Côte d’Ivoire: Gbagbo demande officiellement le divorce à Simone Ehivet

L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, a saisi lundi la juctice ivoirienne d’une demande de divorce suite au « refus réitéré depuis des années de Simone Ehivet de consentir à une séparation amiable », selon une note dont APA a reçu copie.

« M. Laurent Gbagbo annonce qu’en raison du refus réitéré depuis des années de dame Simone Ehivet de consentir à une séparation amiable, au demeurant voie de règlement appropriée à leurs statuts personnel et politique réciproques, il s’est résolu à saisir ce jour le juge des affaires matrimoniales du tribunal de première instance d’Abidjan, d’une demande de divorce », indique une note de son conseil Me Claude Mentenon. La note précise que « cette annonce ne sera suivie d’aucun commentaire ».

L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, acquitté par la Cour pénale internationale le 31 mars 2021 dans l’affaire de crimes contre l’humanité perpétrés lors des violences postélectorales ivoiriennes de 2010-2011, est rentré à Abidjan le 17 juin 2021 après 10 ans d’absence.

Afrique : un prix pour l’engagement communautaire de la jeunesse

Le prix pour l’Action civique sera décerné pour la première fois lors du 3ème sommet AfricTivistes qui se tiendra à Nairobi (Kenya) en octobre 2021.A travers cette distinction, AfricTivistes veut récompenser les jeunes modèles et acteurs de changement pour favoriser une émulation chez l’ensemble de la jeunesse africaine.

« Nous comptons, à travers le Prix AfricTivistes pour l’Action Civique, honorer les champions citoyens du continent. Nous voulons démontrer le potentiel de la jeunesse africaine en tant que moteur de développement et acteur de changement. D’autant que depuis plus d’une décennie, les jeunes du continent rivalisent d’ingéniosité dans la construction de la citoyenneté et l’acquisition de nouvelles compétences », rapporte un communiqué d’AfricTivistes.

La structure qui regroupe des blogueurs et web activistes pour la démocratie en Afrique ajoute que les jeunes africains se sont montrés engagés pour répondre à des exigences de démocratie, de gouvernance et de transparence à travers des projets citoyens portés individuellement ou collectivement.

Le communiqué précise que jusque-là, AfricTivistes honorait les meilleurs journalistes et blogueurs qui s’activent dans l’engagement citoyen à travers le Prix Anna Guèye.

« Aujourd’hui, poursuit notre source, AfricTivistes va plus loin. Elle élève les jeunes africains qui se sont fait le plus remarquer dans le continent pour avoir initié des projets innovants ou actions civiques et citoyennes porteurs de changement dans leurs communautés respectives ».

Covid-19: lancement à Abidjan du vaccin Pfizer

Le directeur de l’Institut national de l’hygiène publique de Côte d’Ivoire, Joseph Bénié, a procédé lundi au lancement du vaccin anti Covid-19, Pfizer, dans les 10 Districts sanitaires d’Abidjan.

Le lancement du vaccin Pfizer, le deuxième type de vaccin anti Covid-19 arrivé sur le sol ivoirien, a été fait au Centre Covid-19 du Parc des Sports de Treichville, dans le Sud d’Abidjan.

Selon M. Bénie, cela s’inscrit dans le cadre du plan de riposte de l’Etat ivoirien contre la pandémie de Covid-19. Cente mille doses du vaccin Pfizer acquises mi-juin devraient être administrées à 50.000 personnes soit deux doses par individu. 

« Le vaccin Pfizer se fait en deux doses séparées de trois semaines d’intervalle », alors que celui de AstraZeneca passe de trois semaines à 12 semaines (3 mois), a-t-il ajouté.

Selon les experts, un temps relativement long entre la première et la deuxième dose d’AstraZeneca booste l’efficacité du vaccin. Cet écart donne d’ailleurs à l’Etat ivoirien de faire de nouvelles commandes, car le pays est en rupture de stock.

Le professeur Daniel Ekra, directeur coordonnateur du programme élargi de vaccination, a souligné que « le vaccin (Pfizer) va être « seulement déployé sur la ville d’Abidjan ».

Il a évoqué les contraintes liées au vaccin Pfizer « qui doit être conservé à moins de 80 degrés et ensuite être ramené entre +2 et +8 avant d’être administré ». Cette vaccination intervient comme une phase pilote. 

« Dès demain (mardi), on devrait pouvoir démarrer la vaccination (avec Pfizer) dans les Districts sanitaires », a-t-il rassuré. Plusieurs personnes venues très tôt faire le vaccin AstraZeneca ont été renvoyées parce qu’aucune dose n’était disponible.  

Le directeur coordonnateur du programme élargi de vaccination, Daniel Ekra, a fait savoir que d’ici à fin juin 2021, le vaccin AstraZeneca devrait être disponible et distribué sur l’ensemble du territoire national. 

Toutefois, les personnes ayant déjà fait le vaccin AstraZeneca ne peuvent pas faire celui de Pfizer, parce que « ce ne sont pas les mêmes types de vaccins », a-t-il poursuivi. 

« Ceux qui font le Pfizer aujourd’hui doivent continuer leur deuxième doses dans trois semaines et ceux qui ont eu le vaccin AstraZeneca attendront que nous ayons un nouvel approvisionnement pour faire leur deuxième dose d’AstraZeneca », a-t-il insisté. 

A la date du 20 juin 2021, la Côte d’Ivoire comptait 48.044 cas confirmés dont 47.445 personnes guéries, 308 décès et 291 cas actifs.

Le 19 juin, 1 324 doses de vaccins contre la Covid-19 ont été administrées soit un total de 725.916 doses de AstraZeneca administrées dont près de 650.000 personnes ayant reçu leur première dose.  

La vaccination contre la Covid-19, en Côte d’Ivoire, est « gratuite et volontaire » pour toutes les personnes de plus de 18 ans. 

Côte d’Ivoire: les 12 nouveaux districts autonomes seront « improductifs », juge le Pdci

Le parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition), ex-allié au pouvoir, juge la création des 12 nouveaux districts autonomes comme de nouvelles charges « exorbitantes et improductives », dans une déclaration.

« Quelles nouvelles charges encore exorbitantes et improductives va-t-on, une fois de plus, infliger au contribuable avec cette juxtaposition injustifiée de missions décentralisées ? », s’interroge le Pdci dans une déclaration transmise à APA.

Le Pdci estime que la création des districts autonomes avec à leur tête des ministres-gouverneurs intervient « pendant que l’État a déjà d’énormes difficultés à faire face aux charges de fonctionnement et d’investissement des nombreuses structures existantes que sont les Conseils régionaux et les mairies.

« Visiblement, ces nominations ne répondent pas à un souci de performance du service de proximité de l’État aux populations mais plutôt à une volonté manifeste de servir des intérêts d’amis et des calculs politiques partisans inavoués », martèle le parti.

Le Pdci « constate avec regret cette situation et la dénonce vigoureusement », indique la note qui mentionne que depuis le mois d’avril dernier, le pays connait une « inquiétante crise énergétique » et une inflation des prix de certaines denrées alimentaires et des produits de consommation qui frôlent une augmentation de plus de 50%. 

Pour le Pdci les espaces géographiques concernés par ces nouvelles nominations disposent déjà de Conseils régionaux contrairement aux districts autonomes de Yamoussoukro et d’Abidjan, dénonçant une « pléthore d’institutions décentralisées ».

En lieu et place d’un traitement d’urgence des questions touchant à l’amélioration du bien- être des Ivoiriens, « le chef de l’État a fait malheureusement le choix de la nomination à des postes de ministres-gouverneurs de personnalités récemment sorties de son gouvernement », s’insurge le Pdci.

Le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a créé par décret le 9 juin 2021 douze nouveaux Districts autonomes en plus de ceux d’Abidjan et de Yamoussoukro et procédé à la signature d’un décret de nomination des ministres-gouverneurs des districts autonomes.

Inondations dans des quartiers d’Abidjan après de fortes pluies

Des inondations étaient observées dimanche dans plusieurs quartiers d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne, à la suite de fortes pluies.

Des inondations étaient signalées dans les quartiers de 9 Kilo Riviera Palmeraie et Rosier programme, à Cocody, une cité huppée dans l’Est d’Abidjan. Les eaux avaient obstrué les voies qui étaient difficiles d’accès. 

Le pays, cette année, a connu une longue saison sèche. La saison pluvieuse qui s’annonce, pourrait encore entraîner des dégâts, car des populations demeurent encore dans des zones à risques, notamment dans les talwegs, les bassins d’orage et les flancs de collines. 

Des inondations et des glissements de terrains ont fait 18 morts en juin 2018 à Abidjan, ce qui a amené le gouvernement à engager la destruction des constructions réalisées sur les bassins d’orage de drainage.

Hinneh, un référent des écoles confessionnelles islamiques en Côte d’Ivoire

Les autorités ivoiriennes de l’éducation nationale ont trouvé, «un référent » et « un modèle» pour l’intégration des structures islamiques d’éducation dans le système éducatif formel.

Ce «référent et modèle» est le Groupe scolaire confessionnel islamique Hinneh, situé à Abobo Biabou, dans le nord de la capitale économique ivoirienne, doté d’infrastructures modernes sur plusieurs hectares à la hauteur de ses ambitions.

Le Groupe scolaire Hinneh est « pour nous un référent, un modèle dans la mesure où le président de la République se soucie de l’intégration des structures islamiques dans l’éducation formelle », a déclaré la ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, Prof Mariatou Koné qui a présidé, samedi, la cérémonie de proclamation des résultats de fin d’année et de récompense des meilleurs élèves de cet établissement.

 « Le Groupe scolaire Hinneh via le COSIM (Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques en Côte d’Ivoire) nous donne l’exemple. Nous encourageons l’ensemble des guides religieux sur l’ensemble du territoire à suivre cet exemple », a-t-elle ajouté à l’issue d’une visite guidée des locaux du Groupe scolaire.

« Je voudrais féliciter et encourager les initiateurs de ce groupe scolaire qui est dans la dynamique de ce que nous souhaitons pour les écoles confessionnelles islamiques.», a poursuivi Mariatou Koné, insistant que « l’école ivoirienne doit être une école inclusive, de qualité, d’excellence, de mérite et d’équité ».

La ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation a par ailleurs  invité les élèves des écoles confessionnelles islamiques au travail pour être du nombre des meilleurs élèves et des meilleurs citoyens de ce pays, à l’instar de ceux des autres établissements du système éducatif.

Auparavant, le président du COSIM, Cheick Aïma Ousmane Diakité a invité les musulmans à investir dans le domaine de l’éducation. « Je voudrais demander à madame la ministre de continuer l’intégration des écoles medersa dans le système éducatif formel », a dit l’Imam Ousmane Diakité.

Ouvert en octobre 2018, le Groupe scolaire Hinneh compte à ce jour 833 élèves encadrés par 32 enseignants, selon son directeur Moussa Sangaré. Il s’agit de 88 à la maternelle, 247 au primaire et 500 au collège.

« Votre avènement à la tête de ce ministère suscite de l’espoir » a dit M. Sangaré, s’adressant à la ministre Mariatou Koné, promettant que le Groupe scolaire Hinneh est prêt à être un « centre d’incubateur » pour les réformes qu’elle initiera.

Une table ronde a été organisée, le vendredi 18 juin 2021 à Abidjan, en vue de mobiliser plus de 27 milliards FCFA pour la mise en œuvre de la Stratégie nationale d’intégration des enfants des structures islamiques d’éducation dans le système éducatif formel en Côte d’Ivoire.

