L’après-Merkel tourne au casse-tête en Allemagne

Le parti conservateur allemand doit dévoiler lundi qui il compte porter à sa tête et comment il envisage de préparer l’après-Merkel à l’horizon 2021. Une tâche compliquée par une crise interne sans précédent autour de son positionnement face aux extrêmes.

La présidente démissionnaire de l’Union démocrate-chrétienne (CDU), Annegret Kramp-Karrenbauer dite « AKK », doit donner des réponses en milieu de journée, au lendemain d’un cinglant revers aux élections régionales de Hambourg.

Dans la cité hanséatique, la CDU a été rétrogradée à la troisième place avec environ 11,5% des suffrages, l’un de ses pires scores de l’après-guerre, derrière des sociaux-démocrates à 37% et surtout des Verts passés de 12,3% à plus de 25%.

Face aux remous qui agitent le mouvement, le choix crucial du candidat à la chancellerie, avec de bonnes chances de succéder au pouvoir à Angela Merkel lors des élections législatives de fin 2021, devrait être reporté à la fin de l’année, selon les médias allemands.

Dans l’intervalle un président de parti devrait être désigné lors d’un congrès extraordinaire en mai ou juin. A moins que la CDU n’opte en faveur d’une présidence intérimaire collégiale rassemblant les principaux courants, pour éviter une lutte fratricide.

– Thuringe –

C’est AKK qui a accéléré le calendrier en annonçant le 10 février son intention de jeter l’éponge, après un peu plus d’un an seulement à la tête du parti.

Raison immédiate: une crise interne à la CDU déclenchée par la décision d’élus locaux de s’allier à l’extrême droite de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) dans la région de Thuringe, en violation des consignes nationales.

Plus fondamentalement, la ministre de la Défense n’est pas parvenue à incarner une relève crédible à la chancelière.

AKK voulait au départ aller vite. Son successeur devait être aussi intronisé candidat à la chancellerie du parti, afin qu’il jouisse d’une légitimité lui faisant cruellement défaut.

Mais choisir dès aujourd’hui le successeur désigné d’Angela Merkel aurait été difficilement compatible avec un maintien de la chancelière au pouvoir pendant encore un an et demi.

« Comment se débarrasser d’Angela Merkel? » devenue encombrante, résume ainsi le quotidien Bild.

Pour la présidence du parti, la CDU devrait avoir le choix entre deux partisans d’un coup de barre à droite, pour rompre avec la politique centriste d’Angela Merkel dans l’espoir de récupérer les électeurs tentés par l’AfD, et deux personnalités modérées.

Parmi les premiers on trouve Fredrich Merz, vieil ennemi d’Angela Merkel dont il a récemment qualifié le leadership de « défaillant », et Jens Spahn, étoile montante du parti.

Dans la deuxième catégorie figurent Armin Laschet, un baron régional, ainsi qu’un invité de dernière minute, Norbert Röttgen, ancien ministre de l’Environnement jadis écarté par la chancelière.

– ‘Auto-destruction’ –

Le choix préfigurera donc l’orientation future de ce parti qui domine la vie politique allemande depuis plus de 70 ans, mais voit sa base électorale s’éroder. Il ne recueille plus que 27% des intentions de vote, contre 23% aux Verts et 14% à l’extrême droite.

Car au-delà des personnes, la CDU doit urgemment clarifier son profil politique dans un paysage électoral de plus en plus morcelé, où les majorités deviennent à tous les niveaux difficiles à composer.

Le mouvement est secoué en interne depuis trois semaines par une crise sur la question des alliances avec les extrêmes, tant à droite qu’à gauche.

Jusqu’ici la CDU campe sur une ligne du « ni-ni », excluant les deux, qui a de plus en plus de mal à tenir.

Le débat a atteint son paroxysme dans la région de Thuringe à la suite de récentes élections marquées par une forte poussée de l’AfD, sans majorité claire pour gouverner.

Après s’être alliés à ce parti, avant de rentrer dans le rang face au tollé provoqué, les responsables locaux de la CDU ont brisé vendredi un autre tabou politique en acceptant de tolérer un gouvernement minoritaire dirigé par la gauche radicale, Die Linke, héritière du parti communiste est-allemand. Nouveau tollé et rappel à l’ordre de leur direction nationale.

L’hebdomadaire Der Spiegel parle d’une « auto-destruction de la CDU » à l’oeuvre, à l’heure du crépuscule de l’ère Merkel, d’un « parti sans direction, sans centre stratégique ».

« Parti hors de contrôle », grince également Bild.

Syrie: des frappes israéliennes tuent deux militants du Jihad islamique

L’armée israélienne a revendiqué lundi une série de frappes aériennes contre des « positions » du Jihad Islamique en Syrie, qui ont fait deux morts, après des tirs de roquettes par ce groupe islamiste armé depuis Gaza.

Deux combattants du Jihad islamique ont été tués à Damas par un bombardement de l’aviation israélienne sur la capitale syrienne, a annoncé lundi l’organisation à Gaza.

