent être effectivement le revenu de l’Etat et naturellement celui des paysans » ivoiriens.

« Plus on transforme le cacao ici, plus le prix auquel on vous l’achète est élevé parce que cela permet de subventionner davantage les prix », a poursuivi Patrick Achi, devant des milliers de producteurs réunis à la Place Jean-Paul ll de Yamoussoukro.

Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du Développement durable, Adjoumani Kouassi, co-président de cet évènement, a salué le leadership du chef de l’Etat qui a permis d' »assurer et de conforter notre place de numéro 1 mondial de cacao ».

II a indiqué que son département s’emploie à favoriser la production d' »un cacao de qualité, ami de la forêt », et qui garantit un revenu décent aux producteurs, ainsi qu’une transformation totale de la production nationale afin d’améliorer davantage le revenu du planteur.

Dans ce contexte de conjoncture économique mondiale, le chef de l’Etat a autorisé le « déblocage » d’un fonds exceptionnel de 17 milliards de Fcfa afin de soustraire les acteurs de la filière des tempêtes ravageuses de la pandémie de la Covid-19″, s’est réjoui M. Adjoumani.

« Cette cérémonie est pour rendre un vibrant hommage au chef de l’Etat qui par son génie politique a permis de rebâtir le secteur agricole ivoirien » et de stabiliser la filière, a affirmé M. Yves Brahima Koné, le directeur général du Conseil café-cacao, organe de régulation de la filière.

M. Koné, parrain de la cérémonie, a fait observer que les réformes du secteur ont permis, « malgré l’évolution régulière des cours du café et du cacao », de garantir un prix minimum aux producteurs, faisant connaître à la filière « une véritable mutation ».

Le chef de l’Etat ivoirien a ordonné qu’il soit garanti au moins 60% du prix CAF aux producteurs. Et « cette année, c’est 72% du prix CAF que le président Ouattara a accordé aux producteurs du café et du cacao », a-t-il souligné.  

Le président du Conseil café-cacao a relevé le Différentiel de revenu décent (DRD) de 400 dollars par tonne, payé directement aux producteurs. Un mécanisme institué via le leadership conjugué du président Alassane Ouattara er de son homologue ghanéen Nana Akufo Addo. 

Avec le DRD de 400 dollars par tonne/an, « c’est plus de 500 milliards de Fcfa par an qui viennent dans notre économie pour permettre à nos planteurs d’améliorer leur niveau de vie », a fait remarquer Brahima Koné. 

Il a mentionné que le recensement des producteurs et la distribution des cartes est en cours. Cette carte du producteur qui comprend la superficie des vergers et une puce bancaire permet de faire les transactions.

En outre, « avec cette carte, nous pouvons désormais assurer la traçabilité du cacao et garantir le paiement du prix fixé par le gouvernement aux producteurs », a poursuivi le directeur général du Conseil café-cacao.

Le cacao représente 40% des produits d’exportation de la Côte d’Ivoire. Très souvent opposé aux actions du gouvernement, Moussa Koné, président du Comité d’organisation de la cérémonie d’hommage, a reconnu que le président Ouattara est « un grand bâtisseur qui a montré son leadership dans la gestion des affaires de l’Etat ».

La digitalisation du réseau électrique ivoirien réduit la fraude

La digitalisation de son réseau et les analyses statistiques du profil des abonnés ont permis à la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) de reduire les pertes liées à la fraude. »En 10 ans, le taux de perte (…) est passé de 28% à 11% », a indiqué, jeudi dernier à Abidjan, le directeur général de la CIE, Ahmadou Bakayoko, lors d’un panel autour du thème: « Les grands chantiers de la reprise économique ivoirienne ».

Cette donnée, dira-t-il, montre que « c’était 17% qui était perdu sur un chiffre d’affaires de 700 milliards Fcfa, ce qui représente plus de 100 milliards Fcfa. Or, si on avait pas vécu ces fraudes, ces 100 milliards Fcfa seraient dans nos caisses ».  

