Afrique de l’Est : fin de l’invasion des criquets pèlerins (FAO)

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a déclaré mercredi que la recrudescence du criquet pèlerin qui a ravagé la Corne de l’Afrique pendant plus de deux ans a pris fin.« La recrudescence actuelle du criquet pèlerin a finalement pris fin dans la Corne de l’Afrique après plus de deux ans d’opérations intensives de prospection et de lutte menées par voie terrestre et aérienne avec le soutien généreux de la communauté internationale », indique la FAO dans sa dernière mise à jour de la situation acridienne.

Selon la FAO, pour le deuxième mois consécutif, aucune infestation acridienne significative n’a été détectée à Djibouti, en Érythrée, en Ethiopie, en Somalie et au Kenya en février.

L’agence onusienne a toutefois souligné que, bien que la pluie ne soit pas tombée récemment et que les conditions écologiques soient sèches, de petits groupes d’ailés immatures ont été vus se déplaçant vers le sud dans l’est de l’Ethiopie, ce qui suggère que quelques infestations résiduelles pourraient encore être présentes. « Par conséquent, les enquêtes et la vigilance doivent être maintenues », indique la FAO.

Cette année, la reproduction hivernale le long des deux rives de la mer Rouge et du golfe d’Aden a été très faible en raison du manque de précipitations.

Economie, politique, santé et ressources hydriques au menu des quotidiens marocains

Les quotidiens marocains parus ce jeudi traitent de nombre de sujets notamment les répercussions de la guerre entre l’Ukraine et la Russie sur l’économie marocaine, la non-participation du Maroc au vote à l’AG de l’ONU concernant la situation entre la Fédération de Russie et l’Ukraine, les tests PCR qui ne sont plus obligatoires pour tous les voyageurs à l’arrivée aux aéroports du Royaume et la situation hydrique alarmante suite au déficit pluviométrique.+Aujourd’hui le Maroc+ relève que le Maroc n’est pas épargné par les retombées de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. En 2021, les achats du Maroc de ces deux marchés se sont chiffrés à 15,43 milliards de dirhams (1 euro = 10,6 DH), alors que les exportations se chiffraient à 1,33 milliard.

Toutefois, « il est prématuré de parler d’impact sur l’activité » bien que le Maroc ait avec l’Ukraine “un commerce non négligeable”, selon Hassan Sentissi Idrissi, président de l’Association marocaine des exportateurs, cité par la publication.

Mais, si cette guerre perdure, elle va impacter les touristes en provenance de la Pologne, principal marché émetteur d’Agadir, ou encore ceux de la Tchéquie, qui est un “important marché” pour la destination Maroc, selon Rachid Dahmaz, président du CRT Souss-Agadirn, cité également par le quotidien.

+Le Matin+, s’intéresse à la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU sur la guerre entre l’Ukraine et la Fédération de Russie. Selon le journal, la non-participation du Maroc au vote à l’AG de l’ONU ne saurait faire l’objet d’aucune interprétation par rapport à sa position de principe.

La non-participation du Maroc ne saurait faire l’objet d’aucune interprétation par rapport à sa position de principe concernant la situation entre la Fédération de Russie et l’Ukraine, telle que réaffirmée dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères, en date du 26 février 2022.

+Maroc le Jour+ rapporte que la compagnie aérienne Royal Air Maroc (RAM) a annoncé, mercredi, le renforcement de son offre en faveur des Marocains établis en Ukraine, avec deux nouveaux vols samedi prochain au départ de Kosice (Slovaquie) et Varsovie vers Casablanca.

Ces nouveaux vols seront effectués au même tarif fixe de 750 dirhams TTC, précise la RAM sur son compte Twitter. Ces nouveaux vols viennent s’ajouter aux trois autres annoncés mardi par le transporteur national pour les 3 et 4 mars au départ de Bratislava, Bucarest et Budapest vers Casablanca et aux trois vols programmés pour mercredi au départ de Bucarest, de Budapest et de Varsovie à destination de la capitale économique du Royaume.

+L’Opinion+ fait savoir qu’à l’arrivée aux aéroports du Royaume, les tests PCR ne sont plus obligatoires pour tous les voyageurs. « A l’arrivée aux aéroports du Maroc, les tests de dépistage ne sont plus systématiques pour tous les passagers. Le test antigénique rapide est effectué de manière aléatoire », a tweeté l’ONDA.

Cette mesure intervient quelques heures après l’annonce faite par le ministère de la Santé et de la Protection sociale informant de la fin de la vague Omicron.