Peu avant minuit heure locale (22h00 GMT), une correspondante de l’AFP à Damas a entendu plusieurs explosions successives et très fortes. L’agence de presse syrienne Sana a publié des images montrant des explosions lumineuses dans le ciel noir.

« L’aviation militaire israélienne (…) a visé les environs de Damas avec plusieurs salves de missiles », a indiqué une source militaire syrienne citée par Sana.

« En représailles (à des tirs de roquettes), des avions de combat de l’armée israélienne ont bombardé des cibles du Jihad Islamique au sud de Damas », a indiqué l’armée israélienne dans un communiqué après minuit.

Les forces israéliennes sont souvent accusées par les autorités à Damas de mener des frappes en Syrie, mais elles revendiquent rarement des bombardements chez le voisin syrien, qu’elles accusent d’héberger des éléments qui lui sont hostiles comme le Hezbollah libanais, les forces iraniennes Al-Qods, et le Jihad Islamique.

La « majorité » des missiles israéliens ont été « détruits avant d’atteindre leurs cibles » tandis que d’autres ont été déviés de leur trajectoire, selon la source militaire citée par l’agence Sana.

Et l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG qui suit de près l’évolution du conflit en Syrie, a évoqué des frappes aériennes « près de l’aéroport international de Damas » visant « des positions des Gardiens de la révolution iraniens », armée idéologique de la République islamique d’Iran, mais aussi « des positions du Jihad Islamique ».

– Bombes, bulldozer et roquettes –

Les forces israéliennes ont aussi bombardé dans la nuit des positions du Jihad islamique dans la bande de Gaza au terme d’une journée tendue dans cette enclave paupérisée où vivent deux millions de Palestiniens sous blocus israélien. Ces bombardements ont fait quelques blessés selon des responsables à Gaza.

L’armée israélienne avait ouvert le feu dimanche matin sur « deux terroristes » qui « tentaient de placer un engin explosif à proximité » de la barrière séparant Israël de Gaza, mince bande de terre contrôlée par les islamistes du Hamas qui ont livré trois guerres à Israël depuis 2008.

Mais le Hamas bénéficie depuis près d’un an d’un accord de trêve avec l’Etat hébreu contrairement au Jihad Islamique, considéré comme le deuxième plus important groupe islamiste armé de Gaza, d’où l’armée israélienne s’est retirée il y a une quinzaine d’années.

Dans la foulée de ces heurts à la frontière, « un bulldozer de l’armée a récupéré le corps de l’un des assaillants », tué par les forces israéliennes a précisé à l’AFP une porte-parole de l’armée.

Selon un journaliste de l’AFP sur place, des Palestiniens se sont approchés pour tenter de récupérer la dépouille de l’homme que le Jihad Islamique a présenté comme l’un de ses combattants, avant qu’un bulldozer israélien ne ramasse le corps inerte et retourne en direction de la barrière frontalière.

Israël garde les corps de Palestiniens pour s’en servir comme monnaie d’échange avec le Hamas, qui détient aussi des dépouilles d’Israéliens.

Une vidéo de l’incident, authentifiée par l’AFP, circulait d’ailleurs en boucle dimanche sur les réseaux sociaux palestiniens.

Appelant à venger l’un de ses « martyrs », le Jihad Islamique a lancé plus d’une vingtaine de roquettes vers Israël, dont certaines ont été interceptées par le bouclier antimissile israélien Dôme de Fer selon les autorités locales qui ont annoncé la fermeture, lundi, des écoles dans des villes jouxtant la bande de Gaza.

Selon l’armée israélienne, ces tirs n’ont fait aucun blessé en Israël.

Du point de vue israélien, « le risque d’une escalade (militaire) à Gaza cette année est de plus de 50% », a indiqué une source proche du dossier.

Israël impose depuis plus de dix ans un blocus sur le territoire palestinien qu’il justifie par la nécessité de contenir le Hamas, qu’il tient pour responsable de toute attaque venant de l’enclave.

L’Etat hébreu avait toutefois mené en novembre dernier une mini-campagne militaire contre des éléments du Jihad islamique à Gaza en tentant d’éviter de frapper les positions du Hamas pour ne pas compromettre la trêve avec ce mouvement armé.

Les huit aéroports des Canaries ferment en raison d’une tempête de sable

Les huit aéroports situés sur l’archipel des Canaries ont fermé dimanche alors que des vents violents chargés de sable réduisaient nettement la visibilité, ces mêmes vents ayant entraîné déjà samedi des perturbations dans trois aéroports de cette région prisée des touristes.

« La visibilité est très faible. Les avions qui devaient atterrir sur les îles ont été détournés vers l’Espagne continentale » a affirmé dimanche une porte-parole de l’opérateur aéroportuaire Aena, ajoutant qu’il était trop tôt pour dire combien de vols seraient touchés.

Selon l’AENA, certains vols sont aussi détournés vers le Cap Vert, le Maroc, la Mauritanie et le Portugal.

Dans un tweet, le ministre des Transports Jose Luis Abalos a remercié ces pays pour leur « solidarité ». Les professionnels du transport aérien « ne se souviennent pas avoir jamais vu un temps aussi mauvais pour le transport aérien aux Canaries », a-t-il estimé.

