Sénégal : l’offre locale pour relancer le tourisme

Pour relancer son secteur touristique lourdement affecté par la Covid-19, le Sénégal compte développer les offres destinées aux locaux et le partenariat avec les entreprises publiques et privées.À cause de la pandémie, le secteur du tourisme a subi une crise sans précédent. 2020 a été une année « zéro » du tourisme, la pire jamais enregistrée, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT).

Au Sénégal, le secteur a été fortement secoué du fait de son caractère extraverti. L’offre touristique du pays est en effet exclusivement orientée vers la clientèle occidentale. Et les mesures coercitives prises pour lutter contre la propagation du virus notamment l’arrêt des voyages internationaux ont plongé les acteurs de ce secteur dans un désarroi total.

Face à cette situation inédite, les promoteurs touristiques ont fait recours aux offres locales pour survivre. Et selon le directeur général de l’Agence Sénégalaise de Promotion Touristique (ASPT), Pape Mahawa Diouf, « le tourisme interne a été la meilleure alternative pour tout le secteur lorsque la crise sanitaire a plombé l’économie mondiale. »

S’exprimant à l’occasion des « Rencontres Professionnelles des Acteurs du Tourisme », organisées ce samedi à Dakar, M. Diouf a souligné que le segment domestique a souvent été ignoré, « mais que cette crise a mis en avant l’opportunité et la nécessité de se repositionner sur les déplacements intra-régionaux. »

« Le tourisme interne pourra aider notre destination à se remettre des impacts économiques de la pandémie tout en permettant de sauver des emplois, de protéger les moyens d’existence et de retrouver aussi les bienfaits sociaux apportés par le tourisme », a-t-il déclaré.

Pour ce faire, le DG de l’ASPT a invité les promoteurs touristiques à diversifier les produits et à proposer des prix compétitifs tels que les tarifs pour les nationaux et résidents.

Il a par ailleurs souligné la nécessité de renforcer le partenariat public-privé, en particulier avec le monde de l’entreprise, pour développer le tourisme local. Cela devrait permettre aux industries du tourisme de capter les quelque 4 milliards de FCFA que les Sénégalais dépensent chaque année lors de leurs vacances à l’étranger.

Pour y arriver, a-t-il dit, il faut que l’offre du pays soit adéquate et concurrentielle avec les demandes des entreprises.

Ainsi, « dans le cadre de l’initiative Taamou Sénégal (choisir le Sénégal en langue wolof), nous allons poursuivre ce travail en développant des partenariats avec le secteur public et le secteur privé particulièrement le monde de l’entreprise puisqu’il faut que les consommations allant dans les colonies de vacances, les team building, les amicales professionnelles… se fassent dans notre pays et non à l’étranger », a-t-il promis.

La consommation de cacao de l’UE provient à 70% de la Côte d’Ivoire

La consommation de cacao de l’Union européenne (UE) provient à 70% de la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, selon M. Stéphane Brossard, chef d’équipe croissance inclusive et durable de la délégation de l’UE à Abidjan.

« Aujourd’hui, 70% de la consommation de l’Union européenne, c’est le cacao de la Côte d’Ivoire », a indiqué vendredi M. Stéphane Brossard, en marge d’un plaidoyer de la Convention de la société civile ivoirienne (CSCI) sur l’Accord de partenariat économique intermédiaire (APEI). 

M. Stéphane Brossard a fait observer que grâce à cet accord de partenariat économique « le cacao ivoirien est en très bonne position sur le marché européen ». Et ce, parce que le cacao de Côte d’Ivoire ne subit pas de taxe à l’entrée de l’UE.

De ce fait, le cacao en provenance de la Côte d’Ivoire est moins cher relativement à celui de l’Équateur ou de l’Indonésie, a fait savoir M. Brossard qui a assuré que l’UE va accompagner le gouvernement à exploiter les opportunités de l’APE Intermédiaire.

« Nous allons continuer nos appuis auprès du gouvernement ivoirien, notamment pour contribuer à faire les réformes sur la transition fiscale, à travailler sur la convergence réglementaire, à améliorer le système des douanes et faire en sorte que les produits transitent plus rapidement », a-t-il dit.

Mme Tano Alida, chef projet à la CSCI sur le Projet l’APE Intermédiaire, a indiqué que cet accord lève les tarifs douaniers sur un certain nombre de produits. Toutefois, le secteur privé doit être informé sur les étapes de « démantèlement ».  

Le coordonnateur national de la CSCI, M. Mahamadou Kouma, a expliqué que l’APEI diffère de celui du « Projet APEI » qui est un accord réciproque de libre-échange signé le 28 novembre 2008 entre la Côte d’Ivoire et l’UE.

Cet accord dit intermédiaire est rentré en vigueur le 3 septembre 2016, en attendant la mise en place de l’Accord de partenariat économique régional entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne.

Dans ce contexte, l’Etat ivoirien s’est doté en octobre 2017 d’une stratégie nationale de mise en oeuvre de cet accord dans l’optique de faire la mise en oeuvre de l’APE un véritable levier de croissance et de développement.

Une récente étude menée par la société civile ivoirienne, de février 2020 à décembre 2020, a révélé que, « sous la pression de diverses entreprises multinationales de l’agrochimie, l’UE exporte vers des pays tiers, des pesticides dangereux pour la santé ».

« Pour le cas de la Côte d’Ivoire, la Commission européenne a souligné que c’était bien souvent le gouvernement ivoirien lui-même qui plaidait pour le maintien de ce type d’importations », mentionne la CSCI.

La CSCI invite l’Etat ivoirien à adopter dans les meilleurs délais une nouvelle stratégie nationale APEI opérationnelle, car « le manque d’opérationnalisation de la stratégie nationale de l’APEI constitue un handicap dans la mise en oeuvre de l’accord ».

Elle demande la réalisation d’ici trois ans d’un bilan complet des politiques de libéralisation du commerce menées par la Côte d’Ivoire, en intégrant les effets économiques, sociaux et écologiques sur la base d’indicateurs globaux et sectoriels. 

Pour la Convention de la société civile ivoirienne, il faut également faire des études de cas sectoriels et d’un processus participatif intégrant notamment les représentants de l’agriculture familiale et des Petites et moyennes industries. 

La société civile qui estime que l’avènement de la crise liée à la Covid-19 n’a pas véritablement permis de cerner suffisamment l’impact réel de la stratégie nationale APE, appelle à la prorogation de deux ans supplémentaires la mise en place du projet afin qu’ elle contribue à l’adoption et au suivi  d’une nouvelle stratégie APEI. 

Côte d’Ivoire: maintien du tiers payant des assurances santé en dépit des déficits

L’Association des sociétés des assurances de Côte d’Ivoire (ASA-CI), a décidé vendredi, à l’issue des états généraux de l’assurance maladie, de maintenir le système de tiers payant, en dépit d’un déficit structurel de 43 milliards Fcfa ces 11 dernières années.

Des études, selon le président de l’ASACI, Mamadou Koné, ont montré « ces dernières années que les contrats d’assurance maladie sont déficitaires; les contacts se caractérisent par un déficit structurel qui est de l’ordre de 43 milliards Fcfa sur les 11 dernières années ». 

« La décision a été prise de ne pas suspendre le tiers payant, donc les Ivoiriens peuvent être rassurés puisque nous avons rétabli la confiance avec les cliniques », a déclaré M. Mamadou Koné à la presse, en marge des travaux qui ont eu lieu du 16 au 19 novembre 2021.  

Le tiers payant est un dispositif permettant à un client donné qui bénéficie d’un cas d’assurance maladie de se rendre dans une clinique privée ou publique et de se faire soigner sans rien débourser selon son contrat, ensuite la clinique adresse la facture à la compagnie d’assurance.

M. Koné a fait observer que l’alternative au tiers payant, c’est que celui qui va à la clinique avec sa carte, ne peux pas bénéficier de la carte illico, il paie la prestation et après se fait rembourser. Or, il est intéressant d’aller sans rien payer et après l’assureur rembourse. 

C’est ce dispositif de tiers payant qui a « grippé le système compte tenu d’un certain nombre de dysfonctionnements, mais on a compris qu’ on devrait travailler sur ce dispositif pour l’améliorer et le maintenir aux côtés des Ivoiriens », a-t-il ajouté.  

Pour sa part, Joseph Boguifo, le président de l’Association des cliniques privées de Côte d’Ivoire, a relevé que tout a augmenté, l’électricité, les équipements et les structures de santé n’ont procédé à aucun réaménagement de coût, mais pire on leur demande de baisser les coûts. 

Cela, confiera-t-il, « a commencé à poser le problème sérieux du tiers payant (…) plusieurs fois on est sorti des réunions en disant on arrête le tiers payant, heureusement, aujourd’hui nous arrivons à des résolutions adaptées par tous ». 

M. Antoine Debayou, le représentant du directeur des assurances, a rassuré que le ministre de tutelle qui « accorde un intérêt particulier au développement du secteur des assurances, prendra les mesures idoines pour matérialiser en acte ces résolutions et réquisitions ».

L’assurance santé connait la plus forte progression parmi les différentes branches d’assurances avec une croissance moyenne de 10% durant les cinq dernières années. Cette relative performance contraste avec sa pérennité et sa capacité à s’étendre à la majorité de la population. 

La plupart des parties prenantes éprouvent des difficultés à créer de la valeur pour leurs opérations et à bénéficier de l’énorme potentiel que représente le secteur. En ce qui concerne les compagnies d’assurances, il apparaît un déficit structurel traduit par un résultat technique déficitaire cumulé de l’ordre de 43 Milliards F CFA sur les 11 dernières années.

Le MIDH invite l’Etat ivoirien à publier les audits diligentés dans les entités publiques

Le Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH), une organisation de défense des droits de l’Homme, invite le gouvernement ivoirien à rendre publics les résultats des audits diligentés dans des établissements publics nationaux.

