Soudan du Sud: la voie de la paix reste pavée d’obstacles

Le président sud-soudanais, Salva Kiir, et son vieux rival Riek Machar partagent à nouveau tant bien que mal le pouvoir, mais la marche vers la paix sera encore longue et périlleuse pour leur pays, après six années d’une guerre civile destructrice.

Chef de la principale rébellion au Soudan du Sud, M. Machar est redevenu samedi vice-président, pour la troisième fois depuis l’indépendance en 2011 et conformément à un accord de paix conclu en 2018.

Il a donné l’accolade à M. Kiir, auquel l’oppose pourtant une inimitié viscérale à l’origine de tous les maux récents de leur pays, et qui a pour sa part proclamé « la fin officielle de la guerre ».

« C’est une étape cruciale, mais ce n’en est qu’une dans le très long parcours qui attend le Soudan du Sud pour sortir du conflit », souligne pour l’AFP Alan Boswell, expert auprès de l’International Crisis Group (ICG).

« Les Sud-Soudanais restent très sceptiques quant aux chances de voir ces deux dirigeants travailler ensemble et non l’un contre l’autre », ajoute-t-il.

L’annonce jeudi d’un accord sur la formation d’un gouvernement d’union nationale n’est intervenue que sous forte pression internationale et à quelques heures de la date butoir fixée au 22 février, après le report des deux échéances précédentes.

Pour y parvenir, les deux leaders ont dû se résoudre à des concessions de dernière minute, saluées par les partenaires internationaux.

La proposition de M. Kiir de revenir à un système fédéral de 10 États, au lieu de 32, a ainsi contribué à débloquer la situation. Même si son choix d’y ajouter trois « zones administratives » (Ruweng, Pibor et Abyei), dans des régions pétrolières, a été initialement mal accueilli par M. Machar.

– De nombreux motifs de dissension –

Et ce dernier a en retour pris le risque de sacrifier à sa sécurité personnelle, en acceptant qu’elle soit confiée aux troupes présidentielles.

Mais les motifs de dissension restent nombreux. Les deux camps continuent par exemple à maintenir leurs propres forces armées, le projet de créer une armée nationale unifiée forte de 83.000 hommes n’ayant guère avancé.

« C’est la confusion totale pour ce qui est des dispositions sécuritaires », observe M. Boswell. « Les deux camps gardent l’essentiel de leurs forces en réserve et ils ont recruté abondamment pour garnir leurs rangs ».

La situation pourrait dès lors facilement « échapper à tout contrôle », met en garde l’analyste.

Pour Luuk van der Vondervoort, chercheur au European institute of peace, la question est avant tout de savoir s’il y aura « un véritable partage du pouvoir », car « la dernière fois, ça n’avait pas été le cas ».

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

Le conflit, marqué par des atrocités, dont des meurtres et des viols, a fait en six ans plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

– La reconstruction prendra « des générations » –

Un précédent accord de paix avait permis la nomination de M. Machar comme vice-président en 2016. Mais l’expérience n’avait duré que quelques semaines et s’était soldée par d’intenses combats entre ses troupes et celles de M. Kiir à Juba.

Pour M. Van der Vondervoort, il revient à la communauté internationale de maintenir l’impulsion. « Il faut avoir conscience que derrière toutes les images publiques et la rhétorique de la réconciliation, derrière les accolades et les sourires, cet accord n’a été rendu possible que par la pression continue de la région et des États-Unis ».

Cinq postes de vice-présidents ont été attribués, dont celui de premier vice-président confié à M. Machar, et les négociations se poursuivent pour la composition du gouvernement.

Certains observateurs veulent voir une lueur d’espoir dans l’apparente volonté de M. Kiir et Machar de faire des compromis.

« Pour l’instant, nous ne savons pas ce qui se passera car (M. Machar) n’a pas encore pris ses fonctions (…). Mais s’ils continuent à faire des compromis, alors nous verrons de bonnes choses se passer dans ce pays », estime Abraham Kuol Nyoun, professeur en sciences politiques à l’université de Juba.

La guerre civile a contraint plus de quatre millions de personnes à fuir leur foyer. Et, à l’écart des marchandages politiques, quelque 190.000 personnes continuent à vivre dans des camps placés sous protection de l’ONU, trop apeurés pour rentrer chez eux.

Des villes et villages entiers ont été détruits par ce brutal conflit ethnique et pour M. Boswell la reconstruction du pays prendra « des générations ».

« Recréer une identité nationale et favoriser le pardon national prendra beaucoup, beaucoup de temps », ajoute-t-il, remarquant que neuf ans après l’indépendance les leaders sud-soudanais doivent encore convaincre leur peuple que le « Soudan du Sud peut être viable et aller de l’avant ».

Accusé du meurtre de son ex-femme, le Premier ministre du Lesotho devant la justice

Le Premier ministre du Lesotho Thomas Thabane s’est présenté lundi à la surprise générale devant la justice de son pays pour y répondre des rocambolesques accusations du meurtre de son ex-épouse qui agitent le royaume depuis des semaines.