Le trafic aérien était revenu à la normale sur l’archipel quelques heures plus tôt dimanche, au lendemain de perturbations similaires qui avaient engendré l’annulation ou la déviation d’environ 280 vols, selon la porte-parole d’Aena.

L’opérateur avait suspendu samedi l’ensemble des vols au départ et à destination de Grande Canarie et tous ceux quittant les deux aéroports de Tenerife (nord et sud) à cause des vents violents chargés de poussière de sable en provenance du Sahara qui ont drastiquement réduit la visibilité des pilotes sur ces îles au large du Maroc.

La compagnie maritime norvégienne Fred. Olsen & Co. a de son côté suspendu dimanche son service de ferry entre les îles de Fuerteventura et Lanzarote, et entre San Sebastian et Valle Gran Rey sur l’île de Gomera, « jusqu’à nouvel ordre » en raison du mauvais temps, a affirmé le groupe dans un tweet.

Le service météorologique national espagnol a indiqué que des rafales de vent atteignant 160 kilomètres par heure ont été enregistrées dans certaines parties de l’archipel dans la nuit.

Les vents violents ont par ailleurs rendu plus difficile la prise en charge d’un incendie qui s’est déclaré samedi près du village de Tasarte, dans le sud-ouest de Grande Canarie.

Des avions largueurs d’eau ont été empêchés dimanche de décoller et d’approcher la zone de l’incendie qui a brûlé environ 300 hectares et imposé l’évacuation d’environ 500 personnes, a déclaré le gouvernement régional des Canaries dans un communiqué.

Les pays touchés par le nouveau coronavirus

Voici la liste des pays et territoires ayant annoncé des cas confirmés de maladie due au nouveau coronavirus, qui a provoqué pour l’heure la mort de plus de 2.400 personnes, dont seulement 26 hors de Chine continentale.

Le coronavirus s’est propagé à partir de la ville chinoise de Wuhan, où il est apparu en décembre et qui a été confinée il y a exactement un mois.

En dehors de la Chine, plus de 1.500 contaminations ont été recensées, principalement en Corée du Sud et sur le bateau de croisière Diamond Princess au Japon.

– CHINE –

Le bilan en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao) depuis le début de l’épidémie était dimanche de quelque 77.000 personnes contaminées et 2.442 morts.

La plupart des décès se sont produits dans la province du Hubei, le foyer de la contagion, dont Wuhan est la capitale.

Deux morts ont été signalés dans le territoire chinois semi-autonome de Hong Kong où au moins 70 cas ont été enregistrés. Et dix cas ont été signalés à Macao.

– ASIE-PACIFIQUE –

Corée du Sud : 602 personnes porteuses du virus, qui a fait six morts. Le nombre de cas a bondi ces derniers jours, notamment dans la ville de Daegu (sud-est), où des centaines de fidèles d’une secte chrétienne ont été contaminés. Parmi les nouveaux cas figurent également 18 personnes rentrées d’un pèlerinage en Israël.

Japon : plus de 130 cas et quatre morts, dont trois issus du paquebot Diamond Princess décédés à l’hôpital.

Plus de 630 personnes ont contracté le coronavirus à bord de ce navire, qui a été placé en quarantaine début février. Des centaines de passagers ont été autorisés à débarquer cette semaine après des tests négatifs. Le Japon a reconnu qu’une vingtaine avaient pu quitter le paquebot sans passer tous les contrôles requis.

Taïwan : 26 cas, dont un mort.

Cambodge : 1

Malaisie : 22

Philippines : 3 cas dont un mort à Manille.

Singapour : 89

Thaïlande : 35

Vietnam : 16

Inde : 3

Népal : 1

Sri Lanka : 1

Australie: 22, dont deux évacués du Diamond Princess

– AMERIQUES –

Canada: neuf cas

Etats-Unis 35 cas. Parmi les rapatriés du Diamond Princess en quarantaine, 18 ont été testés positifs.

– EUROPE –

Allemagne : 16 cas

Belgique : 1

Espagne : 2

Finlande : 1

France : 12 cas, dont un décès annoncé le 15 février, le premier hors d’Asie

Italie : 149 cas, trois morts. L’Italie est le pays le plus touché en Europe, et également le premier pays européen à mettre des villes en quarantaine, en isolant 11 communes.

Suède : 1

Royaume-Uni: 13 cas

Russie: 5 cas, dont trois chez des passagers rapatriés du Diamond Princess.

– MOYEN-ORIENT –

Emirats arabes unis: 13 cas

Iran: 43 cas, 8 morts, soit le plus grand nombre de décès enregistrés hors de Chine.

Israël: un cas, chez une ex-passagère du Diamond Princess rentrée au pays après la quarantaine.

Liban: un cas

– AFRIQUE –

Egypte: un cas

burx-ang-jah/cds/avz

Présidentielle: le Togo dans l’attente des résultats, pouvoir et opposition revendiquent la victoire

Au lendemain de la présidentielle au Togo, le camp du président sortant Faure Gnassingbé et le candidat de l’opposition Agbéyomé Kodjo revendiquent tous deux la victoire avant même la proclamation des résultats par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

L’un des premiers soutiens du chef de l’Etat, le ministre de la Fonction publique Gilbert Bawara, a assuré dimanche à l’AFP que « la victoire est acquise » après le scrutin qui s’est déroulé samedi dans le calme.

