La formation de Boeing pour les pilotes du 737 MAX jugée « inadéquate » par les enquêteurs éthiopiens

Les enquêteurs éthiopiens chargés de déterminer les causes du crash du Boeing 737 MAX d’Ethiopian Airlines ont mis en cause notamment la formation « inadéquate » fournie par l’avionneur américain, dans un rapport d’étape publié lundi à la veille du premier anniversaire de la catastrophe.

Le 10 mars 2019, six minutes après son décollage d’Addis Abeba, le vol ET302 à destination de Nairobi s’était écrasé dans un champ au sud-est de la capitale éthiopienne, tuant sur le coup les 157 passagers et membres d’équipage.

Cet accident était survenu moins de cinq mois après celui d’un 737 MAX de la compagnie indonésienne Lion Air qui a fait 189 morts en s’écrasant quelques minutes après son décollage de Jakarta.

La succession des deux tragédies a plongé l’avionneur américain dans la pire crise de son histoire.

C’est principalement le dysfonctionnement du système anti-décrochage MCAS, spécialement conçu pour compenser les moteurs plus lourds du 737 MAX, qui a été mis en cause dans les deux catastrophes.

Pour les enquêteurs du ministère éthiopien des Transports, « la différence de formation entre le B737 NG (qui précède le 737 MAX, NDLR) et le B737 MAX, fournie par le constructeur, apparaît inadéquate ».

Dans un rapport préliminaire en avril 2019, les enquêteurs éthiopiens avaient souligné que les pilotes du vol ET302 avaient respecté les procédures recommandées par Boeing mais n’avaient pas été en mesure de reprendre le contrôle de l’appareil.

Dans leur rapport publié lundi, ils estiment que la conception du système MCAS « le rend vulnérable à une activation indésirable ». Plus précisément, le rapport souligne le fait que le système peut être activé par un seul des capteurs de mesure de l’angle d’attaque de l’appareil.

Ainsi, dans le cas du vol ET302, les enquêteurs éthiopiens relèvent « peu après le décollage » une mesure « erronée » de l’angle d’attaque en provenance du capteur côté gauche.

Cette mesure a activé automatiquement le système MCAS, ce qui a conduit l’appareil à piquer du nez et ce, à plusieurs reprises.

– ‘Tire avec moi!’ –

Ils soulignent également que les mesures de l’angle d’attaque de l’appareil diffèrent entre le capteur gauche et le capteur droit, et ce jusqu’à la fin de l’enregistrement des données de bord, c’est-à-dire jusqu’au crash.

« Nous avons hâte d’examiner les informations complètes et les recommandations formelles qui seront contenues dans le rapport final du Bureau éthiopien enquête et accident », a réagi dans un communiqué Boeing, qui a de nouveau adressé ses « sincères condoléances » aux familles et aux proches des victimes de l’ET302.

Le rapport donne également des détails sur les derniers échanges entre les deux hommes dans le cockpit. « Tire avec moi! » enjoint le pilote Yared Getachew à son copilote Ahmednur Mohammed alors qu’il tente de reprendre le contrôle du 737 MAX et de redresser le nez de l’appareil.

Les dernières mesures du vol indiquent que l’appareil se déplaçait à plus de 900 km/h et descendait à plus de 33.000 pieds par minute (10 km par minute).

L’avion s’était écrasé dans un champ au sud-est d’Addis Abeba, provoquant un cratère de 10 mètres de profondeur, « 40 mètres de longueur et 28 mètres de largeur ». Des débris de l’appareil avaient été retrouvés à des centaines de mètres du point d’impact.

Vendredi, la commission des Transports du Congrès américain a jugé que le 737 MAX de Boeing était un avion « fondamentalement défectueux et dangereux ».

Le 737 MAX est cloué au sol depuis le 13 mars 2019. Les autorités du monde entier avaient pris cette décision rarissime en raison des similitudes entre les catastrophes de Lion Air et d’Ethiopian Airlines.

Le géant de Seattle (nord-ouest) a suspendu les livraisons, arrêté la production et remplacé son directeur général. Cette crise est la plus grave en 104 ans d’histoire du célèbre avionneur.

Boeing travaille actuellement à un correctif du système MCAS pour obtenir la levée de l’interdiction de vol.

Mardi, des proches des 157 victimes, originaires de plus de 30 pays différents, sont attendus sur le site du crash pour une cérémonie dans l’intimité.

Dimanche, des centaines d’Ethiopiens, essentiellement des villageois vivant aux alentours, ont rendu un émouvant hommage aux victimes, des femmes revêtant des vêtements blancs sur leurs tenues noires pour symboliser la fin de la période de deuil.

L’émir de Kano « détrôné », une guerre au sein du pouvoir traditionnel dans le nord du Nigeria

Les autorités locales ont « détrôné » lundi l’émir de Kano, l’une des plus grandes figures du pouvoir traditionnel au Nigeria, et l’ont conduit sous escorte policière, dans un autre Etat du pays : un geste rare qui marque le dernier épisode d’une guerre ouverte avec le pouvoir politique.