Ce résultat est dû au fait qu' »on s’est inscrit dans la digitalisation d’analyses statistiques des profils de comportements pour identifier les profils suspects », a poursuivi Ahmadou Bakoyoko.  

« Lorsque toutes les maisons d’un standing dans des zones consomment à un tel niveau, on se demande pourquoi celui-là il ne consomme pas ? C’est après ce constat qu’on envoie une équipe et dans 80% des cas, c’est la fraude », a-t-il expliqué.

Le système d’information géographique et la digitalisation des analyses statistiques ont réduit les velléités de fraude tant au niveau du circuit de distribution de l’électricité que de l’eau potable en Côte d’Ivoire.

Pour Ahmadou Bakayoko, « quelque part, au coeur de tout cela, c’est l’humain », car les hommes et les femmes, sur la base d’une certaine éthique contribuent à afficher les résultats sur les différentes fraudes observées.  

Il a salué le génie managérial de feu Marcel Zadi Kessy, ex-PDG de Sodeci-Cie, qui a imprimé une valeur d’éthique au groupe, soutenant que le premier élément d’efficacité, « c’est le respect des règlements ».

« On est les premiers certifiés anti-corruption, c’est pour dire toute l’importance que nous accordons à la mise en place des procédures », a-t-il fait savoir, évoquant zéro tolérance sur les comportements déviants.  

Suffisant pour souligner que le groupe a « licencié 10 collaborateurs l’année dernière parce qu’on a pu trouver des cas où ils étaient impliqués dans des situations ».

Répondant à une question sur le réajustement des conduites d’eau, Ahmadou Bakayoko a assuré qu’elles seront calibrées. Pour ce faire, l’Etat ivoirien a édicté, il y a quelques jours, un texte concernant tous les travaux qui sont pris en marge des voies routières.

« On est en train de mobiliser des fonds d’urgence dans certaines zones géographiques pour pouvoir intervenir et corriger ces dysfonctionnements, des exigences en termes de normes, de standard de qualité », a-t-il annoncé.  

En outre, le groupe compte profiler des « mesures très strictes d’encadrement sur les chantiers ». Au plan des investissements, il a soutenu qu’il faut « être dans le bon timing et utiliser au mieux les investissements pour avoir un service de qualité pour les Ivoiriens ».

Jean-Claude Brou, nouveau gouverneur de la Bceao

Sa désignation est intervenue à l’issue d’un Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) tenu samedi à Accra (Ghana).La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a un nouveau gouverneur. Le président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) depuis 2018, Jean-Claude Brou remplace son compatriote Tiémoko Meyliet Koné nommé le 20 avril 2022 vice-président de la République de Côte d’Ivoire.

«Je vous annonce une bonne nouvelle. Nous venons de désigner le président de la commission de la Cedeao Jean-Claude Brou comme prochain gouverneur de la Bceao à compter du 4 juillet 2022. Dès qu’il aura quitté la Cedeao, il prendra fonction à la Bceao », a déclaré le Chef de l’Etat ivoirien, Alassane  Ouattara au terme du Sommet extraordinaire des Chefs d’État de l’Uemoa.

Né en 1953, M. Brou est titulaire d’une maîtrise en sciences économiques à l’Université nationale de Côte d’Ivoire, d’un MBA en finance et d’un doctorat en sciences économiques de l’Université de Cincinnati. Il a débuté sa carrière en 1982 au Fonds monétaire international (FMI), où il a exercé la fonction d’économiste-pays dans plusieurs pays africains avant d’être nommé, en 1989, représentant résident de l’institution au Sénégal.

Il connaît la Bceao pour y avoir occupé les fonctions de directeur des relations internationales en charge des politiques d’intégration de l’Uemoa, de directeur des études économiques et de la monnaie, puis de conseiller spécial et contrôleur général.