Organisée par le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation, en partenariat avec l’UNICEF et l’Union européenne, cette table ronde vise à mobiliser plus de 27 milliards de FCFA (55 millions de dollars) pour appuyer le gouvernement ivoirien dans la mise en oeuvre de cette stratégie nationale.

La Stratégie nationale d’intégration des enfants des structures islamiques dans le système éducatif formel est une réponse de l’Etat de Côte d’Ivoire à la problématique de 1,6 million d’enfants et d’adolescents hors du système scolaire.

Cette réponse cible d’ici 2025, 330 000 enfants issus d’environ 3000 structures islamiques d’éducation non reconnues par l’Etat, rapporte l’UNICEF selon qui la Côte d’Ivoire s’est fixée l’objectif ambitieux de compter parmi les pays ayant atteint l’émergence à l’horizon 2025 dans le cadre de son Plan national de développement 2021-2025.

L’intégration de ces enfants dans le système formel contribuera fortement à l’atteinte de l’objectif de scolarisation universel de la Côte d’Ivoire qui vise la scolarisation de tous les enfants de 6 à 16 ans, à l’horizon 2025.

La stratégie soumise dans le Programme d’investissement public (PIP) du Gouvernement sera mise en œuvre jusqu’en 2025 pour un coût estimé à environ 31 545 000 000 FCFA dont 16,2 milliards FCFA sur ressources propres de la Côte d’Ivoire.

Laurent Gbagbo à la cathédrale Saint-Paul d’Abidjan-Plateau

L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a assisté, dimanche, à une messe d’action de grâce à la cathédrale Saint-Paul d’Abidjan-Plateau.

Ce déplacement de M. Gbagbo à la cathédrale Saint-Paul d’Abidjan-Plateau, intervient quatre jours après  son retour en Côte d’Ivoire.

Acquitté par la Cour pénale internationale (CPI), dans l’affaire de crimes contre l’humanité perpétrés lors des violences postélectorales de 2010-2011, Laurent Gbagbo est arrivé le jeudi  17 juin 2021 à Abidjan  où il a été accueilli par des proches et une foule en liesse.

« Je suis heureux de retrouver la Côte d’Ivoire et l’Afrique. On est de quelque part, moi, je suis de la Côte d’Ivoire, mais j’ai appris en prison que je suis d’Afrique », a déclaré Gbagbo, devant des centaines de partisans peu après son arrivée jeudi à Abidjan.

« Toute l’Afrique m’a soutenu,  aussi bien les peuples que la plupart des chefs d’Etat. Les chefs d’Etat m’ont aidé à tenir, les peuples m’ont aidé à tenir », avait-il dit, saluant particulièrement la mobilisation des Camerounais.

Il avait ajouté être arrivé dans son pays « avec les larmes aux yeux », puisqu’il n’était pas là quand sa mère l’a quitté pour l’au-delà, relatant qu’après son arrestation, elle a fui au Ghana, avant de revenir en Côte d’Ivoire pousser son dernier souffle « quand elle a su que sa fin était proche ».

L’acquittement définitif de MM. Gbagbo et son co-accusé Charles Blé Goudé, a été prononcé par la Chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) le 31 mars 2021. M. Blé Goudé, lui, effectue actuellement des démarches administratives pour l’obtention de documents avant son retour. 

Côte d’Ivoire: les 1ères journées économiques de San-Pedro s’ouvrent jeudi

La première édition des Journées économiques de San-Pedro (Sud-Ouest) s’ouvre le jeudi prochain sous le thème : «Quelle synergie entre l’administration publique et le secteur privé pour la valorisation du potentiel économique local ».

Organisées par la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire (CCI CI), en partenariat avec le Comité de concertation Etat secteur privé (CCESP), ces journées visent à créer les meilleures conditions pour l’épanouissement du secteur privé local et le développement économique et social de la région.

Ces journées sont placées sous le patronage  de M. Adama Coulibaly, ministre de l’économie et des finances, Président du comité technique de concertation (CTC).

Selon une note d’information, en marge de ces journées prévues sur deux jours, se tiendra la première réunion statutaire  du Comité local  de concertation  Etat /secteur privé (CLCESP) de San-Pedro.

Cette première réunion statutaire, qui verra la participation des directeurs régionaux des administrations publiques et les représentants des faitières du secteur privé,  est une étape importante dans la consolidation des bases de la plateforme locale du dialogue public privé et sera l’occasion pour les parties prenantes de s’accorder sur une feuille de route commune pour l’animation des organes dudit Comité.

Par ailleurs, l’équipe du secrétariat exécutif du CCESP aura des « Focus Group» avec les opérateurs de l’agro-industrie, et des audiences avec les autorités de San-Pédro, la deuxième ville portuaire ivoirienne.

Le processus de déploiement de la plateforme locale de concertation Etat-secteur privé  de San-Pedro a démarré en 2019 avec les premières missions du secrétariat exécutif du Comité de concertation Etat- secteur privé, qui ont abouti à la validation d’un cadre opérationnel.

Cette mission de consolidation des acquis du CLCESP de San-Pédro se fera avec l’appui  du Projet d’Infrastructures pour le développement  urbain et la compétitivité des agglomérations secondaires (PIDUCAS).

 Initié en juin 2017 avec  un financement conjoint de la Banque Mondiale et de l’Etat de Côte d’Ivoire, le PIDUCAS vise à  créer des conditions de compétitivité dans les villes secondaires ciblées, notamment Bouaké et San-Pédro  pour les développer et les rendre plus attrayantes afin de soutenir les investissements, la croissance et réduire la pauvreté dans le pays.

Le groupe Magic System sort un nouvel opus intitulé « Envolée Zougloutique »

Le groupe ivoirien Magic System a présenté vendredi à Abidjan son nouvel album intitulé « Envolée Zougloutique », comprenant 12 titres et qui sortira sur le marché le 21 juin 2021.

« Nous avons voulu tout simplement faire quelque chose qui nous rappelle un peu les souvenirs d’Anoumabo (un quartier de Marcory, dans le Sud d’Abidjan où est issu Magic System) et puis donner un album au public zouglou », a dit A’Salfo, lead du quatuor musical ivoirien.

Devant un parterre de personnalités et de professionnels de médias, A’Salfo a présenté lors d’une « listening party » à la Fondation Magic System, le nouvel opus conçu « avec d’autres styles musicaux vus ailleurs » mais qui « ne s’est jamais éloigné du Zouglou », un rythme musical ivoirien. 

« Ce que vous avez entendu, c’est du pur zouglou », a soutenu A’Salfo, indiquant que Dj Mix Premier, artiste ivoirien du « Coupé décalé » a souhaité faire un featuring afin d’être sur l’album de Magic System, « chose que nous n’avons pas refusé ». 

« Il fait du Coupé décalé qui est un dérivé du Zouglou, il était bien de travailler avec lui », a ajouté A’Salfo pour qui « c’est le Zouglou décalé qui gagne ». Et dans cet élan des talents locaux ont été associées à la production de l’album, entre autre le jeune arrangeur Bobi Solo. 

Selon A’Salfo, cet album traite entre autres, de thèmes tels l’éducation avec le titre « Petit Hamza », l’environnement, l’employabilité des jeunes, l’immigration clandestine et comprend des « chansons hommages à nos illustres disparus ».

Le groupe a voulu « lancer un message d’espoir à l’endroit de la jeunesse et de prise de conscience surtout relatif à la protection de l’environnement », a noté A’Salfo, soulignant qu’un message est aussi adressé pour la défense de la cause des planteurs.

« Cet album est africain de par son contenu », a-t -il assuré, mentionnant qu’un contrat a été signé pour une distribution mondiale ainsi qu' »une tournée africaine qui va les amener dans 14 pays sur le continent pour pouvoir communier avec tous leurs fans ».

L’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Côte d’Ivoire, Jobst Von Kirchmann, a dit « bravo » au quatuor musical ivoirien, faisant observer que les sujets comme l’emploi des jeunes, la défense d’un revenu décent aux planteurs de cacao sont d’appoint.

Le directeur général du Bureau ivoirien des droits d’auteurs (Burida), Karim Ouattara, a déclaré qu’ « une oeuvre de cette envergure ne peut pas se perdre dans la nature, donc le Burida fera tout pour recouvrer tous les droits liés à l’exploitation de cette œuvre ».

M. Karim Ouattara a ensuite « salué l’effort qui est fait », citant le directeur de Cabinet du ministère ivoirien de la Culture, de l’industrie des arts et du spectacle, qu' »il n’y a pas de mots pour qualifier ce travail. La Côte d’Ivoire saura retenir ces paroles pour faire avancer les choses pour la jeunesse et pour les planteurs ». 

Le directeur de Cabinet du ministère ivoirien de la Culture, de l’industrie des arts et du spectacle, Florent Galaty, s’est félicité de la production de cet album, qui en très peu de temps, a fait voyager l’auditoire avec des « thématiques suffisamment enlevées ».

« Le problème de l’employabilité des jeunes et la question de l’amélioration des conditions de vie des paysans, le retour et la gratitude à Anoumabo, permettent de savoir toute la culture que vous avez de notre terroir », a-t-il poursuivi.

« En réalité, vous n’êtes plus des artistes, vous n’êtes plus des musiciens, vous êtes des trésors humains vivants. Ce que vous proposez sur le marché,  ce n’est pas un album, ce n’est pas un opus, mais c’est une communion qui guérit l’âme », a déclaré M. Galaty.

Cela devrait, pour lui, permettra aux Ivoiriens et aux mélomanes de « renouer avec la paix ». Car, la force de l’art, c’est de faire des hommes des êtres vivants sensibles à la bonne cause immatérielle. 

Cet opus de 12 titres signe le retour des « Magiciens » sur la scène artistique après quatre ans d’absence sera disponible sur le marché lundi avec une première vaque de 10 000 exemplaires de CD  (Compact Disc).

Vivrier: la BM et la Côte d’Ivoire signent un accord de 125 milliards FCFA

La Banque mondiale et le gouvernement ivoirien ont signé, vendredi, un accord de financement pour soutenir un projet de développement du secteur vivrier et la création de milliers d’emplois en milieu rural en Côte d’Ivoire.

D’un montant total de 250 millions de dollars des Fonds IDA (Association internationale de développement), soit 125 milliards FCFA, le Projet de développement des chaînes de valeur vivrières (PDC2V) vise d’une part, à lever les contraintes majeures à la croissance du secteur agro-alimentaire et d’autre part, à stimuler le développement de chaînes de valeurs vivrières plus inclusives, résilientes et compétitives, explique la Banque mondiale dans un communiqué transmis à APA.

Le PDC2V offrira de réelles opportunités de partenariats privés entre les acteurs des chaînes de valeur ciblées, notamment le manioc, l’horticulture, l’aquaculture, etc. et renforcera ainsi les investissements pour améliorer et moderniser les segments les plus faibles du secteur.

Pour cela, il devrait contribuer à l’amélioration de l’environnement des affaires du secteur agroalimentaire et à une meilleure coordination des chaînes de valeur vivrières par la structuration de leurs acteurs, tout en facilitant leur accès aux technologies modernes adaptées aux besoins des agriculteurs et des entrepreneurs agricoles, aux marchés, et leur résilience au changement climatique.

