Le sommet UE-UA soulève de « grands espoirs », selon Faki Mahamat

Le sixième sommet euro-africain suscite de « réelles » attentes au sein des gouvernements, des élites et des peuples des deux continents, a soutenu jeudi le président de la Commission de l’Union africaine.Le changement s’impose désormais dans les relations entre l’Afrique et l’Europe. S’exprimant à l’ouverture de cette rencontre qui se tient à Bruxelles, la capitale de l’UE, Moussa Faki Mahamat a fait savoir que « de grands espoirs sont soulevés aujourd’hui par notre sommet. Les attentes qu’il suscite au sein des gouvernements, des élites et des peuples des deux continents sont réelles ».

Quarante chefs d’Etat et de gouvernements africains et vingt-sept dirigeants européens sont réunis dans la capitale belge pour un sommet de refonte de la relation Afrique-Europe. Les dirigeants se retrouvent deux jours autour de tables rondes thématiques pour élaborer une série de projets concrets dans tous les domaines.

C’est ainsi que le président de la Commission de l’Union Africaine a mis hier sur la table une série de questions à propos de l’avenir des relations des deux continents. « Sera-t-il par ses décisions innovantes et courageuses ce sommet d’un partenariat rénové, revitalisé, nourri d’une âme nouvelle de pragmatisme créateur de projets concrets, structurants et transformateurs dont l’espérance a marqué ses travaux préparatoires ? Saura-t-il refonder les relations Afrique-Europe, dont le solide socle invite instamment à une adaptation à l’évolution mondiale vertigineuse où les exigences de rationalité, de technicité, de transparence, de redevabilité, d’égalité, sont les vrais paramètres de performance et de modernité de la gouvernance ? », s’est interrogé le Tchadien.

D’après M. Mahamat, il se dégage du parcours jusqu’ici accompli par le partenariat UA-UE « une préoccupation sur le comment de la mise en œuvre efficace et efficiente des différentes activités figurant dans les plans d’action. La lisibilité du partenariat ne pouvant être reflétée que dans des résultats tangibles. Ce souci du comment interpelle notre commune réflexion ».

Selon le président de la CUA, « deux paramètres » pourraient être conjointement pris en compte, à savoir, d’une part les mécanismes de financement et d’autre part les mécanismes de suivi et d’évaluation des projets et programmes.

Moussa Faki Mahamat souligne que les mécanismes classiques ont « clairement affiché leurs limites », invitant les deux Unions à « en inventer de nouveaux plus souples, plus efficaces, plus producteurs de résultats ». Pour lui, ces dernières devront surtout « coopérer plus efficacement dans la lutte contre les flux financiers illicites et rapatrier les fonds issus de tels flux vers l’Afrique ».

Par conséquent, « la bonne pratique d’évaluation périodique et régulière mérite d’être rapidement prise en compte, car elle offre le bénéfice de faciliter les ajustements conjoncturels requis et d’envisager l’avenir avec plus d’assurance et de maîtrise », suggère le Tchadien.

La santé doit être « au cœur » du partenariat Afrique-Europe (Macky Sall)

Pour le chef de l’Etat sénégalais et président en exercice de l’Union Africaine (UA), « sans sécurité sanitaire, la relance économique est impossible ».La relance économique tant espérée par les dirigeants a des préalables. Et la plus importante, selon le président Macky Sall, est la sécurité sanitaire. S’exprimant dans une tribune publiée, ce jeudi, premier jour du sixième Sommet Union Européenne (UE)-Union Africaine (UA), qui se tient à Bruxelles (Belgique), il a fait savoir que la santé est l’un secteur crucial que doit prendre en compte le partenariat entre les deux continents.

« Sans sécurité sanitaire, la relance économique est impossible. La crise du Covid-19 le prouve, de même qu’elle a prouvé l’interdépendance entre nos deux continents », a soutenu Macky Sall, rappelant que la santé ne faisait pas partie, en 2017, des quatre domaines stratégiques considérés comme prioritaires à l’occasion du cinquième sommet entre l’UE et l’UA.

Le président en exercice de l’UA relève qu’entre-temps, la pandémie de Covid-19 « a dévasté le monde, nous rappelant une vérité que nous avions tendance à oublier : notre santé, clé de notre bien-être, est aussi le fondement de notre agenda de développement commun ». Il a ainsi invité les uns et les autres à ne pas reproduire « les mêmes erreurs ».

Par ailleurs, le président Macky Sall a rappelé que « de nombreux pays d’Afrique ont vu leur marge budgétaire se réduire et leurs efforts en matière de santé mis à mal ». Cela a durement affecté les programmes de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, trois épidémies qui freinent considérablement le développement de l’Afrique, a-t-il ajouté.

Partant de constat, Macky Sall a souligné la nécessité pour le partenariat UE-UA de reconnaître l’urgence de renforcer les systèmes de santé des pays africains et d’en faire un domaine d’investissement prioritaire. A l’en croire, cela permettra de concrétiser la relance et prémunir les économies des conséquences d’une future pandémie.

Pour le chef de l’Etat sénégalais, « ce sommet sera aussi celui qui changera, pour de bon, le paradigme de la coopération entre l’UE et l’Afrique, que nous souhaitons voir fondée sur une relation de partenariat entre pairs, sur la base d’objectifs partagés. » Selon lui, « la santé en est un ».

Macky Sall a appelé « l’Union européenne, ses Etats membres et la communauté internationale à renforcer sa collaboration avec le Fonds mondial et l’ensemble des organisations multilatérales de santé afin que nous puissions, ensemble, continuer à sauver des vies et préserver nos perspectives communes de développement équitable et durable ».

La Banque de l’UE soutient le secteur privé africain

L’institution financière va débloquer 62 millions d’euros pour accompagner les entreprises privées touchées par la crise sanitaire de la Covid-19.L’investissement dans le secteur privé en Afrique, comme partout ailleurs dans le monde, est indispensable pour remédier aux conséquences de la crise sanitaire et enclencher une croissance durable. Les fonds de la Banque européenne d’investissement (BEI) promis en marge du Sommet Union européenne-Union africaine (17-18 février à Bruxelles) permettront de financer six initiatives d’investissement à fort impact en faveur du secteur privé.

Il s’agit entre autres de l’accélération de l’investissement dans les jeunes pousses du secteur technologique d’Afrique, la garantie de l’accès au financement des populations éloignées et fragiles et le soutien au financement du secteur privé avec les principales banques africaines locales.

Cancer : plus de 1.000 femmes attendues à un dépistage à Abidjan

La Jeune chambre internationale (JCI, Abidjan Ivoire) annonce l’organisation du 11 au 12 mars 2022, d’un dépistage gratuit du cancer du sein et du col de l’utérus, visant plus de 1 000 femmes à l’hôpital général et au médico scolaire de Treichville.« Plus de 1 000 femmes sont attendues du 11 au 12 mars 2022 dans la commune de Treichville à 08 heures précisément à l’hôpital général et au médico scolaire pour un dépistage gratuit », indique une note de l’organisation.

La JCI Abidjan Ivoire qui organise cette séance de dépistage en collaboration avec l’ONG Hope Life, annonce cette grande campagne de sensibilisation et de dépistage gratuit pour faire barrière à ces maux.

Tueurs silencieux, les cancers du sein et du col de l’utérus sont une véritable hécatombe humaine au sein des communautés, poursuit la note, qui mentionne que « le cancer tue et l’ignorance en est un facteur prépondérant ».

Selon l’OMS, dans la région africaine, la charge du cancer devrait passer à plus de 1 million de cas de 2018 à plus de 2 millions en 2040 si rien n’est fait. La Côte d’Ivoire envisage, d’ici à 2025, d’investir 20 milliards Fcfa pour rendre accessible le traitement aux patients souffrant de cancer.

Candidature en 2025 : « Je ne suis pas à la recherche d’un job à 80 ans » (Ouattara)

Le président Alassane Ouattara s’est exprimé sur une probable candidature à la présidentielle ivoirienne en 2025 écartant la possibilité de briguer un nouveau mandat.Dans une interview sur France 24, Alassane Ouattara a écarté une candidature en 2025 donnant la priorité à la jeune génération qui doit à ses yeux prendre le relais en Côte d’Ivoire. « Je ne suis pas à la recherche d’un job à 80 ans. Je souhaite que les Ivoiriens choisissent en 2025 quelqu’un de plus jeune que moi et mes prédécesseurs ».

Répondant à la position de Laurent Gbagbo de s’opposer au projet de loi qui instaure une limitation de l’âge des candidats à la prochaine présidentielle, Alassane Ouattara est formel « Laurent Gbagbo, ce n’est pas la République ».

Le Président ivoirien élu en 2011 et réélu en 2015 et 2020, a précisé toutefois qu’il a des « relations fraternelles » avec ses aîné Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo citant comme exemple leurs échanges récurrents sur les questions de la Réconciliation Nationale.

« L’anti-terrorisme au Sahel ne saurait être la seule affaire des pays africains » (Macky Sall)

Le combat contre les groupes jihadistes au Sahel ne saurait être la seule affaire des pays africains », a estimé à Paris le président sénégalais Macky Sall, réagissant à l’annonce du retrait du Mali des forces françaises et européennes.« Nous comprenons cette décision » a déclaré Macky Sall  ce jeudi matin dans une conférence de presse commune avec le président Emmanuel Macron, Nana Akufo-Addo, president en exercise delà Cedeao et Charles Michel, président du Conseil européen. 

Le president sénégalais qui assure la présidence tournante de l’Union africaine, a soutenu que « la lutte contre le terrorisme au Sahel ne saurait être la seule affaire des pays africains ».

Macky Sall s’est réjoui par ailleurs de la décision de la France de l’Union européenne d’accompagner les pays du Sahel et du Golfe de Guinée en proie au jihadisme. « Nous sommes heureux que l’engagement ait été renouvelé de rester dans la région et de réarticuler le dispositif », a-t-il dit en ce sens.

Emmanuel Macron a soutenu ce jeudi à Paris lors d’une conférence de presse commune avec l’UE, la Cedeao et l’UA que les forces militaires françaises Barkhane et européennes Takuba vont quitter définitivement le territoire malien lors d’un « retrait coordonné ».

