Côte d’Ivoire : vote d’une loi modifiant la composition de CEI

Cet aménagement législatif, qui prend en compte les réalités politiques nouvelles, est l’une des recommandations de la phase 5 du dialogue politique initié par le gouvernement ivoirien.Les députés ont voté mercredi à la majorité un projet de loi qui crée deux nouveaux postes de membres de la Commission centrale de la Commission électorale indépendante (CEI), institution en charge de l’organisation des élections en Côte d’Ivoire.

Mis au vote, 57 députés ont voté contre l’adoption du texte, 15 se sont abstenus et 122 ont voté pour. Le groupe parlementaire PPA-CI (opposition) et celui du Pdci se sont abstenus de voter le projet de loi, estimant qu’il ne consacre pas l’indépendance de la CEI.

Dans une déclaration, Prof Hubert Oulaye a indiqué avant le vite que le Groupe parlementaire PPA-CI a décidé de « voter abstention », car le présent texte de loi « n’est pas de nature à régler les problèmes de fond qui impacte négativement » le processus électoral.

Selon le président du Groupe parlementaire du PPA-CI, Hubert Oulaye cette loi « continue de porter les germes des troubles passés (…) Ces germes ont pour nom un déséquilibre général de la Commission centrale » de la CEI.

Le Groupe parlementaire PPA-CI a proposé un amendement de la loi sur l’organisation de la CEI, suggérant la création d’un 5e poste de vice-président au sein de Bureau central de la CEI, mais le texte n’étant pas accompagné des voies de financement, a été retiré par le professeur Hubert Oulaye.  

Le Pdci a également soumis un amendement appelant au renouvellement de la Commission électorale indépendante en tenant compte de la représentation des partis sur l’échiquier politique et les postes électifs. Le texte qui a fait l’objet de vote a été rejeté.

 A la fin de la 5e phase du dialogue politique, achevé le 4 mars 2022, les acteurs politiques ivoiriens ont recommandé la prise en compte des réalités politiques nouvelles en vue de réaménager la Commission électorale indépendante, sans préjudice de l’équilibre de celle-ci.

La mise en œuvre de cette recommandation a conduit le gouvernement, initiateur du dialogue politique, à présenter des projets de lois portant modification de la CEI. Ce projet de loi change certaines dispositions de la loi de 2001 en créant deux nouveaux postes de membres de la Commission centrale.

Ces postes sont répartis notamment entre le parti au pouvoir et l’opposition. Les réalités nouvelles visées par les recommandations du dialogue politique devraient permettre au PPA-CI, le parti de Gbagbo, représenté par un groupe parlementaire, d’intégrer la CEI.

L’application de cette recommandation nécessite la modification, par la présente loi, des articles 5; 8; 10; 15 et 17 de la loi Numéro 2001-634 du 9 octobre 2001 portant organisation, fonctionnement et composition de la CEI qui prévoyait « 16 postes de commissaires centraux ».

« Notre partenariat n’a de sens que s’il répond à l’expression de besoins des armées africaines » (Emmanuel Macron)

Au Sahel, la présence de l’armée française doit cadrer avec les besoins exprimés des pays de la région.Comme annoncé, Emmanuel Macron a décrété la fin officielle de l’opération Barkhane qui avait vocation à combattre les jihadistes chassés du septentrion malien en 2013 par l’Intervention Serval. Le président français présentait mercredi 9 novembre, à Toulon, la Revue stratégique de défense et de sécurité nationale.

Pour le chef de l’Etat français, « les formes traditionnelles sur lesquelles se déclinait » la vocation de la France à être pourvoyeuse de sécurité en Afrique sub-saharienne, doivent être réinventées radicalement.

« Notre engagement aux côtés de nos partenaires en Afrique doit être désormais centré sur une logique d’appui et de coopération à leurs armées », réoriente Emmanuel Macron selon qui, « cela doit se traduire par un dispositif plus léger et plus intégré avec elles ». « C’est pourquoi, assure-t-il, nous lancerons dans les prochains jours une phase d’échange avec nos partenaires africain, nos alliés et les organisations régionales pour faire évoluer ce statut, le format et les missions actuelles des bases françaises au Sahel et en Afrique de l’Ouest, afin de bâtir avec les intéressés une organisation des instruments communs et partagés de soutien aux armées de la région ».