« Selon des prévisions scientifiques, avec l’urbanisation croissante en Afrique, un agriculteur devra nourrir au moins deux consommateurs non agricoles d’ici 2030 et probablement plus de quatre en 2050. Parallèlement, les contraintes foncières et les problèmes climatiques vont augmenter. », a déclaré Coralie Gevers, Directrice des Opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, le Benin, la Guinée et le Togo.

« Avec ce financement, la Banque mondiale vient soutenir les efforts envisagés par les autorités ivoiriennes en vue de relever ces défis importants, à travers notamment l’augmentation des investissements dans la recherche agricole, la commercialisation et la transformation agro-industrielle pour stimuler le développement d’un secteur agroalimentaire compétitif et inclusif », a-t-elle ajouté.

Aux côtés de la Banque mondiale, la Société financière internationale (IFC) jouera un rôle clé dans l’engagement du secteur privé à travers l’amélioration du climat des affaires et la promotion de l’investissement privé dans le secteur agro-alimentaire en Côte d’Ivoire.

Et permettre ainsi au PDC2V d’appuyer environ 600 000 petits exploitants agricoles, dont la moitié seront des femmes, 150 PME et au moins 400 microentreprises impliquées dans la production, la commercialisation et la transformation de produits agro-alimentaires.

Enfin, le projet favorisera l’accès au financement des PME et petits exploitants agricoles à travers la mise en place d’un instrument de fonds à coûts partagés et la création d’un guichet agricole auprès du Fonds de Garantie des PME (FGPME), dédié aux opérateurs désireux d’investir dans le secteur agro-alimentaire.

 Il soutiendra la formation spécifique des femmes leaders d’organisations de producteurs pour favoriser leur inclusion dans la prise de décision, l’accès au financement ainsi que leur autonomisation économique et sociale.

Structures islamiques d’éducation en Côte d’Ivoire: 27 milliards FCFA à mobiliser

Une table ronde a été organisée, vendredi à Abidjan, en vue de mobiliser plus de 27 milliards FCFA pour la mise en œuvre de la Stratégie nationale d’intégration des enfants des structures islamiques d’éducation dans le système éducatif formel en Côte d’Ivoire.

Organisée par le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation, en partenariat avec l’UNICEF et l’Union européenne, cette table ronde vise à mobiliser plus de 27 milliards de FCFA (55 millions de dollars) pour appuyer le gouvernement ivoirien dans la mise en oeuvre de cette stratégie nationale.

La Stratégie nationale d’intégration des enfants des structures islamiques dans le système éducatif formel est une réponse de l’Etat de Côte d’Ivoire à la problématique de 1,6 million d’enfants et d’adolescents hors du système scolaire.

Cette réponse cible d’ici 2025, 330 000 enfants issus d’environ 3000 structures islamiques d’éducation non reconnues par l’Etat, rapporte l’UNICEF selon qui la Côte d’Ivoire s’est fixée l’objectif de compter parmi les pays ayant atteint l’émergence à l’horizon 2025 dans le cadre de son Plan national de développement 2021-2025.

« Parmi les instruments d’opérationnalisation de cette politique éducative figure la Stratégie nationale d’intégration des enfants des structures islamiques d’éducation dans le système éducatif formel initiée par le Gouvernement ivoirien et adoptée en 2019. », a rappelé Prof Mariatou Koné, ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation.

L’intégration de ces enfants dans le système formel contribuera fortement à l’atteinte de l’objectif de scolarisation universel de la Côte Ivoire qui vise la scolarisation de tous les enfants de 6 à 16 ans, à l’horizon 2025.

 « Nous devons nous assurer que tous les enfants, quelques soient leurs conditions, accèdent à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité afin qu’ils puissent développer leur plein potentiel.», a déclaré Marc Vincent, Représentant de l’UNICEF en Côte d’Ivoire.

« C’est un droit que nous voulons rendre possible pour tous les enfants de Côte d’Ivoire, y compris ceux qui sont dans les structures islamiques d’éducation non formelle afin qu’ils deviennent des acteurs, comme les autres, du développement de leur pays », a-t-il ajouté.

L’UNICEF et l’UE se sont engagés résolument en faveur de ce processus, mobilisant des fonds (respectivement 1,2 million de dollars et 3, 2 millions d’euros, soit plus de 2,6 milliards de FCFA au total) pour accompagner le gouvernement ivoirien dans la phase de démarrage de cette stratégie nationale.

« Il est essentiel que chaque enfant ait droit à une éducation de qualité pour lui assurer un meilleur avenir. En soutenant la mise en œuvre de la stratégie nationale d’intégration des enfants des structures islamiques d’éducation, l’Union européenne entend contribuer au renforcement de la cohésion nationale et à la réduction des inégalités, en ne laissant personne derrière.», a renchéri l’Ambassadeur de l’UE en Côte d’Ivoire, Jobst von Kirchmann.

La stratégie soumise dans le Programme d’investissement public (PIP) du Gouvernement sera mise en œuvre jusqu’en 2025 pour un coût estimé à environ 31 545 000 000 FCFA dont 16,2 milliards FCFA sur ressources propres de la Côte d’Ivoire.

Nomination de 14 ministres-gouverneurs en Côte d’Ivoire

Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a signé vendredi un décret portant création de 12 nouveaux Districts autonomes et nomination de 14 ministres-gouverneurs, selon un communiqué du ministre-secrétaire général de la présidence, Abdourahmane Cissé

Seuls les Districts autonomes d’Abidjan et de Yamoussoukro existaient. Ces 12 nouveaux Districts autonomes qui portent le nombre à 14, visent « un développement diversifié et équilibré sur l’ensemble du territoire national ».

Les Districts autonomes d’Abidjan et de Yamoussoukro sont dirigés respectivement par Robert Mambé et Augustin Thiam. Tous deux ont été reconduits.  

 Selon M. Ouattara, cela intervient dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de décentralisation et du développement local en vue de renforcer l’efficacité de l’action gouvernementale, le suivi et la bonne exécution des programmes et des projets.   

Liste des Districts autonomes et des ministres-gouverneurs

1. District autonome du Bas-Sassandra : Philippe Legré

2.  District autonome de la Comoé : Pascal Abinan Kouakou

3. District autonome du Denguelé : Gaoussou Touré

4  District autonome du Goh-Djiboua : Louis André Dacoury-Tabley

5  District autonome des Lacs : Raymonde Goudou Coffie

6.  District autonome des Lagunes : Vincent Lohoues

7.  District autonome des Montagnes : Albert Flindé

8.  District autonome du Sassandra-Marahoué : Mathieu Babaud Darret

9.  District autonome des Savanes : Issa Coulibaly

10.  District autonome de la Vallée du Bamdama : Jean Claude Kouassi

11.  District autonome du Woroba : Moussa Dosso

12.  District autonome du Zanzan : Souleymane Touré

13.  District autonome d’Abidjan : Robert Mambé Beugré

14.  District autonome de Yamoussoukro : Augustin Abdoulaye Thiam Houphouët

Gbagbo « heureux de retrouver la Côte d’Ivoire et l’Afrique »

L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, s’est dit jeudi « heureux de retrouver la Côte d’Ivoire et l’Afrique », dans un discours, au quartier général de son parti, le Front populaire ivoirien (FPI, opposition), à Cocody-Attoban, dans l’Est d’Abidjan.

Après avoir été acquitté « je suis heureux de retrouver la Côte d’Ivoire et l’Afrique. On est de quelque part, moi, je suis de la Côte d’Ivoire, mais j’ai appris en prison que je suis d’Afrique », a déclaré Gbagbo, devant des centaines de partisans.

« Toute l’Afrique m’a soutenu,  aussi bien les peuples que la plupart des chefs d’Etat.Les chefs d’Etat m’ont aidé à tenir, les peuples m’ont aidé à tenir », a dit M. Gbagbo, qui a salué particulièrement la mobilisation des Camerounais. 

Il a ajouté être arrivé dans son pays « avec les larmes aux yeux », puisqu’il n’était pas là quand sa mère l’a quitté pour l’au-delà, relatant qu’après son arrestation, elle a fui au Ghana, avant de revenir en Côte d’Ivoire pousser son dernier souffle « quand elle a su que sa fin était proche ».

« Je n’ai pas été là pour l’honorer une dernière fois, alors que c’est elle qui m’ a fait. Sans elle, je ne serais pas aujourd’hui docteur en histoire, je ne serais pas devenu président de la République », a -t-il affirmé, avouant que cela lui fait « beaucoup de peine ».

Dans ce contexte, il a demandé à « un ami et frère, Abdourahmane Sangaré », un pilier du parti, de faire ses obsèques,  mais hélas, lui aussi décédera n’attendant même pas qu’ il vienne lui dire « merci ». 

« Je suis venu, je demanderais au secrétaire général de me donner quelques jours pour pleurer mes morts et puis après cela je viendrais me mettre à la disposition du parti », a-t-il fait savoir, se félicitant de ce que son parti ait un groupe parlementaire.

Commentant le nombre de députés proches de son parti, l’ancien président ivoirien a fait observer que depuis que sa formation politique va aux élections législatives, sans être au pouvoir, c’est le plus grand nombre de député obtenu. 

« Messieurs les députés, chers camarades, je vous félicite, je vous remercie. Nous avons eu 100 députés en 2000, mais j’étais président. Ici (en Côte d’Ivoire), le peuple, pour les législatives est légitimiste, il vote pour le président de la République », a-t-il soutenu.

Pour lui, ses proches « ont mené une grande bataille », tout en les félicitant. Il a déclaré être « le soldat » du parti, se disant « mobilisé ».  Nostalgique, il a par ailleurs rendu hommage à des proches dont le professeur en économie Aké Ngbo.   

M. Gbagbo est rentré jeudi à Abidjan après dix ans d’absence dans le pays. Il a été définitivement acquitté par la Cour pénale internationale le 31 mars 2021 dans l’affaire de crimes contre l’humanité perpétrés lors des violences postélectorales ivoiriennes de 2010-2011.

TIC : ouverture à Abidjan d’un centre de formation et de certification Pearson Vue

Le centre de formation et de certification Peason Vue a été officiellement ouvert, jeudi à Abidjan, à l’Ecole supérieure africaine des techniques de l’Information et de la communication (ESATIC) par le ministre ivoirien de l’Économie numérique, des télécommunications et de l’innovation, Roger Adom.

« En ouvrant officiellement les centres de formation et de certification CISCO et Pearson Vue, vous donnez l’occasion à l’ESATIC de faire plus de formations continues pour renforcer ses ressources propres d’une part et de contribuer à renforcer l’employabilité de ses étudiants et des cadres de l’administration et du secteur privé », a déclaré dans une allocution, le directeur général de l’ESATIC, Prof Adama Konaté.

Ainsi, s’est-il félicité, à partir de 2022, plus de 90% des étudiants sortiront avec, en plus du diplôme ESATIC, une certification internationale. « Nous allons achever avant la rentrée prochaine la certification de l’ESATIC à la norme ISO 9001 version 2015 », a ajouté Prof Adama Konaté.

Pearson Vue est un organisme international qui propose aux fournisseurs de technologies des centres de tests leur permettant d’organiser le passage des certifications proposées dans leurs catalogues.  Présent dans plus de 160 pays, le groupe possède 230 centres de formation, et réunit un réseau de plus de 4 000 organismes certifiés.

