Philippe Katerine, l’homme à la tête de Chouan

Tellement décalé qu’il finit par être à sa place partout: Philippe Katerine, césarisé au cinéma, est désormais une valeur sûre de la chanson, plus libre que jamais après avoir passé le cap de la cinquantaine.

« Confessions », album-péplum complètement fou, a valu vendredi soir la Victoire de la musique de l’artiste masculin à ce Vendéen fier de l’être – il avait soutenu en chanson le petit club des Herbiers en Coupe de France.

Une nouvelle consécration pour ce faux-naïf qui a été reconnu sur le tard.

Le Vendéen débute sa carrière en 1991 sous l’unique nom de Katerine, avec le disque « Les mariages chinois ». Mais le succès n’arrive qu’une quinzaine d’années plus tard. En 2005, l’ancien étudiant en arts plastiques à Rennes fait un carton avec son huitième opus, « Robots après tout », clin d’oeil à l’album « Human After All » des Daft Punk. Son tube « Louxor, j’adore » lui permet d’accéder à une large audience.

L’homme aux pantalons à pattes d’éléphant vintage et pulls cintrés n’a pas fait que passer le mur du son. Il a aussi crevé l’écran. En 2019, il est récompensé par un César du meilleur second rôle pour son personnage de Thierry, employé de piscine timide au parler lent dans « Le Grand Bain ».

Depuis, l’hurluberlu dégarni enchaîne les piges au cinéma. On l’a ainsi vu dans des seconds rôles d’impresario aux tenues improbables dans « Yves » de Benoît Forgeard – pour qui il avait été aussi président de la République dans « Gaz de France » -, ou dernièrement d’adjoint au maire dans « Notre Dame » de Valérie Donzelli et de préfet dans « Merveilles à Montfermeil » de Jeanne Balibar.

– « Je suis timide » –

« C’est vrai que je suis timide », reconnaissait-il récemment auprès de l’AFP, affirmant que le cinéma est aussi pour lui un moyen de sortir de chez lui, où il resterait volontiers toute la journée à dessiner. Et bien sûr à créer une musique qui n’a plus de limites, comme « Confessions », qui brasse thèmes sociétaux et intimes. Du Katerine tout craché. Entre langue très crue ou enfantine.

Gérard Depardieu, beau-père de ce touche-à-tout qui vit avec Julie Depardieu, mère de deux de ses enfants, vient même y poser sa voix. Dans ce titre, « Blond », Katerine parle habilement du sort réservé au fil des âges à ceux qui n’ont pas cette couleur de cheveux, de l’esclavage aux contrôles au faciès.

On y entend le monument du cinéma reprocher à Katerine sa blondeur. « Je lui ai écrit sa partie, en lui disant +là, tu vois, tu me juges, tu m’engueules+ et ça, il sait très bien faire ça, pas de problème (rires) », confie-t-il à l’AFP.

Ce fan de hip-hop – l’album « Ye » de Kanye West est « un repère très fort » pour lui – s’offre aussi des duos avec Oxmo Puccino (« La Clef ») et Lomepal (« 88% », chanson qui dénonce l’homophobie).

Ainsi qu’une belle sucrerie avec Léa Seydoux dans « Rêve heureux ». « Elle avait un peu le désir de chanter, on s’est rencontrés et j’ai tout de suite accroché avec elle, je la trouve sensible, un peu sauvage, on s’est reconnus comme des cousins éloignés ». Elle lui dit « aimer » ses chansons depuis « qu’elle est jeune ». « Alors je lui ai écrit une chanson un peu à ma gloire, histoire de me faire du bien (rires), mais que des gens pourront chanter à d’autres: c’est une chanson de service à la personne ».

Chine-Vatican: rencontre historique entre ministres des Affaires étrangères

Pour la première fois, des ministres des Affaires étrangères de la Chine et du Vatican, deux Etats sans relations diplomatiques depuis des décennies en raison de différends d’ordre religieux, se sont rencontrés, a indiqué samedi un média officiel.

Le Chinois Wang Yi et son homologue Mgr Paul Gallagher se sont vus vendredi à Munich, a indiqué le Quotidien du peuple, organe du Parti communiste chinois (PCC). La ville allemande accueille en ce moment la Conférence sur la sécurité.

Une rencontre à ce niveau diplomatique est une première depuis au moins six décennies, le Vatican et la République populaire de Chine n’ayant plus de relations diplomatiques depuis les années 1950.