« L’avance du président Faure Gnassingbé est largement au-dessus de 50% et même au dessus de 60% », a-t-il ajouté, évoquant une « avance irrattrapable ».

« En effectuant nous-mêmes nos compilations, nous sommes extrêmement optimistes et dans l’attente d’une nette et éclatante victoire dès le premier tour », a-t-il déclaré, affirmant se baser sur les procès verbaux recueillis « dans la totalité des bureaux de vote » à travers le pays.

M. Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, le général Gnassigbé Eyadéma, qui avait lui-même dirigé le Togo pendant 38 ans, a été réélu depuis lors de scrutins très contestés par l’opposition.

L’outsider de l’opposition Agbéyomé Kodjo, ancien Premier ministre et président de l’Assemblée nationale, a lui réuni la presse à son domicile dans la nuit de samedi à dimanche pour dénoncer des fraudes, assurant lui aussi être largement en tête du scrutin.

« Vu les dénonciations de fraudes qui ont émaillé ce scrutin, il est impossible au candidat sortant – le président Faure Gnassingbé – d’être élu au 1er tour », a déclaré M. Kodjo à la presse, affirmant se baser sur « plus de 60% des résultats ».

« J’ai la conviction que dans la semaine à venir, je dirigerai ce pays », a-t-il ajouté, assurant que le vote a été « un véritable tsunami » en sa faveur.

Le candidat du Mouvement patriotique pour le développement et la démocratie (MPDD) avait créé la surprise samedi lors du dépouillement, notamment à Lomé, la capitale, où il a devancé l’Alliance nationale pour le changement (ANC), le parti du leader historique de l’opposition, Jean-Pierre Fabre.

M. Kodjo affirme avoir une large avance dans les régions Maritime (Sud) et Plateaux (centre-sud), être au coude à coude le parti au pouvoir Union pour la République (Unir) dans le centre et avoir réalisé de très bons scores dans les Savanes (nord).

Son domicile, ainsi que celui de son principal soutien, l’ancien archevêque de Lomé, Mgr Kpodzro, ont ensuite presque aussitôt été encerclés pendant quelques heures par les forces de l’ordre, qui ont affirmé vouloir « garantir leur sécurité ».

Le vote s’est déroulé samedi sans violences, mais la société civile a recensé des bourrages d’urnes et des inversions de résultats.

Des délégués de l’opposition se sont également vus refuser les accès dans certains bureaux de vote et internet a été coupé par intermittence dans la capitale ou totalement dans certaines régions sensibles, même si le gouvernement a démenti être à l’origine de cette situation.

Ces incidents s’ajoutent au retrait d’accréditation de nombreux observateurs de l’Eglise et de la société civile ainsi qu’à l’abandon du système de sécurisation électronique des résultats quelques jours avant le vote.

Le pouvoir a dénoncé des tentatives d' »ingérence étrangère » dans le système baptisé Sincère qui devait permettre une compilation électronique des PV et décidé de ne pas s’en servir pour éviter « tout piratage ».

– « Vote sanction pour Fabre » –

La Céni a promis dans un communiqué que les résultats officiels tomberaient au plus tard lundi, mais ils pourraient être annoncés dès dimanche soir, selon des informations obtenues par l’AFP.

Une chose est certaine, c’est que Kodjo a en effet siphonné les voix de l’opposition traditionnelle de l’ANC, qui a d’ailleurs reconnu sa défaite dès samedi soir, par un bref communiqué.

C’est un coup de massue pour son leader Jean-Pierre Fabre, rival historique du chef de l’Etat, à qui on reproche de ne pas avoir su tirer profit des manifestations monstres de 2017-2018 où des dizaines de milliers de personnes sont régulièrement descendues dans les rues pour demander la démission de « Faure ».

« Vous avez vu non, on a donné nos votes à Agbeyome. C’est un vote sanction pour Fabre. On l’a soutenu en 2005, en 2010, en 2015 et il nous a trahi », déclaraient des électeurs surexcités à Bè, quartier de Lomé acquis à l’opposition.

Les candidats de l’opposition avaient assuré qu’ils s’allieraient en cas de second tour pour faire barrage au président sortant, mais aucun n’a fait de déclaration officielle dans ce sens depuis la fermeture des bureaux de vote.

La possibilité d’un second tour, si aucun des candidats n’obtient de majorité, pourrait être préjudiciable pour Faure Gnassingbé, mais ce scénario reste peu probable dans un pays où le parti au pouvoir garde un ancrage extrêmement important à tous les postes administratifs et au sein du pouvoir traditionnel.

« Dire non à Unir, c’est refuser de manger », expliquait à l’AFP un cadre associatif de Dapaong, dans l’extrême nord du pays, pendant la campagne.