Le ministre Roger Adom qui effectuait sa première visite à l’ESATIC depuis sa nomination début avril dernier, a salué la direction, le corps enseignant et les étudiants pour la dynamique insuffler à cette école à travers les excellents résultats obtenus.

La visite des locaux, des installations et des chantiers a permis à M. Adom de toucher du doigt les réalités de la communauté éducative de l’ESATIC de façon générale et celles de l’ensemble des travailleurs, et des étudiants.  

Prenant bonne note des doléances formulées par le directeur général de l’école, notamment l’extension de l’ESATIC au-delà de la ville d’Abidjan, le ministre Roger Adom a marqué sa disponible pour aider à la réalisation de ce vœux.

« L’avenir vous appartient, et je suis persuadé que vote avenir sera radieux», car « parmi vous, il y aura un jour, un ministre de l’économie numérique », a lancé M. Adom en s’adressant aux étudiants dont une vingtaine a été  récompensée au cours de cette cérémonie.

Créée en 2012, l’Ecole supérieure africaine des technologies de l’information et de la communication (ESATIC) est un établissement public d’enseignement supérieur qui forme des cadres dans le secteur des  technologies de l’information et de la communication (TIC). Elle est également chargée de faire de la recherche et du développement. A ce jour, l’ESATIC compte 650 étudiants dont 18,23% de filles.

 Cette école qui a formé 591 diplômés dont 159 en master depuis 2015, réalise chaque année un taux de réussite supérieur à 92%. Le taux d’insertion professionnelle des diplômés de master et de licence est de plus de 87% dans les six mois qui suivent la fin de leur formation.

 Enfin, l’ESATIC qui est un Centre d’excellence UIT (Union internationale des télécommunications) et un Centre d’excellence de la Banque africaine de développement (BAD) compte huit thèses de doctorat encadrées et soutenues, et 16 thèses en cours d’encadrement.

Arrivée à Abidjan de Gbagbo accueilli par une foule en liesse

L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, acquitté par la Cour pénale internationale (CPI), dans l’affaire de crimes contre l’humanité perpétrés lors des violences postélectorales de 2010-2011, est arrivé jeudi à l’aéroport d’Abidjan, où il a été accueilli par des proches et une fourle en liesse.

Son vol, attendu à 15h45 (GMT, heure locale), a atterri à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan  à 16h26. M. Gbagbo qui foule le sol ivoirien après dix ans d’absence au pays, affichait apparemment un bon moral. 

Sous des salves d’applaudissements au pavillon présidentiel, mis à sa disposition pour son retour, étaient présents Simone Gbagbo, Affi Nguessan, son fils Michel Gbagbo, Assoa Adou et des cadres du parti. 

Vêtu d’une chemise blanche et avec un air décontracté, il est apparu souriant devant des centaines de militants et sympathisants sur l’esplanade du pavillon présidentiel, accueilli par une foule comprenant des chefs coutumiers et des chefs ou représentants de partis politiques de l’opposition. 

Des pas de danses étaient observés au niveau des militants, visiblement contents de voir leur mentor revenir après une bataille judiciaire à la CPI. Certains arboraient des T-shirts à son effigie, tandis que d’autres portaient des pagnes confectionnés par le Front populaire ivoirien (FPI, opposition), son parti, pour la circonstance.

 L’accès à l’aéroport d’Abidjan était filtré et seuls les voyageurs pouvaient passer. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des rassemblements à Port-Bouët et Koumassi.

Le convoi de presse du Comité d’organisation transportant plus d’une vingtaine de journalistes a été refoulé sans justification. Les environs de l’aéroport ressemblaient à un champ de guerre avec des tirs assourdissants.

Des forces de l’ordre étaient postées pour empêcher les rassemblements. Devant le quartier général du FPI, à Cocody Attoban, dans l’Est d’Abidjan, l’on observait une marée humaine; des militants exprimant leur joie. 

M. Gbagbo arrive dans un contexte où son parti, le FPI, connaît une dissension interne. Une frange est conduite par l’ancien Premier ministre Pascal Affi Nguessan, reconnue par les autorités, et une autre dirigée par Assoa Adou,  secrétaire général, qui a mené les discussions avec le pouvoir pour le retour de l’ex-président.   

L’ancien président ivoirien qui avait reçu en décembre 2020 à Bruxelles « deux passeports, un ordinaire et un diplomatique des mains de Mme l’ambassadeur Nogozene Bakayoko, chef de Cabinet du ministre des Affaires étrangères, et de M. Abou Dosso, ambassadeur de la Côte d’Ivoire en Belgique », a manifesté son désir de rentrer au pays.  

Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara avait assuré,  en avril, lors d’un Conseil des ministres que M. Gbagbo pouvait rentrer quand il le souhaitait, ajoutant que l’Etat prendra en charges les frais de voyage. 

L’acquittement définitif de MM. Gbagbo et son co-accusé Charles Blé Goudé, a été prononcé par la Chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) le 31 mars 2021. M. Blé Goudé, lui, effectue actuellement des démarches administratives pour l’obtention de documents avant son retour.  

La Côte d’Ivoire prépare un planting de 50 millions d’arbres « en une journée » en 2021

L’Etat de Côte d’Ivoire, confronté à une dégradation accrue de son couvert forestier ces dernières décennies, prépare un reboisement ambitieux avec le planting de 50 millions d’arbres « en une journée » en 2021.

« Cette année, nous voulons un objectif encore plus ambitieux, c’est pourquoi nous avons fixé l’objectif à 50 millions d’arbres à planter en une journée », a dit le colonel Inza Traoré, chargé de l’Initiative cacao et forêts, au ministère ivoirien des Eaux et forêts.

Le colonel Traoré s’exprimait, jeudi à Abidjan, à l’occasion d’un atelier autour du thème « Dialogue national sur les produits agricoles de base et de déforestation en Côte d’Ivoire ».

C’est important, dira-t-il, « mais pour y parvenir, nous pouvons compter sur la participation et l’implication de toutes les couches sociales », ainsi que des compagnies privées des différentes filières agricoles, toutes les couches de l’industrie et de l’économie pour atteindre cet objectif.

Selon le colonel Inza Traoré, « les préparatifs ont débuté depuis quelques mois déjà ».  En 2019, plus de 1,3 million d’arbres ont été plantés en un jour pour un objectif de 1 million, et en 2020, autour de 5,4 millions d’arbres enregistrés pour une opération visant 5 millions d’arbres. 

Pour restaurer le couvert forestier du pays, plusieurs organisations aident l’Etat de Côte d’Ivoire. Fans cet élan, Trocical Forest Alliance et Proforest, ont initié un dialogue national sur les produits agricoles et la déforestation en Côte d’Ivoire. 

La directrice de Tropical Forest Alliance Afrique, Saball Meschi, s’est réjouie de réunir des représentants de différents secteurs de production (hévéa, palmier à huile, cacao, bois), à Abidjan, pour « définir et alimenter les enjeux » quant à la protection des forêts.

Elle a noté que dans différentes filières, il y a différentes initiatives qui se font dans le cadre de la protection des forêts. Son organisation voudrais voir comment il est possible de créer davantage de synergies pour avoir un « impact plus incisif, car la question est urgente ».

« La chose la plus importante,  c’est de préserver les forêts classées, de reboiser les zones qui sont endommagées et d’augmenter la productivité des espaces adéquats pour la production tout en protégeant les forêts », a-t-elle poursuivi.  

La Côte d’Ivoire est confrontée à une déforestation « alarmante ». Entre 1990 et 2015, le pays a perdu plus de 60% de son couvert forestier et ne compte aujourd’hui plus que de 3,4 millions d’hectares de forêts, soit environ 11% du territoire national couvert de forêts.

En 1960, la Côte d’Ivoire comptait plus de 12 millions d’hectares de forêts. L’Etat ivoirien a adopté, en mai 2018, une nouvelle politique de préservation, de réhabilitation et d’expansion des forêts, une stratégie dont le coût est estimé à environ 600 milliards de Fcfa.

« Pour la mise en oeuvre de cette stratégie qui vise à réhabiliter les forêts de Côte d’Ivoire, nous avons besoin de toutes les parties prenantes » surtout le monde agricole, car « l’agriculture est le principal moteur de la déforestation en Côte d’Ivoire », a indiqué le colonel Traoré.

Aujourd’hui, le pays est engagé dans l’Initiative cacao et forêts, un projet conjoint entre l’Etat de Côte d’Ivoire, l’Etat du Ghana et les compagnies privées du cacao et du chocolat pour adresser la problématique de la déforestation dans la chaîne d’approvisionnement du cacao.

Côte d’Ivoire: le procureur requiert la prison à vie contre Guillaume Soro

Le procureur de la République de Côte d’Ivoire, Richard Adou, a requis mercredi la prison à vie contre Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale, dans l’affaire de complot contre l’autorité de l’Etat.

« Je requiers que le tribunal déclare Guillaume Soro coupable des faits qui lui sont reprochés et le condamne à l’emprisonnement à vie », a dit le procureur de la République, Richard Adou.  

M. Guillaume Soro « a été lui-même à la manœuvre et ce n’est pas nouveau. Il a toujours la nostalgie de la rébellion même en étant en dehors des frontières ivoiriennes », a-t-il soutenu.  

Selon le procureur Richard Adou, représentant le ministère public, M. Guillaume Soro est « coupable » des faits de complot, d’atteinte contre l’autorité de l’Etat et de l’intégrité du territoire national. 

Le  ministère public contre Guillaume Soro et 19 autres, proches de l’ex-chef de l’Assemblée nationale, a en outre requis 20 ans de prison contre Koné Kamaraté Souleymane dit Soul To Soul, le chef du protocole, et les éléments de sa garde rapprochée. 

Il a estimé que l’ancien député Alain Lobognon ainsi que les frères de l’ex-chef de l’Assemblée nationale, Simon Soro et Rigobert Soro, sont non-coupables de complot contre l’autorité de l’Etat, mais plutôt de troubles à l’ordre public, requérant 17 mois de prison ferme.    

A l’endroit de M. Félicien Sékongo, qu’il juge non-coupable des faits de complot contre l’autorité de l’Etat, mais plutôt coupable de troubles de l’ordre public, il a aussi requis 17 mois d’emprisonnement ferme.

Par ailleurs,  le procureur de la République a dans son réquisitoire demandé une « dissolution » de Générations et peuples solidaires (GPS), un mouvement citoyen dont Guillaume Soro est le président-fondateur. 

Le Conseil de l’Etat de Côte d’Ivoire et de la partie civile, qui disent constater que les faits sont avérés, ont plaidé auprès du tribunal pour qu’il soit payée une amende de 5 milliards de FCFA.  

A la suite du réquisitoire, se sont déroulées les plaidoiries. Le tribunal ayant entendu les differentes parties donnera son verdict le 23 juin 2021. 

Vaccins anti Covid-19: 7,4 millions de nouvelles doses attendues en Côte d’Ivoire

Le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, a annoncé mercredi l’arrivée en Côte d’Ivoire, d’ici à fin décembre 2021, 7,4 millions de nouvelles doses du vaccin anti Covid-19.

« Un plan d’acquisition a été mis en place et devrait permettre d’acquérir 7,4 millions nouvelles doses », a indiqué le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, face à la presse, à l’issue d’un Conseil des ministres.  

« Ce plan étant mis en œuvre, nous devons recevoir sur une première période qui part du 18 juin à fin août  3,4 millions de doses de façon progressive et à moyen terme, sur la période de septembre à fin décembre 2021, 4 millions de doses qui seront réceptionnées », a-t-il dit. 

