Gabon : allocution du chef de l’Etat en mémoire aux victimes du 9 mars

Au cours de son discours, le chef de l’Etat a réitéré ses condoléances à l’endroit de toutes familles des victimes de ce naufrage. Vous trouverez ci-dessous dans son discours, les décisions prises face à cette  situation qui touche tout le pays.

 

Gabonaises, Gabonais, Mes chers compatriotes,

Dans la nuit du jeudi 9 mars, l’Esther Miracle a fait naufrage au large des côtes gabonaises.

Les services de secours, avec courage et professionnalisme, ont fait un travail remarquable la nuit du drame et les jours qui s’en sont suivis. Je tiens à les en remercier.

Malgré leur intervention rapide et efficace, de nombreuses victimes sont à déplorer.

Au nom de la Nation toute entière, je réitère aux familles des victimes mes plus sincères condoléances.

Qu’elles sachent que je partage leur peine et leur douleur. Et que, dans cette épreuve, tout le soutien nécessaire leur sera apporté.

Mes chers Compatriotes,

Aujourd’hui, ce ne sont pas seulement les familles des victimes qui sont en deuil. C’est tout le pays.

Où que nous vivons au Gabon, la tragédie de l’Esther-Miracle nous a profondément touchés, affectés. Partout dans le pays, l’émotion et la tristesse sont immenses.

J’ai demandé au Gouvernement de prendre toutes les mesures afin de prévenir, autant qu’il est possible, de tels drames.

En attendant, les mardi 14, mercredi 15 et jeudi 16 mars seront jours de deuil national. En outre, tout au long de ce deuil national, toutes les manifestations festives et sportives dans le pays seront suspendues.

Ces jours seront l’occasion d’accompagner en pensées et en prières toutes ces familles meurtries.

Que Dieu vous garde et veille sur notre pays.

Gabon : vers la création d’une bibliothèque universitaire en ligne

Le président de la république Ali Bongo Ondimba a au cours de son message des vœux de nouvel an à la Nation, annoncé la création d’une bibliothèque en ligne.

 

« À la fin du premier trimestre 2023, une bibliothèque en ligne, riche de plus de 80.000 ouvrages verra le jour », a annoncé le chef de l’Etat Ali Bongo samedi 31 décembre dernier. En effet, sa création se fera au premier trimestre de cette année 2023.

La bibliothèque « sera accessible à tous les étudiants et enseignants des universités publiques du Gabon », a souligné le chef de l’Etat. Cette nouvelle qui réjouit les étudiants, qui pendant la crise sanitaire Covid-19 ont éprouvé toutes de nombreuses difficultés  à rallier la bibliothèque de l’Université Omar Bongo (UOB).

Rappelons qu’Il s’agit de la première bibliothèque universitaire en ligne au Gabon, qui verra le jour.

Gabon: discours intégral du chef de l’Etat à la Nation

Vous trouverez ci-dessous,  le discours du président Ali Bongo du 31 décembre 2022.

 

 

Gabonaises, Gabonais,
Mes chers compatriotes,
S’il est un moment dans l’année que j’affectionne, c’est celui-ci.
Chaque 31 décembre m’offre l’opportunité de m’inviter chez
vous ; de vous retrouver ; de vous parler à cœur ouvert.
En ce jour très spécial, j’ai une pensée émue pour celles et ceux
qui souffrent. En particulier les enfants, les femmes victimes de
violences, les personnes âgées et isolées, ou encore celles et ceux
qui sont atteints par la maladie.
J’ai aussi une pensée toute particulière, pour ceux qui nous ont
quittés cette année et qui resteront gravés dans notre mémoire. Ce
soir, c’est à vos côtés que je me tiens.
Mes chers compatriotes,
Ce dernier jour de l’année est l’occasion de dresser le bilan de ce
qui a été accompli, tout en mettant le cap sur l’année à venir.
En 2022, le Gabon s’est redressé. Après deux années terribles,
marquées par la pandémie de Covid-19, notre pays s’est redressé
et a repris sa marche en avant.
Sur le plan économique, après la levée de toutes les contraintes
liées à la pandémie, l’activité économique a redémarré. Les
investisseurs ont fait leur retour. La croissance du Gabon a doublé
pour se situer aux alentours de 3 %, contre 1.5% en 2021.

Sur le plan social, pour contrer l’inflation et protéger en particulier
les plus défavorisés, nous avons multiplié les efforts.
Le prix de certaines denrées de première nécessité a été bloqué.
D’autres produits, indispensables eux aussi à la vie quotidienne,
ont été subventionnés. Et pour d’autres, l’Etat s’est privé d’une
trentaine de milliards de recettes et douanières afin d’en contrôler
le prix.

Dans cette même logique, j’ai maintenu la gratuité des transports,
dont le coût pour l’État est pratiquement de 13 milliards de francs
CFA. Cette mesure, vous l’avez plébiscitée.
Ainsi, d’avril 2020 à novembre 2022, en moyenne 30.000
personnes chaque jour, parmi lesquelles nos élèves, ont été
transportées gratuitement. Tous ces efforts, si colossaux soient-ils, s’imposaient Au nom de la solidarité nationale pour préserver
votre pouvoir d’achat et faciliter votre quotidien.
Toujours sur le plan social, 2022 a été marquée par la reprise en
main de la Caisse nationale de sécurité sociale. Afin de pérenniser
cette institution, garantir le paiement à bonne date, sans retard,
des pensions à nos aînés, j’ai ordonné que la CNSS, soit
profondément réformée pour être un symbole fort de cohésion
sociale. Aussi, un nouveau modèle de gestion paritaire intégrant l’État, les
employés et le patronat va-t-il voir le jour. Il a vocation à être
étendu à d’autres entités comme la CNAMGS ou les hôpitaux.

En matière de protection et de promotion des femmes, nos succès
sont évidents. Patents.
Des lois importantes ont été votées. Et au niveau politique, des
femmes ont accédé aux plus hautes fonctions. Elles sont
aujourd’hui, un modèle, une source d’inspiration, pour toutes nos
filles au Gabon.

Sur le plan territorial, des grands travaux ont été initiés, telle la
Transgabonaise qui sera l’une des plus longues routes terrestres
d’Afrique. Son impact positif, se fait déjà sentir en bien des
endroits.

