Assemblée nationale : l’immunité parlementaire de Justin Ndoudangoye levée

Après la levée de son immunité parlementaire, le désormais justiciable a été interpellé par des agents de la Direction générale des recherches (DGR) qui l’ont conduit au Camp Roux pour être entendu.

S’il est vrai que lors de son audition à l’Assemblée nationale ce 26 décembre, l’entrée de la chambre basse du parlement était «sous la haute surveillance des hommes en tenue», qui visiblement l’attendaient, au sortir de la plénière qui a consacré sa levée d’immunité parlementaire, Justin Ndoudangoye a eu le temps de s’adresser à la presse et ses partisans.

En route pour son domicile après sa brève déclaration, le secrétaire général de l’Association des jeunes émergents volontaires (Ajev), député de Franceville pour le compte du Parti démocratique gabonais (PDG), s’est retrouvé entre les mains de la Direction générale des recherches (DGR).

Si certaines indiscrétions indiquent qu’il s’y est rendu de son propre chef, d’autres sources, plus concordantes, assurent que des agents ont entravé la marche de sa voiture, sur le Boulevard Omar Bongo, au niveau du ministère du Pétrole, pour l’interpeller.

«Les agents lui ont bloqué la route et lui ont juste dit : vous êtes en état d’arrestation», a expliqué son avocat Cédric Maguisset. Justin Ndoudangoye qui, depuis l’engagement de la procédure par l’Assemblée nationale, s’était illustré par des actes de défiance à l’égard du pouvoir dont il a été un acteur et de ses collègues députés, a de fait été conduit au Camp Roux, dans les locaux de la Direction générale des recherches (DGR). Il doit y être entendu.

Assemblée nationale : « Je ne voterai pas la levée de l’immunité de Ndoudangoye » (Dr Minault Maxime)

S’appuyant sur l’éthique républicaine et l’égalité de tous devant la loi, le Dr Minault Maxime Zima Ebeyard écrit à ses pairs députés.

Indiquant qu’il ne votera pas pour la levée de l’immunité parlementaire de Justin Ndoudangoye, il estime que ce privilège parlementaire a déjà été nié, levé, «le jour où, dans la quasi-indifférence de tous, les forces de l’ordre l’ont interpellé et humilié à Port-Gentil».

Pour l’élu de Mitzic et membre du collectif Appel à agir, «ce qui est demandé à l’Assemblée nationale, c’est d’enduire du vernis de la légalité la violation de l’immunité parlementaire de l’honorable député» qu’on voudrait mettre aux arrêts.

Gabon : Opération Scorpion, Michel Philipe Nzé soutient le chef de l’État dans sa démarche

Alors que l’un de ses députés est cité dans le cadre de l’opération anticorruption, le Parti démocratique gabonais (PDG), dit soutenir l’action d’Ali Bongo visant à assainir l’administration publique et parapublique.

«Le Parti démocratique gabonais (PDG) soutient fermement le Distingué camarade président (DCP) Ali Bongo Ondimba dans cette opération de lutte anticorruption», a déclaré le 10 décembre, Michel Philipe Nzé, secrétaire national chargé des arguments et de la riposte.

Le PDC S’étant illustré par un silence assourdissant depuis le lancement de l’opération scorpion, le parti d’Ali Bongo a enfin décidé de donner de la voix. Alors que l’un de ses députés (Justin Ndoudangoye) est inquiété dans la croisade anticorruption en cours et que l’un de ses membres (Noël Mboumba) est en détention préventive dans le cadre de la même opération, paraphrasant Ali Bongo le chargé des arguments et de la riposte a estimé que les PDGistes ont l’obligation «de pratiquer le devoir d’exemplarité et d’intégrité à tous les échelons».

«En tant que cadre du parti, nous devons toujours garder à l’esprit les intérêts du parti, du peuple gabonais et de l’Etat», a-t-il soutenu.

 «Les tendances malsaines et la corruption ont une influence pernicieuse. Lesquelles nous obligent à soutenir le Distingué camarade président dans sa volonté de les résorber avec objectivité courage et détermination», a conclu Michel Philipe Nzé