En ce qui concerne le programme de vaccination, la Côte d’Ivoire enregistre à la date du 13 juin 2021, 694.954 doses administrées sur un total’de 729 000 doses reçues, soit 95,33%, a fait observer le porte-parole du gouvernement. 

Il a par ailleurs noté que le taux de positivité continue de baisser et s’établit à présent à moins de 2% de même que le taux de létalité qui se situe autour de 0,64%. Une situation qui indique que la pandémie est contenue dans le pays.

Art ivoirien: Yacouba Konaté, ex-DG du MASA, part avec « 42 mois d’arriérés de salaire »

Le logisticien Hervé Yapi a été investi mercredi en qualité de directeur général du Marché des arts et du spectacle d’Abidjan (MASA), en remplacement de Yacouba Konaté, qui part avec « 42 mois d’arriérés de salaire ».

Il y avait des « arriérés en termes de salaire sans compter les arriérés qu’il y avait auprès des fournisseurs. Il fallait refaire le bâtiment et c’est pour cela que moi j’ai 42 mois d’arriérés de salaire », a expliqué Yacouba Konaté.

Quand l’ancien ministre Maurice Bandama quittait le ministère de la culture, « je me sentais aussi en situation de devoir partir, mais je suis resté parce qu’à l’époque on avait 300 millions de dettes à payer, sans parler des 42 mois d’arriérés pour moi le directeur général sortant », a-t-il ajouté.

M. Konaté a relevé que les dettes étaient énormes. Le directeur général sortant, nommé conseiller technique, avait des impayés de salaire quand il était directeur général de l’époque et « on ne pouvait même pas moi me payer et encore moins payer d’autres personnes ».

« J’espère que le nouveau Conseil d’administration a fixé le salaire du nouveau directeur général, mais moi, c’est le Conseil d’administration qui a fixé mon salaire qui était indexé à celui du directeur général sortant », a-t-il poursuivi. 

« Finalement, le Conseil d’administration m’avait autorisé à être payé 15% de plus que le directeur sortant, mais je n’ai jamais appliqué cette mesure, parce que les 10 millions Fcfa de salaires mensuels (du personnel) ne permettaient pas de le faire » et payer les arriérés du directeur sortant, a-t-il dit.

« Si on a pas une éthique au quotidien, si on ne se montre pas exemplaire dans la gestion des événements, c’est juste pas possible parce que les institutions  (donnent des fonds) lorsque vous leur inspirez confiance », a-t-il conseillé.  

Il a en outre avoué qu’à partir de la deuxième édition, il avait commencé à prendre les dispositions compte tenu de la complicité qu’il avait avec le ministre Maurice Bandama, de « passer la main à Ismaël Diaby, qui est mort à la tâche ».

Le nouveau directeur général du MASA, Hervé Yapi, a promis assurer pour ce challenge l’aventure entrepreneuriale sur la base du succès et le positionnement de l’événement, « au plus haut niveau dans l’industrie de l’art ivoirien ».

Peu avant cette passation de charges, tenue au ministère de la Culture, de l’industrie des arts et du spectacle, il y a eu la prise de fonction du nouveau directeur de Cabinet du département ministériel, Florent Galaty Sako, qui succède à Yves Konan Yao.

Café ivoirien: chute de la production de 180 000 à 70 000 tonnes en 10 ans

La Côte d’Ivoire veut relancer sa production de café qui est passée en dix ans de 180 000 à 70 000 tonnes, aujourd’hui, a dit mercredi le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement rural, Adjoumani Kouassi.

M. Adjoumani s’exprimait après une visite à l’usine de Nestlé à Marcory Zone 4, dans le Sud d’Abidjan. Une visite qui intervient à la suite d’un échange à son Cabinet avec le directeur général de la filiale suisse, qui lui a traduit que la production caféillière locale est « menacée ».

« Il y a dix ans, nous produisions 180.000 tonnes de café, or aujourd’hui nous en sommes à pratiquement à 60 à 70.000 tonnes et c’est une menace grave », a indiqué le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement rural à la presse.

Cette usine de fabrique de Nescafé, soulignera-t-il, « est obligée de s’adresser à l’extérieur pour avoir de la matière première dans la perspective de la transformation », ce qui « est une véritable menace ».

Toutefois, « ce qui est impressionnant à savoir, c’est qu’aucune matière ajoutée n’a été constatée dans le processus de transformation », s’est-il félicité, faisant savoir « qu’ on y met des grains de café (dans la machine), mais à la sortie, c’est du café pur qui sort de cette transformation ».

L’objectif en étant ici, c’est de « relancer la production de la culture du café sinon les industries locales ne trouveront plus de matière première dans le cadre de la transformation, et nous allons recenser des planteurs » afin de les accompagner, a-t-il indiqué. 

« Malheureusement, ce que nous constatons, c’est que ces dix dernières années, on peut même dire douze, le rendement par année de café est en train de baisser, or les ventes de café du groupe sont en train de croître », a dit M. Thomas Caso, directeur général de Nestlé Côte d’Ivoire.

« Mathématiquement, nous constatons qu’il y a un problème, il y a un souci, parce que si nous on croit très vite et que la filière est en train décroître, il va falloir absolument que nous trouvions une solution pour permettre de continuer notre modèle 100% ivoirien », a-t-il poursuivi. 

L’entreprise agroalimentaire veut « garder l’élan que nous sommes en train de poursuivre en termes de ventes », a-t-il assuré, faisant savoir qu’il  est « difficile » de s’approvisionner à temps, aujourd’hui ».

« Je vois mathématiquement que ça va être nécessaire d’importer et ce n’est pas du tout ce que nous voudrions faire », a dit M. Caso dont l’entreprise travaille avec le Centre national de recherche agronomique (CNRA) pour trouver une solution, en développant de nouvelles variétés de café. 

Aéroport d’Abidjan: création d’une cellule aéroportuaire anti-trafic

Le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, a annoncé mercredi la création, en Conseil des ministres, d’une Cellule aéroportuaire anti-trafic à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan.

« Le Conseil a adopté un décret portant création, attribution, composition, organisation et fonctionnement de la Cellule aéroportuaire anti-trafic à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan », a dit M. Amadou Coulibaly à la presse.

Il a indiqué que cette cellule intervient dans le cadre de la lutte contre le trafic illicite de la drogue et la criminalité transnationale. Et ce, afin de traquer les passeurs de drogues dans le pays. 

Ce décret vise notamment à renforcer les capacités de l’aéroport d’Abidjan en matière de détection et de saisie de marchandises illicites et à établir une communication sécurisée en temps réel entre certains aéroports de l’Afrique de l’Ouest, a-t-il souligné. 

Cette cellule intègre par ailleurs un projet international qui bénéficie de l’appui de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, de l’Organisation mondiale des douanes et de l’Organisation internationale de la police criminelle 

Karim Asad Ahmad Khan officiellement procureur de la CPI

Le Britannique Karim Asad Ahmad Khan QC a prêté serment, mercredi, et pris officiellement ses fonctions en tant que procureur de la Cour pénale internationale (CPI) lors d’une cérémonie qui s’est tenue au siège de la Cour à La Haye (Pays-Bas).

M. Khan, ressortissant du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, a été élu comme procureur de la CPI le 12 février 2021, pour un mandat de neuf ans, lors de la deuxième reprise de la dix-neuvième session de l’Assemblée des États Parties au Statut de Rome (AEP) à New York.

Conformément à l’article 45 du Statut de Rome, traité fondateur de la CPI, la cérémonie présidée par le Président de la CPI, le juge Piotr Hofmański, a eu lieu en séance publique, rapporte un communiqué de la Cour transmis à APA.

 « Je déclare solennellement que je remplirai mes devoirs et exercerai mes attributions de procureur de la Cour pénale internationale en tout honneur et dévouement, en toute impartialité et en toute conscience, et que je respecterai le caractère confidentiel des enquêtes et des poursuites » a déclaré M. Khan en prêtant serment publiquement.

Il a ensuite signé la prestation de serment devant le greffier de la CPI, M. Peter Lewis, et a prononcé son premier discours en tant que procureur de la CPI.

« Tout le système du Statut de Rome représente une promesse pour l’avenir, que demain ne devrait pas être aussi triste et malheureux qu’hier », a déclaré le procureur Khan qui remplace la Gambienne, Fatou Bensouda.

« Je me sens plein d’humilité d’avoir l’opportunité de servir, et face aux responsabilités qui m’ont été confiées. Je ferai tout mon possible pour m’acquitter de ces responsabilités sans crainte ni parti pris, de façon fidèle et intègre, et en pleine conformité avec la déclaration solennelle que je viens de faire », a-t-il ajouté.

Revenant sur le rôle essentiel du Procureur dans le travail de la Cour dans son discours, le président de la CPI, Hofmański a souligné que «bien que les juges sont ceux qui décident du verdict au terme d’une affaire, il est aussi vrai que ces affaires ne parviendraient jamais aux juges sans la décision du Procureur de les amener en justice ».

« C’est le procureur qui est responsable de la manière dont les examens préliminaires, les enquêtes et les poursuites sont menés, et de la manière dont les preuves à charge sont sélectionnées et présentées », a-t-il ajouté, félicitant chaleureusement M. Karim Asad Ahmad Khan.

« En tant que président de la Cour, je me réjouis de travailler avec lui pour renforcer notre institution commune », a ajouté le président de la CPI.

La Vice-Présidente de l’Assemblée des Etats Parties, l’Ambassadeur Kateřina Sequensová, s’exprimant au nom de l’AEP, a déclaré que M. Khan est fort d’une «considérable expérience en justice pénale internationale» et s’est dite confiante que son mandat « se convertira en jalon important dans le processus de l’exécution de la justice internationale à l’égard de laquelle nous nous sommes fermement engagés ».

Ouverture à Abidjan d’un atelier sur l’extrémisme violent

Un atelier de trois jours sur la délimitation et la démarcation des frontières terrestres ivoiriennes ainsi que sur l’extrémisme violent s’est ouvert, mercredi à Abidjan, à l’initiative de la Commission nationale des frontières de Côte d’Ivoire (CNFCI).

« La délimitation des frontières est une matière essentielle des Commissions nationales en charge des frontières », a souligné au démarrage de cet atelier, le secrétaire exécutif de la CNFCI, Diakalidia Konaté.

C’est pourquoi, a-t-il expliqué, « pour la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire, qui est opérationnelle depuis seulement plus d’un an, il est apparu impératif, d’organiser le présent atelier en vue d’imprégner les acteurs locaux en lien avec la gestion des frontières sur la thématique ».

Espérant que cet atelier permettra aux « participants de mieux cerner la problématique de la délimitation et de la démarcation des frontières ainsi que des modalités de leur mise en œuvre», M. Konaté a expliqué les enjeux liés aux conflits frontaliers et à l’extrémisme violent.

Cet atelier intervient dans un contexte où des positions des forces armées ivoiriennes font l’objet ces dernières années d’attaques attribuées à de présumés terroristes qui ont déjà fait plusieurs morts dans l’extrême nord de la Côte d’Ivoire, près de la frontière avec le Burkina Faso.

« Aujourd’hui, il y a de nombreux conflits frontaliers et de nombreux litiges dans les espaces frontaliers avec certains de nos voisins. La délimitation et la démarcation (des frontières) est un facteur de pacification », a-t-il dit devant la presse.

