Gabon : le regard critique d’Alexandre Barro Chambrier sur la gouvernance d’Ali Bongo

La formation politique le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), a livré samedi 18 janvier dernier, les conclusions de son Conseil exécutif tenu deux jours plutôt sur la situation du pays.

Alexandre Barro Chambrier président du PRM, est  revenu sur le discours de fin d’année du président Ali Bongo, les actes de piraterie au large des côtes gabonaises, le mécontentement des élèves des lycées et collèges du pays, ainsi que la libération de Landry Amiang Washington.

Deux semaines après le discours à la Nation du président de la République, des réactions continuent de tomber. Le Conseil exécutif du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), réuni le 16 janvier, s’est appesanti sur quelques faits majeurs de l’actualité nationale.

Se penchant sur le message à la Nation d’Ali Bongo, le 31 décembre 2019, le RPM souligne qu’«on aurait pu s’attendre à ce qu’il fasse son bilan à mi-parcours. Contre toute attente, il s’est plutôt lancé dans un catalogue de promesses dont il a malheureusement habitué le peuple, mais qui se sont toujours révélées sans lendemain».

Tribunal de Libreville Landry : Washington ne retournera plus en prison

Selon les réquisitions du ministère public ayant requis une peine de 3 ans, Landry Amiang Washington qui a comparu ce lundi 13 janvier au tribunal de Libreville pour outrage au chef de l’État, ne retournera plus en prison.

Me Jean Paul Moumbembe l’avocat de Landry, a estimé que le ministère public a ajusté sa peine à la durée purgée par son client en prison.  « Notre client est définitivement libre », a clamé Me Moumbembe.

Landry Amiang Washington a passé 3 ans, 4 mois et 18 jours à la prison centrale de Libreville pour escroquerie, outrage au chef de l’État et incitation à la révolte populaire. Il a été libéré le 7 avril dernier.

Malgré cette libération, le cyberactiviste était reconnu coupable d’outrage au chef de l’État et incitation à la révolte populaire.

L’affaire a été mise en délibéré pour le 30 mars. Si le juge suit les réquisitions du procureur de la République, Landry Amiang Washington ne sera donc pas condamné à une peine qui l’obligera de retourner en prison.

Gabon : le collectif des avocats de Landry Amiang sont excédés par la «détention illégale de leur client

Au cours  d’un point-presse tenu jeudi 12 décembre à Libreville, maîtres Anges Kevin Nzigou, Jean Paul Moumbembe et François Meye M’efe ont fustigé l’incapacité de la justice à faire appliquer la loi.

Les avocats de Landry Amiang Washington sont excédés par la «détention illégale» dont serait victime leur client depuis 3 ans. Maîtres Anges Kevin Nzigou, Jean Paul Moumbembe et François Meye M’efe, tous conseils de Landry Amiang Washington ont, une nouvelle fois, rompu le silence le 12 décembre pour dénoncer la «détention illégale» dont ferait l’objet leur client depuis 3 ans.

Poursuivi pour avoir appelé à la révolte populaire et pour avoir outragé le chef de l’Etat, Landry Washington avait été condamné, le 5 avril dernier, à trois ans d’emprisonnement et un million de francs CFA d’amende. Ayant couvert la somme de sa peine, il aurait dû recouvrer la liberté d’office en juillet dernier avant une autre comparution devant la Cour d’appel tel que l’exige la loi.

Curieusement, le jeune activiste arrêté le 6 août 2016 à l’aéroport de Libreville est toujours détenu dans les geôles de «Sans-Famille», en raison d’un appel interjeté par le ministère public. S’ils ne refusent pas le principe de l’appel, les avocats fustigent les irrégularités qui l’entachent.

Selon Anges Kevin Nzigou, l’appel est «faux». «D’autant qu’il n’a pas été enregistré au greffe correctionnel. Plus grave, Landry Washington est détenu pour un appel intervenu au-delà du délais de deux mois prévus par la loi», explique l’avocat.

Par ailleurs, relève-t-il, «ce document imputé au procureur de la République n’était ni daté encore moins signé». En dépit de toutes ces irrégularités prouvées et les rappels des avocats, Landry Amiang est toujours détenu.

Au vu de la situation, les avocats disent ne plus croire à l’indépendance de la justice gabonaise. Ils s’étonnent également de «l’incapacité du parquet général, garant des libertés, à faire appliquer la loi».

Prenant l’opinion nationale et internationale à témoin, Anges Kevin Nzigou et ses confrères ont émis des craintes sur «l’embrigadement de la justice». Car, ont-ils relevé, au «Gabon, la justice devient la bras séculier d’un système pour la répression des opposants d’Ali Bongo».