« Le conseil exécutif de l’Etat de Kano (nord) a donné son accord à l’unanimité pour détrôner l’émir Muhammadu Sanusi II et le relever de ses fonctions », selon un communiqué signé du porte-parole du gouvernement de l’Etat, Alhaji Usman Alhaji, lui reprochant d’avoir « manqué de respect aux institutions » et d’avoir refusé de participer à des réunions « sans justification légale ».

Aussitôt décidé au Parlement, son renvoi a été effectif: des membres des forces de sécurité accompagnés d’agent des services de renseignements (DSS) sont allés le chercher dans son palais pour le conduire dans l’Etat voisin de Nasawara « où il restera en exil », a confié une source gouvernementale à l’AFP.

Le gouverneur de l’Etat de Kano, Abdullahi Umar Ganduje, a presque aussitôt annoncé la nomination d’Alhaji Aminu Ado Bayero pour lui succéder.

M. Ganduje, membre du parti au pouvoir, le Congrès des Progressistes (APC), est en guerre contre Sanusi II, qu’il considère soutenir l’opposition politique.

Déjà en mai, profitant d’un déplacement de l’émir à la Mecque, les autorités ont décidé de diviser l’émirat en quatre territoires pour réduire son influence.

L’émir est aussi régulièrement convoqué par l’Agence anti-corruption pour répondre d’accusations de détournements de fonds ou d’appropriation de terres, et des pétitions circulent pour demander son renvoi.

Les chefs traditionnels ont perdu leur pouvoir politique sous la colonisation britannique, mais leur influence est énorme dans la société nigériane, certains considérant les plus grands chefs comme des demi-dieux.

C’est le cas de Muhammadu Sanusi II, 58 ans, qui exerce son pouvoir dans le Nord musulman, où il partage son influence avec le sultan de Sokoto.

– Franc-parler –

Les émirs se succèdent de génération en génération depuis le 10e siècle, et Sanusi Lamido Sanusi, son nom à l’état-civil, fait partie de la nouvelle génération de chefs traditionnels modernes et très éduqués, qui n’hésitent pas à donner leur avis sur la chose publique.

Réputé pour son franc-parler, il fut gouverneur de la Banque centrale, dont il avait été écarté en 2014 après avoir dénoncé des détournements de fonds massifs sous le précédent gouvernement fédéral.

Il fut ensuite choisi pour succéder à son grand-oncle à cette prestigieuse fonction, lui conférant ainsi d’immenses pouvoirs sur une population d’environ 10 millions d’habitants.

En février, l’émir avait déclaré qu' »aucun leader dans le nord du Nigeria ne peut s’estimer heureux ».

« Personne ne peut se réjouir d’avoir 87% de la pauvreté du pays dans le Nord et des millions et des millions d’enfants qui ne vont pas à l’école », avait-il lancé à la suite de la publication d’un rapport édifiant de la Banque mondiale sur les taux de pauvreté dans le nord de ce pays de 200 millions d’habitants.

Il s’était également mis à dos nombre de religieux, dans cette région d’un islam très conservateur, en dénonçant certaines pratiques traditionnelles comme la polygamie et le fait d’avoir des familles très nombreuses si les chefs de famille n’ont pas les moyens de les assumer financièrement.

Le gouvernement de l’Etat de Kano a ainsi accusé l’émir de « détruire l’image » de l’émirat, assurant prendre cette décision très rare et historique pour « défendre le prestige, la religion, la culture et la tradition », valeurs bâties « depuis un millénaire ».

Dans les heures qui ont suivi cette annonce, les rues de la grande ville du Nord sont restées calmes, malgré la forte popularité de Sanusi II.

En 1963, des milliers de personnes avaient protesté contre le renvoi de l’émir de l’époque (le grand-père de Sanusi II) par les autorités, puis en 1981, les manifestations avaient tourné au bain de sang lorsque le gouvernement avait tenté de détrôner Ado Bayero, son prédécesseur.

Dans le Michigan, les démocrates face au dur choix du meilleur candidat pour battre Trump

Une vision plus modérée comme celle de Joe Biden ou un pari à gauche toute avec Bernie Sanders: les démocrates du Michigan se demandent, avant un scrutin crucial, quel candidat aux primaires serait le mieux placé pour battre Donald Trump en novembre.

Ancien bastion démocrate abritant le berceau de l’automobile Detroit, le Michigan avait donné en 2016 une victoire surprise au républicain Trump face à Hillary Clinton.

Frappés par les effets de la mondialisation, de nombreux ouvriers de l’automobile séduits par son programme protectionniste avaient contribué ici à porter Donald Trump jusqu’à la Maison Blanche. Ils devraient encore jouer cette fois un rôle crucial lors de la présidentielle.

