Somalie : l’Onu appelle à une aide humanitaire en urgence

Les organisations humanitaires ont besoin de 2,6 milliards de dollars pour aider quelque 7,6 millions de personnes en Somalie cette année, ont annoncé mercredi l’Onu et ses partenaires, ainsi que les autorités somaliennes.Après cinq mauvaises saisons des pluies consécutives qui ont dévasté le pays, la Somalie connaît actuellement la sécheresse la plus longue et la plus grave de son histoire. Environ 8,25 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, ont besoin d’une aide et d’une protection immédiates, alerte l’Onu.

L’organisme de coopération multilatérale et ses partenaires préviennent que la famine est une forte possibilité d’avril à juin et au-delà si l’aide humanitaire n’est pas soutenue et si les prochaines pluies sont insuffisantes.

« Les efforts des communautés locales et l’intensification de l’aide humanitaire ont empêché le franchissement des seuils de famine en 2022, mais des millions de vies restent en jeu », a déclaré Adam Abdelmoula, Coordinateur humanitaire des Nations Unies pour la Somalie.

Selon l’Onu, la sécheresse, qui touche également certaines parties du Kenya et de l’Éthiopie, est la pire depuis quatre décennies. La Corne de l’Afrique est devenue plus chaude et plus sèche en raison du changement climatique, et au moins 36,4 millions de personnes dans la région ont besoin d’une aide d’urgence pour survivre, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha, sigle anglais).

Rien qu’en Somalie, plus de 1,4 million de personnes ont été déplacées et au moins 3,5 millions de têtes de bétail sont mortes, détruisant les moyens de subsistance et réduisant l’accès des enfants au lait. « La population somalienne paie le prix d’une urgence climatique à laquelle elle a peu contribué à créer », a regretté Salah Jama, Vice-Premier ministre du gouvernement fédéral somalien.

Bien que les seuils techniques de famine n’aient pas été atteints, Ocha a soutenu que la situation en Somalie est extrêmement alarmante, car des conditions prolongées et extrêmes ont entraîné des décès supérieurs à la normale.

La faim devrait augmenter

Pendant ce temps, au milieu d’une réduction prévue du financement de l’aide humanitaire, quelque 8,3 millions de Somaliens connaîtront probablement des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë entre avril et juin, signale l’Onu, précisant que cela comprend plus de 727.000 personnes susceptibles de faire face à des conditions catastrophiques.

En outre, poursuit-t-elle, environ huit millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable, aux services d’assainissement et d’hygiène. Les cas de choléra et de rougeole ont augmenté, ainsi que la malnutrition aiguë, tandis que les conflits et l’insécurité continuent de générer des besoins et d’entraver l’accès humanitaire.

L’année dernière, soulignent les Nations Unies, les organisations humanitaires, les communautés locales et les autorités gouvernementales ont intensifié leur réponse et atteint 7,3 millions de personnes, mais elles demandent maintenant des ressources supplémentaires et un accès sans entrave à ceux qui en ont besoin.

« Les gouvernements au niveau fédéral et des États, les communautés locales, le secteur privé et la diaspora somalienne travaillent avec la communauté internationale pour aider les personnes les plus vulnérables dans les zones où les besoins sont les plus grands », a affirmé M. Jama. Il « exhorte tous les partenaires à soutenir ces efforts qui sauvent des vies ».

Le Coordonnateur humanitaire des Nations unies a également appelé davantage de donateurs à « intensifier et à accélérer leur soutien », avertissant que tout retard dans l’assistance est vraiment une question de vie ou de mort.

« Nous devons également investir dans les moyens de subsistance, la résilience, le développement des infrastructures, l’adaptation au climat et les solutions durables pour briser le cycle des crises humanitaires chroniques et récurrentes en Somalie et faire en sorte que les personnes touchées puissent s’adapter et prospérer », a-t-il conclu.

Somalie : les Nations Unies exigent une enquête sur des affrontements mortels

Au moins treize personnes ont été tuées, lundi dernier, lors de combats entre les forces du Somaliland et des membres armés d’un clan à Las Anod, dans le Nord du pays.Las Anod se situe dans la région de Sool revendiquée par l’enclave autonome du Somaliland alors que l’État semi-autonome du Puntland lorgne Sanaag. Dans ces zones, des groupes armés du clan Talabhanti rejettent l’administration locale du Somaliland.

Leurs affrontements avec les forces gouvernementales ont causé la mort d’une dizaine d’individus. « Au moins 20 personnes tuées et environ 119 blessées dont des enfants  », selon Volker Türk, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme. Ce dernier a appelé les autorités somaliennes à garantir l’ouverture d’une enquête indépendante.

« Ces violences surviennent un mois à peine après qu’au moins 20.000 personnes ont fui Las Anod. De nouveaux déplacements pourraient se produire. Ce qui aggraverait la situation humanitaire déjà fragile dans la région », a déclaré le fonctionnaire des Nations Unies.

Afrique : 69 projets d’infrastructures à mener à terme d’ici 2030

Pour un investissement de 160 milliards de dollars, les cinq régions du continent bénéficieront de projets s’inscrivant dans le cadre du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA).Ouvert hier jeudi, le Sommet africain sur le financement des infrastructures a pris fin ce vendredi au Sénégal. Autour de l’hôte de la rencontre, le président Macky Sall, des chefs d’État du continent, mais aussi les partenaires techniques et financiers ont réfléchi sur les mécanismes pour une exécution efficace de l’ensemble des projets.

Parmi ceux-ci, il y a « le projet de point de présence de Fibre optique sous-marine transfrontalière, ainsi que le projet de centre régional intelligent et de centre de données, qui fournira une connectivité TIC à 285 millions de personnes, en Éthiopie, au Kenya, en Somalie, au Soudan du Sud, en Tanzanie et en Ouganda », indique un communiqué de la Banque africaine de développement (Bad) reçu à APA.

L’institution financière cite également « le projet énergétique de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie (OMVG) impliquant la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau et le Sénégal. Il porte notamment sur la gestion rationnelle des ressources communes des fleuves Gambie, Kayanga-Géba et Koliba-Corubal, dont les bassins ont un potentiel de production d’électricité ».

Enfin, la Bad évoque « le projet hydroélectrique de Baynes qui profitera à l’Angola, au Botswana, à la République démocratique du Congo, à l’Eswatini, au Lesotho, au Malawi, au Mozambique, à la Namibie, à l’Afrique du Sud, à la Tanzanie, à la Zambie et au Zimbabwe ».

Globalement, 160 milliards de dollars seront nécessaires pour mettre en œuvre 69 projets d’infrastructures d’ici 2030 à travers le Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA), une initiative conjointe de la Commission de l’Union Africaine (UA), de l’Agence de planification et de coordination du développement du Nouveau partenariat pour l’Afrique et de la Bad.

Le Plan d’actions prioritaires 2 du PIDA, visant à accroître la compétitivité et l’intégration économique de l’Afrique, avait été adopté par l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’UA en 2021.

Somalie : al-Shabaab désorienté par la mort de ses chefs ?

Le groupe jihadiste somalien traverse une impasse après la perte de plusieurs de ses dirigeants dans des opérations des forces armées locales et de leurs partenaires internationaux.Il y a plusieurs semaines, le gouvernement somalien a affirmé que ses forces avaient acculé les combattants islamistes, qui étaient poursuivis sans relâche dans leurs poches de cachettes de plus en plus petites et apparemment neutralisées.

Les militants du Shabaab, groupe jihadiste qui a fait allégeance à Al Qaida en 2009, mènent une insurrection à caractère religieux en Somalie depuis 2006.

Au cours du week-end, des opérations conjointes entre les Etats-Unis et les troupes somaliennes régulières ont permis de tuer plus de 130 combattants du Shabaab lors d’affrontements dans le sud et le centre de la Somalie, où ils sont basés après avoir été chassés de leurs bases dans et autour de la capitale il y a plus de dix ans.

Bien qu’il soit difficile de vérifier ces succès apparents des troupes somaliennes avec l’aide de l’armée américaine, al-Shabaab a été sous le feu des critiques, ses commandants de terrain étant éliminés avec une relative facilité, ce qui a causé aux insurgés d’importants revers militaires ces derniers mois.

Le week-end dernier, le groupe a perdu une figure clé anonyme, dans un raid des forces spéciales américaines dans le nord de la Somalie.

Les observateurs affirment qu’une scission dans ses rangs n’a pas aidé la cause d’Al-Shabaab.

L’insurrection au Mozambique, mené par des jihadistes appelés aussi « Al Shababs », mais affiliés à l’Etat islamique, a attiré des jihadistes du groupe somalien, ce qui a conduit Bilal al-Sudani à se séparer du groupe.

La scission doit son allégeance à l’État islamique tandis que ce qui reste d’al-Shabaab maintient des liens étroits avec al-Qaïda.

Il est prématuré de croire que la récente série de succès remportés par l’armée somalienne reconstituée et ses partenaires internationaux, principalement l’armée américaine, a sonné le glas des militants qui, par le passé, ont montré leur capacité à se regrouper sous la pression.

Ils l’ont prouvé en lançant des raids sporadiques et réguliers contre les intérêts de l’État somalien au cœur de la capitale fédérale, Mogadiscio.

Les analystes estiment qu’ils conserveront cette capacité offensive à l’aube de la nouvelle année, malgré la perte des trois quarts des pans de territoire dans les régions du sud et du centre du pays qu’ils contrôlent depuis dix ans.