Dimanche, la situation était calme dans la capitale, et en matinée les habitants se sont rendus à l’église comme à l’accoutumée, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Cuba, sous le coup des sanctions américaines, peine à régler ses dettes

Des entreprises étrangères impayées, des pays créanciers contraints de patienter: cible de sanctions américaines, le gouvernement cubain peine à rembourser ses dettes, générant une certaine nervosité chez ses partenaires.

Après avoir négocié en 2015 avec le Club de Paris la restructuration de sa dette envers quatorze pays, Cuba n’a pu régler toutes ses échéances de 2019 à six d’entre eux (France, Espagne, Belgique, Autriche, Royaume-Uni, Japon).

Selon une source diplomatique, le pays devait leur rembourser « 32 à 33 millions » des 82 millions de dollars dus en 2019. Il s’expose désormais au paiement de 9% d’intérêts

Face à ce problème délicat, le vice-Premier ministre Ricardo Cabrisas est chargé de rassurer: il promet que Cuba paiera d’ici fin mai dans une lettre –dont l’AFP a obtenu copie– à la directrice générale du Trésor français et présidente du groupe des pays créanciers de Cuba Odile Renaud-Basso.

« Ils doivent proposer un calendrier précis », s’impatiente un ambassadeur, admettant que le gouvernement cubain « passe un mauvais moment, il n’a pas de liquidités ».

Plusieurs diplomates interrogés par l’AFP déplorent le « précédent » ainsi créé et se disent « inquiets »: « Ils avaient dit qu’ils paieraient leurs dettes », s’agace l’un d’eux et, finalement, « il n’y a pas de plan, pas de crédibilité ».

« Nous avons rencontré Cabrisas en début d’année », raconte un autre. Malgré son « ton défaitiste », « il nous a dit que son pays ne souhaite vraiment pas être en défaut de paiement » comme ce fut le cas en 1986.

– « Cercle vicieux » –

L’île s’était alors coupée des marchés internationaux jusqu’aux années 2010, quand plusieurs pays ont annulé presque totalement sa dette: la Chine en 2011 (6 milliards de dollars), le Mexique en 2013 (400 millions), la Russie en 2014 (35 milliards).

L’accord avec le Club de Paris a achevé de remettre Cuba sur les rails, quatorze pays –la plupart européens– ayant accepté d’effacer 8,5 des 11,1 milliards de dollars dus. Le solde a été converti en projets d’investissement ou doit être remboursé d’ici 2033.

L’Union européenne est devenue depuis le principal investisseur et premier partenaire commercial de Cuba, avec des échanges de 3,47 milliards de dollars en 2018.

« Le paiement incomplet aux créanciers du Club de Paris montre la complexité de la situation économique et financière cubaine », observe Pavel Vidal, économiste cubain de l’université Javeriana en Colombie.

« Depuis au moins trois ans, Cuba présente tous les symptômes d’une économie en récession et en crise de balance des paiements » et « c’est compliqué de sortir de ce cercle vicieux sans recevoir l’aide d’un prêteur international comme le (Fonds monétaire international), surtout face à l’escalade des sanctions américaines et les effets de la crise vénézuélienne ».

Le pays est confronté au durcissement de l’embargo américain appliqué depuis 1962, avec des lois pénalisant les entreprises étrangères, des pressions sur les banques et des mesures limitant les visites des Américains sur l’île.

Il souffre aussi des déboires du Venezuela, son premier allié et fournisseur de pétrole, tandis que ses principales sources de revenus sont en berne.

Les arrivées de touristes ont diminué de 9,3% en 2019, pour la première fois en dix ans, et l’envoi de médecins à l’étranger a pâti du retour de 9.000 d’entre eux sur fond de brouilles diplomatiques notamment avec le Brésil, avec lequel Cuba est en défaut de paiement depuis mi-2018.

Selon les derniers chiffres officiels, la dette extérieure a bondi de 53% entre 2013 et 2016, à 18,2 milliards de dollars.

– Les impayés des entreprises –

« Ce qui m’inquiète le plus, c’est l’autre dette, celle formée par les crédits des fournisseurs », qui attendent généralement deux ans pour être payés, souligne l’économiste Omar Everleny Perez.

Les entreprises espagnoles, les plus nombreuses, accumulent des impayés de 300 millions d’euros, selon Madrid.

« Bien sûr que les sanctions américaines affectent » la capacité de Cuba à rembourser, note M. Everleny, estimant que l’accord avec le Club de Paris étant « politiquement important », le gouvernement « va payer ».

« Mais ça ne va pas régler le problème à long terme », soupire-t-il, dénonçant l’absence de réformes pour stimuler le secteur privé et relancer la croissance.

Détenteur d’une partie de la dette commerciale de l’île à hauteur de plusieurs centaines de millions de dollars, le Club de Londres essaie en vain depuis sept ans de négocier un accord avec Cuba.

Membre du Club, la société d’investissements CRF I Ltd vient de saisir la justice britannique. « Nous perdons patience », confie David Charters, son président. « Si (Cuba) veut avoir à nouveau accès aux marchés financiers internationaux, ils doivent régler ça ».

