Les crocodiles du Nil, animaux de compagnie des Nubiens d’Assouan

Sous le dôme d’une maison nubienne du village de Gharb Soheil, à 900 km au sud du Caire, Mamdouh Hassan cajole un bébé crocodile sous les yeux ébahis des touristes de passage.

Dans cette petite localité plantée sur les rives du Nil, il n’est pas rare que les habitants élèvent des crocodiles chez eux, à l’instar de M. Hassan, âgé de 45 ans.

Chez les Nubiens, l’élevage des reptiles du fleuve égyptien est une tradition ancienne: les hommes les apprivoisent et aiment à les exhiber aux curieux « en signe de force », assure Abdel Hakim Abdo, un habitant du village âgé de 37 ans.

Principale minorité ethnique d’Egypte, les Nubiens ont leurs racines dans le sud du pays et le nord du Soudan actuels.

Mais aujourd’hui, leurs terres ancestrales sont en grande partie submergées par les eaux du lac Nasser, issu de la construction du Haut barrage d’Assouan (sud), inauguré en 1971.

Avec près de 90% de leurs terres inondées, un grand nombre de Nubiens ont dû quitter les rives fertiles du Nil pour les campagnes arides du Sud, les grandes villes d’Egypte ou du Golfe.

– Les anges du Nil –

Pour la civilisation nubienne, qui remonte à près de 7.000 ans, le fleuve sacré représentait la vie.

Jusqu’au début du 20e siècle, plusieurs rites sociaux nubiens –dont le mariage– s’articulaient autour du Nil.

« Le Nil fait partie de l’identité des Nubiens (…) Toutes les créatures qui y vivent sont considérées comme des anges », assure M. Abdo, assis au bord du fleuve millénaire.

Héritier de cette tradition, Gharb Soheil la fait perdurer à travers l’élevage de crocodiles et vit des revenus du tourisme que cette pratique a générés.

A l’entrée de certaines maisons blanches et bleues bordant les ruelles étroites du village, trônent des crocodiles empaillés, indiquant que ces foyers accueillent des alligators.

« Je vous présente Francesca (…) Je l’élève depuis sa naissance » dit M. Hassan, désignant un reptile d’environ 1,50 m de long, qui se prélasse dans un bassin à ses pieds.

Bien que M. Hassan vende également des objets d’artisanat nubien, les touristes qui lui rendent visite n’ont d’yeux que pour Francesca, qui doit son nom à des visiteurs italiens.

Qu’ils soient Egyptiens ou étrangers, les curieux ne cessent d’affluer pour observer de près les bêtes apprivoisées et se photographier à leurs côtés.

Et si les plus âgés de ces prédateurs peuvent dépasser les sept mètres de long, M. Hassan se veut rassurant. « Ils grandissent à nos côtés. Nous les nourrissons et prenons soin d’eux. Naturellement, avec le temps, ils perdent leur férocité. »

« Je suis venu passer les vacances scolaires ici pour que les enfants puissent voir de vrais crocodiles », affirme Hani, un père de famille égyptien âgé de 35 ans.

Pour se procurer ces animaux emblématiques, les éleveurs suivent les femelles au sud du barrage d’Assouan et procèdent à la collecte de leurs oeufs, raconte M. Hassan, qui a appris le métier avec son père, il y a plus de 20 ans.

A l’époque, ce dernier était l’un des premiers du village à se lancer dans l’élevage de crocodiles à des fins touristiques, affirme son fils.

– « Lui, c’est Franco » –

En Egypte, les Nubiens n’ont pas le monopole de l’amour de ces reptiles. Au temps des pharaons, le crocodile était érigé au rang de divinité: Sobek, dieu reptile, protégeait les humains des crues et autres dangers du Nil.

Le temple de Sobek, situé à Kom Ombo, à 40 km au nord d’Assouan, abrite toute sorte de représentations de reptiles, des gravures et plusieurs spécimens d’animaux empaillés.

L’empaillage perdure jusqu’à aujourd’hui en Egypte. Une pratique dont s’enorgueillissent les habitants de Gharb Soheil, qui empaillent certains des crocodiles domestiqués après leur mort.

D’après M. Hassan, l’opération prend entre deux jours et un mois selon la taille et l’âge de l’animal.

« Lui c’est Franco, il est mort il y a un mois », dit-il, portant à bout de bras l’animal empaillé.

Les reptiles sont d’abord vidés de leurs entrailles, puis leur enveloppe est fourrée de paille ou de sciure de bois, avant de les figer dans la position choisie par leur propriétaire.

« Même si nous savons que leur cuir vaut son pesant d’or, nous ne souhaitons pas vendre la peau de nos crocodiles », souligne M. Hassan.

« Nous en sommes fiers. »

Les crocodiles du Nil, animaux de compagnie des Nubiens d’Assouan

Sous le dôme d’une maison nubienne du village de Gharb Soheil, à 900 km au sud du Caire, Mamdouh Hassan cajole un bébé crocodile sous les yeux ébahis des touristes de passage.

Dans cette petite localité plantée sur les rives du Nil, il n’est pas rare que les habitants élèvent des crocodiles chez eux, à l’instar de M. Hassan, âgé de 45 ans.

Chez les Nubiens, l’élevage des reptiles du fleuve égyptien est une tradition ancienne: les hommes les apprivoisent et aiment à les exhiber aux curieux « en signe de force », assure Abdel Hakim Abdo, un habitant du village âgé de 37 ans.

Principale minorité ethnique d’Egypte, les Nubiens ont leurs racines dans le sud du pays et le nord du Soudan actuels.

Mais aujourd’hui, leurs terres ancestrales sont en grande partie submergées par les eaux du lac Nasser, issu de la construction du Haut barrage d’Assouan (sud), inauguré en 1971.

Avec près de 90% de leurs terres inondées, un grand nombre de Nubiens ont dû quitter les rives fertiles du Nil pour les campagnes arides du Sud, les grandes villes d’Egypte ou du Golfe.

– Les anges du Nil –

Pour la civilisation nubienne, qui remonte à près de 7.000 ans, le fleuve sacré représentait la vie.

Jusqu’au début du 20e siècle, plusieurs rites sociaux nubiens –dont le mariage– s’articulaient autour du Nil.

« Le Nil fait partie de l’identité des Nubiens (…) Toutes les créatures qui y vivent sont considérées comme des anges », assure M. Abdo, assis au bord du fleuve millénaire.

Héritier de cette tradition, Gharb Soheil la fait perdurer à travers l’élevage de crocodiles et vit des revenus du tourisme que cette pratique a générés.

A l’entrée de certaines maisons blanches et bleues bordant les ruelles étroites du village, trônent des crocodiles empaillés, indiquant que ces foyers accueillent des alligators.

« Je vous présente Francesca (…) Je l’élève depuis sa naissance » dit M. Hassan, désignant un reptile d’environ 1,50 m de long, qui se prélasse dans un bassin à ses pieds.

Bien que M. Hassan vende également des objets d’artisanat nubien, les touristes qui lui rendent visite n’ont d’yeux que pour Francesca, qui doit son nom à des visiteurs italiens.

Qu’ils soient Egyptiens ou étrangers, les curieux ne cessent d’affluer pour observer de près les bêtes apprivoisées et se photographier à leurs côtés.

Et si les plus âgés de ces prédateurs peuvent dépasser les sept mètres de long, M. Hassan se veut rassurant. « Ils grandissent à nos côtés. Nous les nourrissons et prenons soin d’eux. Naturellement, avec le temps, ils perdent leur férocité. »

« Je suis venu passer les vacances scolaires ici pour que les enfants puissent voir de vrais crocodiles », affirme Hani, un père de famille égyptien âgé de 35 ans.

Pour se procurer ces animaux emblématiques, les éleveurs suivent les femelles au sud du barrage d’Assouan et procèdent à la collecte de leurs oeufs, raconte M. Hassan, qui a appris le métier avec son père, il y a plus de 20 ans.

A l’époque, ce dernier était l’un des premiers du village à se lancer dans l’élevage de crocodiles à des fins touristiques, affirme son fils.

– « Lui, c’est Franco » –

En Egypte, les Nubiens n’ont pas le monopole de l’amour de ces reptiles. Au temps des pharaons, le crocodile était érigé au rang de divinité: Sobek, dieu reptile, protégeait les humains des crues et autres dangers du Nil.

Le temple de Sobek, situé à Kom Ombo, à 40 km au nord d’Assouan, abrite toute sorte de représentations de reptiles, des gravures et plusieurs spécimens d’animaux empaillés.

L’empaillage perdure jusqu’à aujourd’hui en Egypte. Une pratique dont s’enorgueillissent les habitants de Gharb Soheil, qui empaillent certains des crocodiles domestiqués après leur mort.

D’après M. Hassan, l’opération prend entre deux jours et un mois selon la taille et l’âge de l’animal.

« Lui c’est Franco, il est mort il y a un mois », dit-il, portant à bout de bras l’animal empaillé.

Les reptiles sont d’abord vidés de leurs entrailles, puis leur enveloppe est fourrée de paille ou de sciure de bois, avant de les figer dans la position choisie par leur propriétaire.

« Même si nous savons que leur cuir vaut son pesant d’or, nous ne souhaitons pas vendre la peau de nos crocodiles », souligne M. Hassan.

« Nous en sommes fiers. »

Syrie: 15 civils tués dans des frappes russes dans le nord-ouest, selon l’OSDH

Au moins 15 civils, dont un enfant, ont été tués jeudi lors de frappes aériennes russes dans la région d’Idleb (nord-ouest), dernier grand bastion jihadiste et rebelle, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

L’ONG, qui dispose d’un vaste réseau de sources sur le terrain, a précisé que les frappes avaient visé après minuit une zone où des déplacés syriens s’étaient rassemblés à l’extérieur de la ville de Maaret Misrin.

Un correspondant de l’AFP a vu les corps de certaines victimes enveloppées d’épaisses couvertures dans un hôpital local. Un secouriste portait le cadavre d’une petite fille, dont la bouche était remplie de débris gris.

Sur le site visé par les frappes, deux grands bâtiments d’un étage se sont effondrés.

Selon l’OSDH, le bilan risque d’augmenter car de nombreux blessés sont dans un état critique.

Avec l’aide de l’aviation russe, le régime syrien mène depuis décembre une vaste offensive contre la région d’Idleb, permettant la reconquête de la moitié de la province, dernier bastion contrôlé par des rebelles et des jihadistes, selon l’OSDH.

L’offensive a provoqué le déplacement de près d’un million de civils d’après l’ONU, et tué plus de 470 civils, d’après l’OSDH.

Elle a aussi suscité des frictions entre Ankara et Moscou. Alors que la Turquie soutient certains groupes rebelles et la Russie appuie le régime, les deux pays avaient renforcé leur coopération sur le dossier syrien ces dernières années.

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan doivent se retrouver à Moscou jeudi pour chercher une solution visant à apaiser les tensions en Syrie, qui font planer la menace d’un conflit direct entre la Russie et la Turquie sur le sol syrien.

Poutine et Erdogan cherchent à apaiser les tensions en Syrie

Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan se retrouvent à Moscou jeudi pour chercher une solution visant à apaiser les tensions en Syrie, qui ont fait planer la menace d’un conflit direct entre la Russie et la Turquie sur le sol syrien.

Cette rencontre intervient alors que des dizaines de soldats turcs ont été tués ces dernières semaines dans d’intenses combats dans la région d’Idleb, ultime bastion rebelle et jihadiste dans le nord-ouest de la Syrie, où la Turquie mène depuis fin février une opération d’envergure contre les forces du régime de Bachar al-Assad.

Ce dernier, appuyé par l’aviation russe, a lancé en décembre une offensive à Idleb, qui a provoqué une catastrophe humanitaire, avec près d’un million de personnes déplacées vers la frontière turque.

Cette escalade des tensions sur le terrain a abouti à des tensions diplomatiques entre Moscou, un allié du régime syrien, et Ankara, soutien des rebelles, en faisant planer un risque d’un affrontement direct entre les deux pays qui se sont imposés comme les principaux acteurs internationaux dans le conflit syrien.

A la veille des discussions avec son homologue russe, M. Erdogan a toutefois affirmé qu’il espérait, lors du sommet à Moscou, obtenir un « cessez-le-feu le plus rapidement possible dans la région » d’Idleb.

Pour sa part, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a émis l’espoir que les deux dirigeants pourraient aboutir, à l’issue de leur rencontre, à une « vision commune » des origines de cette crise et discuter des « mesures communes » à prendre pour y mettre fin.

– « Question de prestige » –

« Un cessez-le-feu pourrait être annoncé à l’issue des discussions entre MM. Poutine et Erdogan, mais ce ne sera qu’un show », relativise cependant auprès de l’AFP un diplomate occidental.

« Je pense que Poutine dira à Erdogan que c’est fini pour ses actions en Syrie », ajoute-t-il.

« La victoire en Syrie est devenue une question de prestige pour la Russie et pour Poutine personnellement », assure pour sa part Iouri Barmine, analyste du Conseil russe pour les affaires internationales, en laissant entendre que Moscou, qui intervient militairement sur le sol syrien depuis septembre 2015 en soutien au régime de Bachar al-Assad, n’était pas prêt à faire des concessions.

L’escalade des tensions à Idleb, qui a vu notamment la Turquie abattre trois avions du régime syrien et tuer — selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, une ONG — des dizaines de ses soldats, a fait voler en éclats les accords conclus entre M. Poutine et M. Erdogan à Sotchi en 2018 pour faire cesser les combats dans cette région et y instaurer une zone démilitarisée.

Elle a aussi donné lieu à de vifs échanges entre Moscou et Ankara, qui avaient renforcé leur coopération ces dernières années sur le dossier syrien, malgré leurs intérêts divergents.

– Accusations mutuelles –

La Turquie a ainsi accusé la Russie de ne pas respecter les accords de Sotchi, qui prévoyaient les garanties du statu quo sur le terrain et la suspension des bombardements à Idleb.

