Côte d’Ivoire : démarrage des épreuves écrits du BEPC 2022

547. 831 candidats affrontent les épreuves écrites du Brevet d’études du premier cycle (BEPC) et du Test d’orientation en seconde officiellement lancées, lundi, à Bingerville (banlieue Est d’Abidjan), par la ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, Mariatou Koné.Les 547.831 candidats sont constitués de 258 498 filles, soit 48,44% et de 275 110 garçons, soit 51,56% sont repartis dans 875 centres sur l’ensemble du territoire national. Les candidats au Test d’orientation sont estimés à 14 223 et composent en Mathématiques, Français, Anglais et Physique-chimie qui sont les quatre disciplines prises en compte pour l’orientation en classe de seconde.

Le test d’orientation en seconde concerne les élèves des classes de troisième déjà titulaires du BEPC de la session précédente, qui faute d’avoir obtenu la moyenne d’orientation, ont redoublé.

« Cette année, l’année scolaire a été normale. C’est ce que vous avez vu en classe qui vous sera donné », a déclaré la ministre Mariatou Koné, s’adressant aux candidats au Lycée Houphouët Mami Faitai de Bingerville en procédant au lancement officiel de ces épreuves écrites. « Ne stressez pas », a-t-elle conseillé aux candidats.

« Je compte sur le civisme des élèves et des parents, mais également sur la probité des enseignants », a poursuivi la ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, soulignant que cette session a pour « particularité la vidéo surveillance sur toute l’étendue du territoire ».

Les candidats au BEPC ont démarré cette première journée par l’épreuve de la Composition française. Ils aborderont ensuite l’épreuve de Physique-Chimie. La journée de mardi sera consacrée aux épreuves de Mathématiques et d’Orthographe.

L’Anglais et les Sciences de la vie et de la terre sont au menu de la journée de mercredi, quand les candidats composeront le jeudi en Histoire-Géographie et en Allemand ou Espagnol.

La dernière journée, vendredi, sera consacrée aux épreuves de l’Education aux droits de l’homme et à la citoyenneté (EDHC) et de l’Education musicale ou des Arts plastiques.

Les résultats sont attendus le mardi 05 juillet 2022 dans l’après-midi.

Sénégal : un journaliste et un chef rebelle condamnés à perpétuité

Le tribunal de grande instance de Ziguinchor (sud) a condamné lundi 13 juin trois prévenus à la réclusion criminelle à perpétuité dans l’affaire de la tuerie de Boffa Bayotte.Quatre ans après le massacre de quatorze bûcherons dans la forêt de Boffa Bayotte, les treize mis en cause viennent d’être édifiés sur leur sort. Le juge a prononcé différents verdicts qui maintiennent principalement trois accusés en prison pour le restant de leur vie. En effet, le journaliste René Capin Bassène, Omar Ampoi Bodian et le chef rebelle César Atoute Badiate, jugé par contumace, ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité.

Le juge a donc partiellement suivi le réquisitoire du parquet. En avril dernier, le procureur avait requis la prison à perpétuité contre le chef de la branche armée du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) et dix autres personnes. Il notait que l’affaire Boffa Bayotte était un « acte planifié, mûri et très réfléchi ». Ainsi pour lui, les accusés sont coupables d’association de malfaiteurs, de tentative d’assassinat et de participation à un mouvement insurrectionnel.

Parmi ceux-ci, le journaliste René Capin Bassène, accusé d’avoir orchestré l’assassinat, et Omar Ampoi Bodian, également présenté comme un membre du MFDC. À la différence des douze autres personnes jugées depuis le 21 mars dernier devant le tribunal de grande instance de Ziguinchor, César Atoute Badiate n’assiste pas au procès alors que l’armée sénégalaise a démantelé ces dernières semaines plusieurs bases rebelles du sud du pays.

En outre, deux co-prévenus, à savoir Abdoulaye Diédhiou et Alioune Badara Sané, repartent libres du tribunal qui les a condamnés à six mois de prison avec sursis pour détention illégale d’armes. Les huit autres personnes ont, quant à elles, été acquittées par le juge.

Des rebelles arrêtés à Dakar ?

S’ils étaient 25 détenus au départ, douze d’entre eux ont été libérés le 28 janvier dernier par la justice après avoir passé quatre ans en prison. Ils avaient bénéficié d’un non-lieu, c’est-à-dire qu’ils ont été blanchis par le juge d’instruction au moment de l’ordonnance de clôture de l’enquête. Pendant ce temps, deux personnes avaient obtenu une liberté provisoire alors que le reste du groupe continuait de croupir en prison dans l’attente du verdict qui a été prononcé aujourd’hui à la chambre criminelle de Ziguinchor.

Cette affaire qui remonte en janvier 2018 avait fait grand bruit à l’époque au Sénégal. Une vingtaine de coupeurs de bois sont pris à partie par des assaillants armés dans la forêt classée de Boffa Bayotte, située au sud de Ziguinchor. Selon les témoignages des rescapés, plusieurs dizaines d’hommes armés, vêtus d’uniformes, parfois encagoulés, ont réuni les coupeurs de bois dans un coin reculé de la forêt avant d’ouvrir le feu.

Si certains observateurs ont estimé que la condamnation de César Atoute Badiate pourrait compromettre les négociations engagées pour la fin de la rébellion qui dure depuis une quarantaine d’années en Casamance, la situation sur le terrain montre que les rapports de force sont favorables à l’Etat sénégalais qui a reconquis de nombreuses bases rebelles ces derniers mois. Dans ce sens, le président Macky Sall a encouragé les militaires à poursuivre « sans répit (leurs) opérations jusqu’à ce que tous les objectifs assignés soient atteints » dans le sud du pays.

Toutefois, les tensions autour de la rébellion sont ravivées ces derniers jours par des membres et proches du gouvernement. Après la grande manifestation de l’opposition mercredi dernier avec Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor et radical opposant à Macky Sall, le porte-parole du gouvernement a confirmé les rumeurs d’arrestation de rebelles à destination de Dakar.

Ils seraient venus dans la capitale pour assister à cette manifestation politique destinée à mettre la pression sur le pouvoir pour valider la liste nationale de la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, opposition) en vue des élections législatives du 31 juillet 2022. Mais pour l’activiste Guy Marius Sagna, proche de Ousmane Sonko et originaire de la Casamance, « Macky Sall et sa bande sont les vrais rebelles ».

« Nous continuerons d’accroître le rythme de nos investissements en Afrique de l’Ouest » (Bolloré)

Bolloré Transport & Logistics a inauguré le 13 mai 2022 dans la ville portuaire de San Pédro, au sud-ouest de la Côte d’Ivoire, une nouvelle station d’empotage pour faciliter l’exportation du cacao. A cet occasion, Pierre Bellerose, Directeur Régional de Bolloré Transport & Logistics (Côte d’Ivoire-Burkina Faso) est revenu sur les raisons d’un tel investissement.Le cacao est le premier produit d’exportation de la Côte d’Ivoire et Bolloré Transport & Logistics, le premier logisticien ivoirien. Il apparaît donc naturel de mobiliser nos moyens ainsi que nous ressources pour soutenir le développement de cette filière, qui représente par ailleurs environ 20 % du PIB en Côte d’Ivoire. Désireux de poursuivre nos investissements afin d’accompagner son essor, nous avons ainsi inauguré le 13 mai 2022 une nouvelle station d’empotage dans la zone portuaire de San Pédro qui est aussi le premier port mondial d’exportation de cacao. Avec cette nouvelle infrastructure, nous disposons désormais de trois stations d’empotages dédiées au cacao dont deux situées à Vridi, dans la zone portuaire d’Abidjan. Ces investissements que nous avons réalisés apportent des réponses concrètes aux besoins de notre clientèle qui est très exigeante, en lui fournissant une qualité de service qui se veut irréprochable, malgré les difficultés auxquelles nous sommes parfois confrontés. En tant que logisticien, nous contribuons également à l’optimisation du processus d’exportation initié par nos clients, mais aussi, à la sécurisation des ressources de l’État de Côte d’Ivoire, pour lesquelles, nous sommes un maillon important de collecte à travers les ressources fiscales et douanières. 

Vous investissez dans la construction d’un véritable hub logistique dans la zone aéroportuaire d’Abidjan. De quoi s’agit -il exactement ?

En 2019, nous avons inauguré la première phase d’Aerohub, un vaste projet de construction d’entrepôts à valeur ajoutée situé dans la zone aéroportuaire d’Abidjan. Dans sa première phase, il s’agit d’une base logistique ayant vocation à recevoir, stocker et distribuer au sein de sa plateforme tri-température (surgelé, froid positif, température ambiante), des marchandises destinées au marché ivoirien et sous régional. La deuxième phase, enclenchée l’année suivante, porte sur la construction d’un nouvel entrepôt aérien de 9 000 m2 qui sera mis en service en septembre 2022. Il aura pour rôle de renforcer notre offre de service et faciliter l’importation et l’exportation de marchandises par voie aérienne. Enfin, nous entamerons en 2023, la troisième phase du projet qui consistera à construire un deuxième entrepôt dédié aux opérations à valeur ajoutée. Dans sa globalité, Aerohub se présente comme un hub ultra compétitif permettant d’accroître et d’améliorer notre offre de service en matière d’entreposage et de logistique aérienne tout en servant de levier au développement économique national et régional.

Quelle est la place des compétences locales dans votre stratégie de développement ?

La mise en œuvre de tous ces projets nécessite des ressources humaines compétentes ayant une bonne connaissance de l’environnement et des spécificités opérationnelles locales. Notre entreprise dispose d’experts recrutés localement dans différents domaines d’intervention. Conformément à notre politique de développement des ressources humaines, nous offrons régulièrement des promotions aux cadres évoluant au sein de nos directions. Nous sommes également engagés dans la formation continue de nos collaborateurs à travers le centre de formation portuaire panafricain (CFPP) que nous avons créé en 2008. Ce centre, également ouvert aux personnes extérieures, a pour mission de former ses apprentis aux métiers opérationnels du secteur de la logistique. Depuis sa création, il faut savoir que le CFPP a formé plus de 5 000 personnes. Nous continuons par ailleurs à promouvoir les compétences locales à tous les postes de responsabilités tout en mettant un accent particulier sur la féminisation de nos métiers, afin de permettre aux femmes de s’épanouir pleinement au sein de nos différentes structures.

Où en est-on actuellement avec le rachat des actifs de Bolloré Africa Logistics par le groupe MSC ?

La transaction est en cours de finalisation et devrait s’achever au premier trimestre 2023. Il faut noter que le groupe MSC est un partenaire de longue date du groupe Bolloré. Il est aujourd’hui le leader mondial de commerce maritime et le premier armateur de navires porte-conteneurs. Ce groupe a connu une forte croissance en Afrique ces dernières années avec des investissements importants et il nourrit de grandes ambitions pour le continent africain.

L’intérêt porté par MSC pour le rachat de nos actifs est aussi la reconnaissance de la stratégie déployée en Afrique par Bolloré Africa Logistics durant ces dernières décennies, qui lui ont permis de devenir leader des activités logistiques, portuaires et ferroviaires sur le continent. Grâce à ses investissements et aux projets mis en place, Bolloré Transport & Logistics contribue chaque jour à améliorer la fluidité et la productivité des opérations logistiques en Afrique au bénéfice de ses clients et des économies que nous desservons.