Somalie: l’IATA se félicite du rétablissement de l’espace aérien

L’Association internationale du transport aérien (IATA) se félicite de la reclassification, après trois décennies, de l’espace aérien au-dessus de la Somalie et de la région environnante en classe A.Cette reclassification a eu lieu le 26 janvier 2023 à 00h01, lorsque les services de contrôle du trafic aérien ont été rétablis de manière opérationnelle dans l’espace aérien, officiellement connu sous le nom de Région d’information de vol (FIR) de Mogadiscio.

Elle couvre la masse continentale entourant la Corne de l’Afrique et s’étend dans l’océan Indien. « La reclassification de la FIR de Mogadiscio en espace aérien de « Classe A » améliorera considérablement la sécurité dans la région et renforcera l’efficacité », a déclaré jeudi Kamil Al-Awadhi, vice-président régional de l’IATA pour le Moyen-Orient et l’Afrique.

« Cela est dû aux efforts de collaboration de l’équipe de coordination spéciale de l’espace aérien de la Somalie, qui comprend l’Autorité de l’aviation civile, l’IATA, l’Organisation de l’aviation civile internationale, les FIR adjacentes et les compagnies aériennes », a ajouté M. Al-Awadhi.

La reclassification de l’espace aérien et la reprise opérationnelle du contrôle du trafic aérien dans la FIR de Mogadiscio ont été rendues possibles par l’installation et la mise en service d’une infrastructure moderne de radionavigation et d’autres technologies.

Elle fait suite à un essai réussi qui a débuté en mai dernier. « La modernisation de la gestion du trafic aérien et l’amélioration de l’infrastructure de navigation et de communication permettront d’améliorer la connaissance de la situation le long d’un couloir aérien de plus en plus fréquenté et de ses intersections avec les routes reliant de nombreuses régions du monde », a déclaré M. Al-Awadhi.

Tous les vols effectués dans l’espace aérien de classe A doivent être autorisés par le contrôle du trafic aérien, qui est également responsable du maintien de la séparation latérale et verticale entre les aéronefs, indique l’IATA, qui représente quelque 300 compagnies aériennes représentant 83% du trafic aérien mondial.

ATMIS cède sa base militaire à l’armée somalienne

La Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS) a officiellement remis la base opérationnelle de Maslah au gouvernement somalien, cédant ainsi le contrôle de l’installation qu’elle occupait depuis 2012.La remise de la base a été facilitée par le Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (UNSOS). Le transfert est conforme au concept d’opérations conjoint (CONOP) et au plan de transition somalien – élaboré par le gouvernement fédéral, l’ATMIS, l’Onu et les partenaires de développement pour guider le processus de transition.

Un accord de location de terrain officialisant le transfert a été signé par le représentant spécial du président de la Commission de l’Union africaine (SRCC) pour la Somalie, l’ambassadeur Mohamed El-Amine Souef, et le ministre d’État somalien de la défense, Abdinur Daahir Fidow, lors d’une cérémonie qui s’est tenue dans la capitale, Mogadiscio, samedi dernier.

« Aujourd’hui est un moment de fierté pour la mission. Maslah est la première installation à être cédée par l’ATMIS depuis sa création le 1er avril 2022, après la fin du mandat de l’AMISOM », a déclaré le SRCC lors de la cérémonie à laquelle assistaient de hauts responsables somaliens, des envoyés et des représentants des Nations unies et des pays contributeurs de troupes (TCC).

L’ambassadeur Souef a souligné le rôle clé que la base a joué dans la sécurisation de la capitale, Mogadiscio, et dans la facilitation des opérations militaires de la mission. « D’un point de vue géographique, elle a également permis à nos troupes de sécuriser la Principale route d’approvisionnement (MSR) reliant Mogadiscio à l’arrière-pays, assurant ainsi la circulation sûre et sécurisée des biens et des services, ce qui est important pour le développement économique et social de ce pays », a-t-il observé.

Le ministre d’État somalien de la défense, Abdinur Fidow, a déclaré que la restitution intervient à un moment où le gouvernement a intensifié les opérations militaires contre Al-Shabab dans le centre et le sud de la Somalie. « D’énormes gains militaires ont été réalisés au cours des derniers mois et nous sommes désireux de doubler les efforts actuels et de compter sur votre soutien pour éradiquer les Al-Shabaab », a-t-il ajouté, réitérant l’engagement du gouvernement dans le processus de transition.

Un certificat de remise d’équipement et de matériel a également été signé par le ministre de la Défense et le directeur du Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (UNSOS), M. Amadu Kamara, ouvrant ainsi la voie à la prise en charge par le gouvernement de l’équipement appartenant aux Nations Unies dans la base.

L’UNSOS, dans le cadre de la transition vers la Somalie, fera don au gouvernement fédéral de tout équipement appartenant à l’Onu associé à des « équipements de camp et de survie », tels que des générateurs et des stations de purification d’eau, afin de soutenir la capacité des Bases opérationnelles avancées (FOB) qui sont transférées, si cet équipement n’est pas nécessaire pour soutenir les formations ou les opérations de l’ATMIS dans d’autres lieux », a déclaré M. Kamara.

« Le succès de la remise de Maslah, en dépit de formidables défis, témoigne de la volonté du gouvernement somalien de réussir, de l’engagement d’ATMIS à soutenir le gouvernement fédéral, et du soutien indéfectible de l’UNSOS pour assurer une facilitation adéquate du plan de transition », a déclaré M. Kamara.

Le directeur de l’UNSOS a en outre noté que la cérémonie était une démonstration de l’engagement d’ATMIS à soutenir le gouvernement de la Somalie, réaffirmant son soutien inébranlable pour assurer une facilitation adéquate du plan de transition. « Nous remettrons cet équipement s’il n’est pas nécessaire pour soutenir les formations ou les opérations de l’ATMIS dans d’autres endroits », a-t-il ajouté.

Dans le cas de Maslah, l’ONU a remis à l’Armée somalienne une station de traitement des eaux, deux générateurs, un puits de forage et des préfabriqués remis à neuf. Elle a également construit un portail à l’entrée principale de la base pour renforcer la sécurité.

Croissance économique : l’Afrique devant le reste du monde en 2023 et 2024

Dans son rapport semestriel, la Banque africaine de développement (Bad) estime à environ 4 % en moyenne le Produit Intérieur Brut réel du continent noir en 2023-2024.L’Afrique n’est pas toujours le dernier de la classe. Si les moyennes du reste de la planète devraient s’établir à 2,7 et 3,2 % en 2023-2024, ledit continent table sur une croissance d’environ 4 % de son Produit Intérieur Brut (PIB) réel.

Grâce à une analyse complète de la croissance régionale, le rapport semestriel de la Banque africaine de développement (Bad), publié hier jeudi, a montré que « les cinq régions du continent, confrontées à d’importants vents contraires résultant des chocs socio-économiques mondiaux, restent résilientes avec des perspectives stables à moyen terme ».

D’après le document, « la croissance moyenne estimée du PIB réel en Afrique a ralenti à 3,8 % en 2022, contre 4,8 % en 2021, dans un contexte de défis majeurs consécutifs au choc de la Covid-19 et à l’invasion de l’Ukraine par la Russie ». Néanmoins, a ajouté la source, 53 des 54 pays de l’Afrique ont affiché une croissance positive et « les perspectives pour 2023-2024 devraient être stables », indique la Bad.

Cinq économies africaines, parmi les plus dynamiques du monde avant la pandémie du nouveau coronavirus, devraient connaître une croissance de plus de 5,5 % en moyenne en 2023-2024. Il s’agit du Rwanda (7,9 %), de la Côte d’Ivoire (7,1 %), du Bénin (6,4 %), de l’Éthiopie (6,0 %) et de la Tanzanie (5,6 %). D’autres pays africains, sur la période considérée, devraient enregistrer une croissance supérieure à 5,5 % : République démocratique du Congo (6,8 %), Gambie (6,4 %), Libye (12,9 %), Mozambique (6,5 %), Niger (9,6 %), Sénégal (9,4 %) et Togo (6,3 %).

Les cinq régions africaines dans le vert

Dans le détail, la croissance en Afrique centrale, soutenue par des cours favorables des matières premières, a été la plus rapide du continent à 4,7 % contre 3,6 % en 2021. À l’opposé, la croissance de l’Afrique australe est celle qui a le plus ralenti, passant de 4,3 % en 2021 à environ 2,5 % en 2022. « Ce ralentissement résulte de la faiblesse de la croissance en Afrique du Sud, où la hausse des taux d’intérêt, la faiblesse de la demande intérieure et les coupures de courant persistantes ont pesé sur l’économie », a expliqué l’institution financière.

En Afrique de l’Ouest, la croissance devrait passer à 3,6 % en 2022 contre 4,4 % en 2021. « Cela tient à des ralentissements en Côte d’Ivoire et au Nigeria, les deux plus grandes économies de la région. La croissance du Nigeria en 2023 – bien qu’affectée par la Covid-19, l’insécurité et la faiblesse de la production pétrolière malgré la hausse des prix internationaux de l’or noir – pourrait bénéficier des efforts en cours pour rétablir la sécurité dans la région productrice de pétrole en proie à des troubles », a avancé le document.

La croissance de l’Afrique du Nord devrait baisser de 1,1 %, passant de 5,4 % en 2021 à 4,3 % en 2022 à cause « de la forte contraction en Libye et de la sécheresse au Maroc », mais elle devrait se stabiliser à 4,3 % en 2023 grâce au « fort rebond attendu dans ces deux pays et une croissance soutenue ailleurs dans la région ».