Au niveau international, en cette année 2022, la position du
Gabon s’est encore renforcée. Dans la lutte contre le
réchauffement climatique, grâce à notre action de protection en
faveur de la forêt, le Gabon est considéré comme un pays leader.
La COP 27 qui s’est tenue en novembre en Egypte, l’a démontré,
de même que le Sommet Union Européenne – Afrique en février
ou le Sommet Etats-Unis – Afrique en ce mois de décembre.
Toujours sur le plan international, 2022 a été marquée par deux
événements historiques.

En juin dernier, notre pays a rejoint la grande famille anglophone
du Commonwealth. D’immenses opportunités s’offriront bientôt
à nous, mais surtout à nos enfants et nos petits-enfants. Et, en
octobre, pour la troisième fois de son Histoire, le Gabon a présidé
avec succès le prestigieux Conseil de sécurité des Nations Unies.
Démontrant à nouveau, au plus haut-niveau, qu’il est un partenaire
fiable, capable et responsable.

Gabonaises, Gabonais,
Mes chers compatriotes,
Si je prends soin d’évoquer toutes ces avancées, toutes ces
réussites, ce n’est pas pour m’en glorifier ou pour m’en satisfaire.
Bien au contraire.
Je souhaite aller plus loin, beaucoup plus loin.
Pour atteindre cet objectif, il est important de considérer, sans
détour ni complaisance mais en toute objectivité, les œuvres
réalisées et les acquis. Il est important de rappeler la réalité. Une
réalité incontestable. Pour mieux avancer. Si en 2022 le Gabon
s’est redressé, il consolidera sa transformation en 2023.
En intensifiant les réformes qui ont été menées et qui ont porté
leurs fruits. En mettant en œuvre de nouvelles mesures plus
ambitieuses, avec un plus fort impact sur la vie de nos
communautés. En matière d’éducation, en une trentaine de mois,
le nombre de classes a considérablement augmenté.
Pour la prochaine rentrée académique, plus de 23.000 nouvelles
places seront créées dans les établissements primaires. Et de
nouveaux établissements d’enseignement supérieur ouvriront
leurs portes : les écoles provinciales de formation et d’actions sanitaires et sociales de Mouila et Makokou ; l’Université des sciences et techniques de la santé d’Okala ; l’Université des sciences de l’éducation du Cap Estérias ; ou encore l’Université de Port-Gentil.

A la fin du premier trimestre 2023, une bibliothèque en ligne, riche
de plus de 80.000 ouvrages verra le jour. Elle sera accessible à tous
les étudiants et enseignants des universités publiques du Gabon.
La fourniture en eau et en électricité, importante pour la qualité
de vie au quotidien, s’est, elle aussi, améliorée durant ces dernières
années mais notre effort sur ce plan va être intensifié. En matière
de santé, nous continuerons, comme nous l’avons fait, à construire
ou réhabiliter des centres de santé. A améliorer la fourniture de médicaments.

La lutte contre la corruption, celle d’en haut comme celle d’en bas, que nous
menons avec succès depuis plusieurs années, sera intensifiée.
En effet, depuis 2019, celle-ci a permis à l’État gabonais de
préserver plus de 1.000 milliards de FCFA avec un impact direct
sur l’amélioration du quotidien des familles.
En matière sociale, en plus des 1.000 nouveaux retraités déjà
intégrés en novembre dernier dans nos fichiers, 5.000
supplémentaires le seront en 2023. Les arriérés de pensions de
retraite seront intégralement réglés dès ce mois de janvier.

De même, au cours du 1er semestre 2023, ceux des prestations
familiales parmi lesquels les indemnités journalières de maternité
qui se chiffrent à 2 milliards FCFA.

En matière d’environnement, les choses aussi vont évoluer. Notre
pays captera d’importants financements grâce à la certification de
ses crédits-carbone, le nouvel or vert.
Aussi, à partir de 2023, un pourcentage du montant de la vente
des crédits-carbone, l’argent que nous percevons en contrepartie
de la protection de la forêt, sera affecté directement à la lutte
contre le conflit Homme-Faune. Cet argent servira notamment à
approvisionner le fonds de compensation des victimes des
éléphants.
Dans les mois prochains, 1.500 compatriotes bénéficieront des
premières indemnisations. Toujours afin d’aider ces communautés
villageoises, après les 55.000 hectares de terre qui leur ont été
octroyés en 2022 pour qu’elles tirent profit de la forêt, 350.000
hectares supplémentaires leur seront réservés et distribués sous
forme de forêts communautaires.

En matière de développement économique, la Zone économique spéciale de Nkok est un succès. Elle a permis de créer près de 10.000 emplois, des centaines d’entreprises et d’attirer 1 235 milliards de francs CFA
d’investissements directs étrangers. Ce succès, nous allons
l’étendre dans d’autres provinces du Gabon.

Deux autres zones du même type seront bientôt opérationnelles :
à Ikolo dans le Moyen-Ogooué et à Mpassa-Lebombi dans le
Haut-Ogooué. S’y s’ajouteront cinq Zones agricoles à forte
productivité, les ZAP. Chaque fois, localement, ce sont des milliers d’emplois qui seront créés.

En matière d’infrastructures un programme d’une ampleur
inédite est en cours. Des kilomètres supplémentaires de routes seront construits.
Notamment des routes départementales, qui permettront de
désenclaver l’intérieur du Gabon.
Les aéroports provinciaux, comme celui d’Oyem, vont rouvrir
progressivement. Le projet de Belinga illustre la priorité donnée
au développement local. Encore en phase de démarrage, ce projet
industriel génère déjà près d’une centaine d’emplois directs.
Il créera 800 emplois supplémentaires d’ici le troisième trimestre
2023, auxquels viendront s’ajouter presqu’autant d’emplois
indirects. Tous ces projets participent d’une même et grande
politique: le « Gabon des territoires ».
Dans le cadre de cette politique, ce sont les populations qui,
localement, définissent leurs besoins, leurs priorités.

Pour l’incarner, j’ai décidé, dans un premier temps, d’allouer
chaque année une enveloppe de 2 milliards de francs CFA à
chacune des 9 provinces. Ces fonds serviront à financer des projets décidés localement qu’il s’agisse d’infrastructures, d’agriculture, de formation, de santé ou autres.
Ils seront gérés par les gouverneurs de province via des Conseils
provinciaux, dont les membres sont les Conseillers locaux. Cette
initiative a vocation, dans le temps, à être renforcée. Car tout ne
peut et ne doit être décidé, ni géré depuis Libreville. Une bonne
décision est une décision prise sur le terrain. C’est pourquoi je fais
confiance aux acteurs locaux.