Pour sa part, la Russie a accusé la Turquie de ne pas remplir sa partie des engagements et de ne rien faire pour « neutraliser les terroristes » dans cette région.

Un point d’orgue dans les accusations mutuelles: le ministère russe de la Défense a affirmé mercredi que les « positions fortifiées des terroristes ont fusionné avec les postes d’observation turcs » déployés à Idleb dans le cadre des accords de Sotchi.

De son côté, la Turquie, qui accueille déjà 3,6 millions de Syriens sur son sol, a réclamé mercredi un soutien européen aux « solutions politiques et humanitaires turques en Syrie », indispensable selon Ankara pour mettre en place une trêve dans ce pays et régler la crise migratoire.

Vendredi, M. Erdogan a ordonné l’ouverture des frontières de son pays, en menaçant l’Europe des « millions » de migrants et y réveillant la peur d’une crise migratoire similaire à celle de 2015.

Des dizaines de milliers de personnes ont depuis afflué vers la Grèce, cet afflux ayant provoqué des heurts entre réfugiés et policiers à la frontière grecque.

Javier Perez de Cuellar est mort: 100 ans de pacifisme

Javier Perez de Cuellar le « pacifiste par nature et par vocation », comme il était souvent décrit, désormais « repose en paix », ainsi que l’a annoncé le fils du secrétaire général de l’ONU, de 1982 et 1991.

Le diplomate péruvien est mort mercredi soir à Lima à l’âge de 100 ans. « Mon papa est décédé après une semaine compliquée, il est décédé à 08h09 du soir (01h09 GMT jeudi matin, ndlr) et repose en paix », a déclaré Francisco Perez de Cuellar à la radio péruvienne RPP.

« Je regrette profondément le décès de don Javier Perez de Cuellar, illustre Péruvien, démocrate au plus haut point, qui a dédié sa vie entière au travail pour grandir notre pays », a réagi le président péruvien Martin Vizcarra sur Twitter.

La dépouille de l’ancien diplomate recevra les honneurs vendredi au palais Torre Tagle, siège du ministère péruvien des Affaires étrangères, avant d’être inhumée au cimetière Presbitero Maestro de Lima, a précisé Francisco Perez de Cuellar.

Son père fut le cinquième secrétaire général des Nations unies, dont il avait redoré le blason. L’institution n’avait pas manqué de le saluer pour son centième anniversaire, le 19 janvier dernier.

– Iran-Irak, Salvador, Namibie… –

« C’est avec une grande fierté et une grande joie que je lui adresse mes meilleurs vœux à l’occasion de son 100e anniversaire. J’ai souvent réfléchi à son exemple et à son expérience pour m’inspirer et me guider », avait écrit l’actuel secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans un message sur son compte Twitter.

« Sa vie s’étend non seulement sur un siècle, mais aussi sur toute l’histoire des Nations unies », avait ajouté le Portugais à propos de celui qui avait été par ailleurs fait docteur honoris causa dans près de quarante universités à travers le monde.

Jeudi matin, dans un communiqué, M. Guterres, « profondément triste », a rendu hommage à un « homme d’Etat accompli, un diplomate engagé et une inspiration personnelle qui a profondément marqué l’ONU et notre monde ».

Pendant les dix années (1982-1991) qu’il a passées à la tête de l’ONU, M. Perez de Cuellar avait coutume de dire qu’il exerçait « la présidence du monde ».

Il y fit prévaloir ses sentiments pacifistes très marqués, notamment par ses efforts pour obtenir un cessez-le-feu lors de la guerre Iran-Irak (1980-1988), en organisant des pourparlers de paix pendant la guerre civile au Salvador (1979-1992), la libération des otages américains détenus au Liban ou encore l’accord de paix au Cambodge.

Il estimait par ailleurs l’indépendance de la Namibie en 1990, l’une des dernières colonies du continent africain, comme sa plus grande réussite en tant que secrétaire général.

« Son mandat en tant que secrétaire général a coïncidé avec deux époques distinctes dans les affaires internationales: d’abord, certaines des années les plus tendues de la guerre froide, puis, avec la fin de la confrontation idéologique, un moment où les Nations unies ont commencé à jouer plus pleinement le rôle envisagé par les fondateurs », a souligné Antonio Guterres dans son communiqué.

– Francophile –

Né le 19 janvier 1920 au sein d’une bonne famille de « l’oligarchie blanche » de Lima, il avait embrassé en 1945 une carrière de diplomate qui lui permettra de représenter son pays en Grande-Bretagne, au Brésil, en Bolivie, en Union soviétique, en Pologne, en Suisse, et enfin au Venezuela, avant d’être nommé en 1982 à la tête de l’ONU.

Au Pérou, il connut un cinglant échec à l’élection présidentielle de 1995, en ne rassemblant que 21,8% des voix au premier tour, remporté haut la main par Alberto Fujimori (64,4%). Après sa défaite, M. Perez de Cuellar se retira dans son domicile parisien.

Il revint au Pérou afin de démarrer pour de bon sa carrière politique, à l’âge de… 80 ans, et pour une expérience assez brève: il est nommé simultanément président du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères pendant le gouvernement de transition de Valentin Paniagua, du 22 novembre 2000 au 28 juillet 2001.

A ce poste de Premier ministre d’un gouvernement de « d’unité et de réconciliation nationale », il participa à la mise au jour d’un réseau de corruption monté par l’ancien chef des services secrets, Vladimiro Montesinos, sous la décennie Fujimori.

Après l’élection d’Alejandro Toledo à la présidence en 2001, M. Perez de Cuellar revient à Paris en tant qu’ambassadeur en France et à l’Unesco. Il avait d’ailleurs épousé une Française en premières noces, Yvette Roberts, avec laquelle il aura deux enfants, puis la Péruvienne Marcela Temple Seminario, toutes deux décédées.

Décès de l’ex-secrétaire général de l’ONU Javier Perez de Cuellar à 100 ans

Javier Perez de Cuellar, diplomate péruvien et secrétaire général de l’ONU entre 1982 et 1991, est mort mercredi soir à Lima à l’âge de 100 ans, a annoncé son fils.

« Mon papa est décédé après une semaine compliquée, il est décédé à 08h09 du soir (01h09 GMT jeudi matin, ndlr) et repose en paix », a déclaré Francisco Perez de Cuellar à la radio péruvienne RPP.

La dépouille de l’ancien diplomate recevra les honneurs vendredi au palais Torre Tagle, siège du ministère péruvien des Affaires étrangères, avant d’être inhumée au cimetière Presbitero Maestro de Lima, selon la même source.

Né à Lima en 1920, Javier Perez de Cuellar a été le cinquième secrétaire général des Nations unies, qui l’ont salué pour son centième anniversaire, le 19 janvier.

« C’est avec une grande fierté et une grande joie que je lui adresse mes meilleurs vœux à l’occasion de son 100e anniversaire. J’ai souvent réfléchi à son exemple et à son expérience pour m’inspirer et me guider », avait écrit l’actuel secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans un message sur son compte Twitter.

« Sa vie s’étend non seulement sur un siècle, mais aussi sur toute l’histoire des Nations unies », avait ajouté le Portugais.

Au Pérou, Javier Perez de Cuellar a été simultanément président du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères pendant le gouvernement de transition de Valentin Paniagua, du 22 novembre 2000 au 28 juillet 2001.

Candidat à la présidence en 1995, il a été battu par Alberto Fujimori, réélu.

La CPI se prononce sur l’éventuelle ouverture d’une enquête en Afghanistan

Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) vont se prononcer jeudi en appel sur la demande de la procureure d’ouvrir une enquête pour des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre présumés en Afghanistan, dont des exactions qui auraient été commises par des soldats américains.

Les juges de la CPI, basée à La Haye, avaient refusé en avril d’autoriser l’ouverture d’une enquête sur de tels crimes dans le pays déchiré par la guerre, estimant que cela « ne servirait pas les intérêts de la justice ».

Cette décision était intervenue une semaine seulement après la révocation du visa de la procureure de la Cour Fatou Bensouda par Washington, qui avait aussitôt salué une « grande victoire ».

L’administration du président américain Donald Trump s’était farouchement opposée à toute enquête en Afghanistan de la CPI, fondée en 2002 pour juger des pires atrocités commises dans le monde.

Les Etats-Unis, qui ne sont pas membres de la Cour, avaient annoncé mi-mars des sanctions sans précédent à l’encontre de la juridiction internationale, avec des restrictions de visa contre toute personne « directement responsable » d’une éventuelle enquête « contre des militaires américains ».

La procureure Fatou Bensouda avait fait appel en septembre du verdict des juges, rapidement critiqué par différents groupes de défense des droits humains qui avaient évoqué un coup dur pour les « milliers de victimes » du conflit afghan.

La chambre d’appel rendra son jugement jeudi à 10H00 (09H00 GMT), a fait savoir la Cour dans un communiqué.

– « Contre les intérêts américains » –

Selon les Nations unies, près de 3.500 civils ont été tués et 7.000 autres blessés à cause de la guerre en Afghanistan l’an dernier.

Mme Bensouda souhaite examiner non seulement des crimes présumés commis depuis 2003 par des soldats talibans et afghans, mais aussi par les forces internationales, notamment par les troupes américaines. Des allégations de tortures ont également été formulées à l’encontre de la CIA.

Le bureau de la procureure – qui avait ouvert un examen préliminaire en 2006 sur la situation en Afghanistan – ainsi que les représentants des victimes du conflit afghan ont de nouveau plaidé pour l’ouverture d’une enquête lors d’audiences tenues en décembre.

La décision de refuser l’ouverture d’une enquête en Afghanistan « prive les victimes de tout », a martelé Fergal Gaynor, une avocate plaidant la cause de 82 victimes.

L’avocat personnel de Donald Trump, Jay Sekulow, a quant à lui dénoncé « une démarche de la procureure allant directement à l’encontre des intérêts américains ».

Si les juges de la CPI refusent une seconde fois d’autoriser l’ouverture d’une enquête, Mme Bensouda aura la possibilité de reformuler une telle demande à l’avenir en cas de « nouveaux faits ou preuves ».

Washington et les talibans afghans ont signé le 29 février un accord historique ouvrant la voie à un retrait total des troupes américaines d’Afghanistan. Les talibans ont mené des attaques ces derniers jours, que le Pentagone a toutefois minimisées.

Les Etats-Unis mènent dans ce pays depuis 2001 la plus longue guerre de leur histoire.

L' »extraordinaire » effondrement d’Elizabeth Warren dans la course à la Maison Blanche

Devant des milliers de personnes, baignée par le halo des projecteurs, Elizabeth Warren semblait dans un meeting de campagne à l’automne avoir l’investiture démocrate et la Maison Blanche en vue. Mais l’ambition de la sénatrice progressiste s’est effondrée à l’épreuve des urnes.

« Des cours universitaires vont être dédiés à l’effondrement mystérieux et total d’Elizabeth Warren. C’est extraordinaire », a réagi, juste après l’avalanche de votes du « Super Tuesday », la journaliste et vétéran de la politique américaine, Mara Liasson, sur la radio publique NPR.

Arrivée en octobre jusqu’au sommet des sondages pour les primaires démocrates, la sénatrice progressiste âgée de 70 ans n’a pas gagné un seul de la vingtaine de scrutins organisés depuis le début des primaires, le 3 février.

Pire, elle n’est arrivée que troisième dans l’Etat du Massachusetts qu’elle représente fièrement au Sénat depuis 2013, et quatrième dans celui où elle est née, l’Oklahoma.

Seule femme pouvant encore peser dans la course à l’investiture démocrate avant mardi, Elizabeth Warren semblait bien avoir perdu toute chance de devenir la première présidente des Etats-Unis.

Ancienne professeure en droit, pourfendeuse de Wall Street, elle « réévaluait » mercredi sa candidature après ces résultats humiliants.

Selon le Washington Post, ses alliés étaient en pourparlers avec l’entourage du sénateur indépendant Bernie Sanders –qui fait campagne nettement à gauche– mais s’entretenaient aussi avec l’ancien vice-président plus au centre Joe Biden.

Avec une seule question en tête: va-t-elle se retirer de la course en accordant son soutien à l’un d’eux ?

La sénatrice d’ordinaire combative est restée très silencieuse mercredi, se contentant de retweeter un message de son chef de campagne.

Un calme qui contraste avec l’ambiance de ses meetings de campagne.

« Rêvons en grand, battons-nous fort, à nous de gagner! »: la foule, d’abord quelques centaines puis des milliers, reprenait en coeur son cri de ralliement à travers les Etats-Unis.

« Il est temps qu’une femme entre à la Maison Blanche », avaient scandé spontanément des élus locaux qui la soutenaient dans l’Iowa, avant le premier scrutin des primaires.

Depuis, elle a enchaîné les défaites.

– Sexisme? –

« Warren s’est fait déborder par Sanders sur sa gauche et par les candidats plus modérés sur sa droite », explique à l’AFP Kyle Kondik, politologue à l’université de Virginie.

« Le problème d’Elizabeth Warren, c’est qu’elle n’est pas parvenue à trouver un moyen d’attaquer Bernie tout en courtisant ses électeurs », renchérit Tobe Berkowitz, professeur en communication à l’université de Boston.

Les deux sénateurs progressistes se disent « amis » depuis plus de trente ans mais le ton est bien monté depuis janvier.

Ils se sont traités mutuellement de menteurs autour d’une question brûlante: M. Sanders lui aurait-il dit, comme Mme Warren l’affirme, qu’une femme ne pourrait jamais gagner face au républicain Donald Trump?

Le sexisme a pesé sur sa candidature, estime Jessica Valenti, une auteure féministe.

La première explication des commentateurs pour ses défaites va « probablement porter sur les craintes concernant sa capacité à être élue » face à M. Trump, écrivait-elle mercredi sur le site Medium. « Ne me dites pas que cela n’a rien à voir avec du sexisme. J’ai passé l’âge ».

– Revirement –

Entrée en lice dès décembre 2018, Elizabeth Warren s’était présentée aux électeurs démocrates se targuant d’avoir « un projet » pour toutes les grandes questions.