Officiellement en Afrique du Sud depuis vendredi dernier pour des « raisons médicales », M. Thabane, 80 ans, a fait une apparition inattendue en début de matinée devant un tribunal de la capitale Maseru, a constaté une journaliste de l’AFP.

Il était accompagné de sa deuxième femme Maesaiah Thabane, 42 ans, épousée deux mois après la mort de la première et déjà inculpée de complicité du meurtre de sa rivale.

A l’issue d’une brève audience, le dossier a été renvoyé devant la Haute Cour du Lesotho sans que le Premier ministre Thabane ne soit formellement inculpé.

Son avocat, Qhalehang Letsika a plaidé qu’il ne pouvait pas l’être tant qu’il dirigeait le gouvernement.

« Mon client ne peut pas être poursuivi tant qu’il exerce ce mandat mais il n’est pas au-dessus des lois », a-t-il expliqué, ajoutant que ses fonctions actuelles « lui assurent l’impunité ».

La juge en charge du dossier, Phethise Motanyane, a convenu que la situation était exceptionnelle et préféré renvoyé l’affaire devant l’instance supérieure. « Je dois avouer que ce dossier est inédit dans notre pays », a-t-elle commenté.

La date de l’audience devant la Haute Cour n’a pas été annoncée.

L’affaire déstabilise le sommet de ce petit pays coincé au cœur de la puissante Afrique du Sud depuis des mois.

– Remous politiques –

Elle a véritablement éclaté en janvier, lorsque le chef de la police a révélé dans un courrier rendu opportunément public qu’un appel passé sur le téléphone portable du Premier ministre avait été localisé sur les lieux du meurtre de sa femme.

Lipolelo Thabane, 58 ans, a été tuée par balle en juin 2017 à Maseru, deux jours avant l’investiture de son époux.

Sous la pression de l’opposition et de son propre parti, le Congrès de tous les Sothos (ABC), Thomas Thabane a annoncé quelques jours plus tard qu’il allait démissionner d’ici juillet.

Interrogé une première fois par la police sur les circonstances de cet assassinat, le chef du gouvernement avait été convoqué vendredi devant le tribunal de Maseru pour y être inculpé.

Mais il s’est alors fait porter pâle, officiellement en déplacement en Afrique du Sud pour des raisons médicales « d’urgence ». Son entourage a alors fait savoir qu’il ne serait pas prêt à comparaître avant le 27 février.

Son départ inopiné à l’étranger a un temps poussé les autorités à envisager l’émission d’un mandat d’arrêt à son encontre.

Sur le front politique, le principal parti d’opposition, le Congrès démocratique, a formellement déposé vendredi dernier devant le Parlement une motion de défiance contre le Premier ministre et son gouvernement.

Si elle obtient une majorité des voix des parlementaires, il devra démissionner ou proposer au roi Letsie III la dissolution du Parlement et l’organisation de nouvelles élections.

Le Lesotho a une longue histoire d’instabilité politique, illustrée par des coups d’Etat militaires en 1986 et 1991.

Frappé par le chômage, une épidémie de sida qui touche 23% de sa population de 2 millions d’habitants et un manque criant de services publics, il fait partie des pays les plus pauvres de la planète.

Afrique du Sud: des femmes porteuses du VIH stérilisées de force dans des hôpitaux (rapport)

Une cinquantaine de Sud-Africaines porteuses du VIH ont été stérilisées de force dans des hôpitaux en Afrique du Sud, a révélé lundi une enquête qui fait état de nombreuses violations de leurs droits et appelle à une action gouvernementale.

Cette enquête a été lancée en 2015 lorsque deux organisations de défense des droits des femmes ont approché la Commission pour l’égalité des sexes en Afrique du Sud (CGE) avec 48 cas documentés de stérilisation forcée.

La CGE avait réuni des témoignages sous serment de plaignantes faisant état de ces stérilisations.

« Toutes les femmes qui ont déposé plainte étaient des femmes noires qui étaient majoritairement porteuses du VIH », a déclaré la cheffe du CGE, Keketso Maema, citée dans ce rapport publié lundi.

« Alors qu’elles étaient sur le point d’accoucher (…) elles ont été contraintes ou forcées de signer des formulaires dont elles ont appris par la suite qu’il s’agissait de formulaires de consentement permettant par divers moyens à l’hôpital de les stériliser », selon les termes du document.

Tous les cas mentionnés dans le rapport ont eu lieu entre 2002 et 2015.

Des enquêteurs ont découvert que du personnel hospitalier menaçait de refuser de prodiguer à ces femmes des soins médicaux si elles ne signaient pas ces formulaires.

Certaines des plaignantes, selon ce rapport, ont déclaré avoir reçu ces formulaires alors qu’elles vivaient des moments de « douleur extrême » au cours desquels elles ne pouvaient pleinement comprendre le contenu de ces formulaires et ce qu’elles étaient en train de signer.

Toutes ces femmes ont accouché par césarienne, facilitant une intervention chirurgicale de stérilisation.