Pour l’Afrique de l’Est, la Bad s’attend à 4,2 % de croissance en 2022 contre 5,1 % en 2021. « Bien que la structure de production (de cette partie du continent) soit relativement diversifiée, les pays de la région, en grande partie des importateurs nets de produits de base, subissent de plein fouet la hausse des prix internationaux, en plus des chocs climatiques récurrents et de l’insécurité, notamment dans la Corne de l’Afrique », a relevé l’institution dont le siège se trouve à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

« Avec 54 pays à différents stades de croissance, différentes structures économiques et diverses dotations en ressources, les effets des chocs mondiaux varient toujours en fonction de la région et du pays. Le ralentissement de la demande mondiale, le durcissement des conditions financières et la perturbation des chaînes d’approvisionnement ont donc eu des répercussions différentes sur les économies africaines », a déclaré Akinwumi Adesina, le président du Groupe de la Bad.

De son côté, l’économiste Jeffrey Sachs, directeur du Centre pour le développement durable de l’université de Columbia (États-Unis), a fait savoir que « l’Afrique peut et va atteindre une croissance de 7 % ou plus par an de manière constante dans les décennies à venir. Ce que nous verrons, en nous fondant sur la résilience que nous constatons dans ce rapport, c’est une véritable accélération du développement durable de l’Afrique, qui fera du continent la composante à croissance rapide de l’économie mondiale. L’Afrique est l’endroit où il faut investir ».

Décisions audacieuses pour atténuer les risques

La Banque africaine de développement a appelé « à des mesures monétaires et fiscales robustes, soutenues par des politiques structurelles » à l’échelle nationale, régionale et mondiale face aux risques cumulés.

Ceux-ci « comprennent la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, le durcissement des conditions financières mondiales et l’augmentation connexe des coûts du service de la dette intérieure. Les changements climatiques – avec leurs effets néfastes sur l’approvisionnement en denrées alimentaires et le risque potentiel d’un changement de politique dans les pays où se tiendront des élections en 2023 – représentent des menaces tout aussi redoutables », a prévenu l’institution financière, non sans préciser les mesures fortes nécessaires.

Il y a « un resserrement rapide et agressif de la politique monétaire dans les pays à forte inflation, et un resserrement modéré dans les pays où les pressions inflationnistes sont faibles », « le renforcement de la résilience grâce à la stimulation du commerce intra-africain afin d’amortir les effets de la volatilité des prix des produits de base sur les économies », « l’accélération des réformes structurelles pour renforcer les capacités de l’administration fiscale et investir dans la numérisation et la gouvernance électronique afin d’améliorer la transparence, de réduire les flux financiers illicites et d’accroître la mobilisation des ressources intérieures ».

Mais aussi « l’amélioration de la gouvernance institutionnelle et l’adoption de politiques susceptibles de mobiliser les financements du secteur privé, en particulier dans le cadre de projets entièrement nouveaux, à l’épreuve des changements climatiques et des pandémies, et mobiliser les ressources de l’Afrique pour un développement inclusif et durable », « la prise de mesures décisives pour réduire les déficits budgétaires structurels et l’accumulation de la dette publique dans les pays confrontés à un risque élevé de surendettement ou déjà en situation de surendettement ».

Afrique subsaharienne : la croissance devrait atteindre 3,6 % en 2023 (rapport)

La Banque Mondiale a revu à la baisse la croissance pour près de 60 % des pays, y compris pour plus de 70 % des exportateurs de métaux qui devraient être pénalisés par la poursuite de la baisse des cours mondiaux.À peine sortis de la pandémie de la Covid-19, les États de l’Afrique subsaharienne ont subi les effets de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Dans cette partie du continent noir, la Banque Mondiale table sur une croissance de 3,6 % en 2023 et 3,9 % en 2024.

« En dépit de l’atténuation attendue des pressions inflationnistes, le rythme de reprise devrait rester stable dans de nombreux pays en raison de l’impact négatif de la pauvreté persistante et de l’insécurité alimentaire sur la croissance, amplifié par d’autres facteurs de vulnérabilité tels que les conditions météorologiques défavorables, l’endettement élevé, l’incertitude politique, la violence et les conflits », ajoute l’institution financière dans ses dernières perspectives économiques.

Les pays subsahariens dont les économies sont tributaires de l’exportation des métaux seront plus affectés par la baisse de la croissance. « Ce ralentissement constitue un obstacle majeur pour le développement économique de l’Afrique subsaharienne. Le revenu par habitant ne devrait augmenter que de 1,2 % en moyenne en 2023-2024 », souligne la Banque Mondiale.

Poursuivant, elle annonce cette année que le revenu par habitant en Afrique subsaharienne devrait rester inférieur de plus de 1 % à celui de 2019. Et les projections anticipent que dans près de 40 % des pays, y compris les trois plus grandes économies de la région – l’Afrique du Sud, l’Angola et le Nigeria -, le revenu par habitant n’aura pas retrouvé son niveau antérieur à la pandémie même d’ici à la fin de 2024.

Dans ces trois pays, rapporte l’institution de Bretton Woods, « la croissance s’est fortement contractée pour ressortir à 2,6 % seulement en 2022 ». La nation arc-en-ciel « n’a enregistré qu’une croissance de 1,9 % en raison (notamment) de l’aggravation des pénuries d’électricité et du renforcement des politiques de rigueur pour juguler l’inflation », explique la Banque Mondiale.

Par contre, en Angola, les cours élevés du pétrole et la stabilité de la production de l’or noir ont permis un rebond de 3,1 %. Le Nigeria, de son côté, a vu sa croissance s’affaiblir à cause de l’intensification des problèmes de production dans le secteur pétrolier. Résultat, l’inflation y « a dépassé 21 % en 2022, son niveau le plus élevé depuis 17 ans ».

Globalement, remarque l’institution financière, « les tensions sur les prix des denrées alimentaires, déjà importantes avant la pandémie, se sont encore intensifiées en raison des aléas climatiques, des perturbations de l’approvisionnement aggravées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’une fragilité et d’une insécurité accrues et, dans certains pays, de fortes dépréciations monétaires ».

L’année dernière, l’inflation des prix alimentaires a dépassé 20 % dans plus d’un quart des pays. Cela a ralenti la progression des revenus réels et de la demande des consommateurs et aggravé l’insécurité alimentaire.

« Malgré le récent relâchement des prix mondiaux de l’alimentation et de l’énergie, les coûts d’importation sont restés élevés, ce qui a contribué à creuser les déficits courants. La précarité des situations budgétaires due à la pandémie a persisté et, l’année dernière, la dette publique était supérieure à 60 % du PIB dans près de la moitié des économies de la région. La viabilité de la dette s’est encore détériorée dans de nombreux pays non producteurs de pétrole, entraînant une hausse des coûts d’emprunt, des sorties de capitaux et une dégradation de la cote de crédit », conclut la Banque Mondiale.

Somalie : le commandant de l’EI au Pountland tué

Abou Bara Al-Amani, chef des opérations de l’Etat islamique (EI) en Somalie depuis juillet 2021, a été tué lors d’une attaque manquée dans le district de Bari.L’assaut lancé jeudi soir par l’Etat islamique (EI) contre une base militaire dans la région de Bari au Puntland, dans le nord-est de la Somalie s’est soldé par un échec. Le commandant en chef du groupe terroriste dans la région, Abou Bara Al-Amani, a en effet été tué lors des affrontements avec les soldats de cette région semi-autonome de la Somalie.

Selon un communiqué de la police locale, Abou Bara Al-Amani était le chef des opérations des jihadistes de l’EI dans ce pays de la Corne de l’Afrique depuis le 11 juillet 2021. Originaire de la région éthiopienne d’Amhara, il est accusé « d’avoir forcé de nombreux Éthiopiens à rejoindre le groupe terroriste » dont il a pris la tête après la mort d’Abou Walid El Muhajir, tué en 2021 en Ethiopie, souligne la note.

Après le Nigéria et le Sahel, la région Est du continent africain est la zone où l’EI commet le plus d’attaques. En 2018, l’Organisation des Nations Unies datant a dénombré quelque 1 518 victimes civiles – 651 tués et 867 blessés – dans des attaques terroristes en Somalie. Celles-ci ont été suivies de 1 459 – 591 tués et 868 blessés – en 2019.

À la fin de l’année dernière, les États-Unis ont imposé des sanctions visant l’EI en Somalie et d’autres terroristes qu’ils accusaient d’être impliqués dans un « réseau de trafic d’armes terroristes » en Afrique de l’Est.

L’année dernière, l’ONU a publié des rapports périodiques détaillant les attaques d’al-Shabaab et de groupes terroristes pro-EI, mettant ainsi en garde contre l’instabilité croissante dans le pays.

En 2018, le Département d’État américain a placé le groupe jihadiste sur sa liste des terroristes mondiaux spécialement désignés. Ce pays est en proie à l’insécurité depuis des années, al-Shabaab et l’Etat islamique étant parmi les principales menaces.

La Somalie dit avoir acculé les islamistes d’Al-Shabaab

Plus de 2000 combattants terroristes ont été neutralisés ces derniers quatre mois par l’armée somalienne.Le gouvernement de Mogadiscio a affirmé que les militants d’Al-Shabaab ont été acculés et dépassés grâce à une campagne militaire vigoureuse contre leur insurrection dans les poches décroissantes de territoire sous leur contrôle.

Dans cette optique, le Premier ministre Hamza Abdi Barre, a présidé ce mercredi 4 janvier 2023 une réunion sur la situation sécuritaire du pays et de l’embargo sur les armes qui frappe la Somalie depuis des décennies.