Avec une exception notable: le chiffrage de la grande question qui préoccupe les Américains, le système de santé.

Elle avait finalement dévoilé en novembre son projet, en optant pour une refonte en profondeur vers une couverture universelle, sur la même ligne que Bernie Sanders. Contrairement à lui, elle avait révélé le détail de son plan de financement pour couvrir les milliers de milliards de dollars qu’elle coûterait.

Un moment pivot dans la campagne de celle qui avait jusqu’ici voulu se présenter en progressiste pouvant aussi attirer des modérés.

Plus récemment, elle avait été critiquée pour un revirement notable. Après avoir éreinté ses rivaux modérés aidés par des comités d’action politique (Super PAC), qui soutiennent les campagnes des candidats aux Etats-Unis, elle a à son tour accepté, en février, l’aide très conséquente d’un Super PAC.

Ancienne électrice républicaine, née de parents modestes, Elizabeth Warren a aussi été visée sans relâche par les piques de républicains, Donald Trump en tête, sur les origines amérindiennes qu’elle a longtemps revendiquées et qui se sont révélées être en fait très diluées.

Mais il y a aussi quelque chose d’intangible, comme parfois en politique, derrière ses défaites, souligne Tobe Berkowitz.

Les électeurs « veulent quelqu’un dont ils pensent qu’il va se battre pour eux et est +authentique+. Pour une raison ou une autre, Trump et Bernie sont parvenus » à se présenter comme cela. « Pas Warren ».

Ukraine: Zelensky remanie son gouvernement pour sauver sa popularité

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lancé mercredi un remaniement en profondeur de son gouvernement au motif de faibles résultats économiques et sur fond d’un déclin de sa popularité.

Le Parlement ukrainien a nommé au poste de Premier ministre Denys Chmygal, l’un des adjoints de son prédécesseur Oleksiï Gontcharouk, contraint lui à démissionner après six mois en poste au motif de piètres résultats économiques.

« Le précédent gouvernement faisait tout son possible, mais aujourd’hui, les Ukrainiens ont besoin d’un gouvernement qui fera même l’impossible » et œuvrera « pour les gens », a déclaré le président en présentant son candidat aux députés.

Au total, 291 parlementaires ont voté pour sa nomination après avoir entériné plus tôt dans la journée la démission de M. Gontcharouk.

Son successeur de 45 ans a pour sa part promis de s’attaquer « sans délai » aux « défis » économiques du pays. « Chaque Ukrainien doit voir que l’Etat le protège », a-t-dit.

En poste depuis neuf mois, l’ancien comédien Zelensky a été élu président sur la promesse de « casser le système », éradiquer la corruption endémique et introduire de nouveaux visages dans un paysage politique sclérosé.

– « Il ne suffit plus d’être nouveau » –

Dominé par son parti Serviteur du peuple, le Parlement a ainsi nommé fin août un gouvernement comprenant de nombreux novices. M. Gontcharouk devenu à 35 ans le plus jeune Premier ministre de l’histoire de l’Ukraine n’avait alors que quatre mois d’expérience au sein de l’exécutif.

Mercredi, M. Zelensky a fait comprendre que cette stratégie n’avait pas marché. « Ce gouvernement a des acquis » mais « pour les Ukrainiens cela ne suffit pas », a-t-il déclaré, évoquant de nombreux problèmes sociaux qui n’ont pas été réglés et soulignant la nécessité de « corriger les erreurs ».

« Près de 10 millions de nos concitoyens vivent près du seuil de pauvreté », a-t-il affirmé, accusant aussi les forces de l’ordre du laxisme: « On promettait à la société ukrainienne la victoire sur la corruption. Pour l’instant, ce n’est même pas un match nul! »

« Il s’est avéré qu’il ne suffit pas d’être nouveau », a résumé lundi un des dirigeants du parti présidentiel Oleksandr Kornienko.

C’est la chute de sa propre popularité et celle du gouvernement au début de l’année qui est devenue « la dernière goutte » faisant déborder la vase pour M. Zelensky, explique l’analyste politique Volodymyr Fesenko.

La cote d’approbation du président a baissé à 47% en février contre 62% en décembre suite à des scandales impliquant plusieurs responsables gouvernementaux, selon un récent sondage.

Les députés ont nommé la plupart des ministres, dont plusieurs avec une expérience au gouvernement. Le jeune ministre de la Défense Andriï Zagorodniouk a ainsi été remplacé par un général à la retraite, Andriï Taran, 65 ans.

Le chef de la diplomatie Vadym Prystaïko est devenu vice-Premier ministre pour l’intégration européenne et son prédecesseur à ce poste Dmytro Kouleba a été nommé ministre des Affaires étrangères.

Le nouveau Premier ministre avait dirigé la région d’Ivano-Frankivsk (ouest) depuis août dernier et jusqu’à sa nomination au poste de vice-Premier ministre.

S’il avait occupé de 2017 à 2019 des postes importants au sein du groupe DTEK appartenant à Renat Akhmetov, homme le plus riche du pays à la réputation controversée, M. Chmygal n’est pas considéré comme un proche de l’oligarque.

– Pause avec le FMI –

« Il était l’un des gouverneurs les plus favorables aux affaires que j’ai rencontré en Ukraine », a commenté pour l’AFP Andy Hunder, président d’American Chamber of Commerce (ACC) en Ukraine en le décrivant comme un homme « à la tête froide, prudent et sérieux ».

En revanche, « le timing du remaniement est assez mauvais » en raison de l' »incertitude » globale liée à la propagation mondiale du nouveau coronavirus, qui risque de provoquer « un ralentissement des marchés mondiaux », prévient M. Hunder.

Le changement du gouvernement et notamment le remplacement de la ministre des Finances Oksana Markarova très prisée des Occidentaux par un ancien risque de compliquer les négociations sur une nouvelle tranche d’aide financière du Fonds monétaire international (FMI), préviennent les experts.

Cette aide est cruciale pour Kiev, confronté à une guerre avec les séparatistes prorusses dans l’est et à de lourdes difficultés économiques. « Le FMI est comme un sceau d’approbation pour les investisseurs qui vont voir ce que le FMI fera », souligne M. Hunder.

Echec cuisant pour Bloomberg, malgré son trésor de guerre

Manque de charisme, débats catastrophiques, passif avec les minorités, c’est une série de facteurs qui a mené au revers politique humiliant de Mike Bloomberg, sorti mercredi de la course à l’investiture démocrate.

Il n’aura tenu que 101 jours. Le temps pour lui de dépenser plus de 550 millions de dollars en publicité, un record historique pour une campagne politique.

En comptant l’équipe de plus de 2.000 salariés embauchés pour la campagne, les antennes locales, les déplacements, la facture pourrait être proche du record absolu de 737 millions dépensés par Barack Obama pour sa réélection, en 2011-12.

« Mike Bloomberg a fait le pari que son immense fortune pourrait lui offrir l’investiture démocrate. Il a perdu », résume Doug Muzzio, professeur en sciences politiques à Baruch College.

Entré en campagne très tard, le 24 novembre, neuf mois après Bernie Sanders et sept après Joe Biden, l’ancien maire de New York a-t-il trop attendu?

Pour James Thurber, professeur à American University, même si Mike Bloomberg s’était présenté plus tôt, « certains des mêmes problèmes structurels, des problèmes liés à sa personnalité, auraient déjà été là ».

Pour John Zogby, analyste politique, la décision de faire l’impasse sur les quatre premier scrutins a laissé une impression d’arrogance. « Si vous voulez être président, il faut faire campagne humblement en Iowa, dans le New Hampshire, vous devez aller taper aux portes. C’est comme ça que marche le système. »

« La première raison de l’échec de Mike Bloomberg, c’est le candidat Mike Bloomberg », renchérit Doug Muzzio. « Il est ennuyeux, technocratique, il n’est pas exaltant. Les hommes politiques établissent généralement un lien avec les gens. Pas Mike Bloomberg. »

L’entrepreneur n’a ainsi pas saisi les deux fenêtres que lui a offert le parti démocrate lors des deux débats du 19 et du 25 février, en allant jusqu’à modifier les règles de participation.

Pour Lincoln Mitchell, professeur à l’université Columbia, ces deux sorties en demi-teinte ont été un tournant et l’ont exposé. « S’il n’avait pas été sur scène, la course à l’investiture serait très différente aujourd’hui. »

Outre ses prestations, critiquées, sa présence en a aussi fait une cible privilégiée pour ses rivaux, offrant un répit bienvenu à Joe Biden, jusqu’ici régulièrement attaqué lors de ces débats, souligne Lincoln Mitchell.

Même si l’élément n’aura pas été décisif, le souvenir de sa politique sécuritaire à la tête de New York, jugée discriminatoire par beaucoup, a aussi joué un rôle.

« Il faisait une percée chez les électeurs afro-américains, mais ça allait continuer à le poursuivre », estime Lincoln Mitchell, en particulier face à Joe Biden, dont l’image est très directement associée à celle de Barack Obama.

– Le centre embouteillé –

Autre problème, en se positionnant au centre, Mike Bloomberg a rejoint une voie déjà bien embouteillée par des candidats qui se présentaient tous en alternative au programme très à gauche de Bernie Sanders.

« Il a fait du mal à (Pete Buttigieg et Amy Klobuchar) en essayant de séduire le même public », observe James Thurber, « mais cela lui a aussi été préjudiciable quand il a fallu se distinguer de Joe Biden. »

Après avoir indiqué qu’il n’écartait pas de se maintenir dans la course assez tard, l’homme qui a fait sa fortune grâce à des terminaux de marchés s’est finalement retiré dès le lendemain des premiers scrutins auxquels il a participé.

« Le fait qu’il soutienne Biden est un immense coup de pouce pour le parti démocrate », estime James Thurber. « Maintenant, la question cruciale est de savoir s’il va utiliser ses moyens pour l’aider, parce que Biden n’a pas beaucoup d’argent. »

Durant les trois mois qu’a duré la campagne Bloomberg, elle a souvent été présentée comme innovante, notamment pour son investissement dans les réseaux sociaux.

« Il n’y avait rien de révolutionnaire dans sa campagne ou dans son approche », tempère Doug Muzzio. « Ce qui était révolutionnaire, c’était la capacité de la financer. »

« Ce que l’histoire retiendra, c’est de l’ordre de l’anecdote », assure-t-il, « qui dira: Mike Bloomberg en 2020, trois-quarts de milliard de dollars et une poignée de délégués. »

Continuité contre révolution: Sanders et Biden, septuagénaires très différents

Ils sont septuagénaires, veulent battre Donald Trump et sont des vétérans de la politique avec plusieurs décennies au Congrès au compteur. Là s’arrêtent les ressemblances entre Joe Biden, chef de file des démocrates modérés, et Bernie Sanders, qui prône une « révolution » politique.

Au lendemain du « Super Tuesday », avec le retour fracassant de l’ancien vice-président de Barack Obama dans la course à l’investiture démocrate, c’est bien un duel entre ces deux hommes aux positionnements très éloignés qui se dessine.

– Deux hommes, deux styles –

Sourire éclatant, chevelure soigneusement peignée, Joe Biden est un homme politique à l’ancienne, démonstratif et volontiers tactile. Accolades, poignées de main appuyées, voire baiser sur la tête d’une ancienne élue, ses marques d’affection lui ont valu d’être au centre d’une polémique qu’il a désamorcée en arguant de sa bonne foi et des « normes sociales » changeantes.

L’ancien sénateur du Delaware de 77 ans a un capital sympathie certain, dû en grande partie au fait qu’il n’hésite pas à montrer émotions et empathie. Même ses gaffes, nombreuses, contribuent à l’humaniser.

Sa vie privée a été marquée par la tragédie. Et les deuils qu’il a connus – la mort de sa femme et de leur petite fille dans un accident de voiture en 1972, le décès de son fils Beau d’un cancer en 2015 – sont bien connus des Américains.

Plus austère, Bernie Sanders, 78 ans, avec ses cheveux blancs rebelles, a un style plus rugueux.

Réputé bougon et peu sociable, bien qu’il se déride en meeting et soit chaleureux avec ses partisans, il est passionné jusqu’à être perçu comme colérique.

Connu – et caricaturé – pour la manière dont il agite les bras ou pointe du doigt en parlant, le sénateur du Vermont est farouchement indépendant. Contrairement à son rival, pilier de l’establishment démocrate, il n’a jamais été encarté au parti.

Son ardeur à défendre des idées résolument à gauche a clairement apporté un nouveau souffle aux démocrates et suscite l’enthousiasme chez ses partisans, mais fait grincer des dents chez ses détracteurs qui l’accusent d’être aussi polarisant que Donald Trump.

Pour les deux septuagénaires, la question de la santé s’est en revanche posée. Bernie Sanders a subi un infarctus en octobre, et Joe Biden a régulièrement des difficultés d’élocution qui sèment le doute sur sa forme.

– Continuité contre révolution –

Avec ses positions centristes, Joe Biden se place dans la continuité. Pour de nombreux Américains nostalgiques de l’époque plus apaisée de l’avant-Trump, « Oncle Joe » est rassurant et incarne une certaine normalité.

« Les gens ne veulent pas d’une révolution, ils veulent des résultats », martèle-t-il en référence aux mesures radicales proposées par Bernie Sanders.

Qui rétorque qu' »on ne peut pas battre Trump avec toujours les mêmes vieilles recettes ».

Bernie Sanders est un socialiste autoproclamé – terme toujours choquant pour certains aux Etats-Unis, pour qui il a des relents de Guerre froide – et dit vouloir révolutionner l’Amérique.

– Vote noir, vote latino –

Les différences entre les deux hommes sont aussi évidentes dans leur base.

Le come-back de Joe Biden lors du « Super Tuesday » est ainsi en grande partie dû à sa popularité chez l’électorat noir.

Il a aussi été davantage choisi par les femmes, les personnes plus âgées et les personnes diplômées.