Une décision qui vient entériner les mesures arrêtées mercredi soir lors d’un dîner de travail à l’Élysée réunissant plusieurs dirigeants européens et des pays du G5 Sahel, de la Cedeao et l’UA.

Investissements: le Cepici se positionne comme une « agence de Conseil »

Le Centre de Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire se veut une « agence de Conseil » en vue d’accompagner les investisseurs à la réalisation de leurs projets.Le Cepici doit être une agence de Conseil, une agence qui facilite et qui assiste l’investisseur », a déclaré Mme Solange Amichia, à l’occasion de la célébration du Prix national d’excellence 2021 décerné à la direction de l’environnement des Affaires du Cepici. 

Il s’agit de faire de « l’accompagnement et vendre la Côte d’Ivoire » dans différents secteurs à forts potentiels, car « on est une agence de Conseil »,afin de « donner l’information à l’investisseur, des informations pertinentes pour qu’il puisse prendre la décision d’investir », a-t-elle soutenu. 

« Aujourd’hui, on veut devenir une development board et non une agence de promotion, on doit développer l’investissement (et) il faut que le Cepici devienne une agence de conseil aux investisseurs jusqu’à ce qu’ils prennent leurs décisions d’investir », a-t-elle déclaré.  

« Le Cepici doit être aussi une agence d’assistance et de facilitation auprès des administrations pour aider ces investisseurs à réaliser leurs investissements » avec des études d’impact environnemental, a-t-elle poursuivi. 

Grâce à cet accompagnement, les investisseurs devraient pourvoir acquérir de façon rapide un terrain industriel, un permis de  construire ou une licence d’Affaires pour pouvoir opérer dans leur secteur d’activité. 

Elle a souhaité le changement de statut du Centre de promotion et des investissements (Cepici) afin qu’il puisse « facturer » ses prestations à l’instar des « development board », ce qui permettrait au Guichet unique de l’investissement de ne pas attendre l’État pour réaliser certains objectifs. 

Pour Mme Solange Amichia, en poste depuis septembre 2021, en remplacement de Essis Esmel, « le Cepici doit être vu comme un vivier d’informations, de documents et d’informations micro et macro-économiques ».

Cela devrait permettre à cette structure publique de « se positionner comme un prestataire de services de référence grâce à des process ». Le nouveau patron du Cepici veut que ces normes portent le Guichet unique de l’investissement à une autre stature.

Quand le Cepici a aidé à la réalisation de son projet, il doit soutenir l’entreprise à bénéficier des services pour sa croissance, a-t-elle relevé, avant d’ajouter que le Cepici se veut aussi un « bureau d’études » qui va produire des données pertinentes pour l’investisseur. 

A l’endroit du personnel de la direction de l’environnement des Affaires, elle a adressé ses félicitations et ses encouragements, tout en soulignant que ces compliments sont aussi destinés à l’ensemble du personnel du Cepici. 

« Ce prix nous invite tous à nous engager davantage dans la quête du travail bienfait », car « ce succès est le succès de tout le Cepici », a-t-elle dit, en rendant hommage à son prédécesseur, le ministre de la Promotion et de l’investissement et du développement du secteur privé, Essis Esmel.

Mme Solange Amichia a salué M. Essis Esmel « pour sa persévérance, sa détermination et son courage dans un environnement hostile quelque fois, parce qu' »il a tenu le coup pour réaliser ces réformes qui étaient vraiment nécessaires pour rendre notre administration performante ».

Ce prix national d’excellence 2021 a été attribué au Cepici après celui décerné au Guichet unique en août 2019. Outre sa mission de coordination des actions du gouvernement en matière d’amélioration de l’environnement des Affaires, le nouveau DG veut « faire du Cepici un prestataire, une agence de référence ».

Pour Mme Solange Amichia, il « constitue une marque de distinction qui honore encore le Cepici, justifiant ainsi la capacité de notre institution à relever les défis nationaux et à s’inscrire dans le livre d’honneur des structures publiques d’excellence dans notre pays ».

Chaque année, le président de la République décerne plusieurs prix d’excellence à différentes personnes physiques et morales. C’est dans cette optique que le 05 novembre 2021, le chef de l’Etat Alassane Ouattara a décerné 84 prix d’excellence pour l’édition 2021.

Parmi ces distinctions figurait le Prix national d’excellence de la promotion de l’investissement privé qui a été attribué à la direction de l’Environnement des Affaires du CEPICI, le Guichet unique de l’investissement en Côte d’Ivoire.  

Sahel: la France l’UE annoncent un « retrait coordonné » au Mali

C’est désormais officiel. La France et ses partenaires européens officialisent leur retrait militaire au Mali après neuf ans de lutte anti-jihadistes.Cette décision majeure a été annoncée par la France et ses alliés européens dans un communiqué commun. Une déclaration qui vient entériner les décisions arrêtées mercredi soir lors d’un sommet à l’Élysée réunissant plusieurs dirigeants européens et africains.

La sécurité au Sahel était d’ailleurs au cœur de ce dîner de travail entre le président français Emmanuel Macron, ses partenaires européen et des chefs d’Etat africains. 

Les pays du G5 Sahel comme le Tchad, le Niger et la Mauritanie étaient étaient présents à cette rencontre tout comme le Bénin, récemment touché par des attaques jihadistes, le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall qui assure la présidence tournante de l’Union africaine et celui du Ghana Nana Akufo-Addo, qui assure la présidence de la Cedeao. 

Au centre des débats, le retrait définitif de la force militaire Barkhane et européenne Takuba au Mali. Emmanuel Macron a donné sa position sur la question évoquant un retrait des troupes françaises et européennes au Mali.

Le président français avait entamé depuis plusieurs jours une série de consultations avec ses partenaires européens pour adopter une position commune sur la question.

Côte d’Ivoire : la FAO sensibilise sur la préservation des mangroves

Le Bureau de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en Côte d’Ivoire sensibilise les acteurs de la pêche artisanale sur la loi régissant leur secteur pêche et l’urgence de préserver les mangroves.Cette sensibilisation a lieu dans le cadre des activités de l’Initiative Pêche Côtière-Afrique de l’Ouest (IPC-AO) au profit des acteurs de la pêche artisanale de Sassandra sur la loi de 2016 relative à la pêche et à l’aquaculture et sur l’urgence de préserver les mangroves.

Pour l’organisation, les mangroves constituent un écosystème essentiel pour la vie des communautés côtières qu’il faut sauvegarder. La séance a visé la ville côtière de Sassandra (Sud-Ouest), où la pêche artisanale constitue l’une des principales activités économiques.

Selon les chiffres du rapport 2020 du bureau de l’aquaculture et des pêches de Sassandra, cette activité génère environ 5000 emplois directs comprenant 70% de femmes. Cependant, la loi qui régit ce secteur est encore méconnue des acteurs de Sassandra.

A l’initiative de la FAO à travers son projet IPC-AO, des séances de sensibilisation ont été organisées les 03 et 04 février 2022 à l’intention des autorités coutumières, des associations de jeunesse, des pécheurs, des mareyeuses et des transformatrices.

Pour Armand Zegbeu, point focal du projet IPC-AO au ministère des Ressources animales et halieutiques, cette séance vise à mieux faire connaître aux acteurs de la pêche artisanale la loi qui régit ce secteur.

La loi de 2016 vient pallier les insuffisances et les limites de la loi de 1986. C’est pourquoi, dit-il, « nous avons estimé qu’il était important de mieux la vulgariser. A cet effet, un manuel a été distribué aux acteurs lors des séances de sensibilisation ».

« J’invite donc les acteurs à se l’approprier et à en tenir compte dans l’exercice de leur activité. Passée l’étape de la sensibilisation, la loi devra être appliquée », a prévenu Armand Zegbeu, le point focal du projet IPC-AO.

La loi de 2016 est constituée de cinq titres, de 14 chapitres et de 121 articles. L’article 10 interdit de faire usage dans l’exercice de la pêche, de matière explosive, de substances ou d’appât toxiques susceptibles d’affaiblir, d’étourdir, d’exciter ou de tuer les poissons, ou de contaminer leur habitat.

En outre, l’article 30 dispose que les produits de pêches, transformés ou non soient soumis à des contrôles sanitaires et vétérinaires rigoureux. Instruits sur ces nouvelles dispositions, les bénéficiaires de cette sensibilisation ont salué l’initiative.

« Cette sensibilisation a été très instructive pour nous. Nous avons appris que la loi nous interdit de pêcher les espèces en voie de disparition. Ces espèces sont les requins marteaux, les dauphins et tous autres mammifères marins », a affirmé Koranteng Daniel, un pêcheur.

M. Kacou Charles Niazou, un autre pêcheur qui exerce cette activité depuis 25 ans a promis se conformer à la loi sur la pêche et à l’aquaculture en sollicitant une licence de pêche auprès des autorités compétentes.

« Je ne savais pas qu’il fallait absolument avoir une licence avant d’exercer l’activité de la pêche artisanale. Je m’engage aujourd’hui à me mettre en conformité dans les meilleurs délais », s’est-il engagé.

Les pêcheurs, les mareyeuses et les transformatrices ont aussi été invités à contribuer à la restauration des mangroves de Sassandra, car ces arbres précieux forment un écosystème particulier qui abrite de nombreuses espèces de poissons, de mollusques et de crustacés.

Par ailleurs, à travers leur fonction de zone de frayère, les mangroves sont indispensables pour certaines espèces marines comme les carpes, les silures, les mâchoirons, les crabes et les écrevisses qui viennent y pondre.

« Ces espèces végétales, aux adaptations particulières constituent un gîte important dont la disparition impactera de façon négative sur la reproduction et le développement de nombreuses espèces », a soutenu Dr Yacoub Issola, expert national et coordonnateur du Projet IPC-AO à la Convention d’Abidjan.

« A terme, les changements de comportement devraient contribuer à inverser les problèmes de réduction des stocks et de diminuer les captures qui ont des répercussions négatives sur l’activité économique des acteurs des chaînes de valeur des pêches », a-t-il ajouté.

Quant à Mme Germaine Tchriffo, transformatrice à Sassandra, elle s’est engagée à ne plus utiliser le bois de mangrove pour fumer les poissons. Elle a dit avoir remarqué que du fait de la destruction de la mangrove, le poisson se fait rare.