Doit-on craindre des licenciements ou des réductions d’effectifs, avec la venue de MSC ?

Dans le cadre de cette cession, le groupe MSC entend conserver Bolloré Africa Logistics comme une entité autonome dont le siège resterait basé à Paris, maintenir l’organisation actuelle et préserver les emplois. Par ailleurs, les accords et engagements pris par le Groupe Bolloré vis-à-vis de ses clients, partenaires étatiques et privés seront maintenus et exécutés tels que prévus initialement. L’aboutissement de ce projet doit être perçu comme une opportunité de valoriser le potentiel des équipes et les actifs du Groupe, afin de poursuivre le travail initié et de bâtir une offre solide pour nos clients et partenaires des secteurs privés et publics.

Pouvez-vous nous faire un point à date, de l’évolution du projet de construction du second terminal à conteneurs du port d’Abidjan ?

Le projet du terminal avance bien. Nous enregistrons à ce jour, un taux d’exécution global du projet de plus 70 %. Les premiers équipements qui seront utilisés pour les opérations de manutention sur ce terminal sont en cours de livraison. Nous avons déjà réceptionné, en avril dernier, nos 6 premiers portiques de parc sur 13 prévus, ainsi que 14 tracteurs électriques, sur une commande de 36 engins.

C’est un projet emblématique. Il s’agit en effet du premier terminal de transbordement du port Autonome d’Abidjan. Sa mise en service dès novembre 2022, permettra d’accroître les échanges dans la sous-région et contribuera à dynamiser les corridors Côte d’Ivoire/Burkina Faso/Mali. À terme, ce projet va générer 450 emplois directs et environ 1 millier d’emplois indirects.

L’une des spécificités de ce nouveau terminal est qu’il sera totalement éco responsable, sans émission de carbone, ni de nuisance sonore, grâce à l’utilisation d’équipements 100 % électriques. De fait, il obtiendra dès sa mise en service le label Green Terminal de Bolloré Ports, processus élaboré avec Bureau Veritas pour réduire l’impact lié aux activités de manutention sur l’environnement.

Nous sommes pratiquement sortis de la crise sanitaire du Covid-19, comment voyez-vous les perspectives de Bolloré Transport & Logistics en Afrique de l’ouest ?

Le Groupe Bolloré est présent depuis plusieurs décennies en Afrique de l’ouest. Nous appliquons une politique d’investissement structurelle et malgré un environnement de plus en plus dynamique et compétitif, nous demeurons fidèles à cette démarche, gage de développement. Nous restons focalisés sur notre première mission, qui est de mobiliser les moyens pour satisfaire les besoins de notre clientèle. Nous restons donc engagés à investir durablement en Afrique de l’ouest, au travers de nos différents projets, afin de consolider notre leadership sur le secteur de la logistique, mais aussi pour concrétiser notre ambition de faire de cette région, un véritable hub logistique en Afrique.

Sur le plan social, nous allons renforcer notre engagement en faveur de l’éducation, de la santé et de l’environnement. Tout cela, en poursuivant nos programmes de formation dédiés aux jeunes en vue d’accroître leur employabilité que ce soit en les accueillant dans nos centres de formation internes notamment le Centre de Formation Portuaire Panafricain (CFPP) d’Abidjan et l’École Supérieure des Métiers Ferroviaires (ESMF) de Bobodioulasso, au Burkina Faso ou en renforçant nos partenariats avec les écoles de formation publics.

De même, nous allons continuer à soutenir et récompenser les meilleurs élèves des écoles ivoiriennes dans le cadre de notre programme B-Excellence en leur offrant du matériel didactique, des bourses d’études ou bien des offres de stage au sein de nos entreprises.

Malawi : trafic d’êtres humains dans un camp de réfugiés (Onudc)

Une enquête de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc), met en lumière un vaste réseau de trafic d’êtres humains au Malawi.Selon l’Onudc et le service de police du Malawi, une exploitation généralisée d’hommes de femmes et d’enfants est notée dans le camp de réfugiés de Dzaleka de ce pays d’Afrique australe.

Selon Maxwell Matewere de l’Onudc, l’exploitation est généralisée au camp de réfugiés de Dzaleka, avec plus de 90 victimes de la traite des êtres humains identifiées et secourues depuis octobre 2020.

« J’ai même été témoin d’une sorte de marché dominical, où les gens viennent acheter des enfants qui étaient ensuite exploités dans des situations de travail forcé et de prostitution », a déclaré Matewere dans un rapport publié par l’Organisation des Nations unies (Onu) lundi.

Les femmes et les filles sont exploitées sexuellement à l’intérieur de Dzaleka, dans d’autres régions du Malawi ou transportées vers d’autres pays d’Afrique australe à des fins d’exploitation sexuelle, a indiqué le fonctionnaire.

Les hommes réfugiés sont soumis au travail forcé à l’intérieur du camp ou dans des fermes au Malawi et dans d’autres pays de la région.

La plupart des victimes secourues sont des hommes originaires d’Ethiopie, âgés de 18 à 30 ans. Il y a aussi des filles et des femmes, âgées de 12 à 24 ans, originaires d’Ethiopie, du Burundi et de la République démocratique du Congo (RDC), selon le rapport.

Certaines des victimes ont reçu de l’aide pour retourner dans leur pays d’origine, tandis que d’autres sont prises en charge dans des maisons sécurisées. Cependant, plusieurs victimes ont demandé à être renvoyées dans le camp pour demander l’asile.

Selon Matewere, le camp de Dzaleka est utilisé par un racket international comme plaque tournante pour le traitement des victimes de la traite des êtres humains.

Les trafiquants recrutent les victimes dans leur pays d’origine sous de faux prétextes et s’arrangent pour leur faire traverser la frontière vers le Malawi où elles sont ensuite exploitées.

« Il est prouvé que les victimes sont recrutées en Ethiopie, en RDC et au Burundi par des agents du réseau de trafiquants qui leur proposent des opportunités de travail en Afrique du Sud, la puissance économique du continent », a déclaré M. Matewere.

Au camp, on leur dit qu’elles doivent rembourser les dettes contractées lors de leur arrivée clandestine au Malawi. « Ils y sont exploités ou transportés vers d’autres pays de la région pour y effectuer du travail forcé ». Jusqu’à présent, cinq trafiquants présumés originaires du Malawi, d’Ethiopie, du Burundi, du Rwanda et de la RDC ont été arrêtés.

Dzaleka est le plus grand camp de réfugiés du Malawi. Créé en 1994, il accueille plus de 50.000 réfugiés et demandeurs d’asile de différents pays.

Le pape François reporte son voyage en Afrique

Le souverain pontife ne pourra plus se rendre début juillet en République démocratique du Congo (RDC) et au Sud-Soudan en raison de fortes douleurs au genou, selon le Vatican.Le pape François a accédé à la demande des médecins. Alors qu’il devait entamer le 2 juillet prochain un séjour de sept jours sur le continent, François a accepté de reporter sine die son voyage pour raisons de santé.

« Acceptant la demande des médecins, et afin de ne pas annuler les résultats des thérapies du genou encore en cours, le Saint-Père se voit contraint, à regret, de reporter le voyage apostolique en République démocratique du Congo et au Sud-Soudan prévu du 2 au 7 juillet, à une nouvelle date à définir », a expliqué Matteo Bruni, le porte-parole du Saint Siège, dans un communiqué.

Selon certaines sources, ce report n’est pas une surprise puisque, depuis le début du mois de mai, le pape se déplace en fauteuil roulant. Il souffre de gonalgie, une arthrose du genou particulièrement douloureuse et a déjà subi plusieurs infiltrations pour le soulager.

En RDC, le souverain pontife devait visiter notamment Kinshasa puis Goma, une ville de l’est plongée dans des tensions avec les rebelles du M23. Ils sont présumément soutenus par le Rwanda qui a rejeté ces accusations. Le pape devait y rencontrer des personnes déplacées victimes des violences qui sévissent toujours dans la région du Kivu. Ce rendez-vous était très attendu, tout comme son étape à Juba, la capitale sud-soudanaise où sa présence était attendue depuis plusieurs années.

Pour l’heure, aucune date n’a été fixée pour un nouveau voyage du pape François. Rien ne dit aussi, à 85 ans, qu’il puisse se rendre dans les deux pays d’Afrique, un continent qu’il a déjà visité à quatre reprises, depuis son élection en 2013.

Côte d’Ivoire : élaboration de stratégies post Covid-19 du secteur aérien africain

Réunis à Abidjan, du 8 au 9 juin 2022, les acteurs du secteur aérien, notamment des aéroports d’Afrique centrale et de l’Ouest, ont élaboré des stratégies de relance du transport aérien post-Covid-19.Venus de quatorze pays africains et de la France, les participants, ont lors d’un Forum régional sur la relance du transport aérien, identifié les difficultés qui minent le secteur du transport aérien depuis des décennies en général et à l’issue de la Covid-19, en particulier.

Ce rendez-vous a été organisé par l’Union des gestionnaires d’aéroports d’Afrique centrale et de l’Ouest (UGAACO) et la Société de développement et d’exploitation aéroportuaire, aéronautique et météorologique (Sodexam, Côte d’Ivoire).

« Au moment où nous amorçons la reprise de nos activités, il était important de nous concerter pour mener une réflexion prospective pour tirer les enseignements de cette crise et nous projeter vers un futur en intégrant ces enseignements », a dit M. Jean-Louis Moulot, directeur général de la Sodexam.

Il a fait savoir qu’il s’agit de « dynamiser l’industrie de l’aviation civile sur le continent africain ». Les recommandations touchent différentes thématiques et aux enjeux relatifs au secteur du transport aérien.

« Nous sommes très rassurés que cette relance se fera harmonieusement et très vite », a déclaré M. Simon Kaboré, le secrétaire exécutif de l’UGAACO, appelant les Etats africains à mieux accompagner les aéroports.

M. Kaboré a fait observer que « la Covid-19 a pénalisé non seulement les aéroports, mais aussi toute l’industrie du transport aérien et beaucoup d’aéroports sont restés en arrêt pendant longtemps et nous avons sollicité tous les Etats » en vue de leur réouverture.

Dans un rapport, les participants ont recommandé la mise aux normes internationales des aéroports aéroportuaires, la digitalisation des services, la création de centres de formation, l’harmonisation des coûts liés au tests de Covid–19.

Ils ont encouragé la vente en ligne des billets d’avion, la mise en œuvre de la réglementation régionale en matière de transport aérien, la levée des taxes qui entravent le développement du transport aérien et la réduction des tarifs des billets pour favoriser le tourisme local.

Le forum vise, par ailleurs, à intégrer dans les pratiques les innovations technologiques qui permettront l’optimisation de la performance de l’industrie du transport aérien et l’élaboration de cadres juridiques pour rendre compétitives les plateformes aéroportuaires africaines.

Le directeur de cabinet du ministère ivoirien des Transports, Dioman Condé a constaté que le secteur « se remet progressivement des effets difficiles de la Covid-19″, soutenant « nous devons être préparés à affronter les turbulences nouvelles ».

Pour sa part, le ministre burkinabè des Transports, de la sécurité routière et de la mobilité, Mahamoudou Zampaligré a salué les recommandations, le partage des expériences dans l’optique du développement du transport aérien en Afrique face à un « trafic aérien sérieusement éprouvé ».