Quant à Bernie Sanders, il a pu compter, notamment en Californie, sur les Hispaniques, et a aussi attiré les jeunes et les électeurs indépendants.

Mais le vote latino, comme les autres, est loin d’être homogène, et des déclarations de M. Sanders vantant certains aspects de la révolution cubaine ainsi que d’anciens voyages dans des pays communistes, revenus hanter sa campagne, pourraient lui nuire notamment en Floride. Cet Etat clé de l’élection présidentielle américaine accueille une importante communauté de réfugiés cubains.

– Politiques –

« Bernie » croit fermement à une entière refonte d’un système de santé américain « cruel » et plaide pour une assurance maladie universelle et gratuite.

Il promet aussi d’effacer la totalité de la dette étudiante, ce qui a été applaudi par ses soutiens mais a suscité des interrogations sur le financement de cette mesure.

Joe Biden, lui, veut se présenter comme un politicien plus souple et se targue de pouvoir travailler avec les républicains. Ce qui lui a été reproché par ceux qui jugent qu’il a été trop complaisant avec eux.

Sur la dette étudiante, il va moins loin que son rival, proposant de renforcer les voies permettant aux étudiants d’alléger, ou d’annuler, leurs dettes. Il défend farouchement la réforme de la santé passée sous le mandat de Barack Obama.

M. Sanders est allé à l’offensive mercredi, en affirmant que « Joe allait devoir s’expliquer » sur son programme et son passif, évoquant notamment son vote en faveur de la guerre en Irak. « Bernie », également sénateur à l’époque, avait voté contre.

Mali: le Premier ministre en visite hautement symbolique dans le fief touareg de Kidal

Le Premier ministre malien Boubou Cissé a entamé mercredi une visite hautement symbolique à Kidal (nord), fief touareg, un nouveau geste censé manifester le rétablissement de la souveraineté de l’Etat sur le territoire, ont constaté des correspondants de l’AFP.

Cette visite intervient trois semaines après le retour de l’armée dans la ville contrôlée par d’ex-rebelles touareg.

Dans un contexte de grave détérioration sécuritaire au Mali et au Sahel, le retour de l’armée le 13 février et la visite du Premier ministre mercredi se veulent autant d’affirmations d’une restauration de l’autorité de l’Etat malien, qui ne s’exerce plus sur de larges étendues du pays.

Avant ces dernières semaines, l’Etat malien n’avait quasiment pas repris pied à Kidal depuis mai 2014. Les forces maliennes avaient été chassées de Kidal quand une visite du Premier ministre de l’époque, Moussa Mara, avait donné lieu à des affrontements avec les rebelles touareg, qui avaient causé de lourdes pertes dans les rangs de l’armée.

Kidal est depuis contrôlée par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), alliance à dominante touareg d’anciens groupes armés rebelles. La CMA est signataire de l’accord de paix d’Alger de 2015 avec une alliance de groupes armés progouvernementaux appelée la Plateforme.

Le chef du gouvernement a été accueilli à son arrivée par des représentants de l’ex-rébellion, de l’Etat dans la région et de la mission de paix de l’ONU (Minusma), autre actrice de la crise malienne, ont constaté les correspondants de l’AFP. Il a prévu de passer deux nuits à Kidal au cours d’un déplacement qui doit s’achever vendredi dans le nord du pays.

Il doit rencontrer les unités de l’armée récemment revenue à Kidal. Ces unités sont supposées donner l’exemple de la réconciliation puisqu’elles comprennent d’anciens rebelles intégrés dans l’armée malienne conformément à l’accord de paix d’Alger.

La mise en oeuvre de cet accord ainsi que le redressement de l’autorité de l’Etat sont considérés comme des composantes politiques indispensables à une sortie de crise, en plus de l’action purement militaire menée par les forces maliennes, françaises, africaines et onusiennes.

Kidal, à 1.500 km au nord-est de Bamako, est le bastion culturel touareg et le berceau historique des clans les plus influents. C’est aussi une région qui a été marginalisée depuis l’indépendance malienne et où sont nées les différentes rebellions touareg.

Le Mali est confronté depuis 2012 aux insurrections indépendantistes, salafistes et jihadistes et aux violences intercommunautaires qui ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. Parties du nord du pays, les violences se sont propagées au centre et aux pays voisins, le Burkina Faso et le Niger.

L’accord d’Alger tarde à être appliqué et de vastes étendues du nord demeurent sous le contrôle des ex-rebelles indépendantistes.

Les forces maliennes et des pays voisins sont par ailleurs en butte à des attaques jihadistes qui ont fait des centaines de morts dans leurs rangs ces derniers mois. Les jihadistes exploitent ou fomentent les violences intercommunautaires.

Alger et Madrid se disent « en accord à 100% » sur leur frontière maritime

L’Algérie et l’Espagne ont déclaré mercredi n’avoir aucun désaccord sur le tracé de la frontière maritime entre les deux pays en Méditerranée, à l’occasion d’une visite de la cheffe de la diplomatie espagnole à Alger.

Cette visite survient alors que l’Algérie a décidé unilatéralement en avril 2018 d’étendre ses eaux territoriales jusqu’à proximité de l’archipel espagnol des Baléares.

La ministre espagnole, Arancha Gonzalez Laya, a rencontré son homologue algérien, Sabri Boukadoum, avant de s’entretenir avec le président Abdelmadjid Tebboune.

« Je voudrai être très claire au sujet des frontières maritimes sur lesquelles l’Algérie et l’Espagne sont d’accord à 100%. Nous n’avons pas de problème à fixer les frontières maritimes », a affirmé Mme Gonzalez Laya lors d’une conférence de presse conjointe avec son collègue algérien.

« Les deux pays ont le droit de fixer leurs frontières maritimes, selon les règles des Nations unies. (…) Quand il y a un chevauchement des zones maritimes, il faut une négociation pour arriver à un accord », a-t-elle expliqué en rejetant tout « unilatéralisme ».

M. Boukadoum a abondé. « Nous n’avons pas de problème de délimitation des frontières maritimes entre l’Espagne et l’Algérie », a-t-il assuré de son côté, affichant lui aussi sa « volonté de négocier dans le futur pour tout chevauchement des espaces maritimes ».

Il a démenti que le nouveau tracé des eaux territoriales algériennes en Méditerranée engloble l’île de de Cabrera, comme l’avait rapporté le quotidien espagnol El Pais.

« L’Algérie ne veut aucune région, ni Cabrera, ni Ibiza. Elle veut uniquement le dialogue et le partenariat avec l’Espagne », a insisté le chef de la diplomatie algérienne.

Cette première visite à Alger de la nouvelle ministre espagnole des Affaires étrangères a été reportée à deux reprises depuis le début de l’année par les autorités algériennes, selon la presse espagnole et algérienne.

L’Algérie fournit à l’Espagne près de la moitié de son gaz naturel.

La ministre espagnole a salué « une coopération utile et performante dans la migration, la lutte contre le terrorisme et une très bonne relation en matière énergétique » avec l’Algérie.

La question des frontières maritimes est également un sujet de désaccord entre l’Espagne et le Maroc, où Mme Gonzalez Laya s’est rendue fin janvier.

Si cette dernière a reconnu le « droit » du Maroc à délimiter ses frontières maritimes, elle a affirmé que cela devait se faire en accord avec les normes internationales alors que Rabat a adopté deux lois délimitant son espace maritime, auquel ont été intégrés les eaux du Sahara occidental, une mesure controversée.

Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental a été le théâtre d’un conflit jusqu’en 1991 entre le Maroc, qui a annexé le territoire en 1975, et le Front Polisario, qui, soutenu par l’Algérie, réclame l’indépendance de cette étendue désertique de 266.000 km2 dans une région riche en phosphates et bordée d’eaux poissonneuses.

Coronavirus: le droit de retrait, un droit et des situations « au cas par cas »

Face à la crise du coronavirus, le droit de retrait n’est pas automatique et, comme dans toute situation concernant la santé des salariés, l’employeur est tenu de la protéger.

Loi et réalité ne font cependant pas toujours bon ménage et chaque situation devrait être examinée au cas par cas, estiment des spécialistes de la question.

Pour la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, interrogée mercredi, « la situation sanitaire ne justifie pas un droit de retrait ».

Employés du Louvre, chauffeurs de bus, salariés habitant l’Oise, l’un des principaux foyers, l’ont pourtant déjà testé et pourraient faire des émules.

La législation l’encadre strictement: tout salarié peut se retirer d’une situation de travail s’il estime qu’elle présente « un danger grave et imminent » pour sa santé. L’employeur, tenu de respecter les directives gouvernementales sanitaires, ne peut l’en empêcher. Et il a une obligation de résultat concernant la prévention. En cas de contentieux, c’est un juge qui tranche, explique à l’AFP Jean-Paul Teissonière, avocat spécialisé dans les questions de santé au travail.

« Mais comment mesurer l’imminence du danger? », s’interroge-t-il. « Certains métiers sont plus exposés que d’autres. Il faut apprécier chaque situation et évaluer le risque au cas par cas. Toutes les entreprises ne sont pas exposées à l’identique, tous les métiers non plus, ceux en contact avec le public le sont plus », détaille-t-il.

« Nous conseillons la prudence avant d’exercer ce droit de retrait qui n’intervient que si l’employeur ne respecte pas les préconisations », dit à l’AFP Philippe Portier, spécialiste de ces questions à la CFDT. Si l’exercice de ce droit « est jugé abusif, cela peut avoir des conséquences graves pour le salarié, de la sanction au licenciement », dit-il.

« En pratique, salariés et employeurs s’entendent souvent sur une solution mais il y a des zones grises », concède ce syndicaliste.

« Tout salarié est en droit de cesser son activité après en avoir averti son employeur, s’il estime que les mesures sont insuffisantes pour protéger sa santé, ce qui suscite de l’anxiété, elle aussi nocive à sa santé », rappelle néanmoins Jérôme Vivenza, responsable de ces questions à la CGT.

Droit d’alerte

« Même en pleine forme, on peut considérer que les mesures prises sont insuffisantes au vu de l’exposition, notamment en cas de contact avec le public », assure Marc Benoit, secrétaire général CGT à l’INRS (santé et sécurité au travail), citant le cas d’un chauffeur routier qui serait obligé d’assurer une livraison, sans protection particulière, dans le département de l’Oise.

A la SNCF, indique Anne Guezennec, responsable à la CFDT Cheminots, les élus du personnel « ont d’abord exercé leur droit d’alerte » pour « réclamer des mesures de protection supplémentaires pour certains métiers », comme ceux en contact avec la clientèle. C’est, précise-t-elle, « l’inspection du travail qui tranchera ».

Une cellule de crise nationale a également été mise en place dans l’entreprise ferroviaire et des réunions régulières pour traiter les demandes. « Dans certains endroits on réfléchit à la désinfection totale des trains dans les centres de maintenance », ajoute-t-elle.

Le Louvre, fermé depuis dimanche en raison du droit de retrait invoqué par son personnel, a rouvert ses portes mercredi. Des réunions avec les syndicats ont abouti à la mise en place de mesures de protection du personnel, comme la distribution de solutions hydroalcooliques et l’autorisation de mener des contrôles plus distants.

Des chauffeurs de bus des réseaux franciliens Transdev et Keolis ont eux aussi exercé leur droit de retrait, notamment dans l’Essonne, tandis que le syndicat Unsa a averti que les salariés de la RATP pourraient exercer ce droit si l’opérateur ne prenait pas de mesures de protection supplémentaires, comme des gants, des masques pour les conducteurs et des lingettes désinfectantes. Chez Air France, masques, gants et gels hydroalcooliques ont été distribués aux personnels comme dans nombre d’entreprises.

Interrogé sur le sujet, une médecin du travail dans un grand groupe de presse a rappelé qu’en cas de passage au stade 3 de l’épidémie, les salariés les plus fragiles (maladies chroniques, déficience immunitaire… ) pourraient se voir proposer du télétravail. Plus généralement, elle déplore « une inquiétude excessive sur le risque infectieux qui a tendance à minimiser tous les autres risques pour la santé (environnementaux, chimiques…) ».

Libye: Paris regrette la démission de l’émissaire de l’ONU Ghassam Salamé

La France a regretté mercredi la démission de l’émissaire de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, et réitéré son appel à un « cessez-le-feu durable » dans ce pays déchiré par le conflit entre les autorités de Tripoli et l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar.

« La France a appris avec regret l’annonce de la démission du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye », a déclaré un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, saluant « la compétence et la conviction » avec lesquelles M. Salamé a conduit sa mission depuis juin 2017.

Ghassan Salamé a démissionné lundi pour des « raisons de santé », au moment où le processus politique dans ce pays, en proie à la guerre civile, est plus que jamais dans l’impasse.

Depuis 2017, Ghassan Salamé a tenté en vain de convaincre les belligérants libyens d’unifier les institutions de l’Etat et d’organiser des élections en vue de mettre fin aux divisions dans le pays.

« Nous saluons ses efforts en faveur d’un cessez-le-feu et du lancement d’un dialogue politique interlibyen sous l’égide des Nations unies », a relevé le porte-parole du Quai d’Orsay.

« La France souhaite que cette dynamique se poursuive et appelle l’ensemble des acteurs à s’engager en faveur d’un cessez-le-feu durable, d’un meilleur contrôle des ressources et d’un dialogue politique représentatif et inclusif », a-t-il ajouté.

« La France réitère son plein soutien aux efforts en ce sens du secrétaire général des Nations unies, a-t-il assuré.

Depuis 2015, deux autorités rivales se disputent le pouvoir en Libye: le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar dans l’Est.

Ghassan Salamé a régulièrement dénoncé les ingérences étrangères en Libye qui se poursuivent, malgré les engagements pris à la conférence internationale de Berlin en janvier, compliquent le conflit dans le pays et rendent difficile toute solution politique.

Le GNA est soutenu par la Turquie et le Qatar, le maréchal Haftar par les Emirats arabes unis, la Russie, l’Egypte et l’Arabie saoudite. La France est aussi soupçonnée de soutenir en coulisses l’homme fort de l’Est libyen, ce qu’elle dément.