Espérant chacun démontrer, lors de la primaire du Michigan mardi, qu’ils comptent aussi sur le soutien des ouvriers pour pouvoir battre, cette fois, Donald Trump, les deux favoris pour l’investiture démocrate sillonnaient lundi cet Etat.

Le sénateur indépendant Bernie Sanders, 78 ans, joue gros: le Michigan lui avait donné un grand élan en 2016 face à Hillary Clinton mais pourrait cette fois adouber l’ancien vice-président Joe Biden, 77 ans, fort d’une large avance dans les sondages.

Or un échec du « socialiste » autoproclamé Sanders dans le premier Etat industriel du « Midwest » à s’exprimer dans les primaires démocrates risquerait de signaler la fin à ses ambitions présidentielles.

Pour la gouverneure démocrate du Michigan Gretchen Whitmer, cela ne fait aucun doute: l’ancien bras droit de Barack Obama, Joe Biden, est le mieux placé pour remporter leurs suffrages, puisqu’il avait oeuvré au gigantesque plan de sauvetage destiné au secteur automobile frappé par la crise en 2008.

« Tout ceux qui travaillent pour ou sont proches du secteur –c’est à dire tout le monde dans cet Etat– doivent réfléchir à la direction que nous prenons et à qui nous a soutenu, surtout pendant le sauvetage de l’automobile », a-t-elle déclaré à l’AFP à Detroit dimanche.

– « Trahis » –

En 2016, Bernie Sanders avait su séduire les ouvriers blancs qui se sentaient ignorés par Washington.

Mais Joe Biden, déjà très populaire chez les démocrates noirs, vient de remporter 10 des 14 Etats qui ont voté mardi dernier lors du « Super Tuesday ». Une spectaculaire « remontada » opérée notamment grâce à des victoires dans des Etats où les électeurs sont, justement, en vaste majorité blancs.

Signe de l’importance du Michigan parmi les six Etats qui votent mardi: M. Sanders a annulé des discours prévus ailleurs pour en ajouter dans cet Etat, dont un meeting dimanche sur un campus universitaire à Ann Arbor.

« Je soutiens Bernie en partie parce j’ai l’impression qu’il pourra attirer beaucoup d’électeurs qui avaient voté pour Trump en 2016 », a expliqué Alvin Hermans, un étudiant en informatique de 19 ans.

Le sénateur tente de renforcer son soutien chez les grands syndicats, comme United Auto Workers (UAW) qui était parvenu l’an dernier à un accord avec le géant américain de l’automobile General Motors après une longue grève historique, motivée notamment par le coût de l’assurance santé.

Pour Tony Totty, un membre d’UAW âgé de 44 ans, ce bras de fer a éloigné nombre de ses collègues de Donald Trump pour les rapprocher de Bernie Sanders, qui propose une profonde réforme vers un système de couverture universelle.

La fermeture en 2019 d’une usine de General Motors a aussi mis à mal la promesse du président républicain de ramener les emplois industriels dans la région.

« Beaucoup de membres de notre usine se sentent trahis, et lorsqu’il sera temps de voter, ils vont se faire entendre », a prédit Tony Totty.

– « Un juste milieu » –

Il était venu de l’Ohio voisin pour soutenir des membres du syndicat Teamsters en grève.

Pour James Focht, un camionneur en grève, un candidat plus modéré serait pourtant préférable.

« Je pense qu’on peut trouver un juste milieu », explique-t-il. « Peut-être que Joe Biden pourrait réussir ».

Mais pour Eric Read, un assistant social âgé de 34 ans venu voir Bernie Sanders à Flint, opter pour le compromis serait une erreur.

« Quand les démocrates se présentent en modérés, ils n’obtiennent pas une participation aussi élevée que quand ils ont des candidats plus à gauche », affirme-t-il. Sanders est « celui qui peut battre Trump ».

Craig Walker, un camionneur de Dundee, dans le Michigan, explique qu’il soutient Donald Trump et qu’une victoire de Bernier Sanders pourrait aider le républicain à être réélu.

Car le président brandira sans relâche la menace du « socialisme », un terme qui évoque encore à certains des relents de Guerre froide et de communisme.

« Je pense encore que Trump va remporter le Michigan, mais cela va vraiment dépendre de qui gagne l’investiture démocrate », avance-t-il. « Cela va vraiment être serré ».

Venise confinée: aubaine pour certains, catastrophe pour d’autres

Venise, haut-lieu du tourisme mondial, est quasi déserte après la décision du gouvernement italien dimanche de confiner plusieurs régions du nord touchées par le coronavirus. Une bonne nouvelle pour certains touristes, une catastrophe pour le commerce.