Elles ont été nombreuses à tomber en dépression après avoir découvert qu’elles ne pourraient plus avoir d’enfants, et certaines ont été abandonnées par leur conjoint.

– Pas de questions –

Une de ces victimes a déclaré aux enquêteurs qu’elle avait découvert tardivement que ses trompes de Fallope – une des parties constituantes de l’appareil génital féminin et dont le rôle est indispensable dans le processus de reproduction – avaient été sectionnées après un accouchement.

Elle a appris ce qui lui était arrivé plusieurs années après avoir consulté un médecin privé pour comprendre son infertilité nouvelle.

Après son accouchement, elle était restée à l’hôpital pendant une période anormalement longue pour être soignée pour une infection de sa cicatrice après une césarienne.

« Elle (…) n’a jamais été informée de ce qui lui était arrivé », selon les termes du rapport, citant des extraits de son témoignage.

Une autre plaignante a du signer les formulaires et au moment où elle demandait à l’infirmière pourquoi elle devait le faire, celle-ci lui a répondu: « Vous les gens porteurs du VIH vous ne vous posez pas de questions quand vous faites des bébés ».

« Pourquoi posez-vous des questions maintenant, vous devriez être stérilisés, les personnes vivant avec le VIH, vous aimez faire des bébés, et ça nous ennuie. Signez les formulaires et partez ».

La commission a conclu que ces femmes ont été exposées à des violations graves des droits humains et subi « des traitements dégradants ». En outre, elle accuse le personnel hospitalier d’avoir failli à leur « obligation de soins ».

Ce rapport a été communiqué au ministère sud-africain de la Santé, qui n’a pas souhaité s’exprimer dans l’immédiat.

Le nombre total de personnes vivant avec le VIH en Afrique du Sud est passé d’environ 4,64 millions en 2002 à 7,97 millions en 2019, selon des statitisques gouvernementales.

En 2019, 13,5% de la population totale en Afrique du Sud était séropositive.

L’opposition appelle les Togolais à contester la rélection du président, ses électeurs se disent « résignés »

L’opposition a appelé les Togolais à « défendre la vérité des urnes », au lendemain de la victoire contestée du président sortant Faure Gnassingbé reconduit pour un quatrième mandat, mais le pays était très calme, les partisans de l’opposition se disant « résignés ».

Faure Gnassingbé, 53 ans, a été reconduit à la tête de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest lors d’un scrutin aux chiffres officiels « inédits », tant par son score (72% des voix) que par le taux de participation de 77%.

C’est la première fois que des résultats officiels sont annoncés aussi rapidement au Togo, à peine plus de 24 heures après le scrutin, et la Commission électorale indépendante (Ceni) a « pris tout le monde de court », selon un diplomate missionné dans le pays.

« Les observateurs internationaux n’avaient même pas encore fait leurs déclarations », note cette source, estimant qu’il était « impossible de compiler et centraliser physiquement -des quelque 9.000 bureaux de vote du pays- sans système électronique ».

« Il ne s’est pas embêté avec des résultats au coude à coude », analyse cet observateur, « il a voulu faire passer le message que c’est lui le patron ».

La situation commençait à se crisper quelques heures avant cette annonce: les deux camps s’étaient d’ores et déjà déclarés vainqueurs, et le candidat outsider de l’opposition, Agbéyomé Kodjo, crédité de 18% des suffrages selon les résultats officiels, dénonçait des fraudes et des irrégularités.

Dès lundi matin, un appel de l’opposant à « défendre la vérité des urnes » circulait à travers le pays, sur l’application de messagerie Whatsapp, sans guère rencontrer d’écho.

A Lomé, quelques véhicules de l’armée et des forces de l’ordre patrouillaient dans les rues, tandis que la population se rendait au travail et vaquait à ses occupations ordinaires.

Les Togolais étaient descendus par dizaines de milliers dans les rues en 2017 et 2018 pour demander la démission de Faure Gnassingbé, dans des manifestations réprimées dans le sang.

Mais le pouvoir a tenu bon et en 2019, le Parlement votait une révision de la Constitution lui permettant de se présenter pour un quatrième et cinquième mandats.

– ‘Fatigués’ –

Les électeurs de l’opposition se sont dit « déçus » voire « trahis » par l’opposition historique de l’Alliance nationale pour le changement, qui a remporté un score très faible (4%), mais de manière générale beaucoup ne croient plus à l’alternance et sont résignés après plus d’un demi-siècle de la même famille au pouvoir.

Dans les quartiers de Lomé acquis à l’opposition, on échangeait, mais d’une manière générale, les gens se disent « fatigués ».

« Chaque jour, c’est toujours le même qui gagne, nous on voulait le changement mais cela ne peut pas arriver ici », explique Caleb, un commerçant partisan de « Kodjo », à l’AFP.

« Même si Kodjo appelle à descendre dans la rue je ne crois pas que j’irai. On a manifesté mais rien ne change, je vais pas mettre ma vie en danger », a-t-il ajouté.