Elle intervient dans un contexte de réchauffement des relations bilatérales depuis la signature d’un accord historique en 2018 sur la nomination des évêques en Chine.

« C’est aujourd’hui la première rencontre entre les ministres des Affaires étrangères de la Chine et du Vatican », a déclaré Wang Yi.

« Cela ouvrira davantage d’espace pour les futurs échanges entre nos deux parties », s’est-il félicité selon le compte-rendu publié par le Quotidien du peuple sur son site internet.

Le PCC au pouvoir se méfie de toute organisation, notamment religieuse, pouvant menacer son autorité. Il s’est longtemps méfié du Vatican en raison de son influence potentiellement politique sur les catholiques chinois.

Les quelque 10 millions de catholiques de Chine sont censés ne fréquenter que les églises homologuées par l’Etat et dont le clergé est validé par le PCC. Mais beaucoup se rendent également dans des lieux de culte dirigés par des religieux fidèles au pape.

Aux termes de l’accord « préliminaire » signé en 2018, le pape François a reconnu des évêques chinois qui avaient été nommés par Pékin sans son aval. Le texte donne toutefois aux deux parties un droit de regard sur les nominations.

Malgré le rapprochement en cours, le rétablissement des liens officiels entre les deux Etats reste compliqué à concrétiser.

Sous pression, la Grèce prend le dossier migratoire à bras le corps

Mur flottant pour bloquer les canots de migrants, centres de rétention, reconductions à la frontière: sept mois après sa prise de fonctions, le gouvernement conservateur grec durcit sa politique en matière d’asile, sous la pression des îles égéennes exaspérées et au bord de l’asphyxie.

« La décongestion de nos îles est notre priorité numéro 1 », a déclaré à l’AFP le ministre des Migrations Notis Mitarachi, dans un geste d’apaisement vers les insulaires qui multiplient les actions de protestation parfois émaillées d’incidents.

Cinq ans après la grande crise migratoire de 2015, la Grèce, à nouveau première porte d’entrée des migrants en Europe, peine à gérer les procédures de demande d’asile dont près de 90.000 sont à ce jour en souffrance, dans un pays qui compte 112.000 exilés, selon les derniers chiffres officiels.

Premières impactées, les cinq îles égéennes, où les migrants continuent d’affluer quotidiennement en provenance de la Turquie voisine.

Plus de 38.000 personnes vivent dans des camps surpeuplés et insalubres prévus pour 6.200 places. Tentes et abris de fortune aux allures de bidonville y poussent comme des champignons aux abords de ces sites, suscitant exaspération et réactions de rejet aux relents xénophobes.

« Il est essentiel de transférer dans les prochaines semaines autant de demandeurs d’asile que possible sur le continent où ils pourront poursuivre leur procédure de demande d’asile », a déclaré à l’AFP le représentant du Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR) en Grèce, Philippe Leclerc, qui réclame « des conditions supplémentaires de réception » en Grèce continentale.

Après avoir transféré 9.000 demandeurs d’asile sur le continent (au lieu des 20.000 prévus) sur fond de grogne des habitants, le gouvernement de Kyriakos Mitsotakis élu en juillet se focalise désormais sur les reconductions à la frontière des déboutés du droit d’asile.

« Le processus de retour sera accéléré » vers la Turquie et vers les pays d’origine, a précisé Notis Mitarachi.

– Accélération des procédures –

Condition sine qua non: les services grecs de l’asile devront rendre plus rapidement leurs verdicts. La nouvelle législation, entrée en vigueur en janvier et vivement critiquée par les ONG, le leur permet.

« Je pense qu’il serait raisonnable de traiter les cas en trois mois », a estimé Notis Mitarachi. Priorité sera donnée aux nouveaux arrivants: 25 jours maximum pour gérer la première demande et jusqu’à 60 jours en cas d’appel, avant une reconduction sine die à la frontière pour les déboutés.

En outre, l’octroi de l’asile en Grèce sera réversible tous les trois ans, selon la situation dans le pays d’origine, a tranché le gouvernement, contraint de rétablir un ministère des Migrations supprimé à son arrivée au pouvoir.

Et pour décourager encore les exilés de traverser la mer Egée, le gouvernement prévoit d’installer un mur flottant de 2,7 kilomètres de long et d’1,10 mètre de haut.

Un projet controversé qui attire les foudres des organisations non gouvernementales. Human Rights Watch le considère comme « insensé et potentiellement dangereux » pour les frêles canots de migrants qui viendraient s’y accrocher la nuit.