+Al Akhbar+, qui évoque la situation hydrique qui prévaut au Maroc suite au manque de précipitations, indique que le ministre de l’Équipement et de l’eau Nizar Baraka a fait un exposé alarmant, devant les parlementaires, sur la situation hydrique au Maroc. 54 villes risquent de manquer d’eau potable cet été.

Le quotidien rapporte que ce déficit hydrique menace de soif de nombreuses agglomérations urbaines et rurales. Dans son exposé, le ministre a indiqué que le volume des retenues des barrages a atteint, à fin février, près de 5,3 milliards de mètres cubes soit un taux de remplissage de 32,7 % contre 49,1 % enregistré à la même période de l’année dernière.

Les réserves d’eau disponibles actuellement dans les barrages peuvent assurer les besoins de toutes les grandes villes exceptées celles situées dans les bassins de la Moulouya, Tensift et Guir-Ziz-Rheris qui risquent de connaitre des difficultés d’approvisionnement.

Selon le ministre, plusieurs mesures urgentes ont été prises pour garantir l’alimentation en eau potable dans ces agglomérations, grâce au déblocage d’un budget de 2,42 milliards de dirhams.

Ce déficit hydrique est la conséquence d’une faible pluviométrie qui, comparée à la même période de l’année précédente, a enregistré une baisse qui varie entre 30 et 50%, voire 80% dans certains bassins comme ceux de Souss-Massa, Tensift, Moulouya et Oum Er Rbia.

Kenya: le Maroc élu président de la 6ème Assemblée de l’ONU pour l’environnement

Le Maroc a été élu, mercredi à Nairobi, par acclamation Président de la 6ème Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement (UNEA-6), pour un mandat de deux ans.Le Maroc, représenté par Mme Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, a été élu à la présidence de l’UNEA-6 après sa désignation, lundi, à l’issue d’un vote majoritaire reflétant un large soutien au sein du groupe africain, en tant que représentant du Continent à ce prestigieux poste, relevant du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).

Le Royaume assumera pour la première fois la présidence de cette instance d’envergure, qui constitue le forum mondial sur l’environnement de haut niveau le plus important au monde, et dont la mission consiste à discuter et rendre mondiaux les engagements pour la protection environnementale.

Dans une déclaration à cette occasion, Mme Benali a exprimé ses remerciements aux différents pays pour la confiance accordée à la candidature du Maroc, se disant honorée d’assumer cette responsabilité.

C’est un honneur pour le Maroc et pour toute l’Afrique, a-t-elle déclaré, adressant, par la même, ses félicitations au président de l’UNEA-5, Espen Barth Eide, ministre du Climat et de l’Environnement de la Norvège, pour son leadership et son rôle dans l’avancement des discussions autour de toutes les questions soulevées dans le cadre de l’Agenda de l’Assemblée.

Soulignant la conjoncture actuelle marquée par une crise environnementale, la ministre Benali a noté que le seuil de l’irréversibilité sera bientôt dépassé en l’absence d’une action immédiate.

« Dans un esprit de continuité et d’efficacité, nous souhaitons consolider les acquis de nos prédécesseurs et accélérer la mise en œuvre des résolutions déjà adoptées. Nous voulons contribuer efficacement à la réalisation des objectifs de développement durable convenus il y a des années,” a-t-elle affirmé.

Elle a de même insisté sur l’impératif de traduire les résolutions en des actions concrètes et commencer par celles relatives à la pollution plastique et aux produits et déchets chimiques, estimant que les solutions préconisées doivent être ressenties par les citoyens du monde, comme leur droit à un environnement durable.

La responsable gouvernementale a également affirmé sa détermination à ne ménager aucun effort et travailler avec toutes les régions, afin de consolider l’autorité de l’UNEA en tant qu’institution fixant l’agenda environnemental mondial.

« Outre l’efficacité, la clé de notre succès réside dans les partenariats que nous réussirons à forger entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile, » a poursuivi la ministre, soulignant l’importance de la coopération multilatérale et la solidarité internationale en matière de lutte contre les défis environnementaux.

Créée en 2012, lors de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), l’ANUE correspond à la volonté de la communauté internationale de renforcer le rôle du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) pour mieux lutter contre la dégradation de l’environnement, le changement climatique et la montée des inégalités au sein de la population mondiale.