Présidentielle/Togo: l’opposition dénonce des « irrégularités » et veut croire en la victoire

Au lendemain de la présidentielle au Togo, le candidat de l’opposition Agbéyomé Kodjo a dénoncé des « irrégularités dans le scrutin » et assure pouvoir gagner face au président sortant Faure Gnassingbé, en lice pour un quatrième mandat, et dont le parti garde un fort ancrage territorial.

L’outsider de l’opposition Agbéyomé Kodjo, ancien Premier ministre et président de l’Assemblée nationale, a créé la surprise samedi soir, après le début du dépouillement, notamment à Lomé, la capitale, où il a largement devancé le parti historique de l’opposition, l’Alliance nationale pour le changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre.

Son domicile, ainsi que celui de son principal soutien, l’ancien archevêque de Lomé, Mgr Kpodzro, ont ensuite presque aussitôt été encerclés pendant quelques heures par les forces de l’ordre, qui ont affirmé vouloir garantir leur sécurité.

« Vu les dénonciations de fraudes qui ont émaillé ce scrutin, il est impossible au candidat sortant – le président Faure Gnassingbé – d’être élu au 1er tour », a déclaré M. Kodjo à la presse.

« J’ai la conviction que dans la semaine à venir, je dirigerai ce pays », a-t-il ajouté, dénonçant un scrutin « émaillé de nombreuses irrégularités ».

Le scrutin s’est déroulé samedi dans le calme, mais la société civile a recensé des bourrages d’urnes et des inversions de résultats.

Des délégués de l’opposition se sont également vus refuser les accès dans certains bureaux de vote et internet a été coupé par intermitence dans la capitale ou totalement dans certaines régions sensibles.

Ces incidents s’ajoutent au retrait d’accréditation de nombreux observateurs ainsi qu’à l’abandon du système de sécurisation électronique des résultats quelques jours avant le vote.

Aucun résultat officiel n’a été communiqué pour le moment, mais le candidat du Mouvement patriotique pour le développement et la démocratie (MPDD), M. Kodjo affirme avoir une large avance dans les régions Maritime (Sud) et Plateaux (centre-sud), être au coude à coude le parti au pouvoir Union pour la République (Unir) dans le centre et avoir réalisé de très bons scores dans les Savanes (nord).

Selon des informations obtenues par l’AFP, les régions nord et centre avaient connues peu d’engouement pour le vote, avec des bureaux de vote qui ont enregistré moins de 20% de participation à Sokodé, deuxième ville du pays, mais Unir y maintenait une légère avance.

– Siphonné l’opposition traditionnelle –

« Les résultats (de M. Kodjo) dans certains bureaux de vote de Lomé traditionnellement acquis à l’opposition ne sauraient parler pour tout le pays », affirme à l’AFP une source à la présidence.

« Unir a maintenu tous ses fiefs traditionnels et a fait mieux que par le passé partout y compris dans des zones difficiles au sud et à Lomé », ajoute cette même source, qui se félicite d’une campagne électorale proche du peuple.

Les résultats officiels étaient attendus en début de semaine, mais pourraient être annoncés dès dimanche soir, selon des informations obtenues par l’AFP.

Une chose est certaine, c’est que M. Kodjo a en effet siphonné les voix de l’opposition traditionnelle de l’ANC, qui a d’ailleurs reconnu sa défaite dès samedi soir, par un bref communiqué.

C’est un coup de massue pour son leader Jean-Pierre Fabre, rival historique du chef de l’Etat, à qui on reproche de ne pas avoir su tirer profit des manifestations monstres de 2017-2018 où des dizaines de milliers de personnes sont régulièrement descendues dans les rues pour demander la démission de « Faure ».

« Vous avez vu non, on a donné nos votes à Agbeyome. C’est un vote sanction pour Fabre. On l’a soutenu en 2005, en 2010, en 2015 et il nous a trahi », déclaraient des électeurs surexcités à Bè, quartier de Lomé acquis à l’opposition.

Les candidats de l’opposition avaient assuré qu’ils s’allieraient en cas de second tour pour faire barrage au président sortant, mais aucun n’a fait de déclaration officielle dans ce sens depuis la fermeture des bureaux de vote.

La possibilité d’un second tour, si aucun des candidats n’obtient de majorité, pourrait être préjudiciable pour Faure Gnassingbé, mais ce scénario reste peu probable dans un pays où le parti au pouvoir garde un ancrage extrêmement important à tous les postes administratifs et au sein du pouvoir traditionnel.

« Dire non à Unir, c’est refuser de manger », expliquait à l’AFP un cadre associatif de Dapaong, dans l’extrême nord du pays, pendant la campagne.

Dimanche, la situation était calme dans la capitale, les habitants se rendaient à l’église comme à l’accoutumée, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Faure Gnassingbé a été propulsé au pouvoir par l’armée en 2005 après le décès de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui avait lui-même dirigé le Togo pendant 38 ans.

Il a ensuite remporté les élections de 2005, 2010 et 2015 dans des scrutins contestés par l’opposition.

Mali: au moins trois soldats tués dans l’attaque d’un camp militaire près de Tombouctou

Au moins trois soldats maliens ont été tués et cinq blessés dimanche lors de l’attaque d’un camp de l’armée dans la région de Tombouctou, dans le nord du Mali, par de présumés jihadistes, a indiqué l’armée malienne.