Gabonaises, Gabonais,
Je n’ignore naturellement rien des importantes échéances
électorales qui nous attendent dans quelques mois. L’État prend
toutes les dispositions afin d’assurer leur meilleure organisation.
J’ai entendu l’appel de mes compatriotes, notamment des acteurs
politiques de la majorité et de l’opposition, demandant
l’organisation d’une rencontre pour définir ensemble les bases de
la préparation des scrutins au lendemain apaisé.

En tant que garant de la stabilité de notre pays, je peux vous
assurer que cette rencontre aura lieu dans les meilleurs délais. Mais
2023 ne doit pas être une année tronquée, escamotée.
Elle doit être en matière d’action publique, une année pleinement
utile. Et elle le sera. Comme vous pouvez le constater, ce n’est pas sur le frein, mais sur l’accélérateur que j’ai demandé au Gouvernement d’appuyer.

Mes chers compatriotes,
En 2022, le Gabon s’est redressé.
Il s’est relevé des conséquences de la pandémie de Covid-19.
Grâce à notre sens de l’anticipation et à nos décisions mais aussi
grâce à vos efforts et à votre adhésion. Il s’est transformé. Il a
progressé, parfois de manière spectaculaire, dans bon nombre de
domaines.
Nous ne devons pas minimiser les investissements multiformes
que nous avons consentis, tous ensemble, ni le courage que nous
avons tous manifesté par la prise de décisions audacieuses et leur
application.
En refusant de voir ces réalités indéniables, en tentant d’accréditer
l’idée qu’ils régleraient tous les problèmes en un coup de baguette
magique, certains de nos concitoyens ont choisi la voie du
populisme, le cancer de la démocratie.

En effet, à la différence du responsable politique qui cherche à
faire, le populiste, lui, cherche à plaire. Son arme : le
travestissement de la réalité, le mensonge.
Face à cette menace, qui ronge notre démocratie, et mine le débat
public, je voudrais vous inviter à faire preuve de maturité et de
responsabilité. A ne pas écouter ni les Cassandres qui vous disent
que rien ne marche, ni les Charlatans qui vous disent qu’avec eux
tout irait mieux.
Dans une démocratie, il est important que face à une majorité, il y
ait une opposition. Encore faut-il que cette opposition fasse
preuve de lucidité et d’objectivité. Ne l’oublions pas. Les graines
que nous avons semées à partir de 2009 et jusqu’à récemment dans
le cadre du P.A.T , n’ont pas fini de produire leurs effets.
L’industrie du bois, par exemple, s’est considérablement
développée en une décennie. Au point qu’aujourd’hui, le Gabon
en est un des leaders mondiaux. Cette dynamique ne doit pas être
interrompue. Elle doit être poursuivie, prolongée, amplifiée.
Nous avons tout en main pour y parvenir. Mais je sais que, pour
être efficace, une action doit s’inscrire dans la durée.

Gabonaises, Gabonais,
Cette dernière soirée de l’année 2022 est l’occasion de regarder
vers l’avant, de nous tourner vers l’avenir. Vers 2023.

Soyons optimistes. Confiants. Restons combattifs.
Cette année encore, nous aurons probablement des épreuves à
affronter mais nous les surmonterons. Ensemble. Tous ensemble.
Comme nous l’avons toujours fait.
De tout mon cœur, je vous souhaite, mes très chers compatriotes,
à chacune et à chacun, une bonne et heureuse année 2023.
Qu’elle vous apporte paix, bonheur, santé et prospérité, à vous et
à vos familles.

Que Dieu vous bénisse, que Dieu bénisse le Gabon.
Je vous remercie.

Gabon-fête de l’indépendance: le message du chef de l’Etat à la Nation

Voici joint l’intégralité du  discours du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, à l’occasion du 62ème  anniversaire de l’indépendance au Gabon.

 

Gabonaises, Gabonais, Mes très chers compatriotes,

Il y a bien des années, mon père, feu le Président Omar Bongo Ondimba, me raconta l’histoire d’un seigneur japonais. Au crépuscule de sa vie, celui-ci fit venir trois de ses enfants. Il leur donna à chacun une flèche et leur demanda de la briser. Ce qu’ils firent sans la moindre difficulté.

Le vieil homme prit ensuite trois autres flèches, les attacha entre elles et demanda, tour à tour, à chacun de ses trois fils de briser l’assemblage. Malgré leurs efforts, aucun des trois fils n’y parvint. Leur père leur dit alors : « Si vous restez unis notre camp survivra, mais si vous vous désunissez alors il périra. » Cette histoire nous rappelle que « l’Union fait la force ! »

En ce 17 août 2022, jour de fête au Gabon, où nous célébrons le 62ème anniversaire de notre Indépendance, cette histoire résonne en moi comme au premier jour. Car l’Union est le premier des trois termes de notre devise. C’est d’elle que nous puisons, collectivement notre force. Elle est l’antidote au poison de la division ; qu’elle soit ethnique, religieuse ou politique. Gardons toujours à l’esprit que ce qui nous unit est bien plus fort que ce qui nous divise. Si nous restons unis, que nous regardons dans la même direction, alors rien ne nous sera impossible. Pour nous développer en tant que pays, prospérer en tant que Nation, nous avons besoin de tout le monde.

Gabonaises, Gabonais, Mes très chers compatriotes,

« Le politicien suit le peuple. Mais le peuple suit l’homme d’Etat ». En tant que chef de l’Etat, garant de l’Unité de la Nation, il m’appartient de montrer la direction à suivre. De faire en sorte que nos concitoyens, tous nos concitoyens, suivent ce chemin et que personne, je dis bien personne, ne soit laissé de côté. Pour parvenir à faire du Gabon un pays harmonieusement développé, où les besoins de base sont satisfaits et l’avenir de nos enfants garanti, il y a différentes étapes à franchir. La première, et la plus importante à mes yeux, de ces étapes est celle de l’emploi. L’emploi, c’est la clé de voûte de mon projet, mon absolue priorité. Car tout le reste, ou presque, en découle.