Dans cette perspective, le président français se donne six mois pour « finaliser » avec ses partenaires africains une stratégie centrée autour d’ « interventions bornées dans le temps ». Il s’agira surtout de « principes définis avec eux », déclinés « à l’échelle de chaque pays, selon les besoins qui seront exprimés » par chacun en termes d’ « équipements, de formations, de partenariats opérationnels, d’accompagnement dans la durée et d’intimité stratégique ».

Emmanuel Macron est convaincu que « notre partenariat n’a de sens que s’il est un partenariat véritable qui répond à l’expression de besoins explicites venant des armées africaines », s’inscrivant en « complémentarité des partenariats économiques, politique et administratif dans ces pays ».

De 5000, le dispositif militaire français a été réduit à 3000 soldats déployés au Niger, au Burkina Faso et au Tchad.

La décision de la France de sursoir à la forme actuelle du déploiement de ses forces armées en Afrique de l’Ouest intervient dans un contexte de dégradation de ses relations diplomatiques avec le Mali, sur fond de renforcement de la coopération entre ce pays et la Russie. Mais aussi d’une collaboration supposée de la compagnie militaire russe controversée, Wagner avec les décideurs de Bamako.

La junte au pouvoir depuis mai 2021 après un coup d’État contre le président de la transition qu’elle a même installé neuf mois plus tôt, nie la présence de mercenaires russes sur le sol malien et affirme qu’il s’agit plutôt d’ « instructeurs » appelés pour combler le vide laissé par la France accusée d’ « abandon en plein vol ».

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa en visite au Kenya

Au menu de sa visite, il est prévu un forum d’affaires qui reunira les secteurs privés de l’Afrique du Sud et du Kenya.Le chef de l’État sud-africain, Cyril Ramaphosa est arrivé mercredi à Nairobi pour une visite d’Etat au cours de laquelle il devrait discuter de questions bilatérales, continentales et internationales avec son homologue kenyan, William Ruto. Le porte-parole de M. Ramaphosa, Vincent Magwenya, a déclaré que les deux dirigeants devraient examiner l’état des relations bilatérales, notamment la mise en œuvre des accords précédents. 

Selon M. Magwenya, l’Afrique du Sud considère le Kenya comme un partenaire stratégique car les deux pays partagent des valeurs et des principes communs qui guident leur politique intérieure et extérieure. 

« Le Kenya est le plus grand partenaire commercial de l’Afrique du Sud en dehors de la région de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), ce qui fait de l’Afrique du Sud le plus grand vendeur de marchandises au Kenya sur le continent », a-t-il indiqué. 

Selon la Banque mondiale, le Kenya est la plus grande économie d’Afrique de l’Est et la porte d’entrée de la région avec un produit intérieur brut de plus de 110 milliards de dollars.

Casablanca abrite la 3ème édition de l’Africa Place Marketing

La 3ème édition de l’Africa Place Marketing se tiendra les 29 et 30 novembre 2022 à Casablanca sous le thème « la participation citoyenne ; pour un marketing territorial, durable et inclusif ».Initiée par la Société de Développement local, Casablanca Events et Animation, cette rencontre verra la participation d’experts, de chercheurs et des professionnels de renommée internationale outre la présence de plusieurs territoires africains et internationaux représentant des cas d’école en la matière, indique un communiqué des organisateurs.

L’objectif ultime de ce symposium serait de susciter le débat et de développer une réflexivité pour construire et développer ce que serait éventuellement une démarche marketing territorial adaptée aux territoires africains et basée sur l’implication du citoyen.

Africa Place Marketing, un projet collectif et partagé d’attractivité, qui traduit l’ambition de Casablanca à devenir un lieu incontournable de partage, d’échange, de co-construction et de développement dans le domaine du marketing territorial, se tiendra sous format phygital via une plateforme virtuelle de retransmission.

Plusieurs thématiques seront débattues lors de ce symposium ayant trait à « la participation citoyenne pour une hospitalité et une attractivité territoriale, durable et inclusive », à la « mobilité Continentale, un levier majeur pour le développement des territoires touristiques africains » et à la « démarche de marketing territorial durable & inclusif pour le développement des territoires africains à potentiel ».