Ethiopie: la BM approuve un financement de 210 millions de dollars

Ce financement de la Banque mondiale (BM), permettra d’accompagner des projets de développement de l’eau dans les zones de basses terres, a révélé le ministère éthiopien de l’Eau et de l’Energie.Les fonds seront utilisés pour soutenir des projets visant à développer les eaux souterraines dans les zones de basses terres où les précipitations sont faibles, a déclaré le ministère dans un communiqué jeudi.

Les projets seront mis en œuvre conjointement par le ministre de l’eau et de l’énergie et par le ministère de l’irrigation et des basses terres pour une période de 5 ans, selon le ministère.

Le responsable du ministère a discuté du financement avec une délégation de la Banque mondiale et a déclaré que les fonds seront utilisés pour mettre en œuvre les projets dès qu’ils auront été approuvés par la Banque mondiale et entérinés par le parlement national.

En avril dernier, la Banque mondiale avait approuvé une subvention de 300 millions de dollars pour aider la nation de la Corne de l’Afrique à réhabiliter les communautés touchées par le conflit dans le nord du pays.

Le projet visait à soutenir les efforts déployés pour répondre aux besoins immédiats des communautés, à réhabiliter/récupérer les infrastructures détruites par le conflit et à accroître la résilience des communautés aux impacts du conflit de manière durable.

Les conflits en cours dans différentes parties du pays ont provoqué le déplacement de millions de personnes à travers le pays et ont exacerbé l’incidence de la violence sexiste, avec des rapports généralisés de violence physique et sexuelle, en particulier contre les femmes et les filles.

Huawei dévoile des inventions sur l’intelligence artificielle et la 5G

Le géant chinois des Télécoms, Huawei, dévoile des inventions technologiques qui révolutionneront l’intelligence artificielle (IA), la 5G et l’expérience des utilisateurs.Le Groupe a annoncé, mercredi, des inventions clés dans le cadre de ses prix bisannuels, notamment « dix meilleures inventions », lors du forum « Agrandir le paysage de l’innovation 2022 » qui s’est tenu à son siège de Shenzhen, en Chine.

Ce prix est destiné à récompenser les inventions susceptibles de créer de nouvelles séries de produits, de devenir des caractéristiques commerciales importantes de produits existants ou de générer une valeur considérable pour l’entreprise et l’industrie.

Les inventions primées lors de l’événement sont diverses. L’on enregistre, entre autre, un réseau neuronal additionneur qui réduit considérablement la consommation d’énergie et la surface des circuits à un « iris optique », permettant d’identifier de manière unique les fibres optiques.

Il est en outre conçu pour faciliter la gestion des ressources réseau des opérateurs, tout en réduisant le temps et les coûts associés au déploiement de la large bande.

L’annonce du groupe de Télécoms s’inscrit dans le contexte des droits de propriété intellectuelle, dont la protection et le partage sont pour l’entreprise, essentiels, à l’écosystème technologique.

« Nous devons à tout prix protéger la propriété intellectuelle pour protéger l’innovation », a déclaré M. Song Liuping, le directeur juridique de Huawei, qui s’est dit enthousiaste à l’idée que l’entreprise concède des licences sur ses brevets et ses technologies afin de partager ses innovations à l’échelle mondiale.

Cette démarche devrait contribuer à élargir le paysage de l’innovation, à faire avancer le secteur et à faire progresser la technologie pour tous, a-t-il ajouté.

« Huawei est constamment en train de se transformer et de montrer au monde entier la valeur de la propriété intellectuelle chinoise », a dit Tian Lipu, président de la section chinoise de l’Association internationale pour la protection de la propriété intellectuelle.

A la fin de l’année 2021, Huawei détenait plus de 110 000 brevets actifs, répartis sur plus de 45 000 familles de brevets. Le Groupe qui compte plus de brevets accordés que toute autre entreprise chinoise, a déposé le plus grand nombre de demandes de brevets auprès de l’Office européen des brevets et s’est classé 5ème sur le plan des nouveaux brevets accordés aux États-Unis.

Avec ses recherches technologiques poussées, l’entreprise s’est classée au premier rang mondial en matière de demandes de brevets selon le traité de coopération en matière de brevets (PCT) pour la cinquième année consécutive.

Alan Fan, chef du département DPI de Huawei, a fait savoir que l’industrie reconnaît fortement la valeur des brevets du groupe, en particulier dans les normes courantes telles que la technologie cellulaire, le Wi-Fi et les codecs audio/vidéo.

Au cours des cinq dernières années, plus de 2 milliards de smartphones ont fait l’objet d’une licence pour les brevets 4G/5G de Huawei. L’entreprise collabore activement avec des sociétés d’administration de licences de brevets afin de proposer des licences « à guichet unique » pour les principales normes.

« Concernant les voitures, environ 8 millions de véhicules connectés protégés par des brevets Huawei sont livrés aux consommateurs chaque année », a souligné M. Fan. Le groupe discute de programmes de licences conjointes pour les brevets 5G avec des experts et des titulaires de brevets industriels de premier plan.

« Plus de 260 entreprises, totalisant 1 milliard d’appareils, ont obtenu des licences de brevet HEVC de Huawei par le biais d’un pool de brevets », a-t-il poursuivi, ajoutant que la société est en pourparlers pour établir un nouveau pool de brevets « afin de donner à l’industrie un accès rapide aux brevets [de Huawei] pour les appareils Wi-Fi dans le monde entier ».

Pour Manuel Desantes, ancien vice-président de l’Office européen des brevets, « le système de la propriété intellectuelle doit garantir que les créations qui méritent d’être protégées sont celles qui apportent une valeur réelle ».

Tous les ans, Huawei réinvestit plus de 10 % de ses recettes dans la recherche et le développement. Depuis quelques années, l’entreprise investit chaque année plus de 20 milliards de yuans dans la recherche fondamentale.

En 2021, l’entreprise a augmenté ses investissements en matière de recherches et développement (pour atteindre 142,7 milliards de CNY), soit 22,4 % de son chiffre d’affaires total. Au cours de la dernière décennie, l’investissement total a dépassé les 845 milliards de yuans.

Côte d’Ivoire : institution de la carte professionnelle d’agriculteur

Le gouvernement ivoirien a adopté un décret qui réglemente les professions agricoles et institue la carte professionnelle du producteur, selon les filières agricoles.« Le Conseil a adopté deux décrets dont un décret déterminant et réglementant les professions agricoles prises en application de la loi d’orientation agricole de Côte d’Ivoire », a dit mercredi le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, à l’issue d’un Conseil des ministres.

La loi d’orientation agricole classifie les professions agricoles en onze branches d’activités couvrant tous les aspects de l’agriculture moderne, dont la culture des plantes alimentaires, industrielles, ornementale, la pêche et l’agrobusiness.

Il y a également l’agro-industrie, l’agro-pharmacie et la biotechnologie. Selon M. Coulibaly, l’exercice de l’une des professions liées a créé des branches d’activités est assujetti à l’immatriculation du demandeur dans le registre des agriculteurs institué auprès des Chambres d’agriculture.

Cela, dira-il, vise à « revaloriser les professions agricoles ». En outre, l’immatriculation donne droit à la carte professionnelle d’agriculteur. Quant au deuxième décret, lui, il réglemente la mise en œuvre de la norme africaine pour le cacao durable.

Cette norme africaine pour le cacao durable a été élaborée à l’initiative concertée du Conseil café-cacao de Côte d’Ivoire et du Ghana cocoa board sur la base de la norme internationale ISO 34101 en vue de garantir la production de fèves de cacao durable.

Elle intègre les bonnes pratiques agricoles, sociales et environnementales ainsi que les exigences des objectifs de développement durable dans le contexte de la production du cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial.

Le contenu de cette norme satisfait aux exigences de la professionnalisation des producteurs, de l’amélioration de leurs revenus et aux exigences de qualité du cacao, ainsi que l’éradication du travail des enfants et la protection de l’environnement.

RDC : le roi des Belges «s’excuse» pour le passé colonial

Le roi Philippe a encore réaffirmé de vive voix ses «sincères regrets» et ses « excuses » à la République démocratique du Congo, ancienne colonie de la Belgique.« Le régime colonial comme tel, était basé sur l’exploitation et la domination. Ce régime était celui d’une relation inégale et injustifiable, marqué par le paternalisme, les discriminations et le racisme ». Le discours du roi Philippe est à la hauteur des « atrocités » commises par son ancêtre Léopold II au Congo belge, qu’il avait transformé en « propriété personnelle » entre 1885 et 1908, avant d’en faire une colonie belge, jusqu’à l’indépendance en 1960

Cette visite officielle de six jours du roi des Belges en République démocratique du Congo (RDC), deuxième pays le vaste du continent (2,35 millions de km²), intervient deux ans après sa lettre d’excuse adressée au président congolais Félix Tshisekedi, lors des 60 ans d’indépendance de la RDC, pour exprimer ses « profonds regrets » et les « blessures du passé. »

«Bien que de nombreux Belges se soient sincèrement investis, aimant profondément le Congo et ses habitants, le régime colonial (…) a donné lieu à des exactions et des humiliations», a reconnu le roi dans un premier discours prononcé mardi lors de son arrivée à Kinshasa.

Cette visite royale est la première depuis celle en 2010 d’Albert II, père de Philippe. Elle a été deux fois reportée, en 2020 à cause de la pandémie de Covid-19 puis au début de cette année en raison de la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine.

Le souverain espère par ce voyage symbolique, clore un chapitre douloureux entre les deux pays et sceller la réconciliation entre la Belgique et son ancienne colonie.

Une grande partie de l’opinion publique congolaise a exprimé sa « colère » et son « amertume » pour les « douleurs du passé ». Certains réclament des réparations pour les souffrances endurées et les « pillages » des richesses de la RD Congo.

Le roi Philippe qui règne sur le Belgique depuis 2013, a reconnu les «actes de violence et de cruauté», commis à l’époque où son ancêtre Léopold II. D’après les historiens, la domination coloniale belge se serait soldée par la mort de plusieurs millions de personnes. «Nous n’oublions pas le passé, nous regardons l’avenir», a exprimé le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya.

Le roi Philippe et son épouse Mathilde ont visité ce mercredi le musée national où il prononcera un discours sur l’esplanade de l’Assemblée nationale. Ils se déplaceront ensuite à Lubumbashi dans le Sud-Est minier, vendredi à la rencontre des étudiants de l’université, avant de rallier Bukavu, dans l’Est, région en proie depuis près de trois décennies aux violences de groupes armés.

Sur le plan économique, la Belgique veut proposer un nouveau type de partenariat gagnant-gagnant. Le gouvernement belge compte ainsi restituer « des œuvres d’art à l’ancienne colonie » belge.

L’aide au développement sera aussi au cœur de cette visite entre le roi Philippe et Félix Tshisekedi puisque la Belgique est le quatrième bailleur de fonds de la RDC après les Etats-Unis, le Royaume Uni et l’Allemagne.

Afrique du Sud : appel à la démission de Ramaphosa

Plongé dans une tempête médiatico-judiciaire à cause d’une affaire de vol dans sa ferme, le président sud-africain Cyril Ramaphosa est acculé par son opposition qui réclame sa démission.Le président sud-africain est victime d’un vol de quatre millions d’euros en espèces dans sa ferme située dans la province de Limpopo, à l’extrême nord du pays.