En ce domaine, mon objectif n’a pas varié : je vise le plein emploi. Malgré les difficultés, je sais que nous y parviendrons. Pour cela, je ne ménagerai aucun effort. Car l’avenir de nos jeunes, et du pays tout entier, en dépend. Notre système de formation a d’ores et déjà été réformé dans le but de mieux former nos jeunes par rapport aux métiers, aux emplois disponibles dans notre pays. J’ai également demandé au Gouvernement de réfléchir à un dispositif qui permettra aux Gabonaises et Gabonais méritants et volontaires, de devenir indépendant financièrement et de s’épanouir pleinement.

Ce dispositif n’a rien de cosmétique. Il n’a pas vocation à créer quelques dizaines, voire quelques centaines d’emplois. Il a pour ambition de créer plus de 100 000 auto-entrepreneurs ! Il est grand temps, en effet, de changer de braquet et de passer à la vitesse supérieure. La seconde étape-clé est l’éducation. Pour atteindre nos objectifs en matière d’emploi, l’éducation a un rôle clé à jouer. En ce domaine aussi, nous ne tarissons pas d’efforts. Conséquence de la réforme de l’enseignement professionnel et technique que je viens d’évoquer, deux des trois centres de formation, celui de Nkok et celui de Mvengue, sont désormais actifs. Quant au troisième, celui de Ntchengue, il va prochainement entrer en fonction.

En parallèle, la construction de nouvelles écoles se poursuit. Dès la rentrée prochaine, ce sont environ 10.000 nouvelles places au primaire et au secondaire qui seront disponibles dans le pays. Cet effort, non seulement il sera poursuivi mais il sera intensifié pour qu’à la rentrée 2023, 20.000 places supplémentaires soient créées pour nos enfants. A ce sujet, je vous annonce que, afin d’accompagner les familles dans une préparation sereine de la rentrée, l’allocation de rentrée scolaire sera versée aux parents d’ici la fin du mois d’août. A cette première mesure, j’en ajoute une seconde : le retour du transport scolaire gratuit dans les prochaines semaines.

Tout cela, je le fais pour vous soulager, soulager les familles. Mais permettez-moi de rappeler que si l’instruction est largement l’affaire de l’école, l’éducation est l’affaire de tous, à commencer par les familles. Être parent, c’est une grande responsabilité. J’en sais quelque chose. Nos enfants sont ce que nous avons de plus précieux. C’est pourquoi nous devons les protéger face aux dangers, dans le monde réel, comme dans le monde virtuel. Je fais référence ici aux réseaux sociaux qui, entre autres dérives, ont aggravé le phénomène de harcèlement. Face à ces dangers, l’Etat prend ses responsabilités. Mais il revient également aux familles de prendre les leurs.

Mes chers compatriotes,

La santé, comme l’emploi et l’éducation, est également une priorité. La Covid-19, qui n’a pas disparu, a montré notre grande capacité à nous organiser en ce domaine. Cet élan est aujourd’hui poursuivi et amplifié. La réforme de l’Office Pharmaceutique National a été menée avec succès. Elle a permis de rendre disponibles une quantité de médicaments en tout point du pays. Cette année, 23 structures sanitaires et sociales ont bénéficié de travaux d’extension et de modernisation. Au cours de la prochaine année, nous injecterons plus de 6 milliards 300 millions de francs CFA afin qu’une trentaine de centres de santé, outil privilégié de la médecine de proximité, soient rénovés et modernisés, permettant ainsi d’améliorer la couverture médicale dans tout le pays.

Enfin, la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), tout comme la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), deux piliers de notre système social, font actuellement l’objet d’une restructuration afin de garantir leur solidité, leur viabilité et leur pérennité. L’objectif à terme, une fois cette consolidation achevée, est d’étendre et d’améliorer votre couverture sociale. Au-delà de l’emploi, de l’éducation et de la santé, vous avez, je le sais, mes chers compatriotes, bien d’autres préoccupations. La vie chère en fait partie. En ce domaine également, nous n’avons pas ménagé nos efforts. Ces derniers mois, face à une inflation galopante au niveau mondial, une série de mesures ont été prises au Gabon afin de freiner la hausse des prix et réduire le coût de la vie.

Pour vous soutenir, l’Etat a injecté plus de 83 milliards de francs CFA. Les subventions à la pompe ont permis de maintenir le prix du litre de gasoil à 585 francs et celui du litre d’essence à 605 francs. Si nous avions laissé faire, ceux-ci auraient probablement grimpé au-delà de 1.000

Francs CFA. Parallèlement, sur toute autre série de produits de première nécessité, l’Etat a injecté des milliards de francs CFA additionnels afin que les prix demeurent bloqués et que plusieurs produits de grande consommation demeurent abordables pour tous. Tel est le cas du pain, du riz ou encore de la bouteille de gaz.

Face à certaines dérives, j’ai instruit que le contrôle des prix soit fortement renforcé afin que les efforts consentis par l’Etat vous bénéficient pleinement et ne profitent pas à quelques spéculateurs. Passée cette étape dans laquelle il a fallu intervenir en urgence, j’ai demandé au

Gouvernement d’amplifier son effort pour lutter contre la vie chère mais en ciblant davantage notre soutien de sorte que ceux qui en ont le plus besoin en bénéficient davantage. Un exemple. Jusqu’à présent, la subvention sur l’essence bénéficie autant à un directeur d’administration ou à un patron de grande entreprise qui conduit une grosse cylindrée qu’à un père de famille plus modeste.

Ce n’est pas équitable. C’est pourquoi je ferai en sorte que plus de justice sociale soit injectée dans le système. Dans le même esprit et pour continuer d’aider les ménages les plus modestes, j’ai décidé, malgré la fin des mesures liées à la pandémie de covid-19, que le transport gratuit sera renouvelé et même renforcé dans l’année qui vient. Pour les Gabonais les moins favorisés, cela représente une économie non-négligeable, et donc un gain de pouvoir d’achat important.

Gabonaises, Gabonais,

Vous déplacer figure aussi parmi vos grandes préoccupations du moment. Mais comment le faire quand certaines routes sont délabrées ? C’est pourquoi nous avons lancé un vaste programme de réhabilitation des voies, en particulier dans le Grand Libreville. Cette année, ce sont plus de 20 km de routes qui ont été réhabilités. D’ici août 2023, une enveloppe de plus de 50 milliards permettra la réalisation de nouveaux tronçons aussi bien dans le Grand Libreville que dans les agglomérations de l’intérieur du pays. C’est aussi à ce moment-là, conformément au calendrier qui a été arrêté, que la voie de contournement de l’aéroport de Libreville, ainsi que la Transgabonaise, l’une des plus grandes infrastructures routières d’Afrique, seront livrées.