Le poste des Forces armées maliennes (FAMa) de Bambara Maoudé, à une centaine de kms au sud de Tombouctou, a « fait l’objet aux environs de 05H00 (GMT et locales) d’une attaque terroriste », a indiqué l’armée sur Twitter.

« Au cours de cette attaque, les FAMa déplorent un bilan provisoire de 3 morts, 5 blessés et des dégâts matériels. Les blessés ont été héliportés sur Sevaré (centre). Les vecteurs aériens ont été dépêchés sur zone. Le poste est sous contrôle FAMa », selon la même source.

« Trois de nos hommes sont tombés au front dimanche lors d’une attaque jihadiste à Bambara Maoudé », avait auparavant déclaré à l’AFP un responsable de l’armée à Tombouctou, contacté par téléphone.

« Au moins trois militaires ont été tués, deux autres n’ont pas été retrouvés pour le moment, on ne sait pas s’ils sont morts ou pas », a pour sa part déclaré un élu de la localité.

Selon un autre élu local, « les terroristes sont partis avec des véhicules et du matériel militaire », mais aussi « avec des corps de leurs camarades tués ».

Un renfort de l’armée malienne est arrivé sur les lieux après l’attaque, selon une source militaire étrangère.

Le Mali est confronté depuis 2012 aux insurrections indépendantistes, salafistes et jihadistes et aux violences intercommunautaires qui ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

Parties du nord du pays, les violences se sont propagées au centre et aux pays voisins, le Burkina Faso et le Niger.

– Renforts et dialogue –

L’armée malienne est rentrée le 13 février à Kidal (nord), ville symbole sous le contrôle d’ex-rebelles touareg d’où elle était absente depuis des années et où son retour est censé manifester le rétablissement de la souveraineté de l’Etat, qui ne s’exerce plus sur de larges étendues du pays.

Les unités entrées dans Kidal, dites « reconstituées », comprennent d’anciens rebelles intégrés dans l’armée malienne conformément à l’accord de paix d’Alger de 2015.

Un bataillon de l’armée malienne reconstituée a également pris ses quartiers cinq jours plus tard à Tombouctou.

La mise en oeuvre de l’accord d’Alger, avec ses dispositions pour l’intégration des ex-combattants, ainsi que le redressement de l’autorité de l’Etat sont considérés comme des composantes politiques indispensables à une sortie de crise, en plus de l’action purement militaire menée par les forces maliennes, françaises de Barkhane, africaines et onusiennes.

Barkhane vient d’annoncer son passage de 4.500 à 5.100 hommes d’ici à fin février, dans l’espoir d’inverser le rapport de forces sur le terrain, alors que les groupes jihadistes multiplient depuis quelques mois les attaques au Sahel, entretenant une insécurité chronique pour les civils et infligeant des pertes régulières aux armées locales.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keita a reconnu récemment l’existence d’une démarche pour dialoguer avec certains jihadistes, la justifiant par la nécessité d’explorer les voies d’une sortie de crise après huit années de guerre sans issue rapide en vue.

L’Inde sort le grand jeu pour Trump, mais pas de grand accord

Bain de foule dans un stade de cricket, coucher de soleil au Taj Mahal: l’Inde déroule à partir de lundi le tapis rouge pour Donald Trump dans un contexte de vives tensions commerciales entre les deux pays.

Ce voyage sera l’occasion d’un pas de deux soigneusement chorégraphié entre le président américain et le Premier ministre indien Narendra Modi, avec mise en scène de leur alchimie personnelle sur fond de frictions causées par leurs protectionnismes respectifs.

« Nous ne sommes pas très bien traités par l’Inde, mais il se trouve que j’apprécie beaucoup le Premier ministre Modi », a déclaré cette semaine le locataire de la Maison Blanche avant son premier déplacement officiel en Inde.

Pour sa visite de deux jours, durant laquelle il sera accompagné de sa femme Melania, le milliardaire républicain se rendra d’abord au Gujarat (ouest), riche Etat dont est originaire Narendra Modi et que le nationaliste hindou a gouverné jusqu’à son arrivée à la tête de la nation de 1,3 milliard d’habitants en 2014.

Le magnat de l’immobilier et le fils d’un vendeur de thé tiendront lundi à Ahmedabad un meeting conjoint devant plus de 100.000 personnes dans le plus grand stade de cricket du monde, inauguré pour l’occasion.

Cet événement, intitulé « Namaste Trump » (« Bonjour Trump » en hindi), est le retour de faveur de l’Indien au président américain pour un grand meeting similaire entre les deux hommes aux Etats-Unis, « Howdy Modi », organisé à Houston (Texas) en septembre dernier.

Donald Trump ira ensuite en fin de journée au Taj Mahal, emblématique mausolée de marbre blanc construit au XVIIe siècle par l’empereur moghol Shah Jahan et chef-d’œuvre d’architecture indo-persane. Son déplacement s’achèvera par des entretiens mardi à New Delhi.