Guerre en Ukraine : le Sénégal s’abstient à l’Onu

Le pays de Macky Sall fait partie des 35 qui n’ont pas souhaité, ce mercredi lors de l’Assemblée Générale de l’Organisation des nations unies (Onu), se prononcer sur l’invasion de la Russie en Ukraine.Le conflit en Ukraine mobilise les Nations Unies. Une résolution, exigeant que « la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine », a été approuvée par 141 pays sur les 193 de l’Assemblée Générale.

Cinq pays, à savoir la Russie, le Belarus, la Corée du Nord, l’Érythrée et la Syrie, ont voté contre le texte. Trente-cinq États se sont tout bonnement abstenus. Parmi-eux, dix-sept sont africains.

Il s’agit de l’Algérie, de l’Angola, du Burundi, de la Centrafrique, du Congo, de la Guinée équatoriale, de Madagascar, du Mali, du Mozambique, de la Namibie, du Sénégal, de l’Afrique du Sud, du Soudan du Sud, du Soudan, de l’Ouganda, de la Tanzanie et du Zimbabwe.

La résolution, portée par l’Union européenne (UE) en coordination avec l’Ukraine,  « condamne la décision de la Russie d’accentuer la mise en alerte de ses forces nucléaires » et exhorte Moscou à retirer « immédiatement, complètement et sans conditions, toutes ses forces militaires » d’Ukraine.

Le vote de cette résolution fait suite à plus de deux jours d’interventions à la tribune des Nations Unies. Le Kremlin justifie son offensive de grande envergure par la volonté de Kiev à intégrer l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan).

Exploitation gazière : le Nigeria et la Guinée équatoriale joignent leurs forces

Un protocole d’accord lie les deux pays pour la connexion de champs offshore nigérians à une plateforme équato-guinéenne de traitement.L’axe Abuja-Malabo se réchauffe par le gaz. Timipre Sylva, ministre nigérian des Ressources pétrolières et Gabriel Nuema Lima, son homologue équato-guinéen, ont conclu, hier mardi, un partenariat dans ce sens.

Pour le premier nommé, l’acte posé par les deux pays constitue « le coup d’envoi d’une collaboration stratégique dans le Golfe de Guinée » avec la combinaison des abondantes réserves de gaz naturel du Nigeria et les moyens logistiques de la Guinée équatoriale pour la liquéfaction.

Le Nigeria a lancé, l’année dernière, la Décennie du gaz. Cette campagne vise à développer l’industrie nationale au cours des dix prochaines années. Selon M. Sylva, « le Nigeria dispose d’importantes ressources gazières dont une grande partie se trouve en mer. Leur exploitation nécessitera des investissements sans précédent ».

Grâce à cette coopération Sud-Sud, a indiqué le ministre équato-guinéen, le gaz offshore nigérian pourrait être mis sur le marché dans un délai de 18 à 24 mois seulement.

Pour ce faire, Malabo mettra à la disposition d’Abuja les infrastructures de dernière génération installées à Punta Europa et des fonds, a promis Timipre Sylva.

Ethiopie: Fatou Bensouda dirigera la commission d’enquête de l’ONU

L’ex-procureure générale de la Cour Pénale Internationale va diriger les enquêtes sur les violations présumées des droits humains par les belligérants au conflit en Ethiopie.La nomination de la Gambienne ainsi que celle de deux autres experts, Kaari Betty Murungi, avocate à la Haute Cour du Kenya, et l’Américain Steven Ratner, professeur de droit, a été annoncée ce mercredi 02 mars.

Dans cette structure fraîchement mise en place, ils enquêteront sur les présumées exactions commises sur les civils durant le conflit qui s’est déclenché dans la région du Tigré (nord) le 4 novembre 2020, avant de s’étendre sur une grande partie du territoire national.

Cette guerre oppose le gouvernement fédéral éthiopien et le Front de libération du peuple du Tigré et le Front de libération oromo. Selon les Nations unies, aucun bilan précis du conflit n’est disponible, mais les combats ont poussé plus de 50.000 personnes à trouver refuge au Soudan voisin et en ont déplacé plus de 63.000 à l’intérieur de la région.

Tchad : soutien des femmes leaders au pouvoir de transition

Le Conseil Militaire de Transition (CMT) a évité au pays de sombrer dans le chaos après le décès du Maréchal Idriss Déby Itno, soutiennent ces femmes.Le Président du Conseil Militaire de Transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno, a reçu ce mercredi 02 mars une délégation de responsables des organisations féminines du Tchad, conduite par l’ambassadrice Mariam Mahamat Nour, présidente du Conseil national des femmes leaders du Tchad (CONAF).