Le MIDH, dans un communiqué signé de son Président du Conseil d’administration, Drissa Bamba, salue les actions de l’Etat et encourage le Gouvernement à rendre publics les résultats des audits diligentés.

Depuis quelques mois, le gouvernement ivoirien, dans sa volonté de lutter contre les  malversations et la mauvaise gestion des deniers publics, a lancé l' »Opération mains propres » à  travers des audits dans des entreprises publiques.

Les premiers audits commandités ont visé l’Autorité de régulation des télécommunications de Côte d’Ivoire (ARTCI), la Nouvelle pharmacie de la santé publique (NPSP), l’Agence de gestion et du développement industriel (AGEDI) et l’Agence de gestion foncière (AGEF). 

Ces audits diligentés dans les établissements publics ont conduit à la suspension des responsables de ces sociétés d’Etat et la mise sous mandat de dépôt de certains. Pour le MIDH, les résultats devraient être publiés.  

Dans le courant du mois de novembre 2021, des directeurs généraux de structures  publiques ont été démis de leur fonction notamment au Fonds d’entretien routier (FER) et à  l’Agence nationale du service universel des télécommunications (ANSUT).

Selon des sources concordantes, le vendredi 12 novembre 2021, des responsables et autres  cadres de la Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière (SICOGI) ont été  interpellés par la police économique, rapporte l’ONG de défense des droits de l’Homme.

Le Mouvement ivoirien des droits Humains salue ces actions du gouvernement qui  visent à « promouvoir la transparence et l’obligation de rendre compte dans la gestion des  finances publiques », poursuit la note. 

L’organisation invite l’Etat de Côte d’Ivoire à « rendre public les résultats des audits et à engager les actions nécessaires à l’encontre de l’ensemble des personnes mises en cause, sans discrimination ».

En outre, elle engage le gouvernement et le Parlement à prendre les textes obligeant la Haute autorité pour la bonne gouvernement et la Cour des comptes à rendre leurs rapports publics  et accessibles à la population ». 

Elle invite également le gouvernement et le Parlement à prendre les dispositions législatives utiles afin de rendre obligatoire par la Haute autorité pour la bonne gouvernance,  la publication de la liste des personnes assujetties à la déclaration des biens.

Pour l’ONG de défense des droits de l’Homme, il faut publier le nom des personnes qui refusent de s’y soumettre, suggérant que ces dernières devront être, sans délai, démises des fonctions à elles confiées.

Burundi : la Bad finance un projet d’accès à l’énergie

La Banque africaine de développement (Bad) et le gouvernement du Burundi ont conclu un accord pour le financement de la phase 1 du Projet d’accès à l’énergie.La Bad réaffirme son engagement en faveur du Plan national de développement 2018-2027 élaboré par le gouvernement burundais. L’institution financière panafricaine vient d’octroyer un montant de 29 millions de dollars sous forme de don au projet national d’accès à l’énergie.

L’accord a été scellé le 16 novembre dernier à Bujumbura à l’occasion d’une rencontre officielle entre la directrice générale du Groupe de la Banque africaine de développement pour l’Afrique de l’Est, Mme Nnenna Nwabufo, et le ministre burundais des Finances, du Budget et de la Planification économique, M. Domitien Ndihokubwayo.

Saluant le don de la Banque, M. Ndihokubwayo a indiqué que la phase I du Projet d’accès à l’énergie bénéficiera à la population mais aussi au développement du secteur privé.

« La Banque africaine de développement est une fois de plus heureuse d’enrichir la liste des accords signés avec le Burundi », a déclaré, de son côté, Mme Nwabufo. Elle a ajouté que l’appui de son institution ne se limitera pas au secteur de l’énergie et qu’il prendra aussi en compte l’agriculture et la création d’emplois pour les jeunes dans les années à venir.

Kenya : Bolloré Transport & Logistics distinguée

Le Business Integrity Index 2021 est décerné à la filiale kényane de Bolloré Transport & Logistics.Initié par la Chambre de commerce britannique au Kenya (BCCK), le Business Integrity Index distingue les entreprises engagées dans des pratiques commerciales éthiques. Il se fonde sur une évaluation de la conformité aux règlementations, sur l’historique de l’entreprise et sur les politiques internes contre la corruption.

« Le BCCK Integrity Index récompense les entreprises de confiance, dont les pratiques professionnelles sont conformes à l’éthique. Nous souhaitons prouver que l’intégrité est un atout, en distinguant ces entreprises auprès des organisations britanniques à la recherche de partenaires kényans », a expliqué Sonal Sejpal, Présidente de la Chambre de commerce britannique au Kenya.

L’Integrity Index fait partie du programme Business Integrity Initiative créé en 2019 par le Département du Commerce international (DIT) britannique et le Bureau des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement (FCDO) pour aider les entreprises à traiter les problèmes d’éthique qui peuvent se poser dans leurs opérations courantes.

« L’intégrité est l’un des fondements de la prospérité mutuelle développée par le Royaume Uni et le Kenya. Je suis enchantée d’être ici à l’heure où nous travaillons à redresser nos économies touchées par la pandémie de COVID-19 et de la COP26 pour accélérer la lutte contre le changement climatique », a affirmé la députée Theo Clarke, Envoyée spéciale du Premier ministre britannique au Kenya pour le commerce.

De son côté, Jason Reynard, Président Directeur Général de Bolloré Logistics en Afrique de l’Est, a indiqué que son entreprise s’appuie sur des pratiques éthiques.

« Bolloré Transport & Logistics au Kenya est une entreprise responsable qui s’engage à respecter des pratiques opérationnelles éthiques. Nous sommes par conséquent très fiers de figurer dans l’Integrity Index 2021. Outre notre expertise, notre réputation en matière d’intégrité, de transparence et de bonnes pratiques commerciales nous a permis de devenir un partenaire logistique de confiance pour de nombreuses entreprises qui partagent ces valeurs », a déclaré Jason Reynard.

Sénégal: externalisation du financement des prêts aux logements

Les fonctionnaires sénégalais pourront désormais contracter des dettes sans intérêt auprès des banques privées pour bâtir leur demeure.Après plusieurs années de blocage « pour des raisons budgétaires », les prêts aux logements communément appelés « prêts DMC » sont de retour.

Le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, et le président de l’Association des professionnels des banques et établissements financiers du Sénégal (APBEF-S), Mamadou Bocar Sy, ont signé, vendredi à Dakar, une convention-cadre devant relancer ce dispositif dédié aux agents de l’Etat.

« L’objectif de l’externalisation est la résorption, sur une période de quatre (4) ans, du stock de demandes de prêts en instance au 31 décembre 2020. Il s’agit d’une solution alternative consistant à faire intervenir les banques partenaires dans la prise en charge des demandes de +prêts DMC+ », a expliqué Abdoulaye Daouda Diallo.

Cette méthode, a ajouté le ministre, repose sur le mécanisme de la bonification des intérêts qui est une opération par laquelle, l’agent de l’Etat reçoit un prêt à taux zéro (0) et l’Etat prend en charge les intérêts appliqués par les banques partenaires.

Ainsi, pour un logement subventionné, d’une valeur de 12 millions de francs CFA, chaque agent bénéficiaire de ce programme social n’aura à « emprunter que 7 millions pour être propriétaire », a indiqué le président de l’APBF-S et directeur général de la Banque de l’habitat du Sénégal. Selon Mamadou Bocar Sy, le système de bonification, qui rend le taux d’intérêt très bas, permet au fonctionnaire d’avoir un prêt sans frais de dossier.

Partant de là, il a exhorté les fonctionnaires à utiliser ce dispositif exclusivement pour l’accès au logement. « Je demande aux fonctionnaires de profiter du programme de construction de 100.000 logements pour être définitivement à l’abri du besoin d’un toit », a-t-il dit. Il a par ailleurs invité les dirigeants des banques à maintenir la mobilisation pour la réussite du programme social, « en s’alignant sur les conditions de la convention-cadre. »

L’octroi de ces prêts sans intérêt est l’une des plus anciennes politiques sociales de l’Etat du Sénégal, instaurée par un décret (…) du 27 février 1964 pour faciliter à ses agents l’accès au logement, a rappelé le ministre Abdoulaye Daouda Diallo lors de la signature de la convention-cadre.

Le cadre réglementaire régissant ce décret a connu plusieurs modifications. Celle de 2006 avait permis l’augmentation du montant du prêt passé de deux à cinq millions de francs CFA, et la prolongation du délai maximal de remboursement, de cinq à sept ans. Quant à celle de 2009, elle a autorisé l’octroi de prêts sans intérêt aux contractuels de l’enseignement général et technique.

A la date du 31 décembre 2020, les dossiers des prêts DMC en instance étaient au nombre de 38.000, pour un montant global de 152 milliards de francs CFA, a fait savoir le ministre des Finances et du Budget.

Rwanda/Covid-19 : suspension du programme de prêts d’urgence

La pandémie de Covid-19 avait incité l’Etat rwandais à prendre une série de mesures d’allègement de la politique fiscale et monétaire.Avec l’avènement du nouveau coronavirus, le gouvernement du Rwanda avait restructuré les prêts pour les emprunteurs en difficulté afin d’amortir le choc des effets de la pandémie sur les Rwandais.

L’objectif du prêt d’urgence Covid-19 était de soutenir les entreprises touchées, en leur facilitant le refinancement des obligations de la dette existante, en fournissant des fonds de roulement et en soutenant les investissements pour l’adaptation et la croissance des entreprises grâce à la fourniture de sources de financement à plus long terme.

Mais la Banque centrale du pays a ordonné aux banques commerciales de revenir aux directives réglementaires normales en matière de restructuration, de classification et d’octroi de prêts qui ont été introduites précédemment suite à la Covid-19.