Au-delà des accrocs ponctuels de la relation bilatérale, l’Inde représente sur le long terme un allié stratégique pour les Etats-Unis en Asie, qui voient en elle un potentiel contrepoids à la montée en puissance de la Chine dans la région.

– Représailles commerciales –

En parallèle de son bras de fer commercial avec Pékin, l’administration Trump a mis fin l’année dernière à des avantages dont bénéficiaient les importations en provenance d’Inde, jugeant que les entreprises américaines n’avaient pas en contrepartie un accès suffisant au marché indien, historiquement protectionniste.

Ce système permettait au géant d’Asie du Sud d’envoyer chaque année pour près de 6 milliards de dollars d’exportations aux Etats-Unis sans avoir à payer de droits de douane. En représailles à la décision américaine, l’Inde, qualifiée de « roi des taxes douanières » par l’impétueux milliardaire, a rehaussé les barrières d’entrée pour des dizaines de produits venant des Etats-Unis.

Responsables indiens et américains négocient pied-à-pied ces derniers mois un accord commercial mais, faute de terrain d’entente à ce jour, la visite d’Etat du président américain ne devrait pas être l’occasion d’annonces majeures.

« Vu qu’ils n’ont pas réussi à parvenir à un accord commercial, le Premier ministre Modi va se plier en quatre pour offrir quelque chose à Trump, en l’occurrence une visite qui a du panache », analyse Tanvi Madan de la Brookings Institution.

Les deux dirigeants devraient signer le contrat d’achat par New Delhi d’hélicoptères militaires américains pour un montant de 2,4 milliards de dollars. En matière d’armement, la Russie, partenaire traditionnel de l’Inde depuis l’époque de la guerre froide, reste cependant le principal fournisseur d’équipement militaire du deuxième pays le plus peuplé de la planète.

L’acquisition en 2018 par l’Inde de systèmes de défense antiaérienne S-400 auprès de Moscou a fait grincer des dents à Washington, qui interdit les achats d’armes internationaux à la Russie. L’administration américaine n’a cependant pas annoncé de sanctions économiques contre l’Inde pour cette transaction.

De manière générale, New Delhi « a géré Trump de bien meilleure façon que des alliés-clés des Etats-Unis comme le Japon, l’Australie et d’autres pays d’Europe occidentale », estime Harsh V Pant, expert de l’Observer Research Foundation et professeur de relations internationales.

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Un Palestinien tué par des tirs israéliens près de la barrière de Gaza

Un Palestinien a été tué dimanche par des tirs israéliens dans la bande de Gaza après avoir tenté de déposer un engin explosif près de la barrière frontalière séparant l’enclave palestinienne d’Israël, a annoncé l’armée israélienne.

« Après avoir réussi à contrer une attaque près de la barrière de la bande de Gaza ce matin, un bulldozer de l’armée a récupéré le corps de l’un des assaillants », a précisé à l’AFP une porte-parole de l’armée.

L’armée avait peu avant indiqué dans un communiqué avoir « repéré deux terroristes » qui s’approchaient de la barrière dans le sud de l’enclave palestinienne et « tentaient de placer un engin explosif à proximité ».

« Les soldats ont ouvert le feu dans leur direction. Une personne a été touchée », avait alors ajouté l’armée.

Le mouvement Jihad islamique, groupe islamiste présent à Gaza, a identifié la victime comme étant Mohammed Al-Naem, 27 ans, membre des brigades Al-Qods, sa branche armée.

Le Jihad islamique est « impliqué dans deux tentatives précédentes de placer des engins explosifs artisanaux près de la barrière ces derniers mois », a indiqué l’armée israélienne, en diffusant une image de l’engin explosif déposé dimanche.

– Monnaie d’échange –

Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux –et qui n’a pas pu être authentifiée par l’AFP– montre des Palestiniens voulant récupérer le corps de l’assaillant avant qu’un bulldozer ne s’approche, le ramasse et semble retourner en direction de la barrière frontalière avec le corps suspendu à sa lame.

Selon cette vidéo, un char accompagne le bulldozer et des coups de feu sont entendus en fond sonore. Certains des Palestiniens semblent être touchés par des tirs.

Deux personnes ont été blessées sur place par des tirs israéliens, a rapporté le ministère de la Santé à Gaza.

Dans une autre vidéo tournée par l’AFP, des dizaines de Palestiniens transportent sur une civière un homme blessé le long de la barrière.

Dans le cadre de la politique menée par le ministre israélien de la Défense Naftali Bennett, Israël garde les corps des Palestiniens pour s’en servir comme monnaie d’échange avec le Hamas, mouvement islamiste au pouvoir dans l’enclave depuis 2007 et avec qui l’Etat hébreu a livré trois guerres depuis 2008.

Israël impose depuis plus de dix ans un blocus sur le territoire palestinien qu’il justifie par la nécessité de contenir le Hamas, qu’il tient pour responsable de toute attaque venant de l’enclave.

Deux millions de Palestiniens habitent dans l’enclave éprouvée par les conflits, la pauvreté et le blocus, et coincée entre Israël, l’Egypte et la mer Méditerranée.