Amnesty International s’est alarmé d’un plan « qui suscite de graves inquiétudes sur les capacités des sauveteurs à continuer à venir au secours de personnes tentant la périlleuse traversée maritime vers Lesbos ».

Aux termes de sa nouvelle loi, la majorité de la droite Nouvelle Démocratie s’attaque aussi aux passeurs et aux éventuelles complicités, en prévoyant un registre des organisations humanitaires autorisées à intervenir auprès des migrants.

– « Camps prisons » –

Le gouvernement espérait au moins apaiser la colère des insulaires avec la fermeture des camps sordides de Moria (Lesbos), Vathy (Samos) et Vial (Chios), remplacés, à l’été, par de nouveaux centres « fermés ».

Mais élus et habitants exigent « le désengorgement immédiat et massif des îles », d’où leur rejet sans équivoque d’un projet voué, selon eux, à héberger toujours plus de migrants dans des « camps prisons ».

« Si nous acceptons un nouveau camp pour 7.000 personnes, il pourra accueillir officieusement 20 à 25.000 personnes », a déclaré le maire de Samos, Georgios Stantzos. La capacité de cinq camps sera théoriquement prévue pour 20.000 personnes.

Le projet suscite aussi les critiques d’ONG qui y voient une « violation du droit international sur l’asile ».

« Demander l’asile n’est pas un crime même si on a franchi irrégulièrement une frontière. Nous demandons (…) que la détention soit l’exception absolue », a déclaré Philippe Leclerc du HCR.

« Toute violation du règlement intérieur (des futurs camps) affectera négativement la demande d’asile et accélérera le processus de retour du délinquant », a pourtant prévenu le ministre des Migrations.

Mobilisation en ex-RDA contre les « pactes » électoraux avec l’extrême droite

L’élection du président de Thuringe grâce à l’extrême droite a provoqué un séisme en Allemagne: des milliers de personnes manifesteront samedi à Erfurt, capitale de cette région d’ex-RDA paralysée par la recomposition politique en cours.

Quelque 10.000 personnes sont attendues samedi après-midi à cette mobilisation sous le mot d’ordre « Pas avec nous, pas de pacte avec les fascistes: jamais et nulle part! »

La manifestation est organisée par des ONG, artistes, syndicalistes et responsables politiques, unis dans l’alliance #Unteilbar (« indivisible » en français) et soutenus par de nombreux mouvements tels que Fridays for Future ou Bund.

L’élection surprise le 5 février du libéral Thomas Kemmerich, grâce aux voix coalisées de la droite conservatrice et de l’extrême droite avait déjà provoqué nombre de rassemblements spontanés dans toute l’Allemagne.

– « Fin d’un tabou » –

Face au tollé, ce candidat du petit parti libéral FDP a jeté l’éponge 24 heures après son élection à une très courte majorité. Mais pour les organisateurs de la manifestation, le mal est fait.

« Cette élection marque la fin d’un tabou », s’est ému dans la presse allemande Maximilian Becker, porte-parole de l’alliance. « Nous voulons montrer que ce qui se passe en Thuringe ne restera pas sans réponse ».

Signe de la tension dans tout le pays, plusieurs locaux du FDP sont devenus depuis plusieurs jours la cible d’attaques dans toute l’Allemagne, rapporte le Spiegel.

D’autant que l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), le parti d’extrême droite créé en 2013, compte bien continuer à dynamiter le jeu politique allemand. En Thuringe, les institutions restent ainsi paralysées depuis plus d’une semaine.

L’extrême droite, accusée par Angela Merkel de vouloir « détruire la démocratie », menace désormais de porter ses suffrages, en cas de nouvelle élection à la tête de cette région enclavée, sur Bodo Ramelow. Cette personnalité de la gauche radicale était à la tête de la région jusqu’en 2019 et refuse catégoriquement tout apport de voix de l’autre extrémité de l’échiquier politique.

Les partis hors AfD doivent se réunir lundi à Erfurt pour trouver une porte de sortie à cette crise. Nouvelles élections? Coalition minoritaire? Plusieurs options sont sur la table pour gouverner cette région, concentré des incertitudes qui traversent le paysage électoral allemand.

L’onde de choc de cette crise politique continue d’ailleurs de se propager au delà des frontières du Land, dans une Allemagne confrontée à la fin, au plus tard en 2021, de l’ère Angela Merkel, au pouvoir depuis 14 ans.