L’importance de la participation citoyenne dans la mise en place et le développement d’une démarche marketing territorial adaptée durable et efficiente n’est plus à contester, les recherches scientifiques orientées action en marketing territorial affirment que les marques territoriales les plus pertinentes sont celles qui ont impliqué le citoyen tout au long de la démarche d’attractivité et d’hospitalité territoriales, lit-on dans une note de présentation des organisateurs.

Au niveau africain, la participation citoyenne prend aujourd’hui une place prépondérante dans les politiques publiques comme vecteur de développement et de transformation de la société. De nos jours, le management territorial impose un nouveau regard sur l’influence et la participation des parties prenantes. Les chercheurs, les praticiens et les experts empoignent la pertinence, voire l’exigence d’analyser et de jauger la place que devrait occuper le citoyen dans la démarche d’attractivité territoriale.

Projet d’attractivité territoriale, le marketing territorial doit être communiqué en premier lieu aux habitants, voire co-produit et fait par et pour eux. Il ne s’agit plus d’un choix, mais d’une nécessité pour réussir la démarche d’attractivité territoriale. En outre, le résident peut jouer quatre rôles par rapport à son territoire : Il est de prime abord une cible directe, en plus d’être un argument valorisant du territoire, de même qu’un partenaire dans la construction du processus d’attractivité, et finalement un ambassadeur passionné influençant la décision des autres cibles à savoir, l’investisseur et le touriste.

Au Maroc, le nouveau modèle de développement insiste sur le fait que les populations et surtout les jeunes soient impliqués dans le processus de consultations stratégiques. Ce mode de gouvernance dit « bottum-up » est devenu aujourd’hui un fait dans le management de la chose publique.

En marge de l’Africa Place Marketing se tiendra le 1er Forum Africain du Tourisme de Casablanca (FATC), qui se veut un espace d’échange et de réflexion sur l’adoption du marketing territorial en tant que levier de développement durable et inclusif des Territoires Africains à potentiel touristique.

Le FATC aspire donc à fédérer les forces vives du tourisme autour de cette réflexion en vue de coconstruire l’attractivité des territoires africains en prenant en compte autant le Touriste que le Citoyen et l’Investisseur.

Le 1er Forum Africain du Tourisme de Casablanca émane de l’initiative du Conseil Régional du Tourisme de Casablanca-Settat qui souhaite accueillir les opérateurs touristiques des territoires africains à Casablanca -Hub du continent- autour de Africa Place Marketing.

Maroc-BEI: 250 millions d’euros pour mettre à niveau l’infrastructure ferroviaire

La Banque européenne d’investissement (BEI) a accordé au Maroc un nouveau prêt de 250 millions d’euros pour améliorer la qualité des services ferroviaires.Le contrat, signé mercredi, porte sur un financement de 200 millions d’euros (2,1 milliards de DH) qui représente 80% d’une enveloppe globale de 250 millions d’euros mise à disposition de l’Office national des chemins de fer (ONCF). Les 50 millions (527 millions de DH) restants sont prévus pour une signature en 2023.

Cet accord constitue le premier projet signé dans le cadre du Partenariat Vert avec le Royaume du Maroc, signé le 18 octobre 2022 à Rabat, qui représente également le premier partenariat conclu dans le cadre de la dimension extérieure du Green Deal européen. Ce financement vient ainsi concrétiser sur le terrain les orientations politiques du Nouvel Agenda pour la Méditerranée de l’UE et de l’initiative « Team Europe », indique la BEI.

L’accord permet d’appuyer le plan d’investissement de l’ONCF, visant à renouveler l’infrastructure ferroviaire conventionnelle existante et à renforcer la modernisation des installations par des technologies de pointe sur l’ensemble des 2.300 km du réseau ferré national. Il contribuera au développement d’une mobilité durable sobre en carbone, tout en favorisant un meilleur équilibre territorial en termes d’accès aux services ferroviaires.