Selon lui, tous ceux qui vont être impliqués dans ce processus ont besoin d’avoir les outils pour mieux apprécier et mettre en œuvre toutes les techniques et les modalités de la délimitation et de la démarcation. Ce processus est « fondamental pour la paix et la cohésion entre les voisins des pays limitrophes », a insisté M. Konaté.  

Présent à cet atelier en qualité de formateur, l’ancien secrétaire permanent de la Commission nationale des frontières du Niger, Hamadou Mounkaïla, également ingénieur-géomètre, a relevé que « dans le Programme frontière de l’Union africaine, l’un des piliers est le renforcement des capacités des structures en charge des Commissions nationales des frontières ».

A propos de l’extrémisme violent qui est le deuxième thème à débattre au cours de cet atelier,  Diakalidia Konaté a rappelé que « la communauté nationale et internationale est interpellée (régulièrement) quant aux manifestations» de ce phénomène.

« Il est important que toutes ces parties prenantes viennent s’approprier cette thématique et après se mettre en mission parce qu’il y a plusieurs approches de l’extrémisme violent », a poursuivi le secrétaire exécutif de la CNFCI.

« Il nous appartient d’apprécier tout ce qui se fait et se dit autour de ce phénomène, ses causes, ses manifestations pour qu’au niveau de la Commission nationale, nous puissions choisir un angle pour régler définitivement ce phénomène qui commence à gagner du terrain dans les espaces frontaliers », a conclu M. Konaté.

 Les participants sont des membres statutaires de la CNFCI, des membres du Comité technique national chargé de l’élaboration de la politique nationale des frontières, et des membres du Secrétariat exécutif de la CNFCI.

La Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire (CNFCI), créée en juillet 2017 a pour mission d’assister le gouvernement dans la conception, la définition et la mise en œuvre des politique et stratégie nationales. 

Présidée par le Premier ministre, cette commission qui regroupe 26 membres, est chargée, de faire des suggestions au gouvernement en matière de délimitation, de matérialisation et de gestion des frontières. 

APE: un fonds pour la compétitivité des PME « opérationnel » en Côte d’Ivoire

Les Accords de partenariat économique (APE) signés entre la Côte d’Ivoire et l’Union européenne (UE) permettent aux PME ivoiriennes de bénéficier d’un fonds d’accompagnement sur la compétitivité, actuellement « opérationnel ».

« Nous avons trouvé un cadre d’accompagnement pour que ces entreprises puissent être mises à niveau pour rentrer sur les différents marchés » de l’UE, a dit M. Golé Bi, directeur des politiques macro-économiques et financières, chargé des APE au ministère ivoirien de l’Intégration africaine, en marge d’un Forum sur les APE à Abidjan. 

L’accompagnement, soulignera-t-il, se situe à deux niveaux, notamment l’accompagnement institutionnel et les appuis financiers et techniques pour mieux amener les entreprises à tirer les avantages de cet accord.

« La partie européenne nous appuie dans ce sens », et sur deux fonds prévus, « il y a un qui est opérationnel actuellement qui tourne autour de 9 millions d’euros (5,9 milliards Fcfa) pour les entreprises, sur la compétitivité », a-t-il relevé.

Le second fonds, lui, estimé à 5 millions d’euros (3,27 milliards Fcfa), « est prévu pour la mise en œuvre de l’APE, notamment pour l’amorçage de la stratégie qui doit amener les parties prenantes, notamment les entreprises ivoiriennes, à pouvoir tirer les avantages de cet accord’, a-t-il ajouté.

En outre, s’agira-t-il, de « prendre en main les diligences et accompagner les PME sur les marchés de l’UE », selon cet accord qui permet aux entreprises locales de bénéficier de règles d’origine. 

La Côte d’Ivoire a signé un APE Intérimaire en attendant l’APE régional. Les textes permettent à ses PME de rentrer sur le marché européen « via des règles souples ».

L’APE amène l’État ivoirien à renoncer à un certain nombre de droits sur les intrants, les matières premières et les matières d’équipement au profit des PME. 

« Une PME qui importe un tracteur, par exemple, ce sera sans droit de douane »  ce qui est avantageux pour les PME, a fait observer Dr Golé Bi, qui s’exprimait en marge de ce Forum sur les APE organisé par la société civile. 

Le coordonnateur national de la Convention de la société civile ivoirienne, Mahamadou Kouma, a indiqué que ce forum vise à contribuer à l’amélioration de la compétitivité des PME dans le cadre de l’APE Intérimaire (APEI) signé par l’État de Côte d’Ivoire.

L’action de la Convention de la société civile, expliquera-t-il, intervient dans le cadre du contrôle de l’action publique, et le plaidoyer pour  des retombées au bénéfice des PME, de l’État et des contribuables. 

Le représentant de la Fédération ivoirienne des PME, Sylvain Kopoin, s’est félicité de ce forum qui permettra de renforcer les capacités de entreprises locales face à la concurrence sur les marchés internationaux.

Pour lui, cela se justifie, dans la mesure où les PME doivent être compétitives et structurées avec des produits et services de qualité et certifiés pour opérer sur les marchés à travers la planète.

A ce jour, 15 États sur 16 dans la région, ont signé l’Accord de partenariat économique en attendant une signature globale.  

Seulement le Nigéria n’a pas encore signé cet accord de partenariat économique. Ce géant africain suggère que « les produits finis ne soient pas mis à la libéralisation ».  

Le Rhdp félicite Ouattara de permettre le retour de Gbagbo en Côte d’Ivoire

Le directeur exécutif du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, pouvoir), Adama Bictogo, s’est félicité mardi des actes du chef de l’Etat Alassane Ouattara visant à permettre le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire.

Au terme d’une réunion de la direction du Rhdp, à Abidjan, M. Bictogo a « félicité le président Alassane Ouattara qui dans sa dynamique de rassembler tous les Ivoiriens autour d’un idéal, a permis donc le retour de certains exilés, de certaines personnalités politiques ». 

Dans ce contexte, « il a permis le retour aussi de Gbagbo, donc je crois qu’aujourdui s’il y a quelqu’un à fêter, c’est bien le président Alassane Ouattara, qui par sa grande générosité, sa vision de cette Côte d’Ivoire rassemblée est en train de bâtir une nation », a-t-il estimé.  

« Pour nous, tout ce que nous recherchons, c’est que les fils et les filles de Côte d’Ivoire comprennent que le plus important, c’est que nous soyons ensemble, donc c’est d’éviter le spectacle, le triomphalisme », a-t-il lancé.   

Le directeur exécutif du Rhdp, Adama Bictogo, qui s’adressait à la presse, a soutenu que « les actes posés par le président Alassane Ouattara, c’est des actes qui profitent à la Côte d’Ivoire et ce qui nous unit, c’est la Côte d’Ivoire ».  

« A cette séance, nous avons (aussi) apporté notre soutien au gouvernement dans les événements dans le Nord, (relatifs aux attaques terroristes) à Téhini, à Kafolo. Nous apportons notre soutien à l’armée de Côte  d’Ivoire et au ministre d’Etat, ministre de la Défense », a-t-il poursuivi. 

La séance de travail a par ailleurs permis à la direction du parti de « tirer les leçons des élections législatives partielles qui ont vu une fois de plus la majorité Rhdp s’exprimer », confortant sa position au Parlement, a fait observer M. Bictogo.   

« Les victoires que nous avons eu viennent conforter encore notre majorité qui permet donc au Rhdp d’avoir une majorité confortable », a-t-il insisté, avant d’ajouter que « c’est la preuve que les Ivoiriens demeurent fondamentalement attachés au Rhdp ».

  Les cadres du Rhdp ont aussi analysé le bilan électoral précédent, se projetant relativement aux sénatoriales prévues le 31 juillet 2021, aux fins de choisir des candidats qui pourront faire la différence. 

Dans l’optique d’un meilleur résultat « le président du parti nous a instruit de mettre en place un Comité électoral qui va désigner les différents candidats dans les heures qui suivent », a mentionné le directeur exécutif du Rhdp. 

M. Bictogo a annoncé des missions pour faire le bilan de la présidentielle, des législatives et l’état des lieux concernant l’ancrage du Rhdp pour « renforcer l’implantation du parti mais surtout (le) mettre en ordre de bataille pour les défis à venir ». 

Des séminaires régionaux devraient aussi être organisés pendant tout le mois de juillet avant la rentrée politique prévue en septembre, afin qu’un rapport soit transmis au président sur l’état des lieux de la formation sur l’ensemble du territoire. 

Le 8 juillet 2021 marque, l’an un du « départ brutal » de feu Gon Coulibaly, ancien Premier ministre. Le parti, « par devoir de mémoire va organiser une cérémonie (ce jour) pour que la Côte d’Ivoire se souvienne de ce digne fils et homme d’Etat », a indiqué M. Bictogo. 

Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, avait déclaré en Conseil de ministres que M. Gbagbo,  acquitté par la Cour pénale internationale le 31 mars 2021, était libre de rentrer quand il le souhaitait. 

M. Alassane Ouattara a autorisé l’accueil de l’ancien président au pavillon présidentiel de l’aéroport d’Abidjan, où M. Gbagbo est attendu le 17 juin 2021 à 15h45 (GMT, heure locale), en provenance de Bruxelles. 

Une chaîne de télévision dédiée à la culture annoncée en Côte d’Ivoire

Une chaîne de télévision exclusivement dédiée à la culture ivoirienne et africaine lancera bientôt ses activités, a appris APA, mardi, auprès de son promoteur dans la capitale économique ivoirienne.

Dénommée Culture Ivoire Télévision (CITV), « cette chaîne exclusivement consacrée à la culture veut jouer sa partition pour la sauvegarde de la culture » ivoirienne et africaine, a expliqué son directeur, Olivier Franck Assi dans une conférence de presse à Abidjan.

« Sa réalisation à coup sûr va considérablement impacter l’univers de l’audiovisuel en Côte d’Ivoire », promet  M. Assi, soulignant qu’il « s’agit de mettre à la disposition des téléspectateurs une chaîne de télévision dont la mission est de promouvoir principalement la culture ivoirienne, ensuite africaine dans sa pluralité à travers des productions authentiques ».

En plus de donner une visibilité au patrimoine matériel et immatériel ivoirien et africain, CITV, une chaîne de télévision numérique tournée vers la culture dans ses programmes « entend réconcilier les ivoiriens, les africains d’avec leur culture », a conclu M. Assi.

CITV qui diffusera bientôt ses programmes sur le bouquet du distributeur chinois Startimes est un produit de l’entreprise Côte d’Ivoire télévision dirigée par Léon Saki.

Lancement à Abidjan du salon de l’architecture et du bâtiment

La 8e édition du salon de l’architecture et du bâtiment (Archibat 2021) a été lancée, mardi à Abidjan, sous le signe de la résilience.

Cette 8e édition prévue du 08 au 11 décembre 2021 se déroulera dans un grand hôtel de Cocody autour du thème, « la fabrique de la ville aux professionnels »,  dans le respect des mesures barrières liées à la crise sanitaire de la Covid-19, a annoncé le président par intérim du Conseil national de l’ordre des architectes (CNOA), Gnoléba Koupo qui avait à ses côtés le Commissaire général du salon, Ismaël Boga-N’guessan.