– « Marche funèbre » –

Elle a ainsi provoqué la chute de la dauphine d’Angela Merkel, Annegret Kramp-Karrenbauer, qui a renoncé à la course à la chancellerie, faute d’être obéie par des cadres de son parti.

Certains membres du parti conservateur CDU, en particulier dans les régions d’ex-Allemagne de l’Est, sont en effet tentés par un rapprochement avec l’extrême droite, particulièrement puissante dans ces régions.

La rhétorique de l’AfD passe bien dans l’ex-RDA communiste, économiquement plus pauvre. En Thuringe, le revenu moyen annuel s’élevait ainsi en 2018 à 35.701 euros, contre 42.962 euros en moyenne en Allemagne, selon l’Office des statistiques.

Si le chômage y est à peine supérieur au taux fédéral (5,3% contre 5%), la Thuringe souffre d’être délaissée par les jeunes générations et d’un grave déficit de natalité. Plus d’un habitant sur 4 (25,7%) y est âgé de plus de 65 ans (21,5% en Allemagne).

Cette mobilisation contre l’extrême droite intervient aussi en pleines commémorations de la libération des camps nazis et du bombardement de la ville de Dresde il y a 75 ans.

Près de 1.500 militants néonazis, et de nombreux contre-manifestants, sont ainsi attendus samedi, sous étroite surveillance policière, dans cette ville de Saxe samedi. Ils défileront en une « marche funèbre » cultivant le mythe d’une « ville martyre », injustement sacrifiée par les Alliés.

Tunisie: le nouveau gouvernement sera annoncé samedi (présidence)

Le chef du gouvernement tunisien désigné Elyes Fakhfakh a reporté d’un jour l’annonce de la composition de son gouvernement attendue initialement vendredi, afin de « poursuivre les consultations », selon la présidence tunisienne.

M. Fakhfakh, ancien ministre tunisien des Finances, a été désigné le 20 janvier par le président Kais Saied pour former un gouvernement après le rejet le 10 janvier par le Parlement d’un premier cabinet formé sous la houlette du parti d’inspiration islamiste Ennahdha.

Il disposait d’un mois pour constituer une équipe susceptible de convaincre un Parlement morcelé.

« Pour mener à bien le processus de formation du gouvernement dans les meilleures conditions, il a été décidé de reporter l’annonce de sa composition à samedi 17H00 GMT afin de poursuivre les consultations et l’examen de certaines questions liées au futur gouvernement », a dit la présidence dans un communiqué, sans préciser lesquelles.

Le communiqué a été publié à l’issue d’une rencontre vendredi soir entre MM. Fakhfakh et Saied, auquel le Premier ministre devait initialement remettre la liste de son cabinet avant de l’annoncer à la presse.

Vendredi, Ennahdha (54 des 217 sièges au Parlement) a critiqué lors d’une conférence de presse les noms évoqués par M. Fakhfakh, affirmant qu’il « n’a aucune chance de succès et de continuité ».

Il l’a appelé à former un gouvernement d’unité nationale comprenant tous les partis représentés au Parlement.

En cas d’échec, M. Fakhfakh –dont le gouvernement a besoin d’une majorité de 109 voix– M. Saied pourra dissoudre l’Assemblée et convoquer des élections législatives anticipées.

Le gouvernement sortant gère actuellement les affaires courantes.

Elyes Fakhfakh, 47 ans, a été nommé ministre du Tourisme fin 2011 avant d’être ministre des Finances de décembre 2012 jusqu’à janvier 2014. Il a été candidat à la présidentielle en 2019, mais n’a convaincu que 0,34% des électeurs au premier tour.

Bernie Sanders dénonce les attaques homophobes visant Pete Buttigieg

Le sénateur Bernie Sanders a dénoncé vendredi les attaques homophobes « scandaleuses » visant son rival démocrate Pete Buttigieg prononcées par un célèbre animateur de radio proche de Donald Trump.

Figure de la sphère conservatrice américaine, Rush Limbaugh s’est moqué mercredi de l’ancien maire de South Bend (Indiana), « ce type gay de 37 ans qui embrasse son mari sur scène ». M. Buttigieg a en fait 38 ans.

Ces propos ont pris un relief particulier car ils sont intervenus quelques jours après un hommage appuyé rendu par Donald Trump à l’animateur.

Lors de son discours sur l’état de l’Union devant le Congrès réuni au grand complet, le président américain lui a décerné la « médaille de liberté », plus haute décoration civile des Etats-Unis, et l’a remercié pour « des décennies de dévouement à notre pays ».