« Les résultats sont faux mais nous sommes résignés. Qu’est-ce qu’on peut faire? Si tu sors dans la rue on te tue, on te frappe », renchérit Dodji, le client d’un restaurant de rue qui prenait son café lundi matin.

De son côté, le président sortant n’a pas fait pour l’instant de discours à la nation, mais a fêté sa victoire avec ses supporters dans un « village présidentiel », construit à Lomé à l’occasion de la campagne électorale.

Il est apparu en costume gris clair et casquette bleue estampillée d’un F pour « Faure », et a remercié « la jeunesse togolaise mobilisée pour célébrer (…) la démocratie ».

« La vérité vient d’éclater (…). Ceux qui voulaient s’agiter se sont agités, mais nous sommes restés calmes », a-t-il déclaré sous les applaudissements des partisans d’Unir (Union pour la république).

Lundi matin, sur son compte officiel Twitter, les internautes pouvaient lire un bref message: « Merci pour la confiance renouvelée. Oui, allons-y ».

M. Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui avait lui-même dirigé le Togo pendant 38 ans, a été réélu depuis lors de scrutins tous contestés par l’opposition.

Il garde d’importants alliés parmi ses pairs africains et avec la France, ex-puissance coloniale impliquée dans la lutte contre les mouvements jihadistes au Sahel voisin, qui restent particulièrement sensibles à la stabilité du Togo dans cette région volatile.

Second jour d’échanges de tirs entre le Jihad islamique et Israël

Le Jihad islamique a lancé une nouvelle salve de roquettes lundi dans le sud d’Israël où des écoles, des commerces et des routes sont fermés de manière préventive, après des frappes meurtrières la veille de l’aviation israélienne contre des positions de ce mouvement palestinien en Syrie et à Gaza.

Ces nouvelles tensions entre Israël et le Jihad islamique, un groupe armé jugé proche de l’Iran, interviennent à une semaine des élections législatives cruciales pour la survie politique du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

De manière préventive, quelque 65.000 élèves ont été sommés de rester à la maison lundi dans des villes israéliennes jouxtant la bande de Gaza, les trains ont été annulés entre les villes d’Ashkelon et Beersheva et plusieurs routes sont fermées dans le sud du pays.

Vingt roquettes ont été tirées de Gaza vers le territoire israélien, dont 18 ont été interceptées par le bouclier antimissiles Dôme de Fer, a indiqué l’armée, alors que le Jihad islamique a simultanément revendiqué ces frappes.

– Souvenir de novembre –

Selon un journaliste de l’AFP, une roquette est tombée dans un parc pour enfants de la ville de Sdérot sans faire de blessés car personne n’était sur les lieux.

Dans la foulée, l’armée israélienne a bombardé des cibles du mouvement dans la bande de Gaza.

« Le Jihad islamique et le Hamas doivent comprendre que cela ne peut durer. S’ils ne cessent pas les frappes complètement – et je ne parle pas d’un jour ou deux, mais définitivement – nous devrons aller de l’avant avec une campagne (militaire) d’envergure », a prévenu lundi M. Netanyahu.

Au cours de la nuit de dimanche à lundi, l’aviation israélienne avait mené des frappes aériennes contre des « positions » du Jihad islamique près de Damas, en Syrie, et dans la bande de Gaza après des tirs de roquettes par le groupe depuis l’enclave.

Six combattants, dont deux du Jihad islamique, ont été tués dans ces frappes, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Les forces israéliennes sont souvent accusées par Damas de mener des frappes en Syrie voisine, mais elles revendiquent rarement des bombardements dans ce pays, qu’elles accusent d’héberger des éléments qui lui sont hostiles comme le Hezbollah libanais, la Force iranienne Qods et le Jihad islamique.

Israël avait mené en novembre une opération éclair contre le Jihad islamique dans la bande de Gaza qui avait fait une trentaine de morts dont neuf membres d’une famille palestinienne sans lien avec le groupe armé.

L’armée avait alors abattu un important commandant du mouvement, Baha Abou al-Ata, qu’elle jugeait responsable de nombreux tirs de roquettes contre Israël dont l’un en direction d’un meeting de M. Netanyahu peu avant les élections de septembre qui n’ont pas abouti à la formation d’un gouvernement.

En représailles, le Jihad islamique avait lancé des centaines de roquettes vers Israël qui avait répliqué par des bombardements aériens mais en évitant de frapper les positions du Hamas pour ne pas mettre en péril une trêve fragile avec ce mouvement islamiste favorisée par l’ONU, le Qatar et l’Egypte.

Le Hamas a livré trois guerres à Israël, mais bénéficie depuis près d’un an de cette trêve avec l’Etat hébreu contrairement au Jihad islamique, deuxième plus important groupe islamiste armé de Gaza.

– Bombes, bulldozer et roquettes –

Dimanche, l’armée israélienne avait ouvert le feu sur deux membres du Jihad islamique qui « tentaient de placer un engin explosif à proximité » de la barrière séparant Israël de Gaza.

« Un bulldozer de l’armée a récupéré le corps de l’un des assaillants », tué par les forces israéliennes, a précisé l’armée.