Nommé représentant résident de la Banque mondiale pour le Tchad en 2010, il a rejoint le gouvernement du président Alassane Ouattara en 2012 au poste de  ministre de l’Industrie et des Mines, qu’il a occupé jusqu’à sa nomination à la présidence de la commission de la Cedeao, où il a succédé au Béninois Marcel Alain de Souza.

Juntes ouest africaines: aucune décision du Sommet de la Cedeao

Le Sommet des Chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest n’a pris aucune décision sur le maintien ou l’assouplissement des sanctions contre les militaires putschistes au Mali, en Guinée et au Burkina Faso.Réunis en réunion extraordinaire ce samedi 4 juin 2022 à Accra, au Ghana, les dirigeants ouest africains ont décidés de reporter leurs décisions sur les sanctions contre les justes malienne, burkinabé et guinéenne au 3 juillet prochain. Aucun consensus ne s’est dégagé à l’issue de la rencontre.

Il y avait deux blocs. D’un côté, les pays favorables au durgissement des sanctions contre la junte malienne et de l’autre ceux qui sont pour l’allègement des sanctions contre le pays du colonel d’Assimi Goïta.

Le 9 janvier dernier, la Cedeao avait infligé de lourdes sanctions à Bamako dont la fermeture des frontières avec ce pays d’Afrique de l’Ouest dans l’espoir de mettre fin au projet des militaires de gouverner cinq années de plus.

Sénégal : hausse du prix de l’essence à la pompe

À compter du 5 juin 2022, le prix du carburant super passera de 755 FCFA à 890 FCFA/litre, soit une augmentation de 135 FCFA.L’arrêté du ministère du Pétrole et des Énergies rendu public ce samedi précise que les prix à la consommation des autres produits pétroliers comme le gasoil pour véhicules ne connaissent pas de hausse. Ceux-ci restent au niveau fixé par l’arrêté n°013303 du 27 mai 2022 et indiqué dans la structure des prix du 28 mai 2022, déjà communiquée.

En procédant à ce réajustement du prix de l’essence, Dakar emboîte le pas à d’autres pays de la sous-région qui ont déjà revu à la hausse les prix de ces combustibles. C’est le cas notamment de la Côte d’Ivoire et de la Guinée qui, comme le Sénégal, justifient cette revalorisation par la conjoncture internationale marquée par la guerre en Ukraine et l’embargo occidental sur le pétrole russe. Cela a engendré une flambée du prix du baril du Brent qui coûte à ce jour plus de 120 dollars.

Afrique subsaharienne : pour la protection des ménages vulnérables

Le Fonds Monétaire Internationale (FMI) plaide pour des politiques plus sociales en faveur des plus nécessiteux sur le continent noir, mais sans compromettre la viabilité de la dette.« La politique budgétaire doit protéger les ménages vulnérables de l’augmentation des prix des produits alimentaires et énergétiques, sans aggraver les facteurs de vulnérabilité liés à l’endettement. L’octroi de transferts ciblés aux ménages vulnérables représente la première et meilleure mesure à prendre. Cependant, des baisses d’impôts ciblées ou des subventions sur certains prix […], peuvent représenter une solution de rechange, en particulier dans les pays dont les dispositifs de protection sociale sont insuffisants », déclare le directeur du département Afrique du FMI, Abebe Aemro Selassie.

Selon l’institution financière internationale, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en déclenchant une forte hausse des cours des produits de base, a entraîné la détérioration des soldes budgétaires et extérieurs des pays importateurs et ravivé les inquiétudes quant à la sécurité alimentaire dans la région.

L’activité économique de la région devrait ralentir pour atteindre 3,8 % cette année et fait face à une variété de risques sans précédent. Par ailleurs, note le FMI, les ratios de la dette publique n’ont jamais été aussi élevés depuis plus de vingt ans, et beaucoup de pays à faible revenu sont surendettés, ou ne sont pas loin de l’être.

