Gabon-Procès coup d’État manqué : Kelly Ondo condamné à 15 ans de prison et radié de l’armée

Le commando Kelly Ondo qui avait pris le contrôle de Radio Gabon le 7 janvier 2019, pour annoncer que l’armée avait pris le pouvoir et deux éléments de la garde républicaine ont été condamné  jeudi 30 juin 2021 à 15 ans de réclusion criminelle, à payer 31 millions de FCFA d’amende et radiés de l’armée.

Un autre militaire de la garde républicaine qui s’était vite désolidarisé de Kelly Ondo au moment de l’action à la maison de la radio a été acquitté. Les 5 gendarmes qui assuraient la garde à la maison de la Radio le soir du coup d’état manqué ont aussi été acquittés.

Pour rappel, le lieutenant Kelly Ondo était poursuivi pour  atteinte à la sureté de l’état, destruction des biens publics, séquestration, association de malfaiteurs et vol.

Dans ses réquisitions, le Procureur de la République réclamait contre eux la réclusion criminelle à perpétuité et 100 millions de FCFA d’amende. Me Homa Moussavou, avocat de l’Etat a été plus dur. Il réclamait la perpétuité et 200 millions de FCFA d’amende.

Me Jean-Paul Moumbembe avocat de Kelly et ses compagnons, a annoncé poursuivre l’affaire en cassation. « Nous allons nous pourvoir en cassation », a-t-il déclaré après le délibéré.

Procès coup d’État manqué : « Si c’était à refaire, je le referais pour sauver la nation » (Kelly. Ondo)

Le lieutenant Kelly Ondo Obiang a lors de la 4ème journée de son procès, a martelé qu’il ne regrette pas son opération du 7 janvier 2019 désigné par tous comme un coup d’Etat militaire.

Imperturbable, le lieutenant a devant les juges affirme être lui-même une initiateur personnel de cette opération  dont le but était de neutraliser Frédéric Bongo qui préparait un coup d’État suite à la situation sanitaire préoccupante de son frère Ali Bongo Ondimba victime d’un Accident vasculaire cérébral (AVC) le 24 octobre 2018.

« Non, je ne le regrette pas. J’ai fait mon devoir de soldat. Mon action a sauvé la nation », a-t-il répondu à l’avocat de l’État, Me Homa Moussavou qui lui a demandé si avec le recul il regrette ce qui s’est passé.

« Si c’était à refaire, je le referai pour l’intérêt de la nation », a encore répondu cette fois-ci à une question du président du tribunal qui lui demandait s’il pouvait agir de la même façon si c’était à refaire.« J’ai pris mes responsabilité », a-t-il insisté.

L’affaire est prise en délibérée, la prochaine audience est prévue ce mercredi. Il est prévu les plaidoiries au fonds et les réquisitions du procureur.