Cela, poursuivra-t-elle, « impacte négativement notre activité. Je m’engage non seulement à ne plus utiliser le bois de mangrove, mais je vais également sensibiliser mes collègues transformatrices à œuvrer à la protection et à la restauration des mangroves ».

Au total, 80 participants composés d’une vingtaine de pêcheurs et d’une quarantaine de mareyeuses ont pris part aux deux séances de sensibilisation. Au terme de l’activité, des cache-nez et un dispositif de lavage des mains ont été offerts par le projet IPC-AO aux communautés et acteurs du secteur de la pêche exerçant sur le site du débarcadère de Sassandra.

Le projet IPC-AO qui bénéficie du financement du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) est mis en œuvre par la FAO et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) à travers la Convention d’Abidjan qui travaille sur la composante de la restauration des mangroves.

La Bad appuie l’Agenda 2063 de l’Union africaine

Le Fonds africain de développement vient d’accorder une subvention de 11,48 millions de dollars au secrétariat de l’institution régionale pour renforcer sa gouvernance et lui apporter un soutien institutionnel.L’approbation de cette subvention s’inscrit dans le volet « financement des biens publics régionaux » du Fonds logé à la Banque africaine de développement (Bad). Les ressources contribueront au projet de renforcement des capacités institutionnelles de l’Union africaine, un programme conçu pour améliorer la capacité de la Commission de l’UA à piloter l’Agenda 2063.

Ce dernier est la vision de l’institution régionale pour « une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène mondiale ». Il comprend des programmes pour stimuler la croissance économique et le développement du continent et conduire à sa transformation rapide.

Les fonds alloués couvriront trois principaux volets : le renforcement institutionnel ; la planification et la coordination des politiques, ainsi que la fourniture de prestations de services ; et la gestion de projet. En outre, le projet comprend d’importantes garanties environnementales et sociales ainsi que des considérations liées à la dimension de genre.

En 2017, la Commission de l’UA a lancé un vaste processus de réforme institutionnelle afin de rendre l’institution plus agile, plus efficace et plus autonome financièrement. Le projet poursuivra ces réformes en modernisant ses systèmes et en améliorant ses capacités de planification, de coordination et de prestation de services.

Une partie des fonds sera allouée aux pratiques de réduction des risques de catastrophes et aux mécanismes d’adaptation au changement climatique de la Commission de l’UA. Le soutien aux femmes comprendra l’élaboration des lignes directrices et du tableau de bord de la Commission en matière d’intégration de la dimension de genre et de la jeunesse, ainsi que des activités connexes, en plus du soutien à la réforme institutionnelle de l’Union africaine.

Le coût total du projet s’élève à 12,6 millions de dollars, et inclut une contribution en nature de l’Union africaine. Le succès du projet devrait encourager d’autres institutions de développement pour des contributions similaires.

Côte d’Ivoire: la Fondation Ked distinguée pour ses actions en matière d’éducation

La Fondation Ked décroche le prix de la meilleure fondation en matière d’éducation, à l’occasion de la cérémonie des Awards de la Bonne gouvernance 2022, tenue vendredi à Abidjan.La cérémonie a été organisée par l’Observatoire africain pour la promotion de la bonne gouvernance, au cercle du rail au Plateau, le centre des affaires d’Abidjan.

Mme Edwige Diety, la présidente de la Fondation Ked a reçu le prix du leader de la meilleure fondation en matière d’éducation. Ce prix est décerné à cette organisation pour ses actions dans le social avec un accent particulier sur la construction et la réhabilitation d’infrastructures dans le secteur de l’éducation.

« Personnellement, je perçois ce prix, comme un encouragement à poursuivre l’immense chantier de développement entamé en Côte d’Ivoire et particulièrement dans la région du Tonkpi en permettant à nos enfants d’avoir accès à l’éducation », a-t-elle dit.

Elle a saisi l’occasion pour féliciter toute l’équipe de la fondation qui travaille avec abnégation en vue de contribuer à travers ses « modestes actions », au bien-être des populations dans la continuité de la politique de l’école obligatoire pour tous du président Alassane Ouattara.

« Cette distinction est une invitation à redoubler d’efforts et surtout être à l’écoute de nos parents et contribuer à leur offrir une condition de vie meilleure. Nous sommes plus que déterminés à poursuivre ce noble combat »; a- t- elle poursuivi.

La Fondation Ked a construit et mis à la disposition de l’État ivoirien plusieurs ouvrages socio- éducatifs entièrement équipés à Danané, dans l’Ouest du pays. Ce qui a permis à plus de 4000 écoliers d’avoir accès à l’éducation dans de meilleures conditions.

En plus des écoles déjà livrées, ce sont encore 15 écoles primaires publiques, trois cantines scolaires et deux logements pour le personnel enseignant qui sont en construction et qui devraient être livrés courant 2022.

Côte d’Ivoire: l’eau potable à nouveau disponible à Bouaflé

La mobilisation des agents pour le rétablissement de la situation dans les meilleurs délais a conduit à de multiples travaux sur le réseau de distribution d’eau.L’eau potable est à nouveau disponible dans les robinets à Bouaflé (centre ivoirien), grâce à la promptitude des équipes de la Sodeci qui ont réduit les délais des travaux à la suite du déversement accidentel de carburants dans le fleuve Marahoué par un camion-citerne.

« Depuis ce dimanche 13 février 2022, l’eau potable est à nouveau disponible dans les robinets à Bouaflé », annonce un communiqué du ministère ivoirien de l’Hydraulique.

Pendant 19 jours la fourniture d’eau potable à Bouaflé a été interrompue suite au déversement accidentel du contenu d’un camion citerne transportant de l’hydrocarbure dans le fleuve Marahoué le 26 janvier 2022.

La continuité de service était assurée par 11 camions citernes. Une organisation de rotation de ces camions-citernes, a été mise à disposition permettant de les ravitailler au fur et à mesure.

Après les actions de dépollution menées par le Centre ivoirien antipollution (Ciapol), les tests sur l’eau brute effectués par les laboratoires ont montré qu’il n’existait plus de trace d’hydrocarbure dans le fleuve.

Après des travaux d’éloignement du radeau  en amont, la Société de distribution d’eau de Côte d’Ivoire (Sodeci) a procédé au lavage des installations de  production et au nettoyage du réseau.

En accord avec tous les acteurs, l’usine de traitement d’eau de Bouaflé a été remise en service durant la nuit du samedi 12 février 2022, souligne le communiqué du ministère de l’Hydraulique.  

Lors d’une visite le 4 février  2022 avec le directeur général de la Sodeci,  M. Ahmadou Bakayoko, le ministre de l’Hydraulique, Laurent Tchagba, avait annoncé la mise en service de la station d’eau potable dans 15 jours.  

Mais, les choses se sont accélérés en simultané sur l’impulsion du directeur général de la Société, Ahmadou Bakayoko qui a établi un « Comité de crise » sur place pour soulager les populations privées d’eau courante depuis le 27 janvier 2022.  

Selon M. Ahmadou Bakayoko les techniciens en charge des travaux ont procédé au « déplacement de l’équipement de pompage et la construction d’une nouvelle canalisation de l’eau en amont pour éviter à l’avenir de tel incident ».

« C’est la qualité de l’eau qui doit être bue par les populations. Donc autant on comprend le problème, autant on ne prendra aucun risque sur la qualité de l’eau, on fera tous les tests avant de redonner l’eau », a-t-il insisté. Pour la Sodeci, la « priorité » est la qualité de l’eau potable à drainer dans son réseau.

L’incident technique causé par le déversement accidentel d’hydrocarbures à proximité de l’usine d’eau potable de la Sodeci avait entraîné une suspension de la fourniture d’eau depuis lors dans la localité.

Face à cette situation, la société a entrepris des actions aux côtés du ministère de l’Hydraulique et de l’Office national de l’eau potable (ONEP) pour coordonner les opérations de dépollution et la prise en charge des populations à travers la coordination des camions citernes.

La mobilisation des agents pour le rétablissement de la situation dans les meilleurs délais a conduit à de multiples travaux simultanés sur tout le réseau pour garantir la qualité de l’eau à la reprise de la desserte.

Cette prompte mobilisation est le fruit de la cellule de crise qui travaille en liaison avec la direction générale et la direction régionale de Bouaflé avec le support de toutes les directions opérationnelles en interne.

Ce comité a travaillé en étroite collaboration avec les représentants de la préfecture, de pompiers civils, des forces de l’ordre, d’éléments des Eaux et forêts, du Ciapol.

La direction régionale de l’Hydraulique, de l’Environnement et du développement durable ont été associés à cette opération ainsi que le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle.

Attaques au Bénin : l’armée française tue plusieurs djihadistes impliqués

Les trois attaques perpétrées les 8 et 10 février 2022 dans le Nord du Bénin ont faut neuf morts.L’armée française lance la traque, quelques jours après des attaques attribuées à des djihadistes dans le parc W au Bénin. Ce samedi, l’état-major français a annoncé avoir tué 40 jihadistes impliqués dans des frappes aériennes menées par la force Barkhane au Burkina Faso. 

Il souligne que ces jihadistes sont impliqués dans les attaques de mardi et jeudi qui ont fait neuf morts et 12 blessés parmi les équipes chargées de sécuriser le parc naturel W, dans le nord du Bénin, à l’issue de trois attaques à la bombe artisanale.

Sommet UE-UA: le Sénégal veut « une déclaration forte »

A l’issue de la rencontre, Dakar attend une « déclaration forte, moins politique et plus engageante ».L’Union européenne et l’Union africain organisent leur sixième sommet les 17 et 18 février à Bruxelles (Belgique). Pour Me Aïssata Tall Sall, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, ce sommet doit être plus efficace pour les deux organisations.

« L’autre chose (c’est de) nous dire, que cette déclaration finale qui va sanctionner le sommet doit être forte, courte, moins politique et plus engageante. Elle doit lier les pieds et les mains de l’Europe et de l’Afrique ensemble dans ce qu’elles vont faire », a dit Me Sall, recevant jeudi soir à Dakar, des Commissaires de l’UE en visite au Sénégal qui assure la présidence de l’UA pour la période 2022-2023.