Depuis quelques jours, et plus encore depuis dimanche, les gondoles flottent tristement le long des quais de la Cité des Doges et la célèbre Place Saint-Marc est étonnement calme, tout comme le pont Rialto où d’ordinaire les visiteurs se bousculent.

Une aubaine pour certains touristes qui peuvent déambuler dans les ruelles de la Sérénissime sans avoir à se frayer un passage au milieu de la foule.

« Je n’aurais pas pu rêver meilleure occasion que celle que m’a donnée le coronavirus, il n’y a personne dans les rues », a déclaré à l’AFP Fabrizio Netti, touriste vivant à Düsseldorf.

Mais pour les commerçants et les entrepreneurs locaux, dont l’activité dépend essentiellement du tourisme, la situation est synonyme de « désastre ».

C’est un nouveau coup dur pour la ville qui, en novembre avait déjà dû faire face à une inondation historique, une de ses célèbres « acqua alta », qui avait dévasté de nombreuses maisons, hôtels et églises.

« Pour les gondoliers c’est catastrophique car il n’y a pas de travail. C’est le cas non seulement pour nous, mais aussi pour les autres activités économiques », a témoigné au micro de l’AFPTV le gondolier Furio Zennaro.

Benedetta Pesce est employée dans l’une des rares boutiques de la place Saint-Marc à être restée ouverte. Face à la menace du virus, elle ne se dit pas particulièrement courageuse: « Nous essayons de l’être, mais c’est aussi pour éviter de perdre mon emploi que j’ai décidé de sortir et de venir travailler ».

« Le problème le plus grave en ce moment ici à Venise est d’ordre économique. Nous espérons que l’Italie pourra faire quelque chose pour tous ceux qui risquent de se retrouver sans emploi », confie Mino Biasin, opérateur touristique.

L’Italie, deuxième pays le plus touché par l’épidémie derrière la Chine avec plus de 7.000 cas dont 366 décès, a placé dimanche un quart de sa population en quarantaine.

Soudan: le Premier ministre de transition échappe à un attentat

Le Premier ministre de transition au Soudan, Abdallah Hamdok, a échappé lundi à un attentat « terroriste » à Khartoum, décrit comme une tentative de faire dérailler le processus politique engagé dans ce pays après 30 ans de dictature militaro-islamiste du président Omar el-Béchir.

Le convoi de M. Hamdok a été visé par une explosion et des tirs d’armes automatiques au moment où il ralentissait pour s’engager dans un pont sur le Nil menant aux bureaux du Premier ministre.

Ali Bakhit, le chef de cabinet du chef du gouvernement a été le premier a annoncer sur Facebook qu' »une explosion s’est produite au passage de la voiture du Premier ministre mais que grâce à dieu personne n’a été touché ».

« Le Premier ministre a été visé par une tentative d’assassinat mais il se porte bien et a été transporté dans un lieu sûr », a ensuite annoncé la télévision d’Etat, évoquant un « attentat terroriste ».

Radio Omdourman, une station d’Etat, a indiqué que le convoi du Premier ministre avait été visé par des tirs d’armes automatiques.

Le lieu de l’explosion, survenue à Kober, un quartier du nord-est de Khartoum, a été bouclé par les forces de l’ordre, qui ont immédiatement lancé une enquête.

Les images de deux véhicules endommagés par l’explosion ont été diffusées par la télévision d’Etat.

Dans un communiqué lu par le ministre de la Culture et de l’information, Fayçal Mohammed Saleh, le Conseil des ministres a qualifié l’attaque de « terroriste » sans en désigner les responsables.

– Attentat contre « la révolution » –

L’attentat, qui n’a pas été revendiqué dans l’immédiat, a fait un blessé léger parmi les membres du protocole accompagnant M. Hamdok, a précisé le Conseil des ministres en promettant de « faire face avec détermination à toutes les attaques terroristes ».

C’est la « révolution soudanaise qui a été visée par cette attaque (…) mais nous ferons en sorte que cette révolution poursuive sa marche », a souligné le Conseil des ministres.

« Je veux rassurer le peuple soudanais que je me porte bien et que ce qui s’est passé n’arrêtera pas la marche (du Soudan) sur la voie du changement », a écrit le Premier ministre sur Twitter.

A la mi-journée, M. Hamdok a présidé une réunion des dirigeants des Forces pour la liberté et le changement (FLC), fer de lance de la contestation qui a conduit au départ de l’ancien président Béchir en avril 2019. Il a ensuite réuni ses ministres pour une réunion extraordinaire.

Dans des images de la télévision d’Etat, M. Hamdok est apparu souriant pendant ces réunions et donnant l’accolade aux personnalités venues montrer leur soutien après l’échec de la tentative d’assassinat.

Plusieurs cortèges de manifestants soutenant M. Hamdok ensuite sillonné Khartoum, selon des témoins.

Ce sont les FLC qui ont proposé M. Hamdok, un ex-économiste de l’ONU, au poste de Premier ministre.