L’eau et l’électricité sont aussi des éléments indispensables à la vie quotidienne. Les chantiers d’amélioration de la desserte en eau et en électricité se sont multipliés, à Libreville comme ailleurs dans le pays. Sur le volet eau, depuis mars 2021, plus de 120 kilomètres de canalisations ont été rénovés et 200 kilomètres sont encore à venir afin d’améliorer la vie de plus de 300 mille de nos concitoyens dans le Grand Libreville. Sur le volet électricité en 2021, des travaux d’extension, de réhabilitation et de raccordement au réseau ont été livrés dans sept des neuf provinces du pays. Au moment où je vous parle, d’autres chantiers sont en cours dans toutes les provinces afin d’améliorer significativement la desserte en eau et en électricité.

Sachez, mes chers compatriotes, que je n’ignore rien de vos conditions de vie, de vos préoccupations, de vos difficultés. Ce sont elles qui guident mon action. C’est en elles que je puise ma motivation pour, chaque jour redoubler d’effort à la tâche. Mais, et je vous le dis en toute franchise, tous ces efforts seront vains tant que nous n’aurons pas éradiqué ce fléau, cette gangrène, ce cancer que constitue la corruption dans notre société. La corruption entrave le développement de notre pays. Elle mine la cohésion de notre société. Elle annihile toute idée d’exemplarité sans laquelle il n’y a de véritable autorité.

C’est pourquoi je suis déterminé à lutter avec la plus grande fermeté contre ce Mal absolu. Un mal qui gangrène l’ensemble de la société, du bas jusqu’au sommet comme l’a montré l’actualité judiciaire la plus récente. Elle n’épargne pas ceux qui ont un devoir renforcé d’exemplarité. Je veux parler de nos forces de l’ordre, singulièrement de nos policiers. Je n’ignore rien de certaines pratiques intolérables qui ont cours dans les rues de la capitale et dans les grandes villes du pays. A ce sujet, j’ai à nouveau donné il y a quelques jours des consignes d’extrême fermeté. Pour que les quelques brebis galeuses soient sanctionnées et séparées du reste du troupeau.

L’attitude inacceptable et condamnable de quelques-uns ne saurait jeter l’opprobre sur la grande majorité. Vis-à-vis de ceux qui enfreignent la loi, qui foulent au pied la déontologie professionnelle, il faut être d’une extrême sévérité. Je veillerai à ce que ce soit le cas. Car nos policiers, et nos forces de l’ordre d’une manière générale, doivent se concentrer sur leur mission. Une mission impérieuse : assurer notre sécurité. La sécurité est la première des libertés. Sans elle, les autres ne peuvent exister. Face à l’insécurité grandissante dans certains quartiers de la capitale et des grandes localités du pays, j’ai également instruit le gouvernement de faire preuve d’une extrême rigueur.

Police et Justice doivent travailler main dans la main, et d’une main de fer, pour mettre les délinquants et les criminels hors d’état de nuire. Ce point également, je le suis personnellement de près. De même que nos efforts seront vains si nous ne luttons pas collectivement contre la corruption, ils seront vains pour développer notre pays si chacun n’y prend pas sa part. Le Gabon est notre « bien commun ». Et le bien commun, c’est l’affaire partagée de l’Etat et de la population. Nous devons donc veiller, chacun, à le préserver. L’Etat fait sa part. Je fais ma part du travail.

Chacun d’entre vous doit faire la sienne. Comment ? Par exemple, en faisant preuve de civisme ; en respectant les règles de vie commune. Ce sont les petits gestes du quotidien qui permettent d’obtenir de grands résultats. Il n’y a pas d’un côté l’Etat, de l’autre la population. Nous sommes tous dans le même bateau ; et nous naviguons dans la même direction.

Gabonaises, Gabonais, Mes très chers compatriotes,

Il nous reste encore tellement à faire, tellement à accomplir. Pour créer des emplois de qualité en nombre suffisant, améliorer notre système d’éducation et de santé ou l’état de nos routes, réduire les coupures d’eau et d’électricité, lutter contre la vie chère et la corruption, assurer la sécurité partout au Gabon. Mais dans le même temps je ressens une certaine fierté. Cette fierté, je la tire du travail accompli. Car en l’espace de treize ans, notre pays a énormément progressé. Il est, à bien des égards, perçu comme un modèle partout en Afrique.

Ailleurs dans le monde, il est considéré comme un partenaire fiable et influent sur lequel la communauté internationale peut compter. C’est le cas en particulier en matière de lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de l’environnement, mais aussi d’égalité homme femme ou de contribution à la paix et à la stabilité du monde comme en témoigne le siège que nous occupons actuellement au Conseil de sécurité de l’ONU. Mais si je suis fier du travail accompli, jamais je ne m’en satisferai, jamais, je ne m’en contenterai. Car pour mon pays, pour le Gabon, il n’y a aucune limite à mes ambitions. Il faut dire que nous, les Gabonais, aimons « rêver grand ».

Nous avons de grandes ambitions, de grandes aspirations. Peut-être sont-elles parfois trop élevées ? Je dois à la vérité de dire que mon propre gouvernement a, par le passé, fait des promesses que nous n’avons pas toujours été en mesure de tenir. Des projets ont été commencés et jamais terminés. Fait qui ne se produira plus. Mais l’ambition, ne l’oublions jamais, est un moteur pour l’action. Que dirait-on si je manquais d’ambition pour le Gabon ! Et, pour citer un écrivain célèbre, « il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles. »

C’est pourquoi, mes chers compatriotes, je continuerai dans les mois et années à venir à nourrir des ambitions, de grandes ambitions, pour le Gabon. En faisant preuve de pragmatisme, mais aussi d’abnégation. Car, pour être réellement efficace, une action doit être inscrite dans la durée. Je continuerai donc à me tenir à vos côtés, en particulier aux côtés des plus défavorisés, de ceux qui souffrent. Jamais je ne vous abandonnerai.

Bonne fête de l’Indépendance à toutes et à tous. Que Dieu vous garde. Que Dieu garde notre Pays. Je vous remercie.

Discours intégral d’Henri Claude Oyima président du Patronat gabonais

l’intégralité du discours d’Henri-Claude OYIMA, Président de la Confédération Patronale du Gabon (CPG) prononcé ce mardi 9 août à l’occasion de sa première rencontre avec les Entreprises Gabonaises en qualité de président de cette organisation.