Le président sud-africain est visé par une enquête liée au vol de 4 millions de dollars dans sa ferme. Des faits qui datent de février 2020, mais qui n’ont été divulgués que la semaine dernière. Il est accusé de blanchiment d’argent.

Tout est parti d’une plainte d’un ancien chef des renseignements qui accuse le président Ramaphosa « d’entrave à la justice » après la découverte d’une importante somme d’argent dans une de ses propriétés. Dans sa plainte, Arthur Fraser accuse le président Ramaphosa d’avoir enlevé et « séquestré » des cambrioleurs avant d’acheter leur silence.

Depuis l’annonce de cette affaire, Cyril Ramaphosa qui doit être entendu par le comité d’éthique de l’ANC, le parti qui l’a porté au pouvoir, doit aussi gérer la colère d’une opposition qui réclame sa démission.

« Cyril Ramaphosa possède des parties de fermes à gibier qui sont utilisées pour des flux financiers illicites, notamment le blanchiment d’argent. Il n’est pas surprenant que 60 millions de dollars en billets de banque aient été volés dans la propriété de Cyril Ramaphosa et qu’ils n’aient pas été signalés aux services de police sud-africains, car les criminels ne signalent pas le vol du fruit de leur crime », a déclaré Julius Malema, leader des Combattants pour la liberté économique.

Pourquoi Cyril Ramaphosa n’a pas signalé ce vol à la police à l’époque des faits, s’interroge une autre partie de l’opposition. Pour se disculper, le président sud-africain a indiqué avoir informé son chef de sécurité qui aurait omis de saisir la police.

Des justifications loin de convaincre ses opposants, décidés à  le pousser à la démission. « Chers Sud-Africains, nous avons donné à Cyril Ramaphosa une chance de faire ses preuves, il a lamentablement échoué. Nous allons le traiter comme nous l’avons fait pour Zuma. Il doit quitter ses fonctions avec effet immédiat, car il n’a pas respecté son serment », a ajouté Julius Malema.

Face à la tempête médiatique, Ramaphosa tente de se défendre et accuse l’opposition de fomenter un complot politique visant à l’évincer du pouvoir. Il s’est dit toutefois prêt à coopérer avec les enquêteurs pour faire la lumière sur cette affaire.

Af’Sud : « parrains » de la corruption, les frères Gupta arrêtés à Dubaï

Les frères Gupta, d’origine indienne, vivaient en exil aux Emirats arabes unis, depuis leur fuite d’Afrique du Sud en 2018.Bourreaux de l’ancien président Jacob Zuma, Rajesh et Atul Gupta ont fui le pays en catastrophe en 2018 pour s’installer à Dubaï.

Ces deux personnages très proches de Jacob Zuma ont quitté l’Afrique du Sud, quand quelques mois avant la perte du pouvoir de Zuma au profit du président Cyril Ramaphosa.

Les frères Gupta sont considérés par la justice sud-africaine comme les piliers du système de détournement d’argent public du temps du président Zuma en Afrique du Sud. Ils sont accusés d’avoir orchestré le pillage des milliards du gouvernement avec l’aide présumée de Jacob Zuma Zuma au pouvoir entre 2009 à 2018.

En 2021, l’Autorité nationale des poursuites d’Afrique du Sud a confirmé que l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol) avait émis un mandat d’arrêt pour l’arrestation des deux frères, selon le ministère de la Justice et des Services correctionnels.

Les deux frères doivent maintenant faire face à une procédure judiciaire longue et prolongée pour les extrader vers Pretoria, ajoute le ministère. « Les discussions entre les différents organismes chargés de l’application de la loi aux EAU et en Afrique du Sud sur la marche à suivre sont en cours. Le gouvernement sud-africain continuera à coopérer avec les EAU », a déclaré le ministère.

Travaillant prétendument de mèche avec Zuma et ses hauts fonctionnaires, les hommes d’affaires auraient siphonné des milliards de dollars provenant des milliards d’entreprises publiques du pays. Ils auraient mis leur butin en banque à Dubaï, où ils vivaient en sécurité depuis leur fuite.

Une majorité écrasante de Sud-Africains a accueilli avec soulagement les informations relatives à l’arrestation des Gupta afin qu’ils puissent répondre devant les tribunaux sud-africains.

Afrique du Sud : Ramaphosa au cœur d’une enquête pour «vol»

Le président sud-africain aurait été victime d’un vol de quatre millions d’euros en espèces dans sa ferme située dans la province de Limpopo, à l’extrême nord du pays.Le « farmgate », ou scandale de la ferme en anglais, secoue depuis quelques jours l’Afrique du Sud. Cette affaire, ébruitée par les médias, remonte à février 2020. Elle implique l’actuel président Cyril Ramaphosa au moment où le procès de son prédécesseur Jacob Zuma, destitué pour corruption, est toujours en cours.

Le chef de l’Etat sud-africain participait au sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie, quand des médias ont indiqué que quatre millions d’euros avaient été dérobés en espèces dans sa ferme, il y a deux ans. Pour gérer cette affaire en toute discrétion à l’époque, Ramaphosa avait sollicité son homologue namibien Hage Geingob pour tenter de mettre la main sur les voleurs en fuite vers la Namibie voisine.

Tout est parti d’une plainte d’un ancien chef des renseignements qui accuse le président Ramaphosa « d’entrave à la justice » après la découverte d’une importante somme d’argent dans une de ses propriétés. Dans sa plainte, Arthur Fraser accuse le président Ramaphosa d’avoir enlevé et séquestré des cambrioleurs puis acheté leur silence.

L’opposition sud-africaine qui a eu vent de cette affaire parle de « gros scandale » et reproche à Cyril Ramaphosa la dissimulation de ce vol. 

Comment le président s’est trouvé avec autant d’argent dans sa ferme, se demandent certains opposants. Pourquoi Cyril Ramaphosa n’a pas signalé ce vol à la police à l’époque des faits, s’interroge une autre partie de l’opposition. Pour se disculper, le président sud-africain a indiqué avoir informé son chef de sécurité qui aurait omis de saisir la police.

En outre, Cyril Ramaphosa précise que la somme volée provenait de ses activités agro-pastorales. Il a clamé son innocence, insistant sur le fait que les allégations portées contre lui font partie d’un complot politique visant à l’évincer du pouvoir.

Mais ces explications sont loin de convaincre ses détracteurs. L’Alliance démocratique, le principal parti d’opposition, exige la lumière sur cette affaire qui porte atteinte à la crédibilité du président. Le Mouvement démocratique, autre formation de l’opposition, demande à Cyril Ramaphosa de prendre « un congé » du pouvoir le temps de connaître les résultats de l’enquête.

L’affaire connaît aussi des répercussions en Namibie où l’opposition demande des comptes au président Hage Geingob. Des rapports affirment qu’il a aidé Ramaphosa à récupérer secrètement la somme dérobée contre versement d’une somme aux suspects.

Des opposants namibiens veulent que M. Geingob fasse l’objet d’une enquête pour avoir violé la souveraineté de la Namibie en permettant aux agents secrets de Cyril Ramaphosa d’envahir le pays pour ses problèmes personnels.

« Nous voulons que notre président, ici en Namibie, nie. Ou bien, nous allons engager des poursuites pour nous assurer que l’enquête soit menée, et que toutes les personnes impliquées soient traduites en justice », a déclaré aux médias le vice-président de l’EFF, Kalimbo Lipumbu.

La hausse du prix du carburant risque-t-elle d’embraser la Guinée ?

Un jeune a été tué par balle, mercredi 1er juin, lors de protestations contre l’augmentation des prix à la pompe.Thierno Mamadou Diallo, 19 ans, a reçu une balle dans la tête alors qu’il circulait dans le quartier de Hamdallaye, dans la banlieue de Conakry. Selon ses proches, il est mort après que les forces de l’ordre ont commencé à réagir aux jets de pierre de jeunes qui manifestaient contre la hausse du prix de l’essence, annoncée cette semaine par le gouvernement.

Depuis le 1er juin, les prix de l’essence et du gasoil sont passés de 10.000 à 12.000 francs guinéens le litre, soit l’équivalent de 700 à près de 850 FCFA. Une augmentation de 20% qui n’a pas laissé sans réaction de nombreux Guinéens en dépit de l’interdiction de manifester sur la voie publique imposée par les autorités militaires pendant les trois ans censés précéder un retour des civils au pouvoir.

Ainsi, au passage d’un convoi de policiers et de gendarmes, des jeunes « ont commencé à jeter des cailloux sur les agents de l’ordre. Dans la confusion, mon frère a pris une balle dans la tête », a dit Halimatou Diallo, la sœur de Thierno Mamadou Diallo. Elle précise que son frère était étranger à la manifestation. Il était, selon elle, sorti pour faire une course et « c’est sur le chemin de retour qu’il a pris une balle ».

« J’ai appris avec amertume le décès d’un jeune du nom de Thierno, âgé de 19 ans, mort dans des circonstances non encore élucidées », a indiqué à la presse le procureur général, Alphonse Charles Wright, notant avoir donné des instructions pour déterminer la cause du décès. « On ne connaît pas encore les circonstances dans lesquelles cela est arrivé, nous allons ouvrir une enquête », a affirmé de son côté, à l’AFP, le porte-parole de la police, le lieutenant Mory Kaba.

L’impunité, une tradition en Guinée ?

Dirigée depuis le 5 septembre 2021 par une junte militaire, la Guinée enregistre ainsi son premier mort lié à une manifestation depuis le début de la transition. Ce drame est une tâche noire sur la gestion des nouvelles autorités même si le pays a connu des tragédies similaires dans le passé. Dans un entretien avec APA, Fabien Offner, chercheur à Amnesty International et spécialiste de la Guinée, a souligné que la lutte contre l’impunité et l’usage excessif de la force lors des manifestations étaient des questions encore « inchangées » dans ce pays d’Afrique de l’ouest.

Avant le renversement du président Alpha Condé, son régime a été notamment marqué par la répression des manifestations contre son troisième mandat. Des dizaines de civils avaient été tués à l’époque, selon les organisations de défense des droits humains qui ont à plusieurs reprises dénoncé l’usage excessif de la force et l’impunité de la police et de la gendarmerie. La justice guinéenne poursuit aujourd’hui Alpha Condé ainsi que vingt-sept anciens hauts responsables du pouvoir pour « assassinats ».

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), qui a combattu l’ex-président, a estimé pour sa part que « la répression sanglante » des manifestations de mercredi tranchait avec le discours initial du colonel Mamady Doumbouya, le chef de la junte qui « s’était engagé à ne pas commettre les mêmes (tueries) que ses prédécesseurs ».

Des formations de l’opposition comme l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo et l’Union des forces républicaines (UFR) de Sidya Touré ont dénoncé également une violation des lois nationales dans la mesure d’interdiction de manifester par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), le nom de la junte guinéenne.

Condamnations, sommet Cedeao

En outre, le Bureau des droits de l’homme des Nations unies a exigé des autorités de la transition la levée de ces mesures non « conformes aux principes de nécessité et de proportionnalité ». « Nous notons que cette décision intervient à un moment où les acteurs politiques et la société civile du pays ont exprimé leur mécontentement après l’annonce des autorités militaires sur la période de transition en cours, qui durerait 36 mois », a noté Seif Magango, porte-parole dudit bureau onusien.