« En tant que candidats, nous avons des désaccords, mais des attaques personnelles comme celles-ci sont inacceptables », a réagi Bernie Sanders.

« Les commentaires homophobes de Rush Limbaugh concernant Pete Buttigieg sont scandaleux et offensants. Ensemble, nous mettrons fin aux divisions et à la haine semées par Donald Trump », a-t-il ajouté.

Interrogé jeudi sur le fait de savoir s’il pensait que les Américains pourraient élire un président homosexuel, le président américain a répondu: « Je pense que oui ».

« Je pense que certains ne le feraient pas. Mais je ne ferais pas partie de ce groupe pour être honnête », a-t-il ajouté dans l’émission de radio de Geraldo Rivera.

Pete Buttigieg n’a lui pas directement répondu aux attaques de l’animateur conservateur.

« Je suis fier de mon mariage, je suis fier de mon mari », a-t-il simplement déclaré jeudi soir lors d’une rencontre avec des électeurs à Las Vegas.

Supercoupe d’Afrique: quatrième titre pour le Zamalek, vainqueur de l’Espérance Tunis

Les Egyptiens du Zamalek ont remporté vendredi à Doha la Supercoupe d’Afrique face à l’Espérance Tunis (3-1), une rencontre que des tensions géopolitiques ont bien failli empêcher d’avoir lieu.

Sur le plan sportif, la victoire du Zamalek, titré l’an passé en Coupe de la confédération, s’est dessinée en deuxième mi-temps grâce à un doublé d’Achraf Bencherki (58e, 90e+5). Auparavant, les Egyptiens avaient ouvert le score par Youssef Obama dès la 2e minute, mais ils avaient été rejoints sur un penalty de Raouf Benguit (54e) pour l’Espérance Tunis, vainqueur de la Ligue des champions de la CAF 2019.

Le Zamalek, à présent quadruple vainqueur de la Supercoupe, devient ainsi le deuxième club le plus titré de la compétition derrière une autre équipe cairote, Al-Ahly (six titres). L’Espérance Tunis, titrée en 1995 pour sa première participation, a depuis enchaîné quatre défaites en 1999, 2012, 2019 et, donc, 2020.

Mais la rencontre a pris une dimension géopolitique: en raison des tensions entre l’Egypte et le Qatar, où se joue la compétition depuis la saison passée, le Zamalek avait dans un premier temps menacé de la boycotter. L’Égypte est l’un des quatre pays à imposer un boycott économique sur le Qatar en raison du soutien de l’émirat à l’Iran et à des groupes islamistes radicaux, ce que Doha nie.

Et son adversaire, l’Espérance Tunis, n’était il y a quelques mois même pas assuré de jouer la compétition: leur titre en Ligue des champions de la CAF, acquis fin mai sur le terrain au terme d’une finale controversée, n’a été validé par le Tribunal arbitral du sport (TAS) qu’en août. Le TAS avait ainsi sanctionné le club marocain du Wydad Casablanca pour avoir quitté la pelouse en guise de protestation contre une panne de l’assistance à l’arbitrage vidéo (VAR), qui aurait pu leur valider un but refusé par l’arbitre.

Mexique: manifestation anti-féminicides devant la présidence

Des associations féministes ont manifesté vendredi à Mexico devant la présidence contre la recrudescence de féminicides, à la suite du meurtre particulièrement brutal d’une jeune femme.

« Mexique féminin » ont peint à la bombe les manifestantes sur un mur d’enceinte de la présidence mexicaine, selon un journaliste de l’AFP.

« Dans un pays où dix féminicides se produisent chaque jour, il est indigne que nous soyons considérées comme un cauchemar par les médias, la société et le gouvernement … Aujourd’hui, nous voulons dire que nous sommes au-delà de la colère. Nous sommes furieuses ! », a confié à l’AFP l’une des manifestantes cagoulées qui a requis l’anonymat.

Les femmes, environ une centaine, dont beaucoup portaient des vêtements sombres et avaient le visage couvert de cagoules noires, ont exigé que le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador agisse afin d’endiguer les meurtres de femmes dans le pays.

Plus tôt vendredi, durant sa conférence de presse matinale quotidienne, le chef de l’Etat avait déclaré qu’il était « en faveur des femmes et contre la violence ».

« Les sanctions ne vont pas diminuer. Je suis totalement contre le machisme, cela ne fait aucun doute », avait-il ajouté sans pour autant annoncer quoique ce soit de concret.