Poursuivant, la cheffe de la diplomatie sénégalaise a estimé que « nous allons vers un sommet extrêmement important pour lequel nous allons redéfinir la forme de notre partenariat avant d’aborder les questions de fond parce que nous voulons que ce sommet soit beaucoup plus efficace que les précédents ».

« C’est pour cela que nous avons pensé qu’ensemble, avec vous, ce format de table-ronde est quelque chose de pragmatique pour nous permettre d’arriver à ces résultats », a-t-elle ajouté.

Selon elle, « l’Europe doit avoir une grande initiative pour l’Afrique pour nous permettre de nous décloisonner, de faire tomber les barrières, de faire passer les personnes et les biens dans toutes les frontières sans que cela ne soit une difficulté ».

De son côté, la vice-présidente exécutive de la commission européenne, Margarette Vestager a magnifié le partenariat entre l’Afrique et l’Union européenne, promettant que l’UE continuera d’accompagner l’Afrique afin qu’elle relève les défis de l’heure.

En prélude au Sommet UE-UA, des Commissaires européens conduits par la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, sont en visite à Dakar du 9 au 11 février 2022. L’objectif est d’échanger avec les autorités sénégalaises, la jeunesse sénégalaise, la société civile et le secteur privé autour des principaux défis et enjeux de la relance socio-économique du Sénégal.

Les deux parties ont également échangé autour des priorités du partenariat UE-Sénégal ainsi que sur les priorités de l’agenda sénégalaise vis-à-vis la présidence de l’Union Africaine.

Recevant la délégation, hier jeudi, le président Macky Sall a plaidé pour un « partenariat rénové » avec l’UE. « Compte tenu de la proximité géographique, l’Europe et l’Afrique ont intérêt à travailler ensemble », a dit Macky Sall.

Côte d’Ivoire : le combat contre la faim

Les 5 et 6 février 2022, Addis-Abeba accueillait la 35e session ordinaire de la conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’Union Africaine. Celle-ci a décidé de placer la nutrition comme thème de l’année 2022. Un choix dont s’est félicité la Côte d’Ivoire, pays en pointe dans le combat contre la faim sur tout le continent.Plus qu’un thème, c’est un objectif commun que l’UA s’est fixé pour : « Renforcer la résilience nutritionnelle et la sécurité alimentaire sur le continent africain ». La Côte d’Ivoire, qui a beaucoup œuvré à cette fin, s’est félicitée de la posture adoptée par l’organisation panafricaine.

La malnutrition est un fléau qui touche l’Afrique de plein fouet. En 2020, plus de 230 millions d’individus souffraient de la faim ou de la sous-alimentation, soit un africain sur cinq. La situation s’est encore dégradée avec les perturbations liées au covid-19.

Les conséquences ne sont pas seulement sanitaires. En affaiblissant massivement le capital humain de l’Afrique, la malnutrition, participe au retard de développement du continent. D’après une étude de la Cost of hunger in Africa (COHA), la malnutrition pourrait coûter jusqu’à 16,5% de PIB aux pays concernés.

Une année dédiée à la nutrition permettra de mettre en œuvre une synergie panafricaine. Afin que les Etats puissent répondre au mieux aux impératifs politiques et financiers nécessaires pour atteindre la sécurité alimentaire.

Un engagement de longue date

La Côte d’Ivoire est depuis longtemps engagée sur le combat contre la faim. C’est la raison pour laquelle Alassane Ouattara, en tant que leader de l’Agenda 2063, a largement appuyé la prise en compte volontaire de la nutrition par l’UA. Le Président de la République a déclaré à l’issue du sommet : « Je me réjouis que le plaidoyer de la Côte d’Ivoire d’inscrire la nutrition comme thème de l’année 2022 de notre Organisation continentale ait été retenu. Avec mes pairs, nous sommes plus que jamais mobilisés à poursuivre nos efforts en vue d’éliminer la faim et la malnutrition sur notre continent. ».

Le pays compte d’autres réalisations, comme la création du Conseil national pour la nutrition, l’alimentation et le développement de la petite enfance (CONNAPE).

En partenariat avec le Programme alimentaire mondial (PAM), la Côte d’Ivoire a également créé le premier Centre d’excellence régional contre la faim (CERFAM) qui agit en Afrique de l’Ouest et du Centre. Le président Alassane Ouattara veut développer cet organisme, sur lequel il exerce une autorité directe. C’est la raison pour laquelle il a sollicité que le CERFAM soit endossé par la conférence des chefs d’Etats et de Gouvernement.

Côte d’Ivoire : MTN au secours des aveugles

La Fondation MTN Côte d’Ivoire apporte son soutien au Centre d’Education, de Formation et d’Insertion des Aveugles de Toumodi (CEFIAT).Depuis de nombreuses années, MTN s’engage pour une société plus inclusive et durable où les différences sont une richesse au service du collectif. Pour matérialiser cet engagement, la fondation a apporté, ce vendredi 04 février 2022, son soutien au Centre d’Education de Formation et d’Insertion des Aveugles de Toumodi (CEFIAT) en matériels didactiques d’une valeur de 8,5 millions de FCFA. 

Ce don, composé de 30 Cannes blanches, 30 Tablettes Braille, 30 Poinçons, 30 Efface-points braille, 30 Abaque, 1 Ordinateur de bureau, 1 Embosseuse braille, 1 Logiciel de mise en page braille, 1 Clavier XL print et 1 Logiciel de lecture d’écran fusion, servira à améliorer les conditions de travail et de vie des enseignants, d’éducation et d’apprentissage des élèves du CEFIAT. 

« Nous sommes fiers de collaborer avec toutes les parties prenantes pour multiplier les chances d’inclusion offertes aux personnes handicapées. Le fruit de cette étroite collaboration entre la Fondation MTN CI et la Fondation d’Augustin permettra d’améliorer les conditions d’enseignement du CEFIAT et renforcer les capacités d’apprentissage des élèves », a déclaré  Mme Natenin Coulibaly, secrétaire générale de MTN Côte d’Ivoire, lors de la cérémonie de remise.

Elle a rappelé les actions déjà menées en faveur de l’autonomisation des personnes vivants avec un handicap notamment la mise en place de salles multimédias dans des plusieurs instituts spécialisés et l’accompagnement de plus de 50 entrepreneurs vivant avec un handicap.

Cedeao: vers un allègement des sanctions contre le Mali ?

Sous le feu des critiques, l’organisation sous-régionale, qui se réunit depuis ce matin dans la capitale ghanéenne, pourrait reconsidérer certaines mesures prises contre le Mali.Mis sous embargo depuis près d’un mois par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le Mali croise les doigts, espérant une possible atténuation des sanctions politiques et économiques en vue d’amener les autorités militaires à organiser rapidement une transition du pouvoir aux civils.

La fermeture des frontières avec le Mali au sein de l’espace sous-régional et la suspension des échanges commerciaux autres que les produits de première nécessité plongent plusieurs acteurs dans le désarroi. « Même pour se dire bonjour, on se met de chaque côté de la frontière. C’est pitoyable », déplore un habitant de Kidira, ville sénégalaise frontalière du Mali.

Même si certains essaient de passer par la brousse, le quotidien sénégalais L’Observateur note que la Direction de la police de l’air et des frontières a déployé un renfort d’éléments pour renforcer la sécurité. « Des gens essaient de passer par tous les moyens. Ils essaient de nous prendre par les sentiments lorsqu’on les arrête, mais nous ne faisons qu’appliquer des décisions qui vont au-delà du Sénégal », chuchote un officier dans le journal.

Aujourd’hui, ce sont 1348 camions qui sont en souffrance à la frontière sénégalo-malienne. « C’est plus de 3000 personnes quelque part dans la brousse dans des conditions de précarité. Ils vivent dans un dénuement total. Ils sont dans la rue », d’après les responsables des Groupements économiques du Sénégal, cités par des médias de ce pays.

Poids des sanctions

Ils alertent sur les conséquences humanitaires de ces sanctions contre les transporteurs bloqués avec leurs chargements à la frontière à Kidira, située à plus de 700 kilomètres à l’est de Dakar. « Les chauffeurs commencent à vendre le gasoil pour pouvoir vivre. J’appelle à l’intelligence de nos autorités. Cette décision politique va porter l’estocade à notre secteur après les conséquences de la Covid-19 », interpelle Momar Sourang, coordonnateur du collectif des acteurs de la Coordination des Professionnels des Transports Routiers du Sénégal (CPTRS).

A Accra donc, ce jeudi 3 février, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao devraient prendre en compte cette donne même si la priorité sera portée sur le dossier du Burkina Faso, dirigé depuis quelques jours par des putschistes.

Dans une étude publiée le 25 janvier dernier, sous le thème intitulé : « Effets des sanctions de la CEDEAO sur le commerce extérieur du Mali », des chercheurs du Centre universitaire de recherches économiques et sociales (CURES) soulignent que le Burkina Faso, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Bénin « pâtiront des mesures économiques et financières adoptées contre le Mali ».

« En cas de rupture commerciale totale, le Sénégal réaliserait une perte de plus de 1,3 milliards de FCFA par jour, suivi de la Côte d’Ivoire avec plus de 612 millions de FCFA puis vient, en troisième position, le Bénin avec un peu plus de 151 millions de FCFA par jour », indique l’Agence malienne de presse (AMAP), citant ces chercheurs.

La semaine dernière, la Cédéao a, dans une longue note technique sur le Mali, tenté de justifier ses sanctions très critiquées par l’opinion malienne et dans certains pays du continent. « La Cédéao demande seulement aux autorités de la transition militaire de permettre aux Maliens de choisir eux-mêmes leurs dirigeants ».

Image de la Cédéao

La Cédéao veut briser l’image de « club de chefs d’État » qu’on lui colle et prouver que c’est bien le respect de la volonté du peuple qu’elle essaie de défendre, en prônant l’organisation d’« élections démocratiques ».

Les autorités militaires maliennes ont proposé un chronogramme de cinq ans révisable avant un retour aux civils au pouvoir, faisant comprendre que les conditions sécuritaires dans ce pays miné par le djihadisme ne le permettent pas pour le moment. Cela a fait sortir l’organisation sous-régionale de ses gonds. Après la convocation d’un sommet extraordinaire, elle a entériné des décisions élargies à la coupure des aides financières et le gel des avoirs du Mali à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Depuis lors, la société civile malienne s’est montrée solidaire, avec notamment les syndicats d’enseignants qui ont décidé de lever leur mot d’ordre de grève. Des manifestations monstres ont été organisées dans le pays à l’appel du président de la transition, le colonel Assimi Goïta, pour dénoncer les sanctions « impopulaires » de la Cédéao.