Face à ce énième choc exogène, l’organisme basé à Bretton Woods (États-Unis) est prêt à apporter son aide, a informé son représentant résident au Sénégal, Mesmin Koulet-Vickot.

« L’année dernière, l’allocation de droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI à hauteur de 23 milliards de dollars a aidé à financer des dépenses urgentes durant la pandémie. L’engagement du Groupe des Vingt à transférer 100 milliards de dollars en DTS à des pays vulnérables constitue une autre étape importante pour l’avenir, et le nouveau fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité contribuera à garantir que ces ressources sont utilisées pour fournir un soutien indispensable en matière de politique économique et de financement sur le plus long terme », a-t-il affirmé.

A l’en croire, la communauté internationale devrait cependant aller plus loin, par exemple en supprimant les obstacles à la mise en œuvre du cadre commun et en permettant des restructurations de dette rapides et efficaces le cas échéant.

Au-delà des crises actuelles, les pouvoirs publics doivent agir résolument pour diversifier l’économie, encourager l’intégration régionale (y compris par l’intermédiaire de la Zone de libre-échange continentale africaine), libérer le potentiel du secteur privé et relever les défis des changements climatiques, a exhorté M. Koulet-Vickot.

« La solidarité et la coopération internationales continueront de jouer un rôle vital dans tous ces domaines », a-t-il assuré en marge d’une conférence économique organisée vendredi par le Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion (CESAG) de Dakar.

Fléchissement des prix internationaux des produits alimentaires

L’indice de référence montre une baisse des prix internationaux des huiles végétales et des produits laitiers, tandis que ceux du blé, du riz et de la chair de volaille sont en hausse.Les prix mondiaux des denrées alimentaires de base ont accusé une baisse modeste en mai pour le deuxième mois consécutif, bien que les prix du blé et de la volaille aient augmenté, rapporte l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

L’indice FAO des prix des produits alimentaires s’est établi à une moyenne de 157,4 points en mai 2022, soit un recul 0,6 pour cent par rapport à avril. L’indice, qui permet de suivre l’évolution mensuelle des prix internationaux d’un assortiment de produits alimentaires couramment échangés, était toutefois supérieur de 22,8 pour cent à sa valeur de mai 2021.

De leur côté, les prix des céréales ont gagné 2,2 pour cent par rapport au mois précédent, sous l’effet d’une hausse des prix du blé, laquelle a été de 5,6 pour cent par rapport à avril et de 56,2 pour cent par rapport à l’année précédente.

Pour le blé, les prix internationaux dont la moyenne n’était que de 11 pour cent inférieure à son niveau record atteint en mars 2008, on note une augmentation en réaction à une interdiction d’exporter annoncée par l’Inde et à des craintes relatives à l’état des cultures dans plusieurs des principaux pays exportateurs.

Cette évolution traduit aussi un abaissement des perspectives concernant la production de blé en Ukraine du fait de la guerre dans ce pays.

Les prix internationaux du riz ont connu eux aussi une progression généralisée, tandis que les prix des céréales secondaires ont affiché une baisse de 2,1 pour cent, les prix du maïs accusant un recul plus important qui s’explique par la légère amélioration de l’état de cultures aux États-Unis d’Amérique, de meilleures disponibilités saisonnières en Argentine et le début imminent des principales récoltes de maïs au Brésil.

L’indice FAO des prix des huiles végétales a subi un recul de 3,5 pour cent depuis avril, sans cesser pour autant d’être nettement au-dessus de son niveau de mai 2021. On note une baisse des prix des huiles de palme, de tournesol, de soja et de colza, imputable en partie à la levée par l’Indonésie de son interdiction momentanée d’exporter l’huile de palme, à quoi s’ajoute la faiblesse de la demande mondiale à l’importation des huiles de soja et de colza au vu de leurs coûts élevés ces derniers mois.

« Les restrictions à l’exportation créent des incertitudes sur les marchés et peuvent provoquer des flambées des prix et rendre ceux-ci plus volatiles ; la baisse des prix des huiles végétales témoigne des effets importants qu’entraînent leur levée et le retour à la fluidité des exportations », souligne l’Économiste en chef de la FAO, Máximo Torero Cullen.