« Je ne fuis pas mes responsabilités », a assuré le président.

Apparemment pas dupe, la militante féministe Frida Guerrera, a profité de la conférence de presse pour critiquer publiquement les actions du gouvernement dans ce domaine.

« Vous parlez beaucoup de corruption, mais en attendant, la question des féminicides et des disparitions est entachée par la corruption » qui ronge le Mexique, a-t-elle lancée au chef de l’Etat.

D’autres manifestations sont prévues vendredi à Mexico ainsi que dans plusieurs villes du pays.

En 2019, le Mexique a enregistré 1.006 victimes de féminicides, selon des chiffres officiels sans doute en-deçà de la réalité selon des experts qui soulignent que la caractérisation de ce crime par les autorités reste problématique.

Le week-end dernier, Ingrid Escamilla, une jeune fille de 25 ans, a été poignardée à Mexico par son compagnon qui l’a ensuite dépecée et éventrée pour lui arracher des organes qu’il a jeté dans les toilettes de l’appartement où ils vivaient.

Le crime a provoqué une vague d’indignation au Mexique. L’affaire a également déclenché des protestations contre la diffusion par des responsables de la justice et de la police d’images du corps mutilé d’Ingrid dans les pages de certains tabloïds de la capitale.

Une enquête est en cours pour déterminer comment ces images ont été rendues publiques.

Gabon : Plainte contre Noureddin Bongo Valentin, l’affaire sera présentée au parquet ce vendredi

Le collectif des quatre leaders de la société civile gabonaise qui ont déposé le 13 janvier dernier une plainte contre Noureddin Bongo Valentin, fils du chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba pour corruption active et blanchiment des capitaux seront entendus ce vendredi en milieu de matinée par le procureur de la République.

Dans leur plainte, les quatre activistes accusent Noureddin Bongo Valentin de corruption active (art. 508 du code pénal gabonais (cpg) et passive (502cpg), corruption d’agents publics étrangers (art. 510 cpg) et blanchiment des capitaux (art. 561 cpg), détournement de deniers publics (473 cpg) et Biens Mal Acquis.

Noureddin Bongo Valentin est aussi poursuivi pour enrichissement illicite (art 20 Convention des Nations-Unies contre la corruption), blanchiment du produit du crime (art. 23 con Nations-Unies), criminalité financière en bandes organisées, associations de malfaiteurs et pillage.
Le fils du président est accusé de disposer de plusieurs sociétés écrans au Gabon, à Dubaï et dans des paradis fiscaux.  Noureddin Bongo Valentin, a été récemment promu Coordonnateur des affaires présidentielles, une promotion qui lui vaut plusieurs attaques en règle.

Prison centrale de Libreville : la famille Tanasa dénonce la torture sur Patrichi Tanasa

Dans une déclaration,  la famille de Patriche Tanasa, s’est indignée de la violente torture subit par son fils le 26 janvier dernier à 2 heures du matin dans sa cellule d’isolement de la prison centrale de Libreville, par un commando.

« Très chers, notre indignation est grande, notre détermination est certaine, d’où la tenue de  ce point de presse.  Oui, notre famille ne peut plus se taire face à ce qui ressemble  plus à un supplice, à un calvaire subis par notre enfant », a déploré Pierre Nzamba Maganga, porte-parole de la famille Patrichi Tanasa écroué depuis le,29 novembre dernier pour des faits supposés de  malversation et de détournement de deniers publics.

L’avocat de l’ancien Administrateur directeur général de Gabon Oil Compagny  (GOC), Anges Kevin Nzigou avait dans une conférence de presse le 30 janvier dernier dénoncé les sévices subis par son client, du reste détenu préventivement sans  charges. Le dossier est vide affirme-t-on.

« Nous savons qu’il a été violenté puisqu’il a demandé qu’on lui fasse parvenir  de l’alcool, de la Bétadine dermique, de la pommade, des compresses et autres produits pharmaceutiques. On apprend que des examens médicaux ont été pratiqués sur a personne. Dans ce cas, qu’on mette à notre disposition les résultats y relatifs, et qu’on nous autorise exceptionnellement de le rencontrer pour en avoir le cœur net, puisque les faits dénoncés par son avocat sont mensongers » ; a-t-il fait savoir détresse n et ironie.

Outrée, la famille de Christian Patrichi Tanasa Mbadinga a dit saisir les juridictions internationales pour se pencher sur ce dossier  qui semble être selon elle une véritable machination.