L’Union africaine préoccupée par les coups d’Etat

Le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat a exprimé son inquiétude face aux menaces croissantes pour la sécurité du continent liées aux changements anticonstitutionnels. S’adressant au Conseil exécutif à l’ouverture de la 40ème Session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA).

 

 

le Président de la Commission Moussa Faki Mahamat, a déclaré que le continent a été touché par une série de conflits qui ont déstabilisé un grand nombre de personnes. « La paix et la sécurité ont été sérieusement menacées dans de nombreuses régions du continent avec l’augmentation des coups d’Etat militaires, des conflits intra-étatiques et l’expansion des groupes meurtriers dans de nombreux Etats africains », a déclaré M. Mahamat.

Le président a imputé les problèmes d’insécurité croissante à la gouvernance politique, économique et sociale déficiente sur le continent. Il a reconnu que la résurgence des changements anticonstitutionnels de gouvernement affectent dangereusement le continent qui doit faire face à la pandémie de la Covid-19 et et au changement climatique.

Selon M. Mahamat, les déplacements et les migrations restent les problèmes majeurs du continent, alors que les crises économiques frappent l’Afrique de plein fouet. S’exprimant à cette occasion, Vera Songwe, Sous-secrétaire des Nations unies et Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) a souligné un certain nombre de risques auxquels l’Afrique est confrontée.

« L’Afrique, comme le reste du monde, doit renforcer sa résilience face à un certain nombre de menaces, notamment le changement climatique, les risques de cyber-sécurité, les pandémies et les maladies infectieuses, la faible gouvernance et les conflits », a-t-elle déclaré.

Selon Mme Songwe, ces risques s’inscrivent dans le sillage de la dépression, des niveaux élevés de chômage et d’un espace civique de plus en plus fermé. Par ailleurs, Vera Songwe a indiqué que l’Afrique avait mis en commun ses risques et, s’appuyant sur 20 ans de solidarité, elle a créé la Plateforme africaine de fournitures médicales pour accéder aux équipements de protection.

Côte-d’Ivoire : MTN soutient l’hôpital de Treichville

C’est une action menée en partenariat avec les Clubs Rotary. Elle vise à soutenir la formation du personnel de santé pour lutter contre la COVID 19.Le Service des Maladies Infectieuses et Tropicales du CHU de Treichville, à Abidjan, reçû, mercredi 2 février, la visite de la Fondation MTN Côte d’Ivoire, qui a fait don d’un important équipement en matériels informatique et internet de dernière génération, pour le renforcement des activités de formation, d’enseignement et de la recherchedu personnel de la santé.

C’est une action d’intérêt publique menée en partenariat avec les Clubs Rotary et elle vise globalement à soutenir la formation du personnel de santé pour lutter plus efficacement contre la COVID 19. 

La première phase de ce projet, commencé depuis l’année dernière, avait permis de doter et d’aménager un nouveaucentre de lutte contre les coronavirus. Le don de la Fondation MTN CI, d’une valeur de 10 millions FCFA, permet de boucler la 2nde phase du projet avec l’aménagement d’une salle multimédia composée d’ordinateurs, de serveurs et des boxes Wi-Fi haut débit permettant la mise en place d’un Système de gestion des données relatives aux essais cliniques sur les infections à Coronavirus.

Mme Natenin Coulibaly secrétaire exécutive de laFondation a rappelé à juste titre l’importance de ces dons : « C’est donc naturellement que nous avons accepté d’apporter notre assistance dans l’équipement de la salle multimédia du SMIT, salle qui servira aux activités de formation, de recherches et aussi de mise en place d’un Système de gestion de données relatives aux essais cliniques sur les infections à Coronavirus. »

Prenant la parole, le Pr Eholié a quant à lui traduit les remerciements de son équipe pour ce don qui permettra de pousser plus loin les recherches sur le coronavirus.Mme Djenabou Mariama Diallo, représentant le Rotary, s’est dit fière de ce partenariat avec MTN. 

Depuis le début de la crise sanitaire, MTN CI à travers sa Fondation MTN a lancé l’initiative YELLO HOPE en appui au gouvernement ivoirien et les services sanitaires aux premières heures de la lutte contre la COVID 19, et cela pour un cout total de plus de 500 Millions FCFA. Les actions entre autres qui ont été menés sont essentiellement des caravanes de sensibilisation, des SMS de sensibilisation, plusieurs dons d’équipements sanitaires et télécoms, la mise à disposition d’une solution applicative pour limiter la propagation du Covid-19, un centre d’appel, des campagnes de communication grand public sur le port de la maque et la vaccination.

En janvier 2021, dans le cadre de l’initiative mondiale COVAX, MTN a financé 25 millions de dollars de vaccins pour le personnel de santé à travers toute l’Afrique.

A ce propos d’ailleurs, la CI a reçu 152 000 doses de vaccins de cette initiative financée par MTN.

Cedeao : le Burkina, sujet brûlant du sommet extraordinaire à Accra

Le coup d’Etat perpétré le 24 janvier 2022 par des militaires au Burkina Faso, sera au menu du sommet extraordinaire de la Cedeao qui s’ouvre ce jeudi à Accra.Pas de répit pour la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Alors qu’elle est pleinement engagée dans le dossier malien, la crise politique au Burkina Faso oblige les chefs d’Etat de l’organisation à se réunir en urgence pour prendre des mesures à l’égard de Ouagadougou.

C’est le prétexte du sommet extraordinaire qui s’ouvre ce jeudi à Accra dans la capitale ghanéenne sans le Mali, la Guinée et désormais le Burkina Faso suspendu à son tour des instances de l’organisation sous-régions après le putsch du 24 janvier dernier contre le président démocratiquement élu Roch Marc Christian Kabore. 

Le dossier burkinabé sera d’ailleurs la priorité des chefs d’Etat et de gouvernements lors de ce sommet extraordinaire. Plusieurs dirigeants dont Alassane Ouattara ont annoncé leur présence.

La Cedeao va faire le point sur la mission envoyée à Ouagadougou  après le putsch avant de prendre les premières mesures. Tout devrait se jouer selon plusieurs sources diplomatiques sur « la durée de la transition au Burkina Faso ». Paul-Henri Sandaogo Damiba qui a pris le pouvoir après le coup d’Etat, a montré sa volonté de travailler avec la Cedeao. Mais l’organisation sous-regionale veut avant tout des gages et cherchera à obtenir une transition courte au Burkina Faso, ce qu’elle n’a pu obtenir au Mali. 

Le Mali et la Guinée, deux autres pays frappés par des coups d’Etat ces derniers mois, seront aussi au menu des discussions. La Cedeao avait déjà prononcé des sanctions contre ces deux pays à des degrés divers. 

Les premiers signes du dialogue politique ivoirien sont rassurants (Ministre)

Les premiers signes du dialogue politique ivoirien sont « rassurants », a déclaré, mardi à Abidjan, le ministre ivoirien de la Réconciliation et de la cohésion nationale Bertin Konan Kouadio dit KKB, soulignant qu’un « grand vent de paix souffle sur le pays ».

Ce dialogue sensé permettre aux acteurs de la classe politique et de la société civile de débattre des questions liées à la stabilité, à la paix et au développement du pays, a été relancé le 16 décembre 2021. Il s’agit de la cinquième phase qui est en cours.

« C’est le temps d’aller à la paix sans calcul », a lancé KKB pour qui 2022 sera « l’année de la consolidation des acquis» de la réconciliation dans le pays où une « accalmie» règne. A ce propos, il a annoncé qu’une stratégie nationale de la réconciliation déclinée en plan d’actions sera présentée bientôt aux ivoiriens.

« Les premiers signes que j’observe sont rassurants » a déclaré le ministre KKB se prononçant sur le dialogue politique ivoirien face à des journalistes à la Maison de la presse d’Abidjan.  Selon lui, les travaux de ce dialogue se déroulent dans une bonne ambiance emprunte de « courtoisie ».

« Il y a un temps pour se battre et il y a un temps pour faire la paix », a poursuivi le ministre de la Réconciliation et de la cohésion nationale, faisant observer qu’il y a « un grand vent de paix qui souffle sur le pays ».

Le dialogue politique entre le gouvernement ivoirien et les acteurs de la classe politique, a repris le 20 janvier 2022, après une brève suspension de la rencontre, due aux fêtes de fin d’année.

 

Pour la mise en œuvre de cette stratégie, le rôle des médias et des journalistes sera déterminant. « Le rôle des médias et des journalistes que vous êtes est incontournable. La réconciliation a besoin de vous. La réconciliation est l’une des causes majeures que chacun doit porter au plus profond de lui-même pour préserver notre pays », a soutenu le ministre KKB.

En retour, le président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), la faîtière des organisations professionnelles des médias,  Jean Claude Coulibaly a marqué la disponibilité des hommes des médias à accompagner ce processus de réconciliation dans le pays.

 « La réconciliation passera nécessairement par une presse libre », a-t-il dit, sollicitant le ministre KKB à être l’avocat des médias auprès du premier ministre et du gouvernement pour une aide financière aux médias.

Yamoussoukro abrite un colloque scientifique sur la gouvernance du 28 au 30 juin 2022

Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne, abrite un colloque scientifique international sur la gouvernance, du 28 au 30 juin 2022, à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix.

L’annonce a été faite, mardi, à Abidjan par le secrétaire général du Fonds pour la science, la technologie et l’innovation (FONSTI), Dr Yaya Sangaré, lors d’un point de presse au siège de la structure. 

Il s’agit d’un colloque international interdisciplinaire sur la gouvernance qui se veut un lieu d’échanges entre les scientifiques venus d’Afrique, d’Europe et d’Amérique, avec pour objectif de faire l’état des connaissances sur la gouvernance sous différentes thématiques, a-t-il dit. 

Les participants réfléchiront sur la gouvernance des peuples et des sociétés, la gouvernance universitaire et de la recherche, de la sécurité alimentaire, nutritionnelle et environnementale, la gouvernance des systèmes de santé, de sécurité et la gouvernance des diversités linguistique, artistique et culturelle.