Selon un journaliste de l’AFP sur place, des Palestiniens se sont approchés pour tenter de récupérer la dépouille de l’homme avant qu’un bulldozer israélien ne ramasse le corps et retourne en direction de la barrière frontalière.

Israël garde les corps de Palestiniens pour s’en servir comme monnaie d’échange avec le Hamas, qui détient aussi des dépouilles d’Israéliens.

Une vidéo de l’incident, authentifiée par l’AFP, circule en boucle sur les réseaux sociaux palestiniens et à l’étranger. Lundi, le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a condamné « l’assassinat » de ce membre du Jihad islamique dont la dépouille a été « maltraitée » par les autorités israéliennes.

Appelant à venger l’un de ses « martyrs », le Jihad avait ensuite tiré des roquettes vers Israël.

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Virus : l’Italie confine onze villes du Nord pour endiguer la contagion

Un cordon sanitaire était en place lundi autour de onze villes du nord de l’Italie, cœur économique du pays, pour endiguer la propagation du coronavirus, qui y a déjà fait cinq morts.

La soudaine flambée depuis vendredi des cas de nouveau coronavirus, passés de 6 à 219 en quatre jours, fait de l’Italie le pays le plus touché en Europe et le troisième dans le monde après la Corée du Sud et la Chine.

L’annonce lundi de la mort d’un homme de 88 ans près de Milan, en Lombardie (nord-ouest), a fait grimper le bilan à cinq décès, tous survenus dans le nord du pays : quatre en Lombardie et un en Vénétie (nord-est). Il s’agissait à chaque fois de personnes âgées et souvent déjà atteintes d’autres pathologies.

Le premier décès d’un Italien – et premier d’un Européen – avait été annoncé vendredi dans un village près de Padoue en Vénétie.

Le patient numéro 1 pour la Lombardie est un homme de 38 ans, Mattia, cadre de la multinationale anglo-néerlandaise Unilever à Casalpusterlengo. L’origine de sa contamination reste cependant un mystère, du propre aveu du ministère de la Santé.

L’Italie a multiplié depuis les mesures de précaution, dont la mise en semi-confinement des quelque 52.000 habitants d’une dizaine de villes du Nord: les lieux publics y sont fermés, sauf quelques magasins de première nécessité et les pharmacies de garde.

Le chef de la Protection civile italienne Angelo Borrelli a cherché lundi à rassurer la population: « Nous sommes intervenus à travers des mesures fortes et importantes, et donc je pense que notre pays est en mesure de garantir la sécurité », a-t-il assuré lors d’une conférence de presse.

Par précaution, toutes les excursions scolaires sont suspendues à l’intérieur et l’extérieur de la péninsule. Cette crise sanitaire a fait chuter la bourse de Milan, capitale économique du pays (-4,7%, vers 13H00 GMT).

Par ailleurs, une soixantaine de passagers venus de Lombardie et de Vénétie voyageant à bord d’un avion de la compagnie italienne Alitalia se sont vu interdire lundi de débarquer à l’île Maurice.

En Lombardie, région la plus touchée avec 167 cas, le métro de Milan était à moitié vide lundi matin, avec de nombreux passagers équipés de masques de protection.

Ecoles, universités, mais aussi musées, cinémas et théâtres dont la prestigieuse Scala, ainsi que la cathédrale gothique, symbole de la ville, sont fermés.

– Cinémas désertés –

Certains supermarchés milanais sont déjà dévalisés et le maire de la ville Beppe Sala a appelé ses concitoyens à la raison: « plutôt que de courir dans les supermarchés pour s’accaparer des aliments, il faudrait prendre soin des plus faibles, en particulier des personnes âgées qui sont celles qui courent le plus de risques ».

Les bars devront baisser leurs rideaux de 18H00 à 6H00 du matin, suspendant de fait la tradition locale de l’apéritif.

« Nous sommes sûrs que les mesures que nous avons prises empêcheront la contagion de se répandre », a assuré le président de Lombardie, Attilio Fontana.

En Ligurie (nord-ouest), la célébration des messes a été interrompue. Seuls les enterrements et les mariages restent programmés, mais en petit comité.

Les cinémas du pays sont aussi désertés: ce week-end, les recettes ont chuté de 44% par rapport au week-end précédent.

Outre la Lombardie, voisine de la Suisse, c’est en Vénétie, proche de la Slovénie, qu’ont été détectés le plus grand nombre de cas (27 cas dont un mort).

La Vénétie a décrété dimanche l’interruption des festivités du célèbre carnaval de Venise -qui devait s’achever mardi- ainsi que des manifestations sportives et la fermeture des écoles et musées. Mais bars et restaurants restent ouverts.

Trois autres régions sont touchées: l’Emilie-Romagne (nord), le Piémont (nord-ouest) frontalier de la France, et le Trentin-Haut-Adige (nord-est), frontalier de l’Autriche.

Autour des principaux foyers, écoles et universités sont fermées, tout comme tous les lieux publics (bars, restaurants, bibliothèques, mairies, salles de sport).