Nigeria: 14 morts dans l’attaque jihadiste d’une base militaire dans le nord-est

Des jihadistes présumés ont attaqué mercredi une base militaire dans l’Etat du Borno, dans le nord-est du Nigeria, tuant 14 personnes, selon un nouveau bilan communiqué par des sources sécuritaires.

Les insurgés sont arrivés à l’aube à bord de camions militarisés et ont mené un raid sur la base de la ville de Damboa, à la frontière avec la forêt de Sambisa, repaire des combattants fidèles à la faction de Boko Haram dirigée par Abubakar Shekau.

Dans la matinée, un officier militaire et un milicien avaient d’abord fait état de six morts.

« Nous avons perdu quatre policiers et deux miliciens », -combattant aux côtés de l’armée nigériane dans la lutte contre les jihadistes-, avait déclaré sous couvert de l’anonymat l’officier.

Il a ensuite déclaré à l’AFP que le bilan s’était alourdi avec six soldats tués: « Nous avons également perdu six soldats dans l’attaque tandis que six autres ont été blessés ».

« Un avion de chasse a été déployé alors que les terroristes fuyaient et a frappé deux de leurs véhicules, tuant 13 d’entre eux », a-t-il ajouté.

Le chef des milices civiles, Ibrahim Liman, a fait état d’une cinquantaine d’habitants blessés par les tirs, dont deux sont ensuite décédés de leurs blessures.

« Deux civils initialement blessés par des éclats sont morts », a précisé M. Liman.

Selon un habitant de Damboa, Modu Malari, l’armée a repoussé les insurgés de la ville après deux heures de combat au cours desquelles les jihadistes ont utilisé des armes lourdes et des roquettes.

Le conflit entre les forces armées nigérianes et Boko Haram a fait quelque 35.000 morts depuis 2009 et près de deux millions de personnes ne peuvent toujours pas regagner leurs foyers, selon l’ONU. Il s’est étendu au Niger, au Tchad et au Cameroun voisins.

Coronavirus: l’Italie envisage de fermer toutes ses écoles et universités

Le gouvernement italien doit adopter mercredi un nouveau train de mesures pour contrer l’épidémie de coronavirus, parmi lesquelles la probable fermeture de toutes les écoles et universités ainsi que la tenue des matches de foot à huis clos.

Une décision sur les écoles sera prise « dans les prochaines heures », a annoncé en début d’après-midi la ministre de l’Education, Lucia Azzolina, peu après que plusieurs agences italiennes ont annoncé que la décision avait déjà été prise.

« Aucune décision sur la fermeture des écoles n’a été prise, nous avons demandé un avis plus approfondi au comité technico-scientifique, la décision sera prise dans les prochaines heures », a rectifié devant la presse la ministre, sortie momentanément d’une réunion du gouvernement pour apporter ces précisions.

Le conseil des ministres est entièrement dédié à la crise du coronavirus, alors que l’Italie est le troisième pays le plus touché au monde après la Chine et la Corée du Sud: 79 personnes contaminées sont mortes dans le pays, qui compte au total 2.502 cas, selon le dernier décompte publié mardi.

Selon le quotidien Il Corriere della Sera, la décision de fermer écoles et universités à partir de jeudi et jusqu’à mi-mars « a déjà été prise, mais ne sera annoncée qu’après le dernier feu vert du comité scientifique ».

Si la Lombardie (la région de Milan), l’Emilie-Romagne et la Vénétie (autour de Venise) sont les trois régions les plus touchées, la quasi-totalité des 21 régions italiennes ont recensé des cas de contagion, excepté pour le moment le Val D’Aoste, frontalier de la France.

– Tout le territoire –

Ces mesures, réunies dans un décret et valables pour un mois, devraient concerner tout le territoire national, et non plus une zone limitée dans le Nord du pays, où sont concentrés l’essentiel des cas.

Selon les médias, le projet de décret recommande de respecter une distance de sécurité d’au moins un mètre entre les personnes, d’éviter poignées de mains et bises, et de jouer les matches de foot à huis clos.

Les supporteurs n’auront pas non plus accès aux entraînements des équipes. Les mesures affectant le football, adoptées pour un mois, pourront être révisées au bout de deux semaines.

Le décret prévoit aussi d’éviter au maximum rassemblements et foules. C’est pourquoi tous les salons, conférences et congrès devraient être reportés, en particulier dans le secteur de la santé, de manière à libérer au maximum le personnel sanitaire.

Il sera aussi conseillé à toutes les personnes âgées de plus de 75 ans de rester chez elles et de ne pas fréquenter de lieux publics. Ce conseil est étendu aux personnes de plus de 65 ans présentant des pathologies susceptibles de s’aggraver au contact du coronavirus.

L’essentiel des morts italiens étaient des personnes âgées – en moyenne des octogénaires et nonagénaires – ou atteintes de pathologies antérieures.

Outre la distance de sécurité à respecter entre les personnes, il sera recommandé d' »éternuer et tousser dans un mouchoir en évitant le contact des mains avec les sécrétions respiratoires » et d' »éviter les échanges de bouteilles et verres, en particulier durant les activités sportives ».

Selon la ministre de l’Education, le conseil des ministres a également « discuté de mesures économiques ».

L’économie italienne, déjà anémique, est affectée par l’épidémie, en particulier le secteur du tourisme qui représente 13% du PIB. L’association professionnelle Confturismo-Confcommercio (tourisme et commerce) prévoit ainsi 31,6 millions de touristes en moins pour la période allant du 1er mars au 31 mai, soit une perte de 7,4 milliards d’euros.

Après la victoire de Netanyahu, la crainte de « l’annexion » en Cisjordanie

« S’ils annexent, il ne nous restera rien sinon ce petit bout de terre », lance le vieux Majed Abou Al-Hajj, en pointant du doigt son jardin. Dans la vallée du Jourdain, en territoire palestinien, la victoire électorale de Benjamin Netanyahu rime avec crainte d’annexion.

Ces dernières semaines, M. Netanyahu, le Premier ministre israélien sortant, a promis l’annexion rapide de pans de la Cisjordanie occupée dont la vallée du Jourdain, s’il était reconduit à son poste après les législatives de lundi.

Dans le village palestinien d’Aïn al-Bayda, dans le nord de la vallée, la victoire de M. Netanyahu laisse un goût amer à de nombreux habitants qui craignent de voir le train de l’annexion se mettre véritablement en marche dans les prochains mois.

« Bien entendu que nous avons peur qu’ils annexent ces territoires », peste Majed Abou Al-Hajj, 85 ans. « Tout est possible. »

Les 1.600 habitants de ce hameau baigné de soleil vivent principalement de l’agriculture et une partie de leurs terres sont déjà entre les mains de colons juifs ou d’entreprises israéliennes.

Netanyahu passera-t-il le pas de l’annexion? Ses promesses de campagne n’étaient-elles que des promesses? Pour Majed Abou Al-Hajj et les siens, une seule certitude: « Nous ne contrôlons rien. »

– « Bain de sang » –

Malgré son inculpation pour corruption, M. Netanyahu a enregistré, selon les estimations, le meilleur score de sa carrière, ce qui le place en position de force pour former le prochain gouvernement avec ses alliés de droite favorables à l’annexion d’une partie de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

Une vision à laquelle souscrit son allié le président américain Donald Trump dont le plan pour le Moyen-Orient prévoit de greffer à Israël la vallée du Jourdain, langue de terre qui compte pour près du tiers de la Cisjordanie, et plus de 130 colonies israéliennes en Territoires palestiniens.

Des dizaines de milliers de Palestiniens vivent dans la vallée du Jourdain. Dans les colonies israéliennes de Cisjordanie, illégales au regard du droit international, il y a plus de 450.000 Israéliens.

Dans le village d’Aïn al-Bayda, Abdel Rahmane Abdallah, 74 ans, affirme craindre de « payer le prix fort » en cas d’annexion de son village. Mais il se veut optimiste: « personnellement je ne crois qu’il (Netanyahu) procèdera à l’annexion ».

L’annexion de terres palestiniennes pourrait se traduire par « des violences et un bain de sang », affirme à l’AFP le secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat.

Pour pouvoir passer à l’acte, Benjamin Netanyahu doit auparavant être désigné par le président Reuven Rivlin pour former un gouvernement.

Pour Eugène Kontorovich du Forum Kohelet, un centre d’analyse marqué à droite, les résultats de l’élection donnent un mandat clair à M. Netanyahu pour aller de l’avant avec l’annexion.

– « La plus difficile » –

« L’écrasante majorité de ses soutiens sont favorables à l’application de la souveraineté israélienne sur les communautés israéliennes », dit-il en reprenant le vocabulaire d’une partie de la classe politique qui parle de « souveraineté israélienne » pour désigner l’annexion, et considère les colonies comme des « communautés » ou des « villages ».

« L’idée qu’il manquait d’un feu vert pour (l’annexion) a été balayée », ajoute M. Kontorovich, qui a d’ailleurs conseillé l’administration américaine pour l’élaboration de son projet pour le Proche-Orient, jugé « historique » par Israël mais fustigé par les Palestiniens.

D’après Hugh Lovatt, analyste au Conseil européen des relations internationales, l’annexion de la vallée du Jourdain serait perçue à l’étranger comme une forme « d’apartheid ». « Si Netanyahu peut former rapidement un gouvernement cela risque d’accélérer le processus, mais (l’annexion) est probablement prévue dans quelques mois. »

Pas de quoi réjouir ni Majed Abou al-Hajj, ni Hassan Abdel Hafez.

Ce dernier a vécu toutes les grandes étapes du conflit israélo-palestinien, dont les soulèvements palestiniens ou Intifadas (1987-1993, 2000-2005).

Dans le camp de réfugiés de Jalazone près de Ramallah, en Cisjordanie, il affirme, sans ambages: la période à venir « sera la plus difficile pour le peuple palestinien ».

Coronavirus: le masque, objet de toutes les convoitises

Volés dans les hôpitaux, réclamés par les médecins, réquisitionnés par Emmanuel Macron: les masques de protection sont au centre de toutes les attentions au moment où l’épidémie provoquée par le nouveau coronavirus s’intensifie en France.

Au moins 8.300 masques ont été volés dans des établissements de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). A Marseille, on en a dérobé 2.000 à l’hôpital de la Conception.

Au niveau mondial, l’OMS a alerté sur le « rapide épuisement » des équipements de protection.

Pour éviter une pénurie en France, l’Etat réquisitionnera « tous les stocks et la production de masques de protection » pour les distribuer aux soignants et aux personnes atteintes du coronavirus, a annoncé mardi le président Emmanuel Macron.

Ces deux catégories sont concernées par le port du masque, et pas le grand public, martèlent les autorités depuis le début de la crise.

Pourtant, aux yeux du grand public, l’objet symbolise plus que tout autre cette crise sanitaire, à travers les images de presse ou les photos rigolardes sur internet, avec par exemple des soutiens-gorges utilisés comme masques.

Il existe deux types de masques. Les premiers, les masques chirurgicaux, sont ceux qu’un malade doit porter pour éviter de contaminer d’autres personnes.

Les autres, dits FFP2 (en forme de bec de canard), sont plus perfectionnés. Ils ont un système de filtrage et sont étanches quand on les place sur le visage, pour offrir un plus haut niveau de protection.

Devant les inquiétudes des médecins de ville (hors hôpital), le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé mardi qu’à ce stade 15 millions de masques chirurgicaux avaient été prélevés sur le stock de l’Etat à leur intention, ainsi que pour les Ehpad. Ils pourront les retirer dans les pharmacies. Quinze à vingt millions d’autres devraient suivre, également issus des quelque 145 millions en stock.

Mais ces derniers jours, des syndicats de médecins libéraux ont réclamé que des masques FFP2 soient fournis d’urgence à ces soignants. Ils font valoir que les masques chirurgicaux ne suffisent pas à protéger les médecins.

– La question des stocks –

Dans un décret publié mercredi au Journal officiel, l’Elysée précise que seront réquisitionnés jusqu’au 31 mai, les masques FFP2 détenus par « toute personne morale de droit public ou de droit privé » et les masques anti-projections en possession des entreprises qui les fabriquent ou les distribuent.

Devant l’Assemblée nationale mardi, M. Véran a souligné que la France disposait « de quatre grandes entreprises (…) qui fabriquent ces masques, auxquelles nous avons passé les commandes publiques les plus massives qui soient » et à qui il a été demandé de « fonctionner jour et nuit, H24, 7 jours sur 7, de manière à fournir le maximum de masques possible », a-t-il dit.

Précision importante: il a indiqué que l’Etat ne disposait pas de stocks de masques FFP2.

Une situation qui remonte selon lui à 2011: après l’épidémie de grippe A/H1N1 de 2009-2010, pour laquelle la réponse de l’Etat s’était révélée surdimensionnée, il avait été décidé que « la France n’avait pas à faire de stocks d’Etat de ces fameux masques FFP2 ».

« Ce qui n’a peut-être pas été anticipé en 2011, et c’est sans aucune polémique, c’est que parfois des crises sanitaires peuvent entraîner des crises industrielles », a avancé M. Véran.

En 2011, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, le ministre en charge de la Santé était Xavier Bertrand.

Quant à l’efficacité des différents masques, le N.2 du ministère, Jérôme Salomon, a voulu « rassurer les professionnels de santé ».

« Il y a une équivalence stricte des masques chirurgicaux avec les masques FFP2 pour les virus transmis par voie gouttelettes » (c’est-à-dire par les postillons des malades comme c’est le cas du nouveau coronavirus), a-t-il assuré mardi soir, en conférence de presse.

Il s’est appuyé pour cela sur une étude publiée en septembre dans la revue médicale américaine Jama, qui comparait les protections offertes par les deux types de masques contre la grippe.

Le « masque chirurgical, surtout s’il est associé au port du masque par le malade, protège efficacement » les professionnels de santé, a-t-il ajouté.

