Gabon : la tension monte d’un cran, les avocats ouvrent le feu contre l’appareil judiciaire

Le conseil de l’ordre des avocats du Gabon réuni en séance extraordinaire le 10 février dernier, n’a pas mâché ses mots contre le procureur de la République, André Patrick Roponat.

Le procureur général de la République André Patrick Roponat a menacé de poursuivre les avocats pour propagation de fausses nouvelles suite aux révélations, par eux, des graves tortures et humiliations des détenus « politiques » à la prison centrale de Libreville, et menacent de ne pas participer aux prochaines sessions criminelles.

Dans une déclaration lue mercredi dernier par le bâtonnier Lubin Ntoutoume, les avocats du Gabon jugent « inacceptables » les menaces contre eux.

« Les propos tendant à qualifier publiquement de mensonger des procédures régulièrement engagées par des avocats sont purement et simplement inacceptables », a cogné le bâtonnier qui insiste que « l’avocat ne doit être inquiété encore moins menacé dans l’exercice de ses fonctions ».

« Aucune menace ni aucune pression ne seront suffisantes pour le sanctionner ou le neutraliser », a-t-il martelé en rappelant que « l’avocat ne saurait être assimilé à la cause qu’il défend ».

La crise entre le barreau et le parquet est née suite à des révélations successives de plusieurs avocats affirmant que leurs clients ont été torturés nuitamment dans leurs cellules à la prison centrale de Libreville.