Conformément à un accord avec les militaires en août 2019, M. Hamdok a pris la tête d’un gouvernement de transition, aux côtés d’un Conseil souverain composé de civils et de militaires. Ces deux instances sont chargées de conduire une transition de trois ans, avec des élections libres à la clé.

– indignation générale –

Depuis son investiture, le Premier ministre s’emploie à relancer une économie en berne, à négocier la paix avec des mouvements rebelles de l’ouest et du sud du pays et à réformer un système politique hérité du pouvoir islamiste d’Omar el-Béchir, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 30 ans.

Des Etats-Unis au Golfe, en passant par l’Ethiopie, les réactions à l’attentat ont été nombreuses et indignées

Un haut responsable du département d’Etat en charge de l’Afrique, Tibor Nagy, a condamné l’attentat, réaffirmant le soutien des Etats-Unis au « gouvernement de transition dirigé par des civils au Soduan et au peuple soudanais ».

Le haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères Josep Borrell a condamné l’attentat et souligné que les « idéaux de la révolution (soudanaise) doivent être préservés ».

La mission conjointe des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour (Minuad) a condamné, dans un communiqué, l’attaque, estimant qu’elle visait « à faire dérailler le processus de transition au Soudan ».

Ryad a rejeté « cet acte terroriste et lâche dirigé contre la sécurité et la stabilité du Soudan » alors que le Emirats arabes unis ont dit « soutenir la période de transition » au Soudan.

Le ministre d’Etat aux Affaires étrangères des Emirats Anwar Gargash a estimé que l’attentat était destiné à « porter un coup à la transition et aux espoirs et aux aspirations du peuple soudanais ».

Le Qatar a condamné l’attentat avec « force », tandis que le Premier ministre d’Ethiopie Abiy Ahmed a souligné qu’un « tel incident ne doit pas faire dérailler le processus (politique) et la marche pour assurer la stabilité du Soudan ».

Primaires démocrates: Biden gonflé à bloc à la veille de son duel avec Sanders

Envolée dans les sondages, ralliements à la chaîne: Joe Biden était en position de force lundi à la veille de son premier duel avec le socialiste Bernie Sanders dans la primaire démocrate.

Après un début de campagne laborieux, l’ancien vice-président de Barack Obama, 77 ans, a repris la place de favori dans la course destinée à désigner l’adversaire de Donald Trump à la présidentielle du 3 novembre.

Quelque 52% des électeurs démocrates souhaitent que ce vétéran de la politique au message modéré porte les couleurs du parti contre 36% pour son rival Bernie Sanders, 78 ans, champion de la gauche, selon un sondage CNN publié lundi matin.

Avec 51% et 27% des intentions de vote respectivement, d’après une enquête du Detroit Free Press, l’écart est encore plus important pour le seul Michigan, le plus peuplé des six Etats où des scrutins sont prévus mardi.

En 2016, déjà en lice dans la primaire démocrate, Bernie Sanders avait nettement devancé Hillary Clinton dans cet Etat industriel de la région des Grands Lacs et un revers cette année porterait un coup dur à sa campagne. Mais à l’époque il avait fait mentir les sondages et tout reste possible.

Les électeurs du Dakota du Nord, Idaho, Mississippi, Missouri et Washington sont aussi appelés à départager les deux septuagénaires dans leur premier affrontement depuis le « Super Tuesday » qui fut fatal à plusieurs prétendants.

De piètres résultats dans les 14 Etats en jeu ont ainsi contraint le multi-milliardaire Michael Bloomberg ou la sénatrice Elizabeth Warren à jeter l’éponge. Si cette dernière réserve encore son choix, la plupart des anciens candidats se sont depuis ralliés à Joe Biden.

– « La bonne personne » –

Après Pete Buttigieg, Michael Bloomberg, Amy Klobuchar ou encore Kamala Harris, le sénateur noir Cory Booker lui a apporté lundi son soutien au nom du « rassemblement » nécessaire pour éviter l’éparpillement des voix.

« Il est temps que nous battions Donald Trump et c’est devenu très clair pour moi que Joe Biden est la bonne personne pour ça », a-t-il expliqué sur la chaîne CBS. « Nous devons nous unir et montrer notre force », a-t-il ajouté.

Les propositions de Bernie Sanders sur le système de santé, l’éducation ou le salaire minimum, très à gauche pour les Etats-Unis, font peur au sein de l’establishment démocrate.

Donald Trump, qui préférerait visiblement en découdre avec Bernie Sanders, ne cesse d’assurer que l’appareil démocrate essaie de l’écarter.

« Maintenant les démocrates essaient de salir Bernie avec la Russie, la Russie, la Russie. Ils le rendent fou ! », a-t-il encore tweeté lundi, en référence aux débats sur un voyage en Union Soviétique effectué par Bernie Sanders peu après son mariage.