Mondial 2022 : le Sénégal suspendu au sort de Sadio Mané

À dix jours du démarrage de la Coupe du monde au Qatar, la sortie sur blessure de la superstar, mardi soir lors d’un match de championnat opposant le Bayern Munich au Werder Brême (6-1), plonge son pays dans le désarroi.Le Sénégal est sur des charbons ardents. Presque tout un peuple en apnée. Et pour cause, un doute sérieux plane autour de la participation de Sadio Mané au Mondial qatari (20 novembre – 18 décembre 2022).

Pour le compte de la 14ème journée de Bundesliga, le Bayern Munich a laminé hier le Werder Brême à l’Allianz Arena (6-1). Dans ce match à sens unique, l’international sénégalais est sorti sur blessure à la 21ème minute.

Six minutes plus tôt, sur une action anodine où il presse un adversaire, l’ancien joueur de Liverpool a été touché au genou. Un choc léger qui l’oblige néanmoins à s’asseoir sur le gazon. L’arbitre et ses partenaires viennent aux nouvelles. Le numéro 17 du Bayern leur explique son ressenti en se touchant la partie douloureuse.

Mané, au bord du terrain, a vu le Camerounais Eric Maxim Choupo-Moting rater un penalty qu’il aurait tiré s’il était resté sur la pelouse. Pendant un court instant, le 2ème au classement du Ballon d’Or France Football 2022 reçoit des soins du staff médical bavarois avant de reprendre sa place sur le côté gauche de la ligne d’attaque. Mais a dû, dans la foulée, être remplacé par Leroy Sané.

Aussitôt, la nouvelle fait le tour du monde. L’alerte rouge est déclenchée au Sénégal où Sadio Mané est l’âme de l’équipe nationale dont il est le meilleur buteur de l’histoire (34 réalisations) et incontestablement le maître à jouer.

L’Équipe, réputé média sportif français, lâche une bombe le lendemain quand il annonce en premier le forfait de l’enfant de Bambaly, un village du Sud du Sénégal, pour la Coupe du monde. Une information reprise en masse sans que l’on ne puisse dire avec exactitude la nature de la blessure.

Au pays de la téranga (hospitalité, en langue wolof), on refuse d’y croire et on se veut rassurant. Sur Twitter, le président Macky Sall « souhaite (un) prompt rétablissement » à « Sadio, cœur de Lion ».

Dans ce contexte, le Bayern Munich qui emploie Mané a déclaré ce mercredi sur son site qu’il « s’est blessé à la tête du péroné droit ». En outre, le club allemand indique que « d’autres examens suivront dans les prochains jours » pour connaître la durée de l’indisponibilité, non sans assurer qu’il « sera en contact avec la partie médicale de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) ».

Vendredi prochain, Aliou Cissé, le sélectionneur national, fera face à la presse pour dévoiler sa liste définitive pour la grand-messe du football mondial. Le technicien aux dreadlocks, en poste depuis le 4 mars 2015, a bâti son équipe autour de Sadio Mané (30 ans). Le joueur formé à Génération Foot, à la périphérie de Dakar, est l’alpha et l’oméga d’une génération qui nourrit de grands espoirs au Qatar. L’élimination pour une histoire de cartons jaunes dès le premier tour en 2018, en Russie, reste en travers de la gorge.

Le Sénégal, champion d’Afrique en titre, est logé dans la poule A en compagnie du Qatar, de l’Équateur et des Pays-Bas. Les Lions en découdront le 21 novembre avec les Oranje pour leur entrée en lice dans la compétition. Le pays hôte se dressera sur leur route quatre jours plus tard. Le 29 novembre, le capitaine Kalidou Koulibaly et ses compères défieront la Tri pour boucler la phase de groupes.

Tout cela semble bien loin. Pour l’heure, dix-sept millions de Sénégalais retiennent leur souffle. Sans Sadio Mané, le jeu de leur équipe nationale de foot est trop souvent insipide et inefficace. L’animation offensive repose en grande partie sur les exploits du Meilleur joueur africain de l’année 2019 et 2022.