Dans une note datée du 11 novembre, la Banque centrale rwandaise a déclaré que la période permettant aux banques de restructurer les prêts des emprunteurs touchés par la pandémie de Covid-19 se terminait en septembre 2021.

Selon John Rwangombwa, gouverneur de ladite banque centrale, la suspension des prêts d’urgence Covid-19 vise à éviter les risques liés au danger moral et à assurer la transparence des bilans des banques.

« Les banques doivent évaluer régulièrement tous les prêts restructurés, y compris les prêts restructurés Covid-19 qui peuvent être à jour ou encore sous moratoire », écrit M. Rwangombwa dans sa note.

Cette année, le Rwanda prévoit un fort rebond économique après la récession de 2020, la première en plus de deux décennies.

Le produit intérieur brut (Pib) réel du pays devrait croître de plus de 6% en 2021, après la contraction de 3,4% de l’année dernière, grâce à la campagne nationale de vaccination qui a permis une reprise progressive de l’activité économique.

La semaine dernière, la banque centrale a maintenu le taux directeur, son taux de prêt de référence, à 4,5%, prévoyant que le secteur financier resterait stable à court et moyen termes.

Afrique : la Zlecaf pour briser les chaînes de la dépendance économique

La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), entrée en vigueur cette année, est perçue par les dirigeants africains comme « une voie royale vers un label prestigieux made in Africa ».Produire ce dont on a besoin. La 2e édition de la Foire commerciale intra-africaine, qui se tient du 15 au 21 novembre à Durban, en Afrique du Sud, fournit un cadre de réflexion pour l’atteinte de cet objectif.

De l’avis de Cyril Ramaphosa, le chef de l’Etat sud-africain, il est temps que le continent noir prenne « des mesures concrètes pour écrire sa propre histoire de réussite économique ». Cela passe, a-t-il dit, par l’équilibrage des relations commerciales avec le reste du monde qui sont actuellement « faussées ».

Au cours de la prochaine décennie, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) donnera « la possibilité à l’Afrique d’accroître ses revenus de plusieurs milliards de dollars » selon la Banque africaine de développement (Bad).

Benedict Oramah, le Directeur Général de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), a affirmé que le scepticisme qui entoure cette initiative ne se justifie pas parce que « nous disposons d’un Secrétariat de la Zlecaf fort et dynamique, doté des connaissances et de l’énergie nécessaires pour mener à bien son programme ». 

Le processus vers l’intégration des marchés peut être long et difficile mais Wamkele Mene, le Secrétaire général de la Zlecaf, a appelé « les Africains à retrousser les manches afin de travailler dur et faire en sorte de surmonter tous les obstacles ».

Poursuivant, le Sud-Africain a fait part de son « optimiste quant aux perspectives pour l’avenir de notre continent au vu des toutes premières mesures prises pour relever les défis de la fragmentation du marché ».

Fervent partisan de la Zlecaf, Akinwumi Ayodeji Adesina, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, a déclaré qu’avec la pandémie de Covid-19, « la nécessité de stimuler le commerce intra-régional n’a jamais été aussi grande ». 

La Foire commerciale intra-africaine est organisée par Afreximbank en partenariat avec l’Union africaine (UA) et le Secrétariat de la Zlecaf. Elle rassemble les communautés économiques de développement, de commerce et de l’investissement pour négocier des accords et convenir des mesures à prendre pour promouvoir le commerce intra-régional.

« Lors de l’édition 2018, environ 32 milliards de dollars d’accords ont été conclus dont près de 25 milliards de dollars ont déjà été mis en œuvre et 2,5 milliards de dollars sont en cours de traitement », a renseigné la Bad. La 3e édition de la Foire commerciale intra-africaine est prévue en 2023 en Côte d’Ivoire.

Madagascar : 36,5 millions d’euros de la Bad pour l’électrification

La Banque africaine de développement (Bad) accompagne l’île rouge dans le renforcement de son réseau électrique.Les accords de prêt ont été signés le 15 novembre dernier. Ils s’inscrivent dans le cadre de la deuxième phase du Projet de renforcement et d’interconnexion des réseaux de transport d’énergie électrique à Madagascar.

Avec le financement de la Banque africaine de développement (Bad), Madagascar pourra effectuer « la conception, la construction, l’exploitation et le transfert de la centrale hydroélectrique de Sahofika de 205 mégawatts sur la rivière Onive, à 100 kilomètres au Sud-Est de la capitale, Antananarivo », indique un communiqué reçu ce vendredi à APA.

En outre, il est prévu la construction d’une ligne électrique de 220 kV sur 135 kilomètres entre Antananarivo et Antsirabe d’une capacité de 300 mégawatts.

Pour Kevin Kariuki, vice-président de la Bad en charge de l’Électricité, de l’Énergie, du Climat et de la Croissance verte, « les différents engagements signés renforcent l’optimisme pour le secteur de l’énergie de Madagascar. Ils garantissent le transport, en temps voulu, de l’énergie qui sera produite à Sahofika, éliminant ainsi le risque lié aux paiements d’énergie, qui se produit parfois dans les cas de projets indépendants qui font souvent l’objet de différends ».

De son côté, Adam Amoumoun, responsable-pays de la Bad à Madagascar, a déclaré que l’institution financière « restera l’un des acteurs de premier plan pour soutenir les efforts (de la Grande île) dans le développement du secteur de l’électricité ».

La deuxième phase du Projet de renforcement et d’interconnexion des réseaux de transport d’énergie électrique devrait permettre d’accroître le taux national d’accès à l’électricité à 30 % avec environ « 42.000 nouveaux bénéficiaires ».

Enfin, plus de 300 emplois directs, dont 30 % réservés aux femmes, devraient être générés par la mise en œuvre du programme d’un coût total avoisinant 101 millions d’euros.

« La Banque africaine de développement a joué le rôle de chef de file pour la préparation du projet en finançant les études de faisabilité et en mobilisant des partenaires pour le cofinancement à savoir la Banque Européenne d’Investissement (BEI) et le Fonds de l’Opep pour le développement international (Ofid) », conclut le document.

Afrique : forte hausse des remises migratoires

Les envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne ont repris de la vigueur en 2021, progressant de 6,2 % pour atteindre 45 milliards de dollars, annonce la Banque mondiale (BM).Le Nigéria, première puissance économique de la région, en est le premier bénéficiaire. Le rebond y est toutefois modéré en partie du fait de l’influence croissante des politiques destinées à canaliser les transferts d’argent par l’intermédiaire du système bancaire.

Selon la BM, les pays où le volume des remises migratoires en pourcentage du PIB est conséquent sont la Gambie (33,8 %), le Lesotho (23,5 %), Cabo Verde (15,6 %) et les Comores (12,3 %). En 2022, les envois de fonds devraient augmenter de 5,5 % grâce à la poursuite de la reprise économique en Europe et aux États-Unis.

L’institution financière mondiale informe par ailleurs que les coûts de transferts vers le continent noir étaient en moyenne de 8 % au premier trimestre de 2021, contre 8,9 % un an plus tôt. Cela fait de l’Afrique la zone vers laquelle il est le plus coûteux d’envoyer de l’argent.

Bien que les migrations intrarégionales représentent plus de 70 % des mouvements transfrontaliers de population, souligne la banque, les frais sont élevés en raison des faibles quantités de flux formels et de l’utilisation des taux de change du marché noir.

A en croire l’institution de Bretton Woods, les données révèlent que les frais sont souvent plus élevés quand les fonds sont transférés par l’intermédiaire de banques, plutôt que via des canaux numériques ou des opérateurs offrant des services de transfert d’espèces.

L’Afrique de l’Est en quête d’indépendance financière

La Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) travaille à la mise en œuvre d’un nouveau modèle de financement de son développement.L’Afrique orientale veut prendre son destin en main. C’est l’ambition qui guide leurs ministres des Finances. Réunis cette semaine à Mombasa, au Kenya, les argentiers de l’espace économique se sont mis d’accord sur une contribution, à parts égales, de chaque Etat membre pour assurer 65 % du budget de l’organisation.

Les 35 % restants seraient également pris en charge par les Etats membres sur la base de l’évaluation de leur Produit Intérieur Brut par habitant au cours des cinq années précédentes. Il ne reste maintenant que l’approbation du Conseil des ministres pour l’application du nouveau mécanisme de financement.  

Jusque-là, la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) comptait notamment sur les fonds de l’Allemagne, de la Belgique, du Canada, du Danemark, de la Finlande, de la France, du Japon, de la Norvège, de la Suède et du Royaume-Uni pour mener à bien ses projets.

La nécessité de repenser le modèle de financement de la zone économique a été mentionnée dans une étude. Des réformes ont ainsi été identifiées pour aligner la structure, les programmes et les activités de la CAE sur les ressources financières disponibles.

« Après une délibération approfondie des recommandations de l’étude, la réunion a convenu d’adopter un modèle simple en termes de paramètres à utiliser pour la composante de la contribution évaluée et sensible aux principes d’équité, de solidarité, d’égalité et de la taille des économies des Etats partenaires », indique la déclaration sanctionnant les échanges des ministres des Finances.

La Communauté d’Afrique de l’Est, composée du Kenya, du Rwanda, de la Tanzanie, du Burundi, de l’Ouganda et du Sud-Soudan, envisage d’évaluer l’efficacité du nouveau modèle de financement au bout de trois ans de mise en œuvre.

Tanzanie : les infrastructures parmi les priorités d’investissement

La Banque africaine de développement (Bad) a défini l’amélioration des infrastructures et le climat des affaires comme ses axes d’intervention prioritaires dans le cadre du Document de stratégie-pays 2021-2025 (DSP 2021-2025) publié le 8 novembre par l’institution.L’institution financière panafricaine soutiendra l’aménagement d’infrastructures de transport multimodal de qualité, notamment des routes, voies navigables, chemins de fer et aéroports. Ceux-ci doivent permettre à ce pays d’Afrique de l’Est de rendre son économie plus compétitive et de valoriser son capital humain.