Selon Dr Yaya Sangaré, face aux enjeux et aux défis de la mondialisation, l’efficacité de la gouvernance notamment dans les pays africains et dans différents secteurs d’activités, doit être questionnée.

« Les différentes crises politiques, institutionnelles et sécuritaires que nous connaissons actuellement en Afrique de l’Ouest, notamment en Guinée, au Mali et au Burkina Faso sont dans une certaine mesure (selon Paul Kagamé) le résultat d’une défaillance dans la gouvernance », a-t-il déclaré. 

De ce fait, « il est important de mobiliser nos intelligences en Afrique pour aider nos décideurs politiques et tous les acteurs de la société à remédier à ces défaillances en nous inscrivant tous dans une dynamique de bonne gouvernance politique, économique et sécuritaire », a-t-il ajouté.

Pour le Fonsti, « la gouvernance précède le développement  (car) elle est au début et à la fin de tout processus », elle est aussi importante pour la stabilité et la prospérité de l’Afrique, a-t-il poursuivi.  

Ce colloque va permettre de savoir « pourquoi en dépit des déclarations de principes notre continent a des difficultés pour s’inscrire dans une dynamique de bonne gouvernance;  les scientifiques vont nous l’expliquer et nous allons nous approprier ce concept », a-t-il relevé.

Les scientifiques vont ensuite, contextualiser certains principes qui vont permettre d’élaborer un catalogue de pratiques de bonne gouvernance dans le domaine de la santé, de l’éducation, de la sécurité, a fait savoir Dr Yaya Sangaré. 

Le colloque scientifique sur la gouvernance va mobiliser les enseignants-chercheurs, les chercheurs, les étudiants, les dirigeants de l’administration publique et du secteur privé, les responsables d’ONG, les décideurs politiques.

La BOAD engagée à optimiser son impact et sa capacité d’investissement

Face aux multiples défis auxquels est confrontée la sous-région, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) est bien décidée à optimiser son impact en renforçant sa capacité d’investissement et sa gouvernance.

L’institution bancaire réaffirme ses ambitions à appuyer les États membres afin de lutter contre la pauvreté, l’inégalités d’accès à l’éducation et à la santé, ainsi que le changement climatique, l’insécurité alimentaire, la crise sécuritaire au Sahel et le déficit d’infrastructures.  

Avec une croissance annuelle soutenue (+5,3%) supérieure à la moyenne subsaharienne (3,1%), une évolution du revenu moyen par habitant de 2,3% en moyenne annuelle, l’UEMOA a enregistré d’importants progrès économiques ces dix dernières années. 

Des performances auxquelles a contribué la BOAD en finançant des projets majeurs dans les secteurs public et privé. Face aux multiples défis révélés ou amplifiés par la pandémie de Covid-19, l’institution compte plus que jamais jouer ce rôle de catalyseur, rapporte une note d’information transmise à APA.  

L’objet de son nouveau plan stratégique « Djoliba » s’étend de 2021 à 2025, dont l’approche vise à renforcer sa capacité d’intervention à travers une augmentation du capital et un recours à des outils d’optimisation de son bilan.

Porté par le président de la BOAD, le Béninois Serge Ekué, le plan Djoliba comprend trois axes forts : le renforcement des fonds propres de l’institution pour accroître les capacités d’action et le nombre de projets soutenus (niveau de financements fixé à 3 300 milliards de FCFA, soit plus de 50 % par rapport au plan précédent).  

Ce plan comprend en outre une meilleure gestion des ressources financières et la transformation de l’institution en une banque « experte » dédiée aux projets à impact, pour des programmes d’investissements plus pertinents. 

Accélérer l’intégration économique 

Pour faire de la BOAD l’institution de référence en matière d’impact durable, d’intégration et de transformation de l’Afrique de l’Ouest, le Plan Djoliba 2021-2025 fixe cinq secteurs prioritaires d’intervention : l’agriculture et la sécurité alimentaire, les énergies renouvelables, les infrastructures de base, la santé-éducation et l’habitat social. Fin 2021, 436,2 milliards de FCFA avaient ainsi été engagés.

L’institution compte aussi favoriser le développement des entreprises, avec comme objectif de contribuer à la création de 245 000 emplois supplémentaires, dont environ 17 000 dans le segment des micro-entreprises et des PME. 

Un accord de coopération BOAD-BPI France a notamment été formalisé mi-septembre 2021 afin de développer des activités et cofinancer des projets relatifs à la création, l’innovation, le développement, l’investissement, et l’internationalisation. 

A travers ce partenariat, les deux institutions se sont engagées à renforcer les relations d’affaires entre les entreprises européennes et celles de l’UEMOA, à dynamiser le cofinancement des projets et de programmes dédiés, et à renforcer l’assistance technique mutuelle. 

Cercle vertueux

En affichant comme objectif d’augmenter le capital de la BOAD et de favoriser l’arrivée d’acteurs financiers bien notés, Serge Ekué espérait voir la note de la banque s’améliorer et pouvoir lever davantage de fonds pour faire face aux défis de développement des États de l’UEMOA: C’est désormais chose faite. 

Le 17 novembre 2021, l’agence de notation Fitch a révisé la perspective de la notation de la BOAD de négative à stable et a confirmé sa note à BBB, du fait du renforcement de la capacité de soutien de ses actionnaires avec le rehaussement des notations de la Côte d’Ivoire, de B+ à BB- en juillet 2021, et du Bénin, de B à B+ en octobre 2021, dans un contexte d’amélioration des perspectives macroéconomiques.

Ces bons résultats, l’institution les doit aussi au renforcement et à l’acquisition de nouvelles compétences du personnel. En novembre 2020, Maryse Lokossou est nommée directrice de Cabinet du président de la BOAD, où elle épaule M. Ekué dans ses initiatives visant à augmenter les fonds propres de la banque. 

Un poste clé pour celle qui fut conseillère technique chargée des financements internationaux auprès du ministre de l’Economie et des finances du Bénin et qui connaît parfaitement les enjeux liés aux attentes des Etats membres, des agences de notation et des investisseurs internationaux. 

Sa nomination illustre le renouvellement de génération et l’importance de la question du genre, une cause chère à cette Béninoise qui a cumulé quinze ans d’expérience dans le secteur de la banque et la finance.

Mme Maryse Lokossou compte parmi les sept personnalités béninoises distinguées dans la dernière promotion de Young Leaders, le programme phare de la French-African Foundation.

Selon elle, « rejoindre ce programme représente une opportunité unique de construire ensemble une vision stratégique répondant aux problèmes auxquels le continent est confronté : chômage, infrastructures durables, énergie, éducation, questions climatiques, inégalités de genre ». 

Une position que partagent d’ailleurs deux autres lauréats de ce programme, le Béninois Albéric Patinvoh, directeur général du courtier d’assurance Willis Towers Watson Côte d’Ivoire et l’Ivoirien Claude Koua, économiste senior au sein de l’ambassade de France en Côte d’Ivoire.  

Le premier se dit convaincu que les réponses apportées à « nos défis ne pourront provenir que d’une réflexion conjointe ». Quant au second, il souligne que « la connaissance du terrain, du milieu social, du contexte économique et de l’historique de notre zone de compétence me permettent d’éclairer au mieux les décisions de coopération entre la France et l’Afrique de l’Ouest, à travers des recommandations visant à améliorer l’impact des politiques économiques ». 

Ce sont des synergies que le prochain séminaire des Young Leaders qui se tiendra à Dakar au mois de mars, contribuera ostensiblement à renforcer.  

Frontière Côte d’Ivoire-Guinée: validation interne de l’avant-projet de l’Accord-cadre

L’avant-projet de l’accord-cadre pour la coopération transfrontalière entre la Côte d’Ivoire et la Guinée a été validé en interne par les acteurs frontaliers étatiques et non étatiques ivoiriens.

Cet avant-projet d’Accord-cadre de coopération qui s’inscrit dans le cadre du renforcement et de la consolidation des relations de coopération entre les deux pays a été validé par la Côte d’Ivoire en interne à l’issue d’un atelier d’examen et de validation  tenu du  27 au 28 janvier 2022, à  Man, la métropole de l’ouest ivoirien avec l’appui financier du projet d’appui au Programme frontière de l’Union africaine (GIZ/PFUA).

Ce prochain Accord-cadre vise à faciliter et à promouvoir la coopération transfrontalière entre les collectivités territoriales, les groupements de collectivités territoriales et les organismes publics ainsi que les acteurs non étatiques frontaliers ivoiriens et guinéens dans leurs domaines de compétences.

Les travaux de Man ont réuni  les acteurs locaux des régions du Tonkpi, Kabadougou, Bafing et du Folon, localités ivoiriennes frontalières à la Guinée, afin de recueillir leurs différentes observations sur ledit avant-projet d’Accord-cadre de coopération transfrontalière.

Les autorités administratives, politiques et de la société civile, les représentants des corporations constituées, de ces localités ont pris part à cette rencontre.

Le Secrétaire exécutif de la CNFCI, le Préfet Hors Grade Diakalidia Konaté, a au nom de Patrick Achi, Premier ministre, Président de la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire, témoigné sa gratitude aux participants pour avoir répondu massivement à cette invitation. 

Pour lui, cette présence montre le grand intérêt des acteurs locaux étatiques et non-étatiques frontaliers à accompagner ce fort engagement du gouvernement ivoirien, pour le renforcement de sa coopération transfrontalière avec la République de Guinée.

Selon M. Konaté, la frontière constitue pour le gouvernement une priorité dans son plan d’actions afin de sortir définitivement les populations des zones frontalières de leur fragilité et de leur précarité pour devenir des espaces sécurisés, paisibles et développés.

C’est pourquoi, il a encouragé les participants à mettre en avant leur engagement citoyen et leur volonté commune pour participer pleinement aux travaux de l’atelier.

Prenant la parole par la suite, M. Jean Cyrille Attry, Préfet de Région du Tonkpi, Préfet du Département de Man, a souhaité la bienvenue aux participants.

Il a également adressé ses remerciements au Secrétariat exécutif de la CNFCI, pour cette démarche inclusive et participative pour l’examen et la validation en interne de l’avant-projet d’Accord-cadre de coopération entre la Côte d’Ivoire et la Guinée. 