Depuis 2006, les Al-Shabaab mènent une insurrection sanglante pour renverser le gouvernement fédéral somalien. En 2011, une campagne militaire dirigée par l’Union africaine a aidé l’armée somalienne à repousser les insurgés de pans entiers de Mogadiscio et des régions environnantes.

Des responsables des ministères de la Défense et de la Sécurité intérieure ont fait état d’opérations visant à libérer davantage de territoires du contrôle d’Al-Shabaab, une campagne qui a connu des succès spectaculaires, notamment dans les régions de Galgaduud, Hiraan et du Moyen-Shabelle.

Les opérations visant à éradiquer l’insurrection ont permis de tuer plus de 2000 insurgés au cours des quatre derniers mois, selon une déclaration du gouvernement.

Le Premier ministre Barre a déclaré que le temps des militants était compté.

La réunion a proposé la création d’un comité exécutif et d’un comité technique qui travailleront à la mise en œuvre des objectifs prévus par le gouvernement pour assurer la levée complète de l’embargo sur les armes dans le pays. Cet objectif sera atteint dans un délai d’un an, selon le calendrier du gouvernement.

En novembre dernier, malgré les fortes objections de Mogadiscio, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté en faveur du maintien de l’embargo sur les armes, arguant que les militants représentent toujours une menace sérieuse pour la paix et la stabilité et que ces mesures sont nécessaires pour réduire leur capacité de nuisance.

Somalie : trois morts dans le contingent ougandais

Le meurtrier est soupçonné d’être dans un état de détresse mentale.Trois soldats ougandais de la paix stationnés en Somalie sont morts après que leur collègue a retourné son arme contre eux lors d’une fusillade.

Le soldat des Forces de défense populaires (UPDF) de l’Ouganda, le caporal Simon Agaba a tiré au hasard et tué trois autres soldats servant sous le même contingent que lui dans la capitale somalienne, Mogadiscio.

Dans un communiqué publié ce mardi 3 janvier 2023, le porte-parole de l’UPDF en Somalie, le capitaine George William Musinguzi a déclaré qu’Agaba, dans un incident non provoqué, a ouvert le feu sur un collègue et deux autres personnes qui ont essayé de l’arrêter.

Selon lui, l’incident a eu lieu lundi à 6 heures du matin alors qu’Agaba montait la garde à l’aéroport international d’Aden Adde.

Ses victimes ont été identifiées comme étant les caporaux Christopher Kigongo et Lord Charles Mangwi et le soldat Charles Akatwongyera.

Selon le porte-parole du contingent ougandais en Somalie, Kigongo a été la première victime et a reçu une balle à la poitrine.

Le deuxième, qui s’est précipité pour découvrir la raison du premier tir, a été visé par une grêle de balles qui l’ont atteint à la tête.

La troisième victime a été touchée dans le dos alors qu’elle tentait de fuir.

Musinguzi a déclaré que d’autres soldats avaient désarmé Agaba qui n’a pas résisté à l’arrestation mais a demandé à être abattu.

Ce n’est pas le premier incident de tir impliquant un casque bleu ougandais en Somalie.

En 2019, un capitaine a retourné son arme contre lui après avoir abattu un membre du contingent de maintien de la paix de l’UPDF déployé en Somalie dans le cadre d’une force hybride de l’Union africaine pour lutter contre une insurrection de 15 ans menée par le groupe islamiste al-Shabaab.

Somalie : des combattants d’Al-Shabaab tués par l’armée américaine

Des opérations d’autodéfense collective ont été menées contre des combattants d’Al-Shabaab dans l’Etat d’Hirshabelle en Somalie.« Les deux frappes aériennes ont été menées la semaine dernière près de la ville côtière de Cadale, également connue sous le nom d’Adale », explique un communiqué publié, ce lundi 19 décembre 2022, par le Commandement américain pour l’Afrique (Afrikom, sigle anglais).

Le texte souligne que les actions cinétiques américaines contre Al-Shabaab en Somalie sont menées en soutien à la campagne en cours du gouvernement fédéral pour perturber les opérations terroristes dans ce pays de la Corne de l’Afrique.

La première frappe a eu lieu à 176 kilomètres au nord-est de Mogadiscio, dans les environs de Cadale, le mercredi 14 décembre 2022.

« L’évaluation actuelle est que sept terroristes d’al-Shabab ont été tués », indique l’Afrikom, précisant que la deuxième frappe aérienne est effectuée à environ 220 km au nord-est de Mogadiscio, près de Cadale, trois jours plus tard, le 17 décembre, et a tué huit autres combattants d’Al-Shabaab.

« Aucun civil n’a été blessé ou tué dans ces deux frappes », a déclaré le commandement américain, qui a ajouté qu’il continuera à évaluer les résultats de ces opérations.

L’armée américaine s’est toutefois abstenue de fournir des détails sur les unités impliquées et les moyens utilisés « afin d’assurer la sécurité des opérations ».

Somalie : quatre morts dans un hôtel attaqué par les shebab

Au moins quatre personnes ont été tuées au cours du siège d’un hôtel de Mogadiscio occupé depuis dimanche soir par des combattants jihadistes shebab.Selon des sources gouvernementales, plusieurs personnes auraient également été blessées par des rafales de tirs automatiques alors que les insurgés lançaient une attaque audacieuse contre le Villa Rose Guest Hotel dès dimanche soir.

Dimanche tard dans la soirée, des explosions ont été entendues dans l’hôtel et dans les abords du palais présidentiel également touché par des tirs. Les shebab, groupe affilié à Al-Qaïda qui tente de renverser le gouvernement central somalien depuis 15 ans, ont revendiqué l’attaque.

L’hôtel Villa Rose Guest est fréquenté par des représentants du gouvernement somalien, notamment des ministres, dont l’un a été blessé par les échanges de tirs entre les shebab et les forces de sécurité.

Le groupe al-Shabab a perdu quelques régions à cause de l’offensive des forces gouvernementales appuyées par les forces de l’Union africaine ces dernières années. Mais, le groupe jihadiste garde une capacité de nuisance surtout dans la capitale somalienne. Plus de 20 personnes ont été tuées dans une attaque similaire visant un hôtel en août dernier.

Le mois dernier, deux kamikazes ont tué près de 100 personnes dans une double explosion à Mogadiscio, deux mois après l’arrivée au pouvoir du président Hassan Sheikh Mohamud, qui a promis de vaincre les insurgés.

Somalie : Lourd bilan après une double attaque à la voiture piégée d’al-Shabab

La capitale de la Somalie a été une nouvelle fois visée par une attaque jihadiste revendiquée par le groupe al-Shabab, affilié à Al Qaida.Des scènes apocalyptiques. C’est ce à quoi ressemble une avenue très fréquentée de la capitale de la Somalie, après le double attentat perpétré le week-end dernier par des militants islamistes appartenant à al-Shabab. 

Le mode opératoire du groupe jihadiste a consisté à envoyer deux voitures piégées, bourrées d’explosifs, faisant selon un bilan fourni par les autorités somaliennes, 100 victimes et 300 blessés. 

C’est la deuxième attaque la plus meurtrière du groupe après celle de 2017, dans la même zone appelée K5, vers le carrefour Zobé.

L’un des véhicules a atteint le ministère de l’Education qui se trouve dans la même zone, à Mogadiscio. Le groupe jihadiste a revendiqué le double attentat, le justifiant par sa guerre contre l’enseignement d’un programme basé sur le « christianisme ».  

Cette opération intervient quelques jours après l’assaut des insurgés islamistes contre un hôtel de la ville portuaire de Kismayo, dans le sud du pays, faisant neuf morts et 47 blessés.

Lundi 17 octobre, le Trésor et le Département d’Etat américain ont sanctionné une dizaine de personnes liées à cette organisation affiliée à Al Qaïda depuis 2010. Mais selon une note de suivi du cabinet en Intelligence stratégique et de veille sur le Sahel basé à Strasbourg,, les sanctions américaines sont « du domaine du symbole », étant entendu que « les membres et sympathisants d’al-Shabab qui vivent en Somalie ne sont peu, voire pas impactés par ce genre de sanctions ».

L’économie de l’Afrique de l’Est se redresse (Bad)

Cette reprise économique pourrait être ralentie par la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui a entraîné une hausse des cours mondiaux.L’Afrique de l’Est a enregistré une reprise économique robuste en 2021, mais la plupart des pays n’ont pas encore atteint leurs niveaux de croissance d’avant la Covid-19, selon les premières conclusions d’un rapport de la Banque africaine de développement (Bad).

Alors que le rapport complet sera publié vendredi prochain, les premières projections montrent que la croissance du PIB de la région se modérera à 4 % en 2022, avant de se redresser à 4,7 % en 2023, soutenue par la réouverture des économies.

La forte croissance prévue n’est pas, selon la Bad, homogène dans la région, les meilleurs élèves étant l’Éthiopie, le Kenya, le Rwanda, les Seychelles, la Tanzanie et l’Ouganda.

Toutefois, la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui a entraîné une hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et de l’énergie, pourrait ralentir davantage la reprise économique.

Les risques de surendettement, de creusement des déficits budgétaire et courant, et de diversification économique limitée persistent.

Le document examine plusieurs interventions politiques nécessaires pour stimuler la reprise économique de l’Afrique de l’Est après la crise sanitaire de la Covid-19 et pour renforcer la résistance aux vulnérabilités émergentes.