La banque investira également dans l’amélioration des réseaux de production, de transport et de distribution d’énergie propre et dans l’aménagement d’infrastructures d’alimentation en eau et d’assainissement.

Dans le domaine des transports en particulier, l’accent sera mis sur l’amélioration de la connectivité régionale, interurbaine, urbaine et rurale par route, air et mer afin d’augmenter l’accès aux marchés régionaux et mondiaux. La Banque jouera ainsi un rôle crucial en dynamisant l’activité du secteur privé et en renforçant la résilience à long terme par l’inclusion sociale et économique, notamment par la réduction de la pauvreté et du chômage des jeunes

Le plan vise à réduire le temps de trajet de 2 à 6 heures en 2020 à 1 à 3 heures en 2025 dans les zones du projet, après l’achèvement des routes régionales, des autoroutes interurbaines et des lignes ferroviaires.

La baisse du coût mensuel moyen d’exploitation des véhicules de 20 à 15 dollars américains par kilomètre à la suite de l’amélioration des infrastructures de transport routier et l’accroissement des revenus du commerce par l’intensification du commerce transfrontalier et de l’intégration régionale est l’autre résultat attendu sur la période.

Dans le domaine énergétique, l’efficacité du transport doit être renforcée, passant de 5,5% à 4% de réduction de pertes techniques d’ici à 2025, grâce à la remise en état des anciennes lignes de transport d’électricité.

La part des énergies renouvelables doit également progresser dans le bouquet énergétique du réseau national, de 2615 gigawattheures, en 2020 à 3 495 gigawattheures en 2025, avec la construction de systèmes de production d’électricité à partir de sources d’énergies renouvelables, notamment l’hydroélectricité, la géothermie, le solaire et l’éolien.

Par ailleurs, un accès accru à l’eau potable et à un système d’assainissement amélioré sera assuré par la mise en œuvre du DSP. L’accès à l’eau potable devrait progresser de 60 % à 75% de la population entre 2020 et 2025 grâce à la construction de systèmes d’approvisionnement en eau potable. L’accès à un assainissement de base devrait passer de 17% à 30% après la réhabilitation et la construction d’installations d’assainissement.

Le second domaine prioritaire du Document de stratégie-pays de la Banque africaine de développement prévoit un appui à la valorisation du capital humain et au développement des compétences.

La Bad œuvrera ainsi avec les autorités du pays et d’autres partenaires du développement afin d’accroître les compétences et la productivité des travailleurs, en particulier des jeunes. A travers un plan de formation technique et professionnelle (TVET), il sera question de former les diplômés à devenir des entrepreneurs, et ainsi créer et développer des entreprises par l’auto-emploi.

Le soutien au TVET permettra d’améliorer l’adéquation entre les compétences requises par le secteur privé et le marché du travail et, par conséquent, de faire passer le nombre de salariés de 14,5 % à 15,5 % de la main-d’œuvre totale.

Une fondation philanthropique finance près de 5.000 PME africaines

Pour son programme d’entrepreneuriat 2021, la Fondation Tony Elumelu (TEF, sigle anglais) a reçu 400.000 candidatures.Les bénéficiaires de 2021 ont été sélectionnés en fonction de leur innovation, leurs performances et leur potentiel de croissance pour créer des emplois et éradiquer la pauvreté sur le continent, renseigne le communiqué parvenu mercredi à APA. Chaque entrepreneur reçoit 5.000 dollars non remboursables. Parmi les 4.949 entreprises retenues, 68 % sont dirigées par des femmes.

Composés à la fois de nouvelles start-ups et de petites entreprises existantes, les entrepreneurs Tony Elumelu 2021 ont suivi une formation, un mentorat et un coaching de classe mondiale et auront un accès à vie au réseau des anciens de la Fondation Tony Elumelu, informe la note.

« À vous les jeunes entrepreneurs africains – travaillez dur, rêvez grand et soyez très disciplinés. Vous devez continuer à penser à l’impact. Le parcours de l’entrepreneuriat n’est pas linéaire – il y a des hauts et des bas, mais en restant concentré et résilient, le succès viendra finalement à vous. L’avenir de notre continent est entre vos mains. Ce que vous faites en tant qu’entrepreneurs contribuera grandement à sortir l’Afrique de la pauvreté. Je suis heureuse que nos femmes entrepreneures se portent très bien, avec une représentation de 68 % cette année », a déclaré le Fondateur de la TEF, Tony O. Elumelu, cité par le document.

Il a par ailleurs invité les dirigeants africains à continuer à créer le bon environnement propice pour permettre aux jeunes de réussir. Car « leur succès est le succès de nous tous sur le continent ». « Nous devons leur donner la priorité parce que les nations et les continents qui donnent la priorité à leurs peuples réussissent », a-t-il martelé.

Le Directeur Général de la coopération internationale et du développement de la Commission européenne, M. Koen Doens s’est quant à lui dit « très heureux que plus de 2400 femmes bénéficieront du programme de formation de la Fondation Tony Elumelu et obtiendront un capital d’amorçage pour soutenir leurs idées. »

« Notre ambition commune est de responsabiliser 100.000 jeunes entrepreneurs africains au cours des dix prochaines années à travers l’Afrique, en reconnaissant que l’entrepreneuriat est le seul moyen de réaliser les rêves », a fait savoir Mme Ahunna Eziakonwa, représentant le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à cette rencontre.

Selon le directeur général de la TEF, Ifeyinwa Ugochukwu, l’entité qu’il dirige a formé dix fois plus de jeunes entrepreneurs africains qu’il n’en a formés de 2015 à 2019 combinés.

« Aujourd’hui, en 2021, nous verserons un montant record de 24.750.000 USD directement aux entrepreneurs africains des 54 pays africains. C’est l’impact », s’est-il félicité.

South African Airways reprend ses vols vers Lagos

Le Nigeria permet de desservir une plus grande partie du continent africain, selon Thomas Kgokolo, Directeur général par intérim de SAA.Deux des plus grandes économies africaines, le Nigeria et l’Afrique du Sud, seront à nouveau reliées avec l’extension du réseau de lignes de la compagnie South African Airways (SAA) pour inclure Lagos à partir de décembre prochain.

Cette décision s’inscrit dans la stratégie de croissance progressive de la compagnie aérienne, qui a été clouée au sol pendant plus d’un an, a déclaré Thomas Kgokolo, Directeur général par intérim de SAA.

« Notre intention est de continuer à développer notre réseau de lignes en fonction de la demande des passagers et du potentiel de revenus. Nous évaluons constamment les opportunités, tant au niveau local qu’aux niveaux régional et international », a poursuivi M. Kgokolo.

Selon lui, Lagos est une route particulièrement importante sur le continent qui dessert la plus grande économie d’Afrique.

« Cette destination spécifique, a soutenu Thomas Kgokolo, permet à SAA d’accéder à l’un des plus grands marchés du voyage en Afrique et nous sommes ravis de pouvoir reprendre les opérations, en assurant une liaison entre les deux plus grandes économies d’Afrique à partir du 12 décembre ».

La SAA s’attendait à ce que la révision continue des restrictions sur les voyages internationaux par les pays conduise à un plus grand nombre de visiteurs en Afrique du Sud et à une activité accrue sur les marchés touristiques avec le Nigeria.

« Non seulement la nouvelle liaison Johannesburg/Lagos constitue un lien économique essentiel entre les deux pays, mais elle desservira également le marché touristique en plein essor des deux pays », a ajouté le Directeur général par intérim de SAA.

Thomas Kgokolo a promis que la SAA continuera, en partenariat avec South Africa Tourism, à promouvoir la destination sud-africaine au Nigeria « dans l’espoir que cela conduise à davantage de visiteurs maintenant que les restrictions internationales sur les voyages en cas de pandémie sont en cours de révision ».

Les vols locaux de SAA ont repris en septembre dernier entre Johannesburg et Le Cap, et des liaisons régionales ont également été ouvertes vers plusieurs autres pays africains.

Zimbabwe : le Fmi prévoit une croissance de 6% en 2021

Malgré des perspectives incertaines, l’économie zimbabwéenne devrait connaître une croissance de 6% en 2021, a déclaré mercredi le Fonds monétaire international (Fmi).Le chef de mission du Fmi au Zimbabwe s’exprimait à l’issue des consultations virtuelles au titre de l’article IV avec les responsables zimbabwéens, qui se sont déroulées du 25 octobre au 16 novembre.

Dhaneshwar Ghura a déclaré que la « réponse rapide des autorités de Harare à la pandémie de Covid-19, notamment par des mesures d’endiguement et un soutien aux ménages et aux entreprises vulnérables, a contribué à atténuer son impact négatif ».

« L’activité économique reprend en 2021, avec une croissance du PIB réel d’environ 6%, reflétant une production agricole exceptionnelle, une augmentation de la production minière et énergétique, une activité soutenue dans le secteur de la construction et de la fabrication, et une augmentation des investissements dans les infrastructures », a déclaré Ghura.

Il a toutefois fait remarquer que la pandémie de Covid-19 et d’autres facteurs ont fait payer un lourd tribut à la situation économique et humanitaire du Zimbabwe au cours des deux dernières années.

« L’économie du Zimbabwe s’est contractée cumulativement d’environ 11% au cours de 2019-20 en raison des effets combinés de la pandémie, du cyclone Idai, d’une sécheresse prolongée et de l’affaiblissement des amortisseurs politiques », a déclaré le responsable du Fmi.