Le Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif mis en place par la junte, a fixé à trois ans la durée de la transition avant le retour des civils au pouvoir. Cette décision du CNT, qui fait office de parlement de transition, doit être validée par le colonel Doumbouya à une date non précisée.

Toutefois, le chef militaire, ancien bras droit d’Alpha Condé, a affirmé qu’il ne serait « ni candidat à une élection, ni proche d’un parti politique ». Cependant, il dit tenir à la stabilité du pays « pour mener à bien le chronogramme de la transition et de la politique de refondation enclenchés depuis le 5 septembre 2021 ». Et cet objectif est pour lui inconciliable avec la tenue de manifestations dans le pays.

En revanche, plusieurs acteurs de la vie sociopolitique guinéenne ne l’entendent pas de cette oreille. C’est une situation qui laisse présager des lendemains de tensions alors que doit s’ouvrir samedi 4 juin à Accra, au Ghana, le sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao. Ces dirigeants vont discuter de l’avenir du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso, trois pays de la région sous sanctions après que les pouvoirs en place ont été renversés ces derniers mois par des juntes militaires.

Somalie : l’Onu alerte sur les risques accrus de famine

Dans ce pays de la Corne de l’Afrique, 7,1 millions de personnes sont menacées par la sécheresse.Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) met en garde contre les perspectives dévastatrices pour des millions de Somaliens qui font face aux risques de la famine.

Adam Abdelmoula, Coordonnateur résident des affaires humanitaires de l’Onu, a appelé mercredi les partenaires au développement à agir de toute urgence et à contribuer à l’augmentation des ressources pour répondre à l’accroissement rapide des besoins et sauver davantage de vies en Somalie.

« Avec les ressources limitées dont nous disposons, nous n’avons pu, entre les mois de janvier et d’avril, atteindre que 2,4 millions de personnes sur parmi celles qui ont besoin d’une aide humanitaire », a déclaré M. Abdelmoula dans un communiqué reçu à APA.

Il a accompagné, mardi dernier, l’Envoyé spécial pour la lutte contre la sécheresse, Abdirahman Abdishakur Warsame, nouvellement nommé, lors de sa première visite sur le terrain dans le Sud-Ouest de la Somalie.

« La situation est extrêmement grave et sinistre. 7,1 millions de personnes vont être touchées par cette sécheresse avant la fin de l’année », a indiqué M. Abdelmoula.

En mai, selon un récent rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), quelque 6,1 millions de Somaliens ont été déjà affectés par la sécheresse. Sur ce nombre, 771.400 ont été déplacés de chez eux à la recherche d’eau, de nourriture et de pâturages. La majorité est constituée de femmes et d’enfants, selon OCHA.

L’Envoyé spécial de l’Onu pour la lutte contre la sécheresse en Somalie, Abdirahman Abdishakur Warsame, a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts et à soutenir le peuple somalien dans cette période difficile.

Côte d’Ivoire : la BM prône une digitalisation pour booster la croissance

Le digital est un levier pour transformer davantage les secteurs de l’économie ivoirienne et produire de la croissance selon un rapport de la Banque mondiale.Le 12ème rapport de l’institution sur la situation économique en Côte d’Ivoire présenté à un parterre de personnalités et à la société civile, expose l’état de l’économie ivoirienne et s’interroge sur le moyen de rendre la croissance économique plus résiliente dans un contexte marqué par des chocs externes.

La Banque mondiale appelle l’Etat à digitaliser les différents secteurs pour plus de croissance. Le rapport note que l’économie numérique serait un levier d’amélioration de la transformation de l’économie.

L’institution financière internationale a fait constater que le numérique contribuera à accélérer la dynamique économique mondiale au cours de la prochaine décennie. Et, l’Afrique Subsaharienne qui est en retard sur la question, devrait accélérer la digitalisation dans les différents secteurs.

Le ministre ivoirien de l’Économie et des finances, Adama Coulibaly, a salué le rapport, faisant observer que cette transformation inclut des innovations en matière de connectivité 5G et l’intelligence.

Il a indiqué, citant une étude qu’un accès rapide à la 5G dans les secteurs du transport, de la santé, de l’industrie, et du commerce de détail permettrait d’accroitre le PIB mondial de 1200 à 2000 milliards de dollars d’ici à 2030.

Le gouvernement ivoirien table sur « une croissance forte de l’ordre de 7% en lien avec un niveau d’inflation de 4,2% dû à la hausse de la demande intérieure combinée aux chocs climatiques ».

La Banque mondiale recommande au gouvernement ivoirien de poursuivre les actions de réformes indispensables pour améliorer et libérer le potentiel de productivité de l’économie, en mettant le focus sur le développement de l’économie numérique.

Partageant quelques commentaires, M. Adama Coulibaly a relevé les priorités de développement, notamment le secteur de la productivité, où il y a des efforts à faire, surtout les secteurs agricoles et industriels.

« Entre 2012 et 2018, nous avons réduit la pauvreté de plus de 15 points, passant de 55% à 39%. Au-delà de ça, la vision Côte d’Ivoire 2030, vise à réduire le taux de pauvreté à moins de 20% dans huit ans », a-t-il poursuivi.

Selon le rapport, les perspectives économiques de la Côte d’Ivoire, à moyen terme sont « positives » et reposent sur une bonne exécution du PND 2021-2025 et l’engagement en faveur de la stabilité macroéconomique, mais des vents contraires se profilent à court terme.

Le texte relève que « la croissance devrait ralentir pour se situer à 5,7% en 2022 en raison de l’augmentation des pressions négatives au niveau mondial, mais devrait s’accélérer à moyen terme ».

A court terme, la croissance devrait être affectée par les pressions inflationnistes mondiales découlant de la hausse des prix des produits de base et des carburants et des perturbations de l’offre résultant du conflit Russie-Ukraine.

Alice et Madeleine, étudiantes du Burkina et stars au Forum de Bamako

L’histoire des deux jeunes femmes est tombée par hasard dans les oreilles d’Abdoullah Coulibaly, le président du Forum de Bamako qui les a primées lors de la dernière édition de cette rencontre annuelle, une des plus grands colloques en Afrique, dont la dernière édition s’est tenue la semaine dernière dans la capitale malienne.Elles étaient les petites stars du dernier Forum de Bamako,  l’un des plus importants colloques d’Afrique, où accourent chaque année hommes politiques, diplomates, financiers, économistes, intellectuels et acteurs civils venus du monde entier. Pourtant, rien ne prédestinait les deux jeunes filles à attirer autant d’attention et d’égard lors cet événement qui s’est tenu du 26 au 28 mai et où la moyenne d’âge est au moins celle de leurs parents. 

Alice Ouedraogo 25 ans et Madeleine Delma 26 ans, sont étudiantes en troisième année en agroéconomie dans un institut polytechnique privé de Ouagadougou. Dans cet établissement, rien ne les distingue des autres condisciples, si ce n’est que chaque jour, avant d’entrer en classe et à la fin des cours, elles font un petit crochet d’une heure environ pour s’occuper d’un bout de terre de trois cents mètres carrés situé non loin de leur école où elles cultivent de l’amarante, cette plante très prisée des cuisinières du Burkina-Faso comme ingrédients pour les plats en sauces.

“Ces deux filles sont la preuve qu’en Afrique les jeunes peuvent s’en sortir par eux-mêmes. travailler, s’autofinancer et poursuivre des études sérieuses en même temps. Leur histoire est tellement exemplaire qu’elles méritent d’être félicitées et montrées en exemple pour les autres jeunes africains” argumente Coumba Traoré, secrétaire-général et cheville ouvrière de la Fondation du Forum de Bamako où Alice et Madeleine ont été primées du “Prix de l’Excellence de la 22ème édition du Forum de Bamako”. Une distinction parrainée par le patron d’Ecobank-Mali, Boubacar Sidiki Traoré, et remise par le représentant de la Mission des Nations-Unies au Mali (Minusma).

“Jamais nous n’avons pensé que notre histoire devait un jour nous valoir une telle distinction”, avoue Madeleine se souvenant du jour où avec son amie elles ont été informées du choix du Forum de Bamako de les distinguer. “Comme tous les matins, nous nous sommes réveillées à l’aube pour aller arroser et entretenir notre petite parcelle, puis nous sommes allées à l’école pour assister au cours qui débute à 7h30. La directrice de l’établissement nous a alors convoquées dans son bureau pour nous informer que nous avons été choisies pour recevoir un prix à Bamako, au Mali, raconte Alice. “C’est la première fois qu’on entend parler du  Forum de Bamako. C’est aussi la première fois qu’on apprend que nous allons prendre l’avion et sortir de notre pays”, sourit Madeleine, brusquement interrompue par un responsable du Forum venu annoncer aux jeunes femmes qu’elles sont réclamées dans le grand chapiteau où se tiennent les séances de travail du Forum.

« C’était pour recevoir l’enveloppe financières qui va avec le Prix” explique Madeleine quelques heures plus tard dans alors que les deux lauréates viennent d’assister à la soirée de clôture de l’évènement abrité, comme chaque année, par l’Hôtel Azalaï, propriété d’un des principaux sponsors de la rencontre: l’homme d’affaires malien Mossadeck Bally président de la chaîne hôtelière du même nom présente un peu partout en Afrique de l’Ouest.

Quel effet une telle distinction produit-elle sur les deux étudiantes, dont l’histoire est tombée par un heureux hasard dans les oreilles d’Abdoullah Coulibaly, le président du Forum de Bamako grâce à un reportage d’une télévision locale devenu viral en Afrique de l’Ouest ?

“On prend ce prix comme un encouragement à notre choix de ne pas rester les bras croisés ou tendre la main, comme c’est généralement le cas des jeunes africains de notre âge qui attendent tout de la famille ou du gouvernement, sans parler des filles, notamment les étudiants qui préfèrent  l’argent facile au travail”, dit pudiquement Alice, en allusion aux pratiques pas souvent « honorables » auxquelles s’adonnent certains filles de leur âge au Burkina et un peu partout en Afrique.

Que comptent-elles faire de la somme d’argent qui leur a été offerte lors de leur passage dans la capitale malienne?

Les deux apprenties agroéconomistes que leurs condisciples surnomment affectueusement les “agro-commerçantes” ont commencé “sans rien”, comme elles aiment répéter. C’est lors d’exercices pratiques en première année d’études sur le champ d’expérimentation de leur école, qu’elles ont  l’idée d’acquérir une petite parcelle pour y cultiver quelques légumes pour les revendre sur le marché local. Pour financer leur projet, les jeunes filles travaillent pendant les vacances scolaires suivantes comme commerciales pour un fabricant de jus locaux. L’argent gagné durant ce job d’été est loin de leur permettre d’acheter leur propre terrain. Madeleine a alors l’idée de solliciter un « papy » propriétaire de grands champs voisins du terrain d’expérimentation de leur institut situés près d’un barrage hydro-agricole dont elles ont fait la connaissance lors de leurs exercices pratiques. Après une première tentative avec l’oignon et la tomate, sur les 300 mètres carrés prêtés par le vieil homme, qui ont bien marché mais qui demandent beaucoup d’eau, les deux étudiantes se convertissent à l’amarante. 