Il fournit des options politiques à court, moyen et long terme pour soutenir la résilience climatique et une transition énergétique juste.

Les perspectives économiques régionales de l’Afrique de l’Est 2022 de la Banque africaine de développement examinent les performances économiques de 13 pays de la région au cours de l’année écoulée, avec des projections à court et moyen terme.

Les pays en question sont le Burundi, les Comores, Djibouti, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Kenya, le Rwanda, les Seychelles, la Somalie, le Soudan du Sud, le Soudan, la Tanzanie et l’Ouganda.

Somalie : impact mitigé des sanctions américaines contre « al-Shabab »

Le groupe jihadiste somalien « al-Shabab », affilié à Al-Qaïda, est sous le coup de sanctions américaines.Les Etats-Unis veulent être impitoyables avec le groupe jihadiste somalien Harakat al Chabab al Moujahidin (Mouvement des jeunes combattants), plus connu sous le nom d’al-Shabab. Le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC, sigle anglais) et le Département d’Etat américains ont sanctionné lundi 17 octobre une dizaine de personnes liées à cette organisation créée en 2006 et affiliée à Al-Qaïda depuis 2010.

Le Trésor américain cible neuf personnes de l’aile financière et des personnes impliquées dans des opérations de contrebande d’armes, tandis que le Département d’Etat tient dans son viseur cinq hauts fonctionnaires du groupe. La mesure vise à affaiblir financièrement cette organisation jihadiste qui gagnerait entre 50 et 100 millions de dollars par an, faisant d’elle la branche d’Al-Qaïda la plus riche.

Une économie de guerre diversifiée

Selon une note de suivi d’Amanar Advisor, un cabinet en intelligence stratégique et de veille sur le Sahel basé à Strasbourg, en France, « le groupe est structuré avec différents ministères, dont celui des finances disposant d’un budget estimé à 80 millions de dollars en 2022 ».

« Al-Shabab tire ses revenus de l’économie légale, notamment de la contrebande de charbon, de minerais, d’ivoire, d’armes et de munitions ainsi que de rançons des attaques de bateau », soutient Amanar Advisor.

« A ces ressources s’ajoutent la fiscalité imposée sous forme d’impôt religieux faussement appelé zakat et les impôts versés par les entreprises qui sont installées dans les zones d’évolution du groupe armée jihadiste », souligne la note de suivi d’Amanar Advisor, précisant que « ces sommes sont estimées à environ 2,5% du budget total du mouvement ».

« L’argent récolté est utilisé pour payer des salaires mais aussi pour couvrir les frais de fonctionnement pour maintenir les capacités de combat et de prosélytisme », explique Amanar Advisor. C’est dire toute l’importance et la place des finances dans le fonctionnement du mouvement jihadiste somalien compterait dans ses rangs entre 5000 et 9000 combattants.

Pour autant, il n’est pas sûr que les sanctions du Trésor et du Département d’Etat américains soient aussi efficaces que ne l’espèrent leurs auteurs. « Malgré des sanctions internationales et des modifications des interdictions par les instances internationales, le mouvement ne semble pas avoir été affecté massivement par ces sanctions », temporise la note de suivi d’Amanar Advisor, citant en exemple les « dispositions de l’Onu contre le trafic de charbon qui n’ont baissé que de 10 millions de dollars, les revenus estimés entre 38 et 56 millions de dollars, avant les sanctions ».

Quel impact des sanctions américaines ?

Pour un impact plus soutenu, les Américains ont ciblé les avoirs à l’étranger de hauts cadres et des intermédiaires ayant développé des liens étroits avec la direction d’al-Shabab. Parmi eux, figurent Abdullahi Jeeri (Jeeri), Khalif Adale (Adale), Hassane Afgooy, Abdikarim Hussein Gagaale, Abdi Samad et Abdirahman Nurey.

Mais pour le cabinet Amanar Advisor, « les membres et sympathisants d’Al-Shabab qui vivent en Somalie ne sont peu, voire pas impactés par les sanctions » tout simplement « parce qu’ils ne voyagent pas à l’étranger et préfèrent les numéraires et le recours au système Hawala plutôt qu’au système bancaire classique ». Ce qui fait dire au cabinet français que « les dernières sanctions annoncées par les Etats-Unis sont du domaine du symbole et à intégrer dans la stratégie actuellement déployée sur le terrain ».

Cependant, cette force de frappe financière d’al-Shabab qui lui permet de soutenir l’échelon central d’Al-Qaïda « est à double tranchant pour le mouvement jihadiste international à une période où la succession d’al-Zawahiri est toujours en cours ». Successeur du Saoudien Oussama Ben Laden, tué en mai 2011 au Pakistan, l’Egyptien Aymen al-Zawahiri a été éliminé le 31 juillet dernier par un drone de la CIA en Afghanistan, de nouveau sous le contrôle des Taliban (étudiants, en arabe), 20 ans après leur chute provoquée par les attentats du 11 septembre 2001. Amanar Advisor estime que « le mouvement al-Shabab est en mesure de devenir un groupe autonome si les nouvelles orientations d’Al-Qaïda ne lui conviennent pas ».

Le chercheur américain Celeb Weiss, spécialiste d’al-Shabab, écrit sur Longwarjournal que « malgré quelques revers ces dernières années, al-Shabab continue également d’être l’une des branches les plus efficaces d’Al-Qaïda sur le terrain. Il maintient un contrôle significatif sur une grande partie du sud de la Somalie et conserve la capacité de frapper à Mogadiscio, au Kenya ».

Covid-19 : la vaccination stagne en Afrique (OMS)

Le nombre de doses mensuelles de vaccin contre la Covid-19 administrées en Afrique a diminué de plus de 50%, rapporte l’OMS.Entre juillet et septembre 2022, l’analyse de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) montre que le pourcentage de personnes ayant reçu une série de primovaccination complète contre le nouveau coronavirus a à peine bougé dans 27 des 54 pays africains.

Même si l’Afrique est loin d’atteindre l’objectif mondial de fin d’année consistant à protéger 70% de la population, des progrès modestes ont été réalisés dans la vaccination des groupes de population à haut risque, notamment les personnes âgées.

Par exemple, en septembre dernier, 23 millions de doses ont été administrées, soit 18% de moins qu’en août, et 51% de moins que les 47 millions de doses administrées en juillet. Le nombre de doses administrées le mois dernier représente également environ un tiers du pic de 63 millions de doses atteint en février 2022.

Toutefois, l’OMS observe des signes d’amélioration ce mois-ci, avec 22 millions de doses administrées au 16 octobre 2022, soit 95% du total administré en septembre.

De manière générale, au 16 octobre 2022, seuls 24 % de la population du continent avaient terminé leur série de primovaccination, alors que la couverture est de 64 % au niveau mondial.

Le Libéria a maintenant rejoint l’île Maurice et les Seychelles comme l’un des trois pays ayant dépassé les 70% de personnes avec une couverture vaccinale complète. Le Rwanda est aussi sur le point de franchir ce cap.

« La fin de la pandémie de Covid-19 est à portée de main, mais tant que l’Afrique sera loin derrière le reste du monde pour atteindre une protection globale, il y aura une faille que le virus pourra exploiter dangereusement pour revenir en force », a déclaré ce jeudi la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

S’exprimant ce jeudi au cours d’une conférence de presse, Dr Moeti a soutenu que la plus grande priorité est de protéger nos populations les plus vulnérables des effets les plus désastreux de la Covid-19. « Sur ce plan, a-t-elle indiqué, nous constatons quelques progrès. Les pays redoublent d’efforts pour renforcer la couverture chez les travailleurs de la santé, les personnes âgées et celles dont le système immunitaire est affaibli ».

D’après les données de 31 pays, au 16 octobre 2022, 40% du personnel de santé africain avait terminé leur série de primovaccination. Ces dernières données se basent sur les estimations en termes de taille de la population par pays au lieu des chiffres précédents qui utilisaient les estimations du personnel de santé de l’Organisation internationale du travail (OIT).

Dans 15 de ces pays, plus de 70% des travailleurs de la santé ont été entièrement vaccinés, contre 27% au début de l’année. 31% des adultes âgés (de 50 à 65 ans et plus selon les limites d’âge fixées par les pays) ont été entièrement vaccinés selon les données de 27 pays, soit une augmentation de 21% par rapport à janvier 2022.

« Après des débuts difficiles, le partenariat Covax a donné de bons résultats, assurant un approvisionnement régulier de l’Afrique en vaccins contre la COVID-19. Aujourd’hui, nous sommes victimes de notre propre succès. Comme les vaccins ont contribué à faire baisser le nombre d’infections, les gens ne craignent plus la Covid-19 et sont donc moins disposés à se faire vacciner », a conclu la patronne de l’OMS pour l’Afrique.

Déchets électroniques: pour un recyclage encadré en Afrique

Dans les années à venir, le continent noir devrait générer plus de déchets électroniques que l’Europe, en raison de sa consommation exponentielle d’ordinateurs et de téléphones portables selon l’Institut mondial pour la croissance verte (GGGI, sigle anglais).Depuis 1992, année d’entrée en vigueur de la convention de Bâle, l’exportation de déchets dangereux d’un pays vers un autre, sauf si ceux-ci peuvent être réutilisés ou réparés est interdite. Pourtant, nombre de pays occidentaux continuent d’exporter principalement vers l’Afrique. Pour contourner cette législation et éviter le coût de la dépollution, les pays exportateurs présentent une grande partie de leurs équipements défectueux comme des appareils d’occasion.