– Coronavirus –

Même si le vent semble avoir tourné depuis une semaine, le sénateur du Vermont dispose toujours d’un soutien très fort dans certains segments de la population, notamment chez les jeunes et les hispaniques, et de militants déterminés sur le terrain. Il a également été adoubé dimanche par le révérend Jesse Jackson, une figure du combat pour les droits civiques.

Bien décidé à se battre, il promet de se rallier à Joe Biden si celui-ci l’emporte. Mais il ne manque aucune occasion d’égratigner le bilan de son rival, notamment ses votes passés pour l’intervention américaine en Irak ou des coupes dans l’assurance santé.

Lundi, les deux hommes battaient campagne dans le Michigan, qui avait basculé d’un cheveu en faveur de Donald Trump en 2016. Joe Biden, plutôt populaire dans le monde ouvrier, sera à Grand Rapids et Flint, marqué par un scandale d’eau contaminée. Bernie Sanders participera lui à une table-ronde sur le nouveau coronavirus à Detroit.

L’épidémie a touché plus de 500 personnes aux Etats-Unis et fait au moins 21 morts. Des établissements scolaires ont fermé et des grands rendez-vous ont été annulés, mais pour l’instant la campagne n’est pas affectée.

L’émir de Kano, grande figure traditionnelle du Nigeria, « détrôné » par les autorités

L’émir de Kano, l’une des plus grandes figures du pouvoir traditionnel au Nigeria, très influent dans tout le nord musulman du pays, a été « détrôné » lundi par le gouverneur pour insubordination et manque de respect envers le pouvoir politique et religieux.

« Le conseil exécutif de l’Etat de Kano (nord) a donné son accord à l’unanimité pour détrôner l’émir Muhammadu Sanusi II et le relever de ses fonctions », selon un communiqué signé du porte-parole du gouvernement de l’Etat, Alhaji Usman Alhaji.

L’émir a été renvoyé pour avoir « manqué de respect aux institutions » et notamment avoir refusé de participer à des réunions avec le gouverneur Abdullahi Umar Ganduje sans donner « de justification légale », explique le communiqué.

Muhammadu Sanusi II, 58 ans, est l’une des plus grandes figures traditionnelles au Nigeria, et particulièrement dans le Nord musulman, où il se partage le pouvoir traditionnel avec le sultan de Sokoto.

57e émir de Kano depuis le 10e siècle, Sanusi Lamido Sanusi, son nom à l’état civil, fait partie de la nouvelle génération de chefs traditionnels modernes et très éduqués. Il a été gouverneur de la Banque centrale, dont il avait été écarté en 2014 après avoir dénoncé des détournements de fonds massifs sous le précédent gouvernement fédéral.

En février, l’émir avait déclaré qu' »aucun leader dans le nord du Nigeria ne peut s’estimer heureux. »

« Personne ne peut se réjouir d’avoir 87% de la pauvreté du pays dans le Nord et des millions et des millions d’enfants qui ne vont pas à l’école », avait-il lancé à la suite de la publication d’un rapport de la Banque mondiale sur la pauvreté dans le nord de ce pays de 200 millions d’habitants.

Il avait également dénoncé les abus de la polygamie, demandant aux hommes musulmans qui n’ont pas les moyens financiers d’avoir des familles élargies ou d’envoyer leurs enfants à l’école de renoncer à épouser jusqu’à quatre femmes.

Le gouvernement de l’Etat de Kano a ainsi accusé l’émir de « détruire l’image » de l’émirat, assurant prendre cette décision très rare et historique pour « défendre le prestige, la religion, la culture et la tradition », valeurs bâties « depuis un millénaire ».

Réputé proche de l’actuel président Muhammadu Buhari, l’émir n’a pourtant jamais hésité à dénoncer les politiques économiques du gouvernement et le gouverneur de Kano, M. Ganduje, élu en 2019, l’accuse désormais de soutenir l’opposition.

Les chefs traditionnels ont perdu leur pouvoir politique sous la colonisation britannique, mais leur influence est énorme dans la société nigériane, certains considérant les plus grands chefs comme des demi-dieux.

Nord du Burkina: 43 civils tués dimanche par des groupes d’autodéfense

Quarante-trois villageois ont été tués dimanche au cours de plusieurs attaques dans des localités du nord du Burkina Faso, a annoncé lundi le gouvernement dans un communiqué, des sources locales précisant à l’AFP qu’il s’agit d’attaques de groupes d’autodéfense en représailles aux actions jihadistes.

« Dimanche, des attaques ont été perpétrées dans les villages de Dinguila et Barga situés dans la commune de Barga, province du Yatenga (Nord). Le bilan provisoire fait état de 43 victimes », a dit le ministre de la Communication Remis Fulgance Dandjinou.

Des sources locales, jointes par l’AFP, indiquent qu’il s’agit de villages où vivent majoritairement des Peuls, souvent accusés d’être proches des jihadistes.