« Elles sont venues présenter au Chef de l’Etat les conclusions d’une grande rencontre qui a réuni du 14 au 16 février dernier à Bongor dans le Mayo Kebbi Est, plusieurs leaders des organisations des femmes tchadiennes. Rencontre au cours de laquelle elles ont discuté des problèmes des tchadiennes, questionné la transition en cours mais aussi réfléchi sur le rôle que doivent jouer les femmes », informe la présidence de la République tchadienne.

Elle ajoute que ces femmes ont souhaité « une transition apaisée, inclusive et réussie ».

« Une motion de soutien des femmes a été adressée au Conseil Militaire de Transition et à son Président pour avoir évité au pays de sombrer dans le néant après le décès tragique du Maréchal du Tchad (Idriss Déby Itno) » en avril 2021, conclut notre source.

Finances : le Bénin réussit sa 1ère émission obligataire à maturité

L’opération, qui a connu une adhésion massive des investisseurs, a été clôturée par anticipation le 22 février dernier.Dans le cadre du financement des projets d’investissement inscrits au budget général de l’Etat, gestion 2022, le Bénin a lancé, le 14 février 2022, une opération d’émission simultanée d’emprunt obligataire sur le marché financier régional de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) pour un montant indicatif de cent cinquante milliards (150.000.000.000) francs CFA.

Cette opération simultanée est subdivisée en deux tranches dont une tranche à maturité de 15 ans pour un montant de soixante milliards (60.000.000.000) francs CFA et une tranche à maturité de 20 ans pour un montant de quatre-vingt – dix milliards (90.000.000.000) francs CFA.

Prévue pour être clôturée le 04 mars 2022, l’opération qui a connu une adhésion massive des investisseurs, a été clôturée par anticipation le 22 février 2022, pour un montant mobilisé de cent cinquante-cinq milliards trois cent quatre – vingt – neuf millions deux cent cinquante mille (155.389.250.000) francs CFA, soit un taux de couverture de 103,60%.

Par cette opération, le Bénin réussit un double exploit sur le marché financier régional, en surclassant la maturité la plus longue actuelle sur le marché via une émission à 20 ans, et en émettant à un taux de rendement inférieur au taux le plus bas actuel du marché pour la maturité de 15 ans.

Le choix de la République du Bénin d’aller sur des maturités longues sur le marché financier régional participe non seulement à sa stratégie proactive de gestion de la dette, mais aussi à la volonté du gouvernement de contribuer davantage à une nouvelle dynamique financière sur le marché de titre local de l’UEMOA.

Burkina Faso : Damiba investi président

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a été investi mercredi 2 mars président de la Transition du Burkina pour une période de trois ans.Le chef de la junte qui a renversé le 24 janvier dernier Roch Marc Christian Kaboré avait déjà prêté serment, mercredi 16 février, devant le Conseil constitutionnel, qui l’a ensuite déclaré nouveau chef de l’Etat. Mais la cérémonie officielle de son investiture a été organisée le lendemain de l’adoption d’une charte de transition, mardi 1er mars, à la salle des banquets de Ouaga 2000.

« Excellence M. le président du Faso, nous vous reconnaissons comme le Grand maître des Ordres burkinabè », a dit le Grand chancelier des Ordres burkinabè, André Roch Compaoré, avant de lui porter le collier de grand maître des Ordres burkinabè.

La cérémonie, très sobre, s’est tenue dans ce local, qui depuis des mois accueille le tribunal militaire pour le procès des assassins de Thomas Sankara. Il a été aménagé pour l’occasion et paré des couleurs nationales du Burkina, le vert et le rouge. Sur les murs, des cartes du pays entourées de mains protectrices.

Selon RFI, il y avait environ 700 invités présents, pas de chefs d’État étrangers, mais des délégations de diplomates et surtout les représentants des corps constitués : partis politiques, syndicats, mouvements de jeunesse, de femmes ou encore les leaders religieux et communautaires.

Lors de cette cérémonie, le leader du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), est resté silencieux. Une volonté affichée dès le départ et l’investiture a été courte. Après avoir reçu ses décorations, l’hymne national a retenti et après félicitations de rigueur le rideau est retombé.

A l’attente de la réaction de la Cedeao

Pour certains, le lieutenant-colonel Damiba aurait donc choisi la sobriété, conscient du caractère exceptionnel de son régime. En signant la Charte de transition lundi, il s’est en tout cas engagé à ne pas se présenter à l’élection présidentielle qui mettra un terme à cette période d’exception.