S’agissant des prix des produits laitiers, l’Indice a perdu aussi du terrain, avec un recul de 3,5 pour cent en glissement mensuel. Les prix du lait en poudre affichent la plus forte baisse, laquelle s’explique par les incertitudes du marché face à la poursuite des confinements liés à la covid-19 en Chine, tandis que les volumes soutenus des ventes au détail et la forte demande des restaurants dans l’hémisphère Nord ont empêché une chute importante des prix des fromages malgré l’affaiblissement de la demande mondiale à l’importation.

De son côté, le sucre a perdu 1,1 pour cent depuis avril de ses prix, ce qui s’explique par une production exceptionnelle en Inde, venue rehausser les perspectives relatives aux disponibilités mondiales. La dépréciation du real brésilien par rapport au dollar des États-Unis et la baisse des prix de l’éthanol ont également accru la pression à la baisse sur les prix mondiaux du sucre.

Pour la viande, la FAO note des prix atteignant un nouveau record, en gagnant 0,6 pour cent en mai, alors même que les prix de la viande de bovins sont demeurés stables et que ceux de la viande de porc ont reculé. La hausse de cet indice s’explique par une forte remontée des prix internationaux de la chair de volaille, sous l’effet des perturbations incessantes des chaînes d’approvisionnement en Ukraine et des cas de grippe aviaire récemment signalés, avec en toile de fond un essor de la demande en Europe et au Moyen-Orient.

Sénégal : 300 millions de dollars de la Banque Mondiale dans les caisses de l’Etat

L’appui budgétaire est le plus important jamais accordé par l’institution financière au gouvernement sénégalais.Il y a moins de 24 heures, le Conseil d’administration de la Banque Mondiale a approuvé l’accord de « financement de politique de développement pour une relance durable et équitable » d’un montant de 300 millions de dollars en faveur du Sénégal.

« C’est le fruit d’un travail de longue haleine. Un effort qui s’est étalé sur presque deux ans marqués par l’impact d’une pandémie sans précédent et celui de la guerre en Ukraine sur les économies africaines », a déclaré, lors de la signature de l’accord, Nathan Belete, le Directeur des opérations de la Banque Mondiale pour le Sénégal.

À l’en croire, l’institution de Bretton Woods soutient, à travers ce financement, « un programme gouvernemental de réformes structurelles pour une croissance équitable et résiliente, en abordant les principales contraintes au développement du capital humain, à la viabilité budgétaire et à la participation du secteur privé à l’économie sénégalaise ».

Poursuivant, M. Belete a affirmé que le décaissement de ces fonds vise à renforcer « l’équité et la résilience tant du côté de l’offre que de la demande de travail » dans la période de l’après Covid-19. Une démarche qui répond à un double défi.

Le premier pilier de cette opération encourage des politiques et réformes institutionnelles visant à stimuler la résilience et la productivité du capital humain des ménages et des individus. « Ces réformes contribuent à institutionnaliser et renforcer les principaux programmes sociaux du Sénégal, notamment le système de santé et l’extension de l’utilisation du Registre National Unique (RNU) », détaille un communiqué de la Banque Mondiale.

Le second pilier appuie des réformes tendant à renforcer les fondements d’une relance tirée par le secteur privé, donc créatrice d’emplois, afin de placer le Sénégal sur une trajectoire de croissance plus durable et équitable.

« Parmi ces réformes, il convient de noter l’amélioration des procédures de traitement de la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) et la suppression d’exemptions inefficaces, mais aussi le renforcement du cadre réglementaire et institutionnel pour un accès inclusif au financement des micros, petites et moyennes entreprises et l’amélioration de la concurrence dans les secteurs des technologies de l’information et de la communication, des télécommunications, de l’économie numérique et de l’énergie », précise la source.