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Foot: Adebayor a fait ses grands débuts au Paraguay sous le maillot d’Olimpia

L’attaquant togolais Emmanuel Adebayor, ancien joueur d’Arsenal et de Manchester City, a fait dimanche ses grands débuts dans le Championnat du Paraguay de football sous le maillot d’Olimpia.

Adebayor, 35 ans, est entré en jeu en début de seconde période du choc entre Olimpia et Cerro Porteno, en remplacement du vétéran paraguayen Roque Santa Cruz, son ancien coéquipier à Manchester City et grand ami.

La rencontre s’est soldée par un nul 1-1. Si Adebayor, chaleureusement accueilli par les supporters d’Olimpia, est resté muet, il a bien failli offrir la victoire à sa nouvelle équipe d’une tête qui a rasé la transversale du but de Cerro Porteno.

Le Togolais formé au FC Metz, finaliste de la Ligue des champions 2004 avec Monaco, était sans club depuis décembre et la résiliation de son contrat avec le club turc de Kayserispor.

Il est également passé par le Real Madrid et Tottenham.

Le Club Olimpia, une des formations de la capitale Asuncion, a remporté les quatre derniers titres de champion du Paraguay et pointe après six journées à la 4e place du tournoi d’ouverture avec 11 points, soit cinq de moins que le leader, Libertad.

Olimpia dispute également la Copa Libertadores et affrontera en phase de poules les Brésiliens de Santos, le club argentin de Defensa y Justicia et les Equatoriens de Delfin.

« Comme des réfugiés »: à Wuhan, la lutte des habitants confinés pour se nourrir

« On a l’impression d’être des réfugiés »: à Wuhan, la ville berceau du coronavirus coupée du monde depuis un mois, les habitants confinés luttent pour se nourrir, entre une offre raréfiée, des restrictions d’achat et une envolée du prix des légumes.

Son quartier a été verrouillé sans préavis: Guo Jing, une jeune femme de 29 ans, est désormais cloîtrée chez elle.

Elle a vu les libertés de circulation réduite progressivement à néant: d’abord, le 23 janvier, il est devenu interdit de quitter Wuhan, coupée du monde dans l’espoir d’endiguer l’épidémie, apparue dans cette ville de 11 millions d’âmes du centre de la Chine.

Puis, les habitants n’ont plus eu le droit de quitter leur complexe résidentiel ou bloc d’habitation qu’une fois tous les trois jours.

Et désormais, même cette permission a disparu: Guo Jing ne peut plus mettre un pied dehors et dépend désormais des livraisons à domicile.

« Certes, je peux vivre ainsi encore un mois », explique-t-elle, évoquant ses stocks de légumes marinés et d’oeufs.

Tous n’ont pas cette chance: pour les millions de Chinois piégés à Wuhan, l’interdiction de quitter sa résidence suscite d’angoissantes questions pratiques.

« Quand les provisions que nous avons chez nous seront terminées, j’ignore totalement où nous pourrons faire des achats », s’inquiète Pan Hongsheng, qui vit avec son épouse et ses deux enfants.

Les habitants de cette ville bouclée depuis un mois ont été contactés par l’AFP par téléphone et par messagerie.

Certaines communautés ou résidences passent des commandes en gros après de supermarchés.

Rien de tel dans le voisinage de M. Pan: « Tout le monde s’en fiche », se désole-t-il auprès de l’AFP. « Notre petit de trois ans n’a même plus de lait en poudre! ».

Pan Hongsheng est dans l’impossibilité de transmettre des médicaments à ses beaux-parents octogénaires habitant un autre quartier. « On a l’impression d’être des réfugiés », commente-t-il, amer.

– « On ne peut pas choisir » –

Les autorités appellent à la patience: « Le contrôle étroit des communautés dérange un peu la vie des gens, c’est inévitable », a simplement constaté devant la presse Qian Yuankun, vice-secrétaire du Parti communiste dans la province.

Les achats groupés de nourriture s’envolent, organisés sur des groupes de discussion improvisés sur la messagerie mobile WeChat.

Certains commerces vendent des paniers de produits frais au poids, à condition que les commandes soient groupées à une même adresse.

Dans le quartier de Guo Jing, on peut acheter 6,5 kilos de légumes de cinq variétés, dont des patates et des choux, au prix fort de 50 yuans (6,60 euros).

« Vous ne pouvez pas choisir ce que vous aimeriez manger. Les préférences personnelles ne sont plus de saison », soupire la jeune femme.

Le système des achats groupés laisse de côté certaines communautés de petite taille, puisque les supermarchés exigent un nombre minimum de commandes.

« Honnêtement, on ne peut pas faire autrement », se justifie Yang Nan, patronne d’un supermarché Laocunzhang, qui impose un minimum de 30 commandes groupées. « Nous avons seulement quatre véhicules » et un effectif réduit.

Un autre supermarché indique à l’AFP ne satisfaire que 1.000 commandes au maximum par jour.

« C’est devenu très compliqué de recruter » des coursiers, observe Wang Xiuwen, salarié du département logistique du magasin, indiquant être réticent à accepter des bras extérieurs… par crainte des contaminations.