« Les blessés, au nombre de six, ont été référés au Centre hospitalier régional de Ouahigouya où ils sont pris en charge. Les Forces de Défense et de Sécurité ont été immédiatement déployées sur les lieux pour sécuriser les villages attaqués », a précisé le ministre Dandjinou.

Le ministre n’a pas fait référence aux groupes d’autodéfense ou aux communautés peules.

« Le gouvernement condamne avec la plus grande fermeté cette attaque odieuse (…). Le Procureur du Faso près le Tribunal de Grande instance de Ouahigouya a par ailleurs été saisi (…) tout est mis en œuvre pour ramener le calme et la sérénité dans les villages touchés », a-t-il dit.

Les ministres chargés de la Défense nationale et de l’Administration territoriale ont été envoyés « sur les lieux pour apporter le réconfort du gouvernement aux populations meurtries et faire le point de la situation ».

« Ce sont des groupes d’autodéfense qui agissent en représailles aux attaques jihadistes », a indiqué une source locale à l’AFP, confirmant la version donnée par d’autres sources locales.

Le nord du Burkina est en proie à de fréquentes attaques jihadistes.

A l’instar du Mali, du Niger, du Nigeria et même de la Côte d’Ivoire, les tensions dégénèrent périodiquement en violences entre communautés agricoles et Peuls éleveurs, souvent nomades, présents dans toute l’Afrique de l’Ouest.

Certains Peuls ayant rejoint les groupes jihadistes, qui ont tué plus de 800 personnes depuis 2015 au Burkina, il est fréquent d’entendre des Burkinabè faire l’amalgame entre jihadistes et Peuls.

Les groupes jihadistes attisent ces tensions, et les représailles contre les Peuls se sont multipliées en 2019.

En janvier 2019, des individus armés non identifiés avaient attaqué le village de Yirgou et tué six personnes, dont le chef du village. Cette attaque avait été suivie de représailles intercommunautaires, faisant 46 morts, selon un bilan officiel. Beaucoup plus, selon des ONG.

Les violences jihadistes, souvent entremêlées à ces conflits intercommunautaires, ont fait quelque 4.000 morts en 2019 au Burkina Faso, au Mali et au Niger, selon l’ONU.

La guerre des prix du pétrole, pari risqué de l’Arabie saoudite

L’Arabie saoudite a fait plonger les marchés mondiaux en réduisant drastiquement les prix de son pétrole, une guerre des prix risquée pour le prince héritier Mohammed ben Salmane, dans un contexte de baisse de la demande liée à l’épidémie du nouveau coronavirus.

Cette bataille pourrait également constituer une menace existentielle pour cette puissance du Golfe, car elle coïncide avec une purge royale dans laquelle le frère et le neveu du roi Salmane ont été arrêtés.

Quelles sont les raisons et les conséquences de cette guerre des prix déclenchée par Ryad?

– Quel élément déclencheur ? –

La semaine dernière, l’Arabie Saoudite, chef de file de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a de nouveau fait pression pour réduire la production de brut afin de compenser la baisse de la demande mondiale en raison de l’épidémie du nouveau coronavirus.

Mais la Russie, deuxième producteur mondial après Ryad et partenaire de l’Opep sur ce dossier, s’y est opposée.

En réaction, l’Arabie saoudite a procédé à des baisses de ses prix les plus fortes depuis 20 ans, s’efforçant de s’approprier des parts de marché de Moscou et déclenchant des troubles sur les marchés financiers.

« Ce que fait l’Arabie saoudite pourraient être une tactique de négociation destinée à ramener la Russie à la table, mais il est peu probable que le marché soit optimiste à court terme », analyse la banque d’investissement Berenberg dans une note.

– Quelles retombées économiques ? –

Selon les analystes, l’effondrement des prix aura des conséquences importantes, allant de l’érosion des revenus des économies dépendantes de l’énergie à la déflation mondiale en passant par un ralentissement des projets d’exploration pétrolière.

Mais il pourrait être particulièrement dévastateur pour les pays du Golfe, qui représentent un cinquième de l’approvisionnement mondial en brut et où les revenus pétroliers comptent pour 70 à 90% des recettes publiques.

En 2014, une guerre des prix avait fait chuter le prix du pétrole à moins de 30 dollars le baril. Frappés de plein fouet, les pays du Golfe avaient dû adopter des mesures d’austérité pour combler leur déficit budgétaire.

Dimanche et lundi, les Bourses du Golfe ont plongé. Celle de Ryad, la plus importante de la région, a clôturé en baisse de 7,8% lundi, dans le sillage des Bourses asiatiques. Les places européennes et américaines leur ont emboîté le pas.

La position saoudienne pourrait également mettre dans l’embarras son allié américain, qui a besoin de cours solides pour rentabiliser son extraction de pétrole de schiste et concurrencer ainsi les acteurs plus importants tels que l’Arabie saoudite et la Russie.