Pour lui, l’implication des acteurs locaux faciliterait la mise en œuvre du prochain Accord-cadre et permettra d’améliorer les conditions de vie des populations des zones frontalières de la Côte d’Ivoire et la Guinée.

Côte d’Ivoire: Bernise N’Guessan nommée SG par intérim de la CNF

Mme Bernise N’Guessan, directeur exécutif du Fonds de soutien et de développement de la Presse (FSDP) de Côte d’Ivoire est nommée secrétaire générale de la Commission nationale de la Francophonie (CNF) par intérim, en remplacement de Mme Mouminatou Barry Diaby.

Mme Bernise N’Guessan qui a pris fonction, lundi, reste toujours le directeur exécutif du Fonds de soutien et de développement de la presse (FSDP). Quant à Mme Mouminatou Barry Diaby, elle est appelée à d’autres fonctions. 

La passation de charges a eu lieu, lundi, au siège de la CNF sis aux Deux Plateaux Vallon – Cocody, dans l’Est d’Abidjan. Mme Bernise N’Guessan arrive à ce poste « sur instruction » du ministre de la Communication, des médias et de la Francophonie, M. Amadou Coulibaly.

Le directeur de Cabinet du ministre de la Communication, des médias et de la Francophonie, M. Jean Martial Adou et l’Inspecteur général dudit ministère, M. Léandre Anoma-Kanié, étaient respectivement, président et superviseur de la séance de passation de charges.

M. Adou, a, au nom du ministre Amadou Coulibaly, rendu des hommages à l’ambassadeur Mouminatou Barry Diaby qui a décidé de continuer sa carrière de diplomate et l’a félicité pour le travail qui a été abattu.  

Il a rassuré que le ministère de la Communication, des médias et de la Francophonie, sera toujours aux côtés du personnel de la Commission nationale de la Francophonie pour lui permettre d’atteindre ses objectifs.

Mme Mouminatou Barry Diaby a traduit ses remerciements au chef de l’Etat, M. Alassane Ouattara en lui confiant les rênes de la CNF en 2019 et en la nommant ambassadeur. 

Elle a également exprimé sa gratitude au président ivoirien qui a nommé lors le 26 janvier 2022, son époux, en qualité d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Côte d’Ivoire près l’État des Émirats Arabes Unis, avec résidence à Abu Dhabi.

La secrétaire générale sortante a invité en outre, le personnel à rester mobilisé autour de Mme Bernise N’Guessan, affirmant qu’au regard de son profile, son professionnalisme et sa riche carrière, elle n’a nul doute qu’elle saura faire face aux nombreux défis à venir. 

Ces défis sont, entre autres, l’organisation des journées de la francophonie en mars 2022, l’organisation de la participation des plus hautes autorités de la Côte d’Ivoire au sommet de la francophonie en novembre 2022.

La secrétaire générale par intérim de la CNF, Mme Bernise N’Guessan a remercié le ministre de la Communication, des médias et de la Francophonie, M. Amadou Coulibaly pour la confiance placée en elle.

« Il nous revient d’inventer de nouvelles méthodes de promotion de la CNF et des objectifs qui lui sont assignés en vue d’amplifier le rayonnement de la CNF dans le monde entier, a déclaré Mme Bernise N’Guessan, remerciant Mme Mouminatou Barry Diaby pour le travail effectué à la CNF.  

Par ailleurs, la a Secrétaire générale par intérim a assuré que la CNF va rechercher les voies innovantes pour atteindre ses objectifs. 

Les enjeux du contrôle de la dette au menu de la 9e AG de l’AISCCUF à Abidjan

Les enjeux du contrôle de la dette et le contrôle de la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) sont au menu de la 9e Assemblée générale l’Association des Institutions Supérieures de Contrôle ayant en Commun l’Usage du Français (AISCCUF), dont les travaux se sont ouverts, lundi, à Abidjan.

Le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, a procédé à l’ouverture de cette 9e Assemblée Générale de l’Association des Institutions Supérieures de Contrôle ayant en Commun l’Usage du Français (AISCCUF).

Le chef du gouvernement ivoirien, qui représentait le président de la République, Alassane Ouattara, a déclaré que « sans administration transparente utilisant rationnellement et pertinemment la richesse nationale commune », l’on ne peut atteindre efficacement les ODD. 

Il a ajouté qu’une « administration dotée de la probité la plus grande, sans administration attentive, véritable » alliée au secteur privé et des entrepreneurs dans leur développement, cette vison ne pourra se réaliser à la pleine mesure des ambitions. 

Pour lui, la Cour des comptes, dans son rôle, doit permettre d’assurer la bonne gouvernance, la transparence dans la gestion des affaires publiques, ainsi que la lutte contre le détournement des deniers publics.

L’AISCCUF est une organisation regroupant les Institutions Supérieures de Contrôle (ISC) de l’espace francophone. Elle a pour but de favoriser les partages d’expériences, d’échanger sur les normes internationales et de renforcer les capacités de ses membres par la formation et l’assistance technique. 

Cette 9e Assemblée générale qui se tient sur les bords de la lagune Ebrié se déroule du 1er février 2022. Aujourd’hui,  l’association comprend 43 membres contre 18 membres à sa création en 1994. 

Une Fondation pour la « libéralisation de la distribution des produits de presse » en Côte d’Ivoire

La Fondation Friedrich Naumann souhaite une « libéralisation de la distribution des produits de presse », en Côte d’Ivoire, en vue du renforcement de la liberté des entreprises de presse et le droit à l’information.

En 2022, « nous comptons ouvrir le débat sur la libéralisation de la distribution des produits de presse dans la perspective de renforcer la liberté des entreprises de presse et le droit à l’information », a dit M. Magloire N’Dehi, le chef de Bureau de la Fondation en Côte d’Ivoire.

M. N’Dehi s’exprimait à l’occasion de l’an 33 de la Fondation allemande Friedrich Naumann, installée en Côte d’Ivoire en novembre 1989. Il a annoncé pour l’année en cours, les perspectives de l’organisation. 

« Pour 2022, notre travail va continuer parce que malgré les avancées, la Côte d’Ivoire fait  encore face à de nombreux défis notamment en matière des droits civils et politiques. Elle  a reculé d’au moins 7 points », a-t-il dit.  

Sur l’indice des libertés de Freedom House en 2021, elle a 44/100 points avec 16/40 pour les droits politiques et 28/60 pour les libertés civiles, a fait observer M. N’Dehi, ajoutant que l’action de la Fondation sera axée sur la promotion des droits civils et politiques.

La fondation veut aussi mettre l’accent sur « le pluralisme politique » ainsi que les libertés d’expression, de réunion et un accent sur le renforcement du leadership politique des jeunes cadres en perspectives aux élections locales de 2023 et les présidentielles de 2025. 

Les journaux, en Côte d’Ivoire, sont distribués seulement par l’Entreprise de distribution de presse et libraire en Côte d’Ivoire (Edipresse). Les organes de presse se plaignent de ce que les journaux n’arrivent pas partout dans le pays.  

Le Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (Gepci), le patronat de la presse imprimée, estime à 300 millions de Fcfa le montant que lui doit Edipresse, l’entreprise chargée de la distribution des journaux ivoiriens.  

« Friedrich Naumann pensait que des citoyens instruits et informés politiquement étaient indispensables au bon fonctionnement d’une démocratie. Selon lui, l’éducation civique  est une condition préalable à la participation politique et donc à la démocratie », a-t-il relevé.   

La politique libérale prônée par la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté, veut élargir les compétences, les opportunités et la liberté des individus dans tous les  domaines et limiter le rôle de l’État à l’essentiel, a-t-il poursuivi.  

La Fondation Friedrich Naumann, arrivée en Côte d’Ivoire en Novembre 1989, n’a cessé de contribuer au renforcement du processus de démocratisation par la formation politique et l’éducation civique de nombreux ivoiriens et cadres politiques et de l’administration. 

La Fondation doit son nom au pasteur protestant Friedrich Naumann (1860-1919).  Député, écrivain politique et défenseur de l’idéologie libérale. Pour lui, la promotion de la  dignité humaine est la condition ultime d’une société où les individus peuvent vivre librement et dans la paix. 

Côte d’Ivoire: la société civile préoccupée par la dette estimée à « 58% du PIB »

La Convention de la société civile ivoirienne (CSCI) se dit préoccupée de la dette de la Côte d’Ivoire, estimée à 17 676 milliards de Fcfa, à fin mars 2021, soit « 58% du PIB », selon une étude présentée par un consultant, lundi, à Abidjan.

L’étude, menée par l’économiste et statisticien Guillaume Adingra, a été débattue à l’occasion d’un atelier de validation du rapport de cette étude sur la dette de la Côte d’Ivoire, qui porte sur des données sur la période de 2017 à fin mars 2021.  

Le coordonnateur de la Convention de la Société civile ivoirienne, Mahamadou Kouma, a justifié que l’organisation, en faisant cet atelier, a un regard sur la situation de la dette pour voir comment cette question est gérée dans l’intérêt des populations. 

« Le consultant, dans son exposé a pu démontrer que l’endettement est une question préoccupante et on voit que le cycle d’endettement est tel qu’il n’est pas encore alarmant, mais il est préoccupant « , a dit M. Mahamadou Kouma à la presse. 

Selon  Guillaume Adingra, « à fin mars 2021, le stock de la dette est estimé à 17 676 milliards  Fcfa, composé de 65% de dettes extérieures et 36% de dettes intérieures ». Ce qui dénote que l’Etat ivoirien emprunte plus sur le marché extérieur que sur la marché intérieur.

« Le point alarmant est la viabilité de la dette, aujourd’hui, (car) nous avons atteint quasiment le niveau de 58% du PIB (Produit intérieur brut) et le pays court dangereusement vers le seuil de la dette recommandé par l’Uemoa qui est de 70% », a-t-il dit. 

La Covid-19, fera observer le consultant ivoirien, a « accéléré l’endettement de nos économies notamment en Côte d’Ivoire ». De ce fait, pour faire face aux dépenses du pays, soutenir l’économie, et poursuivre son programme de développement, l’Etat a dû emprunter. 