Sénégal : la presse et Sadio Mané se plaignent

Les quotidiens sénégalais, parvenus mercredi à APA, titrent principalement sur l’état de la liberté de la presse dans le pays et la blessure de Sadio Mané, le leader technique des Lions, à une dizaine de jours du début de la Coupe du monde de football.EnQuête indique que la presse sénégalaise vit des « galères », courant en effet le risque de tomber sous le coup de la justice lorsqu’elle traite des papiers estampillés « secret défense et de l’instruction ». « Au lieu de s’expliquer sur les accusations gravissimes portées à la connaissance du public, d’abord par Ousmane Sonko et, ensuite, par Pape Alé Niang, l’État, ayant échoué à garder ses secrets, se défausse sur le journaliste et multiplie les sorties pour intimider les hommes de médias », se plaint ce journal.

Sud Quotidien note que « Macky +confine+ la presse » en procédant à des « arrestations, bravades et intimidations de journalistes ». En 2022, ce journal rappelle que le Sénégal est à la 73e place sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse, « soit un bond en arrière de 24 places », derrière des pays comme les Seychelles, la Namibie, le Burkina Faso ou la Sierra Leone.

En garde à vue depuis dimanche à la Sûreté urbaine de la police nationale, le journaliste d’investigation Pape Alé Niang a bénéficié d’un « retour de parquet », laissant dans des « craintes » son avocat. « Il sera inculpé. C’est sûr maintenant », a affirmé Me Khoureichi Ba dans Vox Populi, notant que « les infractions qui vont être retenues ne laissent pas de marge au juge ».

L’Observateur précise que l’enquête est « bouclée » dans l’arrestation du célèbre journaliste très critique vis-à-vis du pouvoir. Il est poursuivi pour recel et diffusion de documents estampillés secret défense dans le cadre du dossier de viols et menaces de mort opposant la plaignante Adji Sarr à l’opposant Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor (Sud) et troisième à la dernière présidentielle avec plus de 15 % des suffrages. Ce quotidien estime que « les enquêteurs (sont) sur la piste des informateurs présumés du journaliste », évoquant en même temps « l’origine du document qui lui vaut ses déboires judiciaires ».

L’AS titre sur la sortie sur blessure de Sadio Mané mardi soir dans le championnat d’Allemagne contre le Werder Brême (6-1), créant des « sueurs froides au Sénégal », à moins de deux semaines du début de la Coupe du monde de football au Qatar.

« Le Sénégal tremble pour sa star », selon Stades. « Touché au genou », le joueur du Bayern Munich « a quitté hier ses partenaires à la 20e minute ». Ce faisant, « tout le Sénégal retient son souffle à onze jours » du début du Mondial de football, une compétition à laquelle l’équipe championne d’Afrique en titre participe pour la troisième fois.

Economie et politique au menu des quotidiens marocains

Les quotidiens marocains parus ce mercredi traitent de plusieurs sujets avec un accent particulier sur le soutien aux transporteurs routiers, les discussions entre gouvernement et promoteurs immobiliers et le Gazoduc Nigéria-Maroc.+Aujourd’hui Le Maroc+ rapporte que L’opération d’inscription pour l’obtention du soutien exceptionnel supplémentaire destiné aux professionnels du transport routier aura lieu à compter du vendredi 11 novembre. Selon le ministère du Transport et de la Logistique, cité par le journal, cette opération se déroulera via la plateforme mouakaba.transport.gov.ma, précise le ministère dans un communiqué.

+L’Opinion+ souligne que les discussions se poursuivent entre le gouvernement et les promoteurs immobiliers pour trouver un compromis sur les nouveaux termes des programmes de logement social et moyen standing. Jusqu’à présent, les discussions se heurtent aux divergences de vues concernant les prix des logements. 

L’Etat plafonne le social à 300.000 DH, alors que les promoteurs proposent au moins 360.000 DH. Dans ce contexte, plusieurs autres pistes d’accords sont possibles entre les deux parties. Celles-ci prennent également en compte les intérêts des acquéreurs qui, eux aussi, ont besoin de carottes fiscales pour encourager leurs acquisitions. En tout cas, une chose est sûre: l’Etat semble décidé à revoir de fond en comble le système des exonérations fiscales. Et l’immobilier n’est que le premier exemple.

 +Al Bayane+ rapporte que la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est disposée à « apporter son appui total » au projet de Gazoduc Nigeria-Maroc, mis en avant dans le discours royal à l’occasion du 47ème anniversaire de la Marche Verte.