– Légumes « déjà pourris »-

L’intensité des restrictions varie cependant selon les quartiers.

Une jeune femme de 24 ans, s’exprimant sous couvert d’anonymat, explique à l’AFP que les occupants de son immeuble peuvent sortir, une personne par foyer à la fois, et payer des livreurs directement pour leur ramener des courses.

Dans d’autres districts, les supermarchés ont interdiction de vendre directement aux particuliers, ce qui oblige à s’en remettre aux comités de quartiers ou organisations de résidents capables d’acheter en gros.

Ainsi, le complexe résidentiel de David Dai, dans les faubourgs de Wuhan, organise des commandes groupées au prix fort.

« Mais la réalité est horrible (…) On reçoit des tas de tomates et d’oignons déjà pourris », s’énerve ce père de 49 ans, selon qui le tiers des aliments livrés est bon à jeter. Sa famille en est réduite à faire sécher des épluchures de navets pour ajouter des nutriments aux futurs repas, raconte-t-il.

Le pire, c’est l’incertitude, conclut Ma Chen, un jeune trentenaire vivant seul.

Faute de savoir quand une prochaine commande sera possible et combien de temps dureront les restrictions, « je ne sais jamais quelle quantité de nourriture acheter ».

« Namaste Trump »: meeting bouillant pour le président américain en Inde

Dans le chaudron d’un stade de cricket flambant neuf, Donald Trump et le Premier ministre indien Narendra Modi ont tenu lundi un meeting géant devant plus de 100.000 personnes, point d’orgue de la visite d’État de deux jours en Inde du président américain.

Les deux dirigeants, qui mettent en avant leur alchimie personnelle dans un contexte de tensions commerciales entre leurs pays, ont loué les liens entre l’Inde et les États-Unis en partageant à la mi-journée l’estrade du plus grand stade de cricket du monde à Ahmedabad (Gujarat, ouest), pour un meeting intitulé « Namaste Trump » (« Bonjour Trump » en hindi).

« Les relations entre l’Inde et les États-Unis ne sont plus seulement un partenariat parmi d’autres. C’est une relation bien plus profonde et plus grande », a déclaré Narendra Modi à l’intention de son hôte américain, qui effectue lundi et mardi son premier déplacement officiel dans le pays de 1,3 milliard d’habitants.

Le président républicain s’est félicité de l' »accueil phénoménal » reçu en Inde, où il a atterri en fin de matinée.

« L’Amérique aime l’Inde. L’Amérique respecte l’Inde, et l’Amérique sera toujours une amie fidèle et loyale du peuple indien », a lancé le locataire de la Maison Blanche, en louant notamment la diversité culturelle du géant d’Asie du Sud, son cinéma de Bollywood et ses joueurs de cricket.

Les gradins du stade Sardar Patel étaient pleins à l’arrivée des deux leaders, les files d’attentes ayant commencé dès quatre heures du matin pour entrer dans l’enceinte. Dans une forte chaleur d’après-midi, près de la moitié de l’assemblée a cependant quitté le stade avant même la fin du discours de Donald Trump, ont constaté des journalistes de l’AFP.

« Nous sommes très heureux que Modi dirige notre pays et de la façon dont il a organisé cet événement avec Trump, et ses relations avec lui permettront au pays d’y gagner », a dit à l’AFP Dev Khatri, qui travaille dans une boutique de téléphones mobiles à Ahmedabad, venu avec des amis principalement pour écouter le dirigeant indien.

« Nous sommes partis à la moitié du discours de Trump. Il faisait trop chaud. Les gens devant nous aussi sont partis », a regretté Manav Patel, un étudiant en ingénierie de 18 ans.

– Taj Mahal –

La première journée de cette visite d’État de Donald Trump est l’occasion d’une démonstration d’amitié soigneusement chorégraphiée entre le président américain et le Premier ministre indien, les discussions de fond étant prévues pour la série d’entretiens bilatéraux mardi à New Delhi.

Le milliardaire a commencé son déplacement au Gujarat (ouest), riche État dont est originaire Narendra Modi et que le nationaliste hindou a longtemps gouverné. Il s’est rendu à l’ashram de Gandhi et sa limousine blindée a suivi un parcours de plusieurs km dans les rues d’Ahmedabad, décorées d’immenses effigies et affiches lui souhaitant la bienvenue.

Des milliers d’Indiens l’ont salué sur le parcours, sans toutefois atteindre les « millions » de personnes évoquées par M. Trump avant son voyage.

Il s’est ensuite envolé pour Agra, où il doit assister au coucher du soleil avec sa femme Melania sur le somptueux Taj Mahal, avant de se rendre à New Delhi pour une journée de pourparlers et de signatures d’accords et contrats mardi.

Le meeting « Namaste Trump » était le retour de faveur de Narendra Modi au président américain pour un grand meeting similaire entre les deux hommes aux États-Unis, « Howdy Modi », organisé à Houston (Texas) en septembre dernier.