Rien qu’au Sénégal, les projections tablent sur une multiplication par 2,5 des tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). De 17.000 tonnes en 2019, ils devraient passer à 43.000 tonnes toutes catégories confondues à l’horizon 2030 selon la représentante Résidente du GGGI au Sénégal, Assana Magagi- Alio.

Face à l’ampleur du phénomène, elle a invité les Etats africains à « évoluer vers un recyclage plus encadré » afin d’en extraire notamment les métaux précieux.

S’exprimant vendredi à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des DEEE, Mme Assana a indiqué qu’au Sénégal, l’importation croissante d’équipements électriques et électroniques révèle la nécessité de répondre à des enjeux sanitaires, environnementaux et sociaux d’envergure.

En effet, a-t-elle signalé, les échanges internationaux et les importations croissantes (qui représentent la quasi-totalité du gisement), l’omniprésence du secteur informel sur tous les maillons de la filière, le cadre réglementaire et juridique national en mutation sont autant d’enjeux propres au secteur des DEEE au pays de la Teranga.

Pour faire face à ces challenges, son organisation contribue à travers la mise en place d’un éco-organisme et un cadre juridique. GGGI a également procédé à une analyse qualitative de la filière afin d’avoir une cartographie fine des acteurs caractérisant leur positionnement et leurs interactions sur les différents maillons de la filière, et ainsi d’en comprendre les modes de fonctionnement.

Elle a profité de l’occasion pour lancer un appel aux plus hautes autorités du pays pour la signature du projet de décret relatif la réforme juridique liée à la structuration de la filière.

De son côté, le Secrétaire général du ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition Écologique, Malick Sow, a noté que les TIC peuvent avoir un impact négatif aussi bien sur la santé des populations, sur l’environnement que sur la consommation énergétique.

« Il urge dès lors de s’atteler à la réglementation du secteur de manière durable », a-t-il déclaré. Il a ainsi rappelé « la nécessité de prendre en compte et d’assurer le traitement et le recyclage d’au moins 90% des déchets des équipements électriques et électroniques, d’ici à 2025 » comme le stipule le document stratégique SN2025. Ce dernier est le plan de développement numérique du Sénégal à l’horizon 2025.

Somalie: Al-Shabaab revendique des attaques meurtrières

Au moins 20 personnes ont été tuées dans de multiples attaques revendiquées par Al-Shabaab.Les attaques de lundi impliquant trois voitures piégées ont eu lieu à Beletweyne, faisant plus de 30 blessés. 

La principale cible des attaques était la base militaire de Lama-Galaay qui est également le siège du gouvernement local et  qui abrite les bureaux du chef adjoint de l’État de Hirshabelle. Le gouverneur de la région de Hiran y est également basé. 

Les principales victimes des attaques sont le gouverneur adjoint de Hiran, Abukar Sheikh Madey, et Zakariye Mohamed Ahmed, le ministre de la Santé de la région. 

Les Nations unies ont condamné ces attaques, affirmant qu’elles ne pouvaient que renforcer la détermination de la communauté internationale à aider la Somalie à lutter contre une insurrection vieille de plusieurs décennies. 

Les attaques ont eu lieu quelques heures après que le co-fondateur d’Al-Shabaab, Abdullahi Nadir, a été tué par un drone lors d’une opération conjointe des forces de sécurité américaines et somaliennes le 1er octobre dernier. Nadir était une figure clé d’Al-Shabab qui dirigeait également le département de prédication dudit mouvement.

La Corne de l’Afrique au bord de la famine (Onu)

La guerre et la sécheresse sont sur le point d’exacerber le tsunami de la faim pour des millions de personnes dans la Corne de l’Afrique, dont de nombreux enfants, selon un responsable onusien.La situation humanitaire est devenue alarmante dans la Corne de l’Afrique. Ce qui a poussé le chef du Bureau des Nations unies pour la Coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans la région, Martin Griffiths, à demander au Conseil de sécurité de s’attaquer à cette crise et travailler à l’établissement d’une paix durable dans les zones touchées.

Martin Griffiths s’est récemment rendu en Somalie, où plus de 200.000 personnes sont actuellement menacées de famine, un chiffre qui devrait atteindre 300.000 d’ici novembre 2022.

De récentes évaluations humanitaires ont identifié des centaines de milliers de personnes confrontées à des niveaux catastrophiques de faim ou phase 5 du système intégré de classification des phases (le stade ultime le plus dévastateur).

« Il n’y a pas pire que cela », a déclaré M. Griffiths, notant que la souffrance généralisée se résume à l’impact direct et indirect du conflit et « au comportement des parties combattantes ».

Selon lui, un schéma similaire se répète dans chaque contexte  et que les civils sont tués et blessés, les familles déplacées de force, l’accès aux marchés et au travail perturbé, les stocks de nourriture pillés, tandis que le déclin économique général rend la nourriture hors de portée des personnes vulnérables.

« Dans les cas les plus extrêmes, les parties combattantes ont délibérément coupé l’accès aux fournitures commerciales et aux services essentiels dont les civils dépendent pour survivre », a-t-il déclaré.

Alors que les humanitaires ont étendu les « lignes de vie de secours », les interférences, le harcèlement et les attaques entravent souvent l’accès aux personnes dans le besoin.

« Les humanitaires resteront et fourniront des secours, mais les conditions dans certains contextes sont inacceptables », a déclaré le patron d’OCHA.

Entre-temps, la sécheresse, la hausse des prix mondiaux des produits de base et les conséquences de Covid-19 et de la guerre en Ukraine aggravent également l’insécurité alimentaire et la misère.

Et les populations du Soudan du Sud, du Nigeria, de l’Ethiopie, du Yémen, de l’Afghanistan et de la Somalie sont « littéralement en première ligne du changement climatique », car elles sont confrontées à des sécheresses, des inondations, de la désertification et de la pénurie d’eau.

L’Afrique dotée d’une stratégie pour la sécurité sanitaire

Le nouveau plan d’action vise à réduire les impacts sanitaires et socioéconomiques des urgences de santé publique.Conscients des effets dévastateurs de la pandémie de Covid-19 sur des systèmes de santé fragiles, les ministres africains de la Santé ont adopté une nouvelle stratégie pour transformer la sécurité sanitaire et la riposte aux urgences dans la Région au cours des huit prochaines années.

La Stratégie régionale pour la sécurité sanitaire et les urgences 2022-2030, a été adoptée lors de la soixante-douzième session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tenue du 22 au 26 août 2022 à Lomé, au Togo. Elle a pour objectif de réduire les impacts sanitaires et socioéconomiques des urgences de santé publique.

« La Covid-19 rappelle à la Région africaine la nécessité d’accorder la priorité à la construction de systèmes de santé résilients capables de fournir des soins de santé de qualité tout en faisant face à des urgences de santé publique », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. 

Elle a souligné qu’il y a de plus en plus une prise de conscience de la montée de la menace que représentent les urgences sanitaires pour les économies du monde et les sociétés. « Ceci, a indiqué Dr Moeti, souligne la nécessité d’une approche +Une seule santé+ et d’investir dans la prévention et la préparation à ces urgences. En investissant maintenant, nous pouvons prévenir un effondrement économique et social dans le futur ».

L’OMS estime que jusqu’à quatre milliards de dollars américains, provenant de sources internationales et domestiques, sont nécessaires chaque année pour entièrement financer les principales capacités de sécurité sanitaire en Afrique et mieux se préparer à la prochaine pandémie. Ceci représente environ 3 dollars par personne et par an.

C’est pourquoi, la nouvelle stratégie inclut des mécanismes de renforcement des partenariats et de la collaboration multisectorielle, en s’assurant d’un investissement soutenu et prévisible et en réaffectant des ressources dédiées à l’éradication de la polio et de la Covid-19, afin de soutenir des investissements stratégiques dans les systèmes et les outils d’urgences de santé publique.

En adoptant cette stratégie, les pays africains ont convenu d’atteindre, d’ici à 2030, 12 objectifs qui renforceront leurs capacités à prévenir, à se préparer, à détecter et à répondre aux urgences sanitaires. Ainsi, 80 % des États africains doivent disposer d’un financement prévisible et durable de la sécurité sanitaire, 90 % doivent mobiliser une réponse efficace aux urgences de santé publique dans les 24 heures suivant leur détection et tous les pays doivent disposer de 80 % de districts sanitaires dotés de programmes fonctionnels de prestation de services et de programme d’amélioration de la qualité.

« Cette stratégie est le fruit de consultations approfondies avec les ministères africains de la santé et d’un éventail d’autres institutions, d’acteurs techniques et de partenaires partout sur le continent », a ajouté la patronne de l’OMS Afrique, Dr Matshidiso Moeti.

Lors des assises de Lomé, les ministres africains de la Santé se sont accordés à faire preuve de volonté politique et à fournir un leadership technique, à mobiliser des ressources domestiques et externes, à fournir les ressources humaines et logistiques adéquates pour mettre en œuvre la stratégie, ainsi qu’à renforcer le mécanisme de coordination « Une seule santé » et les capacités aux niveaux national et décentralisé.

Corne de l’Afrique : l’Unicef craint une explosion de la mortalité infantile

Une explosion de la mortalité infantile est sur le point de se produire dans la Corne de l’Afrique, selon Catherine Russell, Directrice générale de l’Unicef.« L’histoire montre que lorsque des niveaux élevés de malnutrition aiguë sévère chez les enfants se combinent à des épidémies mortelles de maladies comme le choléra ou la diarrhée, la mortalité infantile augmente de façon spectaculaire – et tragique. Lorsque l’eau n’est pas disponible ou qu’elle est insalubre, les risques encourus par les enfants se multiplient de manière exponentielle », déclare Catherine Russell, Directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’Enfance (Unicef).