Il a prévenu que l’incertitude restait élevée et que les perspectives économiques du Zimbabwe « dépendent de l’évolution de la pandémie – aggravée par les vulnérabilités de l’économie aux chocs climatiques – et de la mise en œuvre de politiques durables ». « Des actions décisives sont nécessaires pour verrouiller les gains de stabilisation économique et accélérer les réformes » avertit-t-il.

Les principales priorités devraient consister à autoriser une plus grande flexibilité du taux de change officiel et à s’attaquer aux distorsions du marché des changes, ainsi qu’à mettre en œuvre des réformes structurelles et de gouvernance propice à la croissance.

Le pays d’Afrique australe a dû faire face à de graves distorsions sur le marché des changes, qui a vu se développer un marché parallèle où les devises fortes sont échangées avec une prime pouvant atteindre 100%.

Sahel: la Grande muraille verte, une source de revenus (FAO)

L’analyse coûts-avantages de la FAO publiée dans Nature Sustainability montre un rendement moyen de 1,2 dollars pour chaque dollar investi dans le projet de restauration des terres, malgré les conditions climatiques rigoureuses.C’est un retour sur investissement inattendu. L’objectif de la Grande muraille verte d’Afrique n’est pas en effet de générer des profits. Elle vise plutôt à lutter contre la désertification dans la région du Sahel. Mais, d’après une nouvelle étude menée par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et publiée dans Nature Sustainability, elle peut aussi être un débouché commercial intéressant pour les investisseurs.

Selon l’analyse, parvenue ce mardi à APA, pour chaque dollar investi dans cette initiative de grande ampleur qui part du Sénégal à l’ouest à Djibouti à l’est, les investisseurs peuvent s’attendre à un rendement moyen de 1,2 dollars. Ce profit peut même monter jusqu’à 4,4 dollars, précise le document.

Pour le Coordonnateur des projets internationaux au sein de la Division des forêts de la FAO et l’un des principaux auteurs de l’étude, Moctar Sacande, cité par le document, « nous devons faire évoluer le discours sur la région du Sahel afin de montrer que, malgré l’environnement hostile et sec de la région, les investisseurs peuvent tout de même obtenir un rendement viable en investissant dans la restauration des terres. »

L’étude est fondée sur des données de terrain et des données satellitaires qui permettent de suivre la dégradation des terres sur la période 2001-2018. Celles-ci sont ensuite comparées aux coûts et aux avantages de la restauration des terres selon différents scénarios adaptés aux circonstances locales.

D’après M. Sacande, les résultats de l’analyse sont le dernier élément nécessaire pour comprendre la situation économique et viennent s’ajouter à la volonté politique et au savoir-faire technique déjà en place, et devraient encourager le secteur privé, qui manifeste un intérêt croissant.

Le verdissement et la restauration des terres dans cette zone longue de 8.000 kilomètres qui traverse le continent sont déjà en cours. Les populations plantent des espèces arboricoles résistantes, comme l’acacia du Sénégal, qui produit de la gomme arabique, fréquemment utilisée comme émulsifiant dans les aliments et les boissons, ou l’arbre gao, aussi appelé Faidherbia albida. Ce dernier aide à fertiliser les sols pour qu’y soient notamment produits du fourrage et des cultures de base comme le millet.

L’étude a indiqué que la surface couverte par l’initiative Grande muraille verte restait limitée et n’atteignait que 4 millions des 100 millions d’hectares ciblés.

Au total, quelque 20 milliards d’USD ont été promis au niveau international en vue de transposer à plus grande échelle l’initiative Grande muraille verte, dont 14,3 milliards d’USD promis à l’occasion du Sommet One Planet pour la biodiversité tenu en janvier de cette année à Paris, et 1 milliard d’USD promis par le fondateur d’Amazon, M. Jeff Bezos, lors de la conférence climatique de la COP26, qui vient de se terminer.

Les modalités concrètes d’accès à ces fonds doivent encore être déterminées, d’après M. Sacande, qui ajoute que si une partie des fonds n’est pas versée très rapidement, il pourrait être trop tard pour planter les arbres avant la tombée des précipitations limitées attendues en juin et en juillet.

L’initiative Grande muraille verte permettrait de stocker du carbone et de restaurer la biodiversité et s’attache à apporter des avantages socio-économiques aux populations défavorisées de la région. Elle couvre les domaines clés que sont l’atténuation du changement climatique, l’adaptation à ses effets et la résilience face aux aléas climatiques.

Elle contribue également à la réalisation des Objectifs de développement durable 1 (pas de pauvreté), 2 (faim zéro), 13 (mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques), 15 (Vie terrestre) et 17 (partenariats pour la réalisation des objectifs) du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

L’analyse souligne par ailleurs que du fait des conflits armés qui caractérisent la région, certains investisseurs sont longtemps restés méfiants à l’égard du potentiel de l’initiative. En outre, l’étude a conclu qu’environ 50 % des terres concernées sont actuellement inaccessibles pour des raisons de sécurité. Malgré cela, les interventions de restauration des terres continuent de représenter un débouché commercial viable, selon les auteurs.

Forum Bloomberg : cinquante délégués africains à Singapour

Au total, 495 délégués venus de différents continents participent au Forum Bloomberg sur la nouvelle économie, qui a débuté ce mardi à Singapour.
Premier grand rassemblement post-COP26, les participants sont censés contribuer à ce que les organisateurs du Forum de Bloomberg espèrent être une nouvelle réflexion sur « les voies vers une reprise mondiale alors que le monde se remet de l’impact de la pandémie de Covid-19 ».

Dans une déclaration précédant l’événement, Michael R. Bloomberg, fondateur de Bloomberg L.P. et de Bloomberg Philanthropies, a déclaré que les défis économiques mondiaux aggravés par la pandémie confèrent un caractère d’urgence particulier au forum de cette année auquel participent 50 délégués africains.

« La transition rapide entre la COP26 et le forum nous offre une occasion unique que nous avons l’intention de saisir, en travaillant ensemble pour accélérer notre reprise de manière à construire une économie plus forte, plus saine et plus durable », a-t-il dit cité par un communiqué.

Les sessions plénières du forum s’articulent autour des thèmes suivants : Reconstruire l’économie mondiale, innover pour sortir de la crise et naviguer dans un monde divisé.

Les débats porteront sur la finance, le climat, le commerce, les villes et la santé, avec en toile de fond la pandémie de Covid-19.

Parmi les Africains qui y participent, figurent Yvonne Aki-Sawyerr, maire de Freetown, la capitale de la Sierra Leone, Shamim Nabuuma Kaliisa, fondateur et directeur exécutif du Chil Artificial Intelligence Lab (Ouganda), Alloysius Attah (directeur général et cofondateur de Farmerline (Ghana) et Nthabiseng Mosia, cofondateur d’Easy Solar (Sierra Leone).

Le ministre du Commerce et de l’Industrie de Singapour, Gan Kim Yong, a déclaré que le Bloomberg New Economy Forum est un événement important pour son pays.

« L’accueil physique de l’événement ici, malgré la pandémie, affirme le rôle de Singapour en tant que capitale des événements d’affaires et nœud mondial pour les entreprises », a ajouté M. Yong.

« Le Forum Bloomberg sur la nouvelle économie à Singapour offrira une plateforme d’action – et pas seulement de débat – tout en constituant un modèle pour des réunions entre personnes sûres, mais hautement connectées », a déclaré Justin B. Smith, PDG de Bloomberg Media et président exécutif de Bloomberg New Economy.

Il a ajouté : « Nous n’avons jamais vu un tel sentiment d’urgence parmi les leaders mondiaux pour se réunir et mobiliser des solutions. Cet esprit de collaboration touche tous les secteurs d’activité ».

Nigeria : l’inflation tombe à 15,99% en octobre

Le taux d’inflation du Nigeria a baissé pour le septième mois consécutif.Le Bureau national des statistiques (NBS) a annoncé que le taux d’inflation du Nigeria pour le mois d’octobre a chuté pour se retrouver à 15,99% en glissement annuel.

Le rapport mensuel de l’indice des prix à la consommation (IPC), qui mesure l’inflation, révèle que le chiffre d’octobre contraste avec les 16,63% enregistrés en septembre 2021.

Le document montre que des augmentations ont été enregistrées dans toutes les divisions de la Classification de la consommation individuelle par objet (COICOP) qui ont donné l’indice global.

« En glissement mensuel, l’indice global a augmenté de 0,98% en octobre 2021, soit un taux inférieur de 0,17% à celui enregistré en septembre 2021 (1,15%) », indique le Bureau national des statistiques (NBS).

La variation en pourcentage de l’IPC composite moyen pour la période de douze mois se terminant en octobre 2021 par rapport à la moyenne de l’IPC pour la période précédente est de 16,96%, soit 0,13 point de pourcentage par rapport au taux de 16,83% enregistré en septembre 2021.

Le taux d’inflation urbain a augmenté de 16,52% (en glissement annuel) en octobre 2021 contre 14,81% enregistré en octobre 2020, tandis que le taux d’inflation rural a augmenté de 15,48% en octobre 2021 contre 13,68% en octobre 2020.

Selon le rapport, en glissement mensuel, l’indice urbain a augmenté de 1,02% en octobre 2021, en baisse de 0,19 point de pourcentage par rapport au taux enregistré en septembre 2021 (1,21%), tandis que l’indice rural a également augmenté de 0,95% en octobre 2021, en baisse de 0,15 point de pourcentage par rapport au taux enregistré en septembre 2021 (1,10%).

Il a ajouté que la variation moyenne en glissement annuel sur 12 mois de l’indice urbain est de 17,53% en octobre 2021. Le NBS a expliqué que ce chiffre est supérieur à celui de 17,41% enregistré en septembre 2021, tandis que le taux d’inflation rural correspondant en octobre 2021 est de 16,39%, contre 16,26% en septembre 2021.