Dans une déclaration rendue publique lundi à Abuja, le Commissaire de la CEDEAO chargé des Infrastructures, de l’Énergie et de la Digitalisation, Sédiko Douka a indiqué que « la Commission de la CEDEAO marque son appui total pour cet important projet et ne ménagera aucun effort pour les appuis à apporter par ses États membres quant à leur adhésion totale audit projet ».

Cemac : la nouvelle gamme de billets en circulation à partir du 15 décembre

Le comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC), réuni en session extraordinaire le 7 novembre,  a décidé de la mise en circulation des nouveaux billets dès ce mois de décembre 2022.

 

Les nouveaux billets de la zone CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale),  seront bientôt en circulation. A partir du 15 décembre 2022, les billets de la nouvelle gamme 2020 dont les spécimens et les principales caractéristiques ont été adoptés,  seront mis officiellement en circulation dans les six Etats de l’Afrique centrale. A savoir, le Cameroun, la république centrafricaine, la république du Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad.

 

A cet effet,  un  communiqué de l’UMAC (l’Union monétaire de l’Afrique centrale) informe  que, « les billets de la gamme 1992, à compter du 1er mars 2023, soit pendant un délai de trois mois, seront échangeables aux guichets des banques commerciales et aux guichets de la BEAC », renseigne le communiqué de l’UMAC.

 

Toutefois, le processus se poursuivra au-delà de cette date et ce jusqu’en 2024. Notamment le 1er juin 2024, date à laquelle, les billets de cette gamme ne seront plus échangés, ni auprès des banques commerciales, ni à la BEAC.  Car selon l’Umac, ils (billets gamme 2002) seront retirés progressivement de la circulation au fur et à mesure de leur retour aux guichets de la BEAC à partir de janvier 2024.

 

A noter  que les spécimens de  la nouvelle gamme de billets seront présentés,  ce mois de novembre  lors du cinquantenaire de la Beac (Banque des Etats de l’Afrique centrale),  à N’Djamena du 18 au 22 novembre prochain. Pour rappel, la dernière injection d’une nouvelle gamme de billets et pièces par la Beac date de 2002.

« L’expertise en matière de fabrication d’explosifs change la donne sécuritaire au Sahel » (chercheure)

Les groupes jihadistes présents au Sahel n’engagent plus constamment leurs hommes en première ligne pour attaquer les ennemis, préférant recourir aux engins explosifs improvisés (EEI) afin de « poursuivre leur stratégie de terreur à moindre frais », soutient Solène Jomier, chargée de recherche au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip).1. Ces dernières années, de nombreuses attaques à l’engin explosif improvisé ont été notées au Sahel central (Mali, Burkina et Niger). Comment expliquez-vous cela ? 

Ces armes sont relativement faciles à fabriquer car les composants sont disponibles sur le marché régulier (souvent des biens dits “à double usage”). Ce sont des armes bon marché, avec un rapport qualité/prix avantageux, financièrement abordables pour les groupes terroristes susceptibles de les fabriquer.

Pour confectionner ces armes, il faut cependant avoir à sa disposition l’expertise technique nécessaire. Il y a une dizaine d’années, les groupes terroristes actifs dans le Sahel ne disposaient que de manière marginale de ce type de connaissance. C’est avec l’émergence du conflit libyen et la chute de l’État islamique en Syrie et au Levant (qui a provoqué un exil de combattants vers le continent africain) que cette compétence s’est diffusée au Sahel.

2. Du point de vue stratégique, que représentent les engins explosifs improvisés pour les groupes jihadistes ? 

Les engins explosifs improvisés (EEI) sont une façon très simple et abordable pour les groupes terroristes de causer des pertes à leurs ennemis sans pour autant risquer la vie de leurs propres hommes. On est clairement dans un schéma de conflit asymétrique. Ces engins, par leur discrétion et leur relative imprédictibilité, participent à nourrir la stratégie de peur de ces groupes, qui cherchent à instiller un sentiment profond d’insécurité parmi les populations civiles et les forces de sécurité de l’État.