« Dans la Corne de l’Afrique et au Sahel, des millions d’enfants ne sont qu’à une maladie de la catastrophe », prévient-elle. Selon l’Unicef, le nombre de personnes touchées par la sécheresse en Ethiopie, au Kenya et en Somalie qui n’ont pas d’accès fiable à l’eau potable est passé de 9,5 millions en février à 16,2 millions en juillet, ce qui expose les enfants et leurs familles à un risque accru de contracter des maladies comme le choléra et la diarrhée.

Au Burkina Faso, au Tchad, au Mali, au Niger et au Nigeria, la sécheresse, les conflits et l’insécurité sont à l’origine de l’insalubrité de l’eau et 40 millions d’enfants sont confrontés à des niveaux de vulnérabilité élevés à extrêmement élevés.

Le nombre d’enfants qui meurent à cause de l’insalubrité de l’eau et de l’assainissement est déjà plus élevé au Sahel que dans toute autre partie du monde, indique l’Unicef, citant les dernières données de l’OMS.

La plupart des habitants de la Corne de l’Afrique dépendent de l’eau livrée par des vendeurs sur des camions ou des charrettes tirées par des ânes. Dans les régions les plus touchées par la sécheresse, l’eau n’est plus abordable pour de nombreuses familles.

L’organisation cite en exemple le Kenya, où 23 comtés ont connu des hausses de prix importantes, dont Mandera (400%) et Garissa (260%) par rapport à janvier 2021.

En Ethiopie, le coût de l’eau en juin de cette année a doublé dans l’Oromia et augmenté de 50% dans le Somali par rapport au début de la sécheresse en octobre 2021. En Somalie, le prix moyen de l’eau a augmenté de 85% dans le Sud-Mudug, et de 55 et 75% respectivement à Buurhakaba et Ceel Berde, par rapport aux prix de janvier 2022.

Plus de 2,8 millions d’enfants dans les deux régions souffrent déjà de malnutrition aiguë sévère, ce qui signifie qu’ils sont jusqu’à 11 fois plus exposés au risque de mourir de maladies hydriques que les enfants bien nourris.

En Somalie, des épidémies de diarrhée aqueuse aiguë et de choléra ont été signalées dans presque tous les districts touchés par la sécheresse. Les 8 200 cas signalés entre janvier et juin représentent plus du double du nombre de cas signalés au cours de la même période l’année dernière.

Près des deux tiers des personnes touchées sont des enfants de moins de cinq ans.

Entre juin 2021 et juin 2022, l’Unicef et ses partenaires ont traité plus de 1,2 million de cas de diarrhée chez les enfants de moins de cinq ans dans les régions éthiopiennes les plus touchées par la sécheresse – Afar, Somalie, SNNP et Oromia.

Au Kenya, plus de 90% des sources d’eau ouvertes – tels que les étangs et les puits ouverts – dans les zones touchées par la sécheresse sont soit épuisées soit asséchées, ce qui pose un risque sérieux d’épidémie.

Dans le Sahel, la disponibilité de l’eau a également diminué de plus de 40% au cours des 20 dernières années en raison du changement climatique et de facteurs complexes, tels que les conflits, ce qui expose des millions d’enfants et de familles à un risque accru de maladies d’origine hydrique.

L’année dernière, l’Afrique de l’Ouest et centrale a connu la pire épidémie de choléra de la région au cours des six dernières années, dont 5.610 cas et 170 décès au Sahel central.

L’Unicef affirme qu’il fournit une aide vitale et des services multisectoriels résilients aux enfants et à leurs familles dans le besoin dans la Corne de l’Afrique et le Sahel, notamment en améliorant l’accès à des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène résilients au climat, en forant pour trouver des sources d’eau souterraine fiables et en développant l’utilisation de systèmes solaires, en identifiant et en traitant les enfants souffrant de malnutrition et en renforçant les services de prévention.

L’organisation indique que sa campagne visant à améliorer la résilience à long terme des familles dans la région de la Corne de l’Afrique – et à empêcher la sécheresse de dévaster des vies pour les années à venir – n’est actuellement financée qu’à hauteur de 3%.

Sur ce chiffre, presque aucun argent n’a été reçu pour la section consacrée à l’eau, à l’assainissement et à la résilience climatique.

L’appel pour la région du Sahel central visant à répondre aux besoins des enfants et des familles vulnérables grâce à des programmes d’eau, d’assainissement et d’hygiène n’est financé qu’à hauteur de 22%.

« Imaginez devoir choisir entre acheter du pain ou acheter de l’eau pour un enfant affamé, assoiffé et déjà malade, ou entre regarder votre enfant souffrir d’une soif extrême ou le laisser boire de l’eau contaminée qui peut provoquer des maladies mortelles », a déclaré Russell.

« Dans les régions touchées par la sécheresse, les familles sont contraintes à des choix impossibles. La seule façon de mettre fin à cette crise est que les gouvernements, les donateurs et la communauté internationale augmentent les financements pour répondre aux besoins les plus aigus des enfants, et fournissent un soutien flexible à long terme pour briser le cycle de la crise », indique-t-elle.

Somalie : le bilan de l’attaque terroriste d’un hôtel s’alourdit

Le bilan de l’attaque terroriste d’hôtel Hayat à Mogadiscio, la capitale somalienne, est passé à 20 mortsL’attaque survenue dans la nuit de vendredi à samedi avait causé un bilan provisoire de 13 morts vendredi soir. Elle est attribuée à des militants du groupe extrémiste al- Chabab qui ont des liens avec Al-Qaïda.

Selon plusieurs témoins, l’attaque a commencé par des explosions à l’extérieur de l’hôtel s’est poursuivie par un échange de tirs avec les forces de sécurité dans l’enceinte de l’établissement.

Le porte-parole de la police somalienne, Abdifatah Adan Hassan, a déclaré à la presse que l’explosion avait été causée par un kamikaze.

Les forces somaliennes tentaient toujours de mettre fin au siège de l’hôtel près de vingt-quatre heures après le début de l’attaque.

Des coups de feu pouvaient encore être entendus samedi soir alors que les forces de sécurité tentaient de contenir les derniers hommes armés qui se seraient retranchés au dernier étage de l’hôtel.

L’attaque est revendiquée par le groupe islamiste lié à Al-Qaida, les Chabab qui mène depuis quinze ans une insurrection contre le gouvernement fédéral somalien.

Somalie : un million de personnes déplacées par la sécheresse

Les agences humanitaires estiment à 9,5 millions de dollars le budget nécessaire pour aider les populations déplacées.La sécheresse dévastatrice qui sévit en Somalie a atteint un niveau sans précédent, avec un million de personnes désormais enregistrées comme déplacées. Plus de 755.000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays en raison de la grave sécheresse qui sévit cette année. Cela porte le chiffre total à un million de personnes déplacées depuis janvier 2021, date du début de la sécheresse, selon les chiffres publiés jeudi 11 août 2022 par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC, sigle anglais).

« Ce cap d’un million de personnes doit servir de sonnette d’alarme pour la situation que connaît la Somalie », a déclaré Mohamed Abdi, Directeur national du NRC en Somalie.

« La famine menace désormais le pays tout entier. Nous voyons de plus en plus de familles obligées de tout abandonner car il n’y a littéralement plus d’eau ni de nourriture dans leurs villages. Il est urgent d’augmenter le financement de l’aide avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il ajouté.

Ce pays de la Corne de l’Afrique connaît une période de sécheresse historique depuis deux ans, une situation inédite depuis plus de 40 ans. On s’attend à ce qu’une cinquième saison des pluies insuffisante entraîne le déplacement de nombreuses autres familles, alors que la famine se profile à l’horizon.

Le nombre de personnes confrontées à des niveaux de famine extrêmes en Somalie devrait passer de quelque 5 millions à plus de 7 millions dans les mois à venir. Cette situation est exacerbée par les effets du changement climatique et la hausse des prix des denrées alimentaires en raison du conflit en Ukraine.

« Les populations vulnérables sont les plus durement touchées par les effets de la crise climatique. Elle laisse de nombreuses familles sans protection et entraîne une augmentation des déplacements forcés », a souligné Magatte Guissé, la Représentante du HCR en Somalie.

La sécheresse sévit au-delà de la Corne de l’Afrique (ONG)

Des centaines de milliers de personnes pourraient mourir de faim si l’ampleur de la crise de la sécurité alimentaire en Afrique n’est pas reconnue, a alerté Isak Pretorius, président de l’organisation non gouvernementale autochtone africaine, ForAfrika.« La crise alimentaire (et la malnutrition croissante) qui touche notre continent est réelle et urgente, et je demande instamment aux personnes de conscience de se rallier au peuple africain », a-t-il déclaré dans un communiqué transmis mardi à APA.

Contrairement à ce qui est souvent rapporté, la sécheresse en Afrique s’étend bien au-delà de la Corne de l’Afrique, et des centaines de milliers de personnes en Afrique centrale et australe sont menacées par le manque de nourriture, a souligné Killen Otieno, chef des opérations de ForAfrika.

« Une aide d’urgence est donc nécessaire pour éviter que certaines parties de la Corne de l’Afrique, qui englobe l’Éthiopie, l’Érythrée, la Somalie, le Somaliland et Djibouti, ne sombrent dans la famine », a expliqué M. Otieno.