Afrique : Cyril Ramaphosa prône un changement de paradigme économique

Le président sud-africain soutient que le continent noir doit se libérer de son cantonnement à l’exportation de matières premières pour enfin amorcer son industrialisation.L’Afrique est immensément riche de ses ressources naturelles et misérable en raison de l’utilisation qu’elle en fait. Une condition dont les dirigeants africains, acculés de toutes parts par les urgences, ne peuvent plus se complaire.  

« Nous ne pouvons plus avoir une situation dans laquelle les ressources africaines ajoutent de la valeur et fournissent des emplois à d’autres économies alors que nombre de nos concitoyens vivent dans la pauvreté », a fustigé Cyril Ramaphosa.

Le chef de l’Etat sud-africain s’exprimait, hier lundi, à l’ouverture de la 2e édition de la Foire commerciale intra-africaine qui se tient du 15 au 21 novembre à Durban dans le KwaZulu-Natal. Pour le successeur de Jacob Zuma, le rééquilibrage de la balance commerciale du continent, qui exporte essentiellement des matières premières et importe  des produits finis, est un impératif.

« En encourageant le commerce entre les pays africains, par le biais de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), nous renforcerons la base industrielle du continent pour produire des biens pour nous-mêmes et pour les autres », a déclaré Ramaphosa.

À en croire le président de la nation arc-en-ciel, la Covid-19 a mis en évidence la fragilité des économies africaines. La pandémie, a-t-il expliqué, a démontré les dangers de la dépendance excessive de l’Afrique par rapport au reste du monde en matière de nourritures, de médicaments et d’autres produits essentiels.

Selon une étude de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), ce continent importe environ 94 % de ses besoins en médicaments et produits pharmaceutiques pour un coût annuel de 16 milliards de dollars américains.

Pour inverser la tendance, Cyril Ramaphosa a plaidé pour « l’investissement dans les infrastructures et le renforcement des capacités des institutions africaines ». Dans cette dynamique, l’effectivité de la libre circulation des biens à travers la Zlecaf devrait accélérer la croissance et créer ainsi des opportunités pour les Petites et Moyennes Entreprises (PME) et les grandes sociétés.

Il est temps que le commerce intra-africain prenne son envol. « C’est essentiel si nous voulons modifier les relations commerciales déséquilibrées », a affirmé le président sud-africain. La Foire commerciale intra-africaine, organisée en collaboration avec la Banque africaine d’import-export, fournit une plateforme pour partager des informations sur le commerce, les investissements et le marché. Ce rendez-vous permet aux acheteurs et vendeurs, aux investisseurs et aux pays de se rencontrer, de discuter et de conclure des accords commerciaux.

Côte d’Ivoire: des cadres de la Sicogi visés par une enquête mais « pas en état d’arrestation »

La Société ivoirienne de gestion immobilière (Sicogi) précise que des cadres de l’entreprise publique sont visés par une enquête mais « pas en état d’arrestation » comme relayés par des médias en ligne, dans une note.

« Contrairement à ce qui est dit dans la presse en ligne ces dernières 24h, la Sicogi informe que certains de ses cadres font l’objet d’une enquête policière actuellement par la police nationale », indique la note. 

Toutefois, souligne la société « les personnes concernées ne sont pas en état d’arrestation », tout en rassurant que « des informations actualisées seront données à la fin de cette enquête de la police dès que possible ». 

Interpellés par la police, ces agents ont été entendus sur les chefs d’accusation qui leurs sont reprochés. Des médias en ligne citent notamment : le « DGA, le Daaf, le directeur du foncier, le chef de service technique et des travaux, le chef du service financier et un caissier ». 

Maroc/Tanger Med : le passage portuaire totalement dématérialisée

Les formalités du passage portuaire à l’import et à l’export pour les activités conteneurs et camions TIR au niveau du port Tanger Med, sont entièrement dématérialisées, à compter de ce lundi 15 novembre.Les opérateurs peuvent remplir les formalités du passage portuaire en ligne et déposer électroniquement tous les documents nécessaires auprès des services chargés de la gestion des activités Import-Export, précise un communiqué de Tanger Med.

Les utilisateurs peuvent accéder à ce service à partir du « Port Community System » de Tanger Med www.tangermedpcs.com  accessible sur smartphones, tablettes et ordinateur, et offrant déjà une palette de services opérationnelles telles que la traçabilité des unités Fret, la facturation à distance et le paiement en ligne, est-il précisé.

Par ailleurs, Tanger Med indique que la dématérialisation totale du passage portuaire deviendra « obligatoire » à partir du 15 février 2022. Durant sa phase de test en 2021, Tanger Med a accompagné plusieurs opérateurs qui se sont inscrits dans cette démarche participative de digitalisation pour traiter toutes leurs formalités en ligne.

« La dématérialisation totale du passage portuaire à l’import et à l’export permet de fluidifier les opérations, de garantir un niveau de sécurité élevé des flux de marchandises, et de répondre aux attentes des clients pour le renforcement de la digitalisation, de la transparence et de la prédictibilité au service de la compétitivité logistique », ajoute la même source.

Et d’ajouter que Tanger Med continuera à assurer l’accompagnement de l’ensemble des opérateurs désirant bénéficier de ce nouveau service, à travers des sessions de formation ainsi qu’un support de proximité pour réussir cette phase de transition.

Le Sénégal peaufine sa feuille de route pour la CM12

Le Sénégal usera de tous les moyens à sa disposition pour défendre ses intérêts lors des négociations à la douzième conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (CM12), a fait savoir, lundi à Dakar, la ministre du Commerce, Aminata Assome Diatta.Aminata Assome Diatta s’est voulue un peu plus claire quant à la mission de la délégation sénégalaise devant se rendre à Genève (Suisse) pour participer à la CM12 prévue du 30 novembre au 3 décembre 2021 au siège de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

« En cette période où se profilent des mutations de tout genre notamment celle de pandémie de la Covid-19, il nous incombe d’adopter des stratégies et positions de négociations fortes sur toutes les disciplines où le Sénégal estime avoir des intérêts significatifs. (Cela) en vue d’obtenir un résultat positif, dans le souci de maintenir les efforts de relance de notre économie », a indiqué la ministre du Commerce.

Mme Diatta s’exprimait à l’occasion de l’atelier du Comité national des négociations commerciales internationales sur la douzième conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce.

Durant leur séjour à Genève, les négociateurs sénégalais axeront leurs efforts sur plusieurs secteurs dont la pêche. Un accord global sur les subventions devrait en effet être signé au sortir de la CM12. La mission sénégalaise devra, selon Mme Diatta, formuler des alternatives pour tirer profit de ce futur accord.

Pour ce faire, a-t-elle dit, ses collaborateurs vont plaider en faveur de l’exclusion totale du secteur de la pêche artisanale et à petite échelle du champ d’application du texte présenté par le Président du Groupe de négociation sur les règles.

L’autre domaine confié aux ambassadeurs du Sénégal est les réformes des politiques commerciales agricoles. A ce propos, l’ancienne directrice du commerce extérieur du Sénégal a noté qu’il y’a lieu de dégager des orientations dans une perspective de développement comme soutenue par le groupe africain à l’OMC.

S’agissant du troisième secteur en lien avec les services, elle a invité les uns et les autres « à analyser l’ensemble de nos stratégies afin de définir nos intérêts sur les différentes propositions, car notre économie repose essentiellement sur le secteur des services représentant plus de 60% du PIB. »

En ce qui concerne la réponse à la pandémie, Aminata Assome Diatta a exhorté ses équipes à examiner les différentes propositions et d’en formuler d’autres en tenant compte du plan de résilience adopté par l’Etat du Sénégal.

Sur le reclassement, « nous devrions, a dit la ministre, œuvrer ensemble pour évaluer les impacts économique et commercial de la sortie du Sénégal dans la catégorie des PMA. »

Elle a enfin attiré l’attention des négociateurs sur les autres domaines de négociations, à savoir le commerce électronique, le traitement spécial et différencié, les Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent le commerce (ADPIC) et les différentes discussions structurées à l’OMC.

La mauvaise foi des entrepreneurs, un frein à l’accès aux financements (acteurs)

La méfiance des banques à l’égard des jeunes entrepreneurs n’est pas liée à la qualité des projets mais plutôt au manque de sincérité de leurs porteurs, a soutenu le Directeur Général d’Ecobank Sénégal, Sahid Yallou.Les difficultés d’accès au capital sont souvent présentées comme un frein au développement de l’entreprenariat. Les exigences de garantie des institutions financières sont pointées du doigt. Mais pour Sahid Yallou, « si les banques ont peur d’aller à fond sur ce segment, c’est parce que les expériences passées n’ont pas laissé de bons souvenirs. Les banques ont encaissé énormément de créances douteuses ».

A l’en croire, ce qui fait le plus peur au prêteur, c’est le comportement futur du porteur de projet. « Lorsque nous faisons face à un chef d’entreprise de mauvaise foi, quelle que soit la pertinence de son projet, cela ne passe toujours pas », a-t-il expliqué vendredi dernier, lors d’un panel consacré à la question.

L’autre aspect évoqué par M. Yallou est l’asymétrie d’information qu’il y a entre le porteur de projet et le créancier. « Ce sont les deux problématiques majeures qui font qu’aujourd’hui, les banques ont cette tendance à se dire qu’elles ont 50 % de chance de voir ce crédit finir en créance douteuse. La seule alternative, c’est donc de demander une garantie immobilière. Mais cela ne devrait pas être le cas. Parce que dans l’accompagnement, la garantie ne fait pas le crédit. Ce qui fait le crédit, c’est le business », a-t-il indiqué.