« C’est une plante facile à cultiver, qui demande peu d’eau, ne nécessite pas beaucoup d’entretien et qui est très prisée consommée au Burkina et dans la région. En quatre mois, on peut faire quatre ou cinq récoltes. Nous n’avons plus besoin de personne. Nous finançons nos études nous-mêmes et participons aussi aux dépenses familiales.  Cette plante a complètement changé nos vies », insiste Madeleine qui comme Alice « rêve d’aller très loin » déjà. 

Les deux jeunes femmes veulent devenir de « vraies entrepreneuses dans la domaine agricole » Elles envisage désormais d’acheter leur propre champ, de diversifier leur production et d’exporter à l’étranger. “L’argent reçu avec le Prix du Forum de Bamako tombe à pic pour nous. Il va nous permettre d’aller plus vite vers notre objectif de transformer notre projet vers quelque chose de plus grand et plus solide”, conclut Alice.

Afrique du Sud : baisse du taux de chômage au 1er trimestre

Le taux de chômage en Afrique du Sud a diminué de 0,8 point pour atteindre 34,5% au premier trimestre 2022, a annoncé Statistics South Africa.Ce chiffre est comparable à celui du dernier trimestre de 2021, au cours duquel le pays a connu le taux de chômage le plus élevé jamais enregistré, soit 35,3%, a indiqué l’agence.

En publiant mardi l’enquête trimestrielle sur la main-d’œuvre pour le premier trimestre de 2022, le statisticien général Risenga Maluleke a déclaré que ces résultats indiquaient que 370.000 emplois avaient été créés entre le quatrième trimestre de 2021 et les trois mois de janvier à mars 2022.

« Le nombre total de personnes employées était de 14,9 millions de personnes au premier trimestre de 2022 », a précisé le fonctionnaire.

Les gains d’emplois les plus importants ont été enregistrés dans les services communautaires et sociaux, avec 281.000 employés, suivis par le secteur manufacturier où 263.000 emplois ont été créés et le commerce avec 98.000 employés, a déclaré Maluleke.

Cependant, il y a eu des pertes d’emplois dans les ménages privés (186.000), la finance (72.000), la construction (60.000) et l’agriculture (23.000), a-t-il ajouté.

Le nombre de chômeurs a diminué de 60.000 pour atteindre 7,9 millions de personnes au premier trimestre 2022 par rapport au trimestre précédent.

Maluleke a déclaré que le nombre de « demandeurs d’emploi découragés » a diminué de 54.000 personnes, soit 1,4%, par rapport au trimestre précédent, tandis que « le nombre de personnes qui n’étaient pas économiquement actives pour des raisons autres que le découragement a diminué de 112.000 (0,8%) entre les deux trimestres – ce qui a entraîné une diminution nette de 166 000 personnes dans la population non active ».

Côte d’Ivoire : recrudescence des cas de grossesses en milieu scolaire

Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) de Côte d’Ivoire annonce avoir documenté sur la période de septembre 2021 à mai 2022, 3 409 cas de grossesses en milieu scolaire.Le CNDH constate une « recrudescence des cas de grossesses en milieu scolaire » et mentionne que « ce phénomène est beaucoup plus observé dans les régions de la Nawa avec 374 cas, du Haut Sassandra 296 cas ».

Dans la région du Guémon, l’on dénombre 220 cas, dans celle de l’Agneby-Tiassa 200 cas et 166 cas dans la région du Sud Comoé. Le CNDH souligne que les grossesses constituent, en milieu scolaire, l’un des principaux obstacles à la poursuite de la scolarité des jeunes filles.

De ce fait, le CNDH invite les autorités compétentes à poursuivre les efforts pour la promotion et la protection des droits des jeunes filles scolarisées et interpelle les parents d’élèves à assurer leur responsabilité dans l’éducation de leurs enfants.

Afrique du Sud : plaidoyer pour une réunification avec l’Eswatini et le Lesotho

Un leader de l’opposition sud-africaine a relancé le débat sur la question controversée de la cooptation de l’Eswatini et du Lesotho en tant que provinces de leur voisin.Ces deux pays indépendants constituent des enclaves au sein du territoire sud-africain. Néanmoins, ils dépendent principalement du géant continental dans le cadre de la fourniture de biens et services économiques. Considérant cette situation, le leader de l’ActionSA, Herman Mashaba, a demandé mardi leur incorporation au bénéfice de leurs populations. Ils deviendraient ainsi les dixième et onzième provinces sud-africaines, selon l’ancien maire de Johannesburg.

 A travers le compte Twitter de microblogage, M. Mashaba a appelé les dirigeants du Lesotho et de l’Eswatini à ravaler leur fierté et accepter la proposition de devenir des provinces de l’Afrique du Sud pour « l’intérêt de leurs citoyens ». « Je sais que ce sont des nations historiques, mais peuvent-elles soutenir économiquement leur indépendance géographique actuelle ? », a-t-il poursuivi.

 Outre le fait que les deux pays soient complètement entourés par l’Afrique du Sud, un pourcentage non négligeable de leurs citoyens travaille aussi dans le pays de Nelson Mandela. Ils sont principalement employés dans les mines ou les exploitations agricoles. Pour M. Mashaba, les « dirigeants égoïstes » ne doivent pas freiner le développement des deux pays en les rendant durablement dépendants de l’Afrique du Sud.

 Ce n’est pas la première fois que la question de faire du Lesotho une province sud-africaine est évoquée dans l’espace public. En janvier 2020, l’ancien ministre des Finances Tito Mboweni avait soulevé le débat après avoir demandé la suppression de la frontière entre l’Afrique du Sud et le Lesotho. Il est revenu par la suite sur ses propos.

Mali : forte hausse des violations des droits humains (Minusma)

Dans sa note trimestrielle transmise à APA, la Mission des Nations Unies au Mali place les groupes jihadistes et l’armée malienne au banc des accusés.Au Mali, les cas de violations des droits humains ont connu une hausse exponentielle. Elle ne s’est pas améliorée sous la transition selon les données publiées lundi par la Minusma sur les tendances des violences et atteintes aux droits de l’homme.

Les enquêteurs de l’Onu affirment avoir documenté du 1er janvier au 31 mars 449 incidents sécuritaires dans la région du Centre, 86 à Gao, 69 à Tombouctou et 37 à Ménaka. 

Selon le rapport publié lundi 30 mai, 812 civils ont été affectés par les actes de violence. Dans cette catégorie, 512 cas de meurtre, 167 enlèvements ou disparitions, 107 blessés et 55 détentions illégales ont été dénombrés.

Le document parvenu à APA indique que ces « données représentent une augmentation de 151% par rapport au trimestre précédent » durant lequel 323 civils ont été affectés par les incidents sécuritaires à l’origine desquels sont cités les groupes jihadistes, les groupes d’autodéfense et les forces de défense et de sécurité maliennes.

Dans la période sous-examen, les actes attribués aux groupes jihadistes tels que le JNIM ou « autres similaires » ont connu une hausse de 78% et concernent « 410 atteintes aux droits de l’homme, soit une augmentation de 50% des violations et atteintes documentées ».

Démenti de l’armée malienne

En outre, la Minusma affirme avoir documenté, entre janvier et mars 2022, 320 violations de droits de l’homme imputables aux forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM) dans le cadre des opérations militaires, contre 31 au trimestre précédent. « Au total, 248 civils ont été tués parmi lesquels 18 femmes et six (6) enfants », détaille la note trimestrielle. L’essentiel des faits documentés se sont produits dans le centre du Mali.

Au sujet du massacre présumé de plus de 500 personnes à Moura, village du cercle de Djenné, dans la région de Mopti, la Minusma assure avoir « ouvert une investigation sur les informations et allégations selon lesquelles les forces de sécurités maliennes, accompagnées de personnels militaires étrangers, auraient procédé à des exécutions sommaires à de multiples violations de droits de l’homme ». L’armée malienne a démenti ces accusations, soutenant avoir mené du 27 au 31 mars une opération militaire ayant permis de neutraliser 203 combattants de « groupes armés terroristes » et d’arrêter 51 personnes. Faute d’accès à Mourra, la Minusma n’a pas encore mené une enquête sur ce qui s’est réellement passé.

Néanmoins, le dialogue avec les autorités maliennes pour le déploiement d’une mission d’enquête se poursuit. « Les conclusions de l’enquête de la Minusma feront l’objet d’un rapport public », promet la mission onusienne au Mali.

Transition au Mali : le chérif de Nioro désavoue Imam Dicko

Vingt-quatre heures seulement après la sortie de l’Imam Mahmoud Dicko indexant « l’arrogance » des militaires, le chérif de Nioro, Bouyé Haïdara, a défendu dans son sermon du vendredi 27 mai la junte, appelant les Maliens à rester unis derrière les autorités de la transition.Dans son dernier prêche, le chérif du cercle de Nioro-du-Sahel, dans la région de Kayes (ouest), a soutenu ouvertement les autorités de la transition. Il prend le contre-pied de l’Imam Mahmoud Dicko, leader des manifestations contre le régime de l’ex-président IBK, qui avait critiqué « l’arrogance » des militaires au pouvoir.

Cette sortie de Bouyé Haïdara, l’un des hommes les plus écoutés du pays, constitue un soutien de taille pour le colonel Assimi Goïta et ses hommes. Les autorités de transition sont confrontées à des crises multiformes depuis que la Cedeao a prononcé, en janvier dernier, de lourdes sanctions contre le Mali.

« Aucun pays n’aime être humilié ou vilipendé par une autre puissance quelconque, quelle que soit la richesse ou la diplomatie de cette dernière. Moi, Bouyé, ma position reste intacte face à ces dirigeants tant qu’ils continuent à sauver l’honneur et la dignité des Maliens. Nous avons été humiliés aux yeux du monde entier à travers nos propres dirigeants », a déclaré le guide religieux, de son vrai nom Mohamed Ould Cheiknè Ahmed Hamaoulah Haïdara.

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Pour lui, le Mali doit rester debout et faire bloc malgré les difficultés. « Aujourd’hui, notre pays connaît un régime militaire qui donne un nouvel élan et une nouvelle dignité à son peuple. Raison pour laquelle je réitère, une fois de plus, mon soutien et mon accompagnement à cette transition. Et je demande à mes fidèles et sympathisants de soutenir cette transition », a martelé le fils du saint Cheiknè Hamaoulah, fondateur du Hamallisme, une branche du soufisme ouest-africain qui compte des millions d’adeptes.

Cette sortie du chérif de Nioro tranche nettement avec les dernières déclarations de l’Imam Mahmoud Dicko, considéré par certains comme le nouveau chef de l’opposition malienne. Le peuple malien est « pris en otage » et il est en train de « mourir à petits feux » sous l’effet de « la propagation jihadiste et des pénuries provoquées notamment par les sanctions internationales », avait-il déclaré, le 26 mai 2022, lors de la 22ème édition du Forum de Bamako.

L’Imam Dicko avait aussi pointé du doigt « l’arrogance » des militaires qui sont à couteaux tirés avec la Cedeao sur la durée de la transition. « Le peuple malien est pris en otage par un gouvernement arrogant, je dis bien arrogant ! Et la Communauté Internationale, par leur orgueil, pense que le peuple malien doit être maintenu dans cette situation, mourir à petit feu, assailli par la famine, par l’insécurité, par le jihadisme qu’on n’arrive pas à contrôler, qu’on ne cherche pas à solutionner… »

L’influent imam, principal artisan de la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta, n’avait pas épargné la classe politique malienne presque réduite au silence face « aux dérives de la junte ». « C’est extrêmement grave : une classe politique moribonde, qui ne bouge pas, qui n’existe plus, une société civile qui a cessé d’exister, il faut le dire, et on est trimbalé, le peuple, entre des gens qui veulent une transition indéfinie (la junte) (et) des gens qui ont des principes (Cedeao) », avait-il fustigé.