En outre, la sécheresse et le stress thermique sont perceptibles dans le nord-ouest de la Namibie, le sud-ouest de l’Angola, le nord et le centre du Mozambique, le Malawi et Madagascar.

ForAfrika a aidé plus de 1,2 million de personnes au Soudan du Sud en 2021, et plus de 903.000 en Angola, 50.000 en Ouganda, 400.000 au Mozambique, 166.300 en Afrique du Sud et 500 au Rwanda. Cette aide comprend le travail avec les populations pour améliorer leur capacité à se nourrir.

« Le personnel de ForAfrika est lui-même africain. Nous sommes ici chez nous et nous savons ce dont les Africains ont besoin pour prospérer. Telle est notre vision : que l’Afrique s’épanouisse », a indiqué son PGD, Isak Pretorius.

Il a ajouté que la crise qui, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Union africaine (UA), a touché 346 millions de personnes, est le résultat d’un certain nombre de facteurs simultanés. Il s’agit notamment des conflits, de la sécheresse, des inondations, de la pandémie de Covid-19 et de la hausse des prix due à la guerre en Ukraine.

Alors que l’insécurité alimentaire en Afrique est due à l’instabilité environnementale, politique et économique récurrente et à l’effondrement concomitant des systèmes de soutien communautaire, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a exacerbé la situation en perturbant l’approvisionnement mondial en blé et en autres produits de base tels que l’huile de cuisson, ce qui a fait grimper les prix.

Somalie : dix jours pour former un gouvernement

Le Premier ministre, Hamza Abdi Barre, a poursuivi ce lundi les consultations avec les forces vives somaliennes.En principe, le nouveau gouvernement de la Somalie aurait dû être formé au plus tard le 25 juillet dernier conformément à la Constitution de ce pays instable de la Corne de l’Afrique.

Chaque Premier ministre, à compter de l’approbation de sa nomination par le Parlement, dispose de 30 jours pour constituer son gouvernement. Hamza Abdi Barre, choisi le 15 juin par le nouveau président Hassan Cheikh Mohamoud, a été confirmé dans ses fonctions par l’hémicycle le 25 juin.

Un mois plus tard, la Somalie est toujours sans gouvernement. Devant cette situation, les parlementaires ont accordé au Premier ministre âgé de 48 ans un délai de dix jours supplémentaires pour corriger cette anomalie.

Précédemment député de l’Etat du Jubaland, dans le Sud du pays,  Hamza Abdi Barre a la lourde tâche de réunir les Somaliens autour de l’essentiel : sécuriser un territoire dans lequel les islamistes radicaux shebab commettent des attaques répétées et éviter une famine imminente à cause de l’une des pires sécheresses vécue dans le pays depuis 40 ans.

Dans le dessein de couper l’herbe sous le pied des Shebab, le Premier ministre somalien compte notamment sur les universitaires pour déconstruire les stratégies d’endoctrinement des jihadistes.

Face aux organisations de jeunes et de la société civile, Hamza Abdi Barre a entre autres évoqué avec elles des questions relatives à la construction de la nouvelle Somalie, loin des images de chaos que véhicule souvent ce pays.

Corne de l’Afrique : alerte sur la hausse du mariage des enfants

Les familles démunies s’arrangeant pour marier des filles d’à peine douze ans à des hommes cinq fois plus âgés, regrette le Fonds des Nations Unies pour l’enfance.Dans la Corne de l’Afrique, le changement climatique est une réalité. La sécheresse fragilise la vie des hommes et de leurs bétails. Et la guerre en Ukraine fait exploser les prix des aliments et du carburant. Du coup, de nombreuses familles sont confrontées à des choix difficiles.

D’après le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef, sigle en anglais), de plus en plus de parents obligent leurs filles à se marier. L’enjeu, c’est la dot et une bouche de moins à nourrir. Cette pratique pousse généralement les jeunes filles à abandonner les études.

Andy Brooks, Conseiller régional de l’Unicef pour la protection de l’enfance en Afrique orientale et australe, affirme avoir constaté « des taux alarmants de mariages d’enfants et de Mutilations Génitales Féminines (MGF) dans toute la Corne de l’Afrique ».

L’organisme onusien, citant des sources éthiopiennes, affirme que les mariages d’enfants ont augmenté en moyenne de 119  % dans les régions les plus touchées par la sécheresse – Somali, Oromia et la région des Nations, Nationalités et Peuples du Sud (SNNP, sigle anglais) – entre janvier et avril 2021 et la même période en 2022. En outre, les cas de MGF dans la région SNNP ont augmenté de 27 % sur la période considérée.

A en croire l’Unicef, au Kenya, les filles sont également confrontées à des risques accrus de mariage d’enfants et de Mutilations Génitales Féminines. Quatorze des 23 comtés frappés par la sécheresse ont des taux de prévalence atteignant 98 % en MGF.

Les filles de ces régions risquent désormais d’être excisées à un plus jeune âge car les familles les préparent au mariage, soutient le Fonds des Nations Unies pour l’enfance. L’organisme spécialisé ajoute que des filles vivant dans les régions frontalières sont emmenées dans les pays voisins pour y subir des mutilations ou être mariées à des hommes plus âgés.

Face à cette situation, l’agence onusienne dit s’efforcer d’étendre les services de protection de l’enfance et de lutte contre la violence sexiste afin de répondre aux besoins croissants de protection. Il s’agit notamment de mettre en place des programmes communautaires visant à réduire les risques de violence, d’exploitation, d’abus et de mariage d’enfants et de fournir des services pour aider les femmes et les enfants à se remettre de la violence.

L’Unicef demande aussi que les services de protection de l’enfance et de lutte contre la violence liée au sexe soient étendus de toute urgence par le biais de services permanents et d’équipes mobiles pour atteindre les plus vulnérables.

Somalie : 143 millions de dollars pour lutter contre la sécheresse

La Banque Mondiale a approuvé ce financement à travers l’Association Internationale de Développement (IDA, sigle en anglais), son entité dédiée à la lutte contre l’extrême pauvreté.Selon les Nations Unies, 7,1 millions de Somaliens, soit près de la moitié de la population, souffrent de la faim et 213.000 se trouvent dans une situation « catastrophique et urgente ».

Récemment, le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud a appelé la diaspora du pays ainsi que la communauté internationale à venir en aide aux personnes en détresse. C’est dans ce contexte que la Banque Mondiale a annoncé, hier jeudi, le décaissement de 143 millions de dollars en faveur de la Somalie.

Kristina Svensson, la Directrice nationale de l’institution financière en Somalie, a déclaré qu’avec ces fonds, 500.000 ménages vont recevoir des transferts d’argent pour faciliter leurs vies.

Pour la Banque Mondiale, « il s’agit d’une bouée de sauvetage pour les familles affectées de manière disproportionnée par des chocs persistants tels que les sécheresses, les inondations, la Covid-19 et l’invasion de criquets pèlerins ».

Somalie : les Shebab rackettent les agriculteurs

Le groupe islamiste fait fuir les paysans en instaurant des taxes dans les zones qu’il contrôle.Depuis deux ans, la Somalie est en proie à une sécheresse. Celle-ci a plongé des millions de personnes dans l’insécurité alimentaire. Comme un malheur ne vient jamais seul, les Shebab hantent le sommeil des agriculteurs qui doivent s’acquitter de taxes pour vivre et travailler paisiblement dans leurs terroirs.

Selon le gouvernement somalien, cette situation a causé le déplacement de milliers de paysans, laissant derrière eux leurs exploitations parce qu’ils n’en peuvent plus. Un rapport de l’Institut Hiraal, publié en 2020, indique que la collecte d’impôts locaux auprès notamment d’entreprises a rapporté aux Shebab plus de 15 millions de dollars dans les parties de la Somalie où ils dictent leur loi.

Somalie : l’Onu alerte sur les risques accrus de famine

Dans ce pays de la Corne de l’Afrique, 7,1 millions de personnes sont menacées par la sécheresse.Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) met en garde contre les perspectives dévastatrices pour des millions de Somaliens qui font face aux risques de la famine.

Adam Abdelmoula, Coordonnateur résident des affaires humanitaires de l’Onu, a appelé mercredi les partenaires au développement à agir de toute urgence et à contribuer à l’augmentation des ressources pour répondre à l’accroissement rapide des besoins et sauver davantage de vies en Somalie.

« Avec les ressources limitées dont nous disposons, nous n’avons pu, entre les mois de janvier et d’avril, atteindre que 2,4 millions de personnes sur parmi celles qui ont besoin d’une aide humanitaire », a déclaré M. Abdelmoula dans un communiqué reçu à APA.

Il a accompagné, mardi dernier, l’Envoyé spécial pour la lutte contre la sécheresse, Abdirahman Abdishakur Warsame, nouvellement nommé, lors de sa première visite sur le terrain dans le Sud-Ouest de la Somalie.

« La situation est extrêmement grave et sinistre. 7,1 millions de personnes vont être touchées par cette sécheresse avant la fin de l’année », a indiqué M. Abdelmoula.

En mai, selon un récent rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), quelque 6,1 millions de Somaliens ont été déjà affectés par la sécheresse. Sur ce nombre, 771.400 ont été déplacés de chez eux à la recherche d’eau, de nourriture et de pâturages. La majorité est constituée de femmes et d’enfants, selon OCHA.

L’Envoyé spécial de l’Onu pour la lutte contre la sécheresse en Somalie, Abdirahman Abdishakur Warsame, a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts et à soutenir le peuple somalien dans cette période difficile.