A propos du thème de cette année, M. Koupo a expliqué qu’il a été « choisi pour fournir un cadre permettant aux participants issus de différents pays de la sous-région ouest-africaine et d’autres pays étrangers, de partager leurs expériences dans la lutte contre le phénomène de constructions anarchiques, qui ne respectent pas le cadre réglementaire en vigueur (…) ».

Il permettra en outre de « réfléchir aux réponses et mesures politiques qu’il serait urgent de prendre pour assainir les pratiques professionnelles dans ce secteur ».

Présentant le salon qui sera notamment marqué par une conférence de haut niveau et une exposition, le Commissaire général, Ismaël Boga-N’guessan a souligné que cette 8e édition est placée sur le signe de la résilience.

En effet, a-t-il expliqué, « nous avions deux défis à relever : la crise sanitaire et l’indisponibilité du site habituel, sur la route de l’aéroport ». L’offre reste identique à celle des précédentes éditions, a précisé M. Boga-N’guessan.

Le salon attend 25 mille visiteurs durant les quatre jours. En marge de l’exposition, des activités sont prévues, notamment des ateliers et conférences, des panels, des présentations de produits, des B to B et un concours du plus beau stand.

«Pour couronner toutes ces activités, pour la première fois à Archibat, le Prix national de l’architecture sera décerné », a indiqué le Commissaire général.

La note conceptuelle de la conférence de haut niveau commentée par M. M’Gbra N’Guessan présente le déroulement de la conférence qui fera intervenir les professionnels de Côte d’Ivoire, de la sous-région et au-delà sur le thème principal et les sous-thèmes.

Selon lui, l’ampleur de la progression de l’urbanisation dans le monde en général et dans les pays en développement en particulier, apparaît sans conteste, comme un défi majeur pour la construction de villes résilientes et respectueuses des exigences de durabilité, notamment économiques, sociales et environnementales.

Chaque session de la conférence de haut niveau du salon Archibat 2021 offrira un large espace de réflexion, de débats, de partage d’expériences (…).

 Les échanges scientifiques de cette 8e édition seront résolument orientés vers la recherche des principaux leviers de l’accélération du changement autour du thème retenu.

Le salon Archibat a été institué en 2007 et se tient tous les deux ans. Il est co-organisé par le Conseil national de l’ordre des architectes (CNOA) et l’agence Axe Marketing.

La CNOA est l’organe de gestion et d’administration de l’Ordre des architectes de Côte d’Ivoire, organisation professionnelle regroupant les architectes inscrits.  Créée en 2001, Axes Marketing est une agence de marketing stratégique & opérationnel et de formation.

Parlement ivoirien: la vie chère et le déficit énergétique adoptés au menu des travaux

Les questions de la cherté de la vie et du déficit de l’électricité en Côte d’Ivoire ont été adoptées, mardi, par les députés ivoiriens au menu des travaux parlementaires pour la session ordinaire de l’année 2021.

Au cours d’une séance plénière, en présence du président de l’Assemblée nationale, Amadou Soumahoro, les députés ont approuvé à la majorité les projets à l’ordre du jour concernant les travaux parlementaires de la session ordinaire 2021.

Sur 248 députés siégeant, 236 étaient présents. Le quorum de 125 députés étant atteint, la séance plénière a pu se ternir. Le projet d’ordre du jour soumis aux voix a été adopté par 235 voix et une voix contre.

Le projet d’ordre du jour comprend trois séances d’informations parlementaires. La première est relative à l’électricité, la deuxième a trait à la cherté de la vie et la troisième porte sur la stratégie du développement touristique dénommé « Sublime Côte d’Ivoire ».

Les travaux parlementaires s’étendront sur la période allant du 15 juin au 27 juillet 2021. Quant à la séance d’information sur l’électricité, elle est fixée au 17 juin en présence du ministre des Mines, du Pétrole et de l’énergie, tandis que celle sur « la vie chère » est prévue le 18 juin 2021.

A la suite des observations faites par des députés qui ont insisté sur le format de la séance parlementaire avec débat, M. Amadou Soumahoro a fait savoir qu’au regard de la contrainte du temps, une « entorse » a été fait à la séance d’information pour permettre des débats.

« On a convenu une entorse à la séance d’information parlementaire », a-t-il dit, soulignant que « le député initiateur des débats, après l’exposé du président de l’Assemblée nationale, va prendre la parole, c’est l’entorse, et après son exposé qui durera 15 min, le débat va suivre ». 

Cette entorse à la séance d’information parlementaire intervient « parce que les débats sont très encadrés à l’Assemblée nationale », a expliqué M. Amadou Soumahoro, tout en martelant « nous n’avons pas le temps », car pendant la saison de pluie le thème sur l’électricité serait caduque.

La Côte d’Ivoire est confrontée à un déficit d’électricité qui a entraîné un rationnement de l’électricité dans le pays, ce qui a créé une flambée de certains produits. Les autorités évoquent une situation due au manque d’eau dans les barrages hydroélectriques. 

Le projet d’ordre du jour comprend également un examen de projets de lois sur l’accord de partenariat économique entre la Côte d’Ivoire et le Royaume-Uni, ainsi que l’Irlande du Nord et la législation sur le régime fiscal et douanier de l’accord de développement du Projet de zones économiques industrielles à Abidjan, Ferkéssedougou (Nord) et San-Pedro (Sud-Ouest).

Côte d’Ivoire: les journaux partisans exhortés à se départir du « griotisme »

Les journaux partisans, généralement arrimés aux partis politiques, doivent se départir du « griotisme », qui constitue une faiblesse de positionnement, selon Dr Amidou Touré, spécialiste en analyse du discours médiatique.

« Il faut se départir du griotisme. Le journaliste doit éviter d’emboucher la trompette des manières de faire, des manières de dire du griot », a dit Dr Amidou Touré, enseignant-chercheur en sciences de l’information et de la communication à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan.

Dr Amidou Touré s’exprimait à l’occasion de la 12e session de la « Quinzaine du Numérique » autour du thème: « Notre Voie, Le Patriote et Le Nouveau Réveil: Forces et faiblesses des principaux journaux proches de partis politiques en Côte d’Ivoire ».

La Quinzaine du numérique est une tribune, organisée via le groupe WhatsApp Univers Numérique du Réseau des professionnels de la presse en ligne en Côte d’Ivoire (REPPRELCI), la faîtière de la presse numérique ivoirienne.

« Les journaux partisans se contentent de faire du griotisme c’est-à-dire chanter uniquement les louanges de leur parti politique », constate Dr Amidou Touré,  qui conseille qu’ils doivent « résolument s’inscrire dans un journalisme d’information et non de communication ».

Pour lui, « si ces journaux participent à la vitalité de l’espace politico-médiatique, il n’en demeure pas moins que ce positionnement est une réelle faiblesse » qui peut se répercuter sur la rentabilité, parce qu’occultant une frange de la population. 

Toutefois, fait-il observer, que les journaux pro-partis politiques sont des journaux d’opinion qui défendent les thèses de partis politiques, à l’instar de Notre Voie (FPI), Le Patriote (RHDP) et Le Nouveau Réveil (PDCI), trois organes qui représentent les trois grandes forces politiques ivoiriennes.

Fortement arrimée au politique, la presse partisane en Côte d’Ivoire est à l’image du champ politique. Dans ce contexte, « une typologie de cette presse parle de presse bleue et presse verte », des journaux qui sont « les caisses de résonance des partis politiques dont ils défendent les thèses ».

« Ces journalistes sont-ils prêts à prendre leur indépendance ? Sont-ils capables de vivre sans l’argent que le politique injecte dans le titre ? J’en doute fort », lance Dr Touré pour qui « les journalistes sont à la fois captifs de leurs électeurs/lectorat ». 

Par conséquent, ces journaux ne se vendent plus bien, d’où « c’est au journaliste d’imposer au lecteur un contenu attrayant en tenant compte des règles éthique et déontologie du métier », soutient l’expert.

Sous le parti unique, en Côte d’Ivoire, la parole était compressée. Et, à cette époque l' »on ne parlait politique que dans l’espace privé : domicile, maquis transformés en forum politique ». Mais, avec le multipartisme (30 avril 1990) la presse privée va devenir le fer de lance de l’expression des opinions de l’opposition.

Les colonnes de cette presse vont permettre la diffusion des messages de l’opposition, rappelle le conférencier,  soulignant que c’est dans ce contexte de la libération de la parole publique que naissent les journaux  La Voie (Notre Voie), Le Patriote et Le Nouveau Réveil.

Cette période, qualifiée de printemps de la presse, a consacré une floraison de titres sur le marché. Ces journaux sont à la base de l’émergence des espaces de discussion appelés « Parlement, Agora et grins », où sont débattus les titres, la « titrologie ». 

Cependant, des journaux avaient le courage de la vérité; et « pour avoir osé des journalistes ont été emprisonnés: Hamed Bakayoko, Freedom Neruda, Abdourahmane Sangaré, Souleymane. T. Senn », a rappelé Dr Amidou Touré.

« Ces journalistes avaient la passion du métier, habités par le vent nouveau de la démocratie bien que les commodités n’y étaient pas », a-t-il commenté,  avant d’ajouter qu' »ils voulaient participer à la naissance de la société ivoirienne démocratique ou du moins au processus de démocratisation du pays ».

D’enseignant de lycée, Amidou Touré est  aujourd’hui Docteur et enseignant à l’Université Félix Houphouët-Boigny (publique), la plus grande du pays. Il fut professeur de lycée (Lettres Modernes) et ex-correspondant Régional de Fraternité Matin (le journal de service public)  à Gagnoa (Centre-Ouest ivoirien). 

Ses recherches doctorales ont porté sur le sujet suivant : Double dialogisme et manipulation dans la presse écrite ivoirienne lors de la campagne du second tour de l’élection présidentielle en 2010. Ses axes de recherche portent sur la problématique des enjeux du pouvoir entre champ politique et médiatique.

Créé en 2006, le REPPRELCI regroupe les acteurs de la presse numérique en Côte d’Ivoire. Cette faitière des médias numériques ivoiriens s’est donnée pour mission d’organiser, structurer et de promouvoir l’écosystème de la presse numérique en Côte d’Ivoire.

Début de réponse de l’Etat ivoirien à la vulnérabilité de ses frontières

Kalamon, le plus gros village du département de Doropo (638 km d’Abidjan) dans le Nord-Est ivoirien et frontalier du Burkina Faso avec ses 2000 âmes, commence à oublier son sentiment d’abandon par l’Etat.

Le gouvernement ivoirien à travers la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire (CNFCI) donne depuis quelques mois des réponses à la vulnérabilité de ses espaces frontaliers dans un contexte de persistance de la menace terroriste sur la Côte d’Ivoire. 

A la faveur de la 11e Journée africaine des frontières dont la Côte d’Ivoire était à sa deuxième célébration le jeudi 10 juin 2021, le secrétariat exécutif de cette Commission a réalisé plusieurs actions sanitaires, éducatives et infrastructurelles à Kalamon, village situé à 22 km de Doropo et à 3 km du Burkina Faso, nouvellement érigé en sous-préfecture, mais qui attend toujours l’affectation de son premier sous-préfet quand les conditions, notamment de logement seront réunies.

Kalamon aura son sous-préfet lors du prochain mouvement préfectoral prévu en août 2021 si les conditions de son logement sont réunies, a promis le préfet de la région du Bounkani, Joseph Droh Kpan, dans une allocution lors de la célébration officielle de cette Journée.