Il a rappelé qu’en 2012, la Côte d’Ivoire a bénéficié d’une annulation de sa dette qui est passée de 67% de son PIB à 18%. Mais, avec la pandémie de la Covid-19, plusieurs pays ont contracté des dettes en 2020 pour soutenir leurs économies.

Au regard de cette tendance, la Côte d’Ivoire « court un risque de surendettement », a-t-il déclaré, mentionnant que l’objectif de cette étude est de prévenir les autorités sur le niveau de la dette du pays.  

En outre, l’inflation est en hausse quasiment autour de 3% en 2021 et le solde budgétaire s’est dégradé. Ces indicateurs macroéconomiques devraient être analysés pour contenir le risque de surendettement.  

Toutes les composantes de la dette sont en hausse et le stock global de la dette a connu une hausse de 26% de 2019 à 2020, révèle le rapport d’étude qui souligne que celui de la dette extérieure est en hausse de 21% ainsi que la dette intérieure, de 36%.  

S’agissant de la viabilité de la dette publique, « nous avons pris les projections du PIB en 2021 et nous avons rapporté le stock de la dette publique à fin mars 2021, et nous nous situons aujourd’hui à 58% », a-t-il précisé sa méthodologie. 

« Le stock de la dette est passé de 67% à 18% en 2021 (après l’annulation), aujourd’hui, en 2022, le stock de la dette est remonté à 58% du PIB. Il y a donc une accélération de l’endettement, ce qui peut faire penser que le risque de surendettement est bien réel », a dit M. Adingra. 

La dette publique ivoirienne, estimée à 40% en 2017, s’est établie selon l’étude à 58% en 2021. Le service de la dette, qui traduit le paiement des créanciers, lui, est composé de 60% de dettes au plan intérieur et 40% à l’extérieur.   

La Côte d’Ivoire contracte le plus de dettes en d’autres devises, représentant un taux de 54% et 46% en monnaie locale. M. Adingra a fait observer « qu’il y a un risque au niveau du taux d’échange » qui connaît une fluctuation et cela peut être préjudiciable pour l’économie. 

« Quatre vingt quatorze pour cent (94%) de notre dette publique a une échéance qui est due à plus d’un an et 6% à moins d’un an ». Ensuite, les dettes dues dans moins un an sont essentiellement constituées de 48% de prêts, 47% de bons de trésor et de 4% d’obligations, a-t-il ajouté.  

En 2020, la Côte d’Ivoire était autour de 1 000 milliards Fcfa de services de la dette, constitué de 37% d’intérêt. Selon M. Adingra, « l’économie peut être défavorisée », tout en relevant que le pays a payé 349 milliards Fcfa d’intérêts auprès des porteurs de titres de créances et 117 milliards Fcfa aux partenaires bilatéraux et multilatéraux.

M. Armand Benié, représentant du ministère de l’Économie et des finances, a rassuré que « le gouvernement actuel gère la dette à travers plusieurs réformes », entre autres, l’analyse de la viabilité de la dette et la stratégie de remboursement à moyen terme. 

Il a noté que l’Etat a deux défis majeurs, la lutte contre la pauvreté à travers le Programme social du gouvernement (PS Gouv) et la sécurisation des frontières. Il y a noté aussi la CAN 2023 qu’abritera le pays qui constitue, avec d’autres enjeux, des contraintes du gouvernement. 

« La dette ivoirienne, lorsque nous voyons le volume, on a l’impression que c’est une dette très colossale, mais lorsque nous prenons le classement au niveau de la dette en Afrique, les 10 pays les plus endettés, la Côte d’Ivoire n’y figure pas », a-t-il renseigné.  

L’analyse de la viabilité de la dette faite par le ministère ivoirien de l’Économie et des finance avec le Fonds monétaire international (FMI), ressort que la Côte d’Ivoire est encore « au niveau du risque modéré », a-t-il poursuivi, ajoutant « on a une maîtrise parfaite de cette dette ».

Côte d’Ivoire: le litre de l’essence super augmente de 20 Fcfa

Le prix de l’essence super passe de 615 à 635 Fcfa/litre du 1er au 28 février 2022, soit 20 Fcfa d’augmentation.

Selon une note de la direction générale des hydrocarbures consultée par APA, lundi, le prix maxima de détail des produits pétroliers pour la période du 1er au 28 février 2022 indique pour l’essence super sans plomb à l’ambiant un coût de 635 Fcfa/litre contre 615 Fcfa/litre les mois précédents, soit une augmentation de 20 Fcfa.  

Le prix du gasoil, lui, reste inchangé à 615 Fcfa/litre de même que le pétrole lampant qui reste inchangé à 555 Fcfa le litre à l’ambiant.  Et ce, depuis quelques années.

Ce produit pétrolier est beaucoup utilisé dans des campagnes et des villages, où les populations n’ont pas accès à l’électricité.

Le prix de la bouteille de gaz butane de 6 Kg (B 6) reste également stable à 2 000 Fcfa. De même le coût de la bouteille de 12,5 Kg, une bonbonne très utilisée dans les ménages dans le pays, qui demeure inchangé à 5 200 Fcfa.

La bouteille de 15 Kg est fixée à 6 965 Fcfa et celle de 17,5 Kg à 8125 Fcfa. Quant à la bouteille de 25 Kg elle est cédée à 11 610 Fcfa et celle de 28 Kg à 13.000 Fcfa.

L’ajustement des prix des produits pétroliers en Côte d’Ivoire se fait chaque mois conformément aux dispositions du mécanisme automatique des prix des hydrocarbures sur le marché international.

Cedeao : quelle solution face aux putschs en Afrique de l’Ouest ?

Les récents bouleversements qui ont brouillé le paysage politique de l’Afrique de l’Ouest remettent directement en question la crédibilité de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).L’institution dont beaucoup pensent qu’elle n’est bonne que pour donner des coups d’épée dans l’eau et faire des menaces de sanctions est à bout de souffle et devient la cible d’une partie des populations. En l’espace de quelques mois, la Cedeao a suspendu trois de ses Etats membres, le Mali, la Guinée, et le Burkina Faso confrontés à des coups d’Etat militaires. Un coup sévère porté au processus démocratique selon l’organisation régionale.

Le premier pays à subir les foudres de l’organisation est le Mali en 2020, la Guinée en septembre 2021 et plus récemment, le Burkina Faso. Dans ces trois pays minés par des crises multiformes, des présidents civils ont été écartés au profit de militaires. Une situation qui a mis l’organisation ouest-africaine désormais composée de 12 membres, dans l’embarras pour trouver les réponses appropriées et pas nécessairement cohérentes à ces crises.

Les juntes qui dirigent ces trois pays font l’objet de sanctions de la part de la Cedeao pour avoir renversé des gouvernements démocratiquement élus. Mais ces coups d’Etat de l’avis de certains experts politiques sont une réponse à la mal gouvernance et l’incapacité des dirigeants déchus à faire face à la crise sécuritaire, comme c’est le cas au Mali et au Burkina Faso.

Naturellement, la Cedeao, qui regroupe 15 pays, a tenté dès le début d’asseoir son autorité avec sa panoplie de sanctions. Mais à l’évidence, ces mesures n’ont fait renforcer un sentiment nationaliste au niveau des Etats sanctionnés.

Elle est depuis lors entrée en scène avec des sanctions contre les nouveaux dirigeants militaires qui, à des degrés divers, l’ont prises au mot en prenant des mesures de représailles contre elle, laissant les observateurs se demander si la Cedeao a vraiment les moyens de faire face à ce nouvel assaut contre la démocratie en Afrique de l’Ouest.

Après que la Cedeao a annoncé des sanctions à l’encontre des nouveaux hommes forts de Bamako pour avoir voulu porter à cinq ans une courte transition politique, le régime militaire a non seulement condamné « les sanctions abusives » de l’organisation avant de fermer à son tour ses frontières aux pays membres de la Cedeao.

Une défiance assumée par la junte malienne qui vient saper l’autorité du groupement régional ouest-africain. Les chefs d’Etat de l’organisation surpris par la riposte du Mali, a momentanément envisagé de revenir sur sa politique volontarisme mais sans impact réel, à en croire le récit de certains cercles au sein de l’organisation pour expliquer cet apparent changement d’opinion.

Beaucoup estiment qu’une Cedeao divisée et intrinsèquement minée par des intérêts géopolitiques disparates défendus par ses membres ne peut pas imposer de sanctions comme moyen sérieux, voire crédible, de mettre au pas les transgresseurs en son sein, sans risquer de diviser davantage ses rangs.

Par exemple, alors que les jeunes démocraties dans les petits pays membres comme la Gambie, la Sierra Leone et la Guinée-Bissau soutiennent les sanctions pour des raisons évidentes visant à dissuader les coups d’Etat dans leur propre pays, les régimes militaires en Guinée et au Mali voisin se soutiennent les uns les autres. En effet, ces deux voisins se considèrent comme les gardiens l’un de l’autre face à une organisation régionale dont ils se sentent de plus en plus isolés et détachés.

Cette solidarité mutuelle entre le colonel guinéen Mamady Doumbouya et le malien Assimi Goita ne peut que s’étendre au lieutenant-colonel burkinabé Paul-Henri Damiba qui a gagné le droit d’entrer dans leur club exclusif grâce à son coup d’Etat du 24 janvier 2022.

Déjà discréditée avant même d’avoir eu le temps d’être mise en œuvre, la politique unique de la Cedeao pour gérer les conséquences des coups d’Etat en Guinée, au Mali et au Burkina Faso a montré qu’elle était déconnectée des politiques qui ont précipité les interventions des militaires dans ces pays.

En Guinée, l’insistance de l’ancien président Alpha Condé à se maintenir au pouvoir après avoir épuisé ses deux mandats constitutionnels a fourni le prétexte à Doumbouya pour agir.

Au Mali et au Burkina Faso, l’instabilité prolongée causée par des insurrections a poussé les citoyens à descendre dans la rue pour demander la fin des gouvernements en place, jugés incapables de faire face aux crises.

Selon les observateurs, le seul espoir pour le bloc régional d’avoir plus de poids sur les trois pays en défaut de démocratie est de revoir sa copie d’élaborer des politiques spécifiques à chaque pays, en fonction de leur situation politique au moment des coups d’Etat. Mais un bloc aussi divisé que la Cedeao le reconnaîtra-t-il pour agir en conséquence ?