« Nous avons vraiment aimé que (Donald Trump) fasse l’éloge de l’Inde et parle de l’importance des liens entre l’Inde et les États-Unis », a estimé Harsh Kumar, un étudiant de 18 ans, interrogé par l’AFP à la sortie du stade. « Il a parlé de sujets cruciaux comme le commerce et les jeunes comme nous espérons qu’il réglera les problèmes sur des sujets comme les visas et l’innovation. »

La venue de Donald Trump en Inde ne devrait pas être l’occasion d’annonces majeures. Les deux nations sont engagées dans un bras de fer commercial depuis l’année dernière mais, faute de terrain d’entente à ce jour, aucun grand accord commercial ne devrait être conclu lors de cette visite.

Washington s’irrite du protectionnisme historique du géant d’Asie du Sud et juge que les entreprises américaines n’ont pas un accès suffisant à son marché intérieur.

burs-amd/phv

Julian Assange: des révélations à l’audience d’extradition

Voici les grandes étapes de la saga judiciaire autour de Julian Assange, incarcéré près de Londres. La justice britannique examine à partir de lundi la demande d’extradition du fondateur de Wikileaks vers les Etats-Unis, où l’Australien de 48 ans est accusé d’espionnage.

– Révélations et mandat d’arrêt –

Fin juillet 2010, la presse mondiale publie 70.000 documents confidentiels sur les opérations de la coalition internationale en Afghanistan diffusés par le site internet WikiLeaks. 400.000 rapports concernant l’invasion américaine en Irak sont publiés en octobre puis, un mois plus tard, le contenu de 250.000 câbles diplomatiques américains.

Le 18 novembre, la Suède lance un mandat d’arrêt européen contre Julian Assange dans le cadre d’une enquête pour viol et agression sexuelle de deux Suédoises en août 2010. L’Australien assure que les jeunes femmes étaient consentantes.

Assange se livre à la police britannique le 7 décembre. Il est détenu neuf jours puis assigné à résidence.

En février 2011, un tribunal londonien valide la demande d’extradition de la Suède. L’Australien redoute d’être extradé aux États-Unis et d’y encourir la peine de mort.

– Réfugié à l’ambassade d’Équateur –

Le 19 juin 2012, Assange se réfugie à l’ambassade d’Équateur à Londres et demande l’asile politique. L’Équateur, présidé alors par la figure de la gauche sud-américaine Rafael Correa, le lui accorde en août puis exige en vain un sauf-conduit de Londres pour qu’Assange se rende en Équateur.

Il restera cloîtré dans l’ambassade pendant près de sept ans, période pendant laquelle il obtiendra même la nationalité équatorienne avant d’en être déchu.

Le 2 avril 2019, le président équatorien Lenin Moreno — qui a rompu avec son prédécesseur — affirme qu’Assange a violé l’accord sur ses conditions d’asile. Le 11, Assange est arrêté dans l’ambassade par la police britannique.

– Enquête sur le viol rouverte –

Aussitôt, l’avocate de la femme qui accuse Julian Assange de viol en Suède en 2010 annonce qu’elle va demander au parquet la réouverture de l’enquête. Le parquet l’avait classée sans suite en 2017 faute de pouvoir faire avancer la procédure.

Le 14, l’avocate d’Assange déclare que son client est prêt à coopérer avec les autorités suédoises si celles-ci demandent son extradition mais que la priorité reste d’éviter une extradition vers les États-Unis.

Le 1er mai, Julian Assange est condamné à 50 semaines de prison par un tribunal londonien pour violation des conditions de sa liberté provisoire.

Le 13, le parquet de Stockholm annonce la réouverture de l’enquête pour viol puis demande le placement en détention d’Assange. Demande refusée par la justice suédoise le 3 juin.

– Nouvelle inculpation américaine –

Le 23 mai 2019, la justice américaine, qui l’accuse déjà de « piratage informatique », l’inculpe de 17 nouveaux chefs en vertu des lois anti-espionnage. Assange encourt jusqu’à 175 ans d’emprisonnement. Son audience d’extradition vers les Etats-Unis, prévue le 30 mai, est reportée pour raison de santé en février 2020.

Le 31, le rapporteur de l’ONU sur la torture, après avoir rencontré Assange en prison, estime qu’il présente « tous les symptômes (de) torture psychologique ». Il affirmera début novembre que le traitement infligé à Assange met sa vie « en danger ».

Le 21 octobre, Julian Assange, confus et bredouillant, comparaît pour la première fois en personne devant le tribunal de Westminster.

– Abandon des poursuites en Suède –

Le 19 novembre, le parquet suédois annonce le classement sans suite de l’enquête pour viol, faute de preuves.

« Tous les actes d’enquête ont été épuisés (…) sans apporter les preuves requises pour une condamnation », alors que les faits seront prescrits le 17 août 2020, précise le parquet.

– Audience d’extradition à Londres

La justice britannique examine à partir du 24 février 2020 la demande américaine d’extradition du fondateur de Wikileaks. Les audiences sont prévues toute la semaine, avant d’être interrompues pour reprendre pour trois semaines à compter du 18 mai.