 

Libreville, le 09 août 2022

Mesdames, Messieurs, les Chefs d’Entreprises,

Chers Amis,

C’est en toute humilité que je me présente à vous en raison du grand honneur accordé en ma personne, mais également un immense plaisir de vous revoir.

Je tiens à vous remercier très sincèrement d’avoir répondu présent à mon invitation, marquant notre première rencontre, laquelle m’offre l’occasion d’exprimer ma gratitude à l’endroit du Conseil d’Administration pour la décision collective de m’avoir confié la Présidence de la Confédération Patronale Gabonaise, à l’issue de sa séance du 29 juillet 2022.

Cette fonction, que j’accepte avec plaisir vient à la croisée des chemins, du fait de mon passé au poste de Président de cette noble institution de 2003 à 2013.

Dans les hauteurs de sa linéature, la Confédération Patronale Gabonaise reste un auguste acteur incontournable de l’économie gabonaise, laquelle contribuait, il y a peu, à près de 80% du Produit Intérieur Brut et plus de 90% de la main d’œuvre formelle de notre pays.

Mesdames et Messieurs,

Le Renouveau de la Confédération Patronale Gabonaise est à l’ordre du jour. La croissance économique constitue l’approche radicale et indispensable à la création des richesses et donc à la performance de nos entreprises. En conséquence, nul ne devrait se départir de cette vision.

C’est pourquoi il devient plus qu’inéluctable Mesdames, Messieurs, de restaurer les fondamentaux de tout ce qui est considéré actuellement comme des béances, et qui ne confèrent nullement à notre institution son image de noblesse d’antan, de plus puissante organisation patronale gabonaise.

Les problématiques de dissections dans un contexte économique rude que traverse notre institution, impliquent des choix stratégiques et des sacrifices structurels à consentir.

De nombreux efforts devront être consentis, dans une logique de complémentarité et de recherche d’efficacité. A ce sujet les principales actions que je vous propose de mener durant ce mandat porteront sur :

  • La Révision des Statuts et du Règlement Intérieur ;
  • La Mise en place d’un Code d’Ethique et Déontologie ;
  • Le Règlement de la Dette Intérieure ;
  • Les Problématiques liées au Code du Travail ;
  • L’Adéquation Formation Emploi ;
  • L’Insertion du Secteur Informel dans le Formel ;
  • L’Iniquité Fiscale ;
  • L’Inclusion Financière ;
  • Les Financements Innovants de l’Economie ;
  • La Compétitivité des Entreprises ;
  • La Gouvernance des Entreprises ;
  • La Prévoyance Sociale ;
  • La Protection Judiciaire des Entreprises ;
  • Les Partenariats Stratégiques ;
  • La Promotion des Champions Nationaux, tous Secteurs Confondus.

Ces efforts autour des travaux à fournir selon les dispositions statutaires de notre institution, permettront d’améliorer la compétitivité et la dynamique entrepreneuriale afin de créer de nouvelles opportunités de croissance inclusive.

Ce n’est jamais facile de créer et d’innover dans un domaine aussi important que celui de notre institution, et c’est aussi pour cela que je souhaite construire avec vous, une institution plus dynamique, plus performante, plus forte, plus inclusive, et résolument tournée vers l’excellence au service de l’ensemble des entreprises du Gabon.

Le principe du travail collectif que je vous incite désormais à mener demeure essentiel, afin de tirer les bénéfices de chacun d’entre nous pour atteindre les objectifs partagés.

Retenons de l’intelligence collective, Mesdames, Messieurs,

Que « Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ».

De ce fait, j’invite instamment tous les syndicats, toutes les associations, toutes les corporations d’entreprises du Gabon à rejoindre notre institution afin de bâtir ensemble une économie forte pour garantir la souveraineté nationale.

Votre adhésion sera une énergie nécessaire pour booster notre institution et renforcer la réalisation de notre idéal commun : la Performance des Entreprises Gabonaises.

Dans cet élan, je serai amené à proposer au prochain Conseil d’Administration de notre institution le changement de sa dénomination.

Cette initiative obéit à notre volonté de changement de paradigme consistant à rassembler et à unir les entreprises plutôt que les patrons d’entreprises au sein d’une Fédération des Entreprises.

Afin d’accompagner cette transformation indispensable de notre institution, la nouvelle gouvernance que je mets en place aujourd’hui se présente ainsi qu’il suit :

Une Assemblée Générale qui réunira au moins deux (2) fois par an tous ses membres.

Un Conseil d’Administration composé des Présidents des différents syndicats. Il se réunira au moins une fois par trimestre.

Un Bureau exécutif qui se réunira aussi souvent que l’intérêt de la Fédération l’exige, mais au moins une fois par mois.

Il est composé du Président et de huit (8) Vice-Présidents en charge respectivement :

  • De la Compétitivité et du Développement des Industries ;
  • De l’Inclusion Financière ;
  • Du Développement des Industries Extractives ;
  • Du Développement Durable et de la RSE ;
  • Du Commerce ;
  • De l’Emploi, de la Formation et des Affaires Sociales ;
  • Des Infrastructures;
  • Des Relations Internationales.

D’un Secrétariat Général qui assurera le pilotage opérationnel des activités de la Fédération, suivant le programme arrêté. Il s’appuiera sur cinq (5) Commissions Permanentes qui œuvreront à la formulation de recommandations sur les questions relevant de leur compétence.

Il s’agira de :

  • La Commission Révision des Statuts, Règlement Intérieur, Charte d’Ethique et de Déontologie ;
  • La Commission Juridique et Fiscale ;
  • La Commission Capital Humain ;
  • La Commission Gouvernance d’Entreprises ;
  • La Commission Partenariats Stratégiques.

Mesdames et Messieurs,

« C’est le courage des opinions qui fait bouger les choses et rend tout changement possible. »

Sachez en tout point compter sur moi.

Je ne briderai jamais votre créativité,

Je ferai le layon pour promouvoir et assurer la représentation accrue, la compétitivité ainsi que le développement des entreprises, mais également la défense des intérêts des entreprises.

Ce sont les actions que nous engageons dès à présent qui seront résolument déterminantes pour l’avenir.

De la confirmation des étapes déjà franchies, au déploiement d’un nouveau système aux perspectives économiques optimistes, suscite un véritable enjeu pour notre institution.