Par ailleurs, a fait remarquer le banquier, la problématique du financement ne doit pas être simplement celle du prêt. D’après lui, il y a aussi la participation et l’ouverture du capital. « Aujourd’hui, le système financier est dominé par l’intermédiation à savoir les banques. Et quand on interroge celles-ci sur la problématique du financement des PME, le risque est ce qui ressort tout de suite », a-t-il déploré.

Face à cette situation, des structures comme l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME) ont un rôle important à jouer. Car « elle répond à une problématique qui est celle de la connaissance du porteur de projet, son accompagnement pour sa mise aux normes, la traduction de ses idées, de son exploitation, de ses cibles, par des chiffres bien organisés », a soutenu l’ex-administrateur exécutif de la filiale d’Ecobank au Bénin.

« C’est important pour nous d’avoir ce type d’accompagnement pour alléger les procédures d’octroi de prêt », a affirmé l’ancien Directeur régional du Corporate Banking pour la zone francophone en Afrique de l’Ouest.

Une fois ces problématiques résolues, « la part de la contribution des PME dans le Produit Intérieur Brut (PIB) devrait atteindre 60 à 70 %. Un taux de croissance garanti pour l’Etat du Sénégal », a-t-il martelé.

Rwanda : le grand bond des exportations

Les exportations du Rwanda ont augmenté de 58,8% au cours du troisième trimestre de 2021.Cette progression s’explique par la hausse des prix des produits de base, la bonne performance des activités manufacturières nationales ainsi que l’horticulture florissante, a indiqué un rapport officiel dimanche.

Lors de la réunion trimestrielle du Comité de politique monétaire de la Banque centrale dont la mission est d’évaluer les tendances économiques et les approches idéales pour maintenir la stabilité économique, il a été noté qu’au troisième trimestre, les exportations ont augmenté de 58,8% par rapport à la même période de l’année dernière avec une croissance des exportations traditionnelles de 43,1% (café, thé, minéraux) et une croissance de 47,5% des exportations non traditionnelles (produits manufacturés et horticulture).

Quant aux importations du Rwanda, elles ont augmenté de 12,7%, ce qui est largement dû à l’augmentation du coût des prix du pétrole d’environ 75%. Les importations de biens intermédiaires utilisés dans l’industrie manufacturière ont augmenté de 7%.

Les prix du pétrole brut ont fortement augmenté au niveau mondial pour dépasser les niveaux d’avant la crise de 19 ans d’environ 69,5% et devraient exercer une pression sur l’inflation au Rwanda qui est actuellement assez faible à 0,6% contre environ 0,7% enregistré au deuxième trimestre de 2021.

Thierry Kalisa, l’économiste en chef de la Banque centrale, a noté que les prix des carburants devraient encore augmenter dans les mois à venir, mais a déclaré qu’avec la base basse actuelle de l’inflation, elle devrait terminer l’année à 0,7% et 5,4% en 2022.

« Nous savons qu »il va augmenter et nous pouvons nous attendre à ce qu »il augmente jusqu’à environ la seconde moitié de l’année prochaine. L’inflation est actuellement faible, cela va exercer une pression sur notre composante d’importation, cela va influencer l’inflation en 2022, c’est ainsi qu’elle atteindra 5,4% en 2022 », a-t-il déclaré.

Les prix du carburant ayant augmenté dans le monde entier pour dépasser les niveaux d’avant la crise de 19 ans, le gouvernement a ajusté en octobre son intervention de subvention du carburant pour protéger les consommateurs rwandais contre l’augmentation du coût de la vie.

Ainsi, le prix du diesel est resté inchangé à 1.054 rwf (franc rwandais) par litre, tandis que celui de l’essence est passé de 1.088 rwf à 1.143 rwf par litre.

Soraya Hakuziyaremye, le gouverneur adjoint de la Banque centrale a noté que les subventions ont joué un rôle énorme dans le maintien d’une inflation faible pour permettre la reprise économique.

Côte d’Ivoire: les leviers prioritaires de la stratégie « Vision 2030 »

L’Etat de Côte d’Ivoire qui a mis en place une stratégie de développement dénommée « Vision 2030 », a défini des leviers prioritaires en vue de booster les potentiels du pays et créer de la valeur ajoutée.

Cette stratégie a été exposée à l’occasion de la 5e édition de la Journée nationale du partenariat (JNP) qui s’est déroulée les 8 et 9 novembre 2021 à Abidjan autour du thème « Partenariat Etat/secteur privé pour la réalisation de la Vision 2030 du développement de la Côte d’Ivoire ».

La Côte d’Ivoire qui veut faire de son secteur privé, le moteur de la croissance économique, a développé des leviers prioritaires pour la transformation structurelle, économique et digitale du pays. 

Le pays s’est engagé à « garantir un environnement des affaires attractifs, à renforcer le système financier formel et la finance inclusive, à accélérer la transformation structurelle de l’économie, à encadrer et appuyer directement les opérateurs privés ».

Il a également conçu une stratégie en vue d’améliorer la compétitivité et accroître la productivité et renforcer les infrastructures socio-économiques. Pour atteindre ses objectifs, l’Etat opère dans des secteurs à forts potentiels avec le secteur privé.

Cette stratégie « prend appui sur le développement de grappes dans les filières à forts potentiels dont l’agro-industrie, le textile et l’habillement, l’habitat, le numérique, le tourisme et la culture », a déclaré le ministre de l’Économie et des finances, M. Adama Coulibaly.  

La Côte d’Ivoire, dira-t-il, projette doubler son revenu par tête d’habitant et par la même occasion créer plus de 8 millions d’emplois en 2030, propulser la majeure partie de la population dans la classe moyenne et diviser par deux le taux de pauvreté en le ramenant de 39 à 20%.  

Pour atteindre cet objectif, le gouvernement ivoirien s’est donné comme ambition d’amener le secteur privé à contribuer à l’investissement à hauteur de 25% du Produit intérieur brut (PIB) et créer plus de 90% des emplois projetés à l’horizon 2030. 

Le ministre ivoirien de l’Économie et des finances, Adama Coulibaly, a assuré que le gouvernement est déjà dans l’opérationnel de sa vision, annonçant un programme de financement des TPE/PME et des champions nationaux.   

« Trois dispositifs majeurs seront lancés au cours des prochaines semaines. Il s’agit premièrement du programme novateur d’accompagnement et de financement des TPE et des PME tout au long de leur parcours et de leur croissance », a indiqué M. Adama Coulibaly. 

Deuxièmement, il s’agit des programmes des champions nationaux visant l’inclusion d’entreprises à haut potentiel de croissance, a ajouté le ministre de l’Économie et des finances, Adama Coulibaly, qui représentait le Premier ministre Patrick Achi. 

Il a fait savoir que pour le troisièmement acte, il s’agit pour l’Etat de Côte d’Ivoire d’assurer le développement des écosystèmes d’affaires pour favoriser la domestication nationale des chaînes de valeurs des filières prioritaires. 

Parallèlement, le gouvernement accentuera les réformes en faveur du climat des affaires afin d’assurer l’attractivité des investissements, avec la digitalisation des procédures administratives, l’amélioration de la réglementation des affaires et le renforcement des infrastructures. 

Le pays, à l’instar des autres États du monde, n’a pas été épargnée par la pandémie de la Covid-19, au regard des effets considérables qui ont freiné la dynamique de croissance, entamée, depuis bientôt une décennie. 

La Côte d’Ivoire, avant la crise sanitaire de la Covid-19 avait réussi à afficher de 2011 à 2019 une croissance moyenne de 8% par an, se hissant dans le groupe de tête des pays à forte croissance dans le monde. 

La pandémie de Covid-19 a affecté le budget de l’Etat, mais le pays s’est montré résilient avec une croissance économique positive de 2% en 2020, contre 7% l’année précédente. La Côte d’Ivoire projette pour 2021 une croissance économique de 6,5%.

Sénégal: vers la création d’un centre de maintenance aéronautique

La signature du contrat matérialisant la réalisation de ce projet a eu lieu ce vendredi dans la capitale économique du Maroc, Casablanca.Bonne nouvelle pour le secteur de l’aéronautique en Afrique de l’Ouest. Les travaux de construction du centre de maintenance aéronautique de l’Aéroport international Blaise Diagne de Dakar démarrent en usine en novembre 2021 et sur site en fin décembre 2021 pour une durée de 18 mois, annonce un communiqué parvenu vendredi à APA.

Lesdits travaux seront réalisés par l’entreprise marocaine spécialisée dans la construction métallique et expérimentée dans la conception et la réalisation de hangar centre de maintenance d’avions, Inter Tridim.

Premier du genre opérationnel en Afrique de l’Ouest, selon la note, ce centre de maintenance est un projet structurant dans la stratégie du hub aérien 2021-2025. Cette dernière a été approuvée en avril 2021 par le président Macky Sall qui veut faire de l’aéroport AIBD, le 1er hub aérien et logistique sous régional et de de la région de Thiès (Ouest) un pôle aéronautique de dimension internationale.

« Depuis quelques mois, nous avons entamé des recherches de partenariats, avons reçu plusieurs offres et avons visité plusieurs centres de maintenance aéronautique dans le monde et nous avons finalement fait le choix, pour le volet lié à la réalisation du hangar en structure métallique en acier, sur le leader marocain en construction métallique TCE qui connaît déjà le Sénégal pour y avoir déjà réalisé des travaux de passerelles métalliques et qui vient tout récemment de livrer un centre de maintenance aéronautique à Châteauroux en France », a déclaré le Directeur général de l’AIBD sa, Doudou Ka.

« La société InterTridim maîtrise toute la chaîne de valeur industrielle dans la réalisation de ce type de grand projet.  C’est un projet majeur pour le développement des transports aériens au Sénégal », a assuré Doudou Ka, soulignant que l’infrastructure va générer au moins 150 emplois directs.