Côte d’Ivoire : Charles Blé Goudé reçoit son passeport à la Haye

L’ancien ministre Charles Blé Goudé, co-accusé de Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (CPI), a reçu lundi à la Haye son passeport ordinaire, plus d’un an après son acquittement.Charles Blé Goudé a reçu son passeport des mains de l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire aux Pays-Bas, M. Hamza Sallah, en présence de Issiaka Konaté, le consul général de la Côte d’Ivoire en France.

Il a été acquitté de même que son mentor, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, en mars 2021, par la CPI des charges de crimes contre l’humanité perpétrés lors la crise post-électorale de 2010 – 2011, qui avait fait plus de 3.000 morts.

Laurent Gbagbo qui avait reçu en premier son passeport, avait devancé celui que l’on surnommait dans la galaxie Gbabgo, « le Général de la rue ».

Toutefois, Charles Blé Goudé devra se départir de la justice ivoirienne qui l’avait condamné en décembre 2019 à 20 ans de prison, pour actes de torture, homicides volontaires et viol.

Laurent Gbagbo avait été aussi condamné à 20 ans de réclusion criminelle, dans l’affaire de « braquage de la BCEAO ». Avec son passeport, Charles Blé Goudé pourrait regagner son pays en dépit de cette condamnation.

Af’Sud : le bilan des inondations passe à 459 morts

Le bilan des inondations d’avril en Afrique du Sud et des fortes pluies récentes dans le KwaZulu-Natal s’élève désormais à 459 morts, a confirmé dimanche le Premier ministre du KwaZulu-Natal, Sihle Zikalala.S’exprimant sur la situation dans la province au sujet des récentes inondations, M. Zikalala a confié aux journalistes que quelque 88 personnes étaient toujours portées disparues après la catastrophe qui a laissé 1,7 milliard de dollars de dégâts aux infrastructures de la province.

« Nous avons près de 45.000 employés qui sont à la maison parce que les usines dans le bassin urbain du sud ne sont toujours pas ouvertes », a déclaré Zikalala.

Entre-temps, le Qatar a acheminé par avion une aide humanitaire à la province du KwaZulu-Natal, qui est arrivée dimanche à l’aéroport international King Shaka de Durban, accompagnée d’une délégation qatarie composée de plusieurs ministres.

Qualifiant le soutien qatari d’encourageant, M. Zikalala a déclaré : « Il s’agit d’une aide humanitaire qui porte sur diverses choses dont les gens ont besoin lorsqu’ils sont touchés par des inondations ».

« Nous avons essayé de nous assurer que nous construisons de bonnes relations avec divers pays. Nous sommes inspirés par le fait que le Qatar estime qu’il doit venir nous aider en ces temps difficiles », a conclu le Premier ministre.

Côte d’Ivoire: le Guémon abritera la Journée nationale de la paix

Le ministre ivoirien de la Réconciliation et de la cohésion nationale, Kouadio Konan Bertin « KKB » a annoncé l’organisation de la journée nationale de la paix, prévue chaque 15 novembre, dans la région du Guémon (Ouest).M. Kouadio Konan Bertin s’exprimait vendredi à l’occasion d’une rencontre avec les populations, les chefs coutumiers, les autorités politiques et administratives de la région du Guémon (Duékoué), se félicitant qu’ils soient « venus au rendez-vous de la paix, du pardon et de l’oubli ».   

L’année dernière, Yamoussoukro a accueilli la journée nationale de la paix. « Cette année, le 15 novembre, je vais proposer au président de la République qu’on vienne célébrer la fête de la paix ici dans le Guémon », a assuré le ministre de la Réconciliation et de la cohésion nationale.   

Il a rappelé que chaque 15 novembre, le pays célèbre la journée nationale de la paix et c’est même leur fils Émile Constant Bombet, alors ministre de l’Intérieur qui a institué cette journée de la paix, et cela fait « la 25e année qu’elle a été célébrée ».   

« Cette fois, ce n’est pas la journée de la paix seulement, c’est la journée nationale de la paix, du pardon et du souvenir » qui sera célébrée,  a-t-il fait savoir, disant être venu écouter les populations sur ce que l’Etat doit faire pour apaiser les coeurs de ceux qui vivent dans la région.

Dans cette optique, il a relevé que durant une semaine, ses équipes sont venues pour les écouter afin de préparer ces festivités. De plus, il a passé une semaine pour également recueillir leurs besoins relatifs à une paix définitive. 

Rassurant avoir entendu et pris bonne de ce qu’ils ont sur le coeur, le ministre de la Réconciliation et de la cohésion nationale, a indiqué qu’il ira proposer au gouvernement des actions pour que la paix ait un ancrage fort dans le Guémon.  

Après cette rencontre avec les peuples Wê dans le Guémon, il a souligné qu’il envisageait d’écouter ceux dans la région du Cavally. En outre, il se rendra en France parce qu’il y a des Wê qui y sont et qui l’ont invité le 4 juin pour les écouter en vue d' »une réconciliation définitive ». 

Ici dans la région, « je n’ai pas de position à donner, mais j’ai remarqué qu’il y a trop de manipulation ici à Duekoué, trop de manipulation, et le premier mal qui ronge le Guémon, c’est la manipulation et tout le monde fait de la manipulation: on va mettre fin à cela », a-t-il déclaré. 

« Nous allons faire rejaillir la vérité ici à Duekoué, la vérité qui rassemble, la vérité qui unit, qui nous met ensemble », a-t-il poursuivi, faisant observer que c’est le respect mutuel qui envoie la cohésion, l’entente et la paix dans une région. 

Il n’a mas manqué de mentionner que ce sont les hommes politiques qui sont pour la plupart à l’origine de leurs divisions. C’est pourquoi, aux chefs, il a sans ambages, martelé qu' »un vrai chef d’un village, c’est celui qui est capable de dire la vérité à tous ses enfants ». 

« Quand quelqu’un est dans le faux, il faut le lui dire », a-t-il conseillé,  tout en invitant les cadres de la région à se réconcilier, car « on a fait l’expérience de la guerre, la guerre sème la désolation et la guerre n’apporte rien ».

Le destin de la Côte d’Ivoire,  c’est d’être une terre d’espérance, alors les Ivoiriens, lancera-t-il,  doivent s’apprêter à emprunter le train de la paix, parce que « la guerre a fait des veuves, des orphelins et des handicapés, mais ce n’est pas une fatalité ». 

« Je suis confiant qu’on va s’en sortir (…). Dans ce qui est arrivé, il ne faut pas chercher à accuser quelqu’un parce que nous sommes tous fautifs », a soutenu le ministre ivoirien, disant avoir beaucoup d’émotions face à ces femmes aussi jeunes, veuves du fait de la guerre. 

« Si nous voulons nous réconcilier et revivre encore ensemble, que chacun de nous oublie ce que nous avons vécu. Il faut donner l’occasion à chacun de dire ce qui est dans son ventre et apporter la réparation en reconnaissant les tors des uns et des autres », a-t-il estimé. 

La guerre a fait rage dans l’Ouest ivoirien lors de la grave crise postélectorale de 2010-2011 qui a fait selon les autorités plus de 3 000 morts dans le pays. M. Bertin Kouadio Konan a appelé les autochtones et les allogènes à ne jamais se détourner de la paix.   

Nigeria : une trentaine de morts dans une bousculade

Au Nigeria, 31 personnes ont trouvé la mort ce samedi 28 mai à l’occasion d’une distribution de nourriture, a appris APA de sources médiatiques.Le drame s’est produit dans la ville de Port Harcourt, État de Rivers, dans le sud du pays. Selon plusieurs médias, citant la police locale, de nombreux individus assistaient à une distribution de nourriture organisée par une église. Une bousculade a éclaté par la suite occasionnant ces victimes.

Plus grande économie d’Afrique de l’Ouest et la troisième en Afrique, le Nigeria se caractérise par de nombreuses inégalités au sein de sa population de près de 200 millions d’habitants. En 2021, un rapport de la Banque mondiale renseignait que l’inflation a fait basculer sept millions de personnes dans la pauvreté.

Selon le même rapport, le pays le plus peuplé du continent est entré en 2020 en récession du fait de la pandémie de la Covid-19 et de la chute des prix du pétrole, sa principale ressource, avant de renouer avec une faible croissance début 2021. « Le Nigeria fait face à des défis tels que l’inflation, le manque d’emplois et l’insécurité », notait alors le directeur-pays de la Banque mondiale pour le Nigeria, Shubham Chaudhuri.

Sénégal : Macky Sall annonce un audit après la mort de 11 bébés

Deux jours après la mort tragique de onze bébés dans un hôpital de Tivaouane, le président Macky Sall déclare avoir ordonné un audit de tous les services de néonatologie.Le chef de l’Etat sénégalais est arrivé vendredi après-midi dans la cité religieuse. Il est rentré précipitamment de Malabo, en Guinée équatoriale, où se tenait un sommet de l’Union africaine. Outre l’ouverture d’une enquête annoncée par le gouvernement, des mesures plus fortes étaient attendues de sa part après le décès dans un incendie de onze nourrissons à l’hôpital Mame Abdoul Aziz Sy.

« J’ai ordonné que l’ensemble des services de néonatologie puissent être audités » par l’Inspection générale d’Etat (IGE), a annoncé Macky Sall, s’exprimant sur la télévision publique RTS. D’après lui, cette enquête doit porter sur la construction, l’installation et les équipements des services de néonatologie des hôpitaux publics dans le but d’éviter de tels drames à l’avenir.

« J’ai le cœur meurtri », a confié le chef de l’État, qui a présenté ses condoléances aux familles des victimes ainsi qu’au khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy. Dans sa déclaration d’une dizaine de minutes, il dit ne souhaiter revoir « plus jamais ça ».

« Je voudrais dire aux familles, aux parents, aux mamans en particulier, qu’elles ne seront pas seules dans le deuil. L’État restera à leur côté », a-t-il promis avant d’annoncer que l’hôpital de Tivaouane sera transformé en un établissement public de santé (EPS) de niveau 3.

Dans ce futur « hôpital à vocation nationale », les populations pourront recevoir « des soins spécialisés de haute technologie », a indiqué le chef de l’Etat, précisant que les travaux vont démarrer dans trois mois. Ainsi, les habitants de Tivaouane devraient bientôt assister à la concrétisation d’une vieille doléance puisque plusieurs notables de la ville avaient alerté sur l’état désastreux de l’hôpital, bien avant la survenue de cette tragédie.

Mali : l’imam Dicko charge la junte et la communauté internationale

Figure emblématique de la révolution contre le régime d’Ibrahim Boubacar Keita (2013 – 2020), l’imam Mahmoud Dicko ne partage pas aujourd’hui la politique des autorités de transition et des acteurs impliqués dans la résolution de la crise malienne.L’imam Dicko refait surface. Intervenant à l’ouverture du Forum de Bamako, jeudi 26 mai, il a été appelé à se prononcer sur le thème « Femmes, paix, sécurité et développement en Afrique ». Un thème qui a fait tilt dans sa mémoire puisqu’il évoque largement la situation alarmante que traverse son pays.