Vous aurez donc compris Mesdames, Messieurs,

Que la participation de notre institution à la relance de l’économie gabonaise devient ainsi une prescription d’ordre moral pour la conduite sur la voie du succès, ce qui représente une lourde responsabilité à laquelle je m’engage pleinement à apporter ma contribution pour l’émergence et le renforcement des capacités des entreprises gabonaises.

En souhaitant plein succès à notre institution, je formule le vœu que nous poursuivions ensemble nos objectifs avec détermination, et je fonde l’espoir que notre collaboration apporte un impact positif et déterminant dans l’économie de notre pays.

Je vous remercie de votre bien aimable attention.

Source: Gabonactu.com

 

59 ans d’Indépendance du Gabon : Le discours intégral de Jean Ping

Le discours prononcé par Jean Ping à l’occasion de la 59ème célébration de l’indépendance du Gabon ce 17 Août 2019 n’a pas été bien reçu par les citoyens. Ces propos auraient été jugés racistes par plusieurs. Découvrez ce discours en intégralité ici.

Mes chers compatriotes,

Ce Samedi 17 août 2019, notre pays commémore le 59ème anniversaire de son accession à l’indépendance nationale.
A juste raison, la fête de l’indépendance nationale est un temps du souvenir, de joie, d’allégresse et de réjouissance collective légitime.

C’est aussi un moment privilégié qui invite chacun de nous à revisiter la dimension de son patriotisme et à donner le meilleur de lui-même en vue du renforcement de la cohésion nationale.
Il doit en être toujours ainsi.

En cette occasion historique, il me revient, en ma qualité de Président élu de la République, de m’adresser à la communauté nationale que nous constituons.
Je voudrais, d’emblée, redire avec force et conviction, que je demeure entièrement disposé, ainsi que j’en avais pris l’engagement solennel en 2016, à contribuer à mettre chaque Gabonais et chaque Gabonaise à l’abri de la peur et du besoin. Cette peur qui continue à nous habiter, ce besoin qui est plus que jamais d’actualité.
De cette profession de foi, croyez-moi bien, je ne me départirai jamais.
En ces temps particulièrement troublés de l’histoire de notre pays, au moment où le doute et l’incertitude se sont installés dans l’esprit d’un grand nombre de nos compatriotes, les devoirs de ma charge m’imposent à nouveau de mobiliser la communauté nationale autour de la précieuse idée que jamais le Gabon ne doit sombrer.

Son inéluctable destinée est d’avancer résolument vers le progrès et la prospérité qui lui tendent les bras.

Notre responsabilité majeure nous commande aujourd’hui plus qu’hier de travailler à l’unisson, quel que soit notre bord politique, pour conjurer le spectre de la déchéance qui guette notre pays.
C’est le sacrifice auquel le Gabon nous appelle tous aujourd’hui. C’est aussi le prix à payer pour conserver pleine et entière, la confiance que les pays amis et tous nos partenaires placent en nous.
Nous devons inlassablement avoir pour le Gabon, notre pays, le plus grand rêve, la plus grande ambition, la plus grande passion, afin que rien ne parvienne jamais à ébranler l’ardeur et la vigueur de notre amour pour lui.
Il nous faudra toujours, de génération en génération, poursuivre l’exaltante œuvre de consolidation de l’indépendance nationale de notre pays, et conjuguer nos efforts en ce sens avec la conscience d’une responsabilité historique accomplie.

Aujourd’hui, la constance, la persévérance et le courage dont nous avons fait preuve, au milieu de périls en tout genre, nous conduisent inexorablement vers l’issue favorable de notre lutte.
Je voudrais vous en féliciter chaleureusement.

Mes chers compatriotes,
Chacun de nous en a conscience : le pays est gravement abîmé, le moral des Gabonais est en berne, les valeurs fondatrices de la République ont été liquidées.
Le Gabon, hier si fièrement admiré à l’extérieur, devient aujourd’hui la risée du monde.

Jamais un pouvoir n’a été autiste à ce point, campant aussi allègrement dans l’absurdité, dans l’ambiguïté, dans l’inacceptable, dans la transgression.
Jamais auparavant dans notre pays le besoin de liberté ne s’était exprimé avec autant de force et d’intensité.

Jamais auparavant dans notre pays le besoin de paix et de sécurité ne s’était exprimé avec autant de force et de conviction.
Jamais auparavant dans notre pays le besoin de justice et de cohésion nationale n’a occupé autant de place dans les esprits des Gabonaises et des Gabonais.
Jamais auparavant dans notre pays la pauvreté, la précarité et l’incertitude du lendemain n’ont été à ce point le lot quotidien de nos compatriotes, qu’ils aient une activité professionnelle ou non, dans les villes comme dans les campagnes.
Jamais auparavant dans notre pays, le pillage et le détournement de l’argent et des biens publics ainsi que l’enrichissement illicite n’ont été autant décriés, sans que leurs auteurs n’encourent la moindre sanction.

Mes Chers compatriotes,
Un vent criminel s’est levé il y a trois ans, fauchant délibérément nos filles et nos garçons, nos frères et nos sœurs. Certains de nos compatriotes ont été brûlés vifs.
Une véritable rafle s’est déchaînée sur nos compatriotes provoquant l’arrestation de milliers de femmes, d’hommes, de jeunes et de vieux.

Les souffrances, les pleurs et les drames du peuple gabonais ont franchi le seuil du tolérable.

Il est devenu urgent de libérer notre pays et de le sortir de ce tableau macabre. C’est un impératif national.

Voilà pourquoi j’en appelle, ici et maintenant, comme l’ont déjà fait les leaders de la Coalition pour la Nouvelle République, à un véritable sursaut national, à l’Union Sacrée pour sauver la Patrie en danger.
C’est un devoir patriotique que nous avons l’obligation d’accomplir.
Nous devons le faire aussi pour nos prédécesseurs qui nous ont légué le Gabon en héritage, et qui, de là où ils sont pour l’éternité, nous observent.
Nous devons le faire ensuite pour le Peuple gabonais qui pleure et qui souffre.

Nous devons le faire enfin pour les générations futures qui ne nous pardonneront pas d’avoir laissé faire.

C’est cet impératif national et ce devoir patriotique qui m’ont amené, il y a quelques temps, à rassembler autour de moi les partis politiques de la Résistance au pouvoir imposteur ainsi que d’éminentes personnalités de la Société civile.
Je salue ici les vrais patriotes qui, au sein du Parti Démocratique Gabonais, après s’être rendus à l’évidence, n’hésitent plus à dire qu’on ne peut plus continuer ainsi, que notre pays se meurt, et qu’il faut absolument faire quelque chose.