A l’issue de la première journée de consultation populaire au Burkina Faso, les 350 personnalités issues des différentes couches de la société ont validé une transition de trois ans. « La durée de la transition est fixée à 36 mois à compter de la date de l’investiture du président de la transition », selon la charte signée par le président de la transition dans la nuit de lundi à mardi.

Ce mercredi, plusieurs quotidiens burkinabè dont L’Observateur Paalga indiquent que « les yeux de Sandaogo (sont) désormais rivés sur Abuja », la capitale du Nigeria où se trouve le siège de la Cedeao. L’organisation régionale doit apprécier maintenant la transition de trois ans que veut mener le lieutenant-colonel après avoir renversé le président Kaboré en janvier dernier.

« Il faudra en tout cas en convaincre les partenaires du Burkina Faso, en l’occurrence la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui s’était contentée, dès la survenue du putsch, de suspendre notre pays de ses instances en attendant que les nouvelles autorités précisent le deadline pour un retour à une vie constitutionnelle normale », note le quotidien ouagalais.

En revanche, Wakatsera précise que l’adoption de la charte jouit d’une onction populaire de même que le renversement de l’ex-président Kaboré. « Les ressentiments contre le régime défunt avaient atteint leur paroxysme. Les populations en avaient simplement ras-le-bol d’une insécurité qui endeuillait, jour et nuit, les familles et décimait une armée qui subissait la puissance de feu d’adversaires possédant toujours une longueur d’avance sur les troupes », rappelle le journal.

Le Mali se tourne vers Nouakchott pour exporter son coton

Le port de Nouakchott est devenu depuis quelques jours la voie de prédilection des autorités maliennes de transition pour exporter le coton brut du pays.Le Mali continue de trouver de nouveaux partenaires pour contourner l’embargo de la Cedeao. Les lourdes sanctions économiques, prononcées il y a près de deux mois pour pousser les militaires au pouvoir à passer la main, n’avaient pas épargné le coton, sachant comment l’exportation de ce produit est précieux à l’État malien assis sur un territoire qui n’a pas de frontière maritime.

Face à la fermeture des frontières du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, les alternatives qui se présentaient au Mali étaient donc la Guinée, dirigée par un régime putschiste, l’Algérie et la Mauritanie, qui ne fait pas partie de la Cedeao. Ces pays ont tendu la main à Bamako, surtout Nouakchott où transite désormais le coton brut malien.

Ainsi, les premiers camions sont arrivés au port de Nouakchott, un moment symbolique rehaussé par la présence de plusieurs autorités dont les ministres des Transports, de l’Agriculture et du vice-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, rapporte Maliweb.

Le Mali, « en tête des producteurs de l’or blanc », n’en transforme que 2%. Mais il contribue à hauteur de 15% dans le PIB, en faisant donc un secteur économique vital pour le pays. Cette année, il a enregistré une récolte exceptionnelle estimée à quelque 800.000 tonnes. Cette production contraste toutefois avec celle de l’année dernière marquée par un boycott de la culture.

La plupart des producteurs s’étaient détournés du coton au profit du mil, du maïs ou du soja parce que le prix au producteur fixé par avance était jugé trop bas. Mais pour la présente campagne, le prix d’achat retenu de 280 francs CFA le kilogramme a poussé ces derniers à semer 795 000 hectares de cotonniers, contre 160 000 l’an dernier.

Avant les sanctions de la Cedeao, « un tiers » de la récolte de la présente campagne avait réussi à être exporté via des ports comme celui de Dakar principalement, où le Mali détient des entrepôts pour l’exportation et l’importation de ses marchandises.

Ce mercredi, le quotidien sénégalais L’AS a indiqué que « le Sénégal subit de plein fouet les sanctions de la Cedeao » après que les autorités maliennes ont décidé d’exporter le coton du pays via les ports mauritaniens.  Le corridor Dakar-Bamako, long de 1350 km, accueille plus de 1000 camions par jour pour des recettes de 253 milliards par an pour le Sénégal.

Citant des chiffres de l’Agence nationale de la statistique et la démographie (ANSD), le journal souligne que le port de Dakar « vit à 50% des produits destinés vers le Mali. Pour la seule année 2020, le Mali a accueilli 21% des exportations de marchandises du Sénégal, soit plus que l’ensemble du continent (18%) et dix fois le montant des ventes en destination de la France qui est de 2% ».