Selon M. Salomon, les masques FFP2 sont avant tout préconisés pour « les personnels soignants qui pratiquent des soins très particuliers », c’est-à-dire ceux qui prennent les malades en charge de façon rapprochée à l’hôpital.

Primaires démocrates: Sanders confortablement en tête en Californie

Le sénateur Bernie Sanders était confortablement en tête en Californie à l’issue des primaires démocrates du « Super Tuesday », même si les médias américains se montraient prudents avant de le déclarer vainqueur dans l’Etat qui fournit le plus gros contingent de délégués pour l’investiture présidentielle.

Selon plusieurs médias, alors que le dépouillement de 80% des bureaux de vote avait été réalisé mercredi matin, le sénateur socialiste obtenait 33% des voix, contre 24,2% à l’ancien vice-président Joe Biden, qui représente l’aile plus modérée du parti démocrate.

Une victoire permettrait à Bernie Sanders de sauver l’honneur et de s’inscrire dans un duel de longue haleine face à Joe Biden, redevenu le favori grâce à une avalanche de succès dans la majorité des 14 Etats qui votaient lors du « super mardi ».

A ce stade, le milliardaire Michael Bloomberg, qui a beaucoup investi de sa fortune personnelle en Californie, flirtait dans cet Etat avec le seuil des 15% nécessaire pour y obtenir des délégués. La sénatrice Elizabeth Warren était elle reléguée en-deçà de cette barre.

Malgré l’avance de « Bernie », l’Etat le plus peuplé du pays, bastion de la gauche, n’avait toujours pas été attribué à un candidat par la plupart des médias.

En Californie, en effet, les électeurs pouvaient voter par courrier jusqu’à mardi inclus. Les suffrages vont donc continuer à affluer dans les prochains jours, et pourraient resserrer les écarts s’ils reflètent la dynamique engrangée par Joe Biden depuis le week-end.

En 2016, il avait fallu près d’un mois à compter tous les bulletins de vote pour Hillary Clinton et Bernie Sanders lors de la précédente primaire démocrate, et l’écart en faveur de la première s’était nettement resserré au fil du dépouillement. D’autant que ces votes par correspondance sont devenus prépondérants dans le scrutin californien.

Epidémies en RDC: soins et vaccinations sur le front de la rougeole

Sur le point de surmonter une épidémie d’Ebola, la République démocratique du Congo s’active contre la « pire épidémie de rougeole » de son histoire qui touche l’ensemble de son territoire et qui marque le pas depuis le début de l’année, a constaté mercredi un journaliste de l’AFP.

« La RDC a enregistré l’épidémie la plus meurtrière de rougeole de son histoire, avec plus de 335.413 cas suspects et 6.362 décès du 1er janvier 2019 au 20 février 2020 », selon les dernières données de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

« On note une tendance à la diminution du nombre de cas de rougeole notifiés », ajoute l’OMS. Entre le 1er janvier et mi-février, « la RDC a enregistré un total de 20.475 cas suspects de rougeole incluant 252 décès (létalité: 1,2%) ».

L’OMS a annoncé qu’elle mobilisait avec ses partenaires « 4,2 millions de dollars américains pour renforcer la réponse à l’épidémie de rougeole en RDC ».

Un des objectifs est d' »accélérer la vaccination d’au moins 95% des enfants de 6 mois à 5 ans et plus, afin de contenir la propagation de la maladie ».

Près de 1.300 cas de rougeole ont, par exemple, été enregistrés dans l’aire de santé de Seke Banza, dans une zone reculée de la province du Kongo central (extrême Ouest), a constaté un journaliste de l’AFP qui est sur place depuis le début de la semaine.

« Il y a à peu près 100 malades qui ont dû être hospitalisés », lui a déclaré Médéric Monier, de Médecins sans frontière (MSF).

« Nos équipes sont en train de préparer la vaccination qui va être lancée dans les jours qui arrivent pour endiguer et arrêter l’épidémie. C’est la seule façon de traiter et de prévenir ces épidémies de rougeole », a-t-il ajouté.

La RDC a célébré mardi une rare bonne nouvelle, avec la sortie mardi de la dernière patiente hospitalisée dans un Centre de traitement d’Ebola (CTE) à Beni dans l’est de la RDC.

Aucun nouveau cas confirmé n’a été enregistré depuis 14 jours et l’épidémie sera officiellement terminée « dès qu’on aura atteint 42 jours sans aucun nouveau cas enregistré », précise un porte-parole de l’OMS à Kinshasa.

Déclarée le 1er août, la dixième épidémie d’Ebola sur le sol congolais a tué 2.264 personnes.

Aucun cas de coronavirus n’a été enregistré en RDC.

Primaires démocrates: à nouveau favori, Biden s’installe dans un long duel avec Sanders

L’ancien vice-président américain Joe Biden est redevenu le favori des primaires démocrates à l’issue d’un « Super Tuesday » plein de surprises qui a bouleversé la donne en l’installant dans un duel de longue haleine avec le socialiste Bernie Sanders.

« On ne l’appelle pas +Super Tuesday+ pour rien! », s’est exclamé mardi soir depuis Los Angeles, en Californie, un Joe Biden visiblement revigoré après avoir remporté au moins neuf des 14 Etats en jeu lors de cette journée électorale déterminante.

Promettant d’être celui qui affrontera Donald Trump lors de la présidentielle de novembre, il s’est présenté comme un futur président capable de se « battre », mais aussi de « panser les plaies » des Etats-Unis, meurtris selon lui par « la haine et la division » semées par le milliardaire républicain.

L’ex-bras droit de Barack Obama, 77 ans, a créé la surprise en décrochant la victoire au Texas et en écrasant la concurrence en Virginie et en Caroline du Nord — soit, pour la seule journée de mardi, trois des quatre Etats qui fournissent les plus gros contingents de délégués pour la convention démocrate qui décernera, en juillet, l’investiture dans la course à la Maison Blanche.

Il a aussi gagné dans l’Alabama, l’Oklahoma, le Tennessee, l’Arkansas, le Minnesota et le Massachusetts. Il réalise ainsi un grand chelem dans les Etats du sud du pays et confirme être le champion des Afro-Américains, un électorat-clé côté démocrate.

– « Confiance absolue » chez « Bernie » –

En face, Bernie Sanders, considéré comme le favori depuis son démarrage en fanfare dans ces primaires, ne s’avoue pas vaincu. Il semblait bien placé pour remporter le plus gros Etat du « super mardi », la Californie, avec une avance de neuf points après dépouillement de 80% des bureaux de vote.

Il a aussi engrangé son petit Etat du Vermont et celui de l’Utah.

Les deux candidats étaient toujours au coude-à-coude mercredi matin dans le Maine mercredi matin.

« Je vous le dis avec une confiance absolue: nous allons emporter la primaire démocrate et nous allons battre le président le plus dangereux de l’histoire de ce pays », a lancé mardi soir « Bernie » devant une foule enthousiaste de son fief du Vermont.

Joe Biden revient de loin.

Longtemps ultra favori, il avait encaissé de piteux résultats lors des premiers scrutins en février, handicapé par une campagne terne et des dons parcimonieux.

Mais le vote de samedi en Caroline du Sud lui a permis de faire mentir les pronostics, qui le vouaient à une mort politique quasi-certaine: en s’imposant très largement dans cet Etat du Sud grâce au vote afro-américain, il a enclenché une dynamique nouvelle.

Et il a bénéficié ces derniers jours du désistement en sa faveur de deux autres candidats modérés: le jeune Pete Buttigieg, révélation de ces primaires, et la sénatrice du Minnesota Amy Klobuchar, qui lui a vraisemblablement permis de remporter cet Etat du Midwest où il n’avait quasiment pas fait campagne.

– Deux autres mardis électoraux –

Longtemps éparpillé avec de multiples candidatures, le camp modéré est donc désormais uni derrière Joe Biden pour faire barrage à Bernie Sanders.

Ses idées très à gauche pour les Etats-Unis, comme une assurance-maladie publique universelle, se sont peu à peu imposées dans l’électorat démocrate, mais la « révolution » prônée par le sénateur de 78 ans inquiète toujours une partie de l’establishment du parti.

Comme en 2016 face à Hillary Clinton, la chasse aux délégués pourrait donc durer.

Après mardi, selon les médias américains, Joe Biden, bien qu’en tête, ne dispose que d’environ 380 délégués, contre 315 à Bernie Sanders.

Or, il en faut 1.991 pour s’assurer l’investiture: le chemin est encore long. Il passera dès mardi prochain par six nouveaux Etats (Washington, Idaho, Michigan, Missouri, Mississippi et Dakota du Nord), puis, le 17 mars, par la Floride, l’Arizona, l’Ohio et l’Illinois.

Rien ne dit qu’un candidat aura une majorité absolue après ces scrutins, mais Joe Biden est désormais en position de force.

D’autant que l’autre candidat qui espérait porter les couleurs centristes est le grand perdant du « Super Tuesday ». Le milliardaire Michael Bloomberg, qui s’est lancé très tard dans la course mais avait investi sans compter son immense fortune personnelle pour percer.

Il n’a réalisé mardi que des résultats médiocres et devrait sortir de cette journée décisive avec très peu de délégués.

Selon plusieurs médias américains, il devait « réévaluer » mercredi l’avenir de sa campagne.

L’autre revers cruel est celui essuyé par la sénatrice progressiste Elizabeth Warren, qui a passé une très mauvaise soirée, perdant même dans son fief du Massachusetts.

Si elle n’a pas encore annoncé son retrait, son rêve de devenir la première présidente des Etats-Unis semble s’être définitivement envolé.

Migrants: Erdogan pose ses conditions à l’Europe, heurts frontaliers

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mercredi qu’une résolution de la crise migratoire passait par un soutien européen à Ankara en Syrie, au moment où de nouveaux heurts ont éclaté entre réfugiés et policiers à la frontière grecque.

Selon les autorités turques, un migrant a été tué et cinq ont été blessés par des « tirs à balles réelles » des forces grecques alors qu’ils tentaient de franchir la frontière. Athènes a « catégoriquement démenti » avoir tiré contre des migrants.

Des dizaines de milliers de personnes ont afflué vers la Grèce depuis que M. Erdogan a ordonné vendredi l’ouverture des frontières de son pays, réveillant en Europe la peur d’une crise migratoire similaire à celle de 2015.

Face à ce nouvel afflux, plusieurs dirigeants européens ont dénoncé un « chantage » d’Ankara qui, aux termes d’un accord conclu avec Bruxelles en 2016, s’était engagé à lutter contre les passages illégaux en échange notamment d’une aide financière.

« Si les pays européens veulent régler le problème, alors ils doivent apporter leur soutien aux solutions politiques et humanitaires turques en Syrie », a cependant déclaré mercredi M. Erdogan lors d’un discours à Ankara.

– Blessures –

Sur le terrain, de nouvelles échauffourées ont éclaté au poste-frontière de Pazarkule (Kastanies, côté grec). Des migrants ont lancé des pierres en direction des forces de sécurité grecques qui ont riposté en faisant usage de gaz lacrymogènes.

Plusieurs ambulances turques sont arrivées sirènes hurlantes dans le secteur après ces violences.

Le gouvernorat d’Edirne (nord-ouest de la Turquie) a affirmé dans un communiqué que six migrants qui tentaient de traverser à Pazarkule avaient été blessés par des tirs grecs. L’un d’eux a succombé à ses blessures à la poitrine, selon cette source.

Un photographe de l’AFP a vu un migrant blessé à la jambe par des tirs en provenance du côté grec après avoir tenté avec un groupe de réfugiés de découper le grillage frontalier.

Des tirs en l’air dont l’origine ne pouvait être déterminée, des cris, des sirènes de police pouvaient être entendus. De la fumée se dégageait d’un gros feu.

Dans une vidéo fournie à l’AFP par le gouvernement grec, on voit des policiers turcs en train de tirer des grenades lacrymogènes contre les policiers grecs au poste-frontière.

Depuis l’ouverture des frontières par Ankara, quelque 1.720 migrants ont rejoint les îles de la mer Égée, selon Athènes, s’ajoutant aux 38.000 exilés déjà présents sur ces territoires grecs.

– Négociations à Ankara –

Dans son discours mercredi, M. Erdogan a accusé les Européens de « piétiner » les droits humains en « battant, coulant les embarcations et même en tirant » sur les migrants qui cherchent à se rendre en Europe.

Alarmée par l’afflux de migrants, l’Union européenne a dépêché son chef de la diplomatie Josep Borrell et le président du Conseil européen Charles Michel à Ankara, où ils ont été reçus mercredi par M. Erdogan.

La veille, plusieurs hauts responsables européens s’étaient rendus en Grèce pour exprimer leur soutien et promettre « toute l’aide nécessaire » à Athènes.

« Ceux qui cherchent à tester l’unité de l’Europe seront déçus », avais mis en garde la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

La décision prise par Ankara d’ouvrir ses frontières intervient au moment où la Turquie cherche à obtenir un appui occidental en Syrie, où elle mène une offensive et où elle est confrontée à un afflux de déplacés.

L’offensive que mène depuis décembre le régime à Idleb, dernier bastion rebelle et jihadiste dans le nord-ouest de la Syrie, a en effet provoqué une catastrophe humanitaire, avec près d’un million de personnes déplacées vers la frontière turque.

– Trêve en Syrie? –

Ankara, qui accueille déjà 3,6 millions de Syriens sur son sol, réclame depuis plusieurs mois la création d’une « zone de sécurité » dans le nord de la Syrie pour y installer les personnes déplacées.

Après plusieurs semaines d’escalade des tensions dans cette région, Ankara a déclenché la semaine dernière une offensive contre le régime.

Le ministère turc de la Défense a annoncé mercredi la mort de deux nouveaux soldats dans des tirs du régime, portant à près de 40 les pertes depuis la semaine dernière à Idleb.

La Turquie, qui a abattu mardi un avion du régime, le troisième depuis dimanche, a multiplié ces derniers jours les frappes de drones. Neuf combattants pro-régime ont été tués mercredi dans une attaque de drone, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, une ONG.