Mes chers compatriotes,
Dans le système politique qui est le nôtre, c’est le Président de la République, clef de voûte des institutions, qui conduit les destinées de la Nation et lui prête, le temps d’un mandat, son visage.

L’institution « Président de la République » est centrale dans l’organisation constitutionnelle politique de notre pays. C’est ce qui justifie que les exigences de légitimité, de légalité et d’effectivité lui sont capitales.
Or, depuis la dernière élection présidentielle du 27 août 2016, l’absence de ces vertus cardinales a définitivement et irrémédiablement ruiné l’autorité et le prestige de la plus haute charge de l’Etat. La fonction présidentielle est plus que jamais banalisée.

En effet, de notoriété publique, en plus d’avoir été honteusement usurpé par des gens venus d’ailleurs, le pouvoir présidentiel est quasiment vacant depuis le mois d’Octobre 2018.
C’est une vérité que tous les jeux de scène qui nous sont présentés ici et là ne sauraient dissimuler. La vérité n’a pas de tombe !
Chacun de nous constate aujourd’hui que ce pouvoir présidentiel illégitime fait désormais l’objet d’une deuxième usurpation, toujours et encore par des gens venus d’ailleurs ; chacun de nous constate avec amertume comment le tragique le dispute au pathétique.

La gestion du pays est désormais entre les mains d’un groupuscule de repris de justice qui pillent sans vergogne les richesses nationales, sèment la discorde, répandent la peur et la haine dans ce Gabon, notre cher pays, réputé pour être un havre de paix et de concorde pour tous.

Et comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’un Directeur de cabinet, habité par la folle ambition de devenir calife à la place du calife s’illustre, chaque jour au sommet de l’Etat, par des comportements qui frisent l’excès et la mégalomanie.
Rien n’est épargné à son passage. Il tente chaque jour de toujours contrôler et de maîtriser les centres stratégiques de l’Etat.

Les finances publiques et le Trésor de l’Etat sont à sa main. Les principales institutions de la Républiques sont désormais régentées par lui : à l’Assemblée Nationale, il devient le faiseur de députés et de groupes parlementaires ; au Gouvernement, il n’hésite plus à s’arroger la prérogative de nommer et de démettre les Ministres.
Ma préoccupation la plus profonde ainsi que celle des partenaires et des amis du Gabon, c’est cette réalité pitoyable qui discrédite nos institutions.

Le peuple gabonais n’attend pas de moi que je m’abaisse à des considérations sur des individus qui valent si peu par les actes qu’ils posent au sommet de l’Etat, devenu leur chose, leur objet de plaisir jouissif.
Le peuple gabonais adulte, est lui-même conscient de ce qui se déroule sous ses yeux. Il nous interpelle tous, il adresse ses récriminations à toute la classe politique, aux forces vives de ce pays, aux élites trop souvent en retrait du débat public.
Les pays amis du Gabon sont aussi questionnés par le peuple gabonais ces amis du Gabon, qui, comme l’UE ont tant apporté à notre combat depuis trois ans.

C’est le lieu ici d’interpeller la Communauté Internationale, notre partenaire historique, la France en particulier, pour qu’elle prenne ses responsabilités en raison de ses rapports particuliers avec le Gabon. Il est évident que ce pillage organisé constitue inévitablement une menace certaine pour les intérêts de tous nos partenaires au développement. Nous ne pouvons plus continuer ainsi. Nous ne devons plus continuer ainsi.

Il n’y a pas d’autre issue que d’engager le pays dans la voie que le suffrage universel librement exprimé lui a dessinée en 2016. L’usurpation consécutive au coup d’Etat militaro-électoral de 2016 et l’imposture actuelle, née de la débâcle et de l’impasse de cette même usurpation, doivent prendre fin.

J’en appelle donc solennellement au sens élevé des membres des institutions chargées de déclarer la vacance du pouvoir pour qu’elles le fassent avec courage et sans plus tarder.

Mes chers compatriotes,
Dans la perspective de la restitution du pouvoir à celui que vous avez élu, j’ai toujours considéré que la diplomatie est une arme. La détermination et la patience inébranlable, complètent le dispositif au sommet duquel je place la diplomatie.
J’en ai fait des Armes de Destruction de la Dictature et de l’Usurpation. J’en ai fait, comme le peuple Gabonais l’a bien compris au bout de trois ans, une force irrésistible sur laquelle ce peuple est adossé, sûr et certain de sa victoire.

De quelque côté que je me tourne, vers mes compatriotes à qui j’ai adressé mon Appel au Rassemblement de novembre 2018, ou en regardant vers les amis du Gabon, notamment vers le partenaire historique du Gabon… aux uns et aux autres, j’ai donné tous les gages et toutes les assurances.

J’ai passé tous les obstacles, levé tous les doutes mérités ou non.
J’ai renouvelé toutes les garanties pour que le Gabon ait droit à la passation pacifique du pouvoir que tout peuple souhaite après des élections, d’une part ; pour que le Gabon poursuive sa coopération au service de son développement, dans l’intérêt bien compris de nos partenaires, d’autre part.

C’est donc le lieu solennel de dire à l’unisson, forces vives de l’intérieur et partenaires fidèles du Gabon, que l’heure est venue de donner un signal au peuple gabonais.

Le peuple gabonais a mûri dans cette épreuve qui n’est pas la première depuis bientôt soixante ans d’existence de l’Etat gabonais. Le peuple gabonais est prêt et avec lui, les forces vives de la Nation à se rassembler à nouveau autour des idéaux de transparence, de justice, de réconciliation et de paix.

Pour ma part je suis prêt avec à mes côtés, les hommes et les femmes que j’ai préparés au sacerdoce qui les attend, au service du redressement du pays.
L’heure est venue pour le Gabon de retrouver la marche de sa destinée.

Cette destinée, j’en suis le dépositaire, par la volonté souveraine des Gabonaises et des Gabonais, depuis le 27 août 2016. Je suis prêt à servir le peuple gabonais.
C’est donc confiant en l’avenir glorieux de notre pays que je souhaite à vous tous, Gabonaises et Gabonais, mes chers compatriotes, en dépit des humiliations et des souffrances du moment, une bonne fête de l’indépendance nationale.

Vive le Gabon éternel, Vive la République,
Que Dieu bénisse notre pays !