La Journée africaine des frontières qui est célébrée le 07 juin de chaque année par plusieurs pays africains, a été officiellement commémorée en Côte d’Ivoire le jeudi 10 juin 2021 à Kalamon autour du thème, «la Covid-19 face aux défis de la sécurité, de l’intégration et du développement frontalier dans l’espace CEDEAO», en présence du Coordonnateur régional de la GIZ/PFUA (Agence allemande de coopération internationale/Programme Frontière de l’Union Africaine), Gérôme Dakouo.

La CNFCI, un outil de sécurisation, de paix et de développement des espaces frontaliers

 Le gouvernement a décidé de faire des zones frontalières, des zones de paix et de développement avec la mise en place de la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire (CNFCI).

« Le gouvernement a décidé de venir témoigner de sa solidarité aux populations de cette localité », a expliqué, le Secrétaire exécutif de la CNFCI, Diakalidia Konaté lors d’une visite-terrain le mercredi 09 juin 2021 pour s’assurer de la bonne exécution des initiatives prises en faveur de Kalamon.

« A travers cette localité, c’est un message qui est adressé à l’ensemble de nos villages et campements qui se trouvent dans les localités frontalières, pour leur dire qu’avec la mise en place de la CNFCI, le gouvernement est décidé à prendre à bras le corps et à relever tous les défis sécuritaires et de développement dans tous les domaines sanitaires, éducatifs, infrastructurels et à trouver des solutions pour le bonheur de nos populations des zones frontalières »,  a ajouté M. Konaté, coiffé d’une casquette estampillée «CNFCI» .  

A Kalamon, les initiatives de la CNFCI ont porté sur la réhabilitation de certaines infrastructures, notamment d’une cantine scolaire et de pompes hydrauliques. Des consultations médicales, des remises de tables-bancs et de médicaments ainsi qu’une journée d’excellence pour récompenser les meilleurs élèves des quatre écoles primaires que compte la localité, figurent également sur la liste des actions réalisées.

Consultations médicales et engouement pour la vaccination contre la covid-19 

« Nous avons pris la pleine mesure des difficultés au niveau sanitaire. Nous avons décidé de faire du dépistage ophtalmologique, de la fistule obstétricale, de diabète et de l’hypertension artérielle », a égrainé Diakalidia Konaté, soulignant que «le paludisme est la première cause de mortalité à Kalamon », cette nouvelle sous-préfecture qui compte 20 villages et un campement.

En outre, la CNFCI a suscité une campagne de vaccination contre la Covid-19 parce que « la covid-19 passe par les frontières et la frontière terrestre de Kalamon est le témoignage que l’Etat est présent pour lutter contre cette pandémie à nos frontières terrestres », a encore expliqué M. Konaté « pour montrer aux populations que le gouvernement est désormais à leur côté pour relever tous les défis avec elle ».

Selon Richard Komet Adon, coordonnateur du programme élargi de vaccination (PEV) du district sanitaire de Doropo, l’engouement pour la vaccination contre la covid-19 est bel et bien réel à Kalamon. « Ici, nous avons de l’engouement pour la vaccination contre la covid-19 », se félicite M. Adon, assis à côté de son matériel sous une tente dressée pour l’occasion.

A l’en croire, cet engouement est dû au travail de sensibilisation qui a été fait sur le terrain. « Les habitants d’ici sont des voyageurs. Ils ont compris l’importance de la vaccination contre la Covid-19 », justifie-t-il, plaidant pour que les autorités fassent un effort pour que Doropo ait encore plus de doses de vaccin anti-covid.

« Aujourd’hui (mardi 09 juin 2021) par exemple nous avons fini 50 doses de vaccins en une demi-journée », poursuit Richard Komet Adon qui a « encore besoins de doses de vaccins pour couvrir la zone ».

El hadj Amoro Ouattara, le porte-parole attitré de Kalamon, saluant à son tour les premières initiatives de la CNFCI qui soulagent déjà les populations, a insisté sur l’équipement de la frontière.

« La première chose que nous voulons, c’est d’équiper notre frontière et la deuxième chose, c’est l’équipement  du centre de santé et la maternité en médicaments, matériel et en ressource humaine », dit-il, appelant de ses vœux l’affectation du premier sous-préfet de Kalamon.

 « Kalamon est le seul village de toute la sous-préfecture qui a un centre de santé. Ce qui fait que le centre est beaucoup sollicité et beaucoup fréquenté », renchérit Dr Jean Yves Kouamé N’guessan, directeur départemental de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle de Doropo.

Il se félicite que cette journée de consultations foraines conduites par un médecin généraliste et un ophtalmologue a permis de déceler plusieurs pathologies. Il s’agit entre autres de l’hypertension artérielle et du diabète.

Le centre de santé de Kalamon est rural. Il est géré par un infirmier et une sage-femme. Le centre a été construit depuis les années 80 et a bénéficié d’une réhabilitation en 2020.

« Le Conseil régional compte construire deux autres centres pour décongestionner un peu le village de Kalamon » où il y a « quatre pathologies majeures à savoir le paludisme, les infestions respiratoires aiguës surtout chez les enfants. La diarrhée et l’anémie » a cité Dr N’guessan.

« Nous avons également pris l’initiative de réhabiliter la cantine scolaire et donner des tables-bancs et de récompenser les meilleurs élèves.  Ce sont des défis auxquels les populations frontalières sont confrontées », avoue le secrétaire exécutif de la CNFCI.

Pour lui, Kalamon est la démonstration que le gouvernement est désormais dans les zones frontalières avec les populations.

« Elles (les populations) doivent oublier le sentiment d’abandon qui trottine dans leur esprit. Le gouvernement est là à travers la CNF pour apporter des solutions à leurs problèmes», a promis Diakalidia Konaté pour qui « l’éducation de la jeune fille est un cheval de bataille du gouvernement et nous avons décidé de mettre cette problématique au cœur des problèmes à résoudre dans les zones frontalières ».

La sécurité dans les zones frontalières, l’un des défis importants à relever 

L’un des défis importants à relever dans les zones frontalières ivoiriennes est celui de la sécurité, surtout avec cette menace  terroriste concrétisée depuis 2020 par des attaques répétées contre les positions de l’armée ivoirienne à la frontière avec le Burkina Faso, faisant parfois plusieurs morts.

A ce propos, M. Konaté a rappelé que le terrorisme est une guerre asymétrique menée par des lâches. « Aujourd’hui les forces de défense et de sécurité (FDS) sont présentes partout dans le nord. L’Etat a déployé les forces partout. Des forces opérationnelles et des forces régulières sont partout à travers les zones frontalières », rassure-t-il, relevant que « ceux qui viennent attaquer sont des lâches » car « ils viennent attaquer et s’enfuient ».   

« Nous demandons à la population de s’impliquer dans la résolution de ces questions de sécurité parce que ces personnes, ces entrepreneurs de la violence sont des personnes qui pullulent souvent parmi nous », constate Diakalidia Konaté, invitant avec insistance les « populations à participer à la dénonciation de ces personnes pour leur propre bonheur et la sécurité parce que sans la sécurité, il sera difficile pour l’Etat de leur apporter le développement ».

Pour lui, il ne faut pas ouvrir la porte à ces entrepreneurs de la violence, des gens qui tiennent des discours de séduction aux populations pour les éloigner des problèmes de leur vécu quotidien qui sont des problèmes de santé, d’éducation… « Il faut que les populations comprennent que l’Etat est avec elles et que l’Etat sera toujours avec elles pour relever les défis de la sécurité », a conclu M. Konaté.

S’agissant de cette situation sécuritaire, la population de Kalamon est inquiète. « Nous ne nous sentons plus en sécurité. On a besoin de beaucoup d’éléments de sécurité », lance le porte-parole des populations, El hadj Amoro Ouattara qui dit être un polygame heureux avec sept enfants au compteur.

En matière d’infrastructure routière, la priorité de Kalamon se résume au bitumage de la voie Kalamon-Doropo (22 km) et  Kalamon-Varlé (30 km), selon El hadj Amoro Ouattara.

L’Etat s’est rappelé de  nous tardivement…

Le chef de Kalamon, Seydou Ouattara identifiant les difficultés d’accès au chef-lieu de département (Doropo) et au chef-lieu de région (Bouna) estime que l’Etat s’est rappelé de son village tardivement, mais se réjoui toutefois de ce rappel tardif, car comme le dit l’adage, «vaut mieux tard que jamais ».

« La voie Kalamon-Danoi en passant par Boko est dégradée. La voie Kalomon-Doropo en passant par Varalé est dégradée.  Il y a plus de 2000 âmes dans ce village. Nos femmes, nos mamans sont obligées de se lever très tôt le matin ou de rentrer très tard à la maison parce qu’il faut attendre la fontaine pour avoir de l’eau », regrette le chef du village qui appelle l’Etat à l’aide.

 « Il faut que l’Etat nous vienne en aide avec un château. Ca va alléger un peu la souffrance de la population » qui dispose déjà de cinq forages grâces à des opérateurs économiques, selon le chef Seydou Ouattara, paré dans une tenue traditionnelle.

« J’ai vu les opérateurs qui ont fait deux forages en plus des trois qui existaient, mais ca reste insuffisant », même si ça « nous soulage un peu », admet-il.

Au plan éducatif, il note que « des enfants de Kalamon vont au Burkina Faso tous les matins pour fréquenter les écoles Burkinabè. Pour 21 villages nous avons 4 écoles primaires, et à Kalamon nous avons 400 élèves ici à l’école. Imaginez un peu le nombre d’élèves par classe. Le reste va où ? Il n’y a pas de collège », se désole Seydou Ouattara, indiquant que « le premier collège est à Doropo, à 22 km».  

Selon ses estimations,  Kalamon étant le plus gros village du département, il lui faut au minimum huit écoles primaires, au moins trois dispensaires en plus de ce celui de Kalamon.

« L’appel que nous lançons à nos autorités, c’est de nous venir en aide. Aujourd’hui, nos malades vont se soigner au Burkina parce qu’il n’y a pas suffisamment de centres de santé ici. Pour les évacuations à Bouna, les gens préfèrent aller au Burkina parce que d’ici à Bouna fait près de 80 km, alors qu’à 35 km d’ici (au Burkina) vous avez un bloc opératoire qui est prêt pour recevoir des patients », explique le chef Seydou Ouattara, ajoutant que « tout le long de nos frontières il y a plus de trois collèges burkinabè ».

« Le parent qui doit envoyer son enfant à Doropo qui est à 22 km, préfère le premier collège burkinabè qui est à 5 km de nous, le deuxième est à 10 km d’ici. Il va le matin et peut rentrer le soir puisqu’il a un vélo. Voici nos difficultés », présente-t-il.

Côté sécuritaire, « nous sommes beaucoup inquiets » car, «la sécurité a été renforcée en personnel, mais en efficacité non», fait observer Seydou Ouattara, dénonçant « des agressions et des coupeurs de routes ».

« C’est une satisfaction pour moi que mon village soit choisi pour abriter la Journée africaine des frontières. C’est la toute première fois qu’on assiste à une fête de cette envergure ici », se félicite le chef de Kalamon, saluant le secrétaire exécutif de la CNFCI.

 A propos des consultations foraines, il estime que « ces dépistages ne feront que soulager nos parents ». « L’Etat s’est rappelé de nous tardivement. On attend encore beaucoup de choses. Surtout l’état de la route », a conclu le chef Seydou Ouattara, habillé dans une tenue traditionnelle.