Outre les violences jihadistes notées sur presque deux tiers de son territoire, le Mali est sous le coup de l’embargo de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) après le refus des autorités militaires d’organiser rapidement des élections et permettre le retour d’un pouvoir civil. Au même moment, certaines voix discordantes sont pourchassées dans le pays.

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Mais cette situation ne fait pas peur outre mesure au religieux. Il a été à la tête des manifestations qui ont emporté le régime du président IBK, renversé en août 2020 par un coup d’Etat dirigé par le colonel Assimi Goïta et ses hommes. Face au public du Forum de Bamako, l’imam Mahmoud Dicko n’a pas mis de gants pour s’indigner aujourd’hui de la gestion de la crise politique malienne.

« L’arrogance de nos dirigeants, je le dis ici, je vais sortir et ils vont m’interpeller, mais je le dirai, leur arrogance, et l’orgueil de la communauté internationale, c’est le peuple malien qui est en train de payer ça. C’est extrêmement grave », a-t-il déclaré.

Mahmoud Dicko n’a pas raté aussi la classe politique locale, qu’il trouve « moribonde », et « une société civile qui a cessé d’exister, il faut le dire ». Par conséquent, « aujourd’hui, le peuple est trimbalé entre des gens qui veulent une transition indéfinie, des gens qui ont des principes tuent au nom de ces principes », a poursuivi l’imam.

Pour lui, les acteurs doivent se départir de « l’arrogance » et de « l’orgueil » pour changer le cours des choses. « Le peuple malien, l’Afrique entière doit assister à sa destruction, à son effondrement sans lever le petit doigt ? Je crois que l’histoire retiendra cela », a-t-il dit. Il promet de reprendre la parole plus souvent pour parler de la situation du pays et « défendre les populations » malmenées par les sanctions économiques des pays voisins du Mali.

En outre, les tractations vont bon train pour la levée de ces sanctions asphyxiantes. Plusieurs observateurs ont appelé à leur levée après que la junte militaire a accepté de réduire ses prétentions de se maintenir au pouvoir jusqu’à cinq ans à vingt-quatre mois pour le moment. Dans cet élan, les chefs d’Etat de la Cedeao prévoient de tenir un sommet, le 4 juin à Accra, pour discuter du Mali et d’autres sujets d’ordre régional.

La guerre en Ukraine fait vaciller l’économie africaine

La guerre en Ukraine pourrait « assombrir les perspectives économiques » de l’Afrique au regard des indicateurs macroéconomiques de l’Afrique selon la Banque africaine de développement (Bad).Dans son rapport « Perspectives économiques en Afrique en 2022 », publié mercredi à l’occasion des Assemblées annuelles de la BAD, à Accra, l’institution prévient que « le continent risque de plonger dans la stagflation, une combinaison de croissance lente et d’inflation élevée. »

La publication des Perspectives économiques en Afrique 2022 intervient dans le contexte de deux crises mondiales majeures : la pandémie persistante de Covid-19 et le conflit russo-ukrainien.

Selon le rapport, ce conflit a éclaté alors que « l’économie africaine était sur la voie de la reprise après l’impact dévastateur de la pandémie, et pourrait assombrir les perspectives économiques auparavant prometteuses du continent ».

Le Produit intérieur brut (PIB) réel devrait croître de 4,1 % en 2022, nettement inférieur aux près de 7% de croissance de 2021, souligne le rapport qui mentionne que cette décélération de la croissance montre « la gravité de l’impact du conflit russo-ukrainien sur l’économie africaine ».

Du côté de la demande, la croissance africaine sera tirée en grande partie par la consommation privée et l’investissement, et du côté de l’offre, par l’expansion continue du secteur des services, souligne le rapport.

Perturbations du commerce mondial 

La banque note que des chaînes d’approvisionnement, principalement dans les secteurs de l’agriculture, des engrais et de l’énergie, à la suite du conflit russo-ukrainien et des sanctions correspondantes sur le commerce avec la Russie ont fait pencher la balance des risques pesant sur les perspectives économiques de l’Afrique vers le bas.

L’impact est toutefois susceptible d’être asymétrique. D’un côté, les pays africains exportateurs nets de pétrole et d’autres produits de base pourraient bénéficier des cours élevés des produits de base qu’ils exportent.

D’un autre côté, l’impact sur les pays importateurs nets d’énergie, de produits alimentaires et d’autres produits de base est préoccupant car la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie exacerbera les pressions inflationnistes et limitera l’activité économique.

Les populations vulnérables, en particulier dans les zones urbaines, supporteront le plus le fardeau de la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, et en l’absence de mesures pour amortir cet impact, cette hausse pourrait attiser la grogne populaire à travers le continent.

Pour ce faire, les pays africains doivent donc organiser d’urgence une réponse politique contracyclique, par exemple des subventions pour atténuer l’impact de la hausse des coûts des denrées alimentaires et de l’énergie.

Or, dans de nombreux pays africains, la marge de manœuvre budgétaire reste limitée par les effets de la pandémie. Les revenus des gouvernements n’ont pas renoué avec les niveaux d’avant la crise, et la pression sur les dépenses reste élevée.

La BAD a réagi rapidement avec une Facilité africaine d’intervention et d’urgence en cas de crise alimentaire de 1,5 milliard de dollars en vue d’accélérer rapidement la production alimentaire et l’approvisionnement en engrais et d’alléger les contraintes de financement du secteur social dans les pays membres régionaux.

Si le conflit persiste, la croissance de l’Afrique devrait stagner aux alentours de 4 % en 2023. Le texte souligne, par ailleurs, que le déficit global du compte courant devrait se réduire à 2,0% du PIB en 2022, contre 2,4 % en 2021, avec des différences selon les régions.

29,6 millions d’Africains visés par l’extrême pauvreté en 2022 

Malgré une relance prévue de la croissance économique en Afrique, la pandémie de Covid-19 ainsi que la guerre russo-ukrainienne devraient exacerber l’extrême pauvreté sur le continent africain.

Les estimations de la Banque ont montré que 28,7 millions d’Africains supplémentaires ont plongé dans l’extrême pauvreté en 2021 par rapport aux chiffres projetés pré-Covid-19 contre environ 26 millions en 2020, ce chiffre devrait atteindre 29,6 millions en 2022 et 2023.

La révision à la baisse de l’effet de la pandémie sur la pauvreté en Afrique par rapport aux PEA 2021 (une baisse de 4,6 et 10 millions en 2020 et 2021, respectivement) reflète principalement de meilleures performances de croissance que celles prévues en 2020.

L’éclatement du conflit russo-ukrainien, qui a entraîné une hausse soudaine des prix de l’énergie et d’autres matières premières et provoqué des perturbations de l’offre mondiale, a des conséquences sur les économies africaines.

Le ralentissement prévu de la croissance et l’inflation plus élevée prévue pour 2022 auront des répercussions sur la pauvreté de l’Afrique. En particulier, la baisse des revenus réels dans un contexte de hausse des prix des denrées alimentaires et du carburant frappera de plein fouet les ménages vulnérables.

La dette souveraine, une menace pour la reprise économique 

La dette souveraine demeure une menace pour la reprise économique, malgré les récentes initiatives d’allégement de la dette. Le ratio moyen dette TPIB en Afrique a été estimé à 71,4 % en 2020, en raison de la faiblesse des systèmes de gestion des finances publiques, des dépenses de sécurité, d’une inflation élevée, des faiblesses dans la mobilisation des revenus et de l’augmentation des dépenses publiques due à la pandémie.

À court et à moyen terme, la dette souveraine de l’Afrique devrait rester supérieure à ses niveaux d’avant la pandémie, car les pays ont besoin de ressources supplémentaires – estimées à environ 432 milliards d’USD en 2020–2022 (une baisse par rapport aux 484 milliards d’USD estimés dans les PEA 2021 due en partie à une situation budgétaire meilleure que prévue).

Le rapport mentionne que les pays africains devront faire face aux impacts socio-économiques de la pandémie et soutenir la reprise économique. Dans un contexte de marge de manœuvre budgétaire réduite, le soutien des politiques dont les pays ont tant besoin continuera à plomber les dettes souveraines des pays africains, qui devraient se stabiliser à environ 70 % du PIB en 2021 et 2022.

Bien que l’augmentation de la dette soit presque généralisée, les divers groupes de pays présentent des différences notables. La forte augmentation globale en 2020 (près de 10 points de pourcentage) est imputable aux économies riches en ressources non pétrolières. C’est ce groupe de pays qui a le plus contribué à l’augmentation globale de la dette, atteignant plus de 85,4 % du PIB cette année-là.

Ce groupe est suivi de celui des pays exportateurs de pétrole (dette moyenne de 66,7 % du PIB) et les pays à faible intensité en ressources (65,3 % du PIB). Les niveaux d’endettement dans les pays à faible intensité en ressources ont considérablement augmenté, passant de 57,4 % en 2019 à environ 66,1 % en 2021, et devraient rester élevés à court terme.

Enseignement au Sénégal : la Cosydep pour le respect des accords signés

La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) exprime sa profonde indignation à cause de la forte probabilité de nouvelles perturbations dans le système.Face au dialogue de sourds entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants sur l’application de l’accord conclu en février et mars dernier, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) en appelle à la raison et à la responsabilité.

Lors d’une conférence de presse, tenue jeudi dans ses locaux, l’ONG a invité le gouvernement à tenir les engagements pris lors des dernières négociations avec les syndicalistes.

« La Cosydep lance un appel pour le respect scrupuleux des accords au risque de perturber l’espace scolaire, d’entraver le déroulement normal des évaluations ou de mettre mal à l’aise les partenaires, facilitateurs et autres bonnes volontés », a déclaré son Directeur exécutif, Cheikh Mbow.

L’année scolaire tire à sa fin et les examens approchent. Dans ce contexte, la Cosydep estime que « les appréhensions sont justifiées ». Selon l’ONG, « il est à craindre un risque de conjonction entre les tensions politiques, la recrudescence des violences physiques et verbales, la déception exprimée par les syndicats dans la matérialisation de la première échéance des accords avec le gouvernement et les premières réactions des élèves qui annoncent des manifestations qui peuvent aller dans tous les sens ».

Le Cadre unitaire des enseignants du moyen secondaire (Cusems) et le Syndicat autonome des enseignants du secondaire (Saemss) accusent le gouvernement de « non-respect des engagements financiers signés le 3 mars et devant être matérialisés à partir de la fin du mois de mai 2022 ».

Sur Facebook, ces deux structures syndicales dénoncent « la mauvaise volonté du gouvernement » qui ne concourt pas à instaurer « un climat social apaisé dans le secteur de l’éducation et de la formation ».

Par conséquent, elles promettent de dérouler leur « 11e plan d’actions » avec notamment des débrayages et des grèves totales. Hier mercredi, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, a fait part de sa « surprise » et de son « regret » suite à « la rupture unilatérale de l’accord par les syndicats d’enseignants représentatifs ».

A l’en croire, tous les engagements financiers contenus dans l’accord du 26 février 2022, entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants représentatifs, ont été respectés : « Jusqu’ici, aucun dysfonctionnement d’ordre financier d’un quelconque point de l’accord n’a été porté à l’attention des services du ministère des Finances et du Budget ».