Leader africain dans la construction métallique, InterTridim totalise 40 ans d’expérience dans son domaine de compétence en Afrique en particulier au Maroc, informe le communiqué.

Le hangar qui sera construit à l’AIBD « aura la capacité d’accueillir tout type d’avion dans toutes les normes de sécurité requises. Il aura une surface de 10 000 mètres carrés avec une hauteur de 33 mètres et une portée de 100 mètres », a fait savoir le Président, directeur général d’InterTridim, Mehdi Assad.

L’infrastructure comportera un hangar propre aux avions, une partie abritant les ateliers pour stocker les pièces et les éléments pour faire une révision générale, a expliqué l’architecte du projet, Anass Amazirh. Poursuivant, il a indiqué qu’un autre bâtiment abritera l’administration et les avionneurs et qu’il sera possible de procéder à l’extension du bâtiment sans arrêter les activités, selon l’architecte.

Sénégal : l’ADEPME doublement certifiée

L’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME) a reçu, vendredi, du bureau de contrôle Veritas, la double certification ISO 9001 et ISO 27001 portant sur la qualité et la sécurité des systèmes d’informations.C’est l’aboutissement d’un processus entamé depuis 2019. A l’époque, l’ADEPME s’était lancée dans une démarche de mise en place d’un Système de Management Intégré Qualité/Sécurité de l’Information (SMQ-SI) et de la double certification associée ISO 9001, 27001.

Pour l’agence, l’objectif était de disposer pour les entreprises et l’écosystème entrepreneurial du Sénégal, voire de la sous-région, d’un outil unique en Afrique aux standards internationaux pour l’évaluation et le suivi réévaluation des entreprises basé sur la mesure de la performance. C’est désormais chose faite.

« Relever le défi des PME/PMI pour qu’elles soient performantes c’est aussi de gagner davantage la confiance des partenaires financiers et non financiers », a déclaré le directeur général de l’ADEPME, Idrissa Diabira, après avoir reçu les deux certifications.

La certification est une activité par laquelle un organisme reconnu, indépendant des parties en cause, donne une assurance écrite qu’une organisation, un processus, un service, un produit ou des compétences professionnelles sont conformes à des exigences spécifiées dans un référentiel.

La certification ISO 9001, référentiel du système de management de la qualité, est un passeport international qui démontre la capacité de votre entreprise à délivrer un service conforme aux attentes de vos clients, a expliqué le directeur général du Bureau Veritas Sénégal, Malick Diop.

La certification ISO 27001 est quant à elle un référentiel du management des systèmes d’informations qui démontre la capacité d’une entreprise à lutter efficacement contre les risques telle que la perte des données, la cybercriminalité, les attaques à l’image et les conséquences financières y résultant, a-t-il poursuivi.

« Délivrés sur la base de référentiels internationaux reconnus, ces certificats participeront au renforcement du rayonnement de l’ADEPME et à la valorisation de ses actions au profit de ses partenaires », a affirmé MAlick Diop. 

Le défi de l’agence reste désormais le maintien du niveau de performance qui lui a valu ces distinctions. « Maintenant que vous avez passé le cap de la certification, le challenge qui vous attend réside dans son maintien. Ceci n’est pas la fin, mais le début d’une autre ère », a souligné M. Diop.

Pour le DG de l’ADEPME, « les démarches qualités sont des démarches d’amélioration continue. A partir du moment où vous y êtes, vous ne pouvez pas vous arrêter parce que l’objectif c’est à chaque de vous évaluer, de regarder les écarts, de les corriger, d’ajuster votre management et de vous adapter ».

C’est pourquoi, a-t-il indiqué, « notre enjeu ce n’est pas simplement de bien faire, mais c’est d’être en mesure de faire à la hauteur des attentes extrêmement importantes que l’on a au Sénégal et dans la sous-région. »

L’équipe de l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises va désormais œuvrer pour une mise à l’échelle de ces certifications afin que « toutes les PME du Sénégal puissent être profilées  pour un meilleur pilotage de ces entreprises », a fait savoir le responsable du SMQ-SI de l’agence, Dr Soyibou Ndao.

Côte d’Ivoire: états généraux de l’assurance maladie du 16 au 19 novembre

L’Association des sociétés des assurances de Côte d’Ivoire (ASA-CI) organise du 16 au 19 novembre 2021 les états généraux de l’assurance maladie, en vue de dresser une feuille de route nationale pour un développement harmonieux du secteur.

Cette session qui se tiendra en collaboration avec les différentes parties prenantes de l’assurance santé, permettra de faire une incursion dans le secteur des assurances qui affiche un dynamisme au niveau de la branche de l’assurance maladie. 

Au cours des cinq dernières années, la branche de l’assurance maladie a connu une forte progression avec une moyenne annuelle de 10%, supplantant ainsi les autres branches d’assurance, bien que n’étant pas obligatoire dans les ménages. 

Elle est même sur le point de détrôner l’assurance automobile de sa place de première branche du marché de l’assurance en Côte d’Ivoire, grâce à la vulgarisation du tiers payant, une opportunité saisie par une bonne partie de la population, en majorité des salariés. 

Cependant, les acteurs du secteur notent une « relative performance de l’assurance maladie due principalement à la croissance globale des primes, qui cache des déséquilibres profonds qui se font fortement ressentir d’année en année ».      

Si les facilités d’accès aux soins offrent un confort aux bénéficiaires des contrats d’assurance, elles se caractérisent par une « inefficacité globale du système », selon l’ASACI, qui relate que la plupart des acteurs affirment ne pas y ‘‘trouver leur compte ».

« S’agissant des compagnies d’assurance, la branche santé est caractérisée par un déficit structurel traduit par un résultat technique déficitaire cumulé de l’ordre de 33 milliards FCFA sur les neuf dernières années, soit de 2011 à 2019 », fait observer l’association. 

En outre, certains établissements hospitaliers publics ou privés qui ont fourni des soins à des assurés dans le cadre du tiers payant, éprouvent des difficultés à se faire rembourser dans les délais convenus. 

D’autres prestataires de soins n’ont d’ailleurs jamais été remboursés en raison de la mise en liquidation de certaines compagnies d’assurance ou des difficultés de certains organismes de gestion du risque maladie.   

La diversité des acteurs notamment des compagnies d’assurances et des organismes de gestion du risque santé avec chacun sa plateforme de gestion et son système de codification, créent « des coûts administratifs importants pour les cliniques et rallongent les délais de prise en charge des malades ».    

Les différentes partie examineront le dispositif institutionnel à mettre en place pour réguler et assurer le bon fonctionnement de l’écosystème et le rôle du digital et l’inter-connectivité des acteurs pour un meilleur suivi des parcours de soins. 

Une analyse profonde de la branche d’assurance maladie ressort que l’assurance maladie de type privé apparaît comme le principal moyen utilisé par les ménages en Côte d’Ivoire pour mutualiser leurs ressources et faire face aux dépenses de santé de plus en plus élevées.

Mais, plusieurs études montrent que ces dernières années, les contrats d’assurance maladie sont déficitaires. Parmi les raisons avancées, il y a notamment le fait que le système actuel est victime d’une surconsommation des soins et des hospitalisations, dès lors que les patients sont assurés.

Pourtant ces mêmes assurés rechignent à faire face aux ajustements de primes qui découlent de ces excès, souligne l’ASACI, qui note que les fournisseurs de services de santé ne sont pas satisfaits des délais de remboursements de leurs prestations dans le cadre du tiers payant.  

Ces états généraux permettront de tabler sur les questions liées à la prise en charge des assurés dans le cadre du tiers payant, dans l’optique d’assurer le développement de l’assurance maladie et sa rentabilité à long terme pour l’ensemble des parties prenantes de l’écosystème. 

Plaidoyer pour le développement de la prospective en Afrique

Les pays africains peuvent s’appuyer sur la prospective pour concrétiser leurs efforts de développement, selon des chercheurs sénégalais.Les Africains doivent avoir leur propre regard sur le futur. Mais cela ne peut pas se faire de manière hasardeuse, a soutenu Dr Alioune Sall, Directeur de l’Institut des futurs africains basé en Afrique du Sud. 

« La représentation du futur par les Africains ne doit pas non plus se faire sur la base d’un simple souhait. Elle doit se faire avec une démarche rigoureuse permettant d’explorer le futur sans complaisance ni avec cruauté. Elle doit être basée sur la prospective (qui vise, par une approche rationnelle et holistique, à préparer le futur de l’être humain) qui peut aider à rentabiliser les lourds investissements de l’Afrique », a affirmé Dr Sall au cours d’un Webinaire sur « Discours et pratiques de la prospective en Afrique ».

Organisé par l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) et le Rapport alternatif sur l’Afrique (R.A.S.A), le panel virtuel a réuni une centaine de participants.

Poursuivant, Dr Alioune Sall a souligné qu’il faut en Afrique une méthode d’exploration du futur et une collaboration entre théoriciens et praticiens de la prospective pour une transformation socio-économique au bénéfice des populations africaines.

Pour Dr Laure Tall, Directrice de recherche de l’Ipar, la prospective peut permettre à l’Afrique de se projeter dans le futur et optimiser ces ressources. Dans ce cadre, elle a donné l’exemple des recherchées menées par sa structure pour mettre fin aux problèmes d’eau dans la zone des Niayes. « Quand on parle aux décideurs, aux agriculteurs ou aux consommateurs, il faut leur montrer comment arriver dans un futur meilleur. Et la prospective peut aider en cela », a-t-elle dit.

« Dans ce contexte post-Covid-19, il est important de donner aux Africains la capacité de penser l’avenir de l’Afrique par eux-mêmes et pour eux-mêmes. Il faut des outils de la prospective pour construire un avenir radieux du continent », a conclu Nadjirou Sall, président du Conseil national de coopération et de concertation des ruraux (Cncr).