Gabon : le Synamag décide d’accompagner le CTRI

Les membres du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) ont décidé, le 29 septembre 2023, de suspendre, pour une durée de trois mois, le mouvement de grève pour accompagner le gouvernement de transition au Gabon.

 

C’est au cours de l’Assemblée générale des magistrats que ces derniers ont décidé à l’unanimité de suspendre le mouvement de grève pour accompagner le comité pour la transition et la restauration des institutions au Gabon.  Germain Nguema Ella, président du Synamag, a signalé qu’ils restent vigilants « quant à l’aboutissement de nos revendications ».

En effet, les magistrats vont reprendre leur service. Cette décision intervient trois jours après la rencontre avec le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema le 26 septembre dernier. Au cours de cette rencontre, le  président de la transition les a exhortés à remettre leurs toges tout en s’engageant à apporter des réponses progressives à leurs revendications.

Rappelons que c’est depuis décembre 2022, que les magistrats du Gabon avaient lancé ce mouvement de grève où ils exigeaient entre autres, des meilleures conditions de travail et l’adoption de texte portant sur leur statut.

Gabon-grève des magistrats : suspension des services dans les tribunaux

En grève depuis  janvier, les magistrats ont déclaré ce 8 juin 2023, la suspension minimum des services dans les tribunaux.

 

Réunis au sein du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag), les magistrats ont décidé de pousser le bouchon en suspendant les services. Une décision prise dans le but de contester le projet de texte portant statut des magistrats dont la version présentée devant l’Assemblée nationale par la ministre de la Justice le 7 juin dernier, selon le Synamag, ne correspond pas à l’avant-projet élaboré de manière consensuelle entre les deux parties. « Il sagit dun nouveau texte totalement différent. Le texte soumis à lAssemblée nationale dans la précipitation relève ni plus ni moins que dune provocation de notre corporation… À ce titre, nous déposerons ce jour (8 juin Ndlr) une plainte avec constitution de partie civile devant le juge d’instruction contre Monsieur Jonas Prosper Lola Mvou en sa qualité de secrétaire générale du gouvernement et autres pour faux afin de tirer au clair la situation rocambolesque qu’il a créée en manipulant grossièrement le projet de loi qui devait mettre un terme à certains dysfonctionnements dans le milieu judiciaire», soutient Germain Ella Nguema, le président du Synamag. Ce dernier a par ailleurs appelé l’ensemble des magistrats des juridictions de l’intérieur du pays à rejoindre Libreville pour une concertation nationale de la magistrature.

En réaction à cette sortie des magistrats, le ministère de la Justice a fait une déclaration dans laquelle il condamne cette position du Synamag et précise que « conformément aux dispositions des textes en vigueur, le maintien dun service minimum pendant les périodes de grève est une obligation à laquelle nul ne saurait se soustraire». Par ailleurs, le ministère de la Justice réfute les accusations des magistrats et soutient que « le texte actuellement en examen à lAssemblée nationale correspond dans ses grandes lignes à lavant-projet adopté de manière consensuelle avec le Synamag, en dehors de quelques ajustements et de quelques améliorations insérés dans le but de permettre une application effective de ses différentes dispositions», justifie le ministère de la Justice.

Toutefois, le gouvernement rappelle que dans le cadre du processus législatif entamé, le Synamag dispose de la possibilité de faire valoir ses observations et ses remarques devant les deux chambres du Parlement qui sont chargés d’adopter le projet de loi en question. De ces faits, le gouvernement soutient que rien ne justifie le maintien du mouvement de grève actuel qui paralyse l’appareil judiciaire et cause d’importants préjudices à toutes les populations.

À noter que les magistrats en grève depuis six mois revendiquent entre autres, la dotation effective de l’ensemble des chefs de juridictions en moyens roulants, la commande et le paiement effectif des costumes d’audience, la régularisation des situations administratives, et l’insertion dans le processus législatif du projet de loi portant Statut des magistrats.

Source : Le Nouveau Gabon