– Quel impact sur MBS ? –

Le krach pétrolier pourrait compromettre les ambitieuses réformes économiques du prince héritier Mohammed ben Salmane, surnommé « MBS », financées par l’argent de l’or noir et précisément destinées à faire sortir l’économie du pays de sa dépendance à cette ressource.

L’effondrement des prix du pétrole coïncide par ailleurs avec une purge royale qui a eu lieu la semaine dernière. Les princes Ahmed ben Abdelaziz al-Saoud et Mohammed ben Nayef, respectivement frère et neveu du roi Salmane, ont été arrêtés pour, selon plusieurs sources, avoir fomenté un coup d’Etat contre MBS.

Selon une autre source proche de la cour royale, ces détentions constituent surtout un « message » pour étouffer toute opposition au prince héritier avant son intronisation.

Mais « la menace qui pèse sur le prince Mohammed ne vient pas de ses rivaux royaux mais de l’effondrement des revenus du pétrole et, avec eux, ses plans économiques ambitieux », estime Kristin Diwan, chercheuse à l’Arab Gulf States Institute, à Washington

– Qui gagnera la bataille ? –

L’affrontement entre Ryad et Moscou, et les autres producteurs de pétrole, sera remporté par le pays le plus apte à résister aux dégâts.

L’Arabie Saoudite détient d’importantes réserves et extrait son brut à des coûts défiant toute concurrence –seulement 2,80 dollars le baril– ce qui lui assure des marges confortables.

Mais avec son économie plus diversifiée, la Russie est un rival redoutable. « Il est peu probable que Moscou cède en premier, certainement pas avant trois à six mois », selon Chris Weafer du cabinet de conseil Macro Advisory.

« La Russie est dans une bien meilleure position financière pour supporter une guerre des prix du pétrole. Les réserves financières de la Russie sont supérieures de 80 milliards de dollars à celles de l’Arabie Saoudite », souligne-t-il.

Mais la position de Moscou changerait probablement si le prix du brut tombait en dessous de 25 dollars le baril pendant une période prolongée, ajoute M. Weafer.

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Algérie: nouvelle prolongation de la garde à vue de militants du « Hirak »

La garde à vue de quatre manifestants algériens, dont des figures du mouvement de contestation « Hirak », interpellés samedi par la police lors d’une marche antirégime, a été prolongée une nouvelle fois de 24 heures lundi, a indiqué une association de soutien aux détenus.

La garde à vue a été prolongée « pour complément d’enquête pour Khaled Drareni, Samir Benlarbi, Slimane Hamitouche et Toufik Hassani », a déclaré à l’AFP Kaci Tansaout, porte-parole du Comité national pour la libération des détenus (CNLD).

Samir Benlarbi et Khaled Drareni sont deux figures du « Hirak », le mouvement de contestation populaire qui secoue l’Algérie depuis plus d’un an. Le premier est un militant de la société civile et le second un journaliste indépendant, correspondant en Algérie de l’ONG Reporters sans frontières (RSF), qui a réclamé sa libération.

Toufik Hassani est un ancien policier qui a été interpellé à plusieurs reprises après avoir pris publiquement position en faveur du « Hirak ».

Tous avaient été interpellés samedi pour « attroupement non armé », en compagnie d’une trentaine de manifestants, alors qu’ils participaient à une marche à Alger.

« Ce prolongement de garde à vue est légal mais non justifié au vu des faits qu’on leur reproche » à ce jour, a précisé à l’AFP Me Noureddine Benissad, président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH) et membre du collectif de défense.

Les autres personnes interpellées samedi ont été relâchées le lendemain et devront comparaître pour leurs procès en avril.

Près de 300 manifestants avaient tenté de défiler samedi dans le centre d’Alger, mais ils avaient été dispersés par la police, selon un journaliste de l’AFP.

Les marches du « Hirak » se déroulent habituellement chaque vendredi mais des appels à défiler aussi le samedi ont été relayés sur les réseaux sociaux.

Plusieurs dizaines de personnes restent en détention dans le cadre du mouvement de contestation, selon les organisations de défense des droits humains, leur nombre précis étant difficile à établir en raison des remises en liberté et des interpellations qui se succèdent.

Parallèlement, la justice algérienne multiplie les renvois de procès pour les opposants.

« Nous n’allons pas nous taire devant cette nouvelle stratégie de renvoi de procès (…) et nous n’allons pas nous taire contre ces gardes à vue prolongées, contre ces arrestations arbitraires et condamnations d’innocents et nous n’allons pas nous taire contre cet acharnement », a écrit lundi le CNLD sur sa page Facebook.

Après avoir obtenu la démission du président Abdelaziz Bouteflika en avril 2019, le « Hirak » exige le changement du « système » en place depuis l’indépendance en 1962.