3. Dans l’arsenal des jihadistes, quelle place occupent les engins explosifs improvisés ? 

L’introduction de l’expertise en matière de fabrication d’engins explosifs improvisés dans le Sahel a clairement changé la donne sécuritaire. Il y a une dizaine d’années, des groupes comme al-Mourabitoun menaient avant tout des attaques armées avec leurs hommes en première ligne. On citera entre autres la prise d’otages du Radisson Blu à Bamako, au Mali (2015) ou bien l’incident d’In Amenas dans le Sud-Est de l’Algérie (2013).

Aujourd’hui, les engins explosifs improvisés sont devenus le mode opératoire privilégié des groupes jihadistes au Sahel. Moins coûteux en hommes et en matériels que des attaques armées coordonnées, les EEI permettent à ces groupes de poursuivre leur stratégie de terreur à moindre frais. Cette méthode n’est pas exclusive aux groupes jihadistes du Sahel, on la retrouve aussi chez les groupes armés islamistes présents au Moyen-Orient, comme en Irak ou bien en Afghanistan.

Cela traduit aussi le changement d’objectif des groupes terroristes dans la région. Ils n’ont plus l’ambition de contrôler des territoires (comme cela avait été le cas avec le contrôle de Tombouctou en 2012 par exemple), mais de les déstabiliser. Un objectif plus réaliste au regard de leurs capacités, mais tout aussi inquiétant pour l’avenir de la région.

Il ne faut cependant pas mettre au second plan les massacres de civils également commis par les groupes terroristes, en particulier dans la zone du Mali centre et celle des trois frontières (Mali, Burkina et Niger). C’est un mode opératoire de plus en plus fréquent ces trois dernières années, et particulièrement préoccupant.

4. Quel est l’impact des engins explosifs improvisés dans la guerre contre les jihadistes ? 

Les engins explosifs improvisés ont mis la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) en difficulté. Depuis sa création en 2013, au moins 177 Casques Bleus (chiffre ONU juillet 2022) sont morts dans des actes malveillants (c’est-à-dire qu’on exclut les morts par accident ou maladie). Cela fait d’elle la mission de maintien de la paix la plus meurtrière pour ses soldats depuis la création des Nations Unies.

Parmi ces 177 morts, au moins 93 ont perdu la vie à cause des engins explosifs improvisés (chiffre de juin 2022). Ces attaques à l’explosif ont également blessé au moins 698 civils et 596 Casques bleus depuis 2013.

Les violences ont connu un pic en 2021 avec la mort de 28 soldats de la paix dans l’explosion d’EEI et autres attaques armées. La mission paie donc un lourd tribut sur le terrain, qu’elle s’attelle à diminuer par d’importants efforts en matière de déminage et de lutte anti-EEI.

En 2022, la mission rapporte de multiples incidents – mortels ou non – toutes les semaines. On peut donc parler d’une fréquence élevée. Pour donner une échelle de grandeur, de juillet 2021 à juin 2022 (soit une année de mandat de la mission onusienne), la Minusma a répertorié 213 attaques à l’EEI, contre 149 pour la période précédente (juillet 2020 à juin 2021).

6. De quels moyens disposent les pays du Sahel et les forces étrangères pour faire face à cette menace grandissante ?

Les capacités des pays du Sahel pour détecter et désactiver en masse les EEI restent limitées au regard des besoins croissants de la région. Le partage de compétences sera un enjeu crucial afin de faciliter le rattrapage nécessaire à cet égard.

Face à des incidents qui se multiplient, la Minusma a mis en place une série d’actions afin de minimiser les risques et de limiter le nombre de victimes. Elle s’est notamment dotée d’équipes spécialisées dans la détection d’engins explosifs improvisés. On citera notamment les contingents cambodgiens déployés actuellement au sein de la mission et qui sont des spécialistes de renommée internationale en la matière.

L’introduction d’équipes spécialisées en déminage et en détection d’engins explosifs improvisés a permis d’améliorer la détection et la neutralisation de ce type d’engin. En 2014, à l’orée de l’émergence de l’utilisation des EEI, la mission ne détectait en moyenne que 11 % d’engins avant leur explosion. Ce chiffre est monté à 50 % en 2020, alors même que les attaques de ce type étaient beaucoup plus fréquentes.

Pour autant, ce travail de fourmi, très fastidieux et difficile, complique la tâche de la mission au quotidien, en particulier ses patrouilles, dont la fréquence régulière aide à prévenir les attaques contre les civils.