Ces affrontements se produisent à la veille d’une rencontre cruciale à Moscou entre M. Erdogan et le président russe Vladimir Poutine, dont le pays appuie militairement le régime de Bachar al-Assad.

Le président turc a indiqué mercredi qu’il espérait arracher « un cessez-le-feu le plus rapidement possible » lors de ce sommet.

Le conflit en Syrie a fait plus de 380.000 morts depuis 2011.

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Le coronavirus en France: 4 morts, plus de 200 cas, 5 foyers

Quatre personnes porteuses du nouveau coronavirus sont décédées pour le moment en France, où ont été identifiés à ce jour 212 cas confirmés répartis majoritairement autour de quelques foyers, dont le principal dans l’Oise.

– Quatre morts –

+ Après plusieurs jours en réanimation à l’hôpital Bichat à Paris, un touriste chinois de 81 ans est mort le 14 février. Son décès a été le tout premier officiellement enregistré en Europe.

Arrivé en France le 23 janvier, cet homme originaire de la province de Hubei avait, dans un premier temps, consulté les urgences sans être repéré comme un cas suspect car il ne correspondait pas aux critères. Il avait de la fièvre mais ni toux ni signe respiratoire et ne venait pas de Wuhan, épicentre de l’épidémie, mais d’une ville située à 400 km au nord. Il a ensuite développé des problèmes respiratoires qui ont motivé un changement de son classement et le test s’est révélé positif le 28 janvier.

+ Un enseignant de 60 ans d’un collège de Crépy-en-Valois dans l’Oise est décédé dans la nuit du 25 au 26 février à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière à Paris. Il était alors le premier Français décédé en lien avec le nouveau coronavirus. Il n’avait pas voyagé dans une zone touchée par le virus.

+ La troisième victime est une femme de 89 ans dont le décès a été annoncé le 2 mars. Elle a été « testée en post-mortem à l’hôpital de Compiègne »,et « avait d’autres pathologies », selon le directeur général de la Santé Jérôme Salomon. Elle était aussi originaire de l’Oise (de Crépy-en-Valois).

+ Un homme de 92 ans, qui faisait partie du regroupement de cas du Morbihan est décédé mardi 3 mars à l’hôpital de Vannes.

– Cinq regroupements de cas –

Selon Santé Publique France, 12 régions françaises comptent au moins un cas (11 en métropole + la Guadeloupe), mais la situation est très contrastée.

Les zones où circule le virus, dans lesquelles la « chaîne de transmission » est connue pour « 3 cas sur 4 », « sont bien identifiées », a souligné mardi le Pr Salomon.

+ L’Oise est le département le plus touché, avec au moins 91 cas confirmés, dont deux des quatre décédés. Les rassemblements sont interdits sur tout le département. Selon les autorités, les investigations sont toujours en cours pour déterminer l’origine de la contamination.

Neuf communes « cluster » sont visées par des mesures de restrictions, notamment la fermeture des établissements scolaires: Crépy-en-Valois, Vaumoise, Lamorlaye, Lagny-le-Sec, Creil, Montataire, Villers-Saint-Paul, Nogent-sur-Oise et la Croix-Saint-Ouen.

+ La commune de La Balme-de-Sillingy en Haute-Savoie a désormais dépassé les 20 cas confirmés. Sur les premiers cas annoncés dans cette commune, un homme revenait d’un déplacement en Lombardie, un des foyers de l’épidémie en Italie.

+ Dans le Morbihan, 13 cas ont pour l’instant été confirmés et un de ces patients est décédé. Trois communes sont particulièrement touchées: Crac’h, Auray et Carnac.

+ Le dernier foyer identifié mardi regroupe dix cas, parmi des personnes ayant participé en février à un rassemblement organisé par une église évangélique à Mulhouse.

+ D’autre part, onze cas ont été confirmés parmi les participants à un voyage touristique en Egypte début février.

– Hospitalisations –

Selon le Pr Salomon, la « quasi totalité » des patients contaminés sont hospitalisés, mais pas nécessairement dans le département où ils vivent.

Dix d’entre eux sont dans un état grave en réanimation, mais la plupart des autres patients sont hospitalisés simplement pour isolement, et cette situation pourrait changer si l’épidémie continue à se propager.

« 80% des cas sont bénins, il n’y a pas beaucoup de sens, si dans les prochains jours il y a beaucoup de cas, à ce que les cas soient systématiquement hospitalisés alors qu’ils ont des symptômes très mineurs », a indiqué mardi le Pr Salomon. « Ils pourraient parfaitement bénéficier d’un maintien à domicile ».

Dans cette optique, il va falloir organiser le travail « entre l’hôpital et la médecine de ville » pour identifier les patients qui « vont assez bien » pour rester chez eux et ceux qui doivent « bénéficier d’une hospitalisation (personnes fragiles, âgées ou à risques particuliers) », a-t-il ajouté, précisant que cette organisation serait « déclinée selon les spécificités des territoires ».

– Douze guérisons –

Douze personnes contaminées avant la brusque accélération de l’épidémie la semaine dernière sont guéries.

Il s’agit de la fille de 50 ans du touriste chinois décédé et d’un couple de trentenaires chinois qui avaient fait partie des premiers cas annoncés le 24 janvier. Mi-février, un homme d’origine chinoise de 48 ans, passé par Wuhan, a pu sortir à son tour après 22 jours d’hospitalisation à Bordeaux.

A Paris, un médecin libéral, contaminé par un patient chinois reparti ensuite pour Taïwan, où il a déclaré la maladie, a pu quitter l’hôpital guéri, tout comme une franco-chinoise de 33 ans revenue de Chine le 7 février.

Six Britanniques, dont un enfant, avaient été contaminés par un compatriote de retour de Singapour qu’ils avaient côtoyé dans un chalet des Contamines-Montjoie (Haute-Savoie) où il avait séjourné quelques jours fin janvier avant de repartir dans son pays. Ils sont tous ressortis de l’hôpital.

Algérie: ouverture du procès d’une figure populaire du « Hirak »

Le procès de l’opposant Karim Tabbou, figure de proue du mouvement de contestation qui secoue l’Algérie depuis plus d’un an, s’est ouvert mercredi matin à Alger.

Chef d’un petit parti d’opposition non enregistré, l’Union démocratique et sociale (UDS), M. Tabbou, 46 ans, est notamment « accusé d’incitation à la violence » et est en détention provisoire depuis fin septembre.

Il est devenu l’une des figures les plus populaires du « Hirak », le mouvement de protestation antirégime, et son portrait est régulièrement brandi lors des manifestations hebdomadaires.

Selon des journalistes sur place, la police a tenté de disperser un rassemblement de soutien organisé devant le tribunal de Sidi M’hamed, où se tient ce procès, et a procédé à plusieurs interpellations.

Avant de fonder l’UDS, M. Tabbou avait été de 2007 à 2011 premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), plus ancien parti d’opposition d’Algérie.

Si le Hirak n’a pas de structure formelle, Karim Tabbou en est l’un des visages et l’une des voix.

Placé en détention une première fois le 12 septembre 2019 après avoir été inculpé « d’atteinte au moral de l’armée » par un tribunal de Tipaza, à l’ouest d’Alger, il avait été remis en liberté le 25 septembre. A nouveau arrêté dès le lendemain, il a été inculpé cette fois d' »incitation à la violence » et une nouvelle fois incarcéré.

Plusieurs dizaines de personnes restent poursuivies et en détention dans le cadre du « Hirak », selon les organisations de défense des droits humains, leur nombre précis étant difficile à établir en raison des remises en liberté et des interpellations qui se succèdent concomitamment.

Après 55 ans d’enquête sur la mort de Ben Barka, toujours les mêmes questions

Pour Maurice Buttin, la disparition de Mehdi Ben Barka est « l’affaire de toute une vie ». A 91 ans, cet avocat saisit toutes les occasions pour poser inlassablement les mêmes questions, sans réponse depuis l’enlèvement du célèbre opposant marocain, le 29 octobre 1965 à Paris.

« Qui a tué ? Qu’est devenu le corps ? Mon combat, c’est d’apporter ces réponses à la famille », explique à l’AFP celui qui représente la famille Ben Barka depuis 55 ans.

« C’est un combat de justice et de vérité », dit avec force cet homme engagé qui connaît sur le bout des doigts l’histoire du Maroc où il a grandi et fait ses premières plaidoiries en défendant des militants nationalistes.

Au moment de sa disparition, le principal opposant d’Hassan II (1961-1999), chef de l’opposition socialiste et figure de l’Internationale socialiste, vivait en exil, frappé par deux condamnations à mort par contumace au Maroc.

Le militant de 45 ans a été vu pour la dernière fois devant un drugstore du boulevard Saint-Germain à Paris où il avait été attiré sous prétexte d’un rendez-vous pour un film sur la décolonisation.

– « Toujours rien » –

En 1966 et 1967, les procès-fleuve en présence de plus de 200 témoins ont permis d’établir que son enlèvement avait été planifié par les services secrets marocains du +Cab 1+ avec la complicité de policiers et de truands français. Les principaux suspects, jugés par contumace, ont échappé à la justice. La famille a déposé une nouvelle plainte en 1975.

Les dix juges d’instruction successifs de la plus longue enquête jamais menée en France n’ont pas réussi à lever la chape de plomb qui entoure cette affaire d’Etat. Et la famille Ben Barka s’interroge encore sur les responsabilités de la France et du Maroc ou même d’Israël et des Etats-Unis.

Pendant des années, Maurice Buttin a « fait toutes les bibliothèques et épluché les archives des uns et des autres » en quête du moindre indice. Il ne lâche pas, même si « après 55 ans d’enquête, on ne sait toujours rien sur ce qui s’est passé ».

Infatigable, cet homme robuste au front couronné de cheveux blancs s’est déplacé fin février à Rabat pour marquer le centenaire de la naissance du militant internationaliste. Au programme, conférence de presse et dédicace de son livre « Ben Barka, Hassan II, De Gaulle, ce que je sais d’eux ».

Plusieurs hypothèses macabres entourent le destin de Ben Barka: coulé dans du béton près d’une autoroute. Découpé en morceaux, dissous dans une cuve d’acide, jeté dans la chaux. Enterré en région parisienne sous la mosquée d’Evry.

Le journaliste français Joseph Tual qui a enquêté pendant plus de 30 ans sur l’affaire soutient que sa tête a été rapatriée au Maroc, présentée au roi Hassan II et enfouie dans une ancienne prison secrète de Rabat.

Le journaliste israélien Ronin Bergman, auteur d’un livre-enquête sur les opérations du Mossad, assure pour sa part que les services secrets israéliens ont, à la demande des Marocains, aidé les tueurs à se débarrasser du corps.

Pour Me Buttin, le roi Hassan II a donné l’ordre de ramener de force l’opposant au Maroc, après une vaine tentative pour le faire rentrer de plein gré.

« Il n’a pas donné l’ordre de le tuer, mais il est tout de même coupable de sa mort, provoquée par une bavure de ses ravisseurs », avance-t-il.

Pour lui, l’enquête est restée bloquée parce qu’au Maroc, « le statut de droit divin (du roi) rend impossible toute forme de critique ».

– « Rabat sait » –

« Seul Rabat sait la vérité, mais ceux qui savent refusent de parler », regrette-t-il. Et avec le temps, « presque tous ceux qui ont été impliqués dans l’enlèvement sont morts ».

Restent encore, selon lui, un agent français, Antoine Lopez, « qui a perdu la tête » et « deux Marocains qui vivent à Rabat » en toute tranquillité.

Miloud Tounsi, soupçonné d’être l’agent du Cab 1 opérant sous l’identité de Larbi Chtouki pour coordonner l’opération, et le général Hosni Benslimane, ancien chef de la gendarmerie royale qui officiait à l’époque au cabinet du ministre de l’Intérieur Mohamed Oufkir, n’ont jamais été inquiétés par les mandats d’arrêt lancés contre eux en 2007 par la justice française.

Côté français, aucun dossier, y compris ceux déclassifiés, « ne contient de réponse sur les circonstances de la disparition du corps et du décès », selon Me Buttin. Mais les documents pas encore déclassifiés « pourraient permettre de connaître le niveau des complicités » en France, selon lui.

« Tant que Dieu me prête vie, je continue », explique l’avocat avec un grand sourire. Retraité depuis 15 ans, il ne plaide plus mais reste actif sur ce dossier « par fidélité » pour la famille, par « idéal de justice ».

Après 55 ans d’enquête sur la mort de Ben Barka, toujours les mêmes questions

Pour Maurice Buttin, la disparition de Mehdi Ben Barka est « l’affaire de toute une vie ». A 91 ans, cet avocat saisit toutes les occasions pour poser inlassablement les mêmes questions, sans réponse depuis l’enlèvement du célèbre opposant marocain, le 29 octobre 1965 à Paris.

« Qui a tué ? Qu’est devenu le corps ? Mon combat, c’est d’apporter ces réponses à la famille », explique à l’AFP celui qui représente la famille Ben Barka depuis 55 ans.

« C’est un combat de justice et de vérité », dit avec force cet homme engagé qui connaît sur le bout des doigts l’histoire du Maroc où il a grandi et fait ses premières plaidoiries en défendant des militants nationalistes.

Au moment de sa disparition, le principal opposant d’Hassan II (1961-1999), chef de l’opposition socialiste et figure de l’Internationale socialiste, vivait en exil, frappé par deux condamnations à mort par contumace au Maroc.

Le militant de 45 ans a été vu pour la dernière fois devant un drugstore du boulevard Saint-Germain à Paris où il avait été attiré sous prétexte d’un rendez-vous pour un film sur la décolonisation.

– « Toujours rien » –

En 1966 et 1967, les procès-fleuve en présence de plus de 200 témoins ont permis d’établir que son enlèvement avait été planifié par les services secrets marocains du +Cab 1+ avec la complicité de policiers et de truands français. Les principaux suspects, jugés par contumace, ont échappé à la justice. La famille a déposé une nouvelle plainte en 1975.

Les dix juges d’instruction successifs de la plus longue enquête jamais menée en France n’ont pas réussi à lever la chape de plomb qui entoure cette affaire d’Etat. Et la famille Ben Barka s’interroge encore sur les responsabilités de la France et du Maroc ou même d’Israël et des Etats-Unis.

Pendant des années, Maurice Buttin a « fait toutes les bibliothèques et épluché les archives des uns et des autres » en quête du moindre indice. Il ne lâche pas, même si « après 55 ans d’enquête, on ne sait toujours rien sur ce qui s’est passé ».

Infatigable, cet homme robuste au front couronné de cheveux blancs s’est déplacé fin février à Rabat pour marquer le centenaire de la naissance du militant internationaliste. Au programme, conférence de presse et dédicace de son livre « Ben Barka, Hassan II, De Gaulle, ce que je sais d’eux ».

Plusieurs hypothèses macabres entourent le destin de Ben Barka: coulé dans du béton près d’une autoroute. Découpé en morceaux, dissous dans une cuve d’acide, jeté dans la chaux. Enterré en région parisienne sous la mosquée d’Evry.

Le journaliste français Joseph Tual qui a enquêté pendant plus de 30 ans sur l’affaire soutient que sa tête a été rapatriée au Maroc, présentée au roi Hassan II et enfouie dans une ancienne prison secrète de Rabat.

Le journaliste israélien Ronin Bergman, auteur d’un livre-enquête sur les opérations du Mossad, assure pour sa part que les services secrets israéliens ont, à la demande des Marocains, aidé les tueurs à se débarrasser du corps.

Pour Me Buttin, le roi Hassan II a donné l’ordre de ramener de force l’opposant au Maroc, après une vaine tentative pour le faire rentrer de plein gré.

« Il n’a pas donné l’ordre de le tuer, mais il est tout de même coupable de sa mort, provoquée par une bavure de ses ravisseurs », avance-t-il.

Pour lui, l’enquête est restée bloquée parce qu’au Maroc, « le statut de droit divin (du roi) rend impossible toute forme de critique ».

– « Rabat sait » –

« Seul Rabat sait la vérité, mais ceux qui savent refusent de parler », regrette-t-il. Et avec le temps, « presque tous ceux qui ont été impliqués dans l’enlèvement sont morts ».

Restent encore, selon lui, un agent français, Antoine Lopez, « qui a perdu la tête » et « deux Marocains qui vivent à Rabat » en toute tranquillité.

Miloud Tounsi, soupçonné d’être l’agent du Cab 1 opérant sous l’identité de Larbi Chtouki pour coordonner l’opération, et le général Hosni Benslimane, ancien chef de la gendarmerie royale qui officiait à l’époque au cabinet du ministre de l’Intérieur Mohamed Oufkir, n’ont jamais été inquiétés par les mandats d’arrêt lancés contre eux en 2007 par la justice française.

Côté français, aucun dossier, y compris ceux déclassifiés, « ne contient de réponse sur les circonstances de la disparition du corps et du décès », selon Me Buttin. Mais les documents pas encore déclassifiés « pourraient permettre de connaître le niveau des complicités » en France, selon lui.

« Tant que Dieu me prête vie, je continue », explique l’avocat avec un grand sourire. Retraité depuis 15 ans, il ne plaide plus mais reste actif sur ce dossier « par fidélité » pour la famille, par « idéal de justice ».

Afghanistan: frappe américaine et attaques des talibans, la paix s’éloigne

Le processus de paix en Afghanistan paraît chaque jour plus hypothétique, les Etats-Unis ayant annoncé mercredi une première frappe aérienne contre les talibans depuis l’accord de Doha alors que les insurgés ont tué au moins 20 soldats et policiers afghans.

Mardi, après « une très bonne conversation » avec le mollah Baradar, principal négociateur du processus de Doha, le président Donald Trump avait déduit que les talibans « veulent mettre fin à la violence ». Mais sur le terrain, la réalité semble toute autre.

Les insurgés n’ont cessé de multiplier les attaques contre les forces afghanes, depuis qu’ils ont mis fin lundi à une trêve partielle qui avait duré neuf jours.

Cette diminution des combats, exigée par Washington, leur a permis de signer un accord historique samedi à Doha, dans lequel Washington s’est engagé à retirer les troupes étrangères d’Afghanistan sous 14 mois, en échange du respect par les insurgés de certaines garanties, dont leur participation à un dialogue inter-afghan sur l’avenir du pays, censé démarrer le 10 mars.

En outre, « les dirigeants des talibans avaient promis à la communauté internationale qu’ils réduiraient la violence et non qu’ils augmenteraient les attaques », a pointé sur Twitter le colonel Sonny Leggett, porte-parole des forces américaines en Afghanistan.

Or la violence est encore montée d’un cran: au moins 20 policiers et soldats ont été tués lors d’attaques talibanes dans la nuit de mardi à mercredi.

« Des combattants talibans ont attaqué au moins trois avant-postes de l’armée dans le district d’Imam Sahib à Kunduz, tuant au moins dix soldats et quatre policiers », a indiqué Safiullah Amiri, membre du conseil provincial de Kunduz (Nord).

La police locale et un cadre du ministère de la Défense ont confirmé ce bilan.

Dans l’Oruzgan (Sud), « six policiers ont été tués et sept blessés » par les talibans à Tarinkot, a indiqué Zergai Ebadi, porte-parole du gouverneur de la province.

– ‘Défendre nos partenaires afghans’ –

Mardi déjà, un porte-parole du ministère afghan de l’Intérieur dénombrait 33 attaques talibanes contre les forces des sécurité afghanes dans 16 des 34 provinces du pays.

Le colonel Leggett a lui fait état, « sur la seule journée du 3 mars », de 43 attaques des talibans contre des points de contrôle des forces afghanes dans le Helmand, province du Sud considérée comme un des principaux fiefs des insurgés.

En retour, « les Etats-Unis ont conduit mercredi une frappe aérienne à Nahr-e Saraj, dans le Helmand, contre des combattants talibans qui attaquaient activement les forces de sécurité afghanes. C’était une frappe défensive », a tweeté le militaire américain.

« Nous sommes engagés pour la paix, mais nous avons la responsabilité de défendre nos partenaires afghans », a-t-il poursuivi pour justifier cette première frappe américaine depuis les accords de Doha, mais également leur « première frappe contre les talibans » depuis le début de la trêve partielle, il y a « 11 jours ».

Cette détérioration sécuritaire fait peser des craintes sur le dialogue inter-afghan, censé réunir talibans, gouvernement afghan, opposition et société civile. Des pourparlers historiques, les talibans refusant depuis 18 ans de reconnaître les autorités de Kaboul, qu’ils qualifient de « marionnette » des Etats-Unis.

Mais au-delà de la situation sécuritaire, d’autres obstacles s’annoncent: le président afghan Ashraf Ghani rejette l’un des principaux points de l’accord de Doha, la libération de jusqu’à 5.000 prisonniers talibans en échange de celle de jusqu’à 1.000 membres des forces afghanes aux mains des insurgés.

Selon les talibans, qui font désormais de cette mesure un préalable à tout démarrage des discussions inter-afghanes, le mollah Baradar a demandé à M. Trump de « ne laisser personne prendre des mesures qui enfreignent les termes de l’accord ».

Migrants: heurts à la frontière turco-grecque

Des heurts se sont produits mercredi à la frontière turco-grecque, faisant au moins un blessé parmi les migrants, selon des correspondants de l’AFP.

Près du poste-frontière de Pazarkule (Kastanies, côté grec) un migrant a été blessé à la jambe par des tirs en provenance du côté grec après avoir tenté avec un groupe de réfugiés de découper le grillage dressé à la frontière pour pénétrer en territoire grec, a constaté un photographe de l’AFP.

Des échauffourées ont suivi cet incident au cours desquelles des migrants ont lancé des pierres en direction des forces de sécurité grecques qui ont riposté en faisant usage de gaz lacrymogènes.

Plusieurs ambulances turques sont arrivées dans le secteur à la suite de ces heurts.

Dans une vidéo fournie à l’AFP par le gouvernement grec, on voit des policiers turcs en train de tirer des grenades lacrymogènes contre les policiers grecs au poste-frontière.

Selon des correspondants de l’AFP présents côté turc de la frontière à Kastanies, des colonnes de de migrants de la zone tampon se sont approchés mercredi matin des fils barbelés.

Des tirs en l’air dont l’origine ne pouvait être déterminée, des cris, des sirènes de police pouvaient être entendus. De la fumée se dégageait d’un gros feu.

Des cordons de policiers casqués et lourdement équipés se tenaient prêts côtés grec, selon la même source.

La Turquie, qui tente d’obtenir davantage de soutien occidental en Syrie face au régime syrien et son allié russe, a ouvert vendredi sa frontière avec la Grèce pour laisser passer vers l’Europe les migrants se trouvant déjà sur son territoire.

Après cette annonce, plusieurs milliers de personnes ont afflué au point de passage de Pazarkule. Plusieurs canots pneumatiques transportant des migrants sont en outre arrivés sur les îles égéennes de Lesbos, Chios et Samos.

Entre samedi et lundi soir, « 24.203 tentatives d’entrées illégales ont été évitées, 183 personnes ont été arrêtées », selon le gouvernement grec.

Au Pakistan, la pire invasion de criquets depuis près de 30 ans

Dans la région de Pipli Pahar (Est), le fracas d’ustensiles en métal vient briser la sérénité des champs de blé. A l’origine du tintamarre, des paysans tentent d’effrayer des criquets pèlerins, dont c’est la pire invasion au Pakistan depuis près de 30 ans.

Chaque jour, au lever du soleil, des nuages de pesticides obscurcissent l’air. Les villageois ramassent alors des pelletées d’insectes morts, qu’ils remettent à des fonctionnaires contre une récompense de 20 roupies pakistanaises (12 centimes d’euros) par kilo.

« Je n’avais pas vu une telle invasion de toute ma carrière », s’effraie Shehbaz Akhtar, un fonctionnaire chargé de l’éradication des criquets dans la province du Pendjab, le grenier à céréales du Pakistan.

Le Pakistan connaît sa pire attaque de criquets pèlerins depuis 27 ans, ont déclaré des responsables fédéraux et locaux à l’AFP.

D’après l’ONU, fortes pluies et cyclones ont déclenché une multiplication « sans précédent » des populations de criquets l’an passé dans la péninsule arabique.

Les essaims ont ensuite quitté le désert du Baloutchistan (Sud-Ouest), près de la frontière iranienne, où ils se reproduisent habituellement, pour s’abattre sur le Pendjab et le Sindh (Sud).

Les criquets pèlerins avaient déjà fait de lourds dégâts dans le nord-ouest de Inde, voisin du Pakistan, ces derniers mois. Une année de conditions climatiques extrêmes les ont également vu dévaster une dizaine de pays d’Afrique de l’Est cette année.

Au Pakistan, aucune donnée officielle ne permet de savoir combien de terres ont été touchées ni combien ils menacent la sécurité alimentaire ou même l’économie du pays, dont l’agriculture pèse 20% du PIB.

– ‘Vaincre’ les criquets –

Les autorités, qui affirment procéder à des enquêtes locales dont beaucoup sont encore en cours, ont déclaré une urgence nationale. Une « opération de combat » a été lancée pour « vaincre » les criquets, affirme Shehbaz Akhtar.

« Nous pulvérisons deux fois par jour ici », acquiesce Fayyaz Azeem, juché sur un tracteur, un masque sur le visage et les mains gantées, pour épandre des pesticides, une fois à l’aube et une autre fois le soir.

Mais la méthode est lente, face à des essaims pouvant parcourir 150 km quotidiennement. Souvent, lorsque les criquets sont tués dans un champ, ils ont déjà détruit le suivant. Les produits chimiques sont en outre si forts qu’ils rendent les céréales inconsommables ensuite.

L’ami et voisin chinois a proposé son aide face au fléau, envoyant des équipes d’experts pour évaluer la crise, se réjouit Muhammad Hashim Popalzai, secrétaire au ministère de la sécurité alimentaire, interrogé par l’AFP.

Sur la base de leur recommandations, Pékin pourrait proposer la pulvérisation aérienne – une méthode beaucoup plus rapide et efficace. Le Pakistan pourrait également importer des pesticides de Chine.

– Vigilance –

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), s’implique également, selon M. Popalzai, permettant la tenue de réunions entre Inde et Pakistan, deux puissances nucléaires aux relations exécrables, pour empêcher les essaims de se propager.

Mais pour beaucoup, le mal est déjà fait. Une catastrophe quand « nos moyens de subsistance dépendent des récoltes », déplore Muhammad Ismaeel Wattoo, un autre agriculteur touché par le fléau à Pipli Pahar.

Dans la province du Sindh, les responsables craignent l’impact des criquets sur la production de coton, qui atteint son maximum pendant l’été. D’après la Chambre d’agriculture du Sindh, environ 40% de toutes les cultures ont été détruites « à Karachi et dans les environs ».

Zafar Hayyat, le président du Bureau des agriculteurs du Pakistan, impute la faute aux autorités. La dernière invasion de cette ampleur date d’il y a si longtemps que « le gouvernement n’était plus vigilant », regrette-t-il.

Les autorités doivent en outre rester sur le qui-vive car « après la saison de reproduction, il y a un risque que les essaims reviennent en juin », avertit-il.

Mais pour certains à Pipli Pahar, les efforts déjà déployés ont été trop faibles, ou trop tardifs. Assise au coin d’un champ de blé avec sa vache, Rafiya Bibi observe les nuages de pesticides qui l’entourent.

Les criquets ont déjà détruit ses cultures de colza, de tournesol, de piments et de tabac, qu’elle avait payées avec un prêt de 45.000 roupies (260 euros) du gouvernement, une fortune en milieu rural.

Sans récolte, elle craint de ne pas pouvoir rembourser son prêt. Et soupire: « tout ce